Foire aux Seconds Vins : sélection Margaux, Saint-Julien & co.

Samedi 15 octobre, la Foire aux Seconds Vins est de retour au Hangar 14, sur les quais de Bordeaux. Un événement organisé par « Terre de Vins » en partenariat avec Cash Vin. Une cinquantaine de propriétés bordelaises présentent leur second vin à la dégustation et à l’achat. Pour accompagner les visiteurs, la rédaction fait partager ses commentaires de dégustation.

4 – Les seconds vins en appellations Margaux, Saint-Julien, Moulis, Haut-Médoc & Médoc

Château d’Issan
Blason d’Issan 2018
Margaux

De l’équilibre. On a de la maturité, un alcool présent dû au millésime solaire mais une jolie fraicheur. La bouche est droite, bien ajustée, sur une matière charnue mais gainée, une belle ossature, des tannins finement brossés, une acidité qui soutient l’ensemble et le propulse jusqu’à la finale rafraichissante. Un très bon second vin. Sur un hachis parmentier gourmand et épicé, avec purée de panais et jus de viande.
16,5/20
35 € à l’unité, 29,17 € prix remise.

Château Dauzac
Aurore de Dauzac 2019
Margaux
Beau fruité revigorant, déclinant un panier de fruit rouge très avenant. Un beau crémeux se devine, de la maturité mais aussi une jolie intégration de l’élevage. C’est plaisant, équilibré, velouté et juste zesté, sur un profil très digeste et séduisant. La matière est dense et enrobée, veloutée, harmonieuse, juste saisie par une jolie touche acidulée de petit fruit rouge qui revigore la finale. Coup de cœur. Avec un canard aux pêches ?
17/20
35 € à l’unité, 29,17 € prix remise.

Château Rauzan-Gassies
Gassies 2015
Margaux

Sur un millésime solaire, le second vin de Rauzan-Gassies joue la sobriété. L’aromatique est sur une retenue très médocaine, ou plutôt margalaise, convoquant la fleur mauve, le cassis, la mûre sauvage, sur une note légèrement sanguine et des tannins au grain fin. C’est un fort joli second vin, en équilibre entre la gourmandise et une forme de rigueur. Après un court passage en carafe, il sera très bien. Avec un rôti de bœuf en croûte.
15,5/20
35 € à l’unité, 29,17 € prix remise.

Château Beychevelle
Amiral de Beychevelle 2019
Saint-Julien

Le savoir-faire incontestable des équipes de Beychevelle se retrouve indéniablement dans cet « Amiral » qui n’a rien d’un sous-officier et souligne joliment le caractère équilibré du millésime 2019. Le fruit noir, juste à point, légèrement séveux, se déploie en corolle immédiatement salivante. Les tannins sont finement brossés, la matière droite et nette s’articule sur une jolie acidité, se concluant par de fins amers et une légère touche torréfiée. C’est impeccable. Avec des cailles rôties au lard.
17/20
45 € à l’unité, 37,50 € prix remise.

Château Cantermerle
Les Allées de Cantemerle 2018
Haut-Médoc

100% cabernet sauvignon, très rare pour un second vin. Presque un vin de cépage ! Le nez est net, assez expressif, sur un fruit abondant, gomme arabique, violette, pignon de pin… La bouche est nette, précise, bien balancée sur un jus frais et digeste, la trame tannique est fondue, l’ensemble est plutôt frais, gourmand, avec beaucoup de buvabilité. On a la juste expression du cabernet, avec du charme. A attendre de préférence. Avec des rognons ou un foie de veau.
15/20
22 € à l’unité, 18,33 € prix remise.

Château Patache d’Aux
Le Relais de Patache d’Aux 2018
Médoc

Nez plutôt frais, camphre sur purée de fruit rouge. La bouche est sur une certaine raideur, tendue sur une chair ferme et svelte, élancée. Sans excès, campée sur des tannins un peu fermes, une certaine rusticité bienvenue qui trouvera ses amateurs. Sur un grenier médocain.
14/20
9,90 € à l’unité, 8,25 € prix remise.

Château Lalaudey
Rubis de Lalaudey 2019
Moulis

Fraise écrasée, belle expression de fruit très mûr, tirant vers le coulis de framboise. La bouche est gourmande sans excès, chair sans débords, plutôt sur la finesse tannique, avec une aromatique qui veut aller vers le bonbon anglais et la violette confite. C’est un vin qui aura ses amateurs. Avec un burger maison.
14/20
9 € à l’unité, 7,50 € prix remise.

Infos pratiques
La Foire aux Seconds Vins
15 octobre 2022
10H-19H
Hangar 14, Bordeaux.
Liste des exposants et billetterie en suivant ce lien

À nos lecteurs : les vins présents à la Foire aux Seconds Vins dont le commentaire ne figure pas dans cette série d’articles n’ont pas présenté d’échantillon à temps à la rédaction, ou ont présenté un échantillon défectueux qui n’a pu être re-dégusté.


LA FOIRE AUX SECONDS VINS CONTINUERA DU 15 AU 22 OCTOBRE SUR SECONDSVINS.CASHVIN.COM

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L’Hôtel du Marc de Veuve Clicquot, entretien avec le pape du design, Bruno Moinard

Les journées particulières de LVMH ouvrent au grand public les 14, 15 et 16 octobre les lieux les plus sélects du groupe, réservés d’habitude aux amis des Maisons. En Champagne, on ne manquera pas l’Hôtel du Marc de Veuve Clicquot, rénové voici dix ans par le designer Bruno Moinard qui a accepté de nous commenter son travail.

Quel a été votre plus grand challenge pour réaliser cette restauration ?

L’une des principales contraintes, c’est qu’un lieu qui reçoit du public nécessite des sas de sécurité, des portes coupe feux, des choses inesthétiques et difficiles à maquiller lorsque l’on souhaite garder un hôtel particulier dans son jus et pouvoir continuer à se dire que si la famille n’est plus là, elle a bien vécu ici. J’ai voulu ainsi injecter une modernité un peu théâtrale de maison habitée de nos jours mais qui laisse peut-être le souvenir du passé. Je me suis ainsi appuyé sur des artistes comme les frères Campana ou Pablo Reinoso (auteur de ce banc extraordinaire qui part en liane) pour donner une énergie moderne dans un endroit classique, mais en faisant en sorte que cela reste un lieu de convivialité.

Vous nous faites visiter ?

Il y a d’abord l’entrée avec cette marquise en verre sombre, en référence aux bouteilles de champagne, tandis que les festons autour renvoient à la forme des bulles. Puis vous arrivez dans le lobby avec ce grand escalier d’origine qui donne d’emblée envie de monter à l’étage et de voir les chambres. C’est un peu comme si je l’avais trempé dans le pinot noir, et que je l’avais ressorti par le haut. La partie supérieure, une fois extraite de cette encre violette, est restée claire à la manière d’un buvard, tandis que la partie basse est plus sombre. On a ainsi une sorte de dégradé des murs et du tapis jusqu’au sol qui nous raconte déjà l’histoire du champagne.

Sous cet escalier, il existait un passage pour aller dans le jardin ou la cuisine. J’y ai placé un vestiaire. Lorsque l’on reçoit, les laquais sont placés là pour recevoir les invités. Dans la pénombre, la lueur des chandelles se réverbère dans le paravent. Celui-ci est en effet en verre bullé, un verre traditionnel et artisanal argenté, un peu opaque, à la manière de ces vieux miroirs de château qui ont perdu leur teinte. On est dans quelque chose de fascinant où la lumière vient se prendre à l’intérieur, le vestiaire devenant lui-même une sorte de luminaire.

Vous pénétrez après dans la bibliothèque. L’évocation est ici celle du voyage. Rappelez-vous que Madame Clicquot envoyait les premières bouteilles de champagne roulées dans des tapis dans des pays aussi lointains que la Russie. Nous avons donc créé cette étonnante autruche qui porte une scelle ! L’animal un peu intrus symbolise l’extravagance de l’époque.

Le salon suivant est plus clair, plus chaleureux et convivial. On y est accueilli comme à la maison, avec des œuvres d’art au mur, des sculptures, un feu dans la cheminée, des canapés droits, d’autres arrondis, tous dessinés spécialement. Lorsque l’heure du dîner sonne, on ouvre les portes sur une grande salle à manger. Elle existait déjà, mais en chêne sombre, marron, un peu plombante. J’ai eu l’idée de tout teinter en noir et de faire des réchampis, en rehaussant simplement les petites moulures avec un peu d’or cuivré pour les souligner, mais pas quelque chose de très contrasté et léché, non, quelque chose de passé, un peu comme au crayon…  Autour de la grande table, elle aussi laquée en noir, les 18 sièges égyptiens sont un héritage de la famille, je les ai tapissés avec du crin de cheval noir, des dessins géométriques cuivrés tous un peu différents, ce qui anime l’ensemble et enlève une certaine monotonie.

Le dîner achevé, l’espace atelier modulable où trônent aujourd’hui un piano, un babyfoot XXL à 8 joueurs et un bar, promet de belles « after-parties ». Dans cet endroit un peu sombre, nous avons demandé à des artistes de façonner des néons en forme de pampilles, pendants modernes de l’immense lustre de la salle à manger. Pour avoir travaillé souvent pour des grands hôtels, je sais que tout ne peut jamais être parfait, mais ce qui peut l’être, c’est la poésie avec laquelle on travaille les lumières.

Enfin, à l’étage, une succession de chambres thématiques le long de la galerie des portraits raconte la pérégrination mondiale de la marque, chacune rendant hommage à un marché historique.

Horaires de visites : vendredi de 16 h à 18h 20 Samedi et Dimanche de 10 h à 17 h 40. Gratuit et sans réservation.

lesjourneesparticulieres.fr.

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1982 : 40 ans après, que valent les Bordeaux de ce millésime mythique ?

A anniversaire exceptionnel, événement exceptionnel. Le célèbre site de vente en ligne Wineandco a décidé de rendre hommage à ce millésime charnière dans l’histoire de Bordeaux en proposant pendant 40 jours 40 grands vins de Bordeaux de 1982. Avec de magnifiques vins à la clé.

Bernard le Marois, Directeur Général et co-actionnaire de Wineandco, l’un des principaux sites français de vente de vin (25 millions d’euros de chiffre d’affaires, 30 millions d’euros de stocks de vins) ne cachait pas son plaisir au moment d’annoncer le lancement de cette opération à tout point de vue exceptionnelle. « 1982 a ouvert une nouvelle ère pour tous les grands vins de Bordeaux et nous trouvions amusant de pouvoir goûter ce millésime annoncé à l’époque comme fantastique par 2 jeunes dégustateurs prometteurs qu’étaient Michel Bettane et Robert Parker ». Et effectivement, il faut se rappeler de la situation de Bordeaux les années précédentes pour comprendre pourquoi ce millésime chaud, ensoleillé, ayant permis d’obtenir une très belle maturité des raisins et de beaux volumes a été vécu comme inespéré. M. Le Marois aime en effet rappeler que « dans les années 1970, personne ne voulait investir dans les propriétés viticoles de la région. Celles-ci se vendaient très mal ». Mais 1982 va tout changer. Une matière première excellente, le début de la thermo-régulation dans les chais et à partir de là, une autre manière de faire du vin à Bordeaux. C’est à cette époque que d’autres grandes figures vont émerger comme un certain Michel Rolland. Depuis lors, le travail au vignoble a totalement évolué, la vinification est devenue beaucoup plus précise, l’élevage des vins a fait l’objet d’une attention plus grande. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si des capitaines d’industrie ont commencé à investir ici, notamment François Pinault avec château Latour en 1993.

Des vins de grande classe, encore fringants

Autant prévenir les amateurs qui aimeraient faire une folie pour acquérir quelques flacons, les quantités sont infinitésimales. Seulement quelques bouteilles, magnums ou doubles magnums par référence. L’avantage décisif provient de l’origine des bouteilles. « Nous avons profité de notre statut de négociant pour pouvoir contacter en direct les châteaux chez qui nous sommes allocataires pour les primeurs chaque année. Tous ont accepté de nous céder quelques bouteilles, à l’exception des châteaux Haut-Brion et Lynch-Bages. Pour ces 2 références, nous avons racheté les vins à des particuliers qui les avaient conservés dans des conditions parfaites », explique Bernard le Marois. Et pour en apporter la preuve, une dizaine de crus étaient présentés en dégustation par Wineandco. Avec de très belles émotions lors de leur découverte. Tous ont en commun d’être encore parfaitement vivants. Les vins se sont tous montrés sous leur meilleur jour, offrant des nez souvent légèrement évolués mais sans excès et des milieux de bouche absolument admirables de présence. Le château Petit-Village (800€) a prouvé toute la magie de son exceptionnel terroir, voisin des plus grands. Beaucoup de fond, quelques notes truffées, une belle acidité intégrée et une allonge certaine. Château Talbot (700€) côté Saint-Julien ne démérite pas non plus et présente une complexité aromatique moindre mais un très joli grain de tanin. Non loin de là, à Saint-Estèphe, le château Calon-Ségur (800€) est impressionnant de race et de classe. Un nez encore frais et fruité, une belle fluidité de bouche et globalement un vin pimpant et vibrant. Parmi les réussites absolues, on retrouve évidemment Haut-Brion (6000€) qui impose avec beaucoup d’autorité son absolu équilibre. Une leçon de velouté et de finesse désarmante. Mais c’est peut-être Lynch-Bages (800€) qui est le plus éclatant. A l’aveugle, on lui donnerait 20 ans de moins. Il est d’une vitalité étonnante, avec une intensité en bouche qui emporte les sens. Les premiers prix commencent à 300€ (Larrivet Haut-Brion, Carbonnieux, Lafon Rochet, Croizet Bages, Chasse-Spleen) et vont jusqu’à tutoyer les sommets avec Petrus (9000€). Des prix très élevés malheureusement mais c’est le corollaire de 4 décennies de stockage. Tout cela ravira néanmoins les amateurs qui laissent vieillir de beaux Bordeaux dans leur cave. Promis, lorsqu’ils sont bien nés, ils vieillissent vraiment très bien !

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[Paris] Les 110 de Taillevent : le plaisir de la dégustation à son paroxysme

En une décennie, cet établissement a réinventé le plaisir du vin à table avec un concept unique, 110 vins au verre. L’arrivée d’un tout nouveau chef sommelier signe une réinterprétation de cette philosophie pour encore plus de plaisir. Rencontre avec Maxime Barreau.

Maxime, pourriez-vous nous rappeler votre parcours ?

Il est très classique, avec un bac pro puis un BTS avec mention complémentaire sommellerie à La Rochelle. J’ai ensuite construit ma carrière dans des établissements proposant des concepts originaux. Tout d’abord le Chai 33 à Bercy Village, puis au sein de Maison Dorr qui possédait notamment les restaurants « Bar à huîtres » pour qui j’ai contribué à créer une très large carte de vins blancs du monde entier avec, entre autres, 22 vins de pays différents comme accords pour 22 types d’huîtres différents. J’ai ensuite piloté la création et l’ouverture de la cave, du bar à vins et du restaurant d’Eataly, plus grand lieu dédié aux produits italiens en France. Et après un passage au restaurant étoile Copenhague où j’ai créé une carte des vins pour accompagner la démarche d’éco-responsabilité du chef, j’ai rejoint le 110 de Taillevent et son exceptionnelle cave, notamment de grands Bourgogne et de grands Bordeaux.

Qu’avez-vous apporté de nouveau en temps que chef sommelier de l’établissement ?

J’avais découvert les 110 de Taillevent à son ouverture en 2012. J’avais immédiatement été séduit par ce concept unique : 110 références proposées au verre et à l’époque classées par prix croissant. Ce denier point me paraissait moins intéressant. Avec mon équipe (NDLR : 4 sommeliers travaillent à ses côtés), nous avons donc voulu conserver l’esprit originel tout en lui insufflant une nouvelle dynamique. Désormais, nous proposons 4 types d’accords différents pour les plats choisis par nos clients. L’accord « sérénité » permet de ne pas prendre de risque, d’être comme dans des pantoufles avec des accords qui ont fait leurs preuves. L’accord « audacieux » de son côté permet de s’aventurer dans des univers moins connus, comme le fait d’avoir un vin rouge sur un poisson, un vin d’une appellation moins célèbre ou un cépage atypique. L’accord « plénitude » consiste, lui, à proposer des pépites sorties de la cave, de grands vins à maturité. Enfin, l’accord « secret » est une invitation à goûter un vin en verre noir en ne connaissant de lui que son prix.

Cet accord « secret » constitue un défi pour celles et ceux qui le choisissent…

Effectivement, nous laissons quelques minutes aux clients pour tenter de deviner s’il s’agit bien de vin qui leur est proposé et la couleur de celui-ci. Vient ensuite le moment de révéler l’identité de la cuvée dégustée et notamment sa couleur grâce à un verre transparent. Un moment toujours fort, souvent drôle, lorsque les amateurs découvrent qu’ils sont parfois très loin de ce qu’ils imaginaient. Voilà ce que nous souhaitons avec notre nouvelle carte, que les gens passent un bon moment. Et il y en a pour tous les budgets, d’autant que toutes nos références sont proposées en demi-verre à moitié prix. De quoi être encore plus curieux en osant davantage de combinaisons. Plus généralement, les prix que nous pratiquons, notamment sur les étiquettes les plus iconiques, sont décorrélés des prix spéculatifs du marché. Nous permettons à nos clients de se faire plaisir avec des vins en provenance de domaines de prestige comme Raveneau ou Coche-Dury. Nous proposons par exemple un Chablis Butteaux 1er cru 2010 de Raveneau à 39€ le verre, 19,5€ le demi-verre.

Peut-on découvrir d’autres références que les 110 présentées au verre ?

Bien sûr ! Chaque semaine, notre livre de cave riche de 2500 à 3000 références, évolue (NDLR : 24 références au verre changent également tous les 15 jours). Nous n’avons que peu de bouteilles par référence ce qui permet de faire tourner ces dernières et de renouveler nos propositions. De quoi trouver son bonheur pour accompagner la cuisine du chef Grant Waller qui célèbre les grands plats de la cuisine bourgeoise où les sauces jouent notamment un rôle central. Une ode à la gourmandise à découvrir 7 jours sur 7, au déjeuner comme au dîner.

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Benoît Ab-der-Halden et WI&NE Provence

Après Bordeaux et l’Occitanie, WI&NE s’installe en Provence et dans la vallée du Rhône. Responsable de la zone sud-est, Benoît Ab-der-Halden nous en dit plus.

Français d’origine Suisse-Allemande, Benoît Ab-der-Halden est un professionnel dans le monde du vin où il a notamment exercé la fonction de directeur chez Chevron Villette, célèbre maison provençale. En octobre 2021, il fonde CAB VITI PRO, un cabinet de conseil spécialisé dans la gestion et le conseil pour les domaines agricoles en transition. Approché par le président de WI&NE David Lawton, il fonde WI&NE Provence en février 2022. L’association met à la disposition des porteurs de projets des professionnels répartis sur l’ensemble du territoire (œnologues, architectes, avocats, notaires ou spécialistes de la communication).

Pourquoi avoir créé WI&NE Provence ?

Les transactions entre acquéreurs et vendeurs sont souvent longues et difficiles. Et plus le montant est élevé, plus il est complexe de trouver quelqu’un pour investir. Portée par un marché en pleine expansion, la Provence est aujourd’hui une marque recherchée par les investisseurs. Il y a donc un besoin d’accompagnement comme dans les autres vignobles. WI&NE est née de ce besoin de synergies entre les différents intervenants dans l’achat et la vente d’un domaine viticole. Le but est de créer un réseau d’experts dans les transactions vitivinicoles. Beaucoup d’intervenants peuvent être concurrents lors d’une transaction et le but c’est l’éviter et de travailler ensemble.

Y a-t-il plus de demandes en Provence ? plus qu’ailleurs ?

La Provence est portée par le rosé et son paysage et cela attire les grandes entreprises et les stars comme Brad Pitt ou Angélina Jolie. Il y a différents types de projets et d’acheteurs comme ceux qui souhaitent défiscaliser et ceux qui veulent acheter un domaine pour en vivre. Disons que la Provence est portée par le marché mais les domaines sont très chers. Par exemple, vers la Londe sur la côte, les vignes sont très chères et l’on constate une distorsion entre le prix d’achat et sa rentabilité.

Quelle tendance sur le marché ?

Après une période de crise covid compliquée pour effectuer des ventes et pour voyager. Les projets ont redémarré de plus belle avec une véritable demande. On voit aujourd’hui des familles qui se posent des questions sur la succession au domaine, à défaut de repreneur naturel. Il se pose la question de vendre maintenant plutôt que d’attendre.

Côté secteur, le plus demandé est le territoire qui va de la Provence Verte à la mer, le secteur Côtes de Provence. L’appellation est maintenant célèbre dans le monde entier et le consommateur veut du Côtes de Provence.

Des groupes comme LVMH et d’autres viennent en Provence pour avoir du rosé dans leurs gamme dans l’objectif d’avoir de la visibilité internationale.

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Préparez-vous à un Fascinant week-end dans le Bordelais

Ca commence aujourd’hui et jusqu’au 16 octobre, vibrant au rythme de ce rendez-vous œnotouristique national, 50 destinations labellisées Vignobles & Découvertes proposeront plus de 80 activités dans tout le département

Dans la ville de Bordeaux, en Graves et Sauternes, dans le Médoc, à Blaye et Bourg, à Saint-Emilion-Pomerol-Fronsac ou dans l’Entre- deux-Mers, les animations et activités seront légion (dégustations, ateliers vins et chocolat, exposition, conférences, balades en calèche, yoga dans les vignes…), autour de plusieurs thématiques (culture, patrimoine, famille, insolite, gastronomie, sport et fêtes en soirée).

Ambassadeurs de choix, les professionnels participant à l’opération, mettent leur énergie au service de l’événement, contribuent activement à sa promotion à travers une identité de communication commune, et via leurs réseaux sociaux, sur lesquels ils offrent des nuitées, activités et prestations.

L’ensemble de la programmation en Gironde est à découvrir sur www.bordeauxwinetrip.fr.
La liste complète des destinations participant à l’édition 2022 est disponible sur le site www.fascinant- weekend.fr.
Tous les événements et les activités proposés sont à retrouver, région par région sur Facebook ou Instagram.

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[Hors-série] Vignobles d’Occitanie : un engagement durable

Sortie cette semaine dans les kiosques du hors-série spécial Développement Durable en Occitanie : 84 pages consacrées aux initiatives en faveur de l’environnement dans les vignobles du Languedoc, Pays d’Oc, Roussillon et Sud-Ouest.

Après une année 2022 qui a été témoin de tous les excès climatiques (gel, grêle, chaleur, sécheresse) face auxquels la viticulture est en première ligne, il est plus que temps de tirer la sonnette d’alarme. « Nous sommes aux portes du désert », clame Stéphane Zanella, président de l’interprofession des vins du Roussillon. Une situation de crise climatique et environnementale qui oblige toute la filière à relever le défi et à se réinventer. Dans son édito du hors-série consacrée au Développement Durable en Occitanie, Sylvie Tonnaire souligne qu’il existe « de petites mais nombreuses lueurs d’espoir. Elles scintillent partout. Négoce, coopératives, caves particulières, groupes, étiquettes fameuses et flacons moins connus, tout le monde se bouge, sentant l’urgence ». Et d’ajouter plus loin : « le défi est immense, il faut agir tous azimuts du sol au flacon, du terroir au territoire ».

C’est ce qu’illustre ce numéro spécial, porté principalement par les quatre interprofessions viticoles d’Occitanie. 84 pages qui compilent les meilleures initiatives en faveur de la protection de l’environnement et de la lutte contre le dérèglement climatique, dans les vignobles du Languedoc, de Pays d’Oc, du Roussillon et du Sud-Ouest. Émaillé de portraits, de témoignages, mais aussi de pépites sélectionnées aux quatre coins du Sud, ce hors-série nous montre que, de l’Atlantique à la Méditerranée, le monde du vin a pris les choses en main.

« Terre de Vins » hors-série Développement Durable en Occitanie, 84 pages, 7 euros.
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2022 en Rhône Nord, atypique et hétérogène

Le millésime 2022 en Rhône Nord s’annonce atypique et hétérogène avec néanmoins qualité et quantité au rendez-vous grâce à de bonnes surprises d’avant récolte. Nous avons glâné quelques échos du vignoble pour en proposer un aperçu

Pierre-Jean Villa, président de l’appellation Condrieu

« Les jus sont magnifiques, beaux en rouge et en blanc mais sur ce millésime, nous sommes allés de surprise en surprise. Au printemps, on espérait des volumes pléthoriques au vu de la végétation (nous n’avions pas eu de gel cette année) et on avait même demandé à l’Inao des rendements supplémentaires à hauteur maximum de + 10 % des 40 hl/ha du cahier des charges de Condrieu et Côte Rôtie. Cet été, avec la sécheresse, on était catastrophé et on a espéré un rattrapage avec les pluies d’après le 15 août pour finalement être un peu déçus par les volumes, plutôt à 25-37 hl/ha et même moins sur des secteurs au nord qui ont pris la grêle fin juillet. Bien sûr ça manque un peu d’acidité sur les blancs mais on n’en a jamais beaucoup par ici. En revanche, les vins sont sur un bel équilibre, les alcools ne sont pas montés à plus de 14-15° et les rouges devraient être agréables assez vite ».

Corentin Pichon du Domaine Pichon & Fils (42)

« Nous sommes très satisfaits de la récolte, le millésime est très aromatique, avec de belles couleurs, un joli fruit, et beaucoup de matière. La Vallée du Rhône nord a bénéficié des pluies tombées au mois d’août, qui ont affiné les peaux des raisins épaissies par le soleil et amené du volume. Les fermentations se passent bien ; le millésime est facile à vinifier, des raisins très sains ayant été rentrés. Les équilibres sont très bons à Condrieu et les degrés raisonnables, autour de 13,5 – 14°C, pour des vins un peu plus frais, nos terroirs amenant déjà naturellement beaucoup de fraîcheur dans les vins. Enfin, les quantités sont normales, même s’il manque quelques hectolitres en Condrieu ».

Jacques Grange, co-président de l’appellation Crozes-Hermitage

« Les vendanges se sont terminées mi-septembre. Le millésime est de très belle qualité avec un joli fruit et beaucoup de couleur. Nous n’avons pas été beaucoup touchés par le gel, plus par la sécheresse qui a surtout impacté les rendements divisés par deux sur certaines parcelles où le poids des grappes était moindre. La vendange est donc très hétérogène avec un faible rendement en jus. On aura peu d’acidité mais des tanins soyeux. Les arrêts de sève cet été ont aussi permis aux alcools de ne pas s’envoler. Finalement en Côte Rôtie comme en Condrieu, nous aurons sans doute des vins gourmands à découvrir rapidement »

Nicolas Ravel, responsable Vignobles de la cave de Tain (26)

« La qualité est très prometteuse avec une bonne surprise en termes de volumes après la sécheresse et le stress hydrique, grâce aux pluies de mi- août qui ont un peu regonflé les baies et relancé le sucre. Mais il a fallu être patient pour la maturité des peaux et des pépins. Nous avons donc beaucoup accompagné les viticulteurs et relancé des formations de dégustation des baies afin qu’ils portent une attention particulière à l’acidité et la fraîcheur sur les blancs vendangés tôt, à la montée de l’alcool sur les rouges récoltés plus tard. D’où des vendanges étalées. Cette année très atypique a changé tous les modèles et il fallait s’adapter à son parcellaire. Quelques parcelles ont souffert du gel, un peu de la grêle avant les vendanges, d’un orage très localisé sur Cornas à la fin des vendanges mais on a eu de la chance, l’impact a été faible. Fin juillet, on s’attendait à une perte de récolte de 30- 40%; ce sera plutôt 10-15% voire moins »

Marc Romak du Domaine Melody (26)

« Après un été marqué par de grosses chaleurs et historiquement sec, nous pensions nous orienter vers un millésime solaire, des tanins marqués et des degrés alcooliques élevés. Mais bien au contraire, les pluies de mi-août ont permis d’accompagner l’ensemble du vignoble vers une maturité optimale pour une expression maximale du terroir. Le millésime 2022 se caractérise pour les rouges par des équilibres parfaits entre degrés alcooliques modérés, très belle finesse tannique et une palette aromatique autour des fruits rouges et noirs. Concernant les blancs, c’est un millésime avec une belle finesse aromatique, les fermentations sont en cours et laissent présager un très beau potentiel ».

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Foire aux Seconds Vins : sélection Pauillac & Saint-Estèphe

Samedi 15 octobre, la Foire aux Seconds Vins est de retour au Hangar 14, sur les quais de Bordeaux. Un événement organisé par « Terre de Vins » en partenariat avec Cash Vin. Une cinquantaine de propriétés bordelaises présentent leur second vin à la dégustation et à l’achat. Pour accompagner les visiteurs, la rédaction fait partager ses commentaires de dégustation.

3 – Les seconds vins en appellations Pauillac & Saint-Estèphe

Château Pichon Baron
Les Tourelles de Longueville 2018
Pauillac

Un second qui déploie quatre cépages (66% merlot 20% cabernet sauvignon 8% cabernet franc 6% petit verdot) et une part non négligeable de cabernet franc et petit verdot. Nez profond, ancré, boite à cigare, encre de chine, coulis de réglisse. En bouche le jus est plein, charnu, très savoureux, ourlé de tannins très élégants. Une matière opulente, un ensemble juteux, épicé sur une belle sucrosité, c’est un vin complet et très gourmand, généreux, ample. Un impeccable second. Coup de cœur ! Avec un filet de cerf aux champignons.
17/20
48 € à l’unité, 40 € prix remise.

Château Pédesclaux
Fleur de Pédesclaux 2019
Pauillac

De l’allant dès le premier nez, de la profondeur. Un beau fruit noir séveux se profile mais aussi de la fraicheur, une touche réglissée. Bouche tonique, un jus saillant, frais, très désaltérant, sur une expression de fruit pimpant soutenu par ce qu’il faut de tannins, un léger zeste d’écorce d’orange sanguine, et une acidité fuselée qui saisit la bouche en finale et donne longueur et buvabilité au vin. Un sacré goût de revenez-y ! Avec un faisan en cocotte.
16/20
24 € à l’unité, 20 € prix remise.

Château Lynch-Moussas
Les Hauts de Lynch-Moussas 2016
Pauillac

Nez sur un certain classicisme, marqué par un élevage encore prégnant, qui doit se fondre. Le cabernet majoritaire (62%) s’exprime à plein, sur son caractère légèrement variétal. On devine aussi de la puissance, liée au profil solaire du millésime. L’acidité est présente, elle tend le vin et le tire vers le haut. Avec un cuissot de marcassin mariné et rôti.
14,5/20
22 € à l’unité, 18,33 € prix remise.

Château Batailley
Lions de Batailley 2016
Pauillac
Belle race au nez, de l’allure, on a une jolie expression du cabernet (70%) sur un millésime complet. Léger camphre, eucalyptus sur le fruit noir. Un certain classicisme très pauillac, dans un registre un peu old school, mais qui ravira les amateurs du genre. Tannins d’une légère âpreté toute médocaine mais très civilisés. Cou d’oie farci truffé.
15/20
29 € à l’unité, 24,17 € prix remise.

Château Croizet-Bages
Alias de Croizet-Bages 2016
Pauillac

Un profil un peu austère se devine, sur un fruit rouge à point, légèrement ourlé de tabac blond et de fines notes mentholées. En bouche, une bonne droiture, de l’allure, des tannins fermes mais civilisés, une fraicheur qui tient le vin jusqu’à la finale. Sans démonstration, c’est un pauillac classique, qui aura ses amateurs. Avec un magret de canard au barbecue.
15/20
29,90 € à l’unité, 24,92 € prix remise.

Château Haut-Bages Libéral
La Chapelle de Haut-Bages Libéral 2019
Pauillac

Joli nez très floral, sur un fruit rouge précis et pimpant. De l’éclat et de la fraicheur. On devine une cerise noire, un peu de gelée de mûre, quelques épices fines. La bouche est construite sur une certaine vivacité, une trame acidulée, énergique, qui vivifie le palais et appelle le verre suivant. Un second vin qui privilégie le plaisir et la buvabilité, non sans se départir d’une bonne concentration. L’ensemble est digeste, désaltérant, fondu. A attendre un peu de préférence mais déjà très agréable après carafage. Avec un chou farci végétarien.
16/20
22 € à l’unité, 18,33 € prix remise.

Château Phélan Ségur
Frank Phélan 2016
Saint-Estèphe

Fraicheur, tonicité, une jolie allure et un vrai jus séveux et gourmand. On a un vrai vin de bistronomie, taillé pour la table, dont la chair mordante est soutenue par une belle acidité. Des épices, de la fraicheur, des tannins fins, c’est un joli bordeaux fluide, aérien, légèrement terrien, vraiment taillé pour la soif. Une très belle bouteille ! Sur une souris d’agneau.
16/20
25 € à l’unité, 20,83 € prix remise.

Château Lafon-Rochet
Les Pélerins de Lafon-Rochet 2017
Saint-Estèphe

Nez pur et élégant, camphré, réglisse, cerise noire, note de boite à tabac, la bouche est tendue, savoureuse, construite sur une bonne architecture tannique et une acidité franche mais sans aspérité. De la longueur, de la finesse dans la définition, mais aussi de la présence en bouche, c’est un vrai vin qui a de solides arguments et du potentiel de garde. Avec un osso bucco.
15,5/20
24 € à l’unité, 20 € prix remise.

Château Lilian-Ladouys
La Devise de Lilian 2018
Saint-Estèphe
Une certaine puissance se devine, une concentration évidente, une touche d’alcool, du fruit noir, du fruit à coque, des notes empyreumatiques. Un vin vigoureux, robuste et encore en pleine jeunesse, très signé par son millésime. Les tannins sont bien dessinés mais présents, marquent encore la matière quoique celle-ci a suffisamment de volume pour se défendre. C’est un saint-estèphe athlétique et très bien exécuté, qui aura ses amateurs. Avec une joue de porc braisée.
15/20
18 € à l’unité, 15 € prix remise.

Château Tour Saint-Fort
Baron d’Estours 2016
Saint-Estèphe

Nez engageant, juteux, plein, savoureux et avenant. Un fruit noir plein, profond, annonçant du volume et de la chair. En bouche, il y a du vin. Un peu de rectitude dans les tannins, mais cela donne un bel habillage au jus, qui est savoureux, plein et long. Un très beau médoc à prix ultra attractif.
Salade de gésiers confits.
15,5/20
15 € à l’unité, 12,50 € prix remise.

Infos pratiques
La Foire aux Seconds Vins
15 octobre 2022
10H-19H
Hangar 14, Bordeaux.
Liste des exposants et billetterie en suivant ce lien

À nos lecteurs : les vins présents à la Foire aux Seconds Vins dont le commentaire ne figure pas dans cette série d’articles n’ont pas présenté d’échantillon à temps à la rédaction, ou ont présenté un échantillon défectueux qui n’a pu être re-dégusté.


LA FOIRE AUX SECONDS VINS CONTINUERA DU 15 AU 22 OCTOBRE SUR SECONDSVINS.CASHVIN.COM

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Correns, première coopérative en biodynamie de France

Les vignerons de Correns, déjà en bio depuis un quart de siècle comme tous les producteurs du village au cœur du Var, se sont engagés sur le chemin de la biodynamie en vigne et progressivement en cave.

La biodynamie est bien sur les rails pour la cave coopérative de Correns en Provence verte. Elle finit de récolter ces jours-ci, pour le deuxième millésime, les raisins cultivés en biodynamie de ses coopérateurs. « Nos exploitations sont déjà certifiées Demeter à la vigne mais nous n’avons pas apposé de logo sur l’étiquette; nous préférons expliquer notre démarche sur la contre- étiquette » explique le président Fabien Mistre, Une cuvée de rouge (L’Ame des Fées) va même bénéficier cette année de la première micro vinification en biodynamie; le process sera ensuite étendu aux rosés qui, de façon atypique en Provence, ne représente ici que la moitié des volumes. « Nous étions déjà accompagnés par le Cabinet d’Agronomie Provençal (CAP) pour le bio et on se lance avec eux progressivement sur la biodynamie en cave car ce n’est pas sans risque d’oxydation en terme de profil aromatique, notamment pour les rosés. Nous avons initié le projet il y a quatre ans mais il a été repoussé à cause des aléas climatiques qui se sont succédé. Le marché bio étant de plus en plus saturé, ce sera une façon de se démarquer mais il s’agit avant tout de travailler mieux. Après la certification de la vigne, nous espérons obtenir la certification en cave d’ici quatre à cinq ans ».

Une aide administrative et matérielle

Pour inciter les adhérents (32 avec près de 190 ha) à suivre le mouvement, la coopérative a pris en charge le montage administratif de la certification et les coûts supplémentaires de matériel (dynamiseur, pulvérisateur, préparations). « La première année, nous nous sommes même chargés de la pulvérisation pour tout le monde afin d’accompagner les vignerons. Finalement, le plus difficile a été de convaincre les petits coopérateurs pluriactifs qui n’avaient qu’un ou deux hectares. Ils ne voyaient pas l’intérêt d’investir et j’ai du faire une campagne active pour les convaincre et expliquer que techniquement, ce n’était pas si compliqué. Après, quand on commence, on a forcément envie d’aller plus loin surtout lorsque l’on écoute les viticulteurs du réseau ». Les 4 hectares d’Amal et George Clooney vinifiés à la cave avec comme « fermière » Laurent Berlemont, à la tête du CAP, ont naturellement intégré la démarche. La cave a commercialisé ses premières bouteilles de côtes-de-provence issu de raisins cultivés en biodynamie sous la marque Estandon (elle est un partenaire historique de l’union coopérative varoise) avec 15000 flacons d’une cuvée baptisée Symbiose. « Nous avons même réussi à valoriser le vrac, ce qui a été la cerise sur le gâteau car on ne le faisait pas pour ça ; nous sommes d’abord convaincus du point de vue agronomique ». Correns devient ainsi la première structure coopérative de l’Hexagone à travailler intégralement en biodynamie. « Pour l’instant, on est ravi d’avoir fait ce choix et si un jour ça n’allait pas, ce serait zéro risque; il suffirait de repasser en bio comme avant ».

Une nouvelle boutique-brasserie

Autres spécificités de Correns, un fort pourcentage de blancs (environ un tiers issus des vignes sur les lentilles calcaires du secteur) et 70% de ventes réalisés au caveau et en direct (dont la moitié en BIB plutôt haut de gamme en Cotes-de-Provence et IGP Var). « Finalement, malgré une succession de petits millésimes dus aux aléas climatiques, nous continuons à aller de l’avant car si une cave n’investit pas, non seulement elle n’avance pas mais elle recule » assène Fabien Mistre. La coopérative qui bénéficie déjà de trois boutiques et d’un e-shop, devenu le quatrième magasin depuis la crise du Covid (avec près de 100 000€ de chiffre d’affaire), va délocaliser en 2024-2025 le caveau de Carcès dans un ancien moulin à l’entrée de Correns. Celui-ci accueillera également un restaurant bistronomique proposant à table… les vins de la cave.

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