[REPLAY] « Vino Veritas » : la filière vin face au changement climatique

Cette semaine, l’émission « Vino Veritas » sur TV7 s’intéresse aux effets du changement climatique sur la filière vin. Un sujet particulièrement sensible en 2022, le millésime ayant été marqué par plusieurs épisodes extrêmes sur le plan météorologique. Un numéro à voir en replay.

Gel, grêle, chaleur, sécheresse, en 2022 rien n’aura été épargné au vignoble bordelais. Depuis quelques années une question tisse un fil rouge : comment  s’adapter au dérèglement climatique ? Ce que l’on tient pour acquis (le goût du vin, les cépages, les techniques de conduite de la vigne) doit-il changer ? Réponses avec Kees van Leeuwen, profeuur de viticulture à Bordeaux Sciences Agro, et Stéphane Gabard, viticulteur et Président de l’appellation Bordeaux & Bordeaux Supérieur. Une émission animée par Xavier Sota et Mathieu Doumenge.

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Fascinante Auvergne volcanique !

Pour le 9ème Fascinant Week-End du 13 au 16 octobre 2022 : cap sur le nouveau vignoble labellisé « Vignobles & Découvertes » : « Côtes d’Auvergne : Destination Volcans ».

De l’eau, du vin, des volcans

Volvic, Vichy, Châteldon : les eaux minérales d’Auvergne, naturellement pures, découlent de son héritage volcanique. La chaine des Puys – faille de la Limagne, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2018, aligne quelques 80 volcans aux formes variées, surplombée par la silhouette asymétrique du Puy de Dôme, qui veille sur sa capitale, Clermont-Ferrand.

Les volcans apportent aussi des bienfaits à la vigne, en enrichissent le sol en métaux (fer et potassium) et d’autres éléments comme le phosphore et le soufre, et génèrent une mosaïque de sols ; basalte, pouzzolane, pierre ponce, pépérites, granite, différentes argiles… Le vignoble auvergnat revendique cette identité avec fierté, qui a conduit à la création de Vinora, le premier salon dédié aux vins volcaniques, à Clermont-Ferrand en 2020. Concomitamment, une étude scientifique sur les vins volcaniques est menée avec l’Institut Universitaire de la Vigne et du Vin de Dijon, le laboratoire Magmas et Volcans de l’Université́ Clermont- Auvergne, le sommelier canadien John Szabo, spécialiste des vins volcaniques, pour identifier et décrire les spécificités des vins volcaniques, afin d’établir un label européen. Dès que l’on déguste un vin de Côtes d’Auvergne, on remarque sa tension, les notes typiquement poivrées de son gamay : la force des volcans ?

Des vignes d’Auvergne au passé glorieux

La vigne est cultivée en Auvergne depuis l’époque gauloise (on a retrouvé des amphores sur les sites de Gergovie et Corent)… Le vin d’Auvergne est prisé à la table des rois de France. L’Auvergne a compté jusqu’à 40 000 hectares de vigne, se classant parmi les premières régions productrices de France il y a un siècle. Avec l’arrivée tardive du phylloxera en 1895, la crise agricole poussant les auvergnats à quitter leurs volcans pour Paris, l’industrialisation de Clermont avec le développement de Michelin, deux guerres mondiales : tout a joué contre le travail de la vigne. Il n’a perduré qu’une petite production, consommée localement et fournissant les deux caves coopératives régionales. Alexandre Vialatte écrit dans l’Auvergne Absolue (recueil des textes de cet écrivain chroniqueur dans le quotidien régional La Montagne, de 1952 jusqu’à sa mort en 1971) : « L’Auvergnat… fabrique du saucisson de montagne, du vin de Chanturgue, où il n’y a plus de vignes, du vin de Corent, qui donne une idée de ce qu’il fut avant le phylloxéra. »

Mais les vignerons auvergnats et leur syndicat ont œuvré à redorer la réputation de leurs vins, en obtenant l’AOC Côtes d’Auvergne en 2010, pour l’ensemble du vignoble et les 5 crus du territoire ; Madargue, Châteaugay, Chanturgue, Corent (rosé) et Boudes.

AOC Côtes d’Auvergne : des atouts très actuels !

Le vignoble des Côtes d’Auvergne, ancré sur le 45 ème parallèle (Saint-Emilion, Côtes-Rôties, Piemont italien), pousse sous un climat semi-continental, avec des nuits fraiches et un bon ensoleillement, un effet de Foehn, qui régule les températures et les précipitations, une protection naturelle par les volcans : des conditions favorables dans le contexte climatique actuel. L’appellation couvre 53 communes sur le département du Puy de Dôme, s’étend sur 80 km du Nord au Sud et 15 km d’Est en Ouest. Elle produit des vins rouges, en gamay majoritaire et pinot noir, et des blancs, (10% de l’encépagement) en chardonnay. Il existe aussi une IGP Côtes d’Auvergne qui autorise une plus grande variété de cépages. Aujourd’hui, l’appellation compte 35 vignerons indépendants et 62 viticulteurs affiliés à la cave Desprat Saint-Verny, sur environ 400 hectares (100 fois moins qu’à l’époque glorieuse du 19 ème siècle). Ces vignes paysannes possèdent des atouts dans l’air du temps ; épargnées par la chimie et la production intensive, poussant dans la fraicheur d’altitude (de 300 à 600 m) : elles intéressent les nouvelles générations et attirent des aspirants vignerons d’autres régions, pour leur climat, ce sol singulier et un prix de la vigne attractif par rapport aux autres régions françaises.

Reprise et transmission au domaine Sauvat

Le domaine Sauvat, à Boudes, présente un bel exemple de transmission. Claude Sauvat, dans les années 70, a replanté un vignoble de 11 hectares. Annie, sa fille, l’a repris en 1987, a construit la cave de vinification et développé un œnotourisme créatif proposant balade en poney dans les vignes et pique-nique étoilé avec le chef Adrien Descouls, du restaurant Origines, vendanges d’un jour avec repas vigneron… Elle a travaillé ses gammes de vins, Argile, gamay en barrique, vinifié sans soufre, juteux et sapide ; Syrius , gamay passerillé 4 à 6 mois. Elle a trouvé en Henri Chauvet, originaire de Corrèze, un successeur à son image, qui prend soin de la nature, réfléchit sur l’encépagement par rapport au réchauffement climatique en replantant du gamay, soigne ses vinification (il a déjà testé sur le millésime 2021).

Cave Desprat-Saint Verny, l’Auvergne en éruption !

La cave Desprat-Saint Verny est aussi un exemple de la créativité – et du sens du négoce du vin – auvergnat, née de l’union entre la cave coopérative du Puy de Dôme et la famille Desprat, basée dans le Cantal, marchands de vin sur la restauration en Auvergne, depuis 1885. Cette collaboration est placée sous la protection de Saint Verny, le saint patron des vignerons d’Auvergne, dont le culte remonte au XVII ème  siècle. Pierre Desprat travaille aujourd’hui avec sa fille Léa, avec l’objectif « que tout le monde puisse en vivre et d’attirer des coopérateurs qui replantent dans un cercle vertueux pour valoriser le terroir ». La cave se donne les moyens : production qualitative à la vigne, site de vinification moderne, avec cuves à chapeau flottant thermorégulées, filtre tangentiel… pour sortir trois gammes en phase avec l’air du temps ; Fusion, gamme « plaisir » avec une touche d’humour entre tracteurs et vaches, Éruption, gamme terroir et crus parcellaires, et Magma, les pépites rares, dont la cuvée La Légendaire, élevée en buron dans le cantal. Sur l’œnotourisme aussi, la cave se montre créative, avec son chai à barrique affichant en mural panoramique « Auvergne en éruption » et accrochant des œuvres d’art, et une visite avec casque de réalité virtuelle pour comprendre, en toutes saisons, le travail qui s’y fait. Son magasin propose dégustation et produits de terroir ; ici l’accord charcuteries – fromage et vin prend tout son sens !

Héritage volcanique à Chateaugay, le retour du damas noir

La région regorge d’atouts pour le tourisme vert : randonnées entre volcans et lacs, ballades en vélo, cheval ou à pied, ski de fond en hiver, dans les forêts, thermalisme et patrimoine culturel (églises romanes, villages vignerons, châteaux de toutes les époques..) ; A Chateaugay, village vigneron aux caves à étages enterrées dans la colline, Héritage Volcanique créé par Pierre Goigou, est aujourd’hui dirigée par Etienne Rachez, dans une association-transmission. Le domaine compte quatre terroirs volcaniques distincts, a planté les cépages de l’appellation, gamay et pinot noir et une rareté, le damas noir, ancien cépage local. Bien adapté au réchauffement climatique, il cache derrière son rouge clair un vin épicé et complexe, apte à vieillir. Etienne Rachez développe aussi un œnotourisme nomade avec son wine truck, propose des masterclass volcaniques qui font voyager d’Auvergne jusqu’aux iles, (Sicile, Santorin, Açores…) et des cyclotours dans ses vignes..

La nouvelle génération

Laure Cartier, fille de vigneron bio de Provence, et Jean-Baptiste Deroche, œnologue, formé à Bordeaux, ont repris en 2012 le domaine Miolanne à Neschers, près d’Issoire. Sur ses sols , trois variations de volcanisme, pierres ponces, cendre et basalte, travaillés en bio, ils ont planté du gewurztraminer et de la syrah à côté des traditionnels gamay et pinot noir : à découvrir en été dans son bar à vin sous la treille, avec vue sur vignes et volcans ! La Régalade, à Clermont, est un restaurant pour amateurs de belle carte de vins, récompensé en 2022 au Tour des Cartes en catégorie restaurant traditionnel. Cyril Sartre propose une carte de 400 références avec la cuisine de produits locaux du chef Sébastien Nugère et l’accueil chaleureux d’Angeline et Cyril Sartre et leur équipe salle (voir sujet cuisine dans Terre de vins n°76, en mars avril 2022). Pour découvrir les Côtes d’Auvergne, Cyril Sartre propose volontiers un vin de Benoit Montel, vigneron à Riom. L’ancien rugbymen a repris les vignes familiales, les a converties en bio. Ses vins en AOC Côtes d’Auvergne, Châteaugay et Madargue sont vinifiées en parcellaire et micro cuvées : l’Avenir 2020, vinifié nature en amphore, En Aparté 2021, blanc, immergé dans le lac Pavin ; Coulée de Lave, cuvée d’assemblage avec les amis ; GameOver 2020, en IGP Puy de Dôme, cépage gamaret et son GPS qui assemble gamay pinot et syrah, avec de la fraicheur et caractère. Il propose aussi des coffrets découvertes, sur différents crus ou différents élevages et fait régulièrement des « portes ouvertes ».

Cap sur 2028, avant-goût avec le Fascinant Week-End

Clermont-Ferrand candidate pour être capitale européenne de la culture 2028, intègre le vin dans son offre culturelle. Comme dit le grand Alexandre Vialatte « L’Auvergne donne précisément ce que l’on ne cherche pas, on peut la secouer cent fois, retourner ses poches, explorer ses doublures, on y trouvera toujours quelque chose, c’est un pardessus de magicien ». La démonstration sera faite durant l’événement Fascinant Week-End du 13 au 16 octobre, avec une palette d’activités autour du vin et de la gastronomie : balade initiation à la photo sur les chemins du vignoble de Boudes avec Daniel Renaud (guide professionnel environnemental et artiste photographe) et la vigneronne Annie Sauvat, randonnée au cœur des vignes AOC Madargue sur les communes de Riom et Saint Bonnet-Près-Riom et repas des vendanges, balade en trottinettes électriques dans les vignes de Chateaugay et atelier œnologique chez Héritage Volcanique, visite et dégustation sur les domaines…

Pour en savoir plus :

https://auvergnerhonealpes.fascinant-weekend.fr/les-activites?destinations=6955
https://www.cotesdauvergne.com/oenotourisme/villages-vigneron

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Martell ouvre son Atelier à Cognac

Le négociant inaugure une boutique d’un genre nouveau : une réplique des comptoirs commerciaux grand luxe récemment ouverts en Asie

Martell, le deuxième acteur économique du cognac, a inauguré ce vendredi 7 octobre 2022 une nouvelle boutique à Cognac, au rez-de-chaussée de la tour Gâtebourse, son ancienne usine d’embouteillage transformée en fondation culturelle. L’événement pourrait sembler anodin. Il n’en est rien. Le négociant réaffirme ici sa dimension internationale et son ancrage local, dans l’aire d’appellation d’origine contrôlée Cognac.

La boutique prend le nom d’Atelier. C’est une réplique des comptoirs commerciaux grand luxe que Martell a récemment ouverts en Asie, notamment à Shenzhen (Chine). « Il fallait être audacieux et têtu pour investir ainsi, en pleine pandémie, dans le quartier le plus cher d’une mégalopole de 13 millions d’habitants », se souvient César Giron, le PDG de Martell Mumm Perrier-Jouët (MMPJ).

L’Atelier de Shenzhen, inauguré le 7 septembre 2020, s’étend sur 160 m2 et offre une multitude de services, notamment des dégustations ponctuées d’animations numériques. « Aujourd’hui, dans le monde du luxe et des spiritueux, la simple possession du produit n’est pas suffisante. Il faut offrir une expérience au client et solliciter son engagement », poursuit César Giron. Un autre Atelier Martell a vu le jour à Canton et des « pop-up stores » (traduisez magasins éphémères) fleurissent à Hong Kong, Macao et Paris.

“Audacieux mais accessible”

Cognac, berceau historique d’une société créée en 1715, ne pouvait se contenter d’un point de vente ordinaire. La nouvelle boutique – pardon, l’Atelier, au 16, avenue Paul-Firino-Martell – a fière allure. Des matériaux nobles (chêne, cuivre et verre) et la couleur maison (un indigo soutenu) donnent une ambiance cosy à l’ancien site industriel. Cela se veut « innovant, audacieux mais accessible », souligne Mélina Py, directrice des activités à Cognac.

On trouve ici toute la gamme Martell. Chaque carafe, chaque flacon peut être personnalisé à votre nom, en lettres d’or. L’atelier de gravure laser est très ludique (gratuit dès la catégorie XO, 5 euros les bouteilles d’entrée de gamme). Le vrai plus : l’expérience « Cognac from the cask », où le client est invité à puiser un assemblage exclusif dans un fût et remplir une bouteille numérotée (88 € les 70 cl). « C’est un VSOP floral et fruité, marqué par la vivacité et l’élégance des eaux-de-vie des Borderies », souligne Christophe Valtaud, le maître de chai. Ce cognac, sous l’étiquette « Aromatic Oak », ne sera vendu qu’à Cognac.

« Notre maison est profondément tournée vers l’international mais notre cœur bat ici, dans notre territoire », insiste Mélina Py, qui a annoncé la sortie prochaine d’une série limitée Noblige aux couleurs et aux armes de la ville de Cognac.

Martell est un fleuron de Pernod-Ricard. Ses ventes ont progressé de 4 % en volume et de 7 % en valeur lors de l’exercice fiscal 2021-2022 du groupe. Elles s’établissent à 2,5 millions de caisses de 9 litres (soit environ 30 millions de bouteilles).

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Moët-Hennessy ouvre des trésors à la visite

Hennessy en Charente, Cheval Blanc et Yquem en Gironde, fleurons du groupe LVMH, participent les 15 et 16 octobre 2022 aux Journées particulières du géant français du luxe. Louis-Vuitton-Moët-Hennessy (LVMH) dévoile les coulisses de ses plus grandes maisons. 93 lieux confidentiels s’ouvrent dans 15 pays, lors de la cinquième édition des Journées particulières. Dans le Sud-Ouest de la France, trois fleurons du groupe et de sa division Moët-Hennessy (vins et spiritueux) participent à la fête : Hennessy à Cognac (Charente), le château Cheval Blanc à Saint-Emilion et le château d’Yquem à Sauternes (Gironde)

Chez Hennessy : un parc arboré et de luxueux ateliers

Jas Hennessy & Co, le numéro 1 du cognac, avec plus de 100 millions de bouteilles vendues à la surface du globe en 2021, convie les Charentais à visiter gratuitement les jardins de son château de Bagnolet, rue de Boutiers à Cognac. Propriété de la famille puis de la société depuis 1841, Bagnolet est une maison vouée à l’art de vivre à la française : une bâtisse blanche à l’architecture néocoloniale, au cœur d’un parc arboré de 7 hectares. Ces 15 et 16 octobre, on découvrira la pergola et le belvédère, jamais montrés au public. Une classe de maître avec la paysagiste Claire Munier sera également proposée (à 11 h 30 ou 15 h 30), sur réservation.

L’atelier des éditions rares, au 25, rue des Cordeliers à Cognac, est l’autre espace confidentiel qu’Hennessy met en lumière. Ici sont préparées les carafes d’exception du négociant. On ira à la rencontre d’un savoir-faire manufacturier hors pair. Il faut ici maîtriser l’art de la calligraphie et être bien minutieux pour poser des fils de soie sur le col des flacons.

Pratique : Bagnolet et l’atelier des éditions rares se visitent les 15 et 16 octobre, de 10 à 13 heures et de 14 à 18 heures. Attention, dernière entrée à midi et à 17 heures.

A Cheval Blanc : de la vigne au chai

Par son terroir exceptionnel (AOC saint-émilion grand cru), son château de style classique et son chai à la pointe du progrès, Cheval Blanc se veut « le paradigme de la viticulture traditionnelle à la française ». La visite reviendra sur l’histoire et le patrimoine de la propriété (château, chapelle, orangerie), présentera le vignoble (mosaïque complexe de 53 parcelles réparties sur 39 hectares) et passera par le chai dessiné par Christian de Portzamparc (cuvier et chai à barrique, toit terrasse végétalisé). Le petit plus : découverte des jardins et dégustation de miel et de confiture.

Pratique : visite de 9 heures à midi et de 14 à 17 heures. Attention : le nombre de billets coupe-file est épuisé (ils étaient disponibles sur un site dédié LVMH), mais rendez-vous sur place aux dates et horaires indiqués, dans la limite des places disponibles.

Au château d’Yquem : à la découverte du botrytis cinerea

L’histoire d’Yquem scintille au firmament des plus grands domaines viticoles au monde. Seul sauternes classé premier cru supérieur dès le fameux classement de 1855, son vin tend au chef-d’œuvre absolu. « Dès la Révolution française, Yquem devient l’un des domaines les plus prospères du Bordelais lorsqu’une jeune noble, veuve à tout juste 20 ans, se retrouve à la tête de la propriété familiale. C’est aussi à cette période qu’est mise au point la méthode de vendanges par tries successives, une pratique toujours employée de nos jours pour saisir toute la magie de la ‘‘pourriture noble’’», écrit LVMH, le propriétaire depuis la fin des années 1990.

Pratique : la visite, les 15 et 16 octobre, de 9h30 à midi et de 13h30 à 17 heures, passera notamment par le laboratoire, où sera expliquée l’action champignon microscopique botrytis cinerea. Attention : ce site accueille uniquement les visiteurs munis d’un billet coupe-file.

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Collaboration artistique onirique pour le champagne Rare rosé 2012

L’évènement est doublement exceptionnel. La sortie de ce 3ème et nouvel opus de Rare rosé était particulièrement attendu des amateurs. Et à vin exceptionnel, projet exceptionnel puisque la Maison Rare initie un partenariat avec l’artiste William Amor qui a sublimé un mathusalem de sa poésie.

Au commencement était un champagne exceptionnel. Rare fait partie de ces cuvées dont on ne veut pas trop parler parce que leur discrétion est aussi désirable que leurs arômes. Ce 2012 est, comme toujours chez Rare, un parfait exemple du génie champenois dont l’art de l’assemblage poussé à son paroxysme parvient à créer de véritables pépites d’un équilibre superbe. 60% de chardonnay en provenance traditionnellement de Villers-Marmery mais aussi de Vertus, Mesnil, Oger, Avize et Chouilly. 40% de pinot noir de Verzy, colonne vertébrale, mais aussi Aÿ, Ambonnay, Verzenay et Ville-Dommange. Des 1ers et grands Crus donc, 8% de vin rouge seulement qui, à peine, réussit à rosir le teint pâle de ce 2012 qui rappelle la calcédoine. Et dès le nez, la magie opère. Magnifique complexité de notes florales (rose), pointe biscuitée teintée de fraises des bois. Quelle fraicheur pour ce vin resté 8,5 années sur lattes. En bouche, la texture est soyeuse, le vin est ciselé, sapide et vineux. De fins amers le portent vers une acidité vive mais qui s’estompe en finale. De la poésie dans le verre que William Amor a immédiatement perçue.

Le Beau se réinvente

Rare Champagne à déjà initié des collaborations artistiques marquées par une infinie grâce. Camille Ortoli il y a quelques années avait ciselé la matière et révèle la finesse du champagne. Cette fois, c’est un plasticien d’une singularité sublime qui a pu enchanter un mathusalem de Rare rosé 2012. William Amor, d’une humilité aussi grande que son talent, a fait siens les rebuts et les déchets produits par notre économie pour les faire briller comme des joyaux. Son terrain de fouille ? La rue et ses montagnes de trésors, entre plastiques usagés et morceaux de filets. Son regard sur le plastique est enthousiasmant : « je considère le pétrole, crée après des millions d’années, comme un matériau aussi précieux que l’or ou les diamant. Ces déchets sont aussi une ressource et je les valorise« . Et avec quelle grâce. Son élan créatif pour Rare rosé 2012 ? Exprimer tout le bouquet complexe de ce vin par des pétales délicats et fragiles, de rose ou de pivoine. Les capsules cuivrées deviennent des feuilles de vigne ou de cerisier. Ainsi paré, le mathusalem refait corps avec la nature à laquelle il semble appartenir. Les plissés sont subtils, les colliers étincelants bien que créés à partir de cristaux de tartre récupérés dans les cuves. Et c’est une série de 12 mathusalems qui sera ainsi habillée par William qui questionnera 11 autres artistes sur leur ressenti pour la cuvée afin de trouver 11 autres inspirations. Tous ces flacons seront vendus aux enchères au profit d’associations choisis par William et la Direction de Rare. En écho avec la toute nouvelle certification B Corp de la branche vin du groupe EPI (Piper-Heidsieck, Charles Heidsieck et Rare Champagne).

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[Languedoc] Le domaine de Verchant entame une nouvelle ère

Propriété de Pierre Mestre, le domaine de Verchant est un établissement 5 étoiles réputé de la région montpelliéraine mais il est aussi un domaine viticole. La conversion au bio, entamée il y a un an, et le rachat du Château les Mazes sont les points de départ d’une nouvelle ambition : redonner une identité terroir et proposer des vins dits « premium ».

Au milieu des arbres centenaires et des essences méditerranéennes, la maison de maitre du domaine de Verchant a de l’allure. A quelques encablures de Montpellier, cet établissement 5 étoiles membre de la collection Relais & Châteaux depuis 2013 propose 26 chambres et suites, un spa, un restaurant gastronomique, le Marcelle, et une brasserie dans les vignes, la Plage. Arrivé en avril dernier, Jean-Pascal Picollet, le nouveau directeur général a plusieurs dossiers sur le feu : l’extension de 26 chambres d’ici à deux ans et le retour à une vraie identité viticole. « Tout le monde connaît le prestige hôtelier et gastronomique de Verchant, nous voulons désormais que le domaine soit autant reconnu pour son ancrage dans la viticulture locale et la qualité de ses vins. Il ne faut pas oublier que la vigne a toujours été là et a fait vivre Verchant pendant 2000 ans ! », explique-t-il.

Côté vignes, c’est Aimé Saïn, le chef d’exploitation, qui est maître d’œuvre. Depuis son retour en 2015, il a opéré le virage qualitatif et structurel du domaine situé sur le terroir de la Méjanelle au sol de galets roulés si caractéristique des Grés de Montpellier. « On a fait le constat que le vignoble était fatigué, il fallait donc faire revivre les sols par de l’apport en couverts végétaux et en engrais organiques. Ensuite, on pourra retrouver un effet terroir », détaille-t-il.

L’une des plus belles caves des vins du Languedoc en France

Outre la mise en place de la confusion sexuelle en 2016 et l’arrêt des désherbants chimiques depuis 5 ans, l’ancien du Clos des Papes a lancé un nouveau cycle, matérialisé par la conversion au bio, entamée il y a un an. « J’ai notamment pris les conseils de Christophe Peyrus du Clos Marie (Pic Saint-Loup) et cela m’a donné envie d’aller plus loin », ajoute-t-il. La biodynamie a ses faveurs, portée par les conseils de Sandrine Boesch, une ingénieure agronome.

Et les projets s’enchaînent : biocontrôle, éco pâturage, polyculture, agroforesterie, etc… Parallèlement, Pierre Mestre, le propriétaire, a décidé d’agrandir le parcellaire en faisant l’acquisition du Château les Mazes (entièrement en bio), en juin 2022 passant de 17 à 50 hectares. Une aubaine pour reprendre la main sur la vinification qui est actuellement réalisée par le Cellier du Pic à Assas (environ 60% de la production). « On est encore en phase de transition sur ce point mais on aura, d’ici 4 à 5 ans, un outil pour faire du parcellaire, de la micro- vinification, et un chai pratique et moderne pour travailler », poursuit Aimé Saïn.

Porté par une force d’attraction touristique grandissante (75% de Français !), le domaine de Verchant a l’ambition de proposer, à terme, des vins premium en production raisonnée, tout en maintenant une vente au caveau et dans les restaurants de l’hôtel. Ce qui n’est pas pour déplaire à Cyrille Bajolet, le passionnant chef sommelier de Verchant, gardien d’un trésor inestimable d’environ 25000 bouteilles. « Avec le temps, on a constitué l’une des plus belles cartes des vins du Languedoc en France (700 références*), conclut-il en débouchant un Mas Jullien 2005. Voilà ce qu’on appelle de la haute couture ! » Pour mémoire, Verchant propose 5 cuvées de 9 à 22€ : une gamme 1582 sur les trois couleurs et deux rouges sur la garde, Marcelle 2021 et Quintina 2020.

A noter : le domaine de Verchant organise la 2 e édition du salon des vins de la Méjanelle le dimanche 16 octobre de 10h à 20h.

* Notamment 25 millésimes différents de Mas Daumas Gassac, 10 ans de verticale sur la Grange des Pères, Mas Jullien ou Domaine de Montcalmès.

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Foire aux Seconds Vins : sélection Graves & Sauternes

Samedi 15 octobre, la Foire aux Seconds Vins est de retour au Hangar 14, sur les quais de Bordeaux. Un événement organisé par « Terre de Vins » en partenariat avec Cash Vin. Une cinquantaine de propriétés bordelaises présentent leur second vin à la dégustation et à l’achat. Pour accompagner les visiteurs, la rédaction fait partager ses commentaires de dégustation.

2 – Les seconds vins en appellations Graves & Sauternes

Château de La Brède
L’Esprit de La Brède – Rouge 2018
Graves

Nez explosif de cerise sur le noyau, la quetsche, c’est une jolie gourmandise qui s’annonce au nez. La bouche nous prend un peu au dépourvu, déroulant une matière assez mince par rapport à la promesse du nez. C’est un vin assez élancé, dont les tannins ne présentent aucune aspérité et qui affiche une certaine fraicheur, mais qui aurait pu bénéficier d’une matière plus étoffée. En l’état, une agréable buvabilité. Avec des aiguillettes de canard au poivre vert.
14/20
12,50 € à l’unité, 10,83 € prix remise.

Château Chantegrive
Les Oiseaux de Chantegrive – Rouge 2018 « L’Origine »
Graves
60% merlot 40% cabernet sauvignon, Chantegrive décline son savoir-faire aussi en rouge. Nez friand de fruit noir al dente, bouche saisissante, campée sur une arête acide prononcée. La chair est savoureuse, marquée par une sucrosité un peu prononcée qui appelle un plat généreux à table.
Avec un pot au feu.
14/20
9,90 € à l’unité, 8,25 € prix remise.

Château Chantegrive
Les Oiseaux de Chantegrive – Blanc 2018           

Chantegrive, c’est une valeur sûre du vignoble des Graves, un rapport qualité-prix d’une belle constance qui ravit les amateurs sur la durée. Ce second vin, en blanc, combine sémillon (60%) et sauvignon blanc (40%). C’est vraiment bon. Une chair pleine et savoureuse, légèrement diluée mais digeste, se pare de notes gourmandes, déclinant une jolie sucrosité ponctuée par de fins amers. Avec un tajine de veau aux abricots.
14,5/20

Château d’Arche
Soleil d’Arche 2019
Sauternes

Nez à la fois exotique et confit, sur l’ananas rôti, la mangue, la papaye, la goyave, la poire confite. La bouche est facile, sans grosse sucrosité, portée par une jolie acidité à défaut d’avoir une très grande longueur. On regrette une finale un peu déliée. Charlotte aux pêches ou à l’ananas / crumble pomme / mangue.
14,5/20
22 € à l’unité, 18,33 € prix remise.

Château Suduiraut
Castelnau de Suduiraut 2016
Sauternes

Le nez safrané, épicé, paré de fines notes de fruit confit, bonbon au miel, nous séduit beaucoup. La bouche est d’un bel équilibre, sur une sucrosité maitrisée, convoquant le fruit confit et les épices douces. Il lui manque un côté zesté / agrumes pour conclure. Tartine de roquefort ou crêpe suzette.
15/20
25 € à l’unité, 20,83 € prix remise.

Château Lafaurie-Peyraguey
La Chapelle de Lafaurie-Peyraguey 2015
Sauternes
Nez sur une certaine retenue, pâte de fruit,  écorce d’agrumes. La bouche est droite, savoureuse, bien équilibrée, citron confit, pamplemousse, rose, fleur d’oranger, agrumes confits, touche zestée, fines notes amères en finale… c’est un très joli second vin de sauternes, abouti, complet, gourmand, juste à sa place pour nous donner envie de déguster le grand vin dans quelques années. Cuisine asiatique, crevettes snackées aux épices, canard laqué, poulet rôti sur la peau… les options sont nombreuses.
16/20
32 € à l’unité, 26,67 € prix remise.

Château de Rayne-Vigneau
Madame de Rayne 2015
Sauternes

Nez profond, sur une note d’abricot confit, ananas, pêche au sirop…. Bouche pleine, riche, très onctueuse, rehaussée par juste ce qu’il faut de zeste, de paprika, c’est bon et gourmand, sans grande longueur. Un joli rôti d’ensemble. Entremets fruit de la passion / coulis fruit de la passion.
15/20
22 € à l’unité, 18,33 € prix remise.

Château La Tour Blanche
Les Charmilles de La Tour Blanche 2019
Sauternes

Sans exubérance, le nez décline de fines notes de fleurs blanches et jaunes, une sucrosité retenue lorgnant vers le bonbon à la mélisse. La bouche est droite, plutôt campée sur l’orange confite, avec de jolis amers d’agrumes qui viennent tonifier la gourmandise et lui apporter une finale zestée, voire saline. On retrouve un côté bonbon au miel qui n’a rien de pesant. Un très joli liquoreux. Avec une tarte fine à la rhubarbe.
15,5/20
22 € à l’unité, 18,33 € prix remise.

Infos pratiques
La Foire aux Seconds Vins
15 octobre 2022
10H-19H
Hangar 14, Bordeaux.
Liste des exposants et billetterie en suivant ce lien

À nos lecteurs : les vins présents à la Foire aux Seconds Vins dont le commentaire ne figure pas dans cette série d’articles n’ont pas présenté d’échantillon à temps à la rédaction, ou ont présenté un échantillon défectueux qui n’a pu être re-dégusté.

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Un cognac à l’heure du canelé

La success story du cognac aidant, l’eau-de-vie charentaise se décline sous toutes ses formes et sous tous ses parfums. La maison Le Girond, basée à Saint-Sauvant en Charente- Maritime, la conjugue au canelé pour une boisson nommée Quatre Heures.

De nombreuses légendes circulent sur l’origine du canelé – ou cannelé -, cette petite pâtisserie dorée aux formes arrondies. En revanche, sa composition s’explique par l’utilisation du blanc d’œuf par les châteaux bordelais pour coller les vins, c’est-à-dire colmater les matières solides au début de l’élevage. Les milliers de jaunes d’œuf restant ont donc accouché de la recette d’une pâtisserie. Le sucre, la vanille et la touche de rhum viendraient du lien de la ville de Bordeaux avec les Antilles via le tristement lucratif commerce triangulaire. Dans tous les cas le canelé est né et le petit expresso servi à Bordeaux est souvent accompagné de cette douceur.

Un autre compagnon du café étant le cognac, il ne restait qu’à provoquer la rencontre entre l’eau-de-vie charentaise et la pâtisserie. C’est fait par l’initiative de la maison Le Girond en partenariat avec les cognacs bios de la Distillerie du Peyrat. « Une alliance subtile et harmonieuse qui réinterprète deux savoir-faire séculaires, perpétués avec authenticité et amour », plaident les tenants des deux maisons partenaires. Il y a donc de l’amour dedans mais de manière plus technique un cognac bio de deux ans d’âge (59%) mêlé à un macérat de canelé bio (37%) avec une infusion de vanille (3%) et du rhum (1%).

Titrant à 42% d’alcool, Quatre Heures entend de par son nom s’inviter au tea break comme à l’apéritif, au cocktail, au digestif ou en lieu et place du café gourmand.

Quatre Heures : 39€ les 50 cl.

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