Vendanges Médoc: « de la tension et de l’aérien »

Les vendanges prennent fin dans le Médoc dans une climatologie à la fois fraîche et ensoleillée. Lucas Leclercq, directeur général des châteaux Fourcas-Dupré et d’Agassac, délivre un bilan enthousiaste de ce caniculaire millésime 2022.

On arrive au clap de fin des vendanges des raisins rouges dans le Médoc, comment s’est déroulée cette récolte ?

Plutôt étalée pour nous car au 3 octobre nous avions encore quelques cabernets « dehors ». Finalement la récolte a duré 1 mois entre les blancs et les rouges ! Avec l’excellente qualité sanitaire des grappes les vendanges étaient tranquilles, paisibles. L’écueil de cette année était de trop attendre, surtout les merlots.  La première partie des vendanges, du 19 au 23 septembre, sous un temps chaud, nous a orienté sur une récolte en matinée. Depuis le 26 septembre nous avons des matinées à 11°C et des après-midis à 24°C, une situation parfaite pour le tri et l’encuvage en préservant les arômes. Nous notons sur les derniers cabernets sur grappe que la vigne s’est très bien adaptée à l’été chaud et sec : pas de défoliation due à la sècheresse, des pellicules épaisses qui ont un effet protecteur sur la pulpe et les pépins. Le seul bémol est la quantité qui résulte aussi d’une adaptation de la vigne à la sècheresse. Pour résumer, les vendanges ont été faciles, non stressante, étalée.

Un bémol sur la quantité et concernant la qualité, comment décrivez-vous ce millésime 2022 ?

Les équilibres sont parfaits. On constate de belles concentrations. Pour l’alcool, on a aussi bien des 12,7 %vol que des 15%vol, c’est trop tôt pour conclure mais nous n’aurons pas les alcools de 2003 ou de 2009. Les acidités sont beaucoup plus hautes qu’attendues, je suppose que c’est le volume faible des baies qui a aussi concentré naturellement les acides. Les tanins sont en quantité, solaires, mûrs mais ils sont doux et les premières cuves restent aériennes avec une densité tanique importante. L’équilibre est parfait, entre le dense et l’aérien, le fruit noir est précisément très noir et le fruit rouge est très frais. Sur ce millésime, nous sommes pris à contre-pied sur les dégustations des baies, des jus et des vins : nous nous attendions à des superlatifs autour de la concentration et la maturité mais finalement les premiers jus nous dévoilent de la tension et de l’aérien.

Un mot sur la conjoncture des vins de Bordeaux, quel est votre regard ?

La conjoncture actuelle n’est pas idéale. Nos bouteilles de 2018, 2019 et 2020 sont incroyables, les acheteurs nationaux et internationaux le savent, ils les goutent en concurrence avec les autres appellations de France et d’Europe. Il n’y a pas de problème « Bordeaux », la marque est toujours là, la désirabilité s’améliore, l’âme vigneronne revient – elle n’est jamais vraiment partie – et le rapport qualité prix est imbattable.  La conjoncture n’est pas bonne car elle force les opérateurs comme la Place de Bordeaux et la GD soit à procéder à des baisses de prix d’achat en dessous des prix de revient ou à privilégier les marques à fortes marges.  En ce moment il faut être résilient, travailler main dans la main avec les négociants, reconquérir les clients. Mon souhait le plus cher  est que les jeunes consommateurs trouvent les bordeaux « gavés bien »…

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[J-1 Lyon Tasting] Grands blancs de Bourgogne et caviar, l’accord sublime

La masterclass « Grands blancs de Bourgogne et caviar » se tiendra ce samedi 8 octobre, à 13h30 lors de Lyon Tasting. Heather Ducretot, de l’entreprise caviar de France, nous livre les premiers secrets de cet accord d’exception avant le jour J.

Quels sont les accords classiques avec le caviar ?

Dans les faits, on marie très souvent le caviar avec le champagne, qui convient parfaitement de par sa fraîcheur et son raffinement. Mais cela laisse peu de place aux autres accords. Je ne sais pas comment cela a commencé, probablement parce que les deux produits on une image prestigieuse. Plus rarement, certains alcools blancs sont proposés, comme le saké ou la vodka. 

Est-ce que l’accord entre grands blancs de Bourgogne et caviar vous paraît naturel ?

S’il y a un blanc qui se marie bien avec le caviar, c’est bien le blanc de Bourgogne. Il possède une fraîcheur et une minéralité essentielles. On trouve aussi, dans les grands chardonnays de Bourgogne, de la richesse et de la gourmandise, ce qui n’est pas gênant. En cuisine par exemple, l’association caviar et jaune d’œuf fonctionne très bien. La seule difficulté est de trouver le bon caviar avec chaque cuvée. Les caviars jeunes, plutôt beurrés et crémeux, doivent trouver un partenaire délicat, avec des notes fraîches. Les caviars plus affinés, plus marqués en bouche, salins et consistants, auront besoin d’un blanc plus dense. L’idée est que l’un ne domine pas l’autre. 

Quels sont les associations à éviter ?

On oublie les rouges, ainsi que les rosés, même les grands rosés. Et dans le cas des champagnes, on part plutôt sur des non dosés. Il faut éviter à tout prix la sucrosité sur un produit aussi salin : les vins doux sont prohibés. Et tous les arômes lourds en général, je pense notamment aux côtés floraux très marqués. Ce sont des principes de base. Mais dans tous les cas, il est très difficile de faire l’unanimité ! 


Au programme

Les caviars dégustés lors de la masterclass seront fournis par Caviar de France, éleveur d’esturgeons en Gironde depuis 1985. Ils seront accordés avec les cuvées suivantes : Meursault 1er Cru Goutte d’Or 2020 et Chevalier-Montrachet Grand Cru Les Demoiselles 2018 (maison Louis Latour) ; Corton-Charlemagne 2018 et Chablis Grand Cru Vaudésir 2018 (maison Joseph Drouhin) ; Chassagne Montrachet 1er Cru Les Baudines 2018 et Chablis Grand Cru Les Preuses 2020 (Maison Edouard Delaunay).

Rendez-vous samedi 8 octobre à 13h30, au palais de la bourse à Lyon.
Pour participer à la dégustation masterclass Lyon Tasting 2022 : Réservations ici.

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Le Petit Marand a tout d’un… grand

Et si c’était lui qui allait mettre dans la lumière les vins charentais ? Il s’appelle Fabrice Papin, son domaine du Petit Marand est situé à Saint-Bonnet-sur-Gironde. C’est l’histoire – et la géographie – d’une étoile montante…

C’est la quille ce mardi 4 octobre 2022. Des voisins, des amis, un restaurateur et un épicier du coin s’affairent autour de la table de tri. Les derniers raisins entrent au chai sous un soleil radieux. Agité, anxieux, Fabrice Papin veille au grain. « L’idée est d’appliquer la recette des grands crus pour rentrer les plus beaux raisins possibles », explique-t-il. C’est même une obsession chez Fabrice Papin et la qualité de ses vins lui donne raison au point de « scier » nombre de sommeliers : de millésime en millésime, la cote du Petit Marand n’en finit plus de monter.

Le veilleur au grain

Papin est né à Jonzac en 1983, une petite cité de Charente-Maritime. Il représente la septième génération d’une lignée de vignerons du côté de Saint-Bonnet-sur-Gironde. Fabrice s’engage alors dans des études de viti-oeno à Montagne Saint-Emilion. « Et je bosse à la propriété familiale mais j’en ai vite marre, je veux voir autre chose, je veux voyager, découvrir le monde », confie-t-il. Alors il exerce différents métiers dont celui de commercial pour le groupe Rothschild (branche Lafite). Il s’éclate notamment lors de ses années passées à Hong-Kong. Il goûte, profite, regarde, apprend, boit. Avec les merlots et les cabernets du père et du grand-père, il élabore à distance quelques cuvées. Mais le retour s’opère réellement en 2018 : c’est le coming-out. « Je ne gagnerai plus aussi bien ma vie mais je m’en fous, je sens que je peux faire des grands vins au Petit Marand », raconte l’intéressé. « Sinon je vendais et je m’achetais une villa sur la côte », raconte son père Jean-Claude Papin. Et Fabrice n’est pas du genre à revenir à moitié. Il ne sait pas faire, le type est entier, il déborde même. Il entame une conversion en bio, précise les élevages, pratique quelques vinifications en vendanges entières, bref il s’applique à faire du grand vin sur 3,5 hectares. Le domaine en compte 11 mais le reste est destiné au négoce cognaçais. « Je veux rester sur de petits volumes, aller jusqu’à 5 hectares, faire de la qualité et valoriser mes vins, j’ai un patchwork de sols calcaires, je savais qu’il y avait du potentiel », explique Fabrice.

Savoir et intuition

Du merlot, des cabernets, du pinot et du chardonnay, du grenache et de la syrah, autant d’essais concluants, bluffant même. Papin est un précis de composition et sent les choses : c’est un blend de savoir et d’intuition. « Quand je parle de mes vins j’ai le poil sur mes avant-bras qui se hérisse », dit-il. Et les consommateurs frissonnent de plus en plus en les dégustant. Naissent les cuvées Élise et À Papy Guy – une vingtaine d’euros – qu’il faut goûter à tout prix pour prendre le pouls de son travail. Ces chardonnays et ces merlots sont d’une grande pureté, tactiles, révélant toujours de très beaux équilibres. Les cuvées plus haut de gamme – une trentaine d’euros – sortent également des chais avec les Extra Ordinaire : des vins d’architecte, intelligents, denses et élégants, qui jouent sur le potentiel de garde. C’est plus fort que lui, il s’essaye enfin au vin naturel et à la bulle. « J’aime créer mais je n’aime pas les vins barrés, que ça soit clair », prévient-il. Le cerveau de Papin est une vis sans fin. Et c’est toujours bon, voire très très bon, à proportion de son altruisme. De toute évidence, Fabrice Papin est en train de tirer vers le haut l’image des vins charentais. « Je suis aussi revenu avec un réseau pour le commerce, ça aide, et mon épouse Aurélie s’occupe de l’administratif car toutes mes idées ont besoin d’être mises en ordre », sourit l’hyperactif. On n’a pas fini d’entendre parler des vins du Petit Marand et de les voir sur les tables des grands restaurants, à commencer par le triplement étoilé Coutanceau. Papy Guy est parti le 20 avril 2022 mais il peut se reposer sereinement, son petit-fils Fabrice le fait vivre dans chacune de ses quilles.

www.lepetitmarand.com

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[Entretien] Hervé Berland : « J’ai eu la chance de vivre une grande épopée du vin »

Après 10 ans à la tête de Château Montrose (2ème Grand Cru Classé de Saint-Estèphe) et 45 ans de carrière au service des grands vins de Bordeaux, Hervé Berland passe la main à une nouvelle direction. Mais il ne tire pas sa révérence pour autant, comme il le confirme à « Terre de Vins ».

À l’heure de confier les clés de Château Montrose à une nouvelle direction, est-ce que le mot « retraite » est approprié ?
Pas du tout ! Pour commencer je n’aime pas ce mot, qui a une connotation de défaite, comme une retraite militaire. Les Anglais, au moins, font la distinction entre retirement et retreat. J’ai la chance d’être en bonne santé et d’aimer intensément ce que je fais : je veux continuer à travailler dans le métier des grands vins, auquel j’ai consacré 45 ans de ma vie. C’est un univers qui me passionne toujours autant, un miracle de la nature toujours renouvelé. Je suis, aussi, profondément attaché à l’aspect humain et collectif, l’émotion du vécu en commun. J’ai toujours cru au travail en équipe, c’est pourquoi je lance une activité de consultant pour accompagner des propriétés dans leur stratégie et leur représentation. J’ai noué des relations très fortes avec Martin Bouygues, qui m’a accordé sa confiance il y a dix ans pour diriger Montrose et continue de me l’accorder, en me confiant un rôle d’ambassadeur et de conseil auprès de la nouvelle direction. Mon successeur va avoir fort à faire en reprenant les rênes non seulement de Montrose, mais aussi de Tronquoy-Lalande, de Clos Rougeard, du Domaine Rebourseau en Bourgogne, de notre marque de cognac… Je vais donc encore assurer quelques fonctions de représentation. Je vais par ailleurs collaborer avec la maison de ventes aux enchères américaine Hart Davis Hart, qui me mandate pour les accompagner dans la recherche de grands vins à travers le monde.

Quel regard portez-vous sur le chemin parcouru à Montrose, et plus largement sur vos 45 ans de carrière ?
En 45 ans, j’ai eu la chance de vivre une grande épopée du vin, tant cet univers s’est considérablement transformé entre les années 1970 et les années 2020. Au départ, je ne me destinais pas à ce métier, j’étais attiré par une carrière dans l’hôtellerie – j’ai fait mes débuts à 15 ans, au milieu des années 1960 au Grand Hôtel de Bordeaux, puis suivi l’école hôtelière de Toulouse et de Paris. J’adorais ce métier, j’adorais aussi les voyages, mais c’était difficilement compatible avec la vie de famille que je commençais à avoir. J’ai donc voulu me tourner vers le monde du vin, qui me permettait davantage de concilier les deux. C’est en répondant à une petite annonce que j’ai rejoint le groupe Baron Philippe de Rothschild : d’abord en charge du marché export au Royaume-Uni, puis du marché asiatique, j’en ai ensuite assuré la direction. J’y suis resté 36 ans, une expérience qui m’a éternellement marqué : les Rothschild c’est une famille, mais c’est aussi une culture d’exigence et de perfection, celle de Mouton Rothschild, qui rayonne dans le monde entier. J’ai vécu des moments exceptionnels. Puis j’ai eu la chance que Martin Bouygues vienne me chercher pour prendre la direction de Château Montrose, avec l’ambition de hisser se 2ème Grand Cru Classé au niveau d’un Premier. Le défi était passionnant, et je pense que nous avons su le relever – je dis « nous » car nous n’y serions pas parvenu sans la confiance de la famille Bouygues et la mobilisation d’une équipe extraordinaire. La vie m’a gâté, j’ai côtoyé et croisé des personnes exceptionnelles. J’espère l’avoir rendu en étant respectueux, humain et toujours à l’écoute.

De quoi êtes-vous le plus fier de ce que vous avez accompli à Montrose ?
Lorsque je suis arrivé à Montrose, le terroir était déjà là et unanimement reconnu. Je suis arrivé à un moment charnière où la famille Bouygues, qui avait racheté la propriété en 2006, voulait hisser ce cru au sommet. Nous avons répondu en assurant, tout d’abord, la qualité des vins – et la moyenne des notes des dégustateurs sur ces dernières années atteste du bond en avant qui a été accompli, en termes de régularité. Nous avons fait aussi un profond travail d’image, en conduisant d’importants travaux de rénovation, et en assurant une cohérence entre les discours et les actes – en particulier sur le plan environnemental : rapidement, Martin Bouygues nous a fait confiance sur les enjeux de développement durable, et nous avons été assez avant-gardistes sur ce plan, dans la conduite vertueuse du vignoble et sa préservation, le passage aux tracteurs électriques (et bientôt à l’hydrogène, en attendant des enjambeurs automatisés et légers pour réduire encore plus le tassement des sols), la captation du CO2 issu de la fermentation pour améliorer notre bilan carbone, le recyclage des déchets et des eaux, l’autonomie énergétique via la géothermie et le photovoltaïque… En dix ans, nous avons fait vraiment basculer Montrose dans le XXIème siècle, avec le souci de faire ce que l’on dit et de dire ce que l’on fait. Et ce n’est pas fini : la cellule R&D menée par notre directeur technique Vincent Decup travaille en permanence à imaginer la viticulture de demain.

Comment se passe le relais avec la nouvelle direction, incarnée par Pierre Graffeuille et Charlotte Bouygues ?
Concernant Charlotte Bouygues, même si Martin est toujours très présent, il est important qu’un membre de la famille, représentant la nouvelle génération, soit impliqué et incarne cette continuité. Charlotte a l’envie et les compétences, j’ai toute confiance en elle. Quant à Pierre, cela fait quelques mois maintenant que nous préparons cette transition et elle se passe de la meilleure des façons. C’est un homme d’expérience, qui a certainement un profil plus technique que le mien et a largement fait ses preuves à la tête de Léoville Las Cases et des vignobles Delon. Le plus compliqué dans ses fonctions sera de gérer à distance des unités aussi différentes que Montrose, Clos Rougeard, Rebourseau… Il y a une certaine ampleur de responsabilités, il faut le temps de prendre ses marques, mais les équipes en place sont rodées, tout est sur de bons rails. Je lui ai donné les clés, à lui maintenant de mener les évolutions à venir.

Si vous deviez garder un millésime cher à votre cœur ?
Certainement le 2016. C’est la première fois que l’on a vu converger tous nos efforts pour un résultat vraiment exceptionnel, proche de la perfection. Quand toute l’équipe a goûté ce millésime, y compris Eric Boissenot qui est l’œnologue-consultant de la propriété, nous avons su que nous étions parvenu à exprimer le meilleur de ce que cet immense terroir a à donner.

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Cognac : distillation sous tension

Les alambics chauffent déjà dans les deux Charentes, où la campagne de distillation débute avec presque un mois d’avance et où une éventuelle pénurie de gaz naturel inquiète les viticulteurs et négociants

Ce lundi 3 octobre 2022, la Distillerie de la Tour à Pons (Charente-Maritime) a allumé ses 21 alambics en cuivre. Ils chaufferont à plein régime jusqu’au 31 mars 2023, date légale de fin de campagne.

Jean-Michel Naud, le patron, devrait se réjouir. La récolte au pays du cognac, jugée moyenne il y a encore quelques jours, sera sans doute un peu supérieure aux 8,87 millions d’hectolitres de vins blancs estimés début septembre par l’Agreste, le service officiel de la statistique agricole. Pourtant, le distillateur est inquiet. Comme tous ses collègues bouilleurs de cru ou de profession reliés au réseau GRDF, il redoute une éventuelle pénurie de gaz cet hiver.

“Perte irrémédiable de matière première”

Son entreprise consomme plus de 5 gigawatt-heures. Elle figure parmi la cinquantaine d’industriels (dont une quinzaine de gros distillateurs) des deux Charentes susceptibles de faire l’objet de restrictions en cas de coup dur. Jeudi soir à Merpins (16) – lors de la soirée anniversaire de l’Organisation économique du cognac, où tous les acteurs importants de la filière étaient conviés –, Jean-Michel Naud a entendu Martine Clavel, préfète de la Charente, évoquer le dispositif gouvernemental de délestage défini par un décret publié en avril. « Si la situation se présentait, vous aurez deux heures pour couper les vannes », a-t-elle indiqué. Pas vraiment rassurant…

Dès le printemps, le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) a alerté les pouvoirs publics de ses spécificités et de sa fragilité. Les vins à distiller, non soufrés, sont fragiles. Des délestages entraîneraient une « perte irrémédiable de matière première », dixit Raphaël Delpech, le directeur général du BNIC. « Ils pourraient même amputer nos futures ventes, alors que le cognac pèse lourd dans la balance commerciale (1) », ajoute Éric Le Gall, le président du Syndicat des maisons de cognac (SMC).

Des arbitrages sont attendus à la mi-octobre, quand les préfectures dresseront les listes des gros consommateurs susceptibles d’être délestés ou non. Ceux assurant des missions d’intérêt général « liées à la satisfaction des besoins essentiels de la nation » seront mieux placés que les autres. « Loin de nous l’idée d’être devant les entreprises des secteurs de la défense, la sécurité ou la santé, ni de celles qui chauffent les logements collectifs. Nous ne revendiquons aucune priorité. Nous souhaitons seulement rappeler que la filière cognac pourrait subir des conséquences économiques majeures », fait-on savoir au BNIC.

“Alléger la demande générale en février”

En attendant, les alambics montent en température. La campagne débute vite et fort. « L’idée, c’est de distiller le plus tôt possible dans la saison, afin d’alléger la demande générale de gaz en fin d’hiver, notamment en février », explique à “Sud Ouest” Éric Pinard, distillateur à Jarnac et président du Syndicat des bouilleurs de profession. Interrogé par France Bleu La Rochelle, il lance l’idée d’une « plateforme de marché », où les opérateurs en capacité de distiller pourraient épauler leurs collègues en difficulté. Les ordres de sous-traitance seraient gérés par le syndicat.

Il assure que ses collègues et lui participeront à “l’effort de sobriété” demandé par le gouvernement mais ajoute : « Reste que notre consommation moyenne, qui oscille entre 550 et 650 kWh par hectolitre d’alcool pur produit, dépend beaucoup du titre alcoométrique volumique des vins de l’année. Là, c’est la nature qui commande ! »

(1) Les 222 millions de bouteilles expédiées à la surface du globe en 2021-2022 ont généré un chiffre d’affaires de 3,8 milliards d’euros. Le cognac est un produit exporté à 98%.

Quelques chiffres

On compte environ 1 200 bouilleurs (de cru et de profession) et 2 900 alambics au pays du cognac. Bon an mal an, ils consomment 560 gigawatt-heures (GWh) de gaz naturel et de propane par an. Il n’existe pas de tensions majeures sur le marché du propane, dont les prix restent toutefois volatils et spéculatifs. L’approvisionnement en gaz naturel est plus délicat. Les distillateurs professionnels reliés au réseau GRDF transforment 55 % de la récolte charentaise. Ils « brûlent » environ 350 GWh par campagne, soit 0,07 % de la consommation annuelle française.

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[J-2 Lyon Tasting] Les vœux du Beaujolais pour Lyon

Si l’adage veut que trois fleuves coulent à Lyon : le Rhône, la Saône et le Beaujolais, l’histoire d’amour qui unit la capitale de la gastronomie et le vignoble en son nord n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Quatre propriétés, présentes sur l’édition 2022 de Lyon Tasting, nous explique leur choix de participer à cette rencontre entre Lyonnais et vins de Beaujolais.

Domaine Labruyère (Stand C1 Rez-de-chaussée)

Edouard Labruyère souhaite « réconcilier encore et toujours les Lyonnais avec le Beaujolais, casser cette image négative qui est encore à l’œuvre chez certains amateurs mais qui n’a plus cours au regard de la qualité des cuvées produites aujourd’hui dans le vignoble. Lyon est par ailleurs le deuxième bassin de population et surtout d’œnophiles, donc ne pas y être serait une faute, d’autant que l’union entre capitale de la gastronomie et crus du Beaujolais fonctionne à merveille. Il est donc bon de se rappeler au bon souvenir de ses premières amours, quand bien même le couple aurait connu quelques turbulences ! J’aimerais voir se réorienter ce tropisme lyonnais du sud en direction du nord. »

Château des Bachelards
(Stand B8 Rez-de-chaussée )

Alexandra de Vazeilles a également à cœur d’entretenir cette relation entre la gastronomie lyonnaise, ainsi qu’avec sa jeune clientèle lyonnaise qui vient régulièrement la voir au Château et à qui il lui semblait naturel de retourner la politesse. D’autant que cette jeune clientèle fait preuve d’un amour pour Fleurie et d’une absence de préjugés rafraîchissante, et Alexandra espère que Lyon Tasting sera une occasion supplémentaire de sceller cette union gastronomico-œnologique, tout en faisant la fête.


Château de Bellevue (Stand D8 Rez-de-chaussée )

Le Château produit un Beaujolais blanc, qu’il estime encore trop peu méconnu des consommateurs. A l’image des autres propriétés, renforcer le lien entre Lyonnais et Beaujolais est un incontournable, en leur permettant de découvrir de nouvelles cuvées, voire même des couleurs encore inconnues pour certains, comme le blanc ou le rosé.
Le Château n’a pas que ses vins en tête (et notamment quasiment tous les crus de Morgon), mais également ses chambres d’hôtes qu’il souhaite faire découvrir aux Lyonnais, en leur rappelant qu’à seulement quelques kilomètres, un havre de paix et de nature les attend.

Château de Corcelles (Stand A13 Rez-de-chaussée )

La même préoccupation est au cœur de la présence du Château de Corcelles, propriété de la famille Richard, dont son directeur, Sébastien Kargul, nous explique qu’il est important de rappeler aux Lyonnais la richesse du patrimoine qui se trouve à leurs portes et la présence de nombreux châteaux, datant du moyen-âge jusqu’au siècle dernier. Mais pas seulement : Corcelles souhaite également resserrer les liens avec la clientèle lyonnaise et locale après avoir déjà conquis Paris et l’export. Lyon Tasting offre donc le tremplin idéal pour rencontrer une clientèle variée, professionnelle comme amateure et ouverte d’esprit.


Rendez-vous à Lyon Tasting le samedi 8 et dimanche 9 octobre au palais de la Bourse de Lyon. Il est encore temps de prendre vos billets en cliquant sur ce lien.

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Mais qui est la nouvelle châtelaine de Taissy ?

Le château de Taissy, ancienne propriété des Colbert, a été racheté par Virginie Taittinger, présidente du champagne Virginie T. Une jolie marque, fruit d’un beau parcours…

Dans les veines de Virginie coule le sang de deux dynasties du champagne. Du côté de sa mère, son aïeul Jacques Charles Kunkelmann, originaire de Mannheim, a fondé avec Henri Guillaume Piper, le champagne Piper-Heidsieck qui restera dans la famille jusqu’en 1988. Quant à son père, Claude Taittinger, il a été pendant toute la deuxième moitié du XXe siècle le principal artisan de la renommée du champagne Taittinger : « Ce qui m’a frappé le jour de la vente du groupe le 22 juillet 2005, alors que j’étais à Heathrow Airport, c’est de voir toutes les couvertures des journaux où figuraient les caves de la Maison, une entreprise qui réalisait 300 millions de chiffre d’affaires. Taittinger faisait partie des quelques noms connus dans le monde entier ! Et cela, c’est en une génération que mon père a réussi à le bâtir. La première étiquette ne date que de 1948. Lorsque je passais la douane dans les années 1970, on me demandait encore : « Taittinger, comme le ministre ? » A partir des années 1980, on a commencé à me demander : « comme le champagne ? »

Après un bac à 16 ans, Virginie fait une maîtrise de droit et l’ESC Reims. Elle commence par travailler pour la SEITA, puis en 1986 son père l’appelle à ses côtés, mais elle comprend qu’il lui sera difficile de faire sa place alors qu’il a déjà sa vision, son équipe. Germanophone, elle préfère s’occuper de l’export en Allemagne, en Suisse, et dans le Benelux, mais aussi sur les nouveaux marchés des pays de l’Est. « Une expérience passionnante ! J’ai vu la chute du mur de Berlin, Dresde et la reconstruction en quelques années à peine de son église, j’ai découvert tous ces pays de l’ancien bloc soviétique très European mind – il faut relire Kundera ! – qui n’avaient qu’une envie, boire du champagne. »

En 2007, Virginie est contrainte de quitter la Maison. « Qu’allais-je faire ? J’avais appris par la grande porte. Mais je n’étais pas entrepreneur, au contraire, j’adore avoir ma paye à la fin du mois ! J’étais aussi « une fille de », et là, automatiquement, on considère que vous êtes incompétente. Mais j’ai pensé à mes grands-parents. Jean d’Aulan qui s’est engagé en trichant sur son âge dans l’escadrille La Fayette avant d’être abattu. Son épouse Yolande avait quatre enfants. Tout le monde lui conseillait d’abandonner, les caves de Piper avaient été pillées et le marché n’était pas porteur. Mais elle a continué. C’est une course de relais, et moi-même, pour mes enfants, j’avais le devoir de persévérer. Enfin, une expérience d’un an où j’animais un talk-show à la télévision et où j’ai vu d’anciens animateurs que l’on évitait comme des pestiférés, m’a appris qu’il ne fallait jamais quitter le jeu, parce qu’après il est impossible de revenir. Vous connaissez la question qui tue : « Ah, comment vas-tu ? Et tes enfants ? Là, vous savez que vous êtes morte. »

Virginie décide donc de fonder sa propre maison: Virginie T.. Elle élabore en 2008 ses premières cuvées avec Manuel Janisson, avant de se doter d’une cuverie à Sillery. Avec son fils Ferdinand, elle développe une gamme où domine le pinot noir des grands crus de la face Nord de la Montagne. « Avant, les gens de Verzenay ou Mailly étaient contents d’échanger contre des faces sud, cela apportait de la puissance, aujourd’hui, c’est l’inverse, tout le monde cherche de la fraîcheur. » La Maison qui commercialise 100.000 cols, a développé une approche intermédiaire entre celle des grandes maisons et des vignerons. « Nous produisons parfois des champagnes de terroirs, par pédagogie. Nous avons par exemple fait un pur Verzy, bientôt nous proposerons un blanc de blancs de la Côte des blancs, et un blanc de blancs de la Montagne. C’est une façon de déconstruire la Champagne. Mais il faut faire attention, on peut s’en lasser. C’est comme un parfum 100 % chèvrefeuille, cela sent bien le chèvrefeuille, mais à un moment donné cela n’a pas l’élégance et la finesse de l’assemblage. »

C’est donc une gamme très expérientielle que Virginie T. nous propose, pleine de curiosités, où les cuvées ont toutes au moins six ans de cave. On retiendra par exemple ces deux millésimes 2009, l’assemblage est identique, mais l’un a été dosé en extra-dry, l’autre nature.

Terre de vins aime : Extra-dry 2009 

https://www.champagnevirginiet.com/fr/fr/e-shop

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Bienvenue au Capucin

La famille de producteur de cognac Landier sort un apéritif à base de raisin, de plantes, de vodka et de cognac. Sur glace ou en cocktail, le Capucin made in France entend bien bousculer l’apéritif.

L’histoire commence du côté de Rouillac, une paisible cité au cœur du vignoble cognaçais. Les Landier y sont vignerons et distillateurs depuis 1890, plus précisément sur la commune de Cors. La marque est créée quelques décennies plus tard, en 1973, en hommage au pionnier Rémi. Depuis, les produits Rémi Landier se sont construit une belle réputation et Géraldine, représentante de la cinquième génération, poursuit le développement avec notamment l’ouverture de la magnifique cave, Chai 27. On y trouve un catalogue aussi long que le fleuve Charente dans lequel vient s’ajouter aujourd’hui Le Capucin. On l’aura compris, c’est un produit maison dont le nom est un clin d’œil à ce lièvre que l’on croise sous les rangs de vigne. « Sa mission est de sélectionner savamment les raisins qu’il affectionne particulièrement et les plantes qui mettrons en lumière des saveurs uniques, le capucin est un enchanteur, il invente un élixir doux et puissant », raconte Géraldine Landier. Capucin is born. Élaboré par Géraldine et son père Jean-Yves, cet apéritif va chercher la pointe d’amertume et le caractère floral que l’on retrouve dans les cognacs de la maison. Plus techniquement, c’est une mistelle issue de la mutation du moût de raisin frais, de la vodka et de l’eau-de-vie de cognac. On y retrouve enfin des plantes naturelles infusées : la gentiane, le gingembre, l’orange amère et la camomille romaine. La liqueur titre à 18% et se prête aux cocktails : le Capucin (6cl de Capucin, tonic water, glaçons et rondelle de citron vert), le Spritz Capucin (5 cl de Capucin, 4 cl de vin blanc pétillant, 3 traits d’eau gazeuse, des glaçons et une rondelle de citron vert) ou encore du Métropole signé Rémi Landier (4cl de cognac Rémi Landier, 4 cl de Capucin et 2 dashes de Cocktail Bitters). 

 Capucin : 29€ les 75 cl.

www.cognacremilandier.com

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Aghione, première cave de Corse labellisée Vignerons engagés

La cave des Vignerons d’Aghione est la première coopérative en Corse à avoir obtenu la certification du collectif de développement durable Vignerons Engagés.

« Nous commencions à avoir un millefeuille de certifications et de labels indigestes, sans lien entre eux et pas toujours compréhensibles du consommateur, reconnait Christophe Paitier, le directeur des Vignerons d’Aghione, coopérative d’une douzaine d’adhérents basée à Ghisonaccia sur la côte orientale de la Corse. Nous parlions depuis longtemps de ce label global et transversal qui va de la vigne à la table, notamment avec nos confrères des caves de Tain et Tavel, déjà certifiées Vignerons Engagés. Ce qui nous a plu, c’était surtout l’aspect fédérateur de cette démarche RSE qui regroupe de manière plus large toutes les parties prenantes – viticulteurs, commerciaux, salariés, fournisseurs et clients autour d’un plan d’amélioration commun et vertueux de développement durable ».

Le dossier est donc déposé en 2021 avec un état des lieux, la présentation des projets, des pistes de progrès et comme seule contrainte de prouver les moyens mis en place et les résultats obtenus.

« Il s’agit plus de discussions générales et transversales qui aident à prendre de la hauteur et nous laissent une certaine autonomie, d’autant plus appréciable dans notre contexte insulaire, insiste Christophe Paitier. Ce n’est pas juste des questions-réponses pour cocher des cases ».

Des pistes d’amélioration en environnement et œnotourisme

La coopérative a mis l’accent sur son ancrage local (soutien aux associations, partenariats avec les collectivités), sur les efforts à réaliser en matière d’environnement (biomasse énergétique, retraitement des marcs, réduction des effluents, gestion de l’eau…) et d’œnotourisme (depuis cet été, un caveau de dégustation mobile dans un bungalow en bois, projet d’un caveau écoconçu rattaché à une petite winerie pour des cuvées parcellaires, parcours sensoriels, sentiers vignerons pour 2024…).

La démarche vient donc d’aboutir à l’obtention du label. Un audit étape de l’Afnor sera réalisé dans 18 mois.
Les Vignerons d’Aghione affichaient déjà divers labels : IFS Food (traçabilité industrielle et de sécurité agroalimentaire pour la grande distribution française, allemande et italienne), GIEE (Groupement d’Intérêt Economique et Environnemental délivré par le Ministère de l’Agriculture) Bio AB, HVE, Vegan « On gardera bien sûr les certifications IFS et la certification bio (Domaine de la Fontana) mais nous pensons abandonner le vegan (Eve), même si on le restera, et on s’interroge sur le HVE. Comme les enseignes de Grande Distribution française y sont très attachées, on le maintiendra sans doute pour certaines exploitations ».

L’idée est néanmoins de communiquer principalement sur Vignerons Engagés tout en reconnaissant que le label national souffre encore d’un manque de notoriété. La deuxième cave de l’île produit environ 100 000 hl de vin par an, majoritairement revendiqués en indication géographique protégée (IGP Ile de Beauté). Elle compte une douzaine d’adhérents pour 900 hectares de vignes.

Vignerons Engagés

A partir de 400 questions posées aux entreprises vitivinicoles, le cahier des charges des Vignerons Engagés (association créée en 2010 et d’abord baptisée Vignerons en Développement Durable), basé sur la certification Iso 26000 repose sur quatre piliers (agir pour l’environnement, garantir une qualité de la vigne au verre, soutenir le territoire et le patrimoine local, offrir le juste prix pour le consommateur et le producteur) et un auditeur extérieur (l’AFNOR, évaluant sur site). Il compte à ce jour 32 opérateurs (les deux tiers en coopératives) représentant environ 6000 vignerons et salariés et plus de 31 000 ha de vignoble.

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[J-3 Lyon Tasting] Des cuvées bourguignonnes éco-conçues, du raisin au bouchon

Les coopératives Nuiton-Beaunoy et Vignerons des Terres secrètes, réunies sous la bannière Vignerons Associés des Monts de Bourgogne, proposeront lors du prochain Lyon Tasting les 8 et 9 octobre prochain au Palais de la Bourse de Lyon, des cuvées de chardonnay et de pinot noir dont l’ensemble du processus de production a été voulu écologique.

Un équivalent carbone de « 282 grammes, contre 414 grammes pour une bouteille classique ». Avec un processus de production totalement orienté vers l’économie de matière et d’énergie, la gamme Cerço, des Vignerons Associés des Monts de Bourgogne, ne passe pas inaperçue.

Cet ensemble de cinq cuvées bourguignonnes (Bourgogne aligoté, Mâcon-villages, Saint-Véran, Bourgogne Hautes Côtes de Beaune blanc,  Bourgogne Hautes Côtes de Beaune rouge), millésime 2020, est le résultat d’un travail d’équipe de deux ans. L’histoire commence début 2019, quand « un collectif composé de 25 salariés, acteurs et impliqués, et de 12 vignerons engagés en viticulture biologique se crée afin de travailler à un vaste projet d’éco-conception visant à élaborer la cuvée la moins impactante possible pour notre écosystème, avec pour challenge de concilier le respect de l’environnement et la viabilité économique », confie l’entreprise dans un communiqué.

Bouteille plus légère et étiquette biosourcée

Rapidement, le collectif se répartit en groupes thématiques, qui se réunissent régulièrement. Des décisions fortes sont prises : réduction du poids de la bouteille de 20 %, bouchon d’origine exclusivement française, étiquette biosourcée, carton allégé en matière recyclée, ou encore absence de capsule de surbouchage. À l’intérieur de la bouteille, des vins issus de parcelles en conversion bio. Le prochain millésime 2021, sera quant à lui certifié.

Sur table, il est vrai que ces flacons interpellent. On s’étonne leur légèreté et de l’absence de capsule. Sur les bouchons, un discours pédagogique attire l’attention. Cela n’empêche : les vins s’avèrent très bourguignons, plutôt sur le fruit, tendus et aériens. Leur prix reste, quant à lui, très raisonnable : de 9,50 € à 12,95 € selon les appellations.

Une récompense à la clé

Jeudi 30 juin 2022, la gamme Cerço a remporté le prix Millésime de l’éco-conception 2022, dans la catégorie « moins de 50 salariés ». Une récompense remise par la société à but non lucratif Adelphe, référence du tri des déchets en France.


Retrouvez le stand E8 de Nuiton-Beaunoy au rez-de-chaussée du palais de la Bourse les 8 et 9 octobre.

Il est encore temps de prendre vos billets pour Lyon tasting et les masterclass les 8 et 9 juin au palais de la Bourse de Lyon en cliquant sur ce lien.

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