La folle aventure d’Ampelidae

Actionnaire depuis 2004 et à la direction d’Ampelidae depuis 2020, la famille Meuli poursuit la folle aventure de ce négoce ligérien en investissant le Château des Roches. Isabella Meuli se confie sur ce tournant oenotouristique. 

 Ampelidae au Château des Roches : quelle est l’histoire en quelques mots de cet édifice ?

Les origines du Château des Roches remontent au XIème siècle. Sa version actuelle date du XIXème pendant lequel il a connu ses heures de gloire en étant la résidence de vacances du célèbre écrivain Gilbert Cesbron. Il fut surtout la demeure du Président de la Société́ Française des Hybrideurs, Jacques Marot. Sous son impulsion, le vignoble local s’est massivement reconverti aux hybrides producteurs directs qui, en 1895, sont les seuls à pouvoir répondre à l’énorme soif d’un pays ravagé par le phylloxera. Le Château des Roches deviendra à cette époque la toute première entité́ viticole de la Vienne, tant pour son activité́ de pépinière que celle de producteur et de négociant. Une seconde jeunesse lui est donnée par notre famille avec le rachat du château en 1990 et le rachat du domaine viticole en 2004. L’exploitation du « Chai-Cave » semi-troglodyte datant de 1893, unique en son genre, a été intégralement redessinée par Ampelidae et propose un ensemble de vinification à la fois grandiose et extrêmement fonctionnel. Il permet d’accueillir près de 1000 personnes pour les évènements festifs et surtout de vinifier la production de plus de 200 hectares de vignes.

Pourquoi avez-vous choisi de miser sur l’œnotourisme ?

Nous avons choisi de miser sur l’œnotourisme pour faire connaître cette partie méridionale du Val de Loire qui a failli disparaître de la carte des vignobles de France. C’est un joyau caché non seulement pour son cadre magnifique, mais aussi pour sa riche histoire et la multitude de terroirs qui donnent naissance à nos grands vins.

Quelles sont les formules qui vont être proposées au public ?

Nous proposons trois formules au public. La formule « vigneron » avec une visite guidée du chai d’Ampelidae et de sa cave avec une dégustation de trois vins du domaine. Nous prenons des groupes de 15 personnes au maximum. La formule du « sommelier » est une visite guidée des vignes, du chai d’Ampelidae et de sa cave avec une dégustation de 5 vins du domaine accompagnée de tapas, de charcuterie et de fromage. C’est aussi limité à 15 personnes tout comme la formule de « l’épicurien » avec une visite guidée des vignes, du chai d’Ampelidae et de sa cave avec une dégustation de 5 vins du domaine et un panier des vendangeurs avec des charcuteries, terrines, fromages de chèvre, salade, légumes et fruits du potager, dessert maison…

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[J-9 Lyon Tasting] Champagne Drappier sort la Grande Sendrée 2012

Urville, l’aube cistercienne, le général de Gaulle… Lorsque Michel Drappier vous raconte l’histoire de sa maison, le voyage n’est jamais décevant ! Alors que la marque sera présente à Lyon Tasting les 8 et 9 octobre, Michel a accepté de revenir avec nous sur l’origine de sa fameuse cuvée « Grande Sendrée » qui sort le tout nouveau millésime 2012.

D’où vient ce nom étonnant de Grande Sendrée ?

En 1836, un incendie détruisit le village d’Urville. A l’endroit où se trouvent les parcelles actuelles, existait une forêt qui fût elle aussi la proie des flammes, laissant derrière elle une couche de 20 centimètres de cendre sur le sol. L’un de mes ancêtres a décidé d’y planter des vignes. Alors que le phylloxéra n’avait pas encore frappé et que le vin était considéré comme un nutriment, la mode était d’en mettre partout. La cendre étant un excellent fertilisant, il s’est aperçu qu’elle y poussait merveilleusement bien. L’incendie avait tué tous les ravageurs, champignons, maladies qui pouvaient nuire à la vigne et pendant des dizaines d’années, elle n’a donné que de beaux raisins sains. Les vignerons baptisèrent le lieu-dit « Cendrée » du nom de ces tas de cendres amassés au cours de l’hiver que l’on étalait ensuite dans les champs. Une erreur d’orthographe au cadastre transforma le C en S…

Contrairement à ce à quoi on pourrait s’attendre pour une grande cuvée, ce n’est pas un coteau plein sud. Néanmoins, avec le réchauffement, cela constitue un avantage, en lui apportant un surcroît de fraîcheur qui fait que ses vins mettent longtemps à se dévoiler. Ainsi, la cuvée n’arrive jamais avant au moins neuf ans de cave sur le marché. Le sol est lui aussi étonnant. On est sur le Jurassique Kimméridgien, le même qu’à Chablis, sauf que les cailloux ont été arrondis par la marée et forment des galets un peu comme à Châteauneuf-du-Pape. On a aussi des oxydes qui rappellent la Côte de nuit !

De quand date le premier millésime et quelles sont les caractéristiques de la vinification ?

Dans les années 1970, mon père voulait faire une cuvée spéciale, il avait retrouvé un vieux flacon qu’il voulait utiliser. Nous avons pensé à ce lieu-dit. Nous avons commencé en 1974. Je m’en souviendrai toute ma vie, j’étais en train de vendanger et il s’est mis à neiger ! Compte tenu de la réputation de l’année, on n’a pas osé revendiquer le millésime, même si grâce à un tri rigoureux, nous avions réussi à faire une belle cuvée. Le premier millésime officiel est donc 1975. Les vignes se composent d’environ 60 % de pinot noir et 40 % de chardonnay. Les pinots noirs sont issus pour l’essentiel d’une sélection massale initiée par mon grand-père. Les parcelles sont cultivées en bio, et labourées souvent avec le cheval. Côté vinification, nous n’utilisons que le début de la première presse. Pour donner de la tenue au vin, nous en mettons 30 à 40 % sous bois, exclusivement en demi-muids ou en foudres, jamais en fûts, pour ne pas avoir d’oxydation excessive ni de marquage boisé prononcé.

Comment décririez-vous ce vin, avec quoi l’accompagneriez-vous ?

Austère au départ, lorsqu’il s’ouvre, il est très aubois, très pinot noir avec un effet terroir fort qui passe devant le millésime. Il s’agit vraiment d’un vin que l’on reconnaît. Mais pour cela, il faut choisir l’année qui va bien. On a fait par exemple du 2003 en millésime d’exception, mais nous n’aurions jamais fait de grande Sendrée. L’année était trop atypique. Avec 2012, on coche toutes les cases de la Champagne, raisins sains, nuits fraîches, on aligne tout ce qu’il fallait au bon moment. Il y a à la fois cette complexité, cette richesse et cette fraîcheur. Le dosage est très faible, à peine 4 grammes. On a des notes de groseille et d’agrumes confits. Les Anglais m’amusent, parce qu’ils disent que cela sent le toasté et la cendre ! Mais la cendre de la parcelle est partie depuis longtemps, le côté toasté vient du brûlage des foudres et de la réduction. Vous avez enfin la salinité procurée par le kimméridgien. En accompagnement, je prendrais un poisson, mais comme il est déjà vineux, il faut aller vers quelque chose de charnu et musclé, je verrais bien un blanc-manger de lotte, j’aime ce mélange de plats raffinés et un peu canailles.

Prix 90 € www.champagne-drappier.com

La Maison de champagne Drappier sera présente sur Lyon Tasting, les 8 et 9 octobre au palais de la Bourse de Lyon, Stand CH12.

Vous pouvez encore prendre votre billet d’entrée en cliquant sur ce lien.

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Thomas Seiter remplace Pierre-Henri Gagey à la tête de Jadot

Pierre-Henri Gagey, à la tête de la maison Louis Jadot depuis 31 ans, cède son poste à Thomas Seiter, actuel directeur général de la maison Bouchard Père et Fils. Thibault Gagey, fils de Pierre-Henry, se voit pour sa part confier la direction générale.

C’est un mouvement remarqué en Bourgogne, et plus particulièrement à Beaune. Pierre-Henry Gagey, président de la maison Louis Jadot depuis 1992, prend sa « retraite opérationnelle » et laisse la place à Thomas Seiter, actuel directeur général de la maison Bouchard Père et Fils (propriété du groupe champenois Henriot), ainsi qu’à son fils, Thibault Gagey.

« Nous avions prévenu  le personnel et nos importateurs depuis 1 mois et demi », confie Pierre-Henry Gagey. L’ancien président du BIVB va désormais prendre la tête de la holding de Louis Jadot, qui comprend d’autre affaires, notamment des participations chez des importateurs. « Mon rôle s’approchera du rôle de président d’un conseil de surveillance, bien que nous n’en ayons pas chez Jadot », précise-t-il.

Une succession en retard de 2 ans

Thomas Seiter, 47 ans, lui succède à la présidence, ce qui lui accordera un rôle stratégique. De son côté, Thibault Gagey, représentant de la 3e génération de la famille Gagey dans la maison, se voit confier le poste de directeur général, plus opérationnel. Un choix des actionnaires : la famille Kopf, originaire des États-Unis, qui avait racheté la maison familiale en 1985.

La succession, envisagée de longue date, a traîné en raison de la crise Covid.  « Au départ, je pensais prendre ma retraite opérationnelle fin 2020, mais il y a eu la pandémie ainsi qu’un millésime très restreint en 2021, et j’ai pensé que ce n’était pas un cadeau à faire à mes successeurs», confie Pierre-Henry Gagey. Après 31 ans à la tête de la maison, dont le chiffre d’affaire atteint désormais les 100 millions d’euros, il se dit préparé. « Il est normal de laisser la place aux jeunes, c’est très bien pour la maison. »

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Theo Fabergé X Champagne Château de Bligny : une co-création de grand style

En collaboration avec Château de Bligny, la St-Pétersbourg Collection qui gère les créations du joaillier Theo Fabergé a conçu un œuf pour célébrer le centenaire de la naissance de l’artiste, un objet extraordinaire, pour une édition très limitée. L’œuvre a été présentée à une vingtaine de collectionneurs venus du monde entier mardi soir dans la somptueuse demeure auboise restaurée par la famille Rapeneau.

On retrouve les premières traces de la famille Fabergé au XVIe siècle, non loin de la Champagne, en Picardie, dans un village dont le nom « La Bouteille » semblait prédestiner cette future collaboration avec le monde du vin. L’abrogation de l’Édit de Nantes, qui priva le royaume de nombreux talents, provoqua le départ de ces fervents Huguenots. Après avoir erré en Europe de l’Est, ils s’établirent à Saint-Pétersbourg où Gustave Fabergé fonda en 1842 la Maison Fabergé. Son fils Pierre-Karl formé chez les plus grands joaillers européens, sera le principal artisan de la renommée de la marque en parvenant à attirer l’attention d’Alexandre III. C’est en effet le Tsar qui lui passa commande en 1885 de son premier œuf, un œuf de Pâques, cadeau destiné à l’impératrice à l’occasion des vingt ans de leurs fiançailles. Le succès de cette œuvre conduira à la création de toute une collection. Après la mort de Pierre-Karl exilé en Suisse à la suite de la révolution de 1917, plusieurs de ses descendants ont perpétué la tradition, dont Theo Fabergé né en 1922. Son père, Nicholas Fabergé, était le fils cadet de Pierre-Karl à qui avait été confié en 1906 la gestion de la branche londonienne de la Maison.

Né d’une relation extraconjugale, Theo n’a découvert ses origines que tardivement et avait déjà sans le savoir suivi la voie de son grand-père en se consacrant dès les années 1950 à l’élaboration d’objets d’art en bois et en ivoire. Il s’est ainsi passionné pour la technique du tournage ornemental pour laquelle il avait restauré un tour Holtzapffel de 1861 (vieil outil de tournage). Très vite reconnu, il a reçu des commandes de personnes collectionnant les œuvres de Pierre-Karl Fabergé et de différents musées comme le Virginia Museum of fine arts. Il a même produit un œuf pour le président des Etats-Unis à l’occasion des 200 ans de la construction de la Maison Blanche ! En 1985, il a lancé avec l’homme d’affaires Philipp Birkenstein la St-Pétersbourg Collection destinée à commercialiser sur le marché international toutes ses créations de joaillerie. Décédé en 2007, la St-Pétersbourg Collection célèbre le centenaire de la naissance de l’artiste.

Comme pour tout anniversaire, le champagne est de la fête. S’agissant d’un joailler héritier d’une vieille dynastie, on se devait de faire appel à une maison elle aussi familiale. Le choix s’est porté sur Château de Bligny et la famille Rapeneau. Lundi soir, une vingtaine de collectionneurs du monde entier ont été réunis dans cette splendide demeure auboise du XVIIIe siècle où ils ont pu découvrir une œuvre spéciale, fruit de la collaboration des deux maisons : un œuf conçu autrefois par Theo Fabergé qui n’avait jamais été commercialisé, utilisé comme écrin pour accueillir le flacon du Clos de Bligny, la parcelle poule aux œufs d’or de la marque.

L’étiquette en étain de la bouteille, reprend la forme de la partie supérieure de l’œuf, complétant ainsi la vasque de Theo Fabergé. Ainsi, lorsque l’on dispose le flacon à l’intérieur de l’écrin, se forme un œuf complet. Les six rubis incrustés dans l’ouvrage qui mêle laiton, argent et feuille d’or, symbolisent les six cépages du clos. Celui-ci en effet, en plus des trois cépages dominants en Champagne (pinot noir, chardonnay et meunier), intègre trois cépages rares (le petit meslier, l’arbane et le pinot blanc).

On l’aura compris, cette cuvée est elle-même un diamant brut ou plutôt brut nature. Le choix s’est porté sur le millésime 2013, la dernière année froide qu’ait connu la Champagne et que beaucoup de maisons n’ont pas osé millésimer. Elle fait pourtant souvent figure d’outsider rivalisant largement avec 2008 et 2012, plus connus. Sur le calcaire kimméridgien, ce vin offre une belle fraîcheur saline balancée par des notes de coing typiques de l’arbane. Jean-Remy Rapeneau nous confie : « Les cépages d’antan donnent à la cuvée une forte expression, c’est un champagne minéral et caractériel, comme nous ! ». Une recommandation d’accord ? Un œuf à la coque !

https://champagnechateaudebligny.com

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Tendances et évolutions des seconds vins

Jérôme Plantey est fondateur de l’enseigne Cash Vin et partenaire de la 7e édition de la Foire aux Seconds Vins organisé par Terre de Vins le samedi 15 octobre (10h-19h) au Hangar 14 (Bordeaux). Une cinquantaine de prestigieuses propriétés bordelaises feront déguster leurs seconds vins aux amateurs, qui pourront également repartir avec leur(s) coup(s) de cœur. Nous lui avons posé trois questions…

Quelle est l’importance des seconds vins chez Cash Vin ?

Ces seconds sont très importants chez nous. Ils représentent 40 % en volume et 30 % du chiffre d’affaires des crus classés de Bordeaux que nous commercialisons. Avec leurs jolis rapports qualité-prix, ils offrent une plus grande accessibilité pour le grand public et constituent une porte d’entrée dans l’univers des grands vins.

Quelles sont les tendances et évolutions actuelles sur ce segment des seconds vins ?

En termes de production, ces seconds vins sont de plus en plus qualitatifs. Nous l’avons constaté au fil des six éditions de la Foire aux seconds vins organisées avec « Terre de vins ». Au départ composés avec ce qui ne rentrait pas dans le premier vin, ces seconds sont aujourd’hui un produit à part entière, créé avec un effort maximal au service de la qualité et de la régularité. Le marketing s’est aussi mis au diapason avec des packagings améliorés. Au niveau des ventes, à Cash Vin, l’engouement concerne en première position les seconds vins de Pessac-Léognan, suivis de ceux du Médoc puis de Saint-Émilion.

En quoi ces seconds vins bordelais constituent-ils une garantie de bonnes affaires pour les consommateurs ?

Outre leur qualité, ces seconds jouissent d’une accessibilité de style, généralement entre cinq et dix ans de garde, comme tarifaire. À Cash Vin, nous avons traditionnellement à la vente une sélection de vieux millésimes, et proposons ces seconds globalement au moins à 40 à 50 % du prix du premier. Nous avons une belle gamme entre une dizaine et une cinquantaine d’euros, avec un cœur de marché autour de 25 €. Lors de la Foire aux seconds vins, la majeure partie des flacons sera proposée sur les trois grands millésimes 2018-2019-2020, avec peut-être quelques bonnes surprises chez certains propriétaires, sur des millésimes un peu plus vieux. À chaque édition de l’événement, l’engouement est de plus en plus net, avec une clientèle qui revient fidèlement profiter de ces bonnes affaires. Aujourd’hui, nous faisons encore découvrir parfois le second vin, mais dans quelques années, du fait de cette accessibilité qui les fait connaître, peut-être fera-t-on plutôt découvrir le premier vin à des amateurs déjà familiarisés avec le second !


Vous pouvez encore prendre votre billet d’entrée pour la Foire aux Seconds Vins en cliquant sur ce lien.

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Bilan des vendanges et du millésime 2022 en Beaujolais

Clap de fin pour les vendanges en Beaujolais, qui se seront étalées sur un peu plus d’un mois entre le 17 août et le 18 septembre. Conformément aux prévisions de début de vendanges, la quantité récoltée sera inférieure de 20% à la moyenne des autres années. Mais la qualité sera au rendez-vous, plaçant 2022 dans le peloton de tête des grands millésimes, dans la lignée de 2009, 2015, 2018 et 2020.

Le mois de mai : la pierre angulaire de 2022

Deuxième millésime le plus précoce depuis 2003, 2022 va marquer les esprits par le caractère de son printemps, et particulièrement du mois de mai qui compte plus records à son actif.
Avril avait préparé un printemps radieux avec 23% d’ensoleillement en plus et les prémices de sécheresse, mais le joli mois de mai s’est transformé en été avant l’heure, avec une chaleur supérieure à la moyenne de saison et surtout, persistante (battant le record depuis 1959), doublée d’une sécheresse précoce avec une pluviométrie inférieure de moitié à la normale). Si le débourrement était un peu plus tardif que d’ordinaire, la floraison s’est enclenchée très rapidement.

Un été contrasté

Le mois de juin fut capricieux en Beaujolais, faisant perdre le nord aux vignerons qui ont dûa composer entre de très fortes chaleurs, des orages intenses et localement accompagnés d’épisode de grêle et une forte période de pluie ne laissant aucun répit aux vignerons, dont la vigilance a du être maintenue à son maximum afin de maîtriser l’accélération végétative, allant même jusqu’à entraîner une fermeture de la grappe autour du 23 juin).
Juillet et la première quinzaine d’août ont été homogènes : chaud, sec et ensoleillé.
La deuxième quinzaine d’août a permis de récupérer un peu de pluie, mais pas assez pour compenser le déficit de l’année équivalent à peu près à deux mois.

Des rouges prometteurs, des blancs et rosés plus challengeants

Les premières effluves s’échappant des chais et des premières dégustations cajolent les espérances d’un millésime aussi charnu et juteux qu’aromatique et expressif.
S’il en va ainsi des cuvées en rouge du Beaujolais (de manière globale, l’hétérogénéité des phénomènes de gel et de grêle dans le vignoble ayant laissé des disparités), les cuvées en blanc et en rosé mettent les vignerons au défi.
Conserver de la fraîcheur et de la tension nécessaire à leur équilibre a pu relever d’une gageure au regard notamment des températures élevées et constantes de l’année.

2022 laisse donc une empreinte de beau potentiel, rassurant pour l’avenir quant à la capacité du gamay sur des millésimes aussi chauds.

Mais il rappelle que si le gamay est un cépage résilient, il devra en aller de même pour les vignerons, qui devront continuer à s’adapter pour en tirer le meilleur parti.


Plusieurs domaines du Beaujolais seront présents sur Lyon Tasting les 8 et 9 octobre prochain au Palais de la Bourse de Lyon.

CHÂTEAU DE LA CHAIZE – Comptoir A12 au rez-de-chaussée
CHÂTEAU DES BACHELARDS – Comptoir B8 au rez-de-chaussée
MAISON DUBOEUF – CHÂTEAU DU CHÂTELARD – Comptoir A8 au rez-de-chaussée
CHÂTEAU DE CORCELLES / CHÂTEAU DES TOURS – Comptoir A13 au rez-de-chaussée
OENOTHÈQUE AURA au rez-de-chaussée
CHÂTEAU DE PONCIÉ – Comptoir C4 au rez-de-chaussée
CHÂTEAU DE BELLEVUE – Comptoir D8 au rez-de-chaussée
LINGOT MARTIN – Comptoir D13 au rez-de-chaussée

Les billets pour Lyon Tasting sont disponibles en cliquant sur ce lien.

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Vendanges à Pontet-Canet : le silence et la douceur

Conduit en biodynamie depuis plus de 15 ans, le 5ème Grand Cru Classé pauillacais de la famille Tesseron a entamé sa troisième – et sans doute dernière – semaine de vendanges. Le millésime 2022 arrive dans la sérénité, malgré un été caniculaire.

« Nous avons donné les premiers coups de sécateurs le 8 septembre, avec près de deux semaines d’avance sur les dates habituelles. Les conditions très saines de cette arrière-saison nous permettent de ne pas nous précipiter pour tout rentrer, d’aller à notre rythme, mais les vendanges s’enchaînent naturellement : les merlots ont été finis le 19, on a commencé à ramasser les cabernets le lendemain, et tout devrait être terminé cette fin de semaine ». Justine Tesseron est sereine. Malgré le scénario souvent extrême du millésime, en particulier le caractère particulièrement chaud et sec de l’été qui a mis le vignoble français à rude épreuve, la récolte s’annonce de belle qualité au château Pontet-Canet, 5ème Grand Cru Classé 1855 situé à Pauillac.

« Cette année a comporté son lot d’aléas climatiques mais nous avons eu la chance d’être épargnés par le gel et la grêle », poursuit-elle. « Quant à la canicule, la vigne a superbement résisté, grâce à une combinaison de facteurs : la résilience du terroir, l’âge moyen des vignes qui est de 55 ans et leur confère un enracinement profond, et notre conversion en biodynamie qui donne à la plante les ‘armes’ pour s’adapter aux conditions du millésime ». Le directeur technique Mathieu Bessonnet, qui a succédé à Jean-Michel Comme en 2020 et a poursuivi l’engagement en biodynamie amorcé dès 2004 par son prédécesseur et le père de Justine, Alfred Tesseron, précise avoir appliqué cette année des tisanes de camomille sur la vigne, « pour leur propriété apaisante » (Pontet-Canet possède sa propre « tisanerie » et peut donc opérer des préparations en biodynamie de façon très réactive, NDLR), « ainsi que de la kaolinite, composé minéral ayant la double vertu de protéger la plante des effets du soleil et de limiter l’évapotranspiration », précise-t-il.

« Nous avons aussi beaucoup travaillé les couverts végétaux pour conserver de la fraîcheur au sol, et bien sûr aucun rognage, aucune vendange verte, aucun effeuillage », poursuit Mathieu Bessonnet. « La vigne n’a pas subi de blocage, elle est en bonne santé, les raisins sont de belle qualité même s’ils semblent présenter moins de jus… On s’attend donc à moins de volume. Pour l’instant les vinifications se passent très bien, on a de belles couleurs, les degrés d’alcool vont être assez hauts mais les acidités remontent bien. Il va falloir être très délicat, ne pas trop travailler la matière, car la puissance vient naturellement. »

La douceur et l’attention étaient donc plus que jamais la clé de la réussite de ce millésime dont la précocité semble battre tous les records : « c’est exceptionnel de finir de vendanger avant même le mois d’octobre », souligne Justine Tesseron, « mais il est essentiel de s’adapter au profil de l’année et aux évolutions climatiques, c’est pourquoi nous pouvons compter sur une équipe capable de tout ramasser en 8 ou 10 jours si besoin ». 250 personnes peuvent ainsi être mobilisées pour récolter les 81 hectares de Pontet-Canet, le cœur de l’équipe étant composé d’une centaine de vendangeurs portugais, fidèles de longue date à la propriété. Ces vendangeurs qui connaissent le vignoble par cœur perpétuent une ambiance de calme et de sérénité entre les rangs, et jusqu’au cuvier où les tables de tri entièrement manuelles, mises en place depuis 2018 (après avoir été expérimentées à Pym-Rae, la propriété californienne des Tesseron), imposent le silence et la concentration. « Nous avons mis l’humain et le vivant au centre de toute notre philosophie, comme en atteste la présence de nos dix chevaux en permanence sur la propriété », explique Justine Tesseron. « Cela se retrouve aussi au cuvier et au chai, où nous préférons, plutôt que la course à la technologie, des dolias en béton et des cuves fabriquées à partir du calcaire et des graves de la propriété ». Passé maître dans l’art de « réinventer le passé » pour mieux imaginer le vin de demain, le château Pontet-Canet a toutes les cartes en main pour signer un beau millésime 2022. Rendez-vous pour les Primeurs.

#Vendanges à @pontet_canet, 5ème Grand Cru Classé de #Pauillac. 250 personnes sont mobilisées pour 81 hectares. Depuis 2018, l’intégralité des raisins passe sur des tables de tri manuelles. Tout se fait en silence, comme à la vigne. Le millésime 2022 atterrit en douceur. 🍷🍇💜 pic.twitter.com/dOQqGoACrv

— Mathieu Doumenge (@Mat_Doumenge) September 23, 2022

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L’âme du champagne Canard-Duchêne ? La forêt…

Canard-Duchêne lance une nouvelle collection de son Brut réserve pour rendre hommage à la biodiversité des forêts champenoises. L’occasion d’évoquer l’engagement fort de la maison dans ce domaine, depuis sa cuvée Bio P181 jusqu’à sa collaboration avec Reforest’Action.

Peu de grandes maisons de champagne possèdent comme Canard-Duchêne un aussi bel écrin de nature. Imaginez un peu, sur le flanc nord de la Montagne de Reims, dans le petit village de Ludes, un parc arboré et centenaire cerné par les vignes où pullulent les essences rares. Au détour de l’allée qui serpente, surgit une majestueuse demeure en briques. Avec sa discrète couleur rouge, la bâtisse au début de l’automne semble se noyer dans le paysage. Elle-même surplombe quatre niveaux de caves creusées au XIXe siècle dans la craie par les deux fondateurs Victor et Léonie. Ce cadre hors-normes résume tout l’esprit de la Maison, dont la préoccupation numéro un depuis plusieurs années est de vivre toujours plus en harmonie avec la nature qui l’entoure.

Une démarche que Canard Duchêne a voulu la plus large possible et dans laquelle elle a fait figure longtemps de pionnière. Un exemple ? Elle a été le premier négociant à proposer un champagne bio en 2009, en s’appuyant sur la fameuse parcelle de 12 hectares cadastrée « ZE 181 » située à Verneuil. À elle seule, avec un volume commercialisé de plus de 100.000 bouteilles, P 181 représentait encore en 2021 38 % des ventes de champagne biologique dans la distribution en France (source IRI) !

L’année dernière, la Maison s’est aussi engagée aux côtés de l’entreprise Reforest’Action. Grâce au soutien financier de Canard-Duchêne, ce sont plus de 24.700 arbres qui ont été replantés dans la forêt d’Epernay, l’objectif étant d’atteindre les 40.000 d’ici le 31 décembre 2022. La Maison a chiffré les bénéfices de cette initiative : « 3705 tonnes de CO2 stockés, 74.100 abris pour animaux créés, 98.800 mois d’oxygène générés et 24.700 heures de travail créées. » Afin de récolter les fonds, Canard-Duchêne avait commercialisé une bouteille spéciale de son Brut réserve avec, en guise d’étiquette, un QR Code plongeant dans l’univers « en réalité augmentée » de la marque pour mieux présenter au « consomm-acteur » ses projets en matière environnemental.

Aujourd’hui, la Maison lance une nouvelle action de sensibilisation autour de la biodiversité en proposant au public, toujours pour son brut réserve, une collection de trois habillages différents, chacun portant un croquis « onirique et naturaliste » d’une espèce d’oiseau nichant dans la forêt de la Montagne : Le Bruant jaune, l’Hirondelle Rustique et Le Bouvreuil Pivoine. On savourera cette cuvée gourmande, joli mille feuilles de fruits frais et secs, de pain grillé et de viennoiserie (25,70€), tout en se rappelant que la forêt demeure le premier puits de carbone terreste, qu’elle abrite 80% de la biodiversité et qu’elle permet de subvenir aux besoins de 25 % de la population mondiale.

Il faut noter qu’en s’engageant en faveur des forêts, la Maison s’attaque à un problème qui la touche de manière presqu’intime. En effet, celle-ci vinifie ou élève elle-même sous bois une partie de ses cuvées, en particulier les 31 % de chardonnay de sa cuvée bio. Laurent Fédou a même rentré à titre expérimental un fût en chêne américain dont nous avons pu goûter les accents étonnants de noix de coco donnés sur des vins clairs de 2021. Considéré souvent comme « trop marquant » pour le champagne, nous avons pu constater que même sur une année un peu diluée comme 2021, la présence du bois certes bien identifiable, restait élégante et discrète.

www.canard-duchene.fr


Canard-Duchêne est partenaire du Concours du Meilleur Caviste de France. Vous pourrez les retrouver en direct sur le Facebook Live de Terre de Vins le 17 octobre.

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[J-11 Lyon Tasting] Faiveley fonce vers le bio

Présent à Lyon Tasting les 8 et 9 octobre prochain au Palais de la Bourse de Lyon, le domaine bourguignon de 125 hectares annonce un début de conversion ce mois de juillet. 2025 devrait être le premier millésime certifié.

S’il y a quelques années, la Bourgogne traînait dans la course au bio, on peut dire qu’elle a largement rattrapé son retard. La statistiques le prouvent, de même que les démarches de conversion de grands noms du vignoble. Après l’annonce des Hospices de Beaune, c’est au domaine Faiveley d’officialiser sa conversion à l’agriculture biologique.

Un choix « logique »

« Après une saison 2022 réalisée en totalité en bio sur l’ensemble de nos vignobles de Côte d’Or et de Saône-et-Loire, nous avons officiellement demandé notre conversion ce18 juillet 2022. Notre premier audit a été réalisé la semaine dernière par Ecocert et s’est parfaitement déroulé. Si tout se passe normalement, nous devrions être certifiés bio en juillet 2025, pour les 200 ans du Domaine Faiveley », dévoile Jérôme Flous, directeur technique.

Comme souvent en Bourgogne, la décision n’est pas prise à la va-vite. « Cela faisait de nombreuses années que l’on tendait vers une viticulture toujours plus biologique. Nous n’utilisions plus d’herbicides ni de CMR [les produits de traitement présentant un risque cancerogène, mutagène ou reprotoxique d’après les autorités sanitaires, ndla] et nous avions obtenu la certification HVE en 2019. Il nous a donc semblé naturel et logique de franchir le pas de la certification. »

Avec 125 hectares répartis entre Côte de Nuits, Côte de Beaune et Côte chalonnaise, le domaine Faiveley fait partie des plus grands propriétaires de Bourgogne. Spécialiste du pinot noir, la maison excelle dans les appellation Mercurey, Nuits-Saint-Georges et Gevrey-Chambertin.


L’œnotourisme en parallèle

Après ses essais de boutique éphémère, la famille Faiveley a passé le cap du caveau de vente. Une boutique neuve a donc pris place au coeur du domaine, rue du Tribourg à Nuits Saint-Georges. On y trouve une sélection de cuvées et deux vues somptueuses : l’une, en bas, sur la cave d’élevage. L’autre, en face, sur Le Baiser, le bronze original de Rodin acquis par le domaine cet été


Retrouvez le stand E10 du domaine Faiveley au rez-de-chaussée du palais de la Bourse les 8 et 9 octobre.

Il est encore temps de prendre vos billets pour Lyon tasting et les masterclass les 8 et 9 juin au palais de la Bourse de Lyon en cliquant sur ce lien.

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« Deux zéro zéro deux » : Orpale s’offre une réédition du 2002 en zéro dosage

Avec sept coopératives situées sur la Côte des blancs, l’Union Champagne et sa marque de Saint-Gall est évidemment une référence en matière de chardonnays. Aussi lorsqu’elle nous propose une réédition de l’opus 2002 de sa cuvée Orpale, on se précipite. Cédric Jacopin, son chef de caves, nous en dit plus sur ce flacon d’exception.

Pourquoi cette nouvelle sortie d’Orpale 2002 ?

En général, les cuvées Orpale sortent au bout de dix ans de cave. Le millésime 2002 était donc arrivé une première fois sur le marché en 2012, et nous l’avons commercialisé jusqu’en 2015, puis 2004 a suivi et 2008 depuis deux ans.  Nous laissons toujours les millésimes précédents en collection. Mais spécifiquement pour 2002, à l’occasion des vingt ans de ce millésime extraordinaire, nous avons souhaité proposer une édition limitée qui diffère un peu. Alors qu’en collection, il était encore dosé à 3 g, nous l’avons sorti en zéro dosage, d’où ce nom en forme de clin d’œil « deux zéro zéro deux ». Le caractère très solaire du millésime, sa puissance, auxquels se sont ajoutés vingt ans de vieillissement, nous en ont donné la possibilité, le vin se suffisant désormais largement à lui-même. Symboliquement, ce sont 2002 bouteilles avec un habillage spécial (cacheté de cire !) qui sont commercialisées.

Pourriez-vous nous refaire l’historique de la campagne viticole 2002 ?

Les conditions climatiques étaient idéales, y compris pendant la maturation. Il y avait eu des pluies fin août mais on a commencé à cueillir le 12 septembre sous le soleil. Le rendement peu élevé se situait dans la moyenne décennale autour de 12.000 kg/ha et on est arrivé avec des raisins qui avaient absolument tout, la fraîcheur, le charnu… 2002, c’est pour moi le plus beau millésime des vingt dernières années ! D’ailleurs, en dehors d’Orpale, tous les 2002 que l’on a sortis avaient cette même puissance, possédant d’emblée cet équilibre naturel, si bien qu’on ne les a jamais dosés au-delà de 7 grammes.

Comment l’assemblage a-t-il été pensé ?

Comme toujours sur Orpale, il s’agit des quatre grands crus de la Côte des Blancs, Mesnil-sur-Oger, Oger, Avize et Cramant, avec quand même une proportion plus importante de Mesnil et d’Oger qui forment le squelette du vin. Dans cette cuvée, nous avons aussi pour règle de mêler des vins qui ont fait leur fermentation malolactique à d’autres qui ne l’ont pas faite. On renforce ainsi la fraîcheur tout en conservant le côté crémeux, parce qu’Orpale, c’est aussi cela, cette dualité entre la salinité de terroirs comme le Mesnil, et en même temps un certain gras comme celui d’Oger. 2002 en est l’archétype. Si la tension est bien présente, le cœur de bouche a cet aspect onctueux à la bourguignonne. On retrouve le style des Meursault, des Chassagne… Ce lien de parenté est beaucoup plus fort par exemple que sur le 2008, lequel est davantage un millésime à la champenoise, sur la tension…

Comment décririez-vous l’aromatique ?

Alors qu’on était lors de sa première sortie sur un registre vanillé/toasté, on arrive sur des notes plus beurrées et une ambiance de sous bois. Néanmoins, comme le vin a été récemment dégorgé (juin dernier), il a encore une belle fraîcheur aromatique et il est évident que si vous la conservez encore un ou deux ans vous reviendrez progressivement à des notes plus camphrées. C’est une cuvée très vivante qu’il faut laisser s’ouvrir. Au bout de cinq minutes, on arrive sur des arômes épicés, chocolatés, de miel, de thé… Ce n’est pas une ineptie d’ailleurs de la carafer. Souvent, lorsque je la sers, j’utilise des verres de type bourgogne, grands et évasés pour maximiser la prise d’oxygène, cela permet d’avoir l’aromatique plus rapidement.

Aujourd’hui, le vin a trop évolué pour rester sur des fruits de mer. On n’est plus sur un chardonnay floral. Compte tenu de sa puissance, il faut aller vers des choses plus consistantes, une viande blanche, une poularde de Bresse à la crème… A la rigueur, il peut encore fonctionner sur un poisson parce que grâce au zéro dosage on conserve quand même une certaine minéralité. Mais alors un poisson gras avec un accompagnement relevé.

Prix : 150 €

www.de-saint-gall.com

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