Le mouton à suivre

Il y a trois M dans ce Dommmaine des M : Fabien Moinier, Jean Mouton et Jean-Pierre Marre. Trois hommes assez déterminés pour signer leurs premiers vins. 

C’est une histoire de copains. Fabien a été maître de chai dans différentes caves coopératives et rêve de faire son vin, Jean est viticulteur sur l’AOC Vinsobres et Jean-Pierre est prêt à transmettre ses vignes, situées à Vaison-la-Romaine. Les voici associés en 2022, avec une cave en état de marche et un vignoble vieillissant mais bien tenu. Les deux jeunes vignerons ont étudié le parcellaire et compris que le terroir sableux serait propice à des vins frais et fruités. Ils entament la conversion AB.
Le premier millésime sert de test pour un rosé et un rouge. Essai concluant mais Fabien et Jean sont exigeants. Ils taillent différemment, tombent des raisins et se concentrent sur deux styles de vin rouge, tout en chouchoutant le demi hectare de blanc. La cave est équipée d’un groupe de froid et la cuverie est assez grande pour vinifier en parcellaire. 
La commercialisation débute sur la zone de chalandise, autour de Vaison-la-Romaine. Les restaurateurs jouent le jeu, le réseau s’active. Enthousiastes, les M se positionnent sur les petits salons régionaux et vont créer des animations estivales dans leur cave. La clientèle va sûrement suivre ce mouton. 

Terre de vins à déguster le millésime 2023
Côtes du Rhône rosé (9€). Un assemblage de grenache, syrah et carignan, mixant pressurage et saignée. Sa robe est rosée tendre, aux arômes fleuris et amyliques. L’attaque est franche sur une belle acidité et une finale à l’amertume sympathique. 

Côtes du Rhône blanc (9€). Grenache et clairette expriment la richesse des fleurs et des fruits blancs où dominent la pêche, l’abricot et un léger miellé. La bouche, moins exubérante, joue la carte du citron vert sans agression. Il y a de la gourmandise, de la finesse, de la longueur, dans un juste équilibre. 

Côtes du Rhône rouge (9€). Un joli fruité, légèrement floral et épicé pour ce duo grenache-syrah. Même sensation en bouche, sur la fraîcheur, la légèreté, dans un paysage de violette.

Côtes du Rhône rouge (11€). Le carignan a rejoint le grenache et la syrah, pour une version plus corsée. Mûre et cassis dominent avec un bâton de réglisse et un voile de tapenade. Un beau potentiel qui va se révéler avec un peu d’âge.
Instagram : Dommmaine_des_M

Fabien Moinier ©MP Delpeuch

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Clair de Brumes : un voyage au cœur des terroirs de Pouilly-Fumé

Le lancement du millésime 2022 est l’occasion pour la Maison Saget la Perrière de présenter sa nouvelle gamme : Clair de Brumes, en appellation Pouilly-Fumé. Ce repositionnement représente l’opportunité pour la famille Saget de s’enraciner plus fermement dans cette appellation tout en se tournant vers l’avenir. Explications.

C’est dans le sillage de la Loire que s’inscrit l’histoire du vignoble de la famille Saget avec cinq domaines viticoles. En amont, le domaine de La Perrière à Sancerre et le Domaine de Terres Blanches où sont produits des vins de trois appellations : Pouilly-Fumé, Sancerre et Coteaux du Giennois. En aval, les muscadets de Locus viennent conclure le voyage ligérien dont les méandres sont ponctués par le Domaine des Grandes Espérances au cœur de la Touraine et le Château de la Mulonnière en Anjou. Mais c’est à Pouilly-sur-Loire que débute l’histoire viticole de la famille Saget et qu’elle a choisi, début 2024, d’en partager un nouveau chapitre. 

À la redécouverte d’un terroir
S’engager dans une démarche de conversion en agriculture biologique modifie certes la manière de conduire la vigne, mais peut aussi affiner la perception d’un terroir. Depuis neuf générations, la famille Saget cultive du sauvignon blanc au domaine Saget en appellation Pouilly-Fumé. Avant le millésime 2022, la production du domaine est répartie entre une cuvée « classique » et une seconde, haut de gamme, mettant en valeur le terroir « Les Roches ». Grâce aux efforts consentis pour une viticulture plus respectueuse des sols et de leur nature, deux autres terroirs, qui entraient autrefois dans l’assemblage du Pouilly-Fumé classique, ont davantage exprimé leurs qualités. Pour mettre en valeur les singularités des parcelles « Vaurigny » et « Les Déserts », émerge l’idée de redéfinir la gamme du domaine en y insérant deux cuvées éponymes, reflets fidèles de ces terroirs. 

La réflexion sur le repositionnement de la gamme crée également l’occasion de mettre fin à la confusion qui s’était installée avec le développement de la Maison Saget la Perrière et le domaine Saget devenu entité du groupe. C’est ainsi que la gamme Clair de Brumes, évocatrice des nuages de brumes qui enveloppent la Loire et les vignes au lever du jour, met fin à l’homonymie et accompagne la redécouverte des terroirs de Pouilly-Fumé. 

Clair de Brumes, une approche « terroirs » du Pouilly-Fumé
La gamme Clair de Brumes réussit la jonction entre un savoir-faire et une mise en valeur contemporaine des terroirs. Pour parfaire cette approche et révéler les terroirs au plus juste, la maison familiale a choisi de conserver un même mode de vinification pour les quatre cuvées afin de laisser le terroir s’exprimer de la façon la plus franche possible. Un bel exercice de variation sur l’appellation Pouilly-Fumé… 

Pour chacune des quatre cuvées donc, les vendanges sont organisées en début de matinée pour conserver la fraîcheur des raisins. S’ensuit un pressurage doux puis un débourbage statique à froid pendant quarante-huit à soixante-douze heures avant la fermentation en cuves inox thermorégulées. L’élevage sur lies fines est accompagné d’un bâtonnage régulier pendant huit à douze mois. Et c’est ainsi que s’expriment quatre typicités différentes : la première emblématique de l’appellation Pouilly-Fumé et les trois autres « Vaurigny », « Les Déserts » et « Les Roches », reflets du terroir dont elles sont issues.  

Le millésime 2022 sera disponible à partir du 20/02 sur le site de la maison.

Pour plus d’informations : clairdebrumes.fr

Pouilly-Fumé « Présage » 2022 | Clair de Brumes
Entrée de gamme, c’est la seule cuvée « assemblée », les trois autres étant issues de parcelles identifiés. Elle offre une expression nuancée représentative de Pouilly-Fumé grâce à une fermentation parcellaire.
Dégustation : Nez typique de pierre à fusil avec une note de pamplemousse, la bouche est minérale sur des arômes de bourgeons de cassis.
Parfait avec des gambas grillées.
20€ TTC 

Pouilly-Fumé « Vaurigny » 2022 | Clair de Brumes
Terroir : La cuvée tire son nom de la parcelle « Vaurigny » de 2ha 02a. La vigne exposée sud-ouest, plantée sur sols de « petites caillottes » sur des calcaires du Barrois. Les vins se démarquent par leur équilibre.
Dégustation : Encore sur la jeunesse, le vin doré conserve de légers reflets verts. Le nez s’exprime sur des notes de fruits exotiques avec des notes miellées. Après une attaque souple et fraîche, on retrouve en bouche les arômes de fruits exotiques. La finale est portée par une belle minéralité.
Pour accompagner un plateau de sushis ou simplement un crottin de chavignol.
26 € TTC

Pouilly-Fumé « Les Déserts » 2022 | Clair de Brumes
Terroir : Situé à Saint-Andelain, le village le plus haut de l’appellation, cette parcelle représente 1ha 01a sur des sols de marnes kimméridgiennes. Son exposition ouest et son terroir tardif offrent des vins au caractère affirmé, marqués par une structure racée.
Dégustation : Nez frais et fruité sur des notes d’agrumes. Un vin vif et équilibré porté par une minéralité saline.
Déguster un homard est un bon prétexte pour en ouvrir une bouteille.
28 € TTC

Pouilly-Fumé « Les Roches » 2022 | Clair de Brumes
Terroir : Située sur les bords de la Loire, la parcelle de 1ha 01a s’étend sur des terrains de calcaires et de roches. Ce terroir précoce exposé sud-ouest profite habituellement d’une excellente maturité, offrant des vins denses et lumineux.
Dégustation : Le nez s’exprime sur des notes de fruits jaunes confits et de coing. Avec douceur et élégance, la bouche évolue sur ces arômes de fruits à chair blanche avec une finale ronde, ample et persistante.
L’allié d’un risotto aux coquilles Saint-Jacques.
30€ TTC

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[Coup de cœur] Chablis 1er cru Les Fourchaumes vieilles vignes 2022 du Domaine Laroche

Le domaine Laroche, propriété du groupe Advini, est l’un des grands acteurs chablisiens avec un vignoble d’une superficie de 90 hectares. Et parmi les très belles cuvées, on retrouve l’un des premiers crus les plus célèbres : les Fourchaumes.

En remontant le long du Serein, après avoir dépassé la colline des grands crus, Fourchaume apparaît comme le premier cru le plus septentrional de l’appellation. Considéré comme « porte-étendard », il peut donner son nom aux premiers crus voisins que sont Vaupulent, Côte de Fontenay, Vaulorent et L’homme mort. Curieuse coïncidence puisque l’origine du nom Fourchaume viendrait d’une déformation de four à chaux ou de fourche à hommes, en somme le gibet ! En tout cas, Fourchaume qui s’étend sur 130 hectares dispose d’un terroir homogène qui produit des vins toujours très plaisants, ouverts et ronds, dotés d’une belle complexité. Le domaine Laroche en possède 2,44 ha de vieilles vignes âgées de 70 ans, exposées à l’ouest et au sud, abritées du vent du nord. Le vin est vinifié en cuves inox ainsi que dans des fûts de tailles différentes de 1 à 7 vins. Au sein des caves historiques de l’Obédiencerie, l’élevage sur lies fines se fait ensuite dans les mêmes contenants. Dès le nez, le vin impose sa présence et sa concentration. On est emporté dans un mélange charmeur d’agrumes (citron) et de tilleul. Expressif en bouche, doté de fins amers délicats, le vin déploie une matière pleine et dense secondée d’une acidité bien intégrée. Belle longueur. Beau potentiel de garde. Une cuvée qui se mariera parfaitement sur des gambas à la plancha ou un risotto aux langoustines.  

Domaine Laroche
Chablis 1er cru Les Fourchaumes vieilles vignes 2022 – 42€

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Laurent Gerra : « J’ai toujours fait les choses avec passion »

Imitateur, humoriste, chroniqueur radio et télé, auteur, scénariste de bandes dessinées, comédien, mais aussi vigneron, restaurateur et désormais parrain du Concours du Meilleur Caviste de France 2024 créé par le Syndicat des Cavistes Professionnels et organisé par Terre de Vins. Mais qu’est-ce qui fait avancer le touche-à-tout Laurent Gerra dans des univers si divers ? Découverte en questions-réponses au micro de Rodolphe Wartel, directeur de Terre de Vins.

Comment Laurent Gerra est-il devenu l’humoriste que l’on connaît aujourd’hui ? 
Plus jeune, j’aimais les chanteurs, j’écoutais beaucoup de musique et je me suis dit « voilà, c’est ça le métier que j’ai envie de faire, j’ai envie de monter sur scène ». Aujourd’hui, ça fait une trentaine d’années que j’ai commencé professionnellement, et j’ai toujours autant de plaisir ! 

La politique constitue une colonne vertébrale de toutes tes tournées. Sarkozy, Hollande, Chirac et tant d’autres, des personnages t’ont inspiré… Aujourd’hui comment fais-tu ? 
Ce n’est pas facile, j’ai une crise de voix ! Que ce soit dans la politique, la chanson ou le cinéma, il n’y a pas beaucoup de voix qui sont identifiables. Il faut que ça fasse écho auprès du public, comme un vin. On n’a pas beaucoup de grandes personnalités. On eu des leaders politiques qui étaient tonitruants, mais aujourd’hui, ils font attention, notamment du fait des réseaux, c’est un peu codifié. 

Outre les politiques, tu as aussi côtoyé et imité quelques noms emblématiques de la chanson française. Raconte-nous…
Côtés artistes, j’ai eu la chance de chanter avec des grands de la chanson, comme Johnny ou Aznavour. Sans être passéiste, ils ont fait des tubes. D’ailleurs, j’ai un copain qui dit que préférer Mozart à David Guetta ce n’est pas être passéiste, mais avoir du goût ! Faire revivre ces artistes sur scène, c’est intéressant et émouvant. 

Tu travailles tes textes pour une tournée qui va commencer en France en mai 2024. Tout n’est pas encore écrit. Qu’est-ce que tu nous réserves ? 
Mon précédent spectacle s’appelait « Sans modération » et j’avais une étiquette de pinard collée sur le front. La suite s’appellera « Laurent Gerra se met à table », car il y a pas mal de trucs à dire sur cette époque. Je suis bien énervé, donc je suis content d’avoir l’exutoire de la scène, tout comme celui de la radio. La scène, c’est le dernier espace de liberté. On nous emmerde pas, on peu encore à peu près dire ce qu’on veut. 

Quelques mots sur le vin, la bonne chère. Ce que tout le monde ne sait pas, c’est qu’à Lyon, tu as investi dans différents restaurants, ce qui fait que le vin c’est vraiment ton sujet…
Oui, ce n’est pas aberrant avec le métier que l’on fait. Le vin comme la scène, c’est le partage. La scène, ça se prononce comme la cène, cena en italien. Le vin m’a toujours passionné. Au départ, c’est parti de vignerons que j’ai voulu aider, en fouilly-fuissé d’abord, puis en moulin-à-vent. Je suis ensuite descendu en Vallée du Rhône, à Vinsobres, où on finançait un peu en échange de bouteilles, avant d’acheter des parcelles pour produire du côtes-du-rhône rouge puis blanc. J’ai ensuite investi à Carcès, au sud de Brignolles, où je produis du côtes-de-provence rosé. J’ai l’habitude de dire que je suis entre Brad Pitt et Georges Clooney, mais que j’étais là avant ! C’est passionnant, c’est une alchimie fascinante qui existe depuis la nuit des temps. J’ai toujours fait les choses avec passion, que ce soit la scène, quand j’ai fait des films ou été scénariste. J’ai eu la chance inouïe de pouvoir faire ce que j’avais envie de faire. Je dis toujours qu’avoir son nom sur une étiquette de vin, c’est comme avoir son nom devant l’Olympia !

Nous aurons peut-être l’occasion de découvrir tes vins pendant les épreuves finales du Concours du meilleur caviste de France, mais tu es aussi plus largement un fervent ambassadeur de la gastronomie française. Toi, l’enfant de Bourg-en-Bresse, tu as choisi Lyon, ta ville de cœur, pour ouvrir plusieurs tables. Peux-tu nous en dire un peu plus ?
Si on veut bien s’emmerder, il faut avoir des restaurants, mais c’est aussi passionnant ! J’ai repris une institution lyonnaise, Léon de Lyon, ainsi que d’autres restaurants, dont une pizzeria, une cave, et le Chanteclair à la Croix Rousse. J’y vais beaucoup, j’adore ça ! J’adore la musique du service, des couverts, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle il n’y a pas de musique dans mes restaurants. Je trouve irrespectueux de  mettre de la musique quand on dîne. Comme disait mon copain Guy Savoy, on n’emmène pas des plateaux restaurant à l’opéra, donc on ne va pas mettre la musique dans les restaurants. Ce patrimoine culinaire français, c’est quelque chose qui me tient à cœur. Lyon était la ville de la gastronomie, et pourtant aujourd’hui, en déambulant dans les rues lyonnaises, on s’aperçoit que nombre d’enseignes sont écrites en anglais, et que la qualité peut parfois ne pas être au rendez-vous… J’espère contribuer à mon échelle à aider à retrouver les vraies valeurs de la cuisine.

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Champagne : de grandes victoires et de beaux projets !

Le président du Syndicat général des vignerons, Maxime Toubart, et le président de l’Union des Maisons de Champagne, David Chatillon, ont profité de leur venue à Wine Paris pour faire le point sur les marchés, présenter les grands chantiers de la filière en 2024 mais aussi les dernières grandes avancées de la défense de l’appellation.

Maxime Toubart, le président du Syndicat général des vignerons, a résumé en une phrase l’état d’esprit de la Champagne : « Nous gardons confiance en l’avenir, mais nous ne faisons pas seulement que rêver d’un monde où le champagne conserve sa place de leader, nous construisons ce monde ! La chance ne sourit qu’aux esprits bien préparés ».

En témoigne tout d’abord le travail effectué pour défendre l’appellation, avec chaque année de nouvelles avancées. En 2023, le Comité Champagne peut ainsi s’enorgueillir d’avoir remporté une belle victoire en Chine, où l’appellation Champagne était déjà reconnue, mais où elle a obtenu le statut de « nom notoire » ce qui offre une protection encore renforcée. « Peu de noms accèdent à ce titre, c’est d’ailleurs une première pour une appellation étrangère, il permet d’avoir une protection y compris en caractères chinois contre toute utilisation quels que soient les produits concernés » explique David Chatillon, le président de l’UMC. On notera aussi au Canada l’interdiction pour les vins effervescents autres que ceux de l’appellation Champagne d’utiliser désormais la mention « méthode champenoise » pour désigner la méthode traditionnelle (seconde fermentation en bouteille).

Ces combats juridiques s’accompagnent de tout un travail pédagogique. Tout d’abord à travers l’établissement de véritables ambassades du champagne dans le monde entier. En avril prochain, ce réseau international devrait être complété d’un nouveau Bureau du champagne qui s’installera à Stockholm. Un investissement justifié par l’essor extraordinaire des marchés scandinaves où les expéditions se sont accrues de 67 % en dix ans.

Un deuxième pan de ce travail de communication passe par la formation. Afin de renforcer la culture des prescripteurs du champagne (cavistes, sommeliers, journalistes…) le Comité Champagne qui avait déjà par le passé créé un MOOC a décidé de lancer un programme complet et certifiant baptisé « Champagne Education » en partenariat notamment avec l’Ecole du vin à Paris, la Napa Valley Wine Academy et la Deutsche Wein und Sommelierschule en Allemagne.

Un nouveau centre de recherche et un nouveau siège pour le Comité Champagne

Epernay était connu autrefois pour abriter des usines fabriquant des locomotives. C’est dans ces anciens bâtiments de style Eiffel, le long de la Marne, que devrait s’installer le nouveau siège social du Comité Champagne, ainsi que le nouveau centre de recherche de l’Association viticole champenoise, jusqu’ici dispersé en quatre sites différents. Montant du projet ? Entre 35 et 40 millions d’euros. Quant à l’ancien siège historique bâti en 1947, dans la mesure où il constitue un élément du patrimoine architectural champenois, il sera préservé et devrait conserver un usage en lien avec le champagne, même si rien n’a encore été décidé.

Le renouvellement des marchés

Bien que la Champagne ait vu ses expéditions reculer nettement en 2023 pour retrouver un niveau similaire à ce qu’elles étaient avant le Covid, la filière reste optimiste, notamment parce qu’elle a vu ces dernières années ses marchés se renouveler. Alors qu’il y a peu encore le brut sans année constituait 90 % des ventes, les catégories plus premiums prennent désormais davantage de place. A commencer par le rosé qui fin 2022 représentait plus de 10 % des ventes à l’export, répondant à une demande de champagne rosé qui s’est multipliée par cinq en vingt ans. Autre signe d’une évolution vers un usage plus gastronomique du champagne, l’essor très impressionnant des champagnes peu dosés extra bruts et non dosés, dont le volume commercialisé a été multiplié par 70 en 20 ans. On notera toutefois que sur 171,7 millions de bouteilles exportées en 2022, leur part restait restreinte : 6,4 millions de bouteilles à peine.

Outre ce renforcement des cuvées de niche qui traduit une diversification des occasions où le champagne est consommé, il semble que la filière puisse aussi diversifier davantage encore les pays dans lesquels elle exporte. Car si l’export est passé en dix ans de 45 à 60 % des expéditions de l’appellation, 80 % des ventes restent centrées sur huit pays seulement (France incluse). De nouvelles destinations suscitent ainsi de grands espoirs, comme le Canada où la consommation a doublé sur les dix dernières années pour atteindre 3,5 millions de bouteilles en 2022, l’Afrique du Sud, où elle a été multipliée par près de trois, pour atteindre 1,3 millions de bouteilles, ou, plus spectaculaire encore, la Corée du Sud où elle a été multipliée par 4,5 pour atteindre 2,3 millions de bouteilles en 2022.

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Château Angelus 2022 : la piste aux étoiles

Hier, en marge de Wine Paris & Vinexpo Paris, Stéphanie de Boüard-Rivoal, Présidente de Château Angelus, a dévoilé un flacon exceptionnel qui accueillera le millésime 2022, surnommé « le majestueux », lors de sa mise en bouteille.

Une évocation de la révolution astrale et de l’alignement des planètes, où l’or véritable (20 carats) et la nacre s’impriment dans le verre. Un décollage vers l’univers du luxe, de l’exception et vers les évocations les plus célestes pour un millésime 2022 surnommé « le majestueux » – soumis à des conditions climatiques extrêmes, marquées par la sécheresse, mais qui par un providentiel alignement des planètes a donné naissance à un vin d’une incroyable personnalité. Tel est le message porté par le flacon dévoilé hier, en marge de Wine Paris & Vinexpo Paris, par Stéphanie de Boüard-Rivoal, Présidente de Château Angélus.

Ce millésime 2022, outre la qualité du vin qu’il va contenir lorsque l’élevage sera terminé (dans le courant de cette année), aura été marqué par la sortie du château Angélus du classement des crus de Saint-Émilion. Ce flacon fait donc écho à celui, déjà collector, qui avait été produit à l’occasion du millésime 2012, qui à l’époque célébrait la reconnaissance d’Angélus au rang de Premier Grand Cru Classé ‘A’. Dix ans, une « révolution » selon Stéphanie de Boüard-Rivoal, une période durant laquelle elle a progressivement succédé à son père Hubert de Boüard de Laforest à la tête des domaines familiaux, et impulsé une subtile évolution stylistique qui se confirme millésime après millésime en termes de pureté et de précision. « Après dix ans au sommet des vins de Saint-Émilion, le moment était venu pour Château Angelus de poursuivre sa trajectoire singulière en s’affranchissant de certaines contraintes normatives, et d’accéder à une autre dimension, celle d’une histoire tout entière déterminée par une exigence infinie et une quête d’excellence dans le moindre détail », explique Stéphanie de Boüard-Rivoal.

Thomas Pesquet comme parrain de prestige

Et pour accompagner cette sortie, Stéphanie de Boüard-Rivoal a sollicité les mots de l’astronaute Thomas Pesquet, un ami et un grand amateur de vin, qui a signé un texte « en apesanteur » qui sonne comme une déclaration de parrainage à ce millésime. « …Placé sous le signe de l’espace, symbole d’une quête de l’infini, ce millésime nous rappelle, par sa pureté et sa richesse, le cycle infini et vertueux de la nature et des saisons sur son terroir d’exception, comme une orbite autour de la terre sans cesse renouvelée et jamais vraiment identique […] Angelus a su repousser toutes les limites pour son millésime 2022, et en faire un véritable objet céleste.« , écrit-il notamment.

Pour finir, Stéphanie de Boüard-Rivoal a précisé que malgré son caractère extrêmement luxueux, ce flacon ne vient pas changer le prix du millésime 2022, sorti en primeurs au prix de 492 €. « C’est un cadeau que nous faisons à nos amis négociants pour leur confiance », souligne-t-elle. Il ne fait pas de doute que le côté exceptionnel de cet habillage fera monter la cote du vin chez les collectionneurs…

Pour rappel, Château Angelus 2022 avait été noté 98-99/100 en primeurs par Terre de vins.
« Dès l’attaque, veloutée à souhait, on sait où l’on est. Le crémeux caresse la bouche comme du taffetas : le toucher de bouche est texturé, aérien, l’intégration des tanins se révèle de très haute couture. Puis l’énergie arrive par ondes successives et cercles concentriques, venant impulser du ressort au vin. C’est un accord d’orchestre, une sorte de vague douce qui emporte et rafraîchit. Sans conteste un grand Angélus. »

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Patrick Bruel : À la santé… des vins que j’aime

Après le rosé, le domaine de Léos de Patrick Bruel lance un vin blanc, toujours en partenariat avec Maison & Domaines les Alexandrins, et annonce un ambitieux projet œnotouristique à L’Isle-sur-la Sorgue.

« Pendant longtemps, je n’ai bu que du vin rouge », avoue le célèbre propriétaire du domaine Léos, le chanteur-acteur Patrick Bruel, qui a baptisé sa propriété de l’acronyme de ses deux fils, Léon et Oscar. Après deux millésimés de rosés, Léos en collaboration avec Nicolas Jaboulet, co-fondateur de Maison & Domaines les Alexandrins, il vient de lancer un blanc en IGP Méditerranée à dominante grenache blanc assemblé avec de la clairette, de la roussanne et une touche de bourboulenc. « La première fois que j’ai goûté un grand vin blanc, c’était avec mon ami, le chef Frédy Girardet, dans son restaurant de Crissier en Suisse. Il m’a fait découvrir le Château Olivier. J’ai regoûté ce pessac-léognan au château avec Olivier Bernard, un grand seigneur qui sait recevoir, et j’ai eu envie que l’on produise un blanc à Léos ». S’en sont suivis de nombreux tastings avec Nicolas Jaboulet afin d’« évaluer ce qu’il était possible d’élaborer avec les raisins du domaine et qui correspondait à notre goût : un vin délicat, sans fruité exubérant, avec un peu d’élevage ».

Des oliviers à la vigne
Patrick Bruel a eu le coup de cœur en 2007 pour ce domaine du Vaucluse d’une quarantaine d’ hectares sur les hauteurs de l’Isle-sur-la-Sorgue, destiné à devenir une maison familiale et devenu un projet collectif. Avouant volontiers une fascination pour les arbres, il a agrandi l’oliveraie du plateau qui compte désormais 3000 oliviers. Le domaine produit huiles d’olive, miels, confits de thym, confitures, herbes aromatiques, une gamme de cosmétiques à base de feuilles d’oliviers… et des vins à partir des 25 hectares plantés avec l’aide du pépiniériste Lilian Bérillon. Léos a d’emblée été travaillé en bio, certifié depuis 2022, labellisé HVE avec une réflexion en cours sur l’agroforesterie. « Dans ce milieu particulièrement préservé, nous nous devions de développer un éco-système vertueux et de soigner la biodiversité mais il faut pouvoir se le permettre en maintenant des espaces naturels, des arbres plus que centenaires, en replantant des espèces mellifères pour les abeilles, en s’attachant plus à l’environnement qu’aux rendements ».

Des vins de gastronomie
Les jeunes vignes destinées un jour à élaborer un vin rouge ont d’abord été dédiées au rosé, un vin que ne connaissait pas mieux Patrick Bruel. « En goûtant différents rosés, j’ai compris que je voulais un vin sur la finesse, pour la gastronomie, un peu dans le style du Minuty Or que j’avais apprécié ». Léos aurait pu revendiquer ses vins en appellation Ventoux mais les deux partenaires trouvaient la case trop étroite et celle des Vins de France trop large et pas assez localisée. « L’IGP Méditerranée était le bon choix car le nom parle à l’international et il est associé au Sud de la France », estime Patrick Bruel qui a donné à ses cuvées de rosé et blanc le prénom de sa mère Augusta. La bouteille à épaules carrées du début a laissé la place à une bouteille arrondie, moins lourde et aussi moins fragile, symbolisant davantage l’art de vivre et le rayonnement de la Provence. 
Patrick Bruel ambitionne désormais de créer un hôtel spa cinq étoiles dans une maison acquise récemment au centre-ville du « village-monde » de l’Isle-sur-la-Sorgue. Il proposera des soins à base de feuilles d’oliviers, un restaurant bistronomique « avec une grande cave bien sûr, pour proposer une belle offre de vins à boire, toujours en bonne compagnie ». Le lieu, qui ouvrira en 2025, servira sans doute de havre de repos au chanteur entre deux tournées même si celui-ci a dû renoncer à quelques a-priori : « On m’avait dit que les tanins du vin étaient bons pour la voix, je trouvais cette idée plutôt sympa », une idée fermement démentie lors d’un dîner avec Roberto Alagna. « C’est donc juste pour le plaisir et la convivialité » conclut le néo -vigneron. Et si on se donnait rendez-vous dans un an… à L’Isle-sur-la-Sorgue ?

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Maison Braastad : du sang neuf…

Sur les bords du fleuve Charente, une nouvelle cuvée vient de sortir des chais de la maison familiale Braastad. Son petit nom ? Braastad & Gaby Studer pour 1862 flacons seulement. Cette série limitée est à découvrir sur le salon Wine Paris (stand 6 J 195). 

L’expression consacrée est de dire qu’il s’agit du fruit d’une collaboration. Nous reviendrons sur le fruit mais cette collaboration entre la maison jarnacaise et l’artiste suisse Gaby Studer a fait naître un nouveau flacon. Il en ressort un cognac issu d’une sélection parcellaire du domaine : un 100% fins bois, 100% ugni blanc, un assemblage de la décennie des années1980. Cette eau-de-vie charentaise titre à 42,9% et ce lot se décline sur seulement 1862 flacons, en hommage à la date du Salon National des Beaux-Arts que la maison Braastad affectionne particulièrement. Car ce cognac aux notes d’abricot et d’écorces d’orange est renfermé dans une œuvre de l’artiste Gaby Studer intitulée La Source. « Elle illustre la fusion entre l’art et le cognac, explique Edouard Braastad. Le talent distinctif de Gaby Studer et son approche artistique novatrice ont été capturés dans chaque bouteille de cette édition limitée. Son style singulier et ses motifs inspirés se mêlent harmonieusement avec l’univers de nos cognacs ».

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Ventes aux enchères caritatives : Sotheby’s Wine & la Cité du Vin s’unissent

Pour la deuxième fois, du 12 au 26 février, Sotheby’s Wine & la Cité du Vin de Bordeaux s’allient pour proposer une vente caritative en ligne de soixante lots, entre sélection exceptionnelle de vins jamais sortis des chais et expériences œnotouristiques inédites. A vos claviers !  

Une impériale de château Cheval Blanc 2008 et une visite privée avec dégustation et déjeuner exclusif au domaine pour six invités, une caisse Prestige comprenant des vins du Domaine Clarence Dillon, un double magnum de Petrus 1995, un magnum du château d’Yquem 2015 avec une visite privée exclusive et un déjeuner sur place autour des vins de la propriété pour six invités, ou encore un double magnum Orneillaia 1998, une visite privée avec dégustation et un dîner exclusif à la propriété pour six invités… Voici quelques-uns des soixante lots de prestige généreusement offerts par des établissement vinicoles du monde entier, qu’il sera possible d’acquérir lors de la grande vente aux enchères ouverte durant deux semaines sur www.sothebys.com. Ses bénéfices seront reversés à la Fondation pour la culture et les civilisations du vin, pour inlassablement permettre à la Cité du Vin de continuer à « protéger et transmettre le patrimoine culturel du vin » comme elle le fait si bien depuis son ouverture en bord de Garonne en 2016. 

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Ulysse Cazabonne acquiert Lavinia

C’est la rencontre de deux très belles maisons en ces temps de Saint-Valentin. Le négociant Ulysse Cazabonne annonce finaliser l’acquisition de Lavinia qui compte 5 boutiques en France, Espagne et Suisse. 

« Après tout le travail accompli pour faire évoluer le modèle Lavinia, nous sommes heureux et fiers de passer la main à Ulysse Cazabonne ». Ce sont les mots de Matthieu Le Priol, le directeur général aux manettes de ce réseau de caves. Fondée il y a un peu plus de 20 ans par Thierry Servant, Lavinia fut d’abord connue pour son catalogue, sa richesse, la simple visite de l’amateur dans le magasin parisien de l’avenue Victor Hugo prenait des allures de leçon de marketing tant les références sont nombreuses et qualitatives. La France, la Suisse, l’Espagne, le modèle s’est décliné sur 5 boutiques et bars à vins sans manquer au passage la transformation digitale à l’heure du e-commerce. Le voici le fameux modèle économique qui a tapé dans l’œil du négociant margalais. « Conscient d’accompagner sans relâche l’évolution de la distribution des grands vins de Bordeaux et du monde, l’opportunité d’intégrer Lavinia aux activités d’Ulysse Cazabonne m’a paru évidente », souligne François Dugoua, directeur général de la maison. Avec cette acquisition, la presque quinquagénaire maison de négoce girondine rattrape un réseau, une clientèle particulière et élargit son offre. En cela, Charlotte Servant et son mari Matthieu Le Priol ont choisi une réputation. « Nous sommes convaincus que leur expertise permettra de continuer à faire rayonner Lavinia et s’inscrira dans la droite lignée du projet de la famille Servant, explique Matthieu avant d’ajouter : « Au-delà de la cohérence économique et commerciale de cette acquisition, ce sont la proximité des valeurs de nos maisons et notre ADN commun qui donnent toute sa force à ce projet »

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