Saint-Émilion : Château La Gaffelière se retire du classement

Nouveau rebondissement dans le classement 2022 des grands crus de Saint-Émilion, qui doit être dévoilé en septembre : le château La Gaffelière, Premier Grand Cru Classé, annonce son retrait du processus par la voix de son propriétaire, Alexandre de Malet Roquefort.

Il semble écrit que, jusqu’au bout, le classement de Saint-Émilion sera soumis à d’inlassables rebondissements. Après les retraits de Cheval Blanc et Ausone, puis d’Angelus, laissant le seul Château Pavie dans le club des Premiers Grands Crus Classés ‘A’, un autre Premier Grand Cru Classé (faisant partie du groupe que l’on désigne de façon non officielle comme les ‘B’, et dont certains lorgnent désormais légitimement vers la marche du dessus) annonce son retrait du processus de classement, qui doit rendre son verdict avant les vendanges – selon la règle de renouvellement décennal qui est normalement en vigueur. C’est le château La Gaffelière qui se retire de la course, par la voix d’Alexandre de Malet Roquefort, qui préside aux destinées de cette propriété figurant dans sa famille depuis plus de 300 ans et neuf générations.

Alexandre de Malet Roquefort met en cause les critères d’évaluation du classement 2022, tant sur l’approche terroir que dans la dégustation des millésimes, indiquant dans un communiqué ne plus reconnaître “ses valeurs dans les critères d’évaluation des grands terroirs et des grands vins de Saint-Émilion établis par la Commission du Classement. Un premier rapport remet en question le niveau qualitatif d’un terroir plébiscité et distingué par les instances viticoles de l’AOC depuis plus de 65 ans. Le système de notation mis en place pour la dégustation vient, quant à lui contredire toutes les notes obtenues par le Château La Gaffelière depuis plusieurs années par les plus grands professionnels du vin.” Situé en grande partie sur le plateau calcaire et les coteaux de Saint-Émilion, le château La Gaffelière est reconnu Premier Grand Cru Classé depuis l’origine du classement de Saint-Emilion, en 1959.

“1600 ans d’histoire ignorés”

Contacté par “Terre de Vins”, Alexandre de Malet Roquefort détaille cette décision : “sincèrement, nous ne voulions pas quitter ce classement auquel nous étions historiquement attachés – n’oublions pas que mon père a contribué à sa naissance il y a plus de 65 ans. Mais là, nous sommes attaqués. Il y a eu dans l’évaluation de notre dossier, une remise en cause explicite de la qualité de notre terroir, qui pourtant n’a pas changé depuis des milliers d’années et dont la configuration est pratiquement la même, à 60 ares près dédiés à la production de vin blanc, qu’en 2012 pour le dernier classement ! Quant à la dégustation, elle est pleine d’aberrations ! On a été jugé par des amateurs recrutés de façon illisible, qui ont mieux noté un millésime comme 2013 que 2018 ou 2019. C’en est trop.”

La décision de se retirer du classement a été prise en famille : “j’ai bien sûr consulté mes frères et sœurs et nous sommes tombés d’accord sur le fait de ne pas batailler avec des gens qui ignorent 1600 ans d’histoire. Le terroir de La Gaffelière est connu et reconnu depuis l’époque gallo-romaine ! De toute façon, depuis le retrait de nos deux ‘phares’ que sont Ausone et Cheval Blanc du classement, nous étions déjà orphelins. Là, cela a été le coup de trop.” Soulignant que les premiers retours des équipes en charge du classement sont “totalement à contre-courant de la dynamique suivie par La Gaffelière depuis quelques années et des notes attribuées à nos vins”, Alexandre de Malet Roquefort se déclare “persuadé qu’avec ou sans classement, La Gaffelière s’en sortira très bien et continuera d’écrire son histoire.” La suite au prochain épisode ?

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Hors-série Œnotourisme : le retour des beaux jours

Le hors-série Œnotourisme de “Terre de Vins” fait son retour, comme chaque année à l’approche des beaux jours. 400 adresses à découvrir au cœur des vignobles français, dont les lauréats des derniers Trophées de l’Œnotourisme.

Quelques jours après la divulgation du palmarès des derniers Trophées de l’Œnotourisme, organisés par Terre de Vins et Atout France, le traditionnel hors-série fait son arrivée dans les kiosques. Les 100 lauréats des Trophées, et bien sûr les 18 lauréats sacrés le 23 mai dernier, figurent en bonne place dans ce hors-série qui compile pas moins de 400 bonnes adresses au cœur des différents vignobles français : du Languedoc au Jura, de Bordeaux à la Bourgogne, de la Provence à la Loire, de la Champagne à la Corse, de Cognac à la Vallée du Rhône, les lecteurs sont invités à découvrir tous les bons plans récompensés, pour partie, par le jury des Trophées et, pour le reste, par la rédaction de “Terre de Vins”.

Visites, dégustations, hébergements, restauration, balades ludiques, ateliers gourmands, activités pédagogiques ou animations insolites sont au programme, pour embellir votre été. À noter que la sélection se distingue, cette année, entre deux catégorie de “super lauréats”, comme le souligne la rédactrice en chef Sylvie Tonnaire dans son éditorial : les offres exceptionnelles émanant de structures d’ampleur, véritables entreprises où les prestations touristiques constituent une activité à part entière, dotées d’équipes dédiées, et les offres remarquables, proposées par des domaines familiaux. Pas de distinction qualitative entre ces deux types de récompenses, mais bien un indicateur sur la taille des structures qui accueilleront les visiteurs. À vous de jouer !

“Terre de Vins” hors-série Œnotourisme, 156 pages, 7 €.
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Le Japonais Ryo Horiuchi remporte le prix Taittinger

Alors que les huit chefs finalistes se sont affrontés ce matin à l’Institut du Cordon Bleu, le Jury vient de révéler le nom du vainqueur de cette 54ème édition du prix Taittinger. Il s’agit de Ryo Horiuchi qui représentait le Japon. Ce jeune chef travaille pour Alain Ducasse à Tokyo où il a composé la carte du restaurant Esterre. Pour en savoir plus sur l’esprit de ce concours qui tient chaque année en haleine l’ensemble de la profession, nous sommes allés interroger Vitalie Taittinger.

Beaucoup considèrent le prix Taittinger comme l’Everest de la gastronomie, quelle est l’origine de ce concours ?

Ce prix a été créé par mon grand-oncle Claude Taittinger pour rendre hommage à Pierre Taittinger, son père, voici maintenant 55 ans. Mon arrière-grand père a en effet toujours été un fou de gastronomie. Il a vraiment suivi et accompagné tout le courant de la nouvelle cuisine, avec des chefs comme Fernand Point par exemple (le premier à avoir obtenu trois étoiles au Guide Michelin !). Cela faisait partie intégrante de sa vie, il appartenait à cette génération d’hommes d’affaires bons vivants pour qui un bon contrat, c’était d’abord un bon restaurant, si bien qu’il y passait presque tout son temps ! Claude souhaitait aussi préserver le patrimoine culinaire français et ce concours devait servir d’instrument de transmission par lequel la vieille génération, déjà reconnue et qui forme le jury, passait le relai à la nouvelle, l’adoubait en quelque sorte… Cette dimension est aussi présente dans le fait que les participants concourent avec l’aide de commis. Cette année, ce sont les élèves du Cordon Bleu. Au cours de son histoire, ce prix a ainsi contribué à révéler de grands noms, comme Joël Robuchon.

Il y a trois ans, vous avez revu l’esprit de ce challenge…

Ce concours était très axé sur la gastronomie française. Il était d’abord fondé sur l’évaluation technique. On s’est rendu compte que demander de réaliser des grands plats tirés d’Escoffier n’avait plus autant de sens, d’une part parce que lorsque l’on va au restaurant, ce n’est plus forcément ce dont on a envie, mais aussi parce que la gastronomie est devenue mondiale, les chefs voyagent, ils puisent leur inspiration un peu partout, les Japonais cuisinent français, les Français cuisinent japonais. On n’a plus nécessairement envie de faire des sauces, d’avoir des plats avec différentes textures, on a gagné en simplicité. Cela ne signifie pas que cela soit plus facile. Au contraire, il n’existe rien de plus traître que la simplicité parce qu’il est impossible de se réfugier derrière des artifices.

Les jeunes chefs que nous avons aujourd’hui envie de mettre en valeur sont ceux qui sont capables de mettre dans leur gastronomie, leur personnalité, leur culture… Or, précisément, sur ce dernier point, la jeune génération n’est guère accompagnée. Les élèves commencent très jeunes, ils suivent des cursus techniques et l’apport culturel se fait surtout par les différents chefs auprès desquels ils se forment. Ils n’ont pas forcément ce lien avec la littérature, les arts… L’objectif étant de recentrer ce concours sur la cuisine d’auteur, la nouveauté consiste à demander aux participants de réaliser une recette qu’ils ont eux-mêmes créée à partir d’un aliment qui change chaque année et que nous indiquons plusieurs mois à l’avance. Comme le challenge est international, à chaque fois, le jury choisit quelque chose qui rassemble toutes les cultures. La première année, il s’agissait de la Saint-Jacques, un beau symbole, parce qu’elle est l’emblème du pèlerinage et représente justement l’idée de passage. Cette année, le jury a opté pour le bœuf. En révélant aux candidats très tôt le produit sur lequel ils doivent travailler, cela leur donne le temps de se remettre en question, d’être plus imaginatifs. Ils ont aussi le retour que le jury leur fait lorsqu’il vient déguster une première fois leur recette dans leur restaurant après la sélection sur dossier. Le jour de la compétition, on se retrouve ainsi avec des plats très différents les uns des autres, et c’est ce qui nous intéresse.

Pour autant, la dimension technique est toujours présente, parce qu’elle reste un curseur de l’excellence. Elle est l’objet de l’épreuve de la recette imposée qu’ils reçoivent seulement la veille. Il s’agit d’un plat précis, comme un pâté en croûte par exemple, qui ne peut pas être réalisé de 36.000 façons. Simple en apparence, cette recette reste difficile à réaliser si on ne maîtrise pas les bases. On voit d’ailleurs beaucoup de candidats se casser la figure.

Comment est organisé le jury et comment sont évalués les participants ?

Le Jury est scindé en deux. Une partie s’installe dans les cuisines. Elle vérifie que les candidats respectent toutes ces règles invisibles à l’extérieur, mais qui sont fondamentales telles que la propreté ou l’absence de gâchis. Il y a là un engagement économique, environnemental et philosophique. Ce serait trop facile pour un chef de ne prendre que ce qui l’intéresse et de jeter le reste. Ces jurés analysent aussi la capacité des chefs à travailler en équipe avec leurs commis, à partager les tâches, à communiquer, à rester respectueux … Ils ne participent pas à la dégustation pour ne pas influencer l’autre partie du Jury qui se concentre sur la qualité des plats.

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[REPLAY] « Vino Veritas » : œnotourisme, enfin la reprise ?

La nouvelle émission “Vino Veritas” est ce mois-ci consacrée à la reprise du secteur de l’œnotourisme, en particulier en Gironde et en Nouvelle-Aquitaine. Revoyez l’émission en replay.

Après une période de plusieurs mois fortement chahutée par la pandémie de Covid-19, le secteur de l’œnotourisme reprend enfin des couleurs. À l’approche de la saison estivale, et alors que les Trophées de l’Œnotourisme remis par Terre de Vins et Atout France ont récemment été dévoilés, “Vino Veritas” se penche sur les indicateurs de reprise d’un secteur de plus en plus dynamique. Aurélie Loubes, directrice générale du Comité Régional du Tourisme de Nouvelle-Aquitaine, et Jérome Isnardi, directeur général du site Ruedesvignerons.com, sont les invités de Xavier Sota et Mathieu Doumenge.

Voir toutes les émissions “Vino Veritas”.

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Krug donne le la des nouvelles cuvées

La maison de champagne Krug a lancé en avant-première à l’Opéra Garnier de Paris la 170e édition de La Grande Cuvée et la 26e du Krug rosé. Une symphonie parfaite sur la gamme de la fraîcheur et de l’élégance.

Cette 170e édition de La Grande Cuvée est née du rêve de Joseph Krug qui en a eu l’idée en 1843, « comme un chef d’orchestre qui met en musique l’air le plus intéressant de champagne avec chaque année la meilleure qualité possible » rappelle Olivier Krug, l’ambassadeur de la maison qui fait découvrir la cuvée en avant-première et en accords musicaux dans le cadre somptueux de l’opéra Garnier à Paris. Le compositeur Ozark Henry (qui avoue un faible pour le Krug rosé) a mis en notes l’acte de création avec la participation active de la maison Devialet dans la sonorisation.

195 musiciens ont ainsi été mis à contribution pour cette cuvée sous la baguette de la chef de caves Julie Cavil. Ou plutôt 195 vins issus de 12 années différentes, la plus jeune de 2014, la plus vieille de 1998. Quinze vins sont auditionnés chaque jour par Julie Cavil et son équipe de dégustation pour orchestrer la symphonie de l’assemblage issu au final de 72 notes d’audition. Pour cette 170e édition, il est composé de 51 % de pinot noir, 38 % de chardonnay et 11 % de pinot meunier, dosé à 5-6 g/l avec 45 % de vins de réserve dont une bonne partie de 2013 pour rapporter de la structure et de l’intensité. Il a passé environ 7 ans dans les caves rémoises de Krug.

« La base est issue des vendanges de 2014, une année difficile avec une météo contrastée oscillant entre périodes de sécheresse et de pluies, mais surtout une année qui a subi la terrible attaque de la mouche drophilia suzukii qui adore les raisins noirs et qui a fait tourner le meunier au vinaigre, se souvient Olivier Krug. Il y en a donc peu dans cette cuvée comparée aux précédentes éditions mais heureusement les chardonnays étaient superbes ».

Derrière une belle couleur dorée et des bulles vives, la nouvelle édition se révèle florale, toujours en fraîcheur, signature de la maison, en s’épanouissant sur les agrumes, colonne vertébrale de l’assemblage évoluant sur des note de fruits secs (noisettes) et pâtissières (pâte d’amandes), et une finale de limoncello. A déguster avec un turbot à la truffe ou un vieux parmesan, un comté de 18 mois, des huîtres, un cheesecake, une tarte tatin…

Un vrai rosé de gastronomie

Autre nouveauté mis en musique, la 26e édition du Krug Rosé, « le rêve de la cinquième génération », rappelle Olivier Krug qui se souvient que son père Henri n’était guère à l’aise avec l’idée du champagne rosé que réclamait le marché.  « Il ne voulait pas de vulgarité dans l’assemblage et il a fini par travaillé en secret sur la vendange 1976 pour aboutir en 1983 à un grand champagne, un vrai rosé de gastronomie, pensé comme un mille-feuilles aromatique et à boire sur le repas, pas en dessert. Même mon grand-père qui n’aimait pas le rosé l’a trouvé bon ». Sur des petits fruits rouges, des notes de poivre, de cardamome, d’orange sanguine et de pivoine portés par de fines bulles fruitées et une note délicatement fumée, un mariage de 28 vins de base de 7 millésimes, principalement des 2014, le plus ancien de 2005. Un assemblage de 44 % de pinot noir, 30 % de chardonnay et 26 % de pinot meunier, avec 33 % de vins de réserve et 11 % de vin rouge, dosé à 5-6 g/l. A déguster avec un tajine d’agneau à la coriandre, un quasi de veau, un pigeon rôti, une gigue de chevreuil, un canard aux airelles…

Ces deux cuvées seront disponibles cet automne à la vente

www.krug.com

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La passion au cœur de Sommeliers Dating

Quand vignerons et sommeliers se retrouvent le temps d’une journée, c’est une ode à la gastronomie, à la dégustation et aux terroirs. Retour sur cette journée exaltante organisée par Terre de Vins. 

Le rendez-vous était donné au Cercle National des Armées, dans le 8e arrondissement de Paris, pour vivre ce speed dating entre sommeliers et propriétés viticoles avec des rencontres toutes les 20 minutes. Objectif : faire le pont entre le créateur et le vendeur. Le lieu était également doté d’un espace free tasting où de nombreuses cuvées étaient proposées à la dégustation.

Une réunion pour le plus grand plaisir de la profession

« Un événement qui est le bienvenu, note Chunxia Liu, cheffe sommelière du 7 Restaurant à la Cité du vin de Bordeaux, car on n’a pas le temps. Les activités reprennent après un long temps d’arrêt et il y a une pénurie de personnel. » Habituée aux semaines de plus de soixante heures, cette jeune femme brillante a une préférence pour la cuvée Sous Frétilles 1er Cru 2019 du Domaine Olivier Leflaive (Pernand-Vergelesses) dotée de beaucoup de profondeur avec une longueur en bouche sans fin, la Bourgogne dans toute sa splendeur. Un plaisir que partage Serge Dubs, Meilleur Sommelier du Monde qui officie à l’Auberge de l’Ill** qui, pour sa part, ne cache pas son inclination pour le Château Angludet 2014 (Margaux), « il est d’une élégance et d‘une finesse telles que seule l’appellation Margaux sait le faire. Avec des tanins fondus et soyeux et une voluptueuse rondeur en bouche… » Une description qui appelle à la dégustation !

Interlude au Hilton Paris en guise de déjeuner

La soixantaine de vignerons présents sur l’événement ont pu, au cours d’un repas au restaurant du Hilton, partager leurs vins autour d’un menu composé de tomates colorées au balsamique et burrata en entrée, d’une noisette de veau rôti servie avec sa mousseline de pomme de terre et d’un craquelin au chocolat. L’occasion de découvrir ces nombreuses cuvées en provenance de divers vignobles français. La salle, à son comble, a de nouveau applaudi les propos de Rodolphe Wartel, Directeur général de Terre de vins, dans une volonté de soutenir la profession des sommeliers, l’opportunité de présenter les deux partenaires de cette journée : France Boissons, représenté par Marie Durillon, qui proposait à cette occasion un panel de vins plus confidentiels ; et Somm’it, porté par Grégory Castelli, à l’initiative d’un projet digital qui a vocation à simplifier le quotidien des sommeliers (classement des références, inventaire, caisse).

Le marathon des dégustations continue !

Une journée intense, certes, mais pourquoi ne pas continuer sur une si belle lancée ? Les rendez-vous se sont donc poursuivis tout l’après-midi avec l’arrivée de nouveaux venus dont Rodolphe Wartel a salué la présence, entre autres, de Paz Levinson, cheffe sommelière exécutive du Groupe Pic, de Florent Martin, Meilleur Sommelier de France 2021 et chef sommelier à l’Oiseau Blanc** (The Peninsula Paris), ainsi que de Xavier Thuizat, chef sommelier à L’Écrin* (Hôtel de Crillon), actuellement en lice pour le concours du Meilleur Sommelier de France 2022 dont la finale aura lieu en novembre prochain. Un événement que salue particulièrement Florent Martin, « c’est un moment privilégié avec les vignerons, un face à face. On ne peut pas vivre cette intimité sur un salon et là c’est un merveilleux compromis pour nous, pour eux. » Une journée qui, souhaitons-leur, portera ses fruits et offrira de nouvelles belles références sur les cartes des palaces de l’Hexagone.

Photos : JC Gutner

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Primeurs 2021 : le point sur les dernières sorties

Après quelques mises en marché majeures la semaine dernière, la campagne des primeurs 2021 se déroule dans un certain calme depuis quelques jours, permettant à de jolies marques attractives de tirer leur épingle du jeu. Faisons le point.

Château Pédesclaux, 5ème Grand Cru Classé 1855 (Pauillac) : 30,90 € HT (-)
Château Marquis de Terme, 4ème Grand Cru Classé 1855 (Margaux) : 35,50 € HT (-)
Château Haut-Bages Libéral, 5ème Grand Cru Classé 1855 (Pauillac) : 30,80 € HT (-)
Château Haut-Batailley, 5ème Grand Cru Classé 1855 (Pauillac) : 46,20 € HT (+1,5%)
Château d’Armailhac, 4ème Grand Cru Classé 1855 (Margaux) : 38,20 € HT (-)
Château Malescot Saint-Exupéry, 3ème Grand Cru Classé 1855 (Pauillac) : 43,40 € HT (-3,13%)
Château Malartic-Lagravière rouge, Cru Classé de Graves (Pessac-Léognan) : 33,60 € HT (-)
Château Malartic-Lagravière blanc, Cru Classé de Graves (Pessac-Léognan) : 46,20 € HT (+10%)
Château Couhins-Lurton rouge (Pessac-Léognan) : 25,40 € HT (+0,79%)
Château Couhins-Lurton blanc, Cru Classé de Graves (Pessac-Léognan) : 35,30 € HT (+32,71%)
Château La Dominique, Grand Cru Classé (Saint-Émilion) : 42,30 € HT (-)
Château Laroque, Grand Cru Classé (Saint-Émilion) : 23,45 € HT (+6,59%)
Château Berliquet, Grand Cru Classé (Saint-Émilion) : 45 € HT (+7%)
Château Fonroque, Grand Cru Classé (Saint-Émilion) : 30 € HT (-)
Château de Pressac, Grand Cru Classé (Saint-Émilion) : 24,92 € HT (-)
Clos des Jacobins, Grand Cru Classé (Saint-Émilion) : 21 € HT (-)
Château Mazeyres (Pomerol) : 26 € HT (+4%)
Château La Croix de Gay (Pomerol) : 27,30 € HT (-7,14%)
Château Nenin (Pomerol) : 56 € HT (-2,44%)
Clos du Marquis (Saint-Julien) : 49 € HT (+12,64%)
Château Monbrison (Margaux) : 22,50 € HT (+4,65%)
Château Montlandrie (Castillon-Côtes-de-Bordeaux) : 17,50 € HT
Château Grand Village (Bordeaux Supérieur) : 15,50 € HT

Le n°77 de Terre de Vins “spécial Primeurs” est depuis le 18 mai 2022 dans les kiosques.

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WineChain, la plateforme NFT dédiée aux grands vins du monde

Lancée notamment par l’ex-responsable e-commerce d’Amazon Europe, WineChain est une nouvelle plateforme indépendante de NFT exclusivement dédiée aux grands vins du monde. Une initiative qui confirme les porosités de plus en plus importantes entre le monde du vin et le Web3.

Petit à petit, le monde du vin se convertit aux arcanes de la blockchain, des NFT et du Web3. Ces termes barbares sont énigmatiques pour vous ? C’est normal, mais cela ne devrait pas durer. La révolution technologique qui est en marche autour des cryptomonnaies, des chaînes de blocs, du métavers et des “jetons non fongibles” a déjà fortement imprégné l’univers des marques de luxe comme celui des créations artistiques : l’idée étant de dématérialiser une valeur pour lui donner une vie “virtuelle” en complément ou en remplacement de sa réalité physique, pour la sécuriser, lui donner davantage de traçabilité, mais aussi contrôler d’un bout à l’autre de la chaîne sa circulation, ses échanges, ses flux de spéculation. Si les grandes marques de luxe, toujours soucieuses d’être au plus près de leurs clients, se sont rapidement engouffrées dans ces technologies (LVMH a ainsi lancé, l’année dernière, la plateforme Aura avec Prada et Cartier), l’univers du vin s’est jusqu’ici montré globalement prudent sur le sujet. Aujourd’hui, Xavier Garambois, ex patron d’Amazon Europe, s’associe avec Guillaume Jourdan, directeur général de l’agence VitaBella à Paris et Nicolas Mendiharat, directeur général de Palate Club à San Francisco, pour créer WineChain, une plateforme de NFT qui ambitionne de “connecter les grands domaines aux nouvelles générations de passionnés de vin à travers le monde“.

Sécurité et trançabilité

Xavier Garambois, fort de près de vingt ans d’expérience chez Amazon et notamment neuf ans à la tête du e-commerce chez Amazon Europe, mais aussi fin connaisseur du monde du vin puisqu’il avait participé à la création du site Wineandco, détaille l’origine du projet : “nous sommes d’abord partis d’un constat, celui que le marché des grands vins internationaux est en déséquilibre, entre une demande sans cesse grandissante et une offre qui ne suit pas. Ce marché devient donc un marché de luxe, qui doit composer avec la rareté. Or, les grandes marques de luxe ont un rapport très marqué avec leurs consommateurs, et une volonté aiguë de contrôler leur distribution – ce que, finalement, les grands vins n’arrivent pas à faire. D’où l’idée d’une marketplace qui permettrait à ces grands domaines de re-créer du lien avec leurs clients.”

Concrètement, comment s’applique le principe des NFT (ces fameux jetons non fongibles) et de la blockchain aux grands vins du monde ? “Associer un vin à un NFT, c’est la garantie pour le domaine de pouvoir suivre sa vie de A à Z, même s’il est revendu un nombre incalculable de fois. Le producteur est ainsi au contact de ses clients de façon ininterrompue et a accès à une impressionnante chaîne de données, avec ce que cela implique comme possibilités d’exploitation – fidélisation, événementiel… Cela permet aussi aux domaines de contrôler les royalties sur la spéculation autour de leurs vins, ce qui n’est pratiquement pas le cas aujourd’hui. Voire, si un domaine ne souhaite pas que son vin devienne trop spéculatif, d’imposer des royalties extrêmement élevées : chacun peut conduire sa stratégie“, détaille Xavier Garambois. “L’autre point fort de WineChain est de construire une structure logistique qui gèrera le stockage et la distribution physique des vins. Les caisses resteront donc en un seul lieu jusqu’à ce que le NFT soit, un jour, échangé contre leur contrepartie physique. C’est une garantie de traçabilité mais surtout de qualité de conservation des vins, qui n’auront pas fait dix fois le tour du monde“, poursuit-il.

La plateforme WineChain, qui a déjà levé plus d’un million d’euros, sera ouverte au dernier trimestre de l’année 2022. Le temps de réunir un important éventail de producteurs français, italiens, espagnols et allemands qui ont déjà manifesté leur intérêt pour cette technologie. La famille Perrin, du château de Beaucastel à Châteauneuf-du-Pape, est déjà partie prenante dans cet ambitieux projet qui arrive à un moment opportun : le monde du vin et des spiritueux frémit de plus en plus devant toutes les possibilités offertes par les NFT. Des initiatives étrangères comme WiV ou Clubdvin ont déjà vu le jour, et il est important que des opérateurs français occupent rapidement le terrain sur cet univers très concurrentiel, comme le souligne Xavier Garambois. Après quelques coups d’éclat comme le partenariat entre Dom Pérignon et Lady Gaga il y a quelques mois, les grandes marques se structurent et veulent aller vite.

Une voie d’avenir pour les grands crus

À Bordeaux, les opérateurs traditionnels sentent aussi le mouvement s’accélérer. C’est ainsi que la maison Bouey a annoncé il y a quelques jours lancer la commercialisation de plusieurs grands crus en primeurs sous format NFT : “Après avoir lancé les premiers NFT pour des Grands Crus Classés Bordelais lors du dernier salon WineParis, la Maison innove à nouveau en permettant au grand public de vivre en direct la campagne primeurs 2022 en format NFT. En partenariat avec une quinzaine de Grands Crus Classés de Bordeaux, elle lance une collection de NFT permettant d’acquérir une future caisse de 6 bouteilles de ces derniers. Parmi les premiers châteaux à rejoindre l’aventure, on trouve le Château La Tour Carnet, le Château Dauzac, le Château Cantemerle, le Château Pape Clément, le Château Gruaud Larose, le Château Lagrange, le Château Peby Faugères ou encore, le Château Lafaurie Peyraguey“, détaille le communiqué de la maison de négoce. Son vice-président Jacques Bouey, très enthousiaste face aux perspectives de cette technologie, nous détaille : “la technologie des NFT, c’est une nouvelle façon de faire notre métier, c’est une commercialisation plus rapide, efficace et transparente, sans les aléas liés aux transports et au stockage des caisses de vin aux quatre coins de la planète, avec une authentification et une traçabilité accrues, des possibilités de géolocalisation… C’est une voie d’avenir pour les grands crus et les vins haut de gamme. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements mais il est primordial d’occuper le terrain dès à présent.”

C’est dans la même logique que Laurent David, Président de La WineTech et propriétaire du château Edmus à Saint-Emilion, a récemment mis en vente, en partenariat avec iDealwine, 10 magnums de sa cuvée “Phi” 2021 en primeurs, sous forme de NFT. Des magnums uniques, bénéficiant chacun d’une étiquette signée par un tatoueur-grapheur. La vente a obtenu un succès surprenant, avec plus de 22 000 euros récoltés ! Dix autres magnums seront mis en vente en septembre sur la plateforme OpenSea. “Nous avons nous-même été surpris par le succès de cette opération“, s’enthousiasme Laurent David qui a pourtant une sacrée expérience de la tech, puisqu’il a été cadre dirigeant chez Apple pendant de nombreuses années (portrait à lire prochainement dans “Terre de Vins”). “Je pense que la rareté du produit, son côté exclusif, le profil rare du produit, 100% Cabernet franc en biodynamie, vinifié en œuf et sans sulfites ajoutés, tout comme la dimension artistique ont contribué à l’attractivité pour les collectionneurs. Par ailleurs, cela sécurise l’acheteur, qui sait que les vins sont stockés pour cinq ans chez iDealwine mais qui peut échanger son NFT dès qu’il le souhaite. L’engouement pour cette technologie est réel, à tel point que nous envisageons de créer une ‘chaire NFT’ au sein de la WineTech.”

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[Provence] La nouvelle page Œnotourisme de Blacailloux

Blacailloux n’en finit pas de s’agrandir et de rénover. Le domaine de la famille Chamoin a par ailleurs étoffé l’équipe en recrutant Stephan Dupont pour chapeauter l’œnotourisme aux côtés du directeur Antoine Pirié.

Blacailloux qui avait racheté ces dernières années les domaines de La Julienne de l’autre côté de la route, La Martine et Les Vallons de Fontfresque de l’autre côté de la colline poursuit sa restructuration et étoffe son offre œnotouristique. La Bergerie d’Aquino a rejoint le portefeuille de la famille Chamoin juste en termes d’actionnariat. Après plus de deux ans de chantier ayant mobilisé près d’une trentaine d’entreprises locales, les travaux de grande envergure viennent de se terminer à la Julienne désormais dotée d’une nouvelle cave ultra-moderne que l’on peut apercevoir derrière une grande baie vitrée en montant l’escalier. Elle est enserrée sur trois niveaux par des espaces polyvalents, modulables et insonorisés tout en pierre, bois et fer forgé. Sur le toit-terrasse de plus de 400 m2, une vue panoramique sur le Mont Aurélien, la Sainte Baume et la chapelle Saint-Jean. De quoi accueillir jusqu’à 1200 personnes pour un cocktail et 500 personnes assises. De l’autre côté de la cour, une bastide a été entièrement restaurée et repensée en gîte à louer par un seul client avec une vingtaine de chambres, une grande terrasse sous la tonnelle, cuisine et piscine, « ce qui va permettre de développer des événementiels professionnels ou familiaux avec la possibilité de réserver un chef sur place » complète Stephan Dufour. Un petit bastidon à l’entrée du domaine, au milieu du vignoble avec un jardin sec, a également été restauré pour deux personnes. 25 ruches, bientôt une cinquantaine, y prennent déjà leur quartier d’hiver. « L’idée est de faire découvrir une Provence verte plus secrète et authentique ». Le prochain week-end “Rendez-vous aux Jardins” du 3 au 5 juin sera l’occasion d’ouvrir les lieux au grand public sur le thème du réchauffement climatique.

Plus de blancs et de rouges

Blacailloux représente désormais une centaine de vignes en production, certifiées bio et labellisées HVE sur un total de 500 hectares peuplés de chênes blancs, verts, d’oliviers, pins d’Alep, genévriers… Le vignoble des Vallons de Fontfresque d’abord vinifié séparément en 2019 a définitivement fusionné avec celui de Blacailloux pour la vendange 2021 afin de profiter des belles syrahs et des grenaches qui devraient bientôt bénéficier d’ici 2024 d’une nouvelle cuverie haut de gamme, précise Antoine Pirié. Les raisins de La Martine dont les installations étaient obsolètes sont déjà vinifiés dans la nouvelle cave de La Julienne, le vignoble étant en cours de restructuration. « Il était plutôt abandonné avec beaucoup de manquants ; depuis le décès de son précédent propriétaire ; nous allons y replanter du rolle, car nous en produisons actuellement 20 %, mais nous sommes toujours à court; nous avons besoin de surfaces supplémentaires d’autant que ce terroir à l’acidité naturelle et à 350 m d’altitude est magnifique pour les rolles ». Des moyens ont été investis en Recherche et Développement pour des vinifications dans différents contenants, œufs bétons, tronconiques, barriques en céramique… et pour étudier un autre cépage blanc plus résistant au réchauffement climatique, le floréal aujourd’hui planté sur 1,5 hectare. Les recherches sont suivies par le cabinet de l’œnologue conseil Gilles Baude (Provence Œnologie). Il suit le domaine depuis sa reprise par Bruno Chamoin et s’est octroyé depuis l’an dernier les services d’un brillant ingénieur agronome, Julien Millo, pour faire progresser le suivi parcellaire du vignoble, baisser les rendements des hauts de gamme, identifier les meilleures parcelles de rouges… « Le rêve de Blacailloux serait d’abaisser la production de rosés à moins de 50 % – elle est aujourd’hui à 65, pour augmenter les rouges, notamment à base de grenache, et surtout les blancs », conclut Antoine Pirié.

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