Les viticulteurs du cognaçais suivent le mouvement 

La colère gronde à tous les coins de l’Hexagone. Le ras bol n’épargne pas les agriculteurs de la Charente-Maritime. Kévin Dumont, Secrétaire Général de la section Jeunes Agriculteurs du département, annonce de nouvelles actions. 

Vous êtes naturellement solidaires du mouvement national mais avec quel discours ?
Cette solidarité est positive, le message est bon, tout le monde comprendra que ça va mal, que le coupe est pleine.  

Sur votre territoire, des actions ont été violentes, notamment auprès des locaux de la MSA de Saintes, quel est votre message quant à l’expression de la colère ? 
On essaye de tempérer les choses mais la colère est telle que c’est compliqué de calmer les ardeurs. On assumera jusqu’au bout les actes qui ont été faits, il n’y aura pas de problèmes à ce niveau-là. 

Mais quelles sont vos revendications ?
En Charente-Maritime, elles reposent déjà et surtout sur la dignité de l’agriculture. On se fait constamment taper sur les doigts par les riverains. Il n’y a pas une journée où il ne se passe pas quelque chose dans le département. On se fait critiquer parce qu’on fait de la poussière avec le tracteur, on travaille le soir ça ne va pas, les traitements, les moissons, le bruit, les lumières, l’autre jour nous avons travaillé sur le gel, de fait en pleine nuit, et bien des gens se sont manifestés pour se plaindre. Et puis les revenus ne sont pas là, les charges augmentent toujours plus, les prix sont au plus bas, c’est dur pour tout le monde. 

Une partie des agriculteurs du département cultive de la vigne pour l’élaboration du cognac, malgré la crise, on sort de 15 à 20 ans d’une très belle conjoncture, comment s’organisent les viticulteurs face à la colère ?  
Les viticulteurs du cognaçais suivent le mouvement. Ils nous rejoignent. C’est sûr que les éleveurs sont davantage dans la panade que les viticulteurs. Mais ils sont complètement solidaires. 

Quelles sont vos prochaines actions ?
Lundi soir nous avons fait une action symbolique vue du ciel avec un message réalisé par des tracteurs. Toute la semaine, des opérations escargots sont prévues un peu partout. Et on prévoit quelque chose sur Saint-Jean-d’Angély…

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Famille d’Exéa, premier domaine labellisé Planet-Score

Le domaine audois Famille Exéa (Millésime Bio Stand A4-1725) est le premier domaine viticole à avoir décroché le nouveau label Planet-Score qui mesure l’engagement environnemental dans l’agro-alimentaire. 

Créé il y a deux ans à l’initiative de scientifiques et d’associations, Planet-Score se veut un référentiel complet permettant de synthétiser l’ensemble des démarches d’un domaine ou d’une marque en matière de démarches environnementales. L’objectif est d’offrir une meilleure traçabilité et une transparence des produits pour les consommateurs. « Les études ont démontré qu’ils se préoccupent surtout des usage de pesticides, de l’impact sur la nature, sur le climat, du bien-être animal, explique Sabine Bonnot de Planet-Score. Nous demandons donc aux entreprises volontaires de nous fournir en toute confidentialité leurs données pour évaluer leur trajectoire, établir une échelle à trois facteurs (pesticides, biodiversité et climat) estimé sur cinq niveaux de vert à rouge avec un score général ». 300 marques se sont déjà lancées dans la démarche qui ne fait que commencer dans la filière vins et spiritueux. Une quinzaine d’entreprises en phase d’évaluation ont commencé à jouer le jeu de la transparence avec Planet-Score qui va leur « restituer leurs trajectoires avec de la nuance sans tabou ni greenwashing et leur fournir des repères et des recommandations pour mettre en place des améliorations ». 

Une traçabilité de la vigne au verre
Famille d’Exéa est à la tête de 240 hectares de vignes sur quatre domaines (Châteaux de Sérame, d’Argens, Tour de Montrabech et Abbatiale de Leingoust) produisant le long du canal du Midi des vins bios en AOP Minervois, Corbières et en IGP Pays d’Oc. C’est le premier producteur à afficher le nouveau label sur ses bouteilles de vins bios Château Tour de Montrabech. Il a fourni des données telles que la taille du vignoble, des parcelles, le pourcentage de haies, de murets, l’itinéraire technique de fertilisation, d’irrigation, de phytosanitaires, la couverture des sols… « Quand les données sont certifiés par d’autres organismes comme Ecocert pour le bio, Demeter pour la biodynamie, HVE, nous nous en servons car il est inutile de doublonner, précise Sabine Bonnot. Nous utilisons les vertus de chaque label pour dégager des marges de progrès. On retranscrit ensuite les informations dans un référentiel avec des nuances selon le secteur d’activité, la région pour obtenir une grille de lecture simple et claire de la vigne au verre». Exéa s’est donc vu attribuer un B global, A pour les pesticides (les vignes sont certifiées Demeter) et le climat, un B+ pour la biodiversité. « Nous avons planté depuis 2021 5000 arbres et arbustes par an mais ils sont encore petits, détaille Anne Besse, présidente de Famille Exéa. Nous prévoyons de poursuivre les plantations d’espèces endémiques et nous allons réfléchir à réduire la taille de nos parcelles notamment en replantant des arbres de toutes tailles dans les parcelles existantes. Nous étudions également la possibilité de semer des céréales africaines moins gourmandes en eau dans nos champs, de planter de nouvelles haies pour les chauve-souris… » Sans compter les autres productions du domaine (oliviers, amandiers, ruches, potager en permaculture). 

La famille d’Exéa s’est également attachée à réduire l’empreinte de ses packagings avec l’utilisation de papier recyclé sans aluminium ni dorure pour ses étiquettes, de cartons recyclés, de bouteilles légères de moins de 500 g, en supprimant les capsules. Elle travaille également à une meilleure gestion de l’eau en cave. Autant d’actions qui ne peuvent qu’améliorer le Planet-score. Le prix par référence est calculé selon la taille et le chiffre d’affaires de l’entreprise  (à partir de 3€ par an jusque’à quelques milliers pour des entreprises comme Nestlé ou Carrefour). Le label obtenu peut être affiché sur les bouteilles et les fiches techniques envoyées aux acheteurs. « Je suis convaincu que la traçabilité va dans le sens de l’histoire et nous voulons aller encore plus loin dans l’économie circulaire, le développement durable  et la préservation de l’environnement » conclut Anne Besse.

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Un ambassadeur du Muscadet pour l’anniversaire de la Folle Journée de Nantes

Top départ aujourd’hui, du festival de musique La Folle Journée de Nantes qui célèbre cette année son 25è anniversaire. L’occasion de mettre un accent supplémentaire sur son partenaire le vignoble de Muscadet et la cuvée du festival qui l’accompagne, le Château de Cassemichère 2020. 

Pour cette édition exceptionnelle, le thème choisi n’est pas Mozart, la danse ou le piano, mais les origines de la musique. Il met en lumière les traditions musicales qui ont nourri l’inspiration des compositeurs au fil des siècles et dans tous les pays du monde. Depuis l’origine du festival, il y a une autre tradition qui est bien respectée, celle de s’accompagner d’une cuvée officielle de Muscadet, le vin de Nantes, qui incarne le partenariat avec le vignoble pendant toute la durée du festival. 

Le Muscadet du festival
Après la dégustation du 30 novembre 2023 organisée au château de la Frémoire à Vertou, siège de la Fédération des Vins de Nantes, c’est le Muscadet Sèvre et Maine 2020 cuvée 1601 du Château de la Cassemichère qui a triomphé sur la vingtaine d’échantillons en compétition. Le domaine iconique du Muscadet situé à La Chapelle-Heulin, au sud-est de Nantes, a présenté un muscadet issu d’un élevage prolongé sur lie de 18 mois et d’un léger passage en barriques de chêne. Le vin allie à la fois fraîcheur et rondeur avec une bouche légère et savoureuse, suivie d’une très belle persistance gourmande. 

©I. Bachelard

Le château de la Cassemichère, berceau du Muscadet
Le vigneron Philippe Ganichaud viendra présenter le lundi 29 janvier cette cuvée lors de l’inauguration de cet original festival de musique classique, qui fête son anniversaire à la Cité des Congrès de Nantes. Comme un clin d’œil au thème « origine » de La Folle Journée, le château de la Cassemichère se revendique comme le site originel du Muscadet. Sa cuvée 1601 fait référence à l’année d’origine du château.

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Le ministre de l’Agriculture annonce 80 millions d’euros d’aides pour les viticulteurs

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a annoncé mercredi que le gouvernement mettait sur la table 80 millions d’euros supplémentaires pour soutenir « l’ensemble des régions viticoles qui sont en crise« .

En pleine crise agricole, le ministre a expliqué sur Sud Radio que l’Etat prendrait en charge « les intérêts d’emprunt sur l’année 2024 » pour soulager la trésorerie des vignerons en difficulté. L’enveloppe de 80 millions d’euros doit permettre « de couvrir les aléas qu’ont rencontrés un certain nombre de régions (…) ça couvre l’ensemble des régions viticoles qui sont en crise, évidemment« , a expliqué le ministre. Il a notamment évoqué la prise en charge des pertes de production liées à la maladie du mildiou, qui a particulièrement sévi dans le Bordelais en 2023. Les viticulteurs reprochaient aux assureurs de ne pas prendre en charge ce genre d’aléas. Le gouvernement s’était par ailleurs dit à l’automne prêt à financer une campagne d’arrachage temporaire de vignes pour résorber la surproduction le temps que la consommation reparte. Marc Fesneau a indiqué que le financement de cette campagne pourrait s’élever à 150 millions d’euros destinés à subventionner les viticulteurs qui arrachent leurs vignes. Cette mesure sera soumise à l’aval de la Commission européenne. Cela pourrait concerner « jusqu’à 100.000 hectares » (sur près de 800.000 hectares de vignes en 2020), selon lui. Mardi, lors de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre avait indiqué que le « fonds d’urgence » promis aux viticulteurs serait débloqué « avant la fin de la semaine« .

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Château Petit Val : déplacer des montagnes

Dix ans après son rachat par Olivia et Jean-Louis Alloin, cette propriété s’est façonnée une place à part, n’hésitant pas à faire bouger les lignes attendues d’un Saint-Émilion Grand Cru grâce à l’infatigable énergie de son directeur David Liorit. Et ce n’est que le début.

C’est un trio bouillonnant, passionné, qui met autant d’enthousiasme dans ses échanges « familiaux » que dans la façon dont il invente, depuis dix ans, une histoire singulière sur la rive droite du vignoble bordelais. Dix ans, c’est le temps qu’il a fallu pour amener « à l’âge de la maturité » ce château Petit Val qui passe tranquillement du statut de « trublion de Saint-Émilion » à celui de prétendant sérieux au classement pour l’édition 2032. Dix ans de travail, d’efforts et surtout d’audace de la part d’Olivia Alloin, Jean-Louis Alloin et David Liorit.

De 6 à 18 hectares à dix ans
Tout commence donc en 2014 lorsque Olivia et Jean-Louis ont un coup de cœur pour cette petite propriété d’alors 6 hectares, située au nord de Saint-Émilion, dans un vallon – d’où son nom. Olivia a des racines alsaciennes, Jean-Louis des racines beaujolaises ; ils sont tous deux passionnés de la terre (ils possèdent aussi un élevage bovin dans l’Allier) et de la vigne. C’est sur cette appellation libournaise chère à leur cœur qu’ils jettent leur dévolu, après avoir mandaté David Liorit, rencontré sur un autre projet, pour leur dénicher « la » pépite. Ce dernier, qui a fait ses classes au côté de Stéphane Derenoncourt et a conduit un vignoble à Cahors, est un technicien du vin qui ne manque ni d’idées, ni d’énergie pour les réaliser. Entre David et les Alloin, l’alchimie prend : ensemble, ils vont s’employer à faire grandir la propriété, en surface, en qualité de production et en notoriété. Côté foncier, les sols argilo-sableux originels sont complétés en 2015 de parcelles argilo-calcaires à Saint-Laurent-des-Combes, puis tout récemment de 2 hectares sur le plateau calcaire de Saint-Émilion, sans oublier quelques acquisitions du côté de Castillon – portant la superficie totale à 18 hectares aujourd’hui, et une jolie palette de terroirs complémentaires. Côté vin et notoriété, une longue séquence de travaux est entamée en 2017 pour moderniser et améliorer le cuvier, afin de répondre aux exigences qualitatives mises en place par David Liorit. Ces travaux s’étendent à un deuxième chai d’élevage, une grande salle polyvalente (autrefois dédiée au stockage) et un espace boutique / réceptif tout récemment inauguré, avec salons privatisables et grand éventail de millésimes proposés à la vente. Cette saison verra le lancement d’une nouvelle offre de visites, pour développer l’activité œnotouristique.

Une gamme audacieuse
La gamme, elle, s’est considérablement étoffée au fil des années, s’articulant sur des « classiques » et s’élargissant à quelques étiquettes audacieuses. La force de Petit Val est de ne rien s’interdire, une force d’autant plus mesurable que la propriété gère elle-même la totalité de sa commercialisation : elle est donc au contact de son marché, de ses clients directs, elle entend leurs attentes et observe leurs goûts. Privilégiant, pour son saint-émilion-grand-cru, la mise en vente de millésimes prêts à boire, Château Petit Val a encore en stock des 2014, 2015, 2016… et vient juste de mettre en vente son 2018. Autour de la cuvée « classique », on trouve donc une cuvée « premium », Muse du Val, un rosé, un blanc 100% riesling (clin d’œil aux origines alsaciennes d’Olivia Alloin), un rouge 100% cabernet franc élevé en amphores et sans sulfites ajoutés, et le petit dernier de la famille, un 100% malbec qui permet à David Liorit de renouer avec ses années cadurciennes. Il ne fait pas de doute que cette famille est d’ailleurs appelée à s’agrandir encore – il se murmure que quelques plants soigneusement sélectionnés de syrah, grenache et mourvèdre seraient en passe de trouver refuge à Saint-Émilion… Puisqu’on vous dit qu’au château Petit Val, on ne s’interdit rien ! C’est sans doute cela, la clé du succès.

La dégustation
ROSE DU VAL 2023
Bordeaux rosé
15 €
50% merlot 50% cabernet franc, pressurage direct. Couleur rose intense. Nez de violette, rose, guimauve, cerise confite, agrumes, berlingot, touche amylique. Bouche encore sur un côté perlant (la mise en bouteille date de mi-décembre, qui s’estompe vite. Joli équilibre entre la gourmandise et le caractère acidulé, une aromatique flatteuse sur le petit fruit rouge. C’est un rosé plutôt taillé pour la table, doté d’une jolie mâche et tenu par une belle acidité.

ORFÈVRE DU VAL 2020
Vin de France
69 €
Une curiosité, et aussi une rareté (1700 bouteilles environ) ! Un blanc 100% riesling – 30 ares plantés en échalas, travaillés au cheval, sur sols calcaires et sablo-argileux. Élevage mixte entre barrique, œuf mêlant bois et inox, wineglobes… On a la signature variétale du cépage avec une note d’hydrocarbure, une très légère note oxydative, poire et citron confit. Bouche tendue mais charnue, avec une pointe de sucrosité (environ 5 g de résiduel), on retrouve le côté citron confit, on a une note presque orientale et muscatée (eau de fleur d’oranger, eau de rose).

MARGO « Cuvée de cœur » 2021
Saint-Emilion
26,40
100% cabernet franc, 100% amphores (6-7 mois d’élevage), pas de sulfites ajoutés. Un peu de réduction au premier nez. À l’aération il se départit de son côté réduit, il garde du fruit noir, une touche chocolatée. La bouche est campée sur le profil à la fois mûr, juteux et légèrement rustique du cabernet franc. Il assume son grip dans les tannins, le profil côtelé, une aromatique qui convoque la ronce, la baie sauvage, le tour de poivre vert. La fraicheur de menthe sauvage en finale lui va bien ! Une cuvée de 800 bouteilles environ, dont les ventes sont reversées à une association caritative.

CHÂTEAU PETIT VAL 2018
Saint-Emilion Grand Cru
36,90 €
70% merlot 30% cabernet franc. Sur l’évolution connue du millésime 2018, on découvre un nez de fruit noir bien mûr, aux nuances de jus de viande, pruneau, légère touche cendrée. On discerne une fleur mauve sénescente, du bois noble, de l’orange sanguine, de la confiture de cerise noire. Une certaine concentration de fruit se devine. Bouche droite, nette, une matière pleine et affutée, plus monolithique que sphérique, avec des tannins sculptés, une bonne longueur, une finale réglissée conclue par une légère note grillée et torréfiée.

MUSE DU VAL 2018
Saint-Emilion Grand Cru
85 €
50% merlot 50% cabernet franc, sélectionnés sur des coteaux argilo-calcaires et sur la dalle calcaire, des rendements 35 hl/ha. Vinification intégrale dans une barrique debout à fond ouvert, en camion frigorifié. Petite production. Nez plongeant, encre de Chine, densité réglissée, fleur capiteuse, musc, crème de mûre. La bouche est d’une définition précise, juteuse, vibrante, sertie de tannins juteux et pressants. La longueur est savoureuse, on a de la structure et de la persistance, une matière texturée, une bonne maîtrise de l’alcool. C’est un vin à la fois riche, plein et fin.

VALENTINA 2020
Saint-Emilion Grand Cru
28 €
« Valentina », un nom trouvé en hommage à la fille de David Liorit. C’est un 100% malbec (clin d’œil à la période de David à la tête du Mas des Etoiles à Cahors), surgreffé à la place du petit verdot sur une parcelle de 50 ares, sol sablo-argileux. Vinification intégrale, début d’élevage en jarres, puis élevage 24 mois en fûts d’un vin (Muse du Val). Après des essais en 2018 et 2019, 2020 est le premier millésime vraiment concluant sur cette cuvée. Nez de violette, fruit noir un peu sauvage, touche de pierre chaude, la palette se déploie en chocolat au lait sur coulis de cerise, note de cuir… Bouche crémeuse, ample mais aérienne, belle matière digeste et fine, on a de l’épice, de la gourmandise, un petit coup de griffe dans le tannin, c’est bien ajusté, avec une dimension savoureuse, légèrement entêtante en finale.

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Les domaines regardent du côté de la consigne 

Plusieurs membres de France Consigne étaient présents sur le salon Millésime Bio afin de renseigner les vigneronnes et vignerons sur le réemploi des bouteilles. Le système suscite de plus en plus d’envie. 

Comment on fait ? C’est la question que posent beaucoup de vigneronnes et de vignerons, comme Sébastien Bordenave-Coustarret au salon Millésime Bio qui se tient jusqu’à ce soir à Montpellier. Le vigneron du Jurançon est venu jusqu’au stand de France Consigne, pour savoir s’il peut adopter ce geste pour son domaine.

D’autres, comme Pierre Fabre, ont déjà franchi le pas. Il fait partie des précurseurs pour Consign Up, coopérative basée à Toulouse vers laquelle peuvent se tourner les domaines des appellations du Sud Ouest. “J’ai démarré en 2020. Cela fait un moment que cela m’attirait. Je trouvais notamment aberrant de dire que refondre des bouteilles recyclées était plus écolo que de les réutiliser”, insiste le vigneron basé sur l’appellation Gaillac dans le Tarn. Depuis qu’il a adopté la consigne, Pierre Fabre assure que rien n’a changé dans ses habitudes. “J’ai conservé les mêmes modes de distribution. Je précise juste aux clients qu’ils peuvent ramener les bouteilles à des points de collecte consultables sur le site France Consigne”. Pierre Fabre ne voit dans ce système que des avantages : “Cela nous ouvre des portes vers des clients qui recherchent ça. Et pour la même qualité de bouteille, c’est-à-dire des bouteilles de bonne qualité, cela coûte 20 à 25% moins cher que des neuves.” Le domaine Gayrard de Pierre Fabre ne s’approvisionne cependant pas uniquement en bouteilles consignées. “Il n’y a pas assez d’acteurs sur le marché pour avoir suffisamment de bouteilles dans le circuit”, prévient-il. Cependant, cela pourrait changer. “Nous sommes de plus en plus contactés par des domaines viticoles qui veulent se renseigner sur la façon de développer la consigne”, confie Jodie Martin, responsable développement filière pour Consign Up. Bien souvent, les viticultrices et viticulteurs redoutent un procédé trop compliqué, ajoute une tâche dans leur quotidien déjà bien chargé. “Ils n’ont pas le temps de collecter ou de laver, précise encore Jodie Martin. Notre rôle c’est de les rassurer, et de leur dire : on est là pour ça.” 

©E. Centis

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100 ans de biodynamie à Millésime Bio

Pile-poil un siècle après le cours aux agriculteurs de Rudolf Steiner, la biodynamie connaît toujours une croissance du nombre de producteurs certifiés. Demeter et Biodyvin, les deux labels indépendants qui régissent la pratique, sont présents en force à Millésime Bio, avec plus des 200 domaines exposants.

1924-2024, bref retour historique
Il y a 100 ans en Pologne, Rudolf Steiner, philosophe autrichien du XIXème siècle, donnait son fameux cours aux agriculteurs. Une série de 8 conférences à destination des paysans qui subissaient déjà les effets de l’industrialisation de l’agriculture. Bien que les origines de la pratique reviennent toujours au célèbre fondateur de l’anthroposophie, le mot biodynamie et ses procédés actuels ne sont pas de lui, c’est le résultat des travaux de centaines de femmes et d’hommes au cours du XXème siècle. Notons par exemple ceux d’Alex Podolinsky sur les préparations dans les grands espaces australiens ou l’invention du calendrier des semis par Maria Thun dans les années 60. Dans les années 1970, le vigneron François Bouchet expérimente les pratiques dans les vignes, c’est le début de l’aventure dans le vignoble !

L’organisation Demeter est fondée au début des années 30 et arrive en France en 1979 sous forme associative, le syndicat biodyvin est quant à lui créé en 1995. Près de 800 domaines sont certifiés ou en conversion en ce début d’année 2024.

Des cahiers des charges parmi les plus exigeants du marché
Souvent critiquée pour ses préparations sous influence du cosmos, on oublie de préciser que la biodynamie est avant tout une pratique bio reconnue par l’État français en 1982, soit trois ans avant le tout premier cahier des charges officielles d’une agriculture biologique certifiée. Demeter et Biodyvin sont deux organisations qui s’appuient sur le cahier des charges bio, en y ajoutant pléthore de règles strictes qui évoluent au fil des années.

Biodyvin prône le moins d’interventionnisme pour ses domaines, à la fois à la vigne qu’au chai” nous confie Justine Saurel du domaine Montirius (Hall B2 | Stand 434). Avant d’ajouter “Rien n’étant interdit dans les faits mais les règles du syndicat sont claires, les vigneronnes et vignerons doivent justifier de l’utilisation d’intrants œnologiques pour faire leur vin”, une décision défendue devant les membres du bureau qui a pour effet l’élaboration de vins au plus proche des terroirs.

Demeter s’appuie sur un cahier des charges conséquent, de plus de 180 pages avec là aussi des prérogatives strictes” nous indique Matthieu Boesch du domaine Léon Boesch (Hall B2 | Stand 642). Si les préparations y sont obligatoires, les domaines adhérents doivent également inclure des programmes d’intégration de biodiversité dans et autour de leurs parcelles cultivées (à hauteur de 10% de la surface cultivée). Gestion des déchets, volet sociétal et écologique ajoutés, l’organisation interdit notamment le fret aérien pour le transport de matières premières. Question vinification, moins d’une vingtaine d’additifs oenologiques sont autorisés, notamment le levurage ou la pasteurisation. 

Des règles strictes, dans les vignes et dans les chais, qui présentent aujourd’hui de nombreux bénéfices pour les domaines et les consommateurs, des sols en meilleure santé et des vins souvent récompensés !

Une table ronde “BIO-Dynamie : les meilleurs labels environnementaux?” est organisée le mercredi 31 janvier à 10h en salle de conférence et animée par notre journaliste Willy Kiezer.

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Les Vins de Bordeaux s’incarnent dans une nouvelle campagne

En ce début d’année 2024, les Vins de Bordeaux lancent une nouvelle campagne de promotion s’articulant autour des visages de femmes et d’hommes qui font vivre le vignoble girondin au quotidien. Une communication « à taille humaine » qui s’apparente à une opération reconquête dans un contexte pour le moins tendu.

Enfin de grands sourires à Bordeaux ! Entre ventes en berne, vignes arrachées et séquelles d’un #BordeauxBashing qui, bien que moins virulent qu’il y a quelques années, a laissé des traces profondes, le vignoble bordelais veut contrecarrer la sinistrose en envoyant un message positif. Pour changer son image auprès du grand public, séduire de nouveaux consommateurs et redonner un souffle d’espoir à tous ses acteurs, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) a planché sur une nouvelle campagne de promotion qui vient d’être dévoilée. Sous le slogan « Ensemble, tous singuliers » (« Join The Bordeaux Crew » à l’international), cette campagne conçue avec l’agence So Bang met en avant les visages authentiques de femmes et d’hommes qui font vivre le vignoble girondin – au total, une centaine de personnalités (vignerons et négociants, cavistes, chefs, barmans, etc.) choisies à l’issue d’un casting auprès de l’ensemble de la filière.

Les mots d’ordre de cette campagne : « bousculer » (redonner envie aux consommateurs d’aujourd’hui et de demain), « rassembler » (une communication construite par, pour et avec la filière) et « raconter » (une saga autour des singularités de Bordeaux, incarnée par ses femmes et ses hommes). L’engagement environnemental, l’arrivée d’une nouvelle génération, la passion des terroirs, la diversité et l’évolution des styles de vins produits dans le Bordelais sont autant de messages qui figurent au cœur de la campagne, et dont les visuels ont été pensés comme des affiches de cinéma. Ces derniers valorisent aussi bien les différentes appellations ou sous-régions du vignoble, que la diversité de couleurs produites et les grands labels environnementaux, à commencer par le Bio et « Bordeaux Cultivons Demain ».

Cette campagne prend vie dès ce début d’année 2024 à travers des campagnes digitales, socle de la construction de la communauté. Elle se dévoilera également avec de l’affichage, dans la presse, lors d’événements et festivals grand public (comme La Tournée des vins et Terroirs de Bordeaux en France en mars, Bordeaux Fête le Vin à Bordeaux en juin, et les fêtes du vin à l’international), des rencontres professionnelles (Wine Paris & Vinexpo Paris en février), etc. Cette stratégie multicanale est déployée en France, au Royaume-Uni, en Belgique, aux États-Unis, puis au Japon et en Chine en 2025. Un film sera également dévoilé le 5 février.

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Les Baux bios

2023 est le premier millésime bio pour l’appellation Baux-de-Provence, 11 domaines qui sont désormais tous certifiés dont 7 présents sur le salon Millésime bio. L’AOP est parmi les premières de France (avec Calvi) à pouvoir revendiquer le tout bio. Mais la démarche n’est pas nouvelle dans l’appellation.

C’est le domaine des Terres Blanches qui avait initié le bio dans les vignes dès sa création à la fin des années 60, à l’initiative du propriétaire de l’époque Noël Michelin. A l’époque, le label bio n’existait pas mais le vigneron avait banni de son vignoble les engrais chimiques, les désherbants et les insecticides. « En pleine période d’expansion des produits phytosanitaires, c’était audacieux de défendre ce mode de culture et on garde d’autant plus précieusement cet héritage que nous ne sommes qu’en Baux de Provence », insiste le responsable commercial Simon Nouguier. Noël Michelin a d’ailleurs été l’un des artisans de l’appellation devenue AOC en 1995 et le premier président du syndicat.

Ont suivi le Mas de Gourgonnier, La Vallongue, Château Romanin quand Jean-Pierre Peyrot avait confié le vignoble à Jean-André Charial, le chef de Baumanière, « Les domaines se sont convertis progressivement pour préserver ce cadre magique et idyllique des Baux mais beaucoup étaient déjà en lutte raisonnée » rappelle Caroline Missoffe (Mas de la Dame) présidente de l’appellation. Le dernier à avoir sauté le pas a été le Mas Sainte Berthe. Le maître de chai Christian Nief voulait se garder la possibilité de traiter l’oïdium en cas de besoin et préférait ne pas être certifié mais à son départ en retraite, le propriétaire, la famille Rolland, a rejoint la dynamique collective. Le dernier arrivé dans l’appellation, le Domaine Metiiot, est passé d’emblée en AB. Dalmeran qui a changé de propriétaire en 2021 n’envisage pas de changer de modèle : « Puisque nous déclarons toute notre production en Baux et que tout le monde est en bio, il faut continuer à conforter et promouvoir cette belle identité » estime Julie de Germay la nouvelle propriétaire avec son mari Nicolas.

©F. Hermine

Des blancs en croissance sur un terroir de rouges
Ce premier millésime 2023 a été « plus productif au global que le 2022 grâce aux pluies de juin et parce que nous sommes parvenus à bien gérer les attaques de mildiou. C’est une très belle récolte pour les blancs et les rosés, il manquera peut-être un peu d’équilibre sur l’acidité pour les rouges mais ce sera quand même un beau millésime ».

Le 100% bio de l’appellation ne manque pas de susciter l’intérêt des consommateurs mais aussi des acheteurs comme ceux qui défilent sur les stands des sept domaines présents sur Millésime Bio. « On profite de plus en plus de l’image globale bio de l’appellation, aidés en cela par l’œnotourisme qui génère des ventes croissantes au domaine » précise Simon Nouguier. « Nos visiteurs nous posent encore beaucoup de questions, en particulier sur les intrants dans les vignes, sur le cuivre, les sulfites, commente Caroline Missoffe. En général, ils s’intéressent plus aux pratiques au vignoble qu’en cave ». 

L’AOP produit sur 233 hectares et 8 communes 53% de rouges (75% en 95) 39% de rosés, 8% de blancs, ces derniers étant en hausse depuis la rentrée de la couleur en AOP avec le millésime 2010. « Depuis l’an dernier, beaucoup de domaines replantent du blanc notamment de la roussanne, du rolle et grenache blanc, Chez nous, on constate que nos plus gros clients ont baissé leurs achats de rosés au profit des blancs. Nous avons un beau terroir de rouges mais les blancs commencent à gagner du terrain » conclut Caroline Missoffe.

Sont présents sur Millésime Bio :
Domaine des Terres Blanches et Domaine de la Vallongue HB2-634
Domaine Dalmeran HB3-1312
Domaine de Metifiot HB1-212
Château Romanin H4- 1613
Domaine de Lauzières HB3- 1337
Mas de Gourgonnier HA4-1423

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3 questions à Nicolas Richarme, président de SUDVINBIO

La traditionnelle représentation du salon Millésime BIO a lieu en ce moment au Parc des Expositions de Montpellier. Au détour d’une allée, nous avons posé quelques questions à son Président Nicolas Richarme.

Comment démarre cette édition 2024 et quels sont les objectifs ? 
Quelques heures après l’ouverture du salon, la direction et moi étions déjà contents du succès de l’évènement. Plus de visites que l’an dernier au même stade, la première journée a donc bien fonctionné. En 2023, nous avions accueilli environ 10 000 visiteurs sur les trois jours de représentation. Cette année, nous espérons 10% de plus malgré le contexte de blocage des agriculteurs, que nous soutenons au passage. La courbe d’inscriptions en ligne était très bonne, sauf ces trois dernières journées, certaines personnes ont dû avoir peur des manifestations.

Quelles sont les nouveautés cette année ?
Pour cette 31ème édition, la grande nouveauté est l’accès aux conférences pour les personnes non inscrites au salon. La raison ? Énormément de travail pour nos équipes et leurs conférenciers pour les organiser, il serait dommage de ne pas en faire profiter le plus grand nombre. L’édition 2024 accueille également une cinquantaine d’exposants producteurs d’autres alcools, notamment la bière, le cidre, les spiritueux et les gins. Enfin, nous avons créé des espaces dédiés aux vins en vrac et aux vins biodynamiques, pratique qui fête ses 100 ans cette année.

Comment voyez-vous les prochaines éditions ?
Notre salon est spécifique, international et au sein d’une région, cela nous met à part. En revanche, nous pensons qu’il y a trop de “off”, on doit surveiller cela. Au fur et à mesure des années, le nombre de salons autour de Millésime Bio a augmenté de façon considérable, ils ont profité et profitent de notre notoriété et cela impacte aujourd’hui notre visitorat. Il faut bien comprendre que Millésime Bio n’est pas là pour faire de l’argent, tous les fonds générés sont reversés à dans la communication et la promotion de l’agriculture biologique. Nous ne sommes pas là pour interdire quoi que ce soit mais on peut quand même le dire “les off nous mettent un peu de bâtons dans les roues”.

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