[Bourgogne] Cerço: bio, collaboratif et (réellement) 100% éco-conçue

Terres Secrètes et Nuiton-Beaunoy viennent de lancer conjointement une toute nouvelle gamme qui a impliqué tous les salariés dans une démarche écoresponsable sur la totalité de ses composantes. Un exemple du dynamisme du monde coopératif qui montre la voie de belle manière.

Tout est parti d’une visite des salariés de cette union de deux caves coopératives bourguignonnes chez l’un de leurs imprimeurs en 2019. A la découverte du processus industriel, certains d’entre eux ont affiché leur surprise à la découverte des quantités de déchets produites par l’impression des étiquettes dans des couleurs variées. De ce constat est née une envie : celle de parvenir à diminuer drastiquement l’impact environnemental des produits, tant au niveau du vin que de la bouteille et de toutes ses composantes. C’est ainsi que des groupes de travail ont impliqué pendant 24 mois 50% des effectifs de l’entreprise, tant aux niveaux viticole que technique, administratif ou commercial. 12 vignerons engagés en viticulture biologique ont été évidemment aussi associés au projet. De cette énergie créatrice est née la gamme Cerço composée de 5 références représentatives de l’offre des deux caves. On y trouve, pour ce premier millésime 2020 tout juste lancé, 3 vins produits par Nuiton-Beaunoy (un Bourgogne aligoté, un Bourgogne Hautes-Côtes de Beaune blanc et un Bourgogne Hautes-Côtes de Beaune rouge) et 2 par Terres Secrètes (un Mâcon-Villages et un Saint-Véran). Uniquement des vins bios donc dont la qualité globale est à souligner avec une mention spéciale pour l’excellent Saint-Véran au très bon rapport qualité-prix (13€).

Une attention au moindre détail

Chacune des composantes de cette gamme a fait l’objet d’une réflexion poussée auprès des fournisseurs. « Aujourd’hui, les fournisseurs se sont adaptés et proposent plus largement des produits écoresponsables mais ce n’était pas aussi simple lorsque nous avons initié le projet », rappelle Charles Lamboley, le Directeur de la communication et du marketing. On imagine aisément la grande complexité qui a accompagné la naissance de la gamme. C’est d’ailleurs pour cela que différents groupes de travail ont été formés afin de piloter les différentes problématiques en jeu. La première d’entre elle, la plus symbolique peut-être, la bouteille. La version utilisée ici est allégée de 20% (395g) par rapport à un modèle standard et réutilisant une part très importante de calcin (déchets de verre) ce qui explique sa couleur cannelle. Ensuite, la capsule qui habille habituellement le col a été supprimée. Le bouchon désormais visible a fait aussi l’objet d’une attention spécifique. Chose très rare, il est composé à 100% de liège français issu de forêts gérées durablement (label FSC). Le papier de l’étiquette est aussi biosourcé, fabriqué à partir de résidus de cane à sucre et de fibres de chanvre et de lin. Les encres sont pour leur part issues de pigments naturels, avec uniquement 2 teintes et aucun ennoblissement générateur habituellement d’énormément de déchets. Quant au carton d’emballage entièrement en kraft recyclé, il a fait l’objet d’un cure d’amaigrissement de 14% et a été doté de poignées thermoformées pour pouvoir être réutilisé. Des messages en ce sens accompagnent le client qui pourra aussi découvrir l’ensemble de cette démarche globale au moyen d’un QR code sur la bouteille. Il aura également la surprise de découvrir sur le bouchon 4 messages informatifs différents en lien avec le projet. Une démarche globale, véritable projet d’entreprise engageant, encore trop rare dans la filière qu’il convient de saluer. Un exemple à suivre, d’autant que le coût final de la bouteille est peu ou prou le même qu’avec une approche classique. Pourquoi s’en priver ?

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[Wine Paris] Champagne Palmer : toute une histoire !

A l’occasion de Wine Paris, nous avons pu rencontrer Rémi Vervier, le directeur général de la coopérative Palmer. On connaît la maîtrise très fine des soléras de cette jolie marque, mais Terre de Vins avait envie d’en savoir plus sur son histoire et ce qui fonde son ADN.

Qu’est-ce qui distingue le parcours de Palmer de celui des autres coopératives ?

Nous sommes la seule coopérative née autour d’un projet produit et non de la mise en commun d’un outil de production. En 1947, les sept vignerons fondateurs étaient déjà des récoltants-manipulants établis qui élaboraient et vendaient leurs bouteilles. S’ils se sont rassemblés, c’est d’abord parce qu’ils voulaient créer ensemble une nouvelle marque et grâce à l’assemblage, sublimer davantage leurs terroirs. « Palmer » a ainsi été déposé dès 1948 ! Au début, vous deviez posséder un pressoir pour devenir adhérent. C’est l’antithèse de la coopération ! L’objectif était de dire : « si vous ne comprenez pas les enjeux de la vinification, vous n’avez pas votre place ».

De quels terroirs est partie la construction de cette coopérative ?

Ces vignerons se trouvaient tous sur la face Nord de la Montagne, sauf un, implanté à Avize, qui a quitté la coopérative en 1959 lorsqu’elle s’est installée à Reims. Aujourd’hui encore, nos cuvées millésimées sont issues exclusivement de ces terroirs, que ce soit pour le chardonnay ou le pinot noir. Dans les années 1970, ces premiers coopérateurs ont planté des vignes dans le Sézannais et aux Riceys. Sur place, ils ont noué des relations avec les vignerons locaux, élargissant l’origine géographique des adhérents. Notre domaine s’étend désormais sur 430 hectares pour 320 vignerons. Nous nous posons la question de savoir jusqu’à quel point on peut grandir sans perdre notre proximité avec nos coopérateurs et cet esprit qualitatif de compréhension et de maîtrise de tout ce qui se passe depuis la vigne jusqu’au vin.

La prudence reste donc de mise dans notre recrutement. Nous essayons de garder une cohérence par rapport à nos terroirs historiques. L’engagement de 10 ans est long (il était même de vingt ans autrefois) parce que nos vins sont faits pour vieillir, ceux de la Montagne en particulier qui ont cette tension. On ne peut venir puis repartir sur un coup de tête. Afin de s’assurer que nous partageons les mêmes valeurs, il existe d’ailleurs une période d’essai d’un an.

Qu’en est-il de votre histoire commerciale ?

Le premier marché a été l’Angleterre, d’où le choix du nom et des lettres anglaises. La marque a connu un fort développement ces dix dernières années. En Suède, nous figurons dans le top cinq, ce qui est remarquable pour une maison dont les ventes (1 million de cols) restent limitées. Nous avons choisi de rester concentrés sur les cavistes et les restaurateurs, parce que nous avons besoin de personnes capables d’expliquer notre travail. Là-aussi, la progression des ventes doit rester mesurée si nous souhaitons conserver la longueur des vieillissements (4 ans pour le brut). Je suis œnologue de formation, en tant que directeur général, cette double casquette m’évite de faire des bêtises.

Lorsque je regarde cette histoire, elle éclaire notre stratégie actuelle. Certains clients nous demandent par exemple : « compte tenu des vignes incroyables que vous avez dans les grands crus, pourquoi ne faites-vous pas de cuvées parcellaires ? » Or ce serait aller contre ce qui a motivé la création même de notre coopérative : la foi dans la sublimation des terroirs par l’assemblage. En 2017, face à l’état sanitaire de la vendange, j’ai été surpris par la facilité avec laquelle les vignerons nous ont suivi lorsque nous leur avons demandé de trier. Là-aussi, cela découle de la philosophie inculquée par les fondateurs qui souhaitaient ne travailler qu’avec des adhérents riches d’une culture produit fini, capables de voir plus loin que le bout de leurs vignes pour comprendre les besoins du vinificateur.

www.champagne-palmer.fr


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Muscadet: des vins de garde à découvrir

Entre 5 et 15 ans, les meilleurs vins de Muscadet possèdent des parfums et une tenue en bouche qui en font de grands gastronomes. Toujours parfaitement secs, ils ont leur place avec les mets les plus raffinés.

Sous l’étiquette Muscadet, il y a eu jadis des petits vins plutôt minces vendus trois sous au comptoir ou servis pour accompagner crevettes ou fritures de petits poissons. Il y a belle lurette que ces vins n’existent plus. Au moins 25 ans et pourtant, la réputation des vins de Nantes ne correspond toujours pas à la réalité. Le vignoble de Muscadet sait produire et élever de vrais vins de garde, qui se bonifient avec le temps.

Le vignoble de Nantes se trouve sur un sol différent de la plupart des vignobles français, dont la base est le plus souvent sédimentaire de type calcaire. Ici, l’extrémité sud du massif armoricain recèle une organisation complexe de roches très anciennes, des granits, des gneiss, des micaschistes etc, parfois recouverts de sédiments plus récents. Avec le même cépage melon de Bourgogne – qui ne se trouve pas en Bourgogne en dépit de son nom et qui est unique au pays nantais – les différents types de sols induisent des comportements et des caractères différents.

Elevage original

Les Nantais ont l’habitude d’expliquer l’élevage sur lie de leurs vins en disant que lorsqu’un Muscadet repose sur ses lies, il y est aussi à l’aise que dans son lit. Après la fermentation, les lies sont ce qui reste des levures qui ont transformé le sucre du raisin en alcool. Ce sont elles qui nourrissent le vin durant son élevage. A leur contact, il acquiert sa richesse, sa complexité et surtout son gras et son aptitude à continuer de vieillir harmonieusement. Tous les vins de Muscadet vivent un élevage sur lie, de 6 mois, 12 mois, 24 mois ou plus pour certains crus communaux comme Le Pallet, Clisson ou Goulaine.

2008, 2009, 2010…

Lors de la dégustation verticale de six millésimes de la cuvée « Master », un assemblage de garde sélectionné chaque belle année par un jury d’experts pour la maison Donatien Bahuaud, le bénéfice du vieillissement était saisissant : couleur jaune citron intense, parfums de confit, d’agrumes, notes florales, bouche pleine, parfaitement sèche avec un gras étonnant et une longueur en bouche impressionnante . Entre le 2008, qui fait rêver d’un homard à l’américaine et le 2009 qui appelle le banc d’huitres, on hésite. A moins que le 2010, droit, sobre, encore un rien retenu…

Des millésimes de garde à la vente

Parmi les vins à la vente, il faudra se satisfaire de cuvées un peu plus jeunes, qui évolueront lentement. La cuvée Muscadet de Sèvre & Maine « Master » est encore disponible à prix doux (9 €) dans le beau millésime 2014, bientôt suivie par le 2016. Chez Joël et Florence Forgeau, « Le coin des Evêques » 2015, un Muscadet de Sèvre & Maine sur lie est à découvrir pour ses parfums de fleurs et de grillé, sa bouche franche et fraîche, sa longueur tonique. Quant au domaine du Haut Bourg, c’est un habitué des millésimes de garde. Il propose dans son appellation Muscadet Cotes de Grandlieu, la cuvée Origine du Haut Bourg 2010, un vin encore à peine ouvert mais irrésistiblement stylé, qui séduit par ses parfums de peau d’agrume un rien confits et sa bouche ample, fraiche, tenue, parfaitement équilibrée. (14,50€).

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Wine Paris & Vinexpo Paris : un bilan enthousiaste

Après deux ans d’absence pour cause de Covid-19, le salon Wine Paris & Vinexpo Paris a célébré son retour ce début de semaine à la Porte de Versailles. Trois jours de rencontres professionnelles qui ont donné toute satisfaction aux organisateurs.

C’était une édition particulièrement attendue par tous les professionnels de la filière. Après un hiatus de deux ans qui a vu la pandémie de Covid-19 bousculer l’organisation de tous les salons des vins et spiritueux, Wine Paris & Vinexpo Paris a sonné le “retour à le normale” du 14 au 16 février à la Porte de Versailles. Les organisateurs détaillent leur satisfaction dans un communiqué : “2 864 exposants et 25 739 visiteurs professionnels, dont 28% d’internationaux en provenance de 109 pays. Dans le top 5 des pays représentés, la Belgique, le Royaume-Uni, l’Italie, les Pays-Bas et les Etats-Unis sont venus en nombre aux côtés des français. La qualité du visitorat traduit la qualité du business : 77% des visiteurs étaient des décisionnaires dans l’acte d’achat ; 51% d’entre eux sont des importateurs, grossistes et distributeurs spécialisés, 32% sont des cavistes et enseignes spécialisées, et 17% du secteur CHR. Le portail digital Vinexposium Connect a permis d’amplifier les opportunités d’affaires avec 19 350 demandes de rendez-vous enregistrés entre le 1er et le 16 février, 69% des exposants actifs et un résultat de 3 068 rendez-vous planifiés réalisés sur les stands pendant l’évènement.

Plusieurs personnalités politiques sont venues montrer leur soutien à la filière pendant ces trois jours : “Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a salué, lors de l’inauguration officielle, cet évènement fédérateur qui participe au rayonnement de la France à l’international. Franck Riester, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, a quant à lui souligné « le succès extraordinaire de ce salon porté par une filière engagée vers l’international ».” On a également pu voir la candidate LR Valérie Pécresse déambuler dans les travées.

Et l’équipe du salon de conclure : “Après la dynamique de cette édition 2022 de Wine Paris & Vinexpo Paris, Vinexposium prépare l’édition 2023 avec un leitmotiv unique : améliorer et enrichir l’expérience business de tous les participants tout en faisant vibrer le cœur des professionnels de toute une filière.”

La prochaine édition de Wine Paris & Vinexpo Paris se tiendra du 13 au 15 février 2023.

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Château Domeyne : les moyens d’une ambition stéphanoise

Le nouveau propriétaire du Château Domeyne, Vincent Ginestet, donne le top départ d’un projet ambitieux. Il s’adosse pour cela à l’architecte Fabien Pédelaborde.

Le nom Ginestet parle dans le landerneau du vin. Oui, Vincent est bien de la famille de Fernand Ginestet, le fondateur de la célèbre maison de négoce éponyme et ancien propriétaire du Château Margaux. Vincent est son arrière-petit-fils. En cela, cette acquisition en 2018 dans le Médoc est un retour aux sources, lui qui fut élevé dans les vignes de Margaux et formé à la dégustation depuis le plus jeune âge. Au Château Domeyne, qui compte 9 hectares, Vincent Ginestet a choisi une rénovation de fond en comble pour répondre à un projet de vin, à un projet de vie avec son épouse Natasha et leur fille Alexandra. Situé entre l’église du village et le Château Calon Ségur, le bâti se doit de devenir un lieu à la fois fonctionnel et esthétique. Le projet a été confié à l’architecte originaire du Pays basque Fabien Pédelaborde. « Le projet racontera une histoire dans une ligne classique associée à des éléments contemporains soulignés par une diversité de matériaux et de savoir-faire, explique Vincent Ginestet dans son communiqué. S’appuyant sur le passé pour enchanter l’avenir, Fabien Pédelaborde privilégie la récupération et aime « créer dans le créé » en gardant à l’esprit cette notion de modestie qui sied à Château Domeyne. Ainsi, de belles portes en chêne auront une seconde vie et trouveront leur place dans cette réalisation ». Dans cet esprit, les entreprises et artisans locaux vont être privilégiés. Les travaux ont débuté le 15 janvier et, au-delà des bâtiments fonctionnels pour élaborer le meilleur vin possible, un espace œnotouristique a été pensé. À suivre…

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[REPLAY] « Vino Veritas » : comment Bordeaux casse les codes ?

Cette semaine, l’émission “Vino Veritas” sur TV7 s’intéresse à la façon dont Bordeaux “casse les codes” : nouveaux styles de vin, nouveaux habillages, nouveaux contenants, vin en canette… Xavier Sota et Mathieu Doumenge abordent tous ces sujets avec leurs invités.

Pour son nouveau numéro, “Vino Veritas”, l’émission mensuelle de la chaîne TV7 dédiée à l’actualité du vin, s’intéresse à la façon dont Bordeaux “casse les codes”. Gros plan sur ceux qui font bouger les lignes. Ils travaillent le contenu, avec des goûts accessibles et en transformant le contenant : étiquettes fun, bag in box, vin en canettes… Entretien croisé avec  Hugues Laborde, directeur technique des vignobles Invindia, et Christian Maviel, PDG de Cacolac, qui produit aussi 8 millions de canettes de vin par an. Une émission animée par Xavier Sota (TV7 / Sud-Ouest) et Mathieu Doumenge (Terre de Vins).

Pour revoir toutes les émissions de “Vino Veritas”, c’est par ici !

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Le recentrage de la Maison bourguignonne Chanson

Cette auguste Maison dont les origines remontent à 1750 a opéré ces dernières années un véritable virage afin d’affirmer davantage son identité. Conversion au bio, limitation de la gamme de négoce sont quelques-uns des axes forts de ce renouveau.

Vincent Avenel, Directeur Général de la Maison Chanson depuis 2017, est très lucide sur la taille de son entreprise. « Nous ne pouvons pas prétendre jouer dans la même cour que les plus grands négociants généralistes de Bourgogne que sont Jadot, Bouchard ou Latour ». Un constat qui prend tout son sens lorsqu’on se remémore l’étendue de la gamme qui était celle proposée il y a encore quelques années. Celle-ci a été drastiquement réduite pour passer de 120 références à une cinquantaine aujourd’hui. Une volonté claire de se repositionner afin d’affirmer plus clairement l’ADN de Chanson. Négociant historique, il n’est pas question d’abandonner cette activité qui s’avère très utilement complémentaire à celle du domaine. Pour autant, le patrimoine viticole possédé en propre est important et particulièrement désirable. 43 hectares qui s’étendent sur la Côte de Beaune avec certaines parcelles exceptionnelles. On pense ici au célèbre Clos des Mouches mais aussi au splendide Clos des Fèves, un premier cru de Beaune en monopole acquis progressivement sur près de 200 ans et qui, au vu de l’exceptionnelle qualité de son terroir, serait un sérieux prétendant au rang de grand cru. Comment mettre de côté le Corton évidemment. Mais ce sont aussi des Pernand-Vergelesses, des Savigny-lès-Beaune, des Saint-Aubin, des Aloxe-Corton, des Santenay, des Puligny et des Chassagne-montrachet et beaucoup de Beaune (25 hectares sur toute l’appellation). De quoi donner le tournis et surtout l’envie de mettre en valeur ce vignoble si spécifique.

Un triptyque qui gagne

Quelques temps après sa prise de fonction, Vincent Avenel a décidé de confier la gestion de l’ensemble du vignoble à Justine Savoye en 2019 puis celle de la cave à Lucy Auger en 2020. Une nouvelle organisation qui a coïncidé peu ou prou avec le départ de Jean-Pierre Confuron, célèbre viticulteur et grand vinificateur, qui avait conseillé jusqu’à récemment la Maison. Désormais, c’est donc une équipe renouvelée qui a la charge d’écrire le futur de Chanson. Et les réflexions sont nombreuses. Les vignes étaient déjà conduites en bio depuis une décennie. Le processus de conversion officielle a été initié en 2021 et sera achevé en 2024. Mais Justine ne s’arrête pas là. « Nous imaginons déjà le coup d’après, notamment au niveau de certains produits autorisés comme le cuivre et le soufre dont nous cherchons à remplacer l’usage » confie-t-elle. C’est ainsi par exemple que des tests avec l’huile essentielle d’orange sont menés pour tenter de substituer le soufre à cet intrant moins décrié mais aussi d’avoir une action sur les doses de cuivre utilisées. Le changement climatique impose aussi un changement de paradigme. De nouveaux types de taille sont ainsi réalisés et plus généralement de nouvelles pratiques culturales sont expérimentées afin de limiter notamment le stress hydrique. En tout cas, l’énergie est palpable parmi les équipes. Les dégustations se font ainsi de manière collégiale pour éviter toute vision dogmatique d’un style particulier à donner aux vins. Le millésime 2020 goûté récemment confirme la bonne voie engagée avec des rouges au fruité éclatant (avec une mention spéciale au Savigny Daminode 1er cru d’une très belle plénitude – 51,3€, et un Beaune Clos des Fèves qui tient dignement son rang – 91€) et des blancs qui allient tension, élégance et délicatesse sur des appellations donnant des vins parfois plus puissants et imposants.

www.domaine-chanson.com/fr

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[Wine Paris] Mathilde de Caix-Lurton donne le ton

Récemment désignée Directrice générale des Vignobles André Lurton (600 hectares à Bordeaux), Mathilde de Caix-Lurton intègre le groupe familial avec beaucoup d’ambition. Un “retour aux sources” après un brillant parcours international.

Château Bonnet, Château La Louvière, Château Couhins-Lurton, Château de Rochemorin, Château de Cruzeau, Château de Barbe-Blanche. Sous la bannière des Vignobles André Lurton, ce sont près de 600 hectares de vignes qui se déploient, dont 300 pour le seul Château Bonnet, propriété “historique” de cette branche de la famille à partir de laquelle le patriarche André Lurton a fondé l’une des plus belles success stories du vignoble bordelais (dont la création de l’AOC Pessac-Léognan, en 1987, n’est pas le moindre accomplissement). Suite au décès d’André Lurton en 2019, c’est son fils Jacques qui a pris la présidence du groupe familial et poursuivi l’œuvre entamée. Aujourd’hui, les Vignobles André Lurton impulsent une nouvelle ère avec l’arrivée de Mathilde de Caix-Lurton – petite-fille d’André, fille de Christine Lurton et nièce de Jacques – au poste de Directrice générale.

Mathilde de Caix-Lurton arrive au sein du groupe riche d’une expérience internationale. Diplômée d’une école de commerce parisienne ainsi que du DUAD, elle a fait ses classes dans le monde du vin à Bordeaux, en Californie et à Londres, avant de travailler au côté de son oncle François Lurton pendant plusieurs années, d’abord en Amérique du Sud (Argentine, Chili) puis en Espagne. Son parcours, aussi bien technique que stratégique, l’a naturellement amenée à être aussi bien au contact du terrain, des vignes, que des problématiques commerciales. En 2021, elle intègre les Vignobles André Lurton au côté de son oncle Jacques, d’abord en tant que Directrice déléguée, puis depuis le 1er janvier, en tant que Directrice générale, prenant la relève de Pascal Le Faucheur.

Château Bonnet en figure de proue

En intégrant les Vignobles André Lurton, j’ai fait la découverte d’une entreprise familiale extraordinaire que je connaissais de l’extérieur, mais dont j’ai appris à connaître les grandes valeurs humaines“, explique Mathilde de Caix-Lurton. “Nous travaillons dans un dialogue constant avec Jacques, qui est bien sûr le président et reste le chief winemaker du groupe ; pour ma part je prends en main la partie opérationnelle, les grands projets et développements, les décisions commerciales“. Justement, lorsqu’il s’agit de détailler la feuille de route qui est la sienne, Mathilde détaille : “nous avons l’ambition de devenir un familial de référence à Bordeaux, avec Château Bonnet en figure de proue. Château Bonnet est un lieu magique de 300 hectares à Grézillac dans l’Entre-deux-Mers, nous pouvons y explorer un grand nombre de voies en matière de développement durable, de responsabilité sociétale des entreprises, de pratiques vertueuses comme l’agroécologie, mais aussi de nouveaux cépages – nous y avons planté de l’albariño, du colombard… Nous voulons faire encore mieux vivre ce vignoble et en faire notre rampe de lancement pour de nouvelles cuvées comme notre “sans soufre” qui a été produit pour la première fois en 2021

Jamais en retard d’une innovation (ils ont été parmi les premiers à Bordeaux à tenter la capsule à vis sur leurs bouteille), les Vignobles André Lurton se retroussent les manches face à un marché du vin mondialisé. Mathilde de Caix-Lurton, qui a travaillé en Amérique du Sud comme en Espagne, sait que la concurrence internationale est rude mais croit aux atouts des vins de Bordeaux : “nous avons des arguments pour repartir à la conquête des amateurs, il nous faut porter une image de renouveau des vins de Bordeaux, avec le sourire”. Pour cela, les Vignobles André Lurton disposent d’une large palette. À côté du “navire amiral” Château Bonnet, on trouve aussi bien un cru classé de Graves comme Château Couhins-Lurton, et une pépite dotée d’une marque forte comme Château La Louvière (propriété “chouchou” d’André Lurton), qui a vocation à ouvrir davantage ses portes via l’œnotourisme. Rochemorin, Barbe-Blanche et Cruzeau ne sont pas en reste, comme en attestent de nouvelles micro-cuvées monocépages : la première, récemment dévoilée, est Tracé Carménère, un 100% carménère issue du vignoble de Cruzeau, produit à hauteur de 700 bouteilles et déployant un profil très original (prix indicatif 45 €). Un 100% cabernet franc du château Barbe-Blanche et un 100% petit verdot de Rochemorin doivent bientôt être dévoilés, en attendant, plus tard, un 100% malbec. Les projets sont donc nombreux au sein des Vignobles André Lurton, et Mathilde de Caix-Lurton croit à la force du collectif, avec 180 personnes travaillant au sein du groupe : “l’humain est notre plus grande force, c’est ce qui va nous permettre de continuer à grandir, et à fédérer autour de nous, pour le bien des vins de Bordeaux“.

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[Wine Paris] La Bordeaux Wine Week se dévoile

Alors que le salon Wine Paris & Vinexpo Paris se termine aujourd’hui, l’équipe de Vinexposium se projette déjà sur les prochaines échéances. La Bordeaux Wine Week, qui se tiendra du 16 au 26 juin à Bordeaux, sera l’occasion de remettre la capitale girondine sur la carte des grands événements professionnels du vin.

Depuis 2019, Bordeaux est orpheline de Vinexpo. La capitale girondine, berceau originel du grand rendez-vous professionnel du vin, a dû s’effacer devant Paris, qui a accueilli dès 2020 la fusion de Vinexpo et Wine Paris en un seul grand salon, dont la deuxième édition se déroule depuis lundi à la Porte de Versailles. Pour autant, Bordeaux n’a pas dit son dernier mot : après avoir annoncé en fin d’année dernière l’organisation d’une Bordeaux Wine Week, Vinexposium en a détaillé ce matin le programme, par la voix de son Directeur général Rodolphe Lameyse. Ce dernier était entouré de Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, Brigitte Bloch, vice-présidente de Bordeaux Métropole, Lydia Hérauld, conseillère régionale déléguée à la viticulture, Patrick Seguin, président de la CCI Bordeaux Gironde, et Bernard Farges, président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux.

La Bordeaux Wine Week s’articulera autour de plusieurs événements grand public et professionnels : le week-end des Grands Crus du 16 au 19 juin et le Bordeaux Wine Festival (Bordeaux Fête le Vin) du 23 au 26 juin pour la partie grand public, le symposium “Act For Change” les 20-21 juin et les WOW! Meetings les 22-23 juin pour la partie professionnelle. Pour Rodolphe Lameyse, l’enjeu de ces rendez-vous est de permettre à la filière vin de se projeter sur les enjeux de 2030. Ainsi le symposium “Act For Change” se tiendra à la Cité du Vin autour de 4 conférences thématiques : le goût du vin – ce sera quoi un bon vin en 2030 ? ; les conséquences du dérèglement climatique ; les innovations de demain en matière de vitiviniculture et agroécologie ; le développement du e-commerce et du “hyper local” d’ici 2030. Autant de questions environnementales, sociétales, économiques et stratégiques qui concernent toute la filière. Les WOW! Meetings, qui se tiendront au Hangar 14 sur les quais de Bordeaux, mettront en relation opérateurs et acheteurs dans le cadre de rendez-vous d’affaires entièrement dédiés aux vins et spiritueux engagés dans une certification environnementale, une tendance désormais incontournable du marché.

Cet équilibre entre événement professionnel et grand public vise à faire de ce nouveau rendez-vous bordelais un incontournable et à replacer Bordeaux comme la “capitale mondiale du vin”, comme le souligne Patrick Seguin. Brigitte Bloch, de son côté, rappelle l’engagement de la métropole au côté d’une filière qui génère 60 000 emplois et irrigue tout le territoire, en insistant sur la nécessité de connecter les vignerons aux cavistes et restaurateurs bordelais dans le cadre de cette manifestation. Enfin, Pierre Hurmic souligne la volonté de la mairie de Bordeaux de s’engager auprès d’une filière qui a amorcé sa transition environnementale : “il faut mettre en avant l’engagement du vignoble bordelais face aux enjeux environnementaux et sociétaux, vers la certification bio, la réduction des produits phytosanitaires, la défense de la biodiversité…

En savoir plus sur la Bordeaux Wine Week

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[Wine Paris] Bruno Paillard : un nouvel habillage pour parler aux cavistes

Lorsque l’on atteint le statut de « grande maison » et que l’on commence à tutoyer une certaine perfection stylistique, le travail se focalise sur les détails où le diable mais aussi le véritable luxe se cachent. Chaque micro-changement devient alors un événement. Tel est le cas du nouvel habillage de la maison Bruno Paillard présenté à Wine Paris qui redessine, sans rien trahir, la plateforme de marque.

La restauration représente 80 % des ventes du champagne Bruno Paillard. Une spécialisation qui a exposé de plein fouet la maison à la crise du covid. Alice Paillard, la présidente, explique : « Nous n’avons jamais mis tous nos œufs dans le même pannier, nous exportons ainsi 80 % de nos bouteilles dans une cinquantaine de pays. Mais lorsque le covid a frappé, ce sont les restaurateurs du monde entier qui ont fermé. Alors que la Champagne était à -18 % d’expéditions, nous étions à -35%. En revanche, la reprise a été elle aussi beaucoup plus violente, avec une augmentation de 80 % en 2021 par rapport à 2020 et de 30 % par rapport à 2019. La hausse des ventes de l’appellation n’était au même moment que de 8 % ! De manière générale, notre positionnement très précis de champagne de niche nous amène toujours, y compris lors des autres crises historiques qu’a pu connaître la région, à avoir des mouvements amplifiés par rapport à la tendance du marché. »

Au moment de succéder à la tête de la maison en 2018, Alice avait déjà la volonté de diversifier sa distribution vers le monde des cavistes. En restant sur les circuits prescripteurs, elle entendait ainsi respecter le positionnement de la Maison. « Avec le covid, ce qui était identifié comme une pièce manquante de l’échiquier est très vite devenu une décision indispensable à une saine gestion ». C’est en grande partie l’objectif de ce nouvel habillage qui vient épurer le look de la gamme. Car autant dans le monde de la restauration, l’apparence de la bouteille importe peu et les sommeliers sont d’abord attentifs à la qualité du vin, autant les cavistes, sans perdre de vue ce dernier aspect, savent que l’esthétique du flacon qui figurera sur leur rayonnage entrera aussi en ligne de compte pour séduire le client.

On aurait pu imaginer qu’une maison de création aussi récente – elle n’a que 40 ans – serait déjà dotée d’un habillage relativement moderne. En réalité, même à l’époque de la fondation, l’ancien habillage pouvait sembler suranné, renvoyant par ses ornements à ceux du début du XXe siècle. « Ce n’est peut-être pas un hasard. Lorsque mon père a créé sa marque, il a probablement eu envie par ce moyen de lui donner une forme d’assise, de légitimité dans un univers peuplé de maisons très anciennes. Quelque part, aujourd’hui, nous faisons le chemin inverse ! »

Ces ajustements cosmétiques ne doivent cependant pas remettre en cause l’identité de la marque. « Lorsque l’on revoit l’habillage, avant de décider ce que l’on va changer, on doit commencer par se demander ce que l’on veut garder.  A quoi est-ce que je tiens ? A cette coiffe longue qui assume le côté maison même si la mode est aux coiffes courtes, à cette étiquette biseautée couleur crème, parce qu’elle constitue un repère visuel pour nos amateurs et on sait le temps que cela peut prendre d’ancrer dans la mémoire d’un client ce type de détail lorsqu’il cherche sa bouteille. ». Le travail s’est donc effectué davantage sur la typographie et le logos pour gagner en clarté « Bruno Paillard, c’est un nom assez long, je me rendais compte qu’on le voyait mal. » Le nouveau logos, baptisé « tissé BP », inscrit les initiales de la maison à l’intérieur d’un lien qui prend la forme d’un coquillage fossilisé retrouvé sur une parcelle de Cumières. « Son mouvement circulaire, non fermé, évoque aussi l’usage dans nos assemblages d’une réserve perpétuelle initiée en 1985 ». L’étiquette a perdu ses angelots mais a conservé les feuilles de vignes. Elles rappellent le caractère vigneron de la maison, propriétaire de 30 hectares, qui lui procurent deux tiers de ses approvisionnements. Discrétion et élégance obligent, elles n’apparaissent désormais qu’en filigrane.  Enfin, dernier effort de lisibilité, la mise en avant du dosage sur l’étiquette et non sur la contre étiquette. Une belle manière de souligner un point fort de la maison dont toute la gamme ne dépasse pas l’extra-brut.

www.champagnebrunopaillard.com

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