[Wine Paris] Les vins du Rhône reviennent sur le devant de la scène

Philippe Pellaton, président de l’interprofessionnel des vins de la vallée du Rhône, a profité de Wine Paris pour faire un point d’étape « après deux ans en sous régime », un millésime en retrait de 5% à 2,6 M hl (la deuxième plus petite récolte après 2017) et avant la finalisation de la feuille de route 2030 pour cet été.

La répartition par couleur sera l’un des principaux axes de travail 2021 d’Inter Rhône. La tendance est à une augmentation des blancs et « nous devons prendre la parole sur ce sujet en cours de restructuration technique et œnologique pour définir des profils types d’AOP blancs du Rhône, notamment en hiérarchisant les moments de consommation » commente le président Philippe Pellaton. La couleur devrait, pour ce millésime, atteindre 14% de la production gonflée par l’arrivée des 70 000 hl du Diois qui a rejoint l’interprofession en 2019. Le Diois offre également un potentiel de développement en bulles dans une impasse structurelle avec seulement deux appellations possibles (clairette-crémant de Die et la petite AOP de Saint-Peray). La production totale en blanc de 150-200 000 hl devrait ainsi rapidement arriver à 300 000 hl avec un potentiel important en Côtes-du-Rhône, Luberon, Ventoux et Costières de Nîmes. Les rosés, en revanche, apparaissent en stagnation autour de 430 000 hl.

Un bureau à Shanghai

Inter Rhône entend par ailleurs rééquilibrer les ventes France et Export pour tendre d’ici une décennie à un 50-50, l’international plafonnant actuellement autour de 35%. « C’est une voie de développement volume et valeur importante, en particulier au grand export, avec les blancs déjà bien valorisés en Amérique du Nord, et les rouges en Asie où les expéditions sont encore confidentielles (actuellement 40 a 50 000 hl dont 25 000 en Côtes-du-Rhône et Villages sur 800 000 hl exportés). L’ouverture d’ici quelques semaines d’un bureau de représentation à Shanghai (seul le CIVB dispose également d’un tel dispositif en Chine) devrait aider à doper ce marché. »

Une com Villages renforcée

Inter Rhône entend également mieux communiquer et valoriser les appellations intermédiaires entre Côtes-du-Rhône et crus qui pourraient également monter en puissance en volume (250 000 hl en production). Ils bénéficieront cette année d’un événement en région (Lyon), de l’organisation de Cinê Vignes en plein air dans les villages et d’une communication plus didactique et pédagogique. Les Côtes-du-Rhône régionaux et Villages profiteront le 11 juin prochain d’un nouvel événement populaire sur les bords du Rhône en cours d’organisation tandis que les 22 Côtes-du-Rhône Villages en nom de commune seront mis à l’honneur par leur nouvel ambassadeur Florent Pietravalle, chef étoilé de La Mirande à Avignon. Côté crus, ce sera un événement à Paris pour le second trimestre sur une journée en deux temps (grand public et professionnels).

Autre axe de travail, le développement durable avec une démarche RSE engagée par Inter Rhône qui devrait aboutir dans quelques mois à une labellisation. « Elle servira de dynamique en interne auprès des salariés comme en externe auprès des adhérents. Cette démarche (nous sommes la seule interprofession à l’avoir engagée) participe à la premiumisation, la valeur ajoutée provenant aussi de l’engagement environnemental (12% du vignoble engagés en 2021), mais également de la responsabilisation et de l’affirmation de notre rôle d’acteur économique majeur dans la région ».

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Un Coteaux champenois signé Devaux et Michel Chapoutier

« En Chanzeux » tel est le nom de la cuvée rouge de pinot noir des Riceys issue de la rencontre entre le négociant Michel Chapoutier et la coopérative Devaux. Michel Parisot, le chef de caves, revient sur la genèse de ce projet qui nous propose une autre approche des terroirs champenois.

Comment est né ce projet de Coteaux champenois ?

A travers l’histoire de ses rosés, la commune des Riceys a depuis longtemps cette culture des vins tranquilles de couleur. Encore au lendemain de la Seconde Guerre, alors que le champagne n’était pas aussi dynamique, les habitants misaient davantage leur avenir sur eux que sur les effervescents. N’oublions pas aussi que le négoce bourguignon, avant que le village ne rentre dans l’appellation Champagne, venait jusqu’ici lorsqu’il avait besoin de raisins supplémentaires. On sent bien qu’il s’agit d’un secteur frontalier entre les deux appellations.

Pendant des années, j’ai d’abord cherché la parcelle qui pourrait convenir le mieux. Les vignerons produisaient des Coteaux champenois de manière épisodique, lorsqu’ils trouvaient l’année belle et mûre. Pour ma part, j’ai toujours considéré que l’on ne pouvait faire du coteau que si on dédiait entièrement une parcelle à cette production en adaptant les pratiques viticoles qui sont différentes de celles que l’on adopte pour un vin effervescent. Il faut en particulier réduire les rendements. Cela ne peut pas se faire en une année, la vigne ne le supporterait pas. D’où les différentes versions de cette cuvée. En 2015, nous étions encore à 10.000 kilos, en 2017 à 7000, et en 2019 à 3000 ! Si on utilisait aujourd’hui cette parcelle pour du champagne, cela donnerait des effervescents lourds, parce que la concentration est très différente de ce que l’on recherche pour un vin de base champenois. Les degrés d’acidité sont moindres et les degrés d’alcool trop élevés : 13,5 en 2019 ! Nous sommes sur un profil bourguignon et plus du tout champenois.

Comment décririez-vous ce terroir ?

Cette parcelle est orientée plein sud, sur un secteur réputé des Riceys qui s’appelle Chanzeux. La pente est si marquée que les enjambeurs ne passent pas. Avec cette exposition et cette inclinaison, le matin, la rosée disparaît en peu de temps, la vigne sèche vite, on a donc peu de problèmes sanitaires ce qui facilite la culture en bio. Ajoutez à cela le climat plus continental de la Côte des Bar par rapport au reste de la Champagne, avec des étés plus chauds et secs qui favorisent encore cette concentration. Quant au sol, on va trouver un peu d’argile, ce qui donne davantage de puissance, de structure. Clairement, ce n’est pas un terroir à chardonnay.

Quelles sont les spécificités de la vinification, et comment décririez-vous ces vins ?

Nous procédons à des macérations longues. 2019 est éraflé à 100 % mais à partir de 2020, nous avons réincorporé de la vendange entière, ce qui donne un aspect floral. La proportion est aujourd’hui de 15 % et nous n’irons pas beaucoup plus loin, parce que cela peut amener aussi des notes végétales. C’est l’intérêt des échanges que nous avons avec Michel Chapoutier, puisque ce projet est issu d’une joint-venture avec ce négociant de la Vallée du Rhône où ce type de vinification est de plus en plus appliqué. Chapoutier nous apporte aussi beaucoup sur le travail sous bois. Nous avons choisi au départ d’utiliser des fûts de 400 litres. Le vin manquait encore de concentration pour supporter un marquage supérieur. Au fur et à mesure que nous avons descendu les rendements, nous avons pu revenir à des fûts de 300 litres. Nous ne faisons pas de collage, pas de soutirage après malo, rien qui pourrait choquer les vins.

On retrouve dans cette cuvée les arômes typiques des rosés des Riceys de réglisse et de feu de cheminée refroidi, même s’il s’agit d’un rouge. La chauffe légère du bois donne une touche de vanille. Souvent le coteau, lorsqu’il est élaboré avec des parcelles de plus gros rendement et de maturité moindre, a un côté groseille un peu verte, cela fait des vins sur la fraîcheur, je recherchais un profil plus bourguignon, avec des fruits rouges concentrés. J’associerais bien ce vin avec des ris de veau. J’ai déjà tenté l’expérience pour un Vosne-Romanée. Cela marche très bien parce qu’il y a cette élégance dans les deux cas alors que la puissance est quand même moindre qu’un Pommard par exemple.

45 € Disponible mi-mars

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Estandon en bio et inno

Cette année, l’union coopérative provençale Estandon a misé sur le bio et sur l’innovation.

Avec pas moins d’une demi douzaine de références bio déclinée en trois gammes, l’union coopérative du Var a sérieusement étoffé sa palette de vins de Provence. Hormis le coteaux varois Terres de Saint-Louis (qui garde son nom pour le conventionnel), rebaptisé Terres d’Estandon pour le bio et une nouvelle bouteille pour le côtes-de-provence Le Temps des Vignes, il s’agit de nouveaux assemblages en IGP Méditerranée et Var et en AOP Côtes-de-Provence et Coteaux Varois en Provence. Un contenu identique packagé pour trois circuits différents, GD, CHR et Export designé avec une agence anglaise. Dans la gamme, Estandon s’est également offert un premier vin issu de raisins en biodynamie (12€), Symbiose, élaboré avec la coopérative de Correns. « Nous avons également deux références en CAB (Conversion en Agriculture Biologique) mais avec un label inconnu des consommateurs, les ventes ne sont pas convaincantes », reconnait le directeur Philippe Brel. Les nouvelles références sont écoconçues avec bouteille allégée, bouchon en liège de Provence (2,5 millions de bouchons par an utilisés par Estandon), verre non extra blanc, capsule en produits biosourcés (cane à sucre, maïs), cartons issus de forêts gérées durablement (FSC)….

Un tiers en bio

Au total, le bio représente environ un tiers des apports pour le millésime 2021 (12 % il y a encore deux ans). « Une belle prouesse si on se souvient qu’il ne pèse que 5,8 % des ventes en GD, 9% pour la Provence même si dans nos caveaux, il atteint jusqu’à 20 %, souligne Philippe Brel. Le problème reste le consentement à payer plus cher pour le consommateur ». Certaines coopératives ont pris clairement le virage du bio telles Correns et Roquebrussanne, les deux principaux fournisseurs, mais également les coopératives de Bras et Rougiers. 182 producteurs en 2020, plus de 200 sur le millésime 2021 sont également labellisés HVE. « Nous accompagnons surtout les viticulteurs avec notre programme Sols Vivants sur le partage des bonnes pratiques. Plus d’une vingtaine de viticulteurs sont impliqués directement dans les expérimentations de couverts végétaux, d’agroforesterie, et nous proposons de plus en plus de formations en pratiques environnementales comme la taille douce ».

De l’apéro au digestif

Estandon joue également l’innovation. Toujours en rosé (90% de la production à l’instar des appellations provençales en général) avec depuis cet automne un nouveau coteaux-varois haut de gamme élevé en fûts de différentes chauffes, Ceux de 1906 (faisant référence à la récolte des vignerons du début du XXe), qui se déguste frais à l’apéritif ou chambré au digestif (24,50€) et un IGP Méditerranée Black Rosé sans millésime et en bouteille bordelaise noire sérigraphiée et capsule à vis pour une incitation à la mixologie (8,90 €). « Nos clients achètent d’abord un nom, et une marque doit garantir une qualité tout en sachant innover ». La marque sera également proposée en cannette, toujours en rose et noir.

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[Wine Paris] L’Armagnac met le cap vers 2030

L’armagnac bouge, et le fait savoir. L’eau-de-vie gasconne profite du salon Wine Paris & Vinexpo Paris pour faire découvrir toute sa richesse et sa diversité aux professionnels. Et peaufine son projet « Ambition Armagnac 2030 » pour se projeter vers l’avenir.

Dans l’espace « Be Spirits » du salon Wine Paris & Vinexpo Paris, tout le dynamisme du monde des spiritueux s’affiche avec une grande liberté, entre produits innovants, habillages audacieux et communications « disruptives ». Du rhum au whisky, du gin à la vodka, les « spi » ont le vent en poupe. Mais les appellations traditionnelles françaises ne sont pas en reste. Ainsi l’armagnac, plus ancienne eau-de-vie de France, montre ses muscles et décline son art de vivre gascon sur un stand convivial judicieusement posté à proximité de l’infinite bar où les visiteurs peuvent constater qu’il se décline aussi très bien en cocktail. Présentant une quarantaine de marques différentes, Olivier Goujon, directeur du BNIA (Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac) et Maeva Vidonne, responsable communication & promotion, font pulser la thématique « Armagnac Style » en jonglant entre pédagogie (comment ça fonctionne, un alambic armagnacais ?) et valorisation de la diversité des produits, passant des augustes flacons millésimés aux plus jeunes eaux-de-vie résolument sexy. Sans renier ses racines ni son identité, l’armagnac a dépoussiéré son image, et il est aujourd’hui irrigué par une nouvelle génération qui contribue à le re-positionner, à l’heure du craft, comme un spiritueux incontournable, ancré, identitaire, porteur d’histoire(s) et d’émotions.

Pour accélérer cette dynamique, le BNIA a récemment lancé le projet « Ambition Armagnac 2030 », une grande consultation publique invitant « l’ensemble des forces vives de notre territoire » (opérateurs de l’appellation, tonneliers, verriers, politiques locaux, acteurs du tourisme, etc.) à répondre à quatre grandes questions qui permettront de tracer la feuille de route des dix années à venir. « Cette consultation porte sur quatre grands axes », détaille Olivier Goujon. « La durabilité des pratiques ; la performance organisationnelle entre tous les acteurs du territoire ; l’attractivité du produit et de l’appellation ; qualité et savoir« . La synthèse de cette consultation sera dévoilée le 23 juin prochain par l’interprofession et permettra de définir trois plans stratégiques qui seront autant d’actions à mettre en chantier par le prochain président du BNIA, dont l’identité sera officiellement dévoilée en fin d’année.

Une nouvelle Maison du Vignoble à l’été 2022

Entre-temps, l’Armagnac aura ouvert, dès l’été 2022, les portes de sa nouvelle « Maison du Vignoble » à Eauze (Gers), un pôle viticole faisant office de showroom, de lieu de dégustation et de point de départ des explorations du territoire armagnacais, aboutissement de 30 ans de réflexion et de travail en collaboration avec le Floc de Gascogne et les Côtes de Gascogne. Signe que, même s’il met parfois du temps pour mûrir ses projets, l’Armagnac est résolument monté dans le train de la modernité.

En témoignent certains flacons dégustés sur le stand du BNIA, qui réalisent le tour de force d’être à la fois totalement authentiques dans leur identité, très précis et originaux dans leur définition, et innovants dans leur présentation : la gamme tout juste relookée de la maison Arton en est une très belle illustration (sublime « Pièce Unique » 2011, 100% ugni blanc fût n°24), tout comme l’excellente Folle Blanche 2009 Brut de Fût de Récapet (famille Lurton), la « Pure Insolence » édition limitée 100% Folle Blanche de Château Garreau ou le « Biologic » 7 ans de la maison Darroze, qui vient confirmer aussi que l’armagnac bio est une tendance qui a le vent en poupe. On en reparlera.

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[Wine Paris ] Les nouvelles tendances mondiales Vins & Spiritueux

Selon la dernière étude IWSR, les boissons alcoolisées tendent à confirmer qu’elles restent l’un des biens de consommation les plus résistants, notamment en temps de crise. Certaines tendances amorcées avant Covid se sont accélérées en 2020, notamment le commerce électronique, la premiumisation et la consommation à domicile qui a fortement augmenté pendant les confinements et qui semble perdurer après la réouverture des CHR.

Dans les spiritueux, toutes les catégories affichent de belles performances, en particulier la vodka haut de gamme, les spiritueux à base d’agave (téquila mescal), le gin surtout Premium, le rhum en cocktails, les malts, le cognac…

Les Ready-to-Drink (RTD) apparaissent comme la catégorie qui tire le mieux son épingle du jeu, d’abord aux Etats-Unis mais également en Asie du Sud-Est, au Japon, en Chine et en Europe où l’impact est moindre mais avec un fort potentiel de développement et de valorisation. La premiumisation générale, amorcée depuis déjà plusieurs années, pourrait être remise en cause par l’inflation, la hausse du coût des matières sèches, et la concurrence accrue par les RTD, même si les consommateurs continuent à se faire plaisir avec des bouteilles plus chères chez eux comme pendant les confinements. IWSR met par ailleurs en exergue la forte hausse du e-commerce qui prend des parts de marché chaque année et perdure au-delà de la pandémie surtout aux Etats-Unis où il était quasi inexistant, en Grande-Bretagne où il était déjà très développé avec les livraisons à domicile mises en place par la GD ou en France avec le click’ n collect.

« Au début des confinements, on a constaté une hausse de la consommation d’alcools à la maison puis une hausse progressive de la modération qui a profité aux low et no-alcools, en particulier dans les pays anglo-saxons avec de nombreux produits innovants et très marquetés, même si les consommateurs ne comprennent pas toujours les produits, commente le directeur des analyses d’IWSR Thorsten Hartmann. Ils sont adoptés non seulement par les abstinents permanents (religion) ou ponctuels (pendant la grossesse ou le dry January) mais également par des consommateurs habituels de spiritueux qui veulent tester pour boire moins d’alcool tout en gardant le même rituel et le même profil de goût. D’où une consommation mixte à 80-90% de hardseltzers et de spiritueux ». Paradoxalement, IWSR souligne qu’alors que l’OMS pendant la pandémie s’inquiétait de la hausse de la consommation d’alcool, celle-ci a plutôt baissé au global de 7 à 8% grâce à l’auto-regulation et au développement des no-alcools sur les spiritueux contrairement aux low-wines (entre 0,5 et 7% d’alcool) qui ont toujours mauvaise presse bien que 40% de consommateurs en aient déjà acheté au moins une fois et qu’ils suscitent la curiosité.

Tendance Développement Durable et e-commerce pour les vins

Côté Vins, la consommation a repris dans de nombreux pays,  et il a même remplacé la bière pendant les confinements sur les marchés anglo-saxons ou aux Philippines. On voit apparaître un souci du « mieux pour la planète » notamment de la part des jeunes consommateurs mais également des investisseurs avec un intérêt accru pour les vins locaux au détriment des vins importés. Les jeunes consommateurs sont également de plus en plus sensibles à la communication sur le développement durable, aux soutien à des communautés associatives et artistiques. Mais les principaux intérêts pour le vin sont suscités par les médailles apposées sur les bouteilles, aides précieuses à la vente, devant l’historique du vignoble, les aspects bio, nature et écofriendly contrairement aux critères sans sulfites, neutralité en carbone, biodynamie et vegans se révélant moins motivants et même contre-productifs. L’attrait du bio est certes important mais limité dans la mesure où les marques principales les plus visibles et à plus fortes parts de marché ne le sont pas. Emergent aussi les canettes à surveiller de près tant la croissance est exponentielle sur certains marchés (Amérique du Nord) et ne pas en proposer pourrait rapidement devenir un handicap pour un metteur en marché. On constate également pour le vin un fort développement du e-commerce surtout aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne contrairement à l’Allemagne où la GD s’est peu engagée dans le click n’ collect et les livraisons à domicile sauf pendant le confinement, les consommateurs allemands restant très conservateurs. Partout ailleurs, la tendance perdure après la pandémie.

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[Escapade Armagnac] Château de Gensac, au triple galop

La Gascogne est riche d’un patrimoine architectural foisonnant. Du cœur du Gers aux portes des Landes, châteaux médiévaux et bâtiments plus contemporains jalonnent les paysages de l’Armagnac. C’est à l’ombre de leurs voûtes, parfois pluriséculaires, que vieillissent patiemment les précieuses eaux-de-vie.

Une Escapade à retrouver en intégralité dans Terre de vins hors-série Spiritueux ou sur notre kiosque digital.

Épisode 1 : Château de Gensac

Au triple galop
La Gascogne a toujours attiré des investisseurs venus de toute l’Europe et d’encore plus loin, tombés amoureux de ses paysages, de son art de vivre, de ses produits. C’est le cas de Jan Schuermann. Ce Suisse, qui a fait carrière dans la gestion d’entreprises alimentaires à Zurich, a décidé de reprendre il y a quatre ans ce domaine historique, qui appartenait à son parrain. Changement de vie pour Jan et sa famille, qui sont venus s’installer dans le château, dont les parties principales remontent au XIIIe siècle, et les tours adjacentes – ainsi que la chapelle, rénovée et privatisable – au XIVe. L’ensemble de la propriété couvre 300 hectares, dont 25 de vignes ; parmi elles, 7 hectares sont exclusivement réservés à la production d’armagnac. Production de céréales, de pruneaux, chênes truffiers complètent la production agricole, à laquelle il faut ajouter une activité de pension pour chevaux (dont la passion est ici contagieuse, jusque sur les étiquettes). Gensac, c’est donc tout un petit écosystème, fort d’un héritage de plus de six cents ans, mais qui n’est pas incompatible avec la modernité : Jan Schuermann a totalement relancé la gamme de Gensac, sur les vins en Côtes-de-Gascogne, mais aussi sur l’armagnac. « Il faut sortir l’armagnac de son côté cadeau, sacralisé sur le millésime, pour en faire une marque de consommation : quand on a fini une bouteille de 15 ans, on doit avoir envie de reprendre la même », explique-t-il. Le packaging, moderne, élégant, regarde vers l’univers du rhum, et le produit joue la carte d’un élevage en douceur pour un style aromatique, rond et gourmand. Le 15 ans, flagship du domaine, se distingue par son crémeux et son volume de bouche, entre notes vanillées, champignon frais, miel et mirabelle, soutenu par une fraîcheur mentholée (63 €). À découvrir aussi, une jolie gamme de vins de liqueur.

32100 Condom
05 81 68 13 91 – Site internet

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[Wine Paris] Vignobles Paul Mas, être accessible avant tout

Créée en 2000 par Jean-Claude Mas, l’entreprise aligne aujourd’hui 15 propriétés sur plus de 800 hectares au total depuis son vignoble historique de Montagnac en passant pas Pézenas, les Grès de Montpellier, Terrasses du Larzac, Limoux, Boutenac et pointe jusqu’en Roussillon. Une succès story qui s’exporte à 90 % et s’égrène dans 72 pays.

Du plaisir en trois couleurs avec la gamme L’Artisan en IGP Pays d’Oc avec une stratégie de prix très serré (moins de 10 €) où la carte cépage joue à fond. Un chardonnay gourmand et généreux, un pinot noir aromatique avec un profil aérien, un grenache noir à l’équilibre tendre. Une fois équipé pour l’apéro, on passe à un contenant exclusif, la flûte gothique développée avec Véralia, pour une gamme où se rencontrent cépages et assemblage dont un rosé Jardin des Roses (syrah, grenache gris et cinsault) en AOP Languedoc avec la rose Traviata ornant l’étiquette : un profil tout méditerranéen.

Démarche identitaire avec Ma Clairette au succès grandissant sur le marché britannique mais bientôt en rayons en France, un cépage implanté dans son fief historique d’Aspiran : sa dégustation fait (re)découvrir ce cépage ancien et patrimonial, un profil floral minéral, droit et net.

Pour compléter cette offre formatée pour la grande distribution, Le Grand Pioch, viognier 2020 en IGP Pays d’Oc confirme le goût de Jean-Claude Mas pour des viogniers riches.

Sur les domaines, on retrouvera chez les cavistes et sur le circuit traditionnel, en Roussillon, le rosé du domaine de Lauriga, un grenache gris en IGP Côtes catalanes (moins de 7 €) doté d’une belle robe pétale, un nez fin et un palais réussi sur les effluves de zestes et de rose. Sur ce dernier domaine, dès la fin du printemps, l’offre œnotouristique démarre avec des formules de découverte du terroir (quad), évènements musicaux et ouverture de trois beaux gîtes.

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[Wine Paris] Le nouveau pôle vins et spiritueux des familles Piffaut et Battault

Les maisons Piffaut Vins et Domaines (Veuve Ambal) et Gabriel Boudier Dijon se sont rapprochées pour constituer un nouveau pôle vins et spiritueux en Bourgogne

Les familles Piffaut et Battault qui se connaissent depuis longtemps étaient en discussions exclusives depuis plusieurs mois : l’intégration de Gabriel Boudier (40 M€ de CA), déjà distribué en GD depuis 2020 par le groupe Piffaut (100 M€ de CA) présidé par Eric Piffaut a été signée début février et devient une filiale. François et Yves Battault seront actionnaires du nouvel ensemble qu’ils accompagneront dans la transition, leur nièce Claire Battault, la 4e génération à l’opérationnel, intègre le groupe aux côtés d’Aurélien Piffaut, président du directoire de FPVD qui devient président de Boudier. « Ce rapprochement de deux entreprises très complémentaires est le fruit de longues années de collaboration amicale entre les deux familles » confirme Yves Battault. « Il est la poursuite commune de deux belles aventures entrepreneuriales » ajoute Eric Piffaut.

Boudier, exportateur de gins et liqueurs

Gabriel Boudier, fondée en 1874 et dans le giron de la famille Battault depuis 1936, est l’un des quatre producteurs de cassis de Bourgogne avec Maison Briottet et Lejay-Lagoute, L’Heritier-Guyot (chez La Martiniquaise). La crème de cassis reste son produit phare. Elle s’est fait connaître pour sa bouteille carrée, créée à la fin de la deuxième guerre mondiale pour répondre à l’appel d’offre de l’armée américaine qui avait fourni la verrerie. Elle a développé depuis déjà plusieurs décennies une offre de spiritueux premiums, en particulier le gin éponyme, puis le Saffron gin, ou l’an dernier la liqueur de gin à la clémentine façon boule a neige à paillettes pour Marks & Spencer qui avait remporté un franc succès (la maison est exportatrice à 80%). Boudier a également des parts dans les nouvelles liqueurs H.Theoria. « Nos maisons ont l’avantage d’être connues pour leurs produits traditionnels tout en sachant innover » précise Florian Migeon, directeur marketing. Avec cet achat de diversification, le groupe fort de 280 ha en Bourgogne, présent jusqu’à maintenant en crémants de Bourgogne avec Veuve Ambal (leader avec plus d’un tiers des volumes de l’appellation Crémant de Bourgogne), en vins effervescents avec Rivarose et en vins tranquilles (Prospérer Maufoux, André Delorme) va ainsi étendre son offre en liqueurs et spiritueux et à terme dans la bière. « Il y a forcément des synergies liqueurs et crémants mais on ne nous attend pas forcément là-dessus, précise Florian Migeon. Même si en caveau et sur site internet, nous avons crée un coffret en cobranding pour créer deux cocktails, le Val Suzon (crémant, guignolet, crème de cassis) et le Spritz du verger (crémant. safran gin, crème de pêche) ».

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[Wine Paris] « Instants d’éternité » : la nouvelle gamme de Piot-Sévillano

« L’amour ne veut pas la durée ; Il veut l’instant et l’éternité » écrivait Friedrich Nietzche. Une phrase qui a inspiré Christine et Vincent du champagne Piot-Sévillano à Vincelles, dans la création d’« Instants d’éternité », leur première gamme premium qu’ils présentent aujourd’hui au salon Wine Paris.

Les quatre nouvelles cuvées à tirage limité de la maison Piot-Sévillano reposent sur un concept simple : « En vieillissant – explique Christine –  je m’aperçois que les souvenirs qui nous restent sont liés à des émotions, derrière lesquelles il y a des couleurs, des odeurs, des arômes. Nous avons tous en mémoire une dégustation d’un vin avec le plat qui allait bien, les bons amis… Ces champagnes ont été conçus pour être dégustés dans ces moments et se transformer en autant de madeleines de Proust ».

Avec « Le temps pour elle », Piot-Sévillano signe une 100 % soléra de meunier alors que d’habitude en Champagne, la complexité et la puissance des réserves perpétuelles, empêchent de les utiliser autrement qu’en épices. En recourant au meunier, cépage réputé peu propice au vieillissement, la maison achève de nous surprendre. « Cette soléra est séparée en deux parties, l’une en cuve, l’autre en fût, et dorénavant même en foudre. Comme le bois est encore jeune, nous préférons que cette proportion soit pour l’instant limitée, mais elle augmentera à l’avenir. Elle apporte au meunier plus de structure. Lorsque vous dégustez à l’aveugle la cuvée, les arômes sont proches de ceux d’un pinot noir, avec des notes de violette et de rose même si on retrouve la poire fondante du meunier. Nous ne renouvelons la soléra que de 5% chaque année, pour autant la cuvée garde beaucoup de fraîcheur. » Une caractéristique liée au faible dosage. « Nous sommes descendus à 3,2g. Nous avons failli aller plus loin. Mais, si nous élaborons des champagnes selon notre goût, ils doivent aussi procurer des émotions à ceux qui nous suivent. »

Le rosé de saignée est issu d’une parcelle de vignes, « Les Raies Tortues », plantée voici cinquante ans. L’objectif était de donner la sensation de croquer dans le fruit. « J’ai mis beaucoup de temps à maîtriser la maturité de ces vignes et à trouver le bon moment pour les cueillir. Les arômes de moka de ce rosé sont étonnants. Ce n’était vraiment pas ce que j’avais imaginé au départ. Je pense que c’est dû à l’âge de la vigne ! »

Troisième cuvée : « Le Petit Eden », un parcellaire complanté à parts égales de chardonnay et de pinot noir sur le lieu-dit « Paradis ». Là-encore, Piot-Sévillano prend le contrepied de la tradition champenoise. Sur ces cépages adaptés aux longues gardes, la maison propose un millésime récent : 2018. « Nos sols argilo-calcaires font mûrir plus vite le chardonnay que la craie de la Côte des blancs, tout en offrant des rendements moindres. Cette maturité et cette concentration permettent des vieillissements plus courts. Certains veulent récolter à 9,5 parce qu’ils cherchent la tension. Soit ! Ma philosophie est de cueillir le plus mûr possible pour avoir davantage d’arômes. Quoi qu’on en dise, l’identité d’un terroir réside d’abord dans les arômes et non dans la fraîcheur ! Par ailleurs, avec le travail des sols, nous arrivons à compenser et gagner en acidité » On appréciera la palette de saveurs citronnées, qui va du citron vert au citron confit, mais aussi les expressions de fleurs d’acacia. Curieusement, alors que le pinot noir prend facilement le dessus sur le chardonnay, c’est ce dernier qui domine.

« L’Ecole Buissonnière » nous fait prendre la clef des champs. La cuvée est en partie issue de la parcelle les Arpents du Diable, autrefois plantée de pêchers, où le grand-père de Christine allait se régaler en sortant de classe. Vegan, mais sans certification, ce champagne est aussi un clin d’œil à l’ancienne école transformée en caveau de dégustation où trônent les vieilles cartes Vidal-Lablache. Pour cette cuvée réunissant les trois cépages, Christine et Vincent n’ont retenu que des vignes de plus de trente ans. Les fruits jaunes et blancs rappellent ceux du verger du grand-père !

Prix : 75 € – www.piot-sevillano.com

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Gérard Bertrand, 100 ans en bouteille

Avec ses 400 collaborateurs, une série de propriétés languedociennes aux terroirs choisis, deux restaurants permanents, un troisième en saison sur la plage, un festival de jazz couru et un bar dédié, un hôtel de luxe, une maison d’hôte et dès mai un spa dernier cri, le vigneron et négociant, ancien capitaine du stade français, ne ralentit pas sa course.

Vinifier un raisin centenaire est toujours un moment d’émotion. C’est un petit coup d’œil dans le rétro que s’offre Gérard Bertrand avec la Cuvée 100 « Les Arbousiers » en AOP Corbières millésimée 2019 (39 euros) présentée lors de Wine Paris. Dans cet assemblage élégant, profond et tendu, les carignans dominent, issus d’une parcelle plantée en 1920 par Paule Bertrand la grand-mère de notre capitaine, sur le terroir audois de Fonfroide, proche de l’abbaye de Gaussan.

A l’opposé de cette démarche patrimoniale, surfant sur la double vague du rosé et de la bulle, le vin de France Papilou (13 euros), petnat bio assemblant pinot noir et cinsault, casse les codes : une simple capsule crown (comme pour une bière) à faire sauter pour se désaltérer de ses saveurs légères et fruitées, avec une petite finale sur l’amertume du pamplemousse rose : « le vin des Millenials » dixit son créateur.

Entre les deux il faut déguster Plantabelle 2019, en AOP Languedoc Cabrières (95 euros), sélection parcellaire du château des deux Rocs jouxtant le terroir du Clos du Temple, dédié rosé « le plus cher du monde » que Gérard Bertrand élabore depuis quatre ans. Grenache et syrah cinquantenaires, implantés sur les fameuses « écailles de Cabrières » les plus anciens schistes du vignoble, sont vinifiés pour leur fruit et l’expression terroir unique de ce secteur : « on remarquait ce grenache chaque année depuis quatre ans comme étant le meilleur, il fallait isoler la parcelle »

NB : une fois par mois, un cassoulet d’anthologie est préparé au domaine de la Soujeole (20 places uniquement). Au Clos du Temple, la pianiste Stéphanie Elbaz accompagne les repas gastronomiques ; toutes les expériences  oenotouristiques sont à retrouver sur château-hospitalet.com

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