Muscatine et muscats champions du monde !

Rhonéa, la coopérative vauclusienne est récompensée par une médailles d’or aux Concours « Muscats du Monde » et « Effervescents du Monde ». Ce placement dans le TOP 10 a valeur de reconnaissance et met sous les projecteurs le muscat petit grain.

Muscatine en effervescence 
La Muscatine a séduit les jurés professionnels internationaux en remportant deux médailles d’or, en blanc et en rosé (8,50€). Le blanc fait coup double en se classant aussi parmi les dix meilleurs effervescents de 2023. Une distinction qui célèbre le cépage muscat petit grain aux arômes si séduisants. Dans cette version effervescence grâce au gaz carbonique, il a des faux airs de bonbon Krema, de fruits jaunes, de notes exotiques. Des bulles fines soulignent l’équilibre aromatique et la sucrosité. Une cuvée festive par excellence. 

La version sans alcool de cette Muscatine (8,50€) est disponible depuis janvier. La gamme aromatique typique de rose et de litchi est nette et expressive. Elle est moins gazéifiée, les bulles sont plus petites et font plutôt penser à un soda.  

Muscat de Beaumes de Venise en lumière 
Deux Muscats de Beaumes-de-Venise, le domaine de la Font Joseph et le domaine du Paparotier (certifié AB), ont eux aussi, décroché une médaille d’or. Le domaine du Paparotier (15,80€) mérite amplement la récompense. Mêlant fruits exotiques, notes florales et fruits jaunes, il offre en bouche finesse et subtilité. Sa matière tendre est addictive …

Muscatine et vin doux naturel de Beaumes-de-Venise sont des compagnons idéaux pour la galette des rois qui s’éternisent sur nos tables. Pour rester dans un calendrier gourmand, les bulles muscatées matcheront avec les crêpes de la chandeleur ! 

Cet article Muscatine et muscats champions du monde ! est apparu en premier sur Terre de Vins.

Floyd Mayweather, légende de la boxe, crée sa marque de champagne

Le champion aux 50 victoires lance le champagne « Le Bon argent ». Depuis quelques mois, le sportif américain désormais retraité communique sur ses cuvées élaborées par le champagne Ellner à Epernay.

Symbole de réussite, business intéressant pour alimenter le monde de la nuit, le champagne attire depuis des années les convoitises des rappeurs américains (Jay Z, 50 Cent…). Ces derniers mois, c’est l’un des plus grands boxeurs de l’histoire qui vient de faire une entrée remarquée dans l’arène des vins et spiritueux. Floyd Mayweather, pugiliste américain multi primé, a lancé l’été dernier aux Etats-Unis sa propre marque de champagne, « Le bon argent ». 

À consulter les posts sur Instagram et Facebook, ainsi que sur le site Internet de la marque, seuls éléments de communication officiels à ce jour, tous les signes apparents de la richesse née des nombreuses victoires de Floyd Mayweather* s’y retrouvent : mannequins, montres, soirées à Vegas, voitures et vêtements de luxe, une marque de whisky « Good Money », et donc, les bulles champenoises. 

Signe que la réputation de l’effervescent local est intouchable : Floyd Mayweather met en avant les « magnifiques vignes d’Epernay », « les terroirs riches et traditions intemporelles » et le « secret des caves ». Bien apparent sur la sleeve flashy des cuvées, surmontée d’un habillage métallique, clin d’œil aux ceintures du boxeur, le champagne Ellner est donc le domaine « élu » pour fournir le champion américain. À ce jour, l’exploitation fondée il y a presque 120 ans, ne souhaite pas communiquer. Les cuvées brut et rosé, vendues 139,99 dollars et 159,99 dollars la bouteille, ne sont d’ailleurs pas accessibles sur le marché français pour le moment. « Quand la richesse a pour but de créer une vie qui vaut la peine d’être vécue ; le luxe sans limites » : le slogan et le choix du nom de la marque ne surprendront pas les amateurs de sport de haut niveau. Le surnom de Floyd Mayweather, qui était sorti de sa retraite sportive en 2017 pour un combat (et une victoire) contre Conor McGregor en 2017, autoproclamé « combat du siècle », est… « Money ». 

*Le magazine Forbes le classait, en 2019, numéro 1 de son Top 10 des sportifs les mieux payés de la décennie avec un peu moins d’un milliard de dollars.

Cet article Floyd Mayweather, légende de la boxe, crée sa marque de champagne est apparu en premier sur Terre de Vins.

Les néo-vigneronnes de Fronsac : un vent de fraîcheur

Pascale et Mélanie ont en commun de ne pas être des enfants du sérail. La première travailla pour de grandes maisons de maroquinerie à Paris, la seconde, née à Tübingen, entama des études marketing. Désormais elles co-président aux destinées du Château Mazeris-Bellevue et du Château de l’Escarderie en fronsadais. Elles sont arrivées sur ces terres touchées par la beauté des lieux avec l’envie de réinventer une production et l’image de l’AOC.

Château l’Escarderie se trouve légèrement en surplomb du cingle de la Dordogne toute proche, sur des sols argilo-calcaire et sablo-limoneux. La propriété viticole du XIXeme siècle est reprise en 2015 par Mélanie et Thomas, qui entreprennent de tout restructurer des chais à la vigne. Ils optent rapidement pour une conduite en Agriculture Biologique certifiée et la vinification est réalisée au plus près des méthodes biodynamiques. Pour Mélanie, fille d’hédoniste œnophile, le salut de la viticulture passe par la vigne et un enracinement plus profond de cette dernière. Dès le début il était clair pour la jeune diplômée de l’EBP que les élevages en cuve et en amphore permettraient de respecter le fruit et la matière. La cuvée Amphora naitra de l’envie de faire les vins que Mélanie aura plaisir à boire. Il était d’autre part évident, souffle-t-elle en souriant, de ne pas aller chasser sur les terres de ses illustres voisins, avec leur cuvée plus boisée et plus extraite. A aucun moment, ajoute-t-elle, elle n’a eu envie de dévoyer une appellation qui lui tient à cœur, dont elle apprécie l’Histoire et le terroir si singulier. Il est clair que si Amphora, dominante Merlot, accompagné de Cabernet Franc et de Malbec, rend hommage au terroir, il constitue un franc pas de côté avec des vinifications en macération semi-carbonique, un élevage en amphores de terre cuite et une teneur en sulfites volontairement très faible. A la dégustation l’Amphora 2021 possède un nez étonnamment complexe, qui convoque camphre, poivre vert et sous-bois frais. En bouche on retrouve des fruits rouges, à peine confiturés. La belle tension d’un jus finalement assez charnu, étire magnifiquement vin. 

A la bourguignonne 
A quelques encablures de là, le Château Mazeris-Bellevue en AOC Canon-Fronsac, invite à embrasser un paysage de clairières, de bois, de pentes et de plateaux. L’intrication des vignes dans cet environnement pluriel est magnifique. C’est ce qui plaira tant aux deux néo-vignerons Pascale et Xavier qui dès 2017 décident de se lancer dans une aventure familiale conçue et bâtie autour et pour leurs enfants. Pascale, CAP de maroquinerie tout juste en poche, n’imagine pas un instant ne pas devoir mettre la main à la pâte. Elle tire les bois, taille, vendange pour comprendre et apprendre ! Sa présence dans une appellation de pépites chargées d’histoire ne l’empêche pas de revenir sur les grands principes qui régissent les lois vinicoles de Canon-Fronsac en replantant des arpents de vigne en contre-pente ou encore en développant la gamme Mazette. Une cuvée issue d’une réflexion parcellaire qui détonne encore joliment par l’étiquette conçue par l’illustratrice Margaux Croës. Mazette représente l’autre versant de la production avec des vins de cuve béton, empreints de fraicheur, de tendreté et portés par une fine expression crayeuse. Elle évoque l’idée d’une cuvée à la bourguignonne. On aime tout particulièrement le Mazette 2020, Merlot, Cabernet Franc et Cabernet Sauvignon et son jus suggérant en bouche la cerise et la rose poudrée. Une complexité qui bat en brèche l’idée reçue que sans élevage appuyé il n’y aurait pas de grand vin à Bordeaux. 

Une révolution à bas bruit
Il n’y a pas si longtemps ces appellations de lieux parlaient d’elles-mêmes et engageaient le producteur sur la voie toute tracée des vins rouges à l’échine épaisse, aux jus corpulents et fortement boisés. Les temps changent et les vins de lieux demandent à revenir sur les étals des cavistes et sur les tables des restaurants. Château L’Escarderie et Château Mazeris-Bellevue, sous l’impulsion de néo-vigneronnes, ont su développer une gamme alternative de vins plus sapides et au fruit très étincelant, sans jamais se départir du lieu et d’un terroir exceptionnel. Elles ont également en commun d’avoir croisée la jeune œnologue Chloé Conort, qui conseille aussi Château Saint-Ferdinand, pour porter sur la vigne un autre regard, pour se donner la permission de dessiner des vins un rien plus iconoclastes et certainement plus modernes. 

Cet article Les néo-vigneronnes de Fronsac : un vent de fraîcheur est apparu en premier sur Terre de Vins.

Marrenon se repositionne entre mer et montagnes

L’union coopérative du Luberon et du Ventoux a décidé de consolider l’identité visuelle de sa marque avec un nom plus visible et de réaffirmer son savoir-faire tout en réinvestissant dans un nouvel outil. 

« Nous avons voulu gagner en visibilité sur les nouveaux packs et réaffirmer ce que nous étions, une Maison de vignerons avec une image de savoir-faire, détaille Philippe Tolleret, directeur depuis 2006 qui poursuit une politique de valorisation accrue ces dernières années. Nous avions déjà des slogans comme « Plaisir par Nature » ou « Vignobles en Luberon-Ventoux » mais « Entre Mer et Montagnes » fait davantage rêver, inclut les autres vignobles avec lesquels nous travaillons et c’est notre ADN puisque Marrenon en occitan vient de Mar (mer) et Mount ». Ventoux-Luberon représente toujours près des deux-tiers de l’activité mais les vins de cépages progressent, notamment des rolles en blancs et des pinots noirs en rouges. « Ces cépages ont chez nous une époque de maturité comparable à la Bourgogne. Nous incitons donc les viticulteurs à en replanter car ils sont aussi utilisés en AOP, le rolle tend à remplacer le grenache blanc car il est plus aromatique et c’est un marqueur fort de la région sur un profil agrumes; dans le cadre du réchauffement climatique, le cinsault en rosé, le marselan en rouge deviennent également intéressants ».

Marrenon désormais présidé par Joël Bouscarle qui a succédé en 2022 à Jean-Louis Piton pèse 55 % des volumes de l’appellation Luberon, avec une répartition couleur similaire, 45-46% % en rosé (environ 60 % il y a 8 ans), 25-26% en rouge, 26-27 % en blancs en forte hausse. « Avant, on mettait plutôt les blancs dans les rosés ou dans les bases de mousseux pour les ugnis blancs » reconnait Philippe Tolleret. 

La poursuite de la valorisation
Marrenon en a également profité pour clarifier ses gammes, mieux identifiées pour valoriser davantage les vins d’exceptions et iconiques (Grand Marrenon, Orca). Les Essentiels regroupent les vins cœur de marché, les Belles Echappées ceux hors Ventoux-Luberon (Crozes-Hermitage, Gigondas, Plan de Dieu, Côtes-du-Rhône). Dans la famille Innovations, les vins bios (une cinquantaine d’exploitations sur 470 ha, en léger tassement depuis deux ans) et les nouveaux vins, à petits degrés, désalcoolisés, les packs originaux et décalés et à terme les cépages en test comme le piquepoul et l’assyrtiko. Parmi les dernières créations, le Ventoux rosé Rosace en grenache-syrah (6,50€) et la gamme de rosés Triniti déjà en Côtes-de-Provence Sainte-Victoire (10€) qui va s’étoffer en Luberon et Ventoux. « 2023 sera sans doute en retrait en volume à cause de la sécheresse mais on s’en sort bien comparé aux autres secteurs de la vallée du Rhône grâce à de belles amplitudes thermiques au sud-est du Ventoux, nos vignes étant en moyenne à 300 m d’altitude, jusqu’à 550 m. »

La coopérative va par ailleurs réinvestir dans son outil technique en lançant la construction d’un nouveau bâtiment d’embouteillage et de stockage sur le site de La Tour-d’Aigues. Outre les nouvelles chaines de conditionnement et un doublement du chai à barriques, il abritera davantage de petites cuves de 50 à 200 hl pour un travail parcellaire renforcé. Les premiers coups de pioche ne vont pas tarder, le chantier devrait être bouclé fin 2024.

Quelques chiffres
Marrenon (34,2 M€ de chiffre d’affaires en 2022) compte désormais 437 vignerons sur 3800 hectares pour une production moyenne de 220 000 hl.

Elle regroupe six coopératives (Sylla, Bonnieux, Grambois, Louérion, Ansouis, Pertuis, la cave de Valdèze spécialisé dans le vrac ayant quitté le groupement en 2016).

Elle commercialise 70 % de ses vins en France (60 % en grande distribution, 40 % chez les cavistes) et 30 % à l’export dans 45 pays, principalement en Allemagne, Grande-Bretagne, Belgique, Chine, Japon, Corée, Etats-Unis…

Cet article Marrenon se repositionne entre mer et montagnes est apparu en premier sur Terre de Vins.

Cognac : l’art de distiller avec Bruno Marcadier

Bruno Marcadier fait partie de ces distillateurs de profession qui compte dans la région du cognac. En pleine période de distillation, il nous raconte ce métier méconnu et prend le pouls de la conjoncture. 

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est un distillateur de profession ?
Nous avons dans la région deux sortes de distillateurs. Il y a les bouilleurs de cru qui sont les vignerons-distillateurs qui distillent uniquement leur récolte et il y a les distillateurs de profession – ou bouilleurs de profession – qui distillent la récolte des tiers. Soit il fait de la prestation de distillation en prenant le vin chez le viticulteur, le distiller avec la méthode souhaitée et lui rendre l’eau-de-vie, soit il achète le vin aux viticulteurs, le distille comme il l’entend, le stocke ou le revend au négoce. L’AOC Cognac comprend autour de 120 distillateurs de profession, soit autour de 1200 ou 1300 alambics pour représenter chaque année un peu plus de la moitié de la production.  

Combien avez-vous d’alambics et comment s’organisent vos journées au cœur de la campagne ? 
Je suis à Segonzac, au cœur de la Grande Champagne, j’ai 15 alambics. Mes journées de 24 heures sont rythmées par deux cycles de distillation. Les viticulteurs ou courtiers nous déposent des échantillons qui partent au laboratoire d’analyses, après on programme le retrait des vins avec les transporteurs, les vins arrivent avec tout le travail administratif que ça engage et enfin on distille. A la dégustation, je détermine le moment où nous gardons les cœurs de chauffe et basculer le reste (les secondes) dans une nouvelle distillation. Je commence mon métier de distillateur de profession 5 à 6 jours après le début des vendanges. Etant aussi viticulteur, c’est une période très chargée. Légalement, nous devons tout distiller avant le 31 mars, sauf dérogation comme cette année, soit le 10 avril du fait des volumes importants à distiller et les inondations qui ont touché certaines distilleries. Je ne distille pas le reste de l’année d’autres alcools, je ne distille que du cognac avec une attention particulière à l’endroit de la qualité et des questions environnementales. Notre métier est aussi d’épauler le bouilleur de cru si jamais il n’a pas la capacité de passer tout le volume. Alors nous trouvons des solutions. 

Enfin, le marché du cognac connaît un ralentissement avec, par voie de conséquence, une baisse des quotas, quelles sont les répercussions sur votre activité et comment voyez-vous les mois voire les prochaines années à venir ? 
Pour l’instant, il n’y a aucune incidence sur mon activité de distillateur de profession car la récolte a été très abondante et, malgré la baisse du quota à 10,5 d’alcool pur, la région s’est accordée à passer le surplus en réserve climatique. C’est une assurance garantie contre les aléas. Bien sûr, nous ne pourrons pas faire comme cela durant des années, l’avenir est incertain, nous attendons qu’une seule chose, que le commerce reparte. Sinon, l’an prochain, nous devrions encore avoir une campagne relativement soutenue mais ensuite, ce sera plus tendu si le commerce ne repart pas.

Cet article Cognac : l’art de distiller avec Bruno Marcadier est apparu en premier sur Terre de Vins.

[Cuisine et vin] Aile de raie, butternut en plusieurs versions

Trophée 2022 du Tour des Cartes Occitanie en catégorie restaurant gastronomique, prix 2020 du Tour des Cartes national pour son offre de spiritueux, le restaurant SKAB repose sur un parfait équilibre : le chef propriétaire Damien Sanchez, son épouse Séverine en salle, et le sommelier Stéphane StoetzePour « Terre de vins », ils proposent trois recettes avec accords mets-vins à retrouver dans le numéro 92 actuellement en kiosques.

[Pour 8 personnes] 

1 aile de raie entre 2 et 3 kg, garniture aromatique (carotte, céleri branche, blanc de poireau, thym), 2 butternuts (environ 1 kg), huile d’olive, sel, poivre, zeste d’un citron vert, 1 c. à s. de blanc de cébette confite.

Habiller la raie, cuire au four vapeur à 50°C pendant une heure avec la garniture aromatique. Lever la raie une fois froide, la garnir avec de la pulpe de butternut.

Butternut en plusieurs versions :

Éplucher les 2 butternuts, garder les têtes pour les autres recettes, puis cuire le reste des butternuts avec de l’huile d’olive sous vide à 83°C pendant 2 heures (ou en casserole). Une fois cuit en purée, faire sécher en casserole, mixer pour obtenir une pulpe bien lisse.

Tailler une tête de butternut en cubes, cuire avec de l’huile d’olive et assaisonnement à 83°C sous vide (ou vapeur) 20 minutes, refroidir.

Tailler l’autre tête en 8 tranches très fines, le reste en brunoise, cuire à l’anglaise pendant environ 2 minutes. Mélanger à froid avec citron vert et cébette, assaisonner.

Dresser un morceau de raie, l’entourer des cubes de butternut et de la brunoise recouverte d’une fine tranche. Servir avec le coulis et l’écume de butternut, ajouter des pointes de gel citron et des grains de citron caviar.

Accord du vif au doux 
Le poisson blanc à la chair fine et feuilletée rencontre la douceur de la courge d’automne, relevée de touches de citron. S’impose d’évidence un vin blanc, facile d’accès dans un millésime récent. Accord classique, du sud de la Bourgogne, avec Les Crays du domaine Drouhin 2021 en AOC Macon-Lugny. Robe brillante or pâle, nez vif, suave, long en bouche, ce chardonnay aérien souligne l’acidulé des agrumes. Accord régional avec Les Clapisses 2022 du mas du Salagou en IGP Côteaux du Salagou, dans l’Hérault, domaine de poche dédié au carignan. Ce rare blanc, au nez parfumé et expressif, à la bouche offrant rondeur et gras, enveloppe la douceur de la courge.

SKAB
30000 Nîmes 
04 66 21 94 30
restaurant-skab.fr

©Aurélio Rodriguez pour « Terre de vins »

©Aurélio Rodriguez pour « Terre de vins »


Cet article [Cuisine et vin] Aile de raie, butternut en plusieurs versions est apparu en premier sur Terre de Vins.

Carrière de Lampourdier : consternation et contestation

Suite des démêles judiciaires opposant l’ODG Châteauneuf du Pape, le Syndicat Général des Vignerons des Côtes du Rhône et l’entreprise Delorme SAS, pour l’extension d’exploitation de la carrière de Lampourdier. La dernière décision de justice est défavorable.

« La décision de la Cour d’Appel de Nîmes est tombée le 11 janvier dernier. La sentence est la même que pour la première instance. Tous les arguments que nous avons mis en avant ont été réfutés en bloc. Visiblement, le dossier a été bâclé ou n’a pas été étudié ». C’est une grosse déception pour Amélie Barrot, la présidente de l’ODG. Pour elle, les vignerons n’ont pas été écoutés, ni par les politiques, ni par la justice.
Pour rappel, l’ODG Châteauneuf du Pape avait lancé une pétition, en février 2021 adressée à Barbara Pompili, alors Ministre de la transition écologique ayant pour objet de l’alerter sur la demande d’extension d’exploitation des carrières sur le Massif du Lampourdier, situé sur les communes de Châteauneuf-du-Pape et Orange.
Y’a-t-il des recours ? Selon la présidente, des possibilités et des discussions sont encore envisageables avec les avocats. Elle est déterminée à ne pas laisser défricher ce poumon vert pour les vignerons, qui sont dans une démarche d’agriculture durable depuis de nombreuses années. « C’est une extraction à outrance, avec un impact sur l’eau », souligne t’elle. L’environnement et tout un écosystème sont concernés sur le flanc ouest de l’AOC Châteauneuf-du-Pape. L’ODG ne demande pas l’arrêt des carrières qui sont d’utilité publique, mais plutôt une harmonisation des durées. 
Depuis des décennies, trois carriers grignotent le massif du Lampourdier, situé sur les communes de Châteauneuf-du-Pape et Orange. Le mitage n’est pas terminé et il y a visiblement des velléités à l’agrandir. Le renouvellement et l’extension de l’autorisation d’exploiter une carrière située au lieu-dit « Bois Feuillet » à Orange font l’objet d’une enquête publique. Les riverains sont vent debout.

Cet article Carrière de Lampourdier : consternation et contestation est apparu en premier sur Terre de Vins.

[REPLAY] « Vino Veritas » : Bordeaux Cultivons Demain, le vignoble bordelais soigne sa RSE

Pour débuter l’année 2024, l’émission « Vino Veritas » sur TV7 s’intéresse au label Bordeaux Cultivons Demain, mis en place par l’interprofession des vins de Bordeaux et destiné à entraîner toute la filière girondine vers une démarche RSE conforme à la norme internationale ISO 26 000.

Label instauré en 2021 par le CIVB (Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux), « Bordeaux Cultivons Demain » est une démarche collective de développement durable basée sur la norme ISO 26 000, standard international de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). Un groupe pilote de 13 entreprises a amorcé le mouvement, qui compte aujourd’hui près de 80 entités labellisées. L’objectif de la filière girondine est de compter, d’ici 2030, 30% des volumes de vins de Bordeaux commercialisés sous ce label. Pour en parler, Xavier Sota et Mathieu Doumenge reçoivent un couple de vignerons qui ont fait partie du groupe pilote, Lucie et Laurent Rousseau des Vignobles Rousseau.

Voir toutes les émissions « Vino Veritas ».

Cet article [REPLAY] « Vino Veritas » : Bordeaux Cultivons Demain, le vignoble bordelais soigne sa RSE est apparu en premier sur Terre de Vins.

Bordeaux : la filière se mobilise pour sortir de la crise

Les vins de Bordeaux connaissent actuellement une crise qui affecte sérieusement son économie. Pour autant, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) relève la tête et après avoir analysé avec lucidité la situation, il a présenté, ce jeudi 18 janvier 2024, devant un auditoire composé de professionnels de la filière, une stratégie ambitieuse pour vendre mieux. 

Les questions essentielles portaient sur le profil des consommateurs de demain et leurs goûts pour le vin. En conséquence, il convenait de définir vers quelles caractéristiques Bordeaux allait faire évoluer ses vins, tout en tenant compte des contraintes du changement climatique. L’exportation interroge le CIVB qui a tenu à montrer que le curseur des richesses tendra à glisser un peu plus de l’Europe vers l’Asie à l’horizon 2037. Une Asie riche de sa jeunesse et qui verra émerger une classe moyenne apte à consommer du vin. Un enjeu fort pour les vins de Bordeaux, car si l’Europe est le continent le plus consommateur actuellement, la consommation de vin y décroit avec des consommateurs vieillissants. 

Profil des jeunes consommateurs.
La tranche de la Gèn Z est intéressante à tous égards. Elle aura entre 25 et 40 ans en 2035, et représentera 21 % de la population mondiale. C’est une population éthique, responsable, globalisée, influencée et influenceuse, à la recherche d’expériences, avec une envie de se singulariser et capable de bien s’informer, donc exigeante. Son mode d’alimentation est plus déstructuré, avec une tendance de végétalisation. L’aliment devient plus fonctionnel. La consommation d’alcool peut s’arrêter aussi et on y trouve davantage d’abstinents qui justifient cette conduite par une volonté de garder le contrôle de soi. Pour toucher cette Gèn Z, il faut lui parler vrai, lui proposer des nouveaux produits (autant le contenant que le contenu) et lui faire vivre des expériences: pour cela le canal digital est stratégique. Mais quel vin faudrait-il proposer pour toucher ce jeune public ?

Les vins de demain
La question des vins sans sulfite est évoquée. C’est plutôt un marché de caviste qui touche une clientèle demandeuse. Les techniques de vinification et de bioprotection sont réputées maitrisées maintenant. Quant à la désalcoolisation, celle-ci apparaît comme un vrai sujet car le changement climatique amène la vigne à produire des raisins plus sucrés qui génèrent des vins plus alcoolisés. Un alcool qui au-delà de 14 % est perçu comme une gène. C’est, entre autres, ce qu’a démontré l’étude « profil produit » : une étude avec un panel de 240 consommateurs et 122 professionnels et portant sur 20 vins rouges de Bordeaux représentatifs vendus entre 3 et 8 €. Les consommateurs ont montré leur aptitude à écarter les vins moins qualitatifs. Parmi les critères les plus importants aux yeux des consommateurs, on trouve le goût et l’équilibre. Viennent ensuite le fruité. Le boisé n’est pas rejeté à condition que la matière première le supporte et que le boisage soit qualitatif (sur une note vanillée de préférence). Derrière les qualités organoleptiques vient l’intérêt pour les labels. « Un consentement à payer (plus)» montrent que les démarches environnementales sont valorisées.

Join the Bordeaux crew !
Bordeaux compte expliquer lors d’une prochaine campagne que « si Bordeaux s’écrit au pluriel c’est que nous sommes tous singuliers ». Un slogan est créé : « Ensemble tous singuliers : Join the Bordeaux crew ». Un film particulièrement dynamique en français et en anglais vise à toucher une jeunesse planétaire. Il aura vocation à être diffusé en France et à l’international. 

©M. Sarrazin

Cet article Bordeaux : la filière se mobilise pour sortir de la crise est apparu en premier sur Terre de Vins.

Nicolas Jamin, l’œnologue qui (bio)dynamise bordeaux

Nicolas Jamin, consultant en viticulture et en œnologie spécialisé dans la biodynamie, a été révélé au grand public par France Inter dans l’émission « On va Déguster » récemment consacrée à Bordeaux. Il revient pour nous sur son approche technique et sur l’apport de la biodynamie à la qualité et l’âme des vins.

Comment expliquez-vous cet intérêt pour votre démarche ?
Je travaille beaucoup pour promouvoir la biodynamie, à travers des formations à Bordeaux Sciences Agro, des conférences, des dégustations et des masterclasses, comme celle qui aura lieu à la Cité du Vin le 30 janvier prochain (1). Je crois qu’il existe en Gironde beaucoup de très bonnes vigneronnes, de très bons vignerons en biodynamie mais pas forcément des personnes à même d’en parler – et les quelques formateurs appartiennent pour la plupart tous à la même génération. Je suis diplômé de l’Ecole d’œnologie de Bordeaux et de Bordeaux Sciences Agro et pense de ce fait apporter une caution scientifique qui manquait parfois à la biodynamie. 

Comment définiriez-vous les vins que vous élaborez ?
Je voudrais qu’on dise de mes vins qu’ils ont une âme, qu’ils sont singuliers et qu’ils sont inimitables parce qu’on laisse le terroir s’exprimer. L’expression du terroir permet au vin de gagner en unicité, j’en suis persuadé ! L’œnologue, la vigneronne ou le vigneron peuvent bien entendu intervenir, apporter leur patte, mais dans la mesure où ces derniers laissent le lieu s’exprimer en préservant les équilibres naturels, le pari est souvent gagné.  

La biodynamie permet selon vous d’apporter un supplément d’âme ?
Je crois en effet que ça y participe. Je pense que la pratique du bio, non levuré, peut aussi permettre ça. C’est une histoire de style avant tout. En conventionnel, ne nous leurrons pas, on peut faire de très bons vins, des vins sans défaut mais si tu fais du bio et que tu es un bon vigneron, tu feras meilleur qu’en conventionnel. Parce que ton vin aura un fruit plus intense, plus d’acidité, plus d’équilibre en bouche et une certaine maturité. En biodynamie, le fruit est encore plus éclatant qu’en bio et la palette aromatique est plus vaste et intense, avec bien souvent des expressions suggérant le sous-bois, la caractéristique pour moi des grands vins de lieu. La qualité de l’acidité, qui tire vers l’acidulé est très prégnanet en biodynamie, elle donne beaucoup d’énergie au vin bien que parfois cette acidité puisse bousculer le dégustateur. Je ne peux plus m’en passer (rire). Les autres marqueurs restent la salinité et les beaux amers, les vins en biodynamie en sont souvent pourvus. 

Vous l’expliquez comment ?
L’idée qui prévaut en biodynamie c’est de maintenir les équilibres, de permettre les enracinements profonds, de ne pas perturber la physiologie de la vigne avec des pesticides de synthèse. On manque cependant énormément de travaux précis, ce qui n’est pas la faute des biodynamistes mais de la recherche elle-même. Tous les ans je sollicite l’ISVV à ce sujet. Il y a des choses à faire pour analyser ce supplément d’acidité, de salinité. Les acides organiques peuvent s’expliquer par la qualité des sols, la qualité du système racinaire mais ce ne sont que des hypothèses, j’aimerais que la recherche travaille sur ça. Il y a des travaux de recherches passionnants sur la physiologie des plantes et leur métabolisme à l’INRA de Colmar. En parlant d’étude, j’aime citer celle de Magali Delmas, économiste de l’environnement à UCLA, et d’Olivier Gergaud, économiste à la Kedge Business School qui établit que les vins français issus de raisins biologiques ou biodynamiques sont mieux notés par les critiques que les vins conventionnels.

Masterclass & dégustation de vins en biodynamie (laciteduvin.com) (30/01 à 19h)

Cet article Nicolas Jamin, l’œnologue qui (bio)dynamise bordeaux est apparu en premier sur Terre de Vins.