Sud-Ouest : des vignerons ont fait le choix de l’agroforesterie

À Cahors et Gaillac, deux vignerons développent l’agroforesterie dans leurs domaines. Ce système, associant la vigne aux arbres et arbustes, enrichit la nature du sol pour assurer la bonne santé de la vigne, et ainsi la qualité du vin. 

Au Clos Troteligotte, sur la zone d’appellation Cahors, dans le Lot, les jeunes pieds de floréal, un cépage résistant, côtoient des plantations d’arbres. « Il y a un arbre tous les six mètres », décrit sur le côté de la parcelle, le vigneron Emmanuel Rybinski qui a repris le domaine familial en 2004. Cela correspond pour ces rangées de floréal à 234 arbres de douze espèces différentes. Cette parcelle est l’une des dernières plantées par le vigneron en biodynamie, qui a adopté depuis la période 2019-2020 les principes de l’agroforesterie. La vigne de floréal vient s’ajouter aux rangées mêlant espèces arboricoles et viticoles, qui ceinturent les 16 hectares du domaine. Cette « pergola », comme la nomme le vigneron, fait le lien entre la vigne et la forêt qui entoure le domaine. En plus des arbres, Emmanuel Rybinski a également ajouté des haies d’arbustes entre certaines parcelles. En quatre ans, pas moins de 6 000 espèces, arbres et arbustes confondus ont ainsi été plantés sur le domaine. 

« Un pas vers l’arbre »
Dans le Tarn, sur l’appellation Gaillac, Nathanaël Parnadeau a lui adopté ce système rapidement après la reprise du domaine De Matens, en 2007. « Lorsque je suis arrivé, des haies avaient déjà été plantées par mon prédécesseur. C’était déjà un pas vers l’arbre », se souvient le vigneron de 46 ans, qui propose des vins nature. Lorsqu’il voit des essences pousser dans la vigne, il les laisse. « Des noyers, des cerisiers, des arbres de Judée ont grandi. » Avec le temps, le vigneron a su distinguer les plus bénéfiques des plus néfastes. « J’enlève systématiquement les chênes. Ils concurrencent la vigne. » En parallèle de cette agroforesterie spontanée, il a planté des arbres. « Dans une parcelle, j’ai mis des pommiers nains là où il y avait des manquants. Dans une autre, j’ai également planté des arbres mais cette fois il y a plus de diversités : frêne, érable, amandier, pommier. » Sur les trois hectares et demi du domaine, se trouvent également des rangées de vignes encerclées par des arbres. 

Un « sol vivant » 
Pour Nathanaël Parnaudeau, aller vers l’agroforesterie répond à « quelque chose de logique ». Et d’expliquer : « L’inspiration c’est la forêt. La forêt, c’est une biodiversité qui vit en toute autonomie. À côté, on comprend que le système de la vigne en monoculture n’est pas soutenable si on veut que la vigne soit capable de se défendre seule face aux maladies, aux extrémités du climat ». Nathanaël Parnaudeau rejoint ainsi Emmanuel Rybinski, qui lui aussi espère par ce système engendrer « un milieu équilibré » qui puisse fonctionner en « autonomie ». En effet, selon les principes de l’agroforesterie, c’est en développant le système racinaire, par la diversité des essences présentes dans le sol, que l’on obtient un « sol vivant », un sol capable de nourrir tout ce qui pousse et donc à terme de moins intervenir sur la vigne. « C’est comme entre les êtres humains, les plantes vont s’échanger des données grâce aux connexions qu’elles développent. Cela va améliorer la qualité du raisin et donc du vin », explique Emmanuel Rybinski. Si le vigneron du Clos Troteligotte voit déjà des effets bénéfiques sur la qualité de son sol, il faut encore attendre plusieurs années avant de pouvoir évaluer le travail qui a été mené sur les parcelles. 

La prochaine étape pour Nathanaël Parnaudeau est de planter des rangées de vignes en même temps que de jeunes plants d’arbres. De son côté, Emmanuel Rybinski va aménager un champ entier en agroforesterie associant du chanvre, des céréales. Et le vigneron du Clos Troteligotte de glisser : « Cela pourra servir aux autres activités du domaine, les balades botaniques, la restauration, les ateliers de cuisine, par exemple. » 

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Wine Charity 2023 pour le bien-être des enfants hospitalisés

Pour cette édition 2023, le fonds de dotation Wine Charity Event a collecté 120 000€ grâce au soutien des entreprises partenaires ainsi que des vignerons présents, au profit du service de l’ESCALE dirigé par le professeur Carole Vuillerot, à l’hôpital Femme Mère Enfant de Lyon, accueillant des enfants en situation de déficience motrice et mettant à leur disposition un appareillage technique.

Acquisition et prêt de matériel pour les enfants en situation de handicap
Crée en 2013 et fond de dotation depuis 2019, la Wine Charity Event réunit chaque année au Marriott à Lyon, des vignerons engagés proposant leurs vins à la vente (ou un pourcentage par bouteille vendue est réservée au financement du projet choisi), et des entreprises et particuliers désireux de joindre l’utile à l’agréable. Chaque année, la cause soutenue change mais reste en lien avec le milieu médical et la volonté de facilité la vie des enfants hospitalisés.

En 2021, c’est le projet d’appareillages pour masques par Impression 3D pour le centre Romain Ferrari, puis en 2022, le projet maternité du centre hospitalier urbain Saint Joseph Saint Luc à Lyon, centré autour du bien-être de la mère et du « bien-naître » de l’enfant.

Le projet de 2023 soutient le service Escale, crée en 1984, unique en France, accueillant des enfants en situation de handicap, en hôpital de jour, les enfants venant pour de la rééducation et de la réadaptation. Ce service a pour objectif d’aider les enfants à vivre et fonctionner comme les autres.
Or le matériel nécessaire est extrêmement cher. 

Le service aimerait ainsi pouvoir mettre en place un système de prêt aux familles à partir d’un parc de matériel, comme par exemple Ilona, 3 ans, qui a bénéficié du prêt d’un fauteuil d’aide à la marche. 

Vignerons présents
La soirée a été l’occasion de déguster et acheter les vins de producteurs déjà présents les années précédentes, mais aussi de nouveaux venus, comme Grégoire Hoppenot en Beaujolais (aux côtés du Château des Ravatys).

En Bourgogne, le domaine Lequin-Colin et Vincent Girardin ont répondu à nouveau présent, comme le domaine la Punta en Corse et le plus local Château La Gallée en Coteaux du Lyonnais.
Le domaine de Sainte-Marie représentait fièrement le Jura tandis que la Maison et Domaines les Alexandrins, le domaine Emmanuel Darnaud, les vignobles Boudinaud, le domaine de Piéblanc et le domaine Jérôme Despesse couvraient la vallée du Rhône, septentrionale comme méridionale.
Sans oublier l’Italie avec le domaine Silvio Morando et la Champagne, avec Charles Heidsieck.

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Cognac : les trois priorités du nouveau président de l’interprofession

Florent Morillon, 57 ans, dit se mettre au service d’une « filière plus verte et vertueuse, profitable à l’écosystème régional ». Il la qualifie aussi de « résiliente, attractive et ambitieuse »

Le vendredi 24 novembre 2023, Florent Morillon, 57 ans, directeur des relations viticoles et des affaires institutionnelles du négociant Hennessy, a été élu président du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC). Il succède au viticulteur Christophe Veral, qui a été désigné vice-président. Le nouveau mandat durera trois ans. Il débute dans un contexte économique tempétueux, avec des expéditions de cognac en recul de 24,8 % dans le monde ces douze derniers mois (chiffre arrêté à la fin octobre 2023). Redresser la barre et préparer la reprise figurent parmi les priorités de la nouvelle équipe dirigeante. Mais pas seulement. Voici les trois dossiers urgents à Cognac.

1. Resserrer les rangs et « donner une impulsion »
Le jour de son élection, Florent Morillon a déclaré se mettre au service d’une « filière plus verte et vertueuse, profitable à l’écosystème régional ». Il l’a aussi qualifiée de « résiliente, attractive et ambitieuse […], à la conquête permanente du monde ». Vains mots dilués dans la communication de crise ? Pas du tout. Ces propos témoignent de la volonté du président de resserrer les rangs. Depuis sa création en 1946, jamais le BNIC n’avait été présidé par un représentant d’Hennessy, premier acteur économique du secteur, avec presque la moitié des parts de marché. Ici et là, dans le vignoble, la fin de cette règle tacite suscite des craintes.

Interrogé par « Sud Ouest », le président les dissipe. Il affirme qu’il mènera son mandat « en toute indépendance, de façon équitable et neutre, au seul service du collectif ». Non, il ne sera pas le H de LVMH à la tête d’un organisme fédérant 4 299 viticulteurs, 124 bouilleurs de profession et 248 négociants en Charente et en Charente-Maritime. « Il y a longtemps que Florent Morillon mouille le maillot pour toute la région. Il est calme, serein et respecté. Il est écouté et maître de ses silences. C’est la bonne personne pour la bonne période », a ajouté Laurent Boillot, le PDG d’Hennessy, lors d’une conférence de presse le 30 novembre.

Le président réunira en janvier les 16 élus du comité permanent du BNIC lors d’un séminaire exceptionnel, « pas pour tout remettre à zéro, surtout pas, mais pour donner une impulsion ».

2. Face à la conjoncture, agir mais ne pas surréagir
Face à une crise qui ne dit pas encore son nom, le cognac est à la peine, comme la plupart des vins et spiritueux. Si les affaires se maintiennent en Asie à l’approche du Nouvel An chinois, les expéditions dévissent de moitié en Amérique du Nord. Aux USA, une bulle a éclaté avec la fin des aides fédérales à la consommation accordées pendant l’épidémie de Covid, l’inflation galopante et la hausse des taux d’intérêt. Or, pour satisfaire la demande et les perspectives d’une forte croissance fin 2021 et courant 2022, les négociants en cognac ont beaucoup expédié. Lorsque la demande s’est rétractée, les stocks chez les distributeurs étaient trop importants. Aujourd’hui, ils se résorbent lentement.

A quand la reprise ? Bien malin celui qui peut répondre à la question. « Ces derniers mois ont eu la vertu de rappeler à tous les acteurs de l’appellation que rien n’est acquis définitivement et qu’il est impératif de préserver les équilibres et les engagements. Derrière notre ‘‘outil business plan’’ qui a fait ses preuves, la profession sait agir sans surréagir, avec le temps long en tête », dit Florent Morillon.

Ce « business plan » est un outil mathématique créé en 2008, au lendemain de la crise des prêts hypothécaires à haut risque aux USA. Il brasse les prévisions des marchés, les volumes d’eaux-de-vie à laisser vieillir dans les chais et bien d’autres données statistiques. Chaque année, il calcule le bon rendement de production et les éventuelles surfaces de vignes à planter. En 2024, seuls 100 nouveaux hectares seront autorisés, contre 3 129 l’an passé.!

Florent Morillon et Christophe Vera ont été élus président et vice-président du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) le vendredi 24 novembre 2023. Au second plan :  Raphaël Delpech, Anthony Brun, Hervé Bache-Gabrielsen et Eric Le Gall. ©BNIC

3. Accélérer la transition environnementale
Florent Morillon voit les impératifs environnementaux comme une exigence, certes, mais surtout comme une « opportunité ». Il y va de « la pérennité de notre filière », insiste-t-il. Prochaine étape : la présentation, début 2024, sans doute en janvier, de la nouvelle Certification environnementale cognac (CEC). Les professionnels la veulent « plus simple, plus pragmatique, ouverte à tous », en phase avec la récente réforme nationale du référentiel Haute valeur environnementale (HVE). La CEC nouvelle mouture devrait être accessible aux titulaires du niveau HVE 2, mais aussi aux exploitants conduisant leurs vignes en agriculture biologique.

« L’objectif de 100 % de viticulteurs certifiés en 2028 est inchangé », avait souligné Christophe Veral, le prédécesseur de Florent Morillon, le 6 juin dernier à Cognac en présence du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau.

En 2022, le vignoble du cognac comptait 83 260 hectares en production, dont 50,4 % en Charente et 49,6% en Charente-Maritime. ©Alain Benoît pour le BNIC

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Parfumez Noël aux effluves de spiritueux

Les spiritueux ont le vent en poupe et séduisent de plus en plus d’amateurs. Que vous soyez un véritable amateur en la matière ou plutôt un découvreur, voici trois bouteilles à (vous) offrir pour les fêtes.

Bourbon Angel’s Envy – 66 €
Élaboré par la distillerie craft réputée de Louisville (Kentucky), pionnière de la double maturation, ce bourbon vieilli en fût de porto est le fruit d’années de perfectionnement dans l’art subtil du vieillissement. Il a subi un second vieillissement pour lui donner un profil aromatique complexe et subtil tout en restant accessible. Porté par de subtiles touches de fruits mûrs, rehaussées d’un soupçon de vanille et de chocolat amer, il vient caresser le palais par sa douceur. Ses notes persistantes de Madère, conférées par le second vieillissement, lui apportent élégance et délicatesse en arrière-bouche.
Disponible en cavistes et sur la Maison du Whisky

Single Malt Craigellachie – entre 57,90 et 290 €
Originale depuis sa création en 1891, l’indomptable distillerie écossaise surnommée « le bad boy du Speyside » offre une collection de scotchs tout en finesse et en caractère. Ces single malts 13, 17, 19 et 23 ans d’âge sauront ravir les amateurs de grands whiskies écossais en cette fin d’année. Le classique de la collection évoque  des arômes de guimauves grillées suintantes, d’ananas rôtis au feu et de pommes au four parsemées de clous de girofle, avec la saveur de cordite persistante en arrière-plan.
Disponible sur La Maison Du Whisky 

Blanche D’Armagac Laballe – 45 €
Laballe est l’un des plus anciens domaines d’Armagnac. Si l’existence du domaine viticole est attestée depuis le XIVe siècle, la famille Laudet y produit de l’Armagnac depuis 1820. Longtemps vendue comme remède par les apothicaires et les alchimistes, la blanche d’Armagnac possède 40 vertus vantées par Vital Dufour, prieur d’Eauze, pour « garder la santé ». Avec Vital, Laballe renoue avec les origines et la part de mystère de l’Armagnac, plus ancienne eau-de-vie de France. Cette blanche d’Armagnac bio non filtrée est composée majoritairement de baco, cépage identitaire et emblématique de l’appellation exclusivement produit et distillé en Armagnac. Distillée au cœur de l’hiver, VITAL offre pourtant tous les arômes de l’été avec un nez gourmand sur la poire et les fruits exotiques, enrobé de notes florales et miellées. La bouche, ronde et fraîche, est telle un panier de fruits du verger sur la poire, la pomme verte, le noyau de cerise avec une finale épicée. 
Disponible en cavistes et sur
www.boutique.laballe.fr

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Les vins du domaine Saint Préfert rejoignent la cave de l’Élysée 

La vigneronne Isabel Ferrando vient d’ajouter une jolie carte de visite à son portefeuille client. Le mérite en vient à sa fille Guillemette, la petite dernière de la famille qui a su louer les mérites de la gamme auprès de Virginie Routis, la sommelière de l’Élysée, lors de son tout premier rendez-vous commercial.

Les Châteauneuf-du-pape mais également les Côtes du Rhône et les IGP (certifiés AB Demeter) trôneront désormais sur les tables des réceptions officielles du chef de l’état. Ce fut déjà le cas, lors du dîner servi aux maires de France, à l’occasion de leur congrès annuel de novembre. Invitée pour l’occasion, Guillemette a constaté que Brigitte Macron était sensible aux vins et à la gastronomie. Une photo avec le couple présidentiel et voici la famille Ferrando sous les projecteurs. « Je suis stupéfaite de l’intérêt et de la sympathie que cela produit. Je suis contente et touchée par la mise en valeur des terroirs français. Voir ses vins servis lors de grandes négociations au coeur de la diplomatie s’est se sentir utile », assure la vigneronne. 120 bouteilles sont désormais dans la cave du palais présidentiel.

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Le dynamisme atypique des vins bios

Millésime Bio a commandité cette année une étude au cabinet Circana pour mieux évaluer le marché et les achats des consommateurs de vin.  Elle montre une filière au dynamisme atypique, en meilleure santé que le vin en général et que l’agro-alimentaire bio.

Dans un contexte difficile à la fois pour le secteur du vin en déconsommation surtout pour les rouges, et pour l’agroalimentaire bio, la filière du vin bio résiste bien et affiche même en 2022 un chiffre d’affaires en croissance de 6,3 % à 1,468 Mds € (444 M € il y a 10 ans). « Cette dynamique est surtout imputable à la forte proportion de ventes directes dans notre commercialisation, de près  de 30% [pour un CA de 421 M€] avec des consommateurs fidèles, et à l’inverse, à la faible part de la grande distribution (moins de 10 %), analyse Nicolas Richarme, président de SudVinBio. De plus, nous réalisons déjà au global plus de 38 % de ventes à l’export (40 % dans l’Union Européenne, 60 % dans les pays tiers), mais avec une belle marge de développement ». Les résultats des ventes dans les autres circuits sont néanmoins disparates :  GD et magasins spécialisés sont en baisse, chacun de 7 %, alors que les ventes en CHR et cavistes sont à la hausse, respectivement de 12 et 8%.

Des achats en hausse
L’étude de Circana, cabinet spécialisé dans la consommation,  confirme cette tendance atypique. « Les vins bios continuent de recruter avec 39 % de néo-acheteurs depuis un an, plus jeunes et sur des profils CSP très variés, et 37 % des acheteurs habituels déclarent même avoir augmenté leurs achats contre 11% déclarant les avoir réduits, précise Christophe Ferreira, consultant shopper insight. 32 % prévoient même d’augmenter leurs achats de vin bio, contre 12 % qui pensent les réduire) ». L’étude démontre par ailleurs que 92 % des acheteurs de vin bio sont mixtes ; ils achetent en moyenne 42 % de vins bio, d’où un potentiel de développement non négligeable. 

Les acheteurs de vin bio se disent motivés par des préoccupations environnementales (57% pour le respect de l’environnement, 43 % pour des producteurs engagés), des critères arrivant devant la confiance envers les produits et le souci de sa santé. Mais ils sont aussi 33 % à avouer qu’ils achètent de façon « passive », le bio n’étant pas le premier critère de l’achat mais parce qu’on leur a conseillé une bouteille ou que leur vin préféré est bio. 

Cavistes et caveaux en toute confiance
Plus les acheteurs cherchent des vins qualitatifs, plus ils considèrent que le vin doit être bio : Entre cinq et dix euros, 27 % d’entre eux estiment qu’il est indispensable qu’un vin soit bio, un chiffre qui grimpe à 35-36 % pour une bouteille au-dessus de 10 €. Seuls les effervescents, en particulier les champagnes, sont nettement moins demandés en bio.

L’étude démontre également que si les acheteurs de bio fréquentent plusieurs circuits, leur préférence va à la vente directe (salons, caveaux, boutiques de producteurs, marchés), au circuit cavistes, aux magasins spécialisés qui inspirent davantage confiance.  La grande distribution est d’abord jugée pratique et attractive en termes de prix. Supermarchés en ligne et pure players du vin apparaissent comme des circuits en forte croissance.

Les vins bios prospèrent également en CHR avec un vin sur quatre consommé hors domicile, surtout dans les restaurants, loin devant les bars à vin et les brasseries. Le circuit qui affichait une belle reprise en 2022 génère aujourd’hui 14 % du chiffre d’affaires global du vin bio en France. Mais les acheteurs considèrent que c’est un circuit qui valorise mal les vins bio, avec des notes jugées très moyennes (5,5/10 pour l’importance de la sélection bio, 6,3/10 pour la mise en valeur sur les cartes des vins).

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Charbonneaux-Brabant rachète un domaine viticole

Dans le monde du vin, l’épouse de Valéry Brabant n’est autre qu’Alice Paillard, la directrice générale du champagne Bruno Paillard, l’une des plus jolies maisons de l’appellation. Valéry lui aussi dirige une entreprise familiale, en un sens assez complémentaire : la vinaigrerie Chabonneaux-Brabant à Reims connue notamment pour sa marque Clovis, très prisée des chefs. Le groupe vient de racheter un domaine viticole de 25 hectares dans les Cévennes pour élaborer du vinaigre bio !

Qu’est-ce qui a motivé le rachat du domaine Lou Pas d’Estrech?
Nous avions déjà noué depuis plusieurs années un partenariat avec Christian et Ezda Coste qui possédaient ce domaine de 25 hectares dans les Cévennes. Ils sont en bio depuis une quarantaine d’années. Au départ, ils élaboraient un peu de vin IGP Cévennes, de la moutarde et des produits d’épicerie. Ils nous ont d’abord fait faire du vinaigre qu’ils commercialisaient eux-mêmes. Notre collaboration s’est progressivement intensifiée. Nous avons repris les produits d’épicerie et ils ont commencé à nous livrer pour nos propres vinaigres. Ils ont travaillé leur domaine dans ce sens en plantant des cépages adaptés. Un tiers de l’exploitation est aujourd’hui constitué de caladoc, un cépage qui nous convient bien parce qu’il donne des vins avec de la couleur et a un rendement élevé. Aujourd’hui, Christian part à la retraite. C’est assez naturellement qu’il s’est tourné vers nous. Nous avons répondu positivement. Pour nos vinaigres de vins bios, nous recherchons des approvisionnements, or le domaine représente la moitié de nos besoins. Par ailleurs, nous sommes de plus en plus investis en amont de nos filières. Les vendanges avec le dérèglement climatique sont devenues erratiques. Or nous avons besoin d’une certaine linéarité dans la qualité des vins pour faire du vinaigre. Travailler chaque année avec la même exploitation, c’était aller dans ce sens. Enfin, nous avions à cœur de favoriser le made in France. Nous ne continuerons pas en revanche la commercialisation de vin IGP Cévennes, que Christian avait de toute façon quasiment arrêtée. Nous avons le même type de démarche avec les graines de moutarde. Nous sommes très investis dans le Limousin, où nous avons fédéré des agriculteurs sur l’équivalent de 700 hectares en bio. L’idée est de déterminer en amont la qualité dont nous avons besoin, le prix auquel nous serons disposés à acheter la graine, en proposant des contrats long terme avec un engagement d’achat qui leur donne une visibilité.

Les approvisionnements des vinaigriers sont-ils difficiles, le marché est-il tendu ?
En ce qui concerne la consommation de vinaigre, nous sommes plutôt sur un marché en croissance, or la matière première se raréfie. Nous avons une vinaigrerie à Vauvert dans le Sud. Nous récupérons là-bas beaucoup de vins bios et conventionnels issus des vignes du Languedoc. On voit que c’est une région où il y a beaucoup d’arrachage si bien qu’il y a moins de vin disponible.

Vous achetez aussi des vins en Champagne ?
Vous avez tous les VO, les excédents d’appellation, qui sont à destination soit des distilleries, soit des vinaigreries. Nous en récupérons beaucoup. C’est à partir de cette matière première que nous élaborons notre vinaigre de Reims. Nous le faisons vieillir en fût de chêne. Il est destiné en priorité aux chefs qui ne recherchent surtout pas le goût du vinaigre mais d’abord l’acidité parce qu’elle constitue un exhausteur de goût. C’est justement ce que le vieillissement apporte en enlevant le côté un peu âpre. 

Votre épouse Alice Paillard qui dirige la maison familiale Bruno Paillard vous conseille-t-elle dans la conduite des vignes de ce nouveau domaine ?
On ne cultive pas des vignes pour produire du vinaigre comme on le ferait pour élaborer du vin, en particulier en ce qui concerne le rendement. L’intérêt des Cévennes, c’est qu’il s’agit d’une région très ventée, si bien que les vignes sont moins affectées par les maladies, la pourriture, cela facilite la viticulture biologique. Par contre, nous avons un sujet sur l’eau. On en a manqué cette année, même si globalement nous nous en sommes bien tirés. Il faut travailler les sols pour ne pas avoir trop de concurrence hydrique, car nous avons besoin de davantage de volume au niveau du raisin que lorsque l’on produit du vin où l’on favorise plutôt la concentration. Nous sommes donc un peu moins enherbés que d’autres domaines bios qui se destinent à la commercialisation de vin.

Boutique en ligne : https://moutarde-clovis.com

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Quatre beaux livres à déposer sous le sapin

Noël approche à grands pas, l’ouverture des cadeaux également. Pour les retardataires, voici quatre belles idées cadeaux de livre très enrichissants sur le vin qui à coup sûr (vous) feront plaisir ! 

Vin/20 – Éditions Larousse (29.95 €)
Plume bien connue des lecteurs de « Terre de vins », Mathieu Doumenge, grand reporter pour notre magazine, vient de publier son premier ouvrage : « Vin/20 », une ode au vin, qu’il connaît sur le bout des doigts. De la vigne au chai, de la cave à la table, toutes vos questions sur la naissance du vin et son histoire trouveront une réponse. Mais aussi celles sur le fonctionnement de la vigne, ses terroirs préférés, ou bien encore comment choisir et acheter son vin, comment constituer sa cave et surtout, comment servir le vin à table. Véritable passionné d’histoire, de cinéma et de littérature, Mathieu Doumenge raconte également le lien intime entre l’art et le vin au fil des siècles, de quoi cultiver votre passion tout en rêvant un peu. La préface est signée Thomas Dutronc, lui aussi grand amateur de vin. 

Ma Champagne, mon pays – Éditions des Equateurs (19 €)
C’est l’enfant du pays dont les Champenois sont le plus fiers : Daniel Rondeau, académicien, ancien ambassadeur, écrivain, petit-fils de vigneron, et fils d’instituteurs de la Côte des Blancs. Il nous raconte dans ce livre comment la Champagne l’a inspiré, des trésors archéologiques insoupçonnés du marais de Saint-Gond jusqu’aux délices du Clos du Mesnil. On y découvre aussi tous ces grands esprits que cette terre austère a enfanté : Dom Pérignon certes, mais aussi Lafontaine, Dom Mabillon, Roger Vailland…

Mon cours d’œnologie – Éditions Dunod (19.90 €)
Apprécier les bons vins que l’on vous sert ne vous suffit plus. Vous avez désormais envie de les comprendre et d’apprendre à les déguster, à en parler, à les choisir. En 12 semaines chrono, Marie-Dominique Bradford, formatrice en œnologie et fondatrice du site Trois Fois Vin, vous propose un cours d’œnologie surprenant et ludique. 40 leçons, 100 exercices, cet ouvrage offre une approche progressive avec des points clés à retenir facilement, des cartes et de nombreux repères pour vous assurer un apprentissage ludique réussi.

Les Grands Crus de Bourgogne – Atlas parcellaire et caractérisation des climats – Collection Pierre Poupon (59 €)
Ce livre donne les clés pour comprendre pourquoi et comment des vins d’exception ont émergé dans cette partie du centre-est de la France qui n’apparaissait pourtant pas comme particulièrement accueillante pour la vigne il y a deux mille ans. L’ouvrage passe en revue la totalité des 33 grands crus bourguignons : géologie, toponymie, exposition et bien-sûr caractéristiques gustatives. Cet atlas présente aussi une cartographie complète de ces terroirs en situant, avec la plus grande précision, les différents lieux-dits, les exploitants de chaque parcelle et la superficie qu’ils cultivent.

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Les grands vins ont fait leur festival

Avec 6 500 visiteurs, Bordeaux Tasting confirme l’intérêt pour les grands vins de Bordeaux et leur excellence. Le temps d’un week-end, Terre de vins a réuni 26 appellations bordelaises et bien d’autres de la France entière. Masterclasses, ateliers, rencontres et dégustations ont rythmé cet événement à présent incontournable de la fin d’année. À Bordeaux, les passionnés de vin ont été servis !


Six Master Classes pour ouvrir ses sens
Cette 12e édition a encore ouvert aux visiteurs la possibilité de rencontrer les chefs de caves, vignerons, et autres faiseurs de vins, et de déguster leurs vins les plus raffinés . La journée du samedi a débuté la verrerie Riedel et sa masterclass sur l’importance de la forme, du volume, et diamètre des verres sur le nez et le goût du vin. La dégustation à l’aveugle avec le caviste en ligne Chateaunet.com est toujours un moment important de Bordeaux Tasting, 5 vins à déguster pour en découvrir la région, l’appellation, le millésime, et tenter de gagner de superbes caisses de vins. Pour la dernière masterclass du samedi, Philippe Castéja, président du groupe et par ailleurs président du Conseil des Grands Crus Classés en 1855, était accompagné de ses deux maîtres de chais – Valerio Mortari pour la rive droite et Hugues Mathieu pour la rive gauche – pour conter la magie des vins de Bordeaux à travers trois de leurs propriétés emblématiques et Lynch-Moussas à Pauillac, Trottevieille à Saint-Émilion.

Dimanche, le bal s’est ouvert sur le vignoble de Saint-Émilion à travers six grands crus classés, puis à la rencontre des 2016 de Pomerol Séduction pour terminer sur une superbe masterclass autour des pinots noirs chez Veuve Clicquot.

©Agence Frenchie

©Agence Frenchie

©Agence Frenchie

©Agence Frenchie

©Agence Frenchie

©Agence Frenchie

©Agence Frenchie

©Agence Frenchie


Les ateliers
L’Ecole du vin de Bordeaux a proposé tout le week-end aux visiteurs des sessions de dégustations consacrées aux accords vins et fromages, chocolats, ou autour d’un repas de fête, Bordeaux Tonic et avec les Bordeaux qui pétillent.

Le Syndicat Général des Vignerons de Champagne organisait quatre ateliers sur les champagnes aux caractères vifs, fruités ou intenses ou sur leur géo-sensorialité.


Le café de la Bourse
Après avoir évolué sous les mêmes couleurs du club bordelais de l’UBB, Nans Ducuing et Rémi Lamerat se sont retrouvés autour d’un projet : une cuvée rosée. Ils étaient tous les deux présents au Café de la Bourse ce dimanche après-midi.

Avec Laurent Cassy, président des Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine et membre du syndicat des Bordeaux et Jacques Borel, propriétaire et vigneron au château de Chelivette ont montré les différents éléments que la nature offre dans la culture en biodynamie.

Au court d’une rencontre engagée, Benjamin Barreau du château de La Dauphine a montré les tisanes et plantes utilisées sur le vignoble, et Noémie Tanneau du château Saint-Ferdinand ces nichoirs à chauve-souris et actions de préservation des oiseaux dans sa vigne.

©A. Viller

©A. Viller

©A. Viller


Les voyages
Le Nouveau Monde avec Edmond de Rothschild Heritage en Argentine, était à Bordeaux ce week-end, avec quelques européens comme la maison Disnoko en Hongrie ou le Porto de chez Quinta Do Noval. Une occasion extraordinaire pour s’ouvrir l’esprit et le palais sur de nouvelles saveurs et d’autres philosophies du vin. 

Les spiritueux
Le Musée National des Douanes a accueilli l’espace dédié aux spiritueux. Cognac, armagnac, whisky, rhum, et vodka ont pu être dégustés. Focus sur la Maison Les Bienheureux et sa gamme de whisky Bellevoye, la maison Benjamin Kuentz, « éditeur de whisky français », Aymeric Roborel de Climens, la maison Delord qui résentait sa blanche armagnac et son millésime 2003, le géant Tariquet, François Voyer avec son VSOP et le XO 1er Cru et Delamain qui présentait son emblématique XO « Pale & Dry ».

©Agence Frenchie

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Gastronomie et Bordeaux Tasting
Nous avons fait le tour des maisons pour leur demander des accords de fêtes revisités avec leurs cuvées. Champagne Moutard Père & fils avec sa « Cuvée des six cépages 2012 » marié à un foie gras poêlé et flambé au très vieux marc champenois Moutard. Le Château Climens (1er cru de Sauternes) avec son vin blanc sec Asphodèle 2020 accompagné d’un velouté de butternut aux copeaux de foie gras et éclats de noisettes torréfiées. Le Château Phélan Ségur 2018 (Saint-Estèphe) avec un carré de cerf poêlé sauce venaison aux mûres sauvages et chou farci. Et enfin le cognac L’Extra François Voyer avec un dessert gourmand, bûche poire- chocolat ou une poire Belle-Hélène.

Le restaurant Le Gabriel, sur la place de la Bourse de Bordeaux a composé un menu spécial accords mets-vin « Bordeaux Tasting » pour les gourmets. Léo, chef barman du lieu, a aussi imaginé pour l’occasion deux cocktails signature dont un Grog à base de vin rouge de Bordeaux.

Toute l’équipe de Terre de vins vous donne rendez-vous pour la 13e édition de Bordeaux Tasting les 14 et 15 décembre 2024.

©Adrien Viller pour Terre de vins et @AgenceFrenchie

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Trois livres au cœur du vin

Cet après-midi, en marge de la dégustation de talents bordelais, français et étrangers, trois mousquetaires littéraires donnaient rendez-vous aux amateurs pour leur faire découvrir leurs œuvres dans des genres différents et présenter leur actualité. Au micro pour une heure, entre mots, dessins et vins : l’auteur de BD Éric Corbeyran (Château Bordeaux), le dégustateur et auteur François Martin (Le chant des vignes) et le grand reporter à Terre de vins et auteur Mathieu Doumenge (Vin/20). De bonnes idées à glisser au pied du sapin…

Mathieu Doumenge : art de vivre, Terre de vins et Larousse
Ceux qui sont familiers du magazine Terre de vins connaissent certainement Mathieu Doumenge, visage central de la rédaction depuis 2011, aujourd’hui grand reporter pour le magazine. « C’est l’appétit qui m’a amené au vin », raconte cet enfant du Gers chez qui les grandes et belles tablées familiales conviviales étaient et sont toujours de tradition, tout comme les vendanges en famille sur une petite parcelle possédée par l’un de ses oncles. Dans sa vie adulte, au fil de ses pérégrinations personnelles et professionnelles, cet amour de la bonne chère – doublé d’une passion pour le secteur culturel, dont notamment le cinéma – ne le quittera jamais plus. A tel point d’ailleurs qu’il choisit de se spécialiser dans ce secteur gastronomique il y a une quinzaine d’années. Déjà en 2011, avec l’envie de partager ses bons plans sur cet univers du vin qui le captive, Mathieu Doumenge signe Le Guide des cavistes et épiceries fines à Paris. Au printemps dernier, les éditions Larousse font appel à son expertise « pour rédiger un ouvrage pédagogique, plus digeste et moderne que Le Grand Larousse du vin ». Un défi que celui qui s’estime « un éternel étudiant du vin » relève « avec humilité toujours », abordant cette rédaction « avec un prisme journalistique et civilisationnel, comme un transmetteur et un vulgarisateur, pour faire passer l’information entre ceux qui font le vin et le dégustent. » Au fil des 256 pages de ce livre – préfacé par Thomas Dutronc -, vous retrouverez donc une partie théorique (cépages, terroirs, régions …) et une partie pratique (se créer sa cave, apprendre à déguster, accords mets-vins…), ventilées en chapitres assez courts et illustrées pour plus de didactisme. Sans oublier quelques focus sur des sujets d’actualité abordés de la façon la plus objective possible. A lire méthodiquement en suivant l’ordre des pages, ou en grappillant à l’envi.  Vin/20, éditions Larousse, 29,80 €

François Martin : technicien, pédagogue, écrivain
Le monde du vin, François Martin le connaît bien. Intimement même, lui dont la famille a été propriétaire d’un domaine en Côtes de Bourg. Ce technicien, qui a exercé durant quinze ans en tant que maître de chai, est aussi dégustateur en vins depuis vingt ans pour nombre d’organismes professionnels. Animé par l’envie de transmission, « je suis passé de l’œnologie à la pédagogie, que ce soit à travers les cours privés de dégustation que je dispense au sein de mes locaux de L’Atelier Dégustation ou à travers mes écrits. » Après avoir publié plusieurs ouvrages à tonalité pédagogique (Partager le goût du vin, Guide des grands crus classés de Bordeaux, Savoir déguster le vin, le goût du champagne), François Martin signe aujourd’hui son premier roman, Le Chant des vignes, mêlant réalité et fiction sur fond d’actualité. « J’ai écrit ce roman comme j’ai fait du vin, explique l’auteur. J’ai attendu que le fruit soit bien mûr mais pas trop, que les  fermentations soient réalisées, j’ai éliminé les éléments toxiques, pour un rendu moins acide, avec des tanins policés, et effectué une dernière filtration pour supprimer le superflus et garder le plus intense avant la mise en bouteille, métaphorise-t-il. A travers l’histoire de ce vigneron, j’ai voulu raconter tous les éléments de la crise actuelle mais sans polémique, afin de laisser une trace de ce phénomène de disparition de la bourgeoisie rurale. » Plus en détail, l’ouvrage narre l’histoire d’Antoine, un fils de famille issu de la bourgeoisie rurale, héritier d’un domaine viticole à l’agonie, empêtré dans une crise économique qui le dépasse. Il croise le chemin de plusieurs personnages attachants dont Lucie, une jeune citadine chargée de clientèle à la banque verte, qui lui insuffle l’envie de se battre et avec qui il vivra une romance.  
Le Chant des Vignes, Editions Lageste, 18,00 €.

Eric Corbeyran, l’autodidacte auteur de BD à succès
Avec à son actif 430 bandes dessinées, l’inspiration de l’autodidacte Corbeyran ne connaît décidément pas de limite. « On ne me résume pas, sourit le scénariste et auteur qui a fait de sa passion son métier au milieu des années 1990 avec son premier succès Le Chant des Stryges. Je traîne mon éclectisme, j’aime toucher à tout, pour que les gens puissent aller piocher ce qui les intéresse. » Au cœur de son œuvre, le vin, un sujet qu’il confie « adorer », occupe une place majeure, avec une quarantaine d’ouvrages dédiés. En pôle position, le best-seller Châteaux Bordeaux, aux éditions Glénat, créé avec la complicité du dessinateur Espé, dans lequel on suit l’aventure initiatique d’Alexandra Baudricourt, jeune héritière qui se retrouve propulsée à la tête du domaine viticole familial. Le succès fulgurant du 1er tome en 2011, lançant un vrai mouvement de mode de la BD viticole, ouvrira la porte à huit autres dans une première saison et trois autres pour la deuxième, ainsi qu’à deux volumes entremêlant vin et gastronomie.

©A. Viller

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