La Maison des vins du Languedoc relance ses activités

À la veille du deuxième déconfinement, ce mardi 18 mai 2021, à Saporta, au siège de l’AOC Languedoc, des signes de frémissement pour la réouverture du restaurant et le lancement des animations à la boutique des vins étaient palpables. Jean-Philippe Granier, le directeur technique de l’AOC Languedoc et Cendrine Vimont, la nouvelle chargée de mission du syndicat, font le point avec Terre de vins en exclusivité, sur les activités qui redémarrent et les projets à moyen terme.

La boutique : dégustation avec les vigneron(nes) et produits du terroir
« Vivement la réouverture » lance Jean-Philippe Granier, le directeur technique de l’AOC Languedoc. « La Covid nous a fait perdre approximativement entre 20 et 30 % de chiffre d’affaires à la boutique des vins » pointe-t-il. Alors, pour retrouver la dynamique d’avant, ils se sont réorganisés. Avec comme projet pour ce caveau de ventes de passer de 600 à 1 000 références de vins, de Nîmes à Collioure. Depuis un an et demi, deux jeunes sommeliers dynamiques sont arrivés : Marion et Julien. Dès vendredi 20 mai, les vigneron(nes) reviennent à la boutique et font déguster leurs vins de 14h à 19h. C’est le domaine de la Réserve d’O qui ouvre le bal. Samedi 21 mai, place à Villa Tempora. « Chaque vendredi et samedi, nous accueillerons un domaine différent », précise Marion. « Début juin, nous allons également élargir notre offre de produits régionaux avec du fromage, de la charcuterie, des pâtés… tout ce qu’il faut pour accompagner la dégustation d’une bouteille de vin », décrit Cendrine Vimont, la chargée de mission. « Ces produits artisanaux sont en vente directe producteurs. Nous tenons à développer le circuit court », souligne-t-elle.

Le restaurant avec Bernard Cabiron
À la veille de la réouverture, les balais s’agitent sur la terrasse du restaurant de Saporta. Tout doit être prêt pour le deuxième déconfinement du mercredi 19 mai dans le respect des règles sanitaires. Différentes formules entre 16 € et 21 € sont proposées, ainsi que des plats à la carte, concoctés par Cabiron. Sans oublier les vins de la boutique pour accompagner les plats.

Les Estivales de Saporta
Dès le 29 juin, quatre jours par semaine du mardi au vendredi de 19 heures à 23 heures, les Estivales vont reprendre à Saporta. Chaque soir, sept vignerons différents font déguster leurs vins, avec des produits du terroir entre mer et terre.

À venir
Jean-Philippe Granier et Cendrine Vimont fourmillent d’idées pour que la Maison des vins du Languedoc devienne « le centre de vie au niveau de la viticulture et de l’agriculture » comme le décrit le directeur. Les deux sont indissociables à ses yeux. Brunch, journée du terroir… autant d’événements à venir pour (re)découvrir les vins de cette AOC.

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Sir Winston Churchill 2012 : l’art de durer

Sir Winston Churchill, tout amateur de bonne chère et de bons vins qu’il était, a eu une longévité exceptionnelle. Rien de surprenant donc à ce que le nouveau millésime 2012 de la cuvée de Pol Roger qui porte son nom, malgré ses dix ans de cave, soit encore en pleine jeunesse. Hubert de Billy a eu la courtoisie de nous le présenter.

Lorsque l’on rencontre Hubert de Billy, on comprend tout de suite ce qui a pu relier sa famille à Sir Winston Churchill : l’humour, l’élégance, l’art de faire les choses sérieusement sans jamais se prendre au sérieux et ce côté bon vivant, terriblement contagieux… On connaît le train de vie du premier ministre anglais, qu’on ose à peine évoquer de peur de mourir foudroyé par la loi Evin. Il ne lésinait ni sur les cigares, ni sur l’alcool : whisky, cognac et, pendant le repas, du champagne Pol Roger, toujours millésimé… « Quand il est mort en 1965, nous avons mis un liseré noir sur l’étiquette du Brut White Foil en signe de deuil. En 1984, mon père et Christian Pol Roger qui voulaient continuer à lui rendre hommage, ont lancé le premier millésime (1975) de la cuvée Sir Winston Churchill. On a respecté cette philosophie, sans pour autant chercher à reproduire exactement le vin qu’il buvait. C’est davantage ce qu’on pense qu’il aimerait aujourd’hui, en sachant que comme nous, son palais aurait évolué ».

Ce qui frappe dans ce nouveau millésime 2012 (il succède à 2009), c’est sa jeunesse. « En 2050, je pense qu’on en sortira encore… Il y a des gens qui s’estiment jeunes à vingt ans et d’autres à cinquante : comme par hasard, ce sont toujours les mêmes ! Ce n’est qu’une question d’état d’esprit, et c’est un peu la même chose dans les vins. La grande particularité de Pol Roger, c’est d’être un peu plus sur la réduction que sur l’oxydation, parce que de toute façon l’oxydation, on l’aura avec le temps. Alors que la réduction, il faut essayer de l’avoir le plus longtemps possible pour après basculer sur l’oxydation, ce qui fait que le client qui aime un grand vin encore sur la jeunesse malgré ses dix ans de bouteille, va trouver chaussure à son pied, et le client qui aime davantage de complexité, d’oxydation, attendra un peu plus, mais cela arrivera ! »

C’est l’un des objectifs majeurs de cette cuvée : durer, un peu comme le vieux lion, qui à l’âge de 77 ans rempilait pour un nouveau mandat. Il faut savoir reconnaître les années qui s’y prêtent. « Je m’étais opposé à faire un 2003. Mon chef de cave, Dominique Petit, qui y croyait, en avait réalisé une micro cuvée. Il me l’a fait goûter à l’aveugle en 2013. Je l’ai trouvée excellente. Mais nous l’avons redégustée il y a un an, le résultat était décevant. »

Un équilibre subtil entre le pinot noir et le chardonnay

La Maison assemble une forte majorité de pinots noirs, tous issus de grands crus de la Montagne, Verzenay, Verzy, Mailly, Bouzy et Ambonnay avec du chardonnay de la Côte des blancs : Oiry, Chouilly, le Mesnil… « Quand le pinot noir est davantage dans la finesse, on réduit un peu la portion de chardonnay, pour qu’il puisse s’exprimer. Au contraire, lorsque le pinot est puissant, on augmente un peu la quantité de chardonnay pour garder cette vivacité qui demeure encore après plusieurs années, même si le pinot de toute façon prendra à terme le dessus, ce qui est dans l’ordre des choses. » Pour 2012, en l’occurrence, on a affaire à un pinot noir plutôt puissant : « On sent en bouche qu’il est bien là, qu’il commence à être vineux… ».

Le nez allie les notes de miel et de vanille. « On arrive à une complexité aromatique qui peut effectivement faire penser à un léger goût boisé. Je le dis toujours : les lies sont constituées de champignons morts, et qu’est-ce qu’un champignon mort sinon du sous-bois ? Quant au miel, je vous promets que mes ruches n’y sont pour rien ! » On trouve aussi la brioche grillée : « c’est ce que les Anglais appellent le crispy taste, dans les années 1990, les journalistes en trouvaient partout, et quand on n’en trouvait pas, il fallait en trouver ! » En bouche on retrouve le coing, la pâte de fruits d’abricot, mais aussi un côté citronné : « cela n’a rien d’un péché, cela montre la jeunesse encore de ce vin, cela prouve qu’il est encore au début de sa carrière et qu’il peut aussi être un bon vin d’apéritif ».

Ce nouveau millésime est en fin de compte le reflet de cette maison, qui malgré ses 172 ans et la violente crise qui secoue le champagne, n’a rien perdu de la fougue de ses débuts. « Notre stratégie qui consiste à être très axé sur l’export et le fait qu’un pays ne doive jamais représenter plus de 20 % de notre chiffre a contribué parfois à atomiser notre budget marketing. Mais avec la Covid qui a touché de manière inégale les marchés, c’est un facteur d’équilibre. 2020 a même été une bonne année, conforme à nos premières prévisions ! »

Prix recommandé : 210 €
www.polroger.com

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[PRIMEURS] Matthieu Bordes, Château Lagrange : “la prime au cabernet”

Tout au long de la période des Primeurs et en avant-première du n°71 de Terre de Vins qui sortira en kiosques le 19 mai prochain, des figures du vignoble bordelais nous font partager leur regard sur le millésime 2020 et la campagne qui s’annonce.

Aujourd’hui : Matthieu Bordes, Directeur général, château Lagrange (3e grand cru classé Saint-Julien)
2020, millésime de cabernets sauvignons d’anthologie ?
« Sur nos terroirs de graves de Saint-Julien, dans les millésimes comme 2020, année la plus chaude enregistrée depuis plusieurs décennies, le cabernet se comporte toujours mieux que le merlot. Depuis quinze ans, nous en intégrons de plus en plus dans nos assemblages. Dès qu’on passe la barre des 70 %, c’est qu’il a donné d’excellents résultats. Ce 2020 comporte 74 % de cabernet sauvignon, 24 % de merlot et 2 % de petit verdot. On pourrait penser qu’avec tant de cabernet les vins seraient un peu solides dans l’âme, or pas du tout. Le cabernet amène beaucoup de fraîcheur et des degrés d’alcool acceptables, de l’ordre de 13,5° cette année. Ce 2020 est un vin très charnu, rond, avec beaucoup de chair et de buvabilité dès à présent. »

Terre de Vins n°71, spécial Primeurs 2020 à Bordeaux, en kiosques le 19 mai.

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Latour Martillac : le parcours enchanté

Après avoir inauguré son nouveau cuvier et chai à barriques en 2020, le château Latour Martillac, Cru Classé de Graves, a adapté son offre œnotouristique en valorisant ses récents bâtiments, esthétiques et performants. Mais le château va plus loin en 2021, en mettant l’accent sur l’art, et en créant une nouvelle visite intitulée « d’Art et d’Histoires » qui s’appuie principalement sur des fresques peintes dans la nouvelle boutique et qui racontent l’histoire de la famille et du vin.

Avant d’aller dans les vignes et les chais, la visite commence dans la boutique justement. Certes vous y verrez les fameuses fresques, mais celles-ci seront commentées en fin de visite : une petite frustration qui entretient bien le désir et le suspense. En attendant, vous apprendrez d’où vient le nom de la famille Kressmann, propriétaire de ce Cru Classé de Graves, en blanc et rouge en appellation Pessac Léognan. De même si l’origine de l’étiquette de Latour Martillac vous a toujours intrigué, reconnaissable entre mille, vous repartirez avec la satisfaction d’avoir percé ce mystère, en découvrant ce qui a inspiré son dessin. Et vous en saurez plus également sur les armoiries du château : d’où viennent-elles ?

Puis vous partirez dans les vignes, et l’on vous parlera d’une vigne centenaire de sémillon (cépage emblématique des graves avec le sauvignon blanc) : une vigne qui a suscité un intérêt grandissant lorsqu’il s’est agi de gagner en qualité sur les autres parcelles du même cépage : sélection massale ? Vous reviendrez vers les chais, non sans apercevoir la fameuse tour de Latour Martillac. De quand date-t-elle ? Elle paraît bien vieille et quel était son rôle ? Si c’est la seule rescapée d’un édifice plus imposant, en reste-t-il des traces ? Tout cela vous sera dit et les curieux d’histoires et de vieilles pierres seront satisfaits. Nous voilà maintenant dans les chais, ceux de 1990 et surtout ceux de 2020, modernes, épurés, impressionnants. Tout est au service de la nouvelle ambition du château.

De nouvelles fresques qui vous parlent

Enfin, la boutique. Celle-ci prend toute la lumière du ciel ; rien n’est dans l’ombre, tout est mis en valeur. Les fresques, au-dessus des casiers à bouteilles, attirent l’œil assez vite. Leur style empreint de simplicité joyeuse, dans le style BD, touche votre âme d’enfant. Une naïveté qui réjouit et que l’on prend pourtant au sérieux car ces fresques, peintes par Max Ducos (le fils de l’architecte qui a construit les nouveaux chais), racontent bien l’ambiance familiale et le travail de la vigne en convoquant quelques figures qui ont marqué Latour Martillac. Des figures de la famille Kressmann, mais pas seulement : des ouvriers et des œnologues (vous découvrirez lesquels) à qui on rend hommage avec simplicité, des enfants (souvent présents, comme les témoins d’un temps heureux quelles que soient les époques), des animaux aussi. Et puis le sujet central de Latour Martillac : le raisin. Quelle trouvaille de l’avoir traité en argent et quelquefois en or ! Le voilà qui irradie et sort de la vaste vignette, sans pour autant absorber les autres sujets. Il se met au centre de toutes les attentions et les personnages s’articulent autour de lui. Il attire la lumière de la pièce lui est consacrée et qui le sert bien. N’entend-on pas aujourd’hui, plus qu’hier, les viticulteurs parler du raisin comme d’une matière première précieuse qui est l’objet de toutes les attentions et qui est l’aboutissement d’un travail méticuleux, après bien des craintes liées à la météo. Ici, dans les fresques de Latour Martillac, le raisin prend l’apparence d’un trésor célébré par l’argent et l’or : deux couleurs que l’on retrouve sur les étiquettes, comme un fil conducteur.

Max Ducos, le peintre des fresques, a suivi les volontés de Joël Kressmann. Ce dernier, par mail envoyait des textes et des photos qui dictaient les thèmes à Max Ducos. Ce dernier composait des fresques en combinant les thèmes ou les sujets proposés par Joël. Ici un tableau de Georges de Sonneville (qui a résidé dans le village de Martillac de 1925 à 1930), là des anciennes photographies bien représentatives. Présentées chronologiquement, les fresques restituent l’épopée familiale et celle du château, parfois sur un arrière-plan de lumière biblique discrète, et toujours dans un optimisme et un enchantement jamais forcés qui convainquent. Les situations présentées s’inspirent d’une réalité authentique, jamais déformée ou exagérée, une réalité qui entre en résonance avec votre sensibilité et votre passé. La bienveillance permanente et le style de ces fresques parleront à toutes les générations.
Comme pour les 5 autres formules, une dégustation conclura la visite (2 vins pour celle-ci).
30 € par personne, 1h30 de visite.

Château Latour Martillac : 8 Chemin Latour 33650 Martillac, +33(0)5 57 97 71 11
Château Latour Martillac, Grand Cru Classé de Graves

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[Primeurs] Pavie joue la constance

Après la sortie de Château Angélus, un autre Premier Grand Cru Classé « A », Château Pavie, est aujourd’hui disponible en primeur.

Ce sera ni plus ni moins pour la propriété mythique de Gérard Perse. Le Pavie 2020 est à 280 € HT, comme le 2019. Pour mémoire, les millésimes 2016, 2017 et 2018 étaient respectivement à 344, 322 et 329. Sur 2019 et 2020, sortis pendant la crise sanitaire, la voilure a été baissée. Pour la première fois, les Arômes de Pavie seront aussi disponibles sur le site de La Grande Cave, au prix de 70 € HT.

Pour acheter Château Pavie 2020 sur La Grande Cave

Château Pavie 2020 a obtenu la note de 98-99/100 en Primeurs dans Terre de Vins.
Commentaire à découvrir dans notre n°71, spécial Primeurs 2020 à Bordeaux, en kiosques le 19 mai.

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