Cognac : « La sécheresse a limité les dégâts »

Il faut être prudent avec le gel mais l’adage « plus de peur que de mal » résonne aux quatre coins du vignoble cognaçais. Sur certaines zones la température est descendue jusqu’à -4 degrés voire davantage mais la sécheresse semble avoir fait éviter une catastrophe. Dans la zone de l’AOC la plus proche du bordelais, le long de l’estuaire, le discours n’est pas alarmiste.

« Il y a quelques dégâts suite à la deuxième nuit avec des températures à -2 degrés. Nous n’avons pas de moyens de défense. Les zones détruites sont sur les parties du vignoble du côté de Saint-Dizant-du-Gua – sur les hauteurs de Lorignac, ça n’a pas gelé –, je dirais à la louche 10% de pertes », explique Christian Thomas, le propriétaire du château de Beaulon.
Au cœur de l’appellation, en Grande Champagne, c’est davantage la première nuit qui a laissé des traces. À la maison Frapin, le thermomètre est descendu à -2,5 mais sous abri et ce sont les fonds de parcelle qui n’ont pas résisté. « Mais l’avantage est que ces parcelles les plus basses étaient celles qui avaient le cycle végétatif le moins avancé, du coup les bourgeons sont encore protégés. Par ailleurs, la sécheresse a limité considérablement les dégâts, ce même froid avec de l’humidité aurait fait très mal », souligne Patrice Piveteau, le directeur général de la maison Frapin, sise à Segonzac. Il faudra attendre un état des lieux du BNIC (Bureau National Interprofessionnel du Cognac) car les dégâts causés par le gel demandent toujours un peu de temps pour avoir des estimations précises. Ce qui est certain, c’est que les tours antigel (sortes d’éoliennes) ont eu l’effet escompté chez les vignerons qui se sont équipés : « Chaque tour protège 5 hectares, c’est efficace. Lle problème vient du voisinage qui se plaint du bruit, c’est vrai qu’on dirait un hélicoptère tournant dans les parages mais ça ne fonctionne que quelques nuits par an », explique le viticulteur de Brie-sous-Archiac, Jean-Baptiste Delannoy. Cette nuisance éphémère est toujours préférable aux photographies postées sur les réseaux sociaux dans lesquelles des vignes sont en train de brunir. Elles reflètent une année de travail mise à sac en quelques heures.

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