Concours du Meilleur Caviste de France : un an après

Le 20 octobre 2020, la finale de la compétition inter-cavistes créée par le Syndicat des Cavistes Professionnels et orchestrée par Terre de Vins se tenait à la Cité du Vin (Bordeaux). Un peu plus d’une année après nous avons demandé aux trois cavistes sur le podium et aux lauréats des deux prix spéciaux de dresser le bilan, et de nous évoquer les opportunités ouvertes par cette consécration

Matthieu Potin – Meilleur caviste de France 2020 – La Vignery Saint-Germain-en-Laye (78)

Je n’ai pas fait le Concours pour développer mon chiffre d’affaires, mais avec un défi personnel : celui de me prouver que je pouvais le faire et avoir une reconnaissance. Après un an, mon bilan est que cette victoire m’a fait faire autre chose qu’être caviste. Le Concours m’a permis de passer une étape supplémentaire à la boutique et de penser plus loin. Avec notamment la presse régionale qui a beaucoup parlé du Titre, le magasin, ouvert depuis 2014, a franchi un palier supplémentaire, avec un accroissement de 30 à 35 % en chiffre d’affaires et en clients l’an dernier. J’ai pu recruter pour agrandir mon équipe en cave. Les clients historiques sont très fiers d’être nos clients, ils sont heureux d’avoir une belle boutique et des bons conseillers à leur écoute. Le Titre en a aussi amené de nouveaux. Quand tu te prépares pour le Concours et l’ambitionnes depuis longtemps, le jour où tu y arrives, c’est un peu comme la fin d’un cycle, le point final à un chapitre.

Les semaines et mois qui ont suivi la finale, on a cherché ce qu’on pouvait faire à deux avec Julien (Julien Lepage, caviste d’argent, employé de Matthieu Potin à La Vignery Saint-Germain-en-Laye, ndlr). On avait pensé à un projet commun dans la restauration, mêlant nos compétences entre vin et cuisine, mais le Coronavirus nous a stoppés. Le confinement m’a montré que je pouvais faire autre chose, partiellement ou totalement, être moins en magasin et passer plus de temps avec ma famille, tout en continuant à gagner ma vie correctement. Et puis derrière, j’ai gagné le Concours, la lumière était sur moi. J’ai pris une place que je n’avais pas dans la sphère professionnelle, avec beaucoup de sollicitations. J’ai eu des opportunités, on m’a par exemple proposé de développer la marque commerciale « Matthieu Potin », pour permettre aux vignerons d’inscrire sur leurs bouteilles « recommandé par Matthieu Potin, Meilleur caviste de France ». Au départ, j’espérais aussi obtenir des allocations de domaines rares ou prestigieux, mais ce n’est pas si simple que ça. Certains nouveaux clients, notamment dans mon réseau d’affaires, m’ont demandé d’animer des soirées dégustation. Du jour au lendemain, avec la restauration à l’arrêt durant le confinement, j’ai aussi reçu des CV de gens motivés par l’idée de travailler avec le Meilleur caviste de France. Ce n’était pas le cas avant.

Comme j’ai besoin de défis et de varier mes activités, j’ai eu l’opportunité, grâce aux résultats économiques du magasin, d’investir dans une propriété dans ma région natale de Normandie, pour proposer de l’accueil en chambres et table d’hôtes. On en discutait déjà avec ma femme, mais ce n’était pas du tout dans nos perspectives à court terme. Depuis mi-mai, je partage donc mon temps entre la Normandie et le magasin. Cette activité n’est pas si éloignée du monde du vin et des spiritueux, puisqu’il s’agit d’un petit manoir avec une partie agricole. A terme, j’aimerais céder ma boutique de Saint-Germain-en-Laye, et produire du cidre tout en accueillant dans la maison d’hôte. Je suis encore sous contrat avec La Vignery jusqu’en 2023, mais je réfléchis déjà à ouvrir ma cave en Normandie un jour. »

Julien Lepage – Caviste d’argent – La Vignery Saint-Germain-en-Laye (78)

« Juste après la finale du Concours, j’ai eu beaucoup de mal à réaliser ce qui s’était passé. J’ai mis beaucoup de temps sur l’année qui a suivi le Titre. Ca s’est fait petit à petit avec les félicitations qu’on a reçues de nos fournisseurs, des gens qui venaient juste comme ça nous dire « bravo » parce qu’ils avaient vu des articles… C’est ça qui m’a aidé à prendre conscience qu’on avait fait une chose incroyable. Un an après, c’est toujours aussi magique. J’ai d’ailleurs une petite anecdote à ce sujet. Quand je suis allé au salon Dugas Club Expert, la réceptionniste me dit quand je me présente : « ah, c’est vous qui avez fait un doublé au Concours ! » J’ai trouvé ça assez fou que, pratiquement un an après, elle m’en reparle, et de constater l’impact que ça a eu auprès de la filière, que ce soit dans le vin ou les spiritueux. Avec le Titre, tout s’est accéléré.

Sur les réseaux sociaux aussi, il y a eu une nette augmentation du nombre d’abonnés à mes comptes, que ce soit sur Facebook, l’Instagram que j’ai créé ou sur LinkedIn. En termes d’opportunités, il y a bien sûr eu quelques demandes sur LinkedIn pour savoir si je cherchais du travail. J’ai décliné, car c’est dans ma propre structure, à La Vignery, que j’ai évolué. En discutant avec le responsable d’exploitation de La Vignery, j’ai décidé de quitter mon poste au sein de la boutique de Saint-Germain-en-Laye, et j’ai pris depuis le 7 août un nouveau poste de formateur et ambassadeur créé pour moi au sein de l’enseigne. Ce projet a été rendu possible grâce au Concours et à l’image qu’il m’a donné, en permettant de nous crédibiliser. A travers ce nouveau poste, ma mission est de transmettre notre savoir aux collaborateurs, de les former à une meilleure connaissance des produits. J’envoie beaucoup de fiches techniques, je fais des vidéos sur Slack pour des produits sur lesquels on a des enjeux, et j’ai aussi pour projet d’emmener nos équipes dans le vignoble. Ce poste comprend aussi une partie formation clients. Nous proposons déjà des formations œnologiques au sein de nos magasins, mais on est en train d’étudier la mise en place d’un format un peu différent. On avait commencé à travailler sur à des formations en ligne, on les expérimente suite au Coronavirus. J’ai également une mission d’ambassadeur, pour développer l’image de la marque « La Vignery » auprès des clients, fournisseurs, collaborateurs… Le but est de faire résonner la marque, notamment par la présence sur des événements-phares et sur le terrain. On veut aussi l’humaniser, montrer que nos acheteurs se déplacent, sélectionnent les produits, bien loin de ce qui se pratique en grande distribution. Le Concours m’a aussi donné plus de confiance en moi. Je n’en retiens que du positif, avec tant de choses incroyables qui se sont passé durant cette année. »

David Morin – Caviste de bronze – La Cave de Villiers-sur-Marne, Villiers-sur-Marne (94)

« Ce titre de Caviste de bronze a changé le regard des clients. A travers le Titre, ils voient le savoir-faire sur la sélection des vins et des vignerons. Aujourd’hui, ils nous font plus confiance sur nos coups de cœur, nos pépites, pas forcément des vins d’appellations, mais des vins façonnés par des beaux vignerons sur des IGP françaises ou des vins étrangers. Ils m’incitent à aller plus loin dans mes recherches. Pour préparer le Concours, j’avais déjà lu beaucoup de choses sur des vignobles, des IGP, des vins étrangers, mais je n’avais pas forcément eu le temps d’aller les déguster en amont du Concours. Je suis allé rendre visite à ces vignerons ou importateurs suite au Concours, et j’ai rentré certains de ces flacons. Aujourd’hui, j’achète des vins un peu moins connus, vins de pays, IGP ou vins étrangers, dans des tarifs abordables entre 10 et 15 €. Et les clients adhèrent. J’ai vraiment cette image de caviste découverte. Des clients viennent de loin pour découvrir la cave.

Pour ce qui est des opportunités, la principale est que ce podium m’a permis de m’agrandir pour proposer des cours d’œnologie en plus de la partie cave, avec l’ouverture d’une nouvelle boutique, à quelques pas de l’actuelle. La mairie de Villiers-sur-Marne m’a épaulé dans la prospection et l’installation. Auprès des banques, frileuses en fin de Covid, le Titre a facilité la démarche. Au niveau des fournisseurs et professionnels, le Titre m’a ouvre des portes, dont celles de certains domaines auxquels je n’avais pas accès. Ce ne sont pas forcément les bouteilles les plus chères, mais des choses confidentielles.

Le Concours m’a aussi permis de rencontrer d’autres cavistes. Entre finalistes, nous sommes restés très soudés. Peu importe que nous soyons indépendants ou franchisés, on s’entraide, s’écoute, on échange sur les produits et sur le métier. »

Alexis Zaouk – Prix spécial, Meilleur Jeune Caviste de France – La Cave d’Alex, Nanterre (92)

« La Cave n’ayant qu’un an d’existence lors du Concours, le titre de Meilleur Jeune Caviste a été un vrai accélérateur. Il m’a permis de gagner en visibilité auprès du public. De nouveaux clients sont apparus à la cave, le plus souvent par curiosité suite aux retombées médiatiques. Un grand nombre d’entre eux sont encore clients aujourd’hui. Je ne peux que recommander de participer à ce concours, d’autant plus que c’est une occasion en or pour rencontrer des confrères et pouvoir échanger avec eux. »

Franck Naudot – Prix spécial du public (attribué par le vote des internautes sur terredevins.com) – Les Caves Naudot, Gannat et Bellerive-sur-Allier (03)

« Que de chemin parcouru depuis la finale… Le bilan est néanmoins difficile à jauger. Quelle est la part du concours dans notre progression, quelle est la part de la crise sanitaire ? Difficile de répondre en chiffres. Je peux cependant ébaucher une réponse plus littérale. Il est indéniable qu’une partie de ma clientèle est fière de côtoyer un finaliste, cela donne une image de besogneux du bouquin, d’arpenteur du terroir, de bûcheur du goulot. Le prix du public est aussi le leur. Dans cette évolution où beaucoup cherchent à mettre un sens à leurs actes d’achat, voir qu’en tant que consommateur chacun peut devenir consomm’acteur, et que cela se traduit concrètement par un joli trophée au milieu de la cave, peu y restent insensibles. Après, ce n’est pas une fin en soi, mais plutôt une étape de plus. Il y a plein d’autres étapes importantes et même peut-être encore plus importantes. La vie n’est pas un concours, elle est opportunités, rencontres, échanges et le concours ne doit rester que ce qu’il est, c’est-à-dire une photo, un instant de vie. Le film lui, continue. »

Retrouvez toutes les photos, le palmarès et les souvenirs de la 4eme édition du Concours du Meilleur Caviste de France organisé par Terre de vins et le Syndicat des Cavistes Professionnels, en octobre 2020.

Photos Solène Guillaud

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Maison Ferrand : complètement Barge (166)

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La Maison créatrice de spiritueux vient d’imaginer un tout nouvel espace où les amateurs de rhums et de cognacs vont pouvoir acquérir des fûts et les accompagner dans leur dernière phase de vieillissement sur l’eau, dans les cales d’une péniche.

Rien n’arrête Alexandre Gabriel lorsqu’il s’agit d’innover. Si depuis longtemps ses rhums Plantation revenaient des Caraïbes en bateau après leur long vieillissement sous un climat tropical, c’est un affinage complémentaire qu’il a souhaité proposer à ses clients. Direction pour se faire, la banlieue parisienne, précisément sur une boucle de la Seine à Issy-les-Moulineaux. Dans cette ville qui s’est totalement réinventée ces dernières décennies, les immeubles modernes alentour abritent de nombreux sièges d’entreprises. Alors la surprise est grande en longeant les fleuves qui révèle ici une nature préservée. Un petit coin de quiétude où est amarrée la Barge 166, très sensuelle dans sa robe rouge et noire qui habille sa coque. Et si elle a aujourd’hui fière allure, ça n’a pas toujours été le cas. « Lorsque nous avons acheté cette péniche, c’était une coquille vide. Auparavant, elle servait au transport des matières premières. Il a donc fallu engager de très importants travaux d’aménagement confiés à un chaudronnier local » confie Margaux Lespinasse, la Directrice du projet. « Nous avons donc créé l’étage haut, la timonerie, qui constitue un grand espace de réception. En dessous se situe l’espace de stockage à proprement parler. C’est là que les fûts de 30 litres sont entreposés sur des racks conçus sur mesure. Nous avons volontairement très peu isolé la cale afin que le lieu bénéficie des fortes variations de températures selon les saisons, en plus du taux très élevé d’humidité » poursuit-elle. Des conditions exceptionnelles pour ce chai flottant unique où les clients vont pouvoir venir suivre le vieillissement des spiritueux qu’ils auront préalablement choisis.

Adopte un fût

Et si vous deveniez l’un des heureux propriétaire de l’un des 1450 fûts qui seront entreposés dans la Barge 166 ? Choisir et suivre le vieillissement de son propre spiritueux ressemble pour beaucoup d’amateurs au nirvana. Le principe est simple. Une pré-sélection de différents alcools maison a été réalisée en interne. 3 cognacs Ferrand et 6 rhums Plantation seront donc proposés, du fait de leur typicité particulière. Origines différentes, millésimes différents, distillation différente, autant de paramètres qui permettront d’identifier son spiritueux de prédilection. Margaux accompagnera toute cette réflexion en faisant déguster, en expliquant les possibilités d’évolution de ces alcools dans un environnement si particulier. Les clients auront également la possibilité de choisir le degré de chauffe de leur fût, essentiellement produit par la maison charentaise-maritime Allary. La période finale de vieillissement en cale pourra s’étendre jusqu’à 2 ans et constituera donc un 2ème voire un 3ème vieillissement, selon qu’il s’agira de cognacs (vieillis dans le cognaçais) ou de rhums (ces derniers ayant déjà vieillis sous les tropiques, puis en fûts de cognac Ferrand au château de Bonbonnet). Tout ce processus sera long, le temps de recevoir les fûts qui auront été préparés du côté de Cognac. Le plaisir résidera bien sûr dans la visite trimestrielle que pourra effectuer le ou les possesseurs d’un fût. Là encore, guidé(s) par Margaux, des contrôles de maturité strictement encadrés pourront être réalisés pour jauger le niveau optimal de vieillissement souhaité. Et pour celles et ceux qui souhaiteraient immédiatement devenir propriétaires, l’option « adoption » (l’autre étant l’option « sélection ») est faite pour eux. Un choix restreint de 3 spiritueux seulement : un cognac, un rhum jamaïcain et un rhum barbadien déjà en fût. Quoi qu’il en soit, une plaque métallique personnalisée sera scellée sur le fût, les tous premiers clients ayant même l’honneur de voir leur nom mis à l’honneur sur un « wall of fame » dédié. Des verres de dégustation gravés aux initiales des propriétaires seront aussi compris dans le prix de l’aventure qui oscillera entre 2500€ et 4500€ TTC le fût selon les alcools. Et à la clé, environ 55 bouteilles de 50cl, part des anges oblige !

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Aubert & Mathieu, le NFT du vin

NFT-Aubert-Mathieu

NFT-Aubert-Mathieu

Aubert & Mathieu, maison de négoce créée en 2019 et basée à Carcassonne, lance une série d’étiquettes en NFT, acronyme de Non Fungible Token. Ces étiquettes NFT, jeton non fongible en français, sont des certificats d’authenticité attribués à une œuvre numérique. Ces dernières peuvent alors être vendues sur des plateformes via le réseau Blockchain. Une initiative unique en France !

NFT et blockchain, voici donc deux nouvelles notions venues tout droit du monde digital et inventées il y a seulement quelques années. Et si ces deux mots ne vous parlent pas, vous allez en revanche sûrement être plus familier avec le troisième du jour : la cryptomonnaie. Car oui les cryptomonnaies, dont la plus connue est le Bitcoin, sont des monnaies numériques qui utilisent le protocole blockchain et peuvent servir à acheter un NFT. Ce dernier pouvant être par exemple une œuvre d’art numérique comme une étiquette de vin.

Mais qu’est-ce que la blockchain ?

La blockchain est une technologie inventée en 2008 et permettant une transmission d’informations sécurisées. Elle offre à ses utilisateurs connectés en réseaux, de partager et de stocker des données sans organe de contrôle (une banque par exemple).

Quant à la jeune et moderne maison de négoce carcassonnaise, elle utilise une blockchain via le réseau Ethereum sur une plateforme appelée opensea.io et c’est sur cette dernière où est proposée aux acquéreurs une œuvre digitale unique représentant leur cuvée.

Présentons quand même la maison à l’origine de cette offre innovante. Depuis 2019, et il faut le dire, Aubert & Mathieu surprend par la qualité de ses vins et par l’imagination investie dans la communication. “Faire bouger les vignes” est son jeu de mot slogan …

Photo : Aubert & Mathieu

Neutralité carbone, démarche éco-responsable, la maison se fournit en raisins bio sur des magnifiques terroirs languedociens comme Limoux, Corbières ou Terrasses du Larzac. Plusieurs gammes de qualité sont élaborées et après seulement 2 ans d’existence, les vins sont déjà remarqués.

Mais que viennent faire la blockchain et le NFT dans tout cela ?

Une initiative plus pour se faire remarquer qu’utile mais qui est assumée par Jean-Charles Mathieu, l’un des deux fondateurs. Les deux associés aiment tester et casser les codes et ils reconnaissent que la démarche peut paraître abstraite : “On s’éloigne du monde du vin et c’est normal”.

Mais le vin est comme tout, il faut innover, tester et se démarquer. Avec le NFT, les amateurs peuvent acheter leurs étiquettes œuvres d’art et plus tard s’en faire une collection, “une sorte de cave digitale” comme le dit Jean-Charles. C’est aussi l’occasion de trouver de nouveaux clients “geeks” et de prouver que le monde du vin n’est pas figé. Voilà une preuve de l’audace dont les deux créateurs regorgent !

www.aubertetmathieu.com

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Saint-Émilion : la grande soirée des Disciples Escoffier

Dimanche 24 octobre, à l’occasion du 175ème anniversaire de la naissance d’Auguste Escoffier, père de la cuisine française moderne, les Disciples Escoffier se réunissaient à Saint-Émilion pour un grand dîner de prestige. Intronisations, solidarité, gastronomie et grands vins étaient au programme.

Association fondée en 1954 pour perpétuer et célébrer l’esprit d’Auguste Escoffier à travers le monde, les Disciples Escoffier mettent les petits plats dans les grands à l’occasion du 175ème anniversaire de celui qui révolutionna la cuisine française. Né à Villeneuve Loubet en 1846 et décédé à Monaco en 1935, celui que l’on surnomme le “Cuisinier des rois et Roi des cuisiniers” est considéré comme le père de la cuisine moderne. Promoteur avec César Ritz des “Palaces” de la Belle-Époque, il révolutionne la cuisine française, notamment avec son Guide Culinaire (1903), la création de nombreuses recettes, dont la célèbre “Pêche Melba” et la façon dont il a modifié la structure du travail en cuisine avec l’organisation en brigades. Escoffier fut également à l’origine de grands dîners récréatifs, les “Dîners d’Épicure” – un rendez-vous que ses thuriféraires perpétuent avec fidélité. Pour cet anniversaire très particulier, les Disciples Escoffier ont donc organisé un grand Dîner d’Épicure qui se tenait simultanément dans 30 pays le 28 octobre, “partout où les hommes de goût peuvent se rencontrer autour d’une bonne table” et autour d’un menu concocté par d’anciens chefs du Ritz, à commencer par le président de l’association Nicolas Sale – sous le parrainage de Guillaume Gomez, Ambassadeur de France de la Gastronomie.

Saint-Émilion pour la générale

En préambule de cet événement de portée internationale, Saint-Émilion accueillait, dimanche 24 octobre, une somptueuse répétition générale, puisque les Disciples Escoffier se réunissaient dans le cadre de la Salle des Dominicains pour une grande soirée dédiée à la gastronomie et aux grands vins. Auparavant, tous les convives s’étaient réunis pour un apéritif au château Cheval Blanc, l’occasion d’introniser parmi la confrérie quelques personnalités saint-émilionnaises comme Pierre Lurton, directeur de “Cheval”, et le directeur du Conseil des Vins Franck Binard. Patrick Guat, président des Disciples Escoffier pour la France, se chargeait d’adouber les nouveaux impétrants à coup de cuiller de bois – une politesse qui lui était rendue quelques instants plus tard, en rejoignant à son tour les rangs de la Jurade de Saint-Émilion.

Après des agapes supervisées par les talents conjoints des chefs Nicolas Sale, Michel Roth et Guy Legay, le tout accompagné de belles bouteilles (dont un Yquem 2005 sur les fromages affinés du Meilleur Ouvrier de France Dominique Bouchait), la soirée s’est conclue sur une tombola, grâce à la générosité des personnalités présentes – au nombre desquelles figuraient un certain nombre de vignerons qui avaient participé aux dotations, caisses, double-magnums et autres jolis flacons. Les quelque 10 000 euros récoltés sont allés à l’association “Enfants de la Lune”, qui mène des actions d’information et de soutien auprès des familles ayant un ou des enfants atteint(s) d’une maladie génétique liée à une hypersensibilité aux rayons ultraviolets. Un esprit de solidarité qui fait, lui aussi, partie de l’héritage légué par Auguste Escoffier.

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J-6 avant les Crus Bourgeois du Médoc

crus-bourgeois-du-medoc

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Plus que 6 jours avant le grand événement du jeudi 4 novembre, organisé par Terre de Vins autour des vins des Crus Bourgeois du Médoc. Devenus un incontournable depuis plusieurs années, c’est le seul évènement à Bordeaux avec une cinquantaine de propriétés du crus qui seront présentes à la Faïencerie à Bordeaux. N’attendez plus pour réserver vos places.

Les Crus Bourgeois sont une grande famille de châteaux présents sur de prestigieux terroirs mondialement reconnus.

La désignation de “Cru Bourgeois” est possible pour tout Cru du Médoc habilité à produire des vins dans l’une des huit appellations d’origine du Médoc, les Crus classés compris: et situés dans huit grandes appellations du Médoc : Médoc, Haut-Médoc, Listrac-Médoc, Moulis-en-Médoc, Margaux, Pauillac, Saint-Julien, Saint-Estèphe.

De 18h à 21h, vous pourrez déguster les vins d’une cinquantaine de château du classement 2020.

Le classement des Crus Bourgeois du Médoc est réparti en trois niveaux : Crus Bourgeois, Crus Bourgeois Supérieurs, Crus Bourgeois Exceptionnels. Établi pour cinq ans (millésimes 2018 à 2022), il réunit 249 propriétés.

Une vente privée en partenariat avec la Vinothèque aura lieu dès lundi, le 1er novembre et jusqu’au 8 novembre sur le site ventes-privees.terredevins.com/.

Retrouvez les exposants et la billetterie en suivant ce lien

TARIFS :

Prix du ticket : 15€

Prix du ticket abonnement 6 mois avec 3 numéros : 18€

Prix du ticket si abonnement 1 an avec 9 numéros et Hors-série compris : 39,90€

Taris préférentiel : 10€

Réservez vos places.
ATTENTION ! Billets non échangeables, non remboursables.

INFOS PRATIQUES :

Jeudi 4 novembre 2021

De 18h à 21h*
* Fermeture des portes à 20h30

La Faïencerie – 24 rue de la Faïencerie 33000 Bordeaux

Entrée interdite aux mineurs (-18 ans)

PASS SANITAIRE OBLIGATOIRE :

1 – Vaccination (schéma vaccinal complet incluant le délai nécessaire après l’injection finale)

2 – Preuve d’un test négatif de moins de 72h

3 – Résultat d’un test RT-PCR ou antigénique positif (datant d’au moins 11 jours et de moins de 6 mois)

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Into the Wine : quatre étudiantes à la découverte du monde du vin

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C’est un projet que le COVID aurait pu enterrer mais la détermination de ces 4 étudiantes, bien décidées à aller à la rencontre du monde du vin au féminin, a permis la réalisation d’un « road-doc » à travers l’Europe. Une tranche de vie en version 52 minutes.

Elles sont 4, ont en commun d’être toutes passées par des prépas scientifiques. Fin 2019, Elisabeth savait qu’elle allait partir en échange en Australie pendant son année de césure. Elle souhaitait donc partir à la rencontre du vignoble, part de son histoire familiale puisque son grand-père était directeur d’une cave coopérative dans le Languedoc. C’est ainsi qu’elle va embarquer dans l’aventure ses 3 amies Manon (étudiante à Agro Paristech), Sophie (à l’ENS Lyon) et Zoé (à HEC). Les 2 premières qui ont fait des études d’agronomie se montrent intéressées par le sujet. Zoé, elle, y voit plutôt un moyen de réaliser un documentaire et ainsi assouvir sa passion pour l’audiovisuel. Bien évidemment, tout cela se passe dans le monde d’avant COVID où les rêves les plus fous étaient encore possibles dans un environnement où les frontières étaient ouvertes. Mais la crise va passer par là et le projet initial qui devait les emmener dans le monde entier, au Chili, en Argentine, en Afrique du sud, va se recentrer sur l’Europe. Initialement, leur volonté était de partir étudier la culture de la syrah dans tous ces pays producteurs, ce qui n’avait plus grand sens avec un prisme restreint. C’est donc à la rencontre de vigneronnes qu’elles vont se lancer, depuis la France jusqu’en Turquie, dernière étape de leur roadtrip.

Une réalité sans fard

Installée dans un van Volkswagen hors d’âge surnommé « Betty », prêté par un couple d’Espagnols séduit par le projet, direction donc des pays traditionnels, comme l’Espagne ou l’Italie. Puis au gré du parcours, des arrêts dans des vignobles plus méconnus comme la Croatie et l’Albanie. « Pour trouver les vigneronnes, nous avons beaucoup utilisé Instagram, mais aussi des contacts directs ainsi que l’aide d’association de producteurs », détaille Zoé qui vient de terminer les 9 mois épuisants de montage du documentaire. Et si ce dernier ne montre que quelques rencontres et interviews de femmes parmi les 35 qu’elles ont effectuées, c’est qu’il a fallu faire des choix. « Nous avons conservé les entretiens dans lesquels les vigneronnes se livraient avec le plus de sincérité, sans enjoliver la réalité » renchérit-elle. Parmi elles, Monica Raspi de Pomona en Italie qui a abandonné son métier de vétérinaire pour reprendre le domaine familial qui avait été délaissé, elle qui n’avait jamais imaginé prendre cette voie. Mais aussi Marija Mrgudic en Croatie qui n’est pas devenue professeur, au grand dam de sa mère. Elle a suivi son envie de faire du vin dans ce vignoble extraordinaire accroché aux pentes vertigineuses des montagnes plongeant dans la mer. Et que dire de Natasha Harizi en Albanie, à la force sereine qui livre une leçon de vie en exerçant son métier dans un pays où les femmes ne le pratiquent pas. C’est aussi le cas de Nazan Nuzun en Turquie qui aurait pu rester ingénieure en Californie mais les vignobles de la Napa Valley qu’elle a croisés pendant des années l’ont inspirée. Elle est donc rentrée au pays et s’est lancée, non sans difficultés. Publicité interdite, obligation de posséder sa propre machine à embouteiller… autant de freins qu’elle a surmontée et dont elle parle aujourd’hui avec le sourire.

Toutes ces rencontres ont bouleversé les 4 amies qui s’interrogent sur leur avenir, leur place dans le monde du travail, leur rapport à l’environnement. Manon s’est spécialisée dans le domaine agraire, Sophie a décidé de s’inscrire en master de géographie, Elisabeth se voit bien reprendre un domaine dans quelques années. Zoé, elle, s’est prouvée qu’elle pouvait réaliser un documentaire. Reste à trouver un diffuseur. « Nous allons présenter le film dans des festivals en espérant obtenir un prix pour convaincre plus facilement des plateformes ou des chaînes ».

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Benoist Gérard toqué de vigne

Cuisinier, Benoist Gérard a découvert le métier de vigneron à Vaison-la-Romaine. Il a troqué son piano pour quelques cuvées réservées à un petit cercle d’initiés, qui s’agrandit.

Il prend un réel plaisir à vous montrer ses vignes. Trois parcelles de grenaches et syrahs campées sur le versant nord de Vaison-la-romaine. Jovial et disserte, Benoist Gérard vit pleinement sa nouvelle passion. Neo vigneron conscient qu’il a encore beaucoup à apprendre, il reste modeste mais la fierté pointe au détour de la conversation.

Tout débute avec l’achat d’une maison, avec son épouse la comédienne Mimi Mathy. La vigne qui lui fait face tend ses sarments au cuisinier. Devenue sienne, il pense la travailler après avoir découvert la biodynamie chez un vigneron. C’est le déclic. Durant trois années, il apprend le métier et en 2012 « j’enlève les palissages pour lui donner de la liberté ». Le ton est donné. Travail mécanique, pulvérisation de préparas, soufre volcanique, vendanges manuelles et premières cuvées de garage, avec 540 bouteilles de rosé et rouge qui voient le jour, en Vin de France.

« Je n’aurai jamais imaginer faire ce métier », assure le chef cuisinier. Un métier puisque l’exploitation s’agrandit avec la découverte d’une casserole… Celle accrochée à la branche d’un amandier, là-haut sur un harmas, en direction de Séguret. Une parcelle en friche, avec ses oliviers, joliment dénommée le clos des cades. Conseillé par le pépiniériste Lilian Bérillon, le vigneron plante grenaches noirs et blancs et syrahs. Jusqu’à ce printemps, où une autre parcelle en fermage complète le petit domaine de 3 hectares. « Je suis un homme chanceux » dit l’homme incrédule mais travailleur, qui va pouvoir commercialiser 7 000 bouteilles du millésime 2021.

Ses cuvées, baptisées des prénoms de ses enfants et petits-enfants, sont un peu à l’étroit dans sa cave. Barriques, foudre, cuves béton et inox, le vigneron teste la matière. Et se laisse guider par les énergies, assemblant les jus selon la personnalités de ses petits. Exemple avec « Antoine », rouge 2019, issu de grenache, toujours en cuve, qui révèle de jolis aromatiques de fleurs et de fruits noirs. Les tanins sont encore un peu serrés mais la gourmandise est là. Ne pensez pas l’acheter, pour l’instant. Seules « Minois » et « Le Joli Minois » sont distribuées par son agent-caviste implanté à Marsanne (Drôme) et les magasins du réseau Cavavin. On peut les trouver également à la carte des vins de la Maison Pic à Valence !

La prise de recul se fait avec les cuvées « Minois » (28€) et « Le Joli Minois » (30€) 2016. Le premier est flatteur sur des notes de groseille et de boisé accentuant l’astringence. Le second est tout en finesse, plus souple et plus complexe, porté par les fruits bien mures, les épices, le zan. A juste titre, Benoist Gérard préconise le carafage.

Instagram : minoist_benoist_gerard

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