Les déclinaisons du gamay sur granite

degustation-fleurie

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Parce que les locaux ont coutume de dire que Lyon est arrosée par trois fleuves : le Rhône, la Saône et le Beaujolais, le cru Fleurie s’est installé ce lundi à Lyon le temps d’une journée pour en faire déguster toutes les subtilités, avec 26 vignerons présents. Une étape de plus dans le rapprochement Lyon / Beaujolais, dont la relation proche reprend après quelques années de distance.

Un cru à part

Figurant parmi les dix crus du Beaujolais (avec Saint-Amour, Chénas, Moulin-à-Vent, Juliénas, Morgon, Brouilly, Côte-de-Brouilly, Régnié et Chiroubles), le cru Fleurie est réputé particulièrement bien nommé, avec la délicatesse et les arômes floraux qui le caractérisent. Il est en effet fréquent de percevoir des arômes de pivoine, d’iris, de violette et de rose dans ces cuvées, aux côtés des notes habituelles de fruits rouges, d’épices et minérales, typiques du gamay ayant grandi sur des parcelles de granite rose, signature géologique de Fleurie, qui en est composée à 90%. Souvent doté d’une texture élégante et raffinée, aux tanins soyeux et fins, il arrive régulièrement qu’il soit ainsi présenté comme le plus féminin des crus du Beaujolais, qualificatif qui sera peut-être amené à être revu selon que l’on adhère, ou pas, à un référentiel genré.

Plus objectivement, la chapelle de la Madone caractérise cette appellation du département du Rhône, surplombant les vignes qui s’écoulent le long des coteaux sur laquelle elle est édifiée. Vignoble réparti sur 870 hectares et culminant entre 220 et 430 mètres d’altitude, il est orienté sud-est et nord-ouest. Très granitique sur les coteaux et mi-coteaux, les zones basses disposent d’un sol plus profond et comportant de l’argile, donnant une dimension plus charpentée et charnue aux vins qui en sont issus.

Revue de dégustation

Ainsi l’on retrouve à la fois une belle homogénéité sur les cuvées de Fleurie, notamment sur les marqueurs aromatiques, mais également une personnalité qui lui sera propre, due aussi bien à sa/ses parcelle(s) d’origine qu’à la patte du / de la vigneron(ne), sans oublier le millésime. Souvent présentés en dégustation, les millésimes 2019 et 2020 démontrent bien l’impact d’un millésime solaire (2020), rendant les tanins du gamay plus prononcés, tandis que la finesse tend à se révéler sur les millésimes plus équilibrés au niveau climatique.

Dans la famille des vins croquants, tendus et fins, concentrant identité beaujolais déclinée aux accents de Fleurie, nous retrouvons le domaine Dutraive (Jean-Louis), Marc Delienne, le domaine Romanesca, le domaine de la Madone, le domaine des Chaffangeons, le domaine Hoppenot, les Bret Brothers et la cave des producteurs des grands vins de Fleurie.

Pour des cuvées plus structurées, parfois plus complexes, pas toujours travaillées selon la méthode traditionnelle beaujolais de macération (semi-)carbonique, rendez-vous au Château des Bachelards, au Château de la Chaize, chez les Gamaylinands, ou au Château de Juliénas.

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Roussillon : l’Institut Régional de Sommellerie ouvre ses portes en 2022

campus-du-MasReig

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Ancrées dans des terroirs et des territoires bien distincts et mues par un besoin commun de répondre aux attentes d’un tissu économique local en demande, les CC des Aspres et des Albères-Côte Vermeille ont choisi d’unir leurs forces. L’Institut Régional de Sommellerie Sud de France a reçu le soutien du département des P-O, de la Région et de l’Union Européenne et ouvrira ses portes en septembre 2022.

Dans les Pyrénées Orientales, la viticulture marque les paysages autant que l’activité économique. Depuis vingt ou trente ans, elle traverse une transition qui l’amène à l’accueil du public et impose de multiplier les compétences. Dans le même temps, l’attente du consommateur à l’endroit de la qualité de l’offre de vin des restaurateurs et des cavistes, grimpe de concert avec la qualité des vins du Roussillon.

Devant ces tendances lourdes qui touchent tous les professionnels du vin, les communautés de communes des Aspres et des Albères-Côte Vermeille-Illibéris, ont mené des études sur les besoins de leurs territoires pour arriver aux mêmes conclusions : manque de sommeliers, demande de formation du personnel de salle en restauration, mais aussi aspiration à mieux valoriser les productions locales, à mieux communiquer sur Internet et les réseaux sociaux pour les cavistes ou encore besoin des vignerons d’un personnel formé à l’accueil du public et à l’oenotourisme…

Face à la volonté des professionnels du vin de se former à toutes les compétences que recouvrent aujourd’hui leurs métiers, les deux communautés de commune font donc projet commun sur un institut multisite. Avec le soutien, du département des P-O, de la région Occitanie et de l’Union Européenne, qui abondent au budget de 5 millions d’euros pour l’aménagement des deux sites, l’Institut Régional de Sommellerie Sud de France (IRS) ouvrira toutes ses portes en septembre 2022 : celles du campus des caves Byrrh à Thuir et celles du campus du Mas Reig à Banyuls-sur-Mer.

Une offre vaste, des professionnels au grand public

Outre la Mention Complémentaire Sommellerie, délivrée en partenariat avec le Lycée des Métiers de l’Hôtellerie Christian Bourquin d’Argeles-sur-Mer et le Gréta des P-O, l’IRS proposera des classes préparatoires aux concours de Meilleur Ouvrier de France, de meilleur sommelier de France, de meilleur jeune sommelier de France, au Challenge Sud de France de la sommellerie et au Concours du meilleur caviste français.

Un Bachelor Wine Business Management, spécialité luxe, œnotourisme et gastronomie, sera proposé pour former les futurs collaborateurs de domaines viticoles au développement d’activités et à la valorisation d’une offre oenotouristique par les codes du luxe. La partie gastronomie permettra de répondre à la demande de développement de petite restauration et de dégustations en accords mets et vins dans le vignoble.

Ces cycles de formation sur un an sont complétés par des formations plus courtes et très terrain, des éclairages sur la communication, les réseaux sociaux, la gestion de projet, l’événementiel, mais aussi la viticulture, l’oenotourisme… “Nous voulons former les professionnels du vin à être les couteaux suisses qu’ils seront appelés à être dans des métiers toujours plus riches”, résume Laetitia Mathieu, référente pédagogique de l’IRS.

En tout, une soixantaine de formations sont au programme. Des sessions de formations et des masterclasses ouvertes au public à la connaissance des vins, bières et spiritueux de toutes les régions du monde, avec un soin tout particulier pour les vins de la Région et du Roussillon complètent l’offre destinée aux professionnels.

Rendez-vous en septembre 2022 pour la première rentrée de l’IRS sous le parrainage de François-Xavier Demaison (acteur, humoriste, producteur et directeur du Théâtre de l’Œuvre à Paris mais aussi fou de vin, propriétaire avec Dominique Laporte (MOF Sommelier) du domaine Mirmanda à Vingrau) et de Philippe Faure-Brac, dont la participation au projet , en tant que parrain de la première promotion de Mention Complémentaire Sommellerie, procède du vaste engagement du Meilleur Sommelier du Monde 1992 dans la transmission et le partage du savoir de la sommellerie.

François-Xavier Demaison et Philippe Faure-Brac

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