Jeanne Balibar et Pio Marmaï, en vedette au Hospices de Beaune

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Chaque année, la plus ancienne vente caritative aux enchères du monde (1859) est l’un des événements les plus attendus du monde du vin. Les amateurs de la planète entière se donneront rendez-vous le 21 novembre prochain à Beaune ou en ligne.

Les pronostics vont bon train. Est-ce que les brillants Jeanne Balibar et Pio Marmaï, marraine et parrain de cette nouvelle vente des Hospices de Beaune seront aussi persuasifs que Marc Lavoine qui était parvenu à faire monter les enchère de manière diabolique jusqu’à 780 000€ pour la pièce des Présidents ? C’est évidemment tout ce qu’on leur souhaite tant cette vente est un élément central du budget des hospices de Beaune, structure hospitalière héritière du premier hôtel-Dieu fondé par Guigone de Salins et Nicolas Rolin en 1443, et aujourd’hui un magnifique musée. Les 60 hectares de vignes, léguées au fil du temps pour remerciement aux Hospices, constituent un patrimoine exceptionnel. La vente des vins en primeur permet de récolter plusieurs millions d’euros qui sont investis dans des projets variés. François Poher, Directeur des hospices Civils de Beaune, a ainsi rappelé lors d’une conférence de presse ce matin que « les fonds permettront notamment de finaliser la reconstruction de l’hôpital dont le coût global est de 70 millions d’euros, mais aussi d’acheter dans les mois à venir un nouveau mammographe ».

Des volumes en baisse mais une gamme complète

Ludivine Griveau-Gemma, régisseur du domaine, s’est montrée plutôt satisfaite des volumes mis en vente lors de cette édition, compte tenu de l’année passée, pour le moins rocambolesque. « Ce fut une véritable guerre des nerfs » a-t-elle tenu à préciser, « avec un hiver très doux, un épisode estival avec des températures frôlant les 30 degrés en mars pendant une semaine puis un épisode sévère de gel début avril. S’en sont suivis l’arrivée du mildiou, une pousse fulgurante des vignes en juin mais aussi une poussé d’oïdium, un mois de juillet très maussade puis une accalmie en août, sans compter le botrytis ensuite. Mais finalement, au prix d’un tri très méticuleux, nous avons pu rentrer une matière première de très belle qualité. Et surtout, nous avons pu produire nos 50 différentes cuvées, ce qui n’était absolument pas gagné ».

Et en effet, les 17 cuvées de blanc et 33 cuvées de rouge seront toutes proposées à la vente, représentant respectivement 56 pièces et 3 feuillettes pour les premières et 292 pièces et 2 feuillettes pour les secondes. C’est bien moins que les 629 pièces de l’an passé mais Ludivine l’assure, « ce sera un très grand millésime de garde qui possède de nombreux atouts, une belle acidité, de bons degrés ainsi que des tanins présents mais harmonieux ».

6 tonneliers fournissent des fûts mais tous les regards sont tournés vers la pièce des Présidents, cette fois-ci du Corton Renardes, un très beau grand cru. Et c’est la tonnellerie François Frères qui a créé une pièce spécifique, en bois à grain très fin de la forêt bourguignonne de Cîteaux, dans laquelle une vinification intégrale a été menée (fermentation et élevage). C’est cette pièce qui permettra à l’Institut Curie et à Solidarité Femmes de recevoir de l’argent pour aider au financement de leurs causes respectives, la lutte contre le cancer (recherche et soins) d’un côté et lutte contre les violences faites aux femmes de l’autre (avec notamment le numéro 3919 et des antennes régionales notamment d’accueil et d’hébergement des femmes en danger).

Gageons que l’émotion sera d’autant plus grande que Sotheby’s reprend le flambeau après son éternel rival Christie’s qui a piloté la vente pendant des années. Une passation qui coïncide avec le lancement de ventes de vins en Europe (plus précisément à Paris) par le leader mondial des enchères, présent depuis 50 ans sur ce créneau mais uniquement à Londres, Hong-Kong et New-York.

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