La famille champenoise Thiénot se livre en cuvées

Toute jeune maison de champagne en comparaison de certains noms historiques, la maison Thiénot est parvenue en quelques décennies seulement à se faire un beau nom. Ou plutôt de beaux prénoms que l’on retrouve sur les cuvées Famille, quintessence de la production Thiénot.

Ils sont peu à avoir réussi le pari un peu fou de lancer leur propre maison de champagne dans un univers où dominent les grandes maisons historiques. Alain Thiénot fait partie de ceux-là, lui qui s’est lancé dans l’aventure en 1985 après avoir œuvré dans le milieu viticole champenois pendant de nombreuses années. En un peu moins de 40 ans, il a réussi à faire de son nom une marque respectée. Et si l’essentiel des volumes concernent les cuvées classiques que sont le Brut, le Rosé et le Vintage, les cuvées de famille offrent une typicité toute particulière qui rend hommage au fondateur mais aussi à ses 2 enfants, Stanislas et Garance qui dirigent aujourd’hui la Maison. Ces grands champagnes ne sont produits que dans de très bons millésimes. 2008 fait partie de ces années qui ont donné naissance à de grands vins. Nicolas Uriel, le chef de la cave de la Maison aime rappeler que « 2008 est exceptionnelle parce qu’elle s’est déroulée sans aucun excès, devenus désormais la norme chaque année. Le temps avait été plutôt maussade, permettant de maintenir une grande fraîcheur dans les vins, de très bonnes acidités et toutefois une vraie maturité de raisin ».

Une trilogie + 1

C’est donc 2 cuvées de famille millésimées 2008 qui viennent d’être mises sur le marché. Tout d’abord, la cuvée Alain Thiénot, un assemblage à majorité de Chardonnay (60%) et de pinot noir. Leur qualité respective était très élevée, condition sine qua non présidant à la réalisation de cette cuvée. Et en particulier les chardonnays qui offraient un profil particulièrement élégant. Dosé à 6,4g, c’est un vin d’une vivacité surprenante, pimpant et frais en dépit d’une aromatique patinée sur des fruits rôtis, un léger grillé et des notes pralinées suaves.

Et puis, le clin d’œil d’Alain à son fils pour qui il a créé la cuvée Stanislas. Fidèle à son ADN, ce nouveau 2008 est un Blanc de blancs composé de chardonnays des meilleures provenances, principalement Cramant, Avize et Chouilly dans la Côte des Blancs. Moins dosé (4g), dégorgé récemment après 12 ans de vieillissement, le vin est d’un bel équilibre avec des élans sur les fruits secs et des notes beurrées réconfortantes. Pour son âge, le vin aura pu tirer vers notes beaucoup plus crémées mais ce n’est pas la cas ici, ce qui témoigne de sa fringance ! Il y a donc le blanc pour Stanislas, et le noir pour Garance. Ou plutôt le Blanc de Rouges comme on l’appelle ici. Un 100% pinot noir dédié par Alain à sa fille. Le nouvel opus est issu lui du millésime 2011 qui a vu les pinots noirs s’exprimer avec brio. Cet assemblage se joue de la diversité des profils du cépage, entre ceux droits et structurés du nord de la Montagne de Reims et ceux plus charnus du sud de la Montagne. Dosé à 4g, ce champagne joue les charmeurs avec ses notes de fleurs séchées si caractéristiques. Enfin, après cette trilogie triomphante, on retrouve la Vigne aux Gamins, trait d’union de la fratrie. Issu d’une splendide parcelle de chardonnay sur le grand cru d’Avize, ce 2008 a le don de mettre tout le monde d’accord. Les vieilles vignes au faible rendement emmènent les raisins vers une maturité exceptionnelle. 5500 bouteilles seulement à l’identité puissante, complexe, profonde et dense. Très peu dosé (2,4g), les agrumes dominent entre écorce d’orange et notes plus acidulées en bouche.

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