Décès de Jacques Péters, ancien chef de caves de Veuve Clicquot

Ancien chef de caves du champagne Veuve Clicquot, Jacques Péters nous a quittés le 17 novembre dernier. Issu d’une famille de vignerons du Mesnil-sur-Oger, il avait enrichi la gamme de la Maison en créant le Rich réserve, mais aussi le rosé non millésimé. D’une grande rigueur, il avait su établir de vraies relations de partenariats avec les vignerons qui approvisionnent la marque.

Les obsèques de Jacques Peters ont lieu aujourd’hui à la Basilique Saint-Remi à Reims. L’ancien chef de caves de la Maison Veuve Clicquot était un enfant du pays, issu d’une famille de vignerons de la Côte des Blancs, où son neveu Rodolphe Péters est aujourd’hui encore récoltant-manipulant au Mesnil-sur-Oger. Né en 1946, il fréquente dans sa jeunesse le Lycée d’Epernay où il a pour condisciples Jean-Luc Barbier, l’ancien directeur du CIVC, et Daniel Thibault, ancien chef de caves de la Maison Piper-Heidsieck. Il entreprend ensuite des études d’œnologie. Après une première expérience chez Jacquart, il rejoint en 1979 la Maison Veuve Clicquot pour devenir le bras droit du chef de caves, Charles Delhaye. Il lui succèdera en 1986 après un long tuilage dans la plus pure tradition champenoise. Autrefois, rappelle Christian Renard, l’ancien directeur du vignoble qui travaillait à ses côtés, le chef de caves avait également en charge la gestion des approvisionnements externes en raisins. Jacques Péters excellait dans ce domaine : “Il a institué de nombreuses dégustations de vins clairs avec les vignerons, ce qui était moins fréquent avant lui. Il a compris très tôt qu’on allait davantage vers des relations de partenariats plutôt que de simples relations d’acheteurs/vendeurs, peut-être aussi parce que lui-même était issu d’une famille de vignerons”.

Jean-Luc Barbier se souvient quant à lui de la rigueur de Jacques Péters, alors que la Champagne était en pleine croissance et que la pénurie de raisin rendait certaines maisons parfois moins intransigeantes sur la qualité de la matière première qui leur était livrée. Il ne céda pour sa part jamais à la facilité et n’avait pas peur de perdre des vignerons partenaires en restant exigeant. Ceux-ci, du reste, l’appréciaient et n’en étaient pas moins nombreux à vouloir travailler avec lui. Ce sérieux et cette compétence lui ont valu de traverser les grandes périodes de changement de la maison, sans que sa légitimité ne soit jamais remise en cause. Il a ainsi connu l’époque d’Alain de Vogüé où Veuve Clicquot était encore une entreprise familiale, puis la prise de contrôle par Louis Vuitton, et enfin l’intégration au groupe LVMH.

Jacques Péters était aussi un esprit novateur. On lui doit le rosé non millésimé et le Rich réserve. Dominique Moncomble, l’ancien directeur des services techniques du CIVC, nous a confiés que le chef de caves avait offert cette cuvée au banquet de l’Association viticole champenoise. Un pari risqué alors que les Champenois sont en général assez critiques envers les champagnes plus dosés. “En apprenant cela, j’avais échangé avec le traiteur qui avait préparé spécialement une tarte aux clémentines pour l’accompagner. Un grand souvenir ! Sur les 800 convives, il n’y avait eu aucune critique !“.

Chez Veuve Clicquot, il n’en demeurait pas moins un gardien du temple. Ainsi a-t-il toujours accompagné les évolutions techniques champenoises avec une extrême prudence pour être toujours certain qu’elles n’altèrent pas la qualité. Lorsqu’il s’est agi par exemple de la mécanisation du remuage, avant d’adopter les gyropalettes, il est d’abord passé par des procédés semi-manuels. C’était aussi un membre très impliqué de la commission technique du CIVC, participant chaque année aux tournées d’estimation des vendanges…

Ambassadeur international de sa marque, il brillait enfin par son élégance, défendant les couleurs de sa maison jusque dans le choix de sa cravate, toujours jaune Clicquot. L’heure de la retraite venue, il avait décidé de se mettre au golf profitant du terrain de Gueux où il vivait. “Il faisait cela avec beaucoup de professionnalisme, de passion et de méthode, exactement comme dans son travail. Il avait réussi en peu de temps à faire des progrès spectaculaires“.

Notre équipe s’associe à la peine de sa famille et de ses anciens collègues et leur présente ses plus sincères condoléances.

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161e vente des Hospices de Beaune : la folie de la rareté

La vente aux enchères des Hospices de Beaune, 161e du nom, s’est tenue dimanche 21 novembre 2021 sous les halles de Beaune. Les volumes restreints ont fait exploser les prix. La pièce de charité a encore dépassé son record, dans une salle en feu.

Tout est parti très haut, très vite. La 161e vente aux enchères des Hospices de Beaune a mis au défi les acheteurs massés sous les halles de Beaune, dimanche 21 novembre 2021. Au catalogue : un millésime 2021 prometteur – de l’avis général – mais extrêmement restreint. Avec 349 pièces, contre 629 en 2020, le parterre d’acheteurs aux aguets comprend vite que les prix de la précédente édition (déjà stratosphériques) seront pulvérisés.

Sotheby’s jubile

Et les premiers coups de marteau leur donnent raison. Des beaune 1er cru partent à près de 20 000€ la pièce. Un Clos de la Roche, cuvée Cyrot-Chaudron, atteint les 135 000€. Du jamais vu. « Mes acheteurs ne suivent pas, ils sont dépassés par des enchères pareilles! », chuchote un vigneron entre deux lots.

À l’écoute d’acheteurs du monde entier au téléphone, l’équipe de Sotheby’s a le sourire. Pour sa première à Beaune, la maison d’enchères américaine voulait marquer le coup. C’est chose faite. Le résultat total, qui sera connu en fin de soirée, devrait flirter avec les records. Quant au prix moyen de la pièce, c’est une certitude.


Pio Marmaï enflamme la salle

Événement le plus attendu de cette enchère, la vente de la pièce de charité devrait rester dans les mémoires. Le Corton Renardes grand cru a trouvé preneur pour 800 000€. L’année dernière, son alter ego n’était partie « que » pour 660 000 euros (pour 228 litres, rappelons-le). Un nouveau record à mettre au crédit du millésime et de la popularité des vins de Bourgogne, mais aussi à un Pio Marmaï survolté.

Le parrain de la vente a provoqué l’hilarité de sa coprésidente, Jeanne Balibar, et du reste de la salle. Très à l’aise dans l’exercice, l’acteur de Ce qui nous lie a emporté le public, façon concert de rock. « Y a du monde dans cette salle ou pas ? », s’est fendu le comédien de 37 ans, prenant à partie, tour à tour, les officiels et les acheteurs, et faisant monter les enchères pendant près d’un quart d’heure. Tonnerre d’applaudissements et embrassades ont conclu la séquence.


Pour la cause des femmes

L’heureuse propriétaire du fût tant convoité : une société anglaise, nommée Oeno Group, et spécialisée dans la collection de vins fins. Particulièrement ému, son responsable Mattia Tabacco est monté à la tribune, acclamé. Les revenus de cette pièce iront la cause des femmes, via l’Institut Curie (pour acquérir un microscope de pointe, dans le cadre de la recherche contre le cancer du sein) et la Fondation Solidarité Femme (lutte contre les violences faites aux femmes). Le reste des revenus de la vente financera l’hôpital de Beaune, et notamment ses prochains travaux de rénovation.

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Pio Marmaï aux Hospices de Beaune : « Je veux que ce soit un peu casse-gueule, sur le fil »

Le comédien de 37 ans sera le président de la 161e vente des Hospices de Beaune, aux côtés de sa consœur Jeanne Balibar, ce dimanche 21 novembre. Sa mission : animer la vente de la pièce de charité, et faire monter les enchères, devant un parterre d’acheteurs du monde entier. Entretien.

Demain soir vous animerez la vente de la pièce de charité avec Jeanne Balibar. C’est probablement le moment le plus attendu des ventes. Comment l’appréhendez-vous ?

Il y a une pression, c’est sûr. Il faut donner de l’intérêt au public, titiller les acheteurs pour faire monter l’enchère, pour la cause. Cela va me demander un peu de travail, car je connaissais peu la vente jusqu’ici. J’ai commencé à regarder quelques vidéos d’autres présidents, comme la prestation culte de Fabrice Luchini en 2010. Mais je ne suis pas Fabrice Luchini !

Quel serait votre style à vous ?

Sur la prise de parole, je suis quelqu’un d’assez instinctif, naturel. Enfin, je sais me tenir quand même [rires]. Mais je veux prendre des risques, que ce soit un peu casse-gueule, sur le fil. Pour moi rien n’est acquis.

Les bénéfices de cette pièce de charité iront à la Institut Curie, dans le cadre de la lutte contre le cancer du sein. Pour quelles raisons accepter ce parrainage?

J’ai dit oui immédiatement car la cause me touche. J’ai perdu une personne proche d’un cancer il y a quelques années. Ça m’a marqué, j’ai vu la vie différemment. Et je trouve que le choix de soutenir la cause des femmes en général [les bénéfices iront aussi à la fédération solidarité femmes, contre les violences faites aux femmes, Ndlr], est un vrai choix de la part des Hospices, presque surprenant. Cela m’a plu. Au-delà, il y a la Bourgogne. J’ai noué un lien particulier avec cette région viticole depuis le tournage de Ce qui nous lie.

C’est-à-dire ?
Je me sens en phase. Ce rapport artisanal que les vignerons bourguignons entretiennent avec leur travail, je le retrouve aussi dans ma manière de jouer. En Côte de Beaune tout le monde se connaît, il y a un côté assez rassurant, comme un village, je me sens vite à l’aise.

C’est grâce au tournage que vous avez découvert la Bourgogne viticole ?

Oui, j’ai vraiment découvert ce monde avec Cédric Klapisch. Pendant le tournage, on a fait un travail d’apprentissage sur les vinifications avec François Civil, pour pouvoir jouer notre rôle de vigneron. J’ai vu le métier différemment, découvert tout le travail que cela implique, et cette technicité qui me dépasse complètement ! Depuis, j’ai gardé beaucoup d’amis en Bourgogne. Et j’y achète beaucoup de vin!

À ce propos, quelles sont vos références ?

Comme ça, je pense à Jean-Marc Roulot bien sûr, ou Arnaud Chopin, avec qui je bois beaucoup de vin [rires].

Et votre style de Bourgogne ?

Je suis très Meursault, mais je ne suis pas très objectif… Attention, pas des meursault trop gras, toujours tendus et ciselés !

Quelle bouteille vous a procuré une émotion particulière dernièrement ?

C’était un grand cru… mince j’ai oublié [il appelle son père] Allô, qu’est-ce qu’on a bu la dernière fois ? Voilà, un Clos des Lambrays ! C’était incroyable. On ne s’embête pas chez les Marmaï ![rires]

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Le Groupe Perret se met au vert

Bernard-Perret

Bernard-Perret

Installé à Tresques, dans le Gard, le groupe Perret a gardé son indépendance et son histoire familiale, en matière d’agrofournitures. Les clignotants passent au vert pour l’entreprise de 540 employés.

C’est Antonin qui a fondé l’entreprise en 1880, à Bagnols-sur-Cèze. Il faisait commerce de grains, d’engrais et de produits pour la vigne. Bernard Perret, la quatrième génération, a repris les commandes en 1985. « La société comptait 13 salariés pour un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros. Six ans plus tard, on l’avait multiplié par 3 et créé notre holding, le Groupe Perret, avec le rachat d’OMAG, en 1991 », précise l’ingénieur, devenu PDG. Dès lors, chaque année, les acquisitions se succèdent au fil des opportunités. Le réseau AGROSUD est créé pour mieux acheter les produits phytosanitaires auprès des grandes firmes. Le rayon d’action est gardois, puis s’étend au fur et à mesure vers le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône, le Var, la Drôme. A chaque rachat, les salariés sont intégrés. Il n’y a pas de plan social avec Bernard Perret.

A l’étroit dans ses locaux, le groupe construit en 1999 son siège de 3 hectares, à Tresques. En 2005, il devient le deuxième négoce de France sur l’activité distribution et le septième pour les produits phytosanitaires. Mais la crise viticole de 2002 rebat les cartes, une diversification s’impose dans ce paysage essentiellement viticole. La sortie de crise (qui a duré de 2003 à 2009-2010 où il a perdu 25 % de son chiffre d’affaires), il choisit de diversifier son métier historique de l’agrodistribution (produits de protection des plantes, engrais, matériel de palissage, petit outillage…), vers d’autres secteurs : fertilisants foliaires, matériel de cave, matériel agricoles, d’irrigation, engrais organiques, avec la création d’une société dédiée BIOTECH. Le catalogue s’étoffe et le maillage régional couvre tout l’arc méditerranéen, jusqu’à la Corse.

Un tournant très bio

En 2020, entre rachat des établissements Couturier à Violès, prise de participation, création, le groupe consolide son CA qui se monte à 199 millions d’euros et 540 salariés. En vrai challengeur, Bernard Perret dynamise l’entreprise. S’il a su s’orienter vers l’arboriculture, le maraîchage, les grandes cultures et les espaces verts, Bernard Perret est un spécialiste de la vigne, qui représente 55 % de son activité. Avec son bon sens paysan, il a acquis 154 hectares, en IGP, Côtes du Rhône et Côtes du Rhône Villages Laudun et Chusclan, en s’associant à un jeune vigneron David Givaudan pour la commercialisation. Certifié HVE, le vignoble se divise en trois domaines dont l’un de 26 hectares : « Les Boutes », est en conversion bio. Il expérimente couverts végétaux, épandage de thé de compost, phytothérapie…. En adéquation avec la réalité du terrain, il a vite compris que les produits phyto n’avaient aucun avenir. Aujourd’hui, ils représentent 20 % du CA, dont 36 % sont des solutions bio.

Lors du dernier congrès AGROSUD, en octobre dernier, qui réunit les négoces agricoles du sud de la France, association dont il est président, il disait : « “Nous avons deux atouts majeurs : notre expertise agronomique et notre proximité et connaissance du terrain. Pour autant, dans le contexte de “green deal”, de montée en puissance des variétés de vigne résistantes ou encore des aléas climatique, notre salut passera par l’augmentation de la valeur sur les produits de protection des plantes et surtout la mise en œuvre de biosolutions. Nous devrons également être plus à l’aise dans des domaines tels que le numérique, la robotique et la génétique. Si nous arrivons à suivre cette stratégie, nous serons capable d’accompagner nos clients vers une agriculture plus verte et plus durable”.

Le groupe Perret va continuer à grandir pour assurer sa pérennité face à des géants comme Axéréal, Soufflet… aux CA de plusieurs milliards d’euros. La création d’un site Internet de vente est en projet. Son principal capital est ses forces vives sur le terrain car « les biosolutions demandent un accompagnement beaucoup plus précis et étroit des agriculteurs. Il faut aussi pouvoir tester les solutions avant de les vendre et ainsi garantir une efficacité. L’obligation de résultat qui incombe à un distributeur ».

www.groupeperret.fr

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Meilleur sommelier d’Europe et Afrique : Salvatore Castano offre le titre à l’Italie

S’il a choisi Londres pour asseoir sa vie professionnelle, c’est bien sous les couleurs de l’association des sommeliers professionnels italiens qu’il s’est imposé en finale devant Nina Jensen et Suvad Zlatic.

Orpheline de candidat depuis l’élimination de Benjamin Roffet en quart de finale, la sommellerie française espérait que les deux Tricolores expatriés (Eric Zwiebel pour le Royaume-Uni et Reza Nahaboo pour la Suisse) se hisseraient en finale. Il n’en a rien été ce vendredi 19 novembre à Chypre et leur parcours s’est donc achevé au terme de la demi-finale.

Devenus spectateurs, ils ont assisté à la prestation des trois derniers candidats en compétition. On retrouvait la Danoise Nina Jensen dont la médaille d’argent remportée au terme du Mondial 2019 disputé à Anvers faisait d’elle une favorite. Avec d’autant plus d’acuité que ses deux adversaires découvraient une compétition internationale. Et si le représentant de l’Autriche Suvad Zlatic a remporté cette année le titre dans son pays, l’Italien Salvatore Castano affichait jusque-là un palmarès composé de places d’honneur (en Italie et au Royaume Uni où il travaille chez Friarwood) mais jamais de médaille d’or…

L’or au bout de sept épreuves

Un vide qu’il a comblé au terme des sept épreuves qui constituaient cette finale. Réalisation d’un cocktail à base de champagne et cognac ; dégustation organoleptique d’un vin rouge ; choix, décantation et service d’un vin rouge appelé à accompagner une… sole meunière ; dégustation de cinq vins et classement du plus sec au plus doux puis, avec quatre d’entre eux, proposition de plats en accord ou encore l’identification de trois boissons à l’aveugle (deux Chartreuse de Voiron et une de Tarragone) ont tenu le public du théâtre Rialto en haleine.

Et à l’heure du verdict, c’est le sommelier italien qui affichait un large sourire. Il remporte le titre européen 19 ans après Enrico Bernardo. Lequel avait confirmé ensuite à l’échelle mondiale. De quoi mettre des idées dans la tête de Salvatore Castano d’ores et déjà qualifié pour le concours du Meilleur sommelier du monde organisé à Paris en février 2023.

Nina Jensen remporte une nouvelle médaille d’argent et Suvad Zlatic celle de bronze.

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Un flot de nouveaux vins chez les Maîtres Vignerons de Saint-Tropez

Après des vendanges « à peu près normales » et de belle qualité, les Maîtres Vignerons de Saint-Tropez continuent à intégrer de nouveaux domaines dans leur escarcelle et distribuent désormais des vins étrangers.

Suite au départ soudain du Château de Pampelonne il y a deux ans, le groupement de coopératives et vignerons tropéziens, premier producteur de Côtes-de-Provence, s’était décarcassé pour dénicher d’autre partenaires et n’avaient pas tardé à intégrer des domaines comme Volterra et Siouvette et à signer de nouveaux partenariats commerciaux avec Sainte Marie et Sainte-Marguerite). Aujourd’hui, il compte 11 domaines dont le dernier, La Sultanine en bio, l’un des plus petits domaines de Provence, 4,5 ha situés à Ramatuelle. Par ailleurs, plusieurs domaines tels Aureillan et Clémentina se sont convertis en bio et Mas de Pampelonne a lancé sa conversion, dans le sillage de Sainte-Marie, Les Bouis et Gabriel, déjà certifiés. « La production bio représentait 600 hl chez nous l’an dernier, 5000 hl en 2021, environ une centaine d’hectares, et on devrait arriver à 7500 l’an prochain, précise le directeur Frédéric Schaeffer. Il fallait convaincre tout le monde, c’est fait et on devrait être entièrement en bio d’ici 5 ans ». Les vignerons bios sont suivis par le cabinet Oenolyse de Daniel Peraldi qui assure l’aide technique de la vigne à la vinification en passant par l’administratif. L’activité Domaines & Châteaux a été dynamisée pour compenser la baisse d’activité des cuvées Réserve personnalisées pour les restaurateurs. Et pas seulement à cause de la crise sanitaire. « Au début, nous étions les seuls à proposer ce service mais aujourd’hui, nous sommes confrontés à plus de concurrence avec une activité « étiquette » en baisse, précise Frédéric Schaeffer. Nous allons compenser ça en passant les cuvées Réserve en bio car il y a très peu de domaines certifiés sur la presqu’île ».

Une gamme qui s’étend au-delà des frontières

Le groupement, présidée par Camille Coste (Mas de Pampelonne), a diversifié sa distribution et commercialise désormais un tiers de la production en CHR, un tiers en GMS « avec la plupart des enseignes mais sans référencement permanent pour l’instant » et un tiers à l’export. L’une des derniers créations, le rosé Gold, (11,90 €) a remporté un franc succès en multipliant ses ventes par cinq en 2021 (155 000 cols fin 21, 250 000 prévus en 2022)  tous circuits, en France et à l’international (Grande-Bretagne, Danemark, Bulgarie, Brésil…). Sur les rampes de lancement, un IGP Méditerranée rosé en canette (3,50-4,50 €), La Jolie Fleur également en IGP Méditerranée rosé pour Gallo aux Etats-Unis, la Note Bio en rosé (8,30 €) avec étiquette et capsule recyclées, encre à l’eau, bouteille allégée… et pour début décembre, le traditionnel et désormais très attendu rosé d’hiver, Grain de Glace (cette année sérigraphié de manchots) à 11,80€ dans le Top des ventes avec la Note Bleue et le Mas de Pampelonne. La cave produit toujours 90 % de rosés, encore en hausse, mais les blancs ont doublé passant de 2 à 4% avec de nouvelles cuvées dans cette couleur à Pampelonne, Maylis et Siouvette.

Par ailleurs, les Maîtres Vignerons ont signé plusieurs accords pour des échanges de distribution avec une quinzaine de vins étrangers, notamment d’Australie (Hardy’s), d’Afrique du Sud (Kumala), de Nouvelle-Zélande (Mud House)  du Chili (Kiko) et cinq références du mythique Orin Swift de David Phinney, en distribution ultra sélective dans les bars branchés de Saint-Tropez, Courchevel, Paris…

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Découvrez les 8 cuvées de la Saint-Vincent Tournante de Puligny

gamme saint vincent 2021_photo DR

gamme saint vincent 2021_photo DR

La prochaine Saint-Vincent Tournante se déroulera à Corpeau, Puligny-Montrachet et Blagny (Côte d’Or) les 29 et 30 janvier 2022. Si le programme reste à peaufiner, on sait déjà que de très belles cuvées attendent les visiteurs.

C’est la grande fête des vignerons de Bourgogne, qui réchauffe les amateurs de pinot noir et de chardonnay chaque hiver depuis 1938. La Saint-Vincent tournante aura bien lieu les samedi 29 et dimanche 30 janvier 2022, à Corpeau, Puligny-Montrachet et Blagny. L’événement, d’abord prévu pour janvier 2021, avait été reporté d’un an à cause du contexte sanitaire.

Un kit de dégustation à 20€

Défilé, messe, concerts et fanfares animeront ces villages de la Côte de Beaune. Avec, au cœur des festivités, les très attendues cuvées de la Saint-Vincent : des vins issus de raisins provenant de différents vignerons des villages organisateurs. Elles seront cette fois au nombre de huit (sept blancs et un rouge). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les 63 donateurs ont joué le jeu : de grands terroirs sont représentés, avec notamment des 1er crus, chose rare pour une Saint-Vincent.

Pour déguster, il faudra se munir d’un kit de dégustation de la Saint-Vincent Tournante, à réserver dès aujourd’hui en ligne, au tarif de 20€. Celui-ci comprend un verre, un porte-verre, une bouteille d’eau et six tickets de dégustation (pour six échantillons de 4 cl). Les cinq premiers tickets correspondent aux cinq premières cuvées, et le sixième donne droit à l’une des trois dernières seulement, d’où leur nom de « cuvées mystère ». Le tout à déguster dans les différents stands, répartis dans les trois villages.


Les cuvées :

Bourgogne Côte d’Or 2018, rouge

Vinifié par Jean-Charles Fagot (Domaine Jean-Charles Fagot). L’exception rouge de cette Saint-Vincent. Un nez dense, explosif, sur le cassis et la mûre, laisse place à une texture plutôt charpentée, et à des tanins généreux mais polis. On distingue quelques notes poivrées. Un vin droit et accessible, qu’on verrait bien sur une côte de bœuf.

Bourgogne Côte d’Or 2018, blanc

Vinifié par Jean-Charles Fagot (domaine Jean-Charles Fagot). Le nez, intense, laisse s’échapper des notes d’agrumes et de beurre. La trame offre une grande fraîcheur, et s’articule autour de la pomme, des fleurs blanches et des herbes aromatiques. La finale est tendue, et prolonge le plaisir avec des nuances citronnées.


Puligny-Montrachet 2017

Vinifié par Pierre Vincent (domaine Leflaive). C’est l’avantage du report de l’événement : les vins ont vieilli un an de plus, et on dégustera à la Saint-Vincent 2022 de très beaux 2017, comme ce Puligny village qui se distingue par sa profondeur et son élégance. Gras et tension trouvent l’équilibre parfait, et portent des arômes mellifères, floraux et poivrés. Superbe.

Puligny-Montrachet 2018

Vinifié par Pierre Vincent (domaine Leflaive). Un très beau chardonnay, complexe, long, et déjà ouvert aujourd’hui. Citron et bergamote se partagent la vedette, avec des nuances toastées. Une belle salinité étire la finale.


Puligny-Montrachet 1er cru 2018

Vinifié par Laurent Martelet (domaine Comtesse de Chérisey). Délicate, suave, enrobée : cette texture est  d’une rare élégance. Fruits du vergers et citron distillent leurs saveurs, tout en finesse, sans démonstration de force. Un vin de gastronomie, qu’on aimerait aussi goûter dans quelques années.

Puligny-Montrachet 1er cru 2017 (bouteille mystère)

Vinifié par Pierre Vincent (domaine Leflaive) Au nez, noisette et amande grillées sont très engageantes, et révèlent un vin profond. Le bouche est ample, mûre, mais aussi tendue et saline. On retrouve la mirabelle et le poivre blanc. Quel équilibre !

Puligny-Montrachet 1er cru Les Folatières 2018 (bouteille mystère)

Vinifié par Laurent Martelet (domaine Comtesse de Chérisey). La profondeur des grands blancs de Bourgogne séduit d’emblée : la matière est ample, mûre, et on distingue un important potentiel de vieillissement. Pas encore à son apogée, l’aromatique a déjà beaucoup à dire : fleur d’acacia et amande s’expriment, le tout porté par un touché crayeux rafraîchissant.

Puligny-Montrachet Terroirs de Blagny 1er cru, 2018 (bouteille mystère)

Vinifié par Laurent Martelet (domaine Comtesse de Chérisey). Une robe or pâle et de subtiles notes miellées et épicées laissent place à un blanc très mûr en bouche, sur un registre solaire. Une jolie salinité adoucit ce caractère.


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Dégustation des Beaujolais Nouveaux : le reflet de 2021

La dégustation des Beaujolais Nouveaux 2021 n’a pas fait mentir les bilans dressés sur le millésime jusqu’à présent. Une année de défis composée de fraîcheur, de pluie, de gel et de grêle pour certains, condamnant les récoltes à une baisse de volume et colorant très différemment les cuvées, au sens propre comme au sens figuré, si on les compare aux millésimes antérieurs, notamment 2020.

Impact du millésime sur le nombre et le profil des vins

On pense ce que l’on veut du primeur, mais une chose ne change pas : le challenge d’une vinification dans un temps aussi réduit que celui qui sépare les vendanges de la mise en bouteille.
Challenge d’autant plus marqué cette année que les vendanges n’ont pas été précoces en raison du climat général de l’année, ayant lieu pour la plupart lors de la deuxième quinzaine de septembre (équivalent donc à quasiment trois semaines de vinification en moins par rapport à 2020), dans des conditions assez fraîches.

La perte en volume est évidente cette année, avec une perte d’en moyenne 25% sur l’ensemble du vignoble, entraînant un nombre de bouteilles produites nettement inférieur aux dernières années.

Quant au profil des vins, il est conforme à ce que l’on pouvait attendre d’un millésime comme celui-ci.
Si les Beaujolais Villages restent, comme à l’accoutumée, généralement plus charnus que les Beaujolais, ils n’en ont pas moins un profil beaucoup plus sur la finesse que sur la concentration, et la charge tanique s’en trouve considérablement réduite. Ce qui n’est pas sans avantages, le gamay conservant un charme fou même lorsque les tanins se font discrets, surtout lorsque la trame acide est présente et soutient les arômes et la vivacité du vin.

En revanche, le profil aromatique change, pour ne pas dire qu’il y perd sur certaines cuvées où les arômes jouent à cache-cache: les fruits se font discrets, voire absents, tandis que la minéralité et les épices prennent le dessus, accompagnés des notes florales, voire végétales.

Les cuvées de l’année

Si les coups de cœur ont donc été moins nombreux que pour les millésimes précédents, certaines cuvées se sont démarquées, présentant équilibre, structure et plaisir.

Dans l’ordre de dégustation, pour une liste à la Prévert (les cuvées n’ayant pas d’indication particulière sont des cuvées de Beaujolais, par opposition aux Beaujolais Villages signalées par la reprise du mot Villages), mention spéciale donc pour « Ubuntu » (Villages, bio) de Terroirs Originels ; le cuvée « Première » de Jean-Paul Brun ; « Le Jeune » (Villages) du Château de Lavernette ; « La Marduette » du domaine Chasselay ; « Tradition Beaujolais » de la maison Loron (Vieilles Vignes) ; Le Nouveau du domaine de la Milleranche (Villages) ; Le Beaujolais Villages Nouveau du domaine Laforest ; « Coup de tête » de Louis Tête (rosé) ; le Beaujolais Villages Nouveau du domaine Després ; le Beaujolais Villages Nouveau du domaine de Colette ; le Beaujolais Village Nouveau de Christophe Paris ; le Beaujolais Villages Nouveau de Romuald Petit ; « Griottes » de Pierre-Marie Chermette ; « Seconde Nature » du Château de l’Eclair (Villages) et enfin le Beaujolais Villages sans sulfites ajoutés  de Yannick de Vermont.

Les Nouveaux de cette année peuvent non seulement se déguster dès maintenant, mais seront également moins à attendre ou conserver que leurs prédécesseurs, qui présentaient un potentiel de garde plus importants.

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Vente privée Champagne : nos trois Bruts pour Noël

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Dans la brume du mois de novembre, les premières guirlandes lumineuses annoncent déjà les fêtes de fin d’année. On s’attarde devant les vitrines, on fredonne un sourire en coin la chanson du film Love Actually interprétée par l’inénarrable Bill Nighy “I feel it in my fingers, I feel it in my toes, Christmas is everywhere…” et on se demande quel champagne accompagnera le repas de Noël. Pour sublimer trois mets incontournables, Terre de vins vous propose une sélection de trois Bruts sans année parmi les champagnes disponibles jusqu’au lundi 22 novembre minuit, sur notre vente privée exclusive.

Legras & Haas : un vigneron orfèvre

A l’apéritif, avec le caviar, il faut un champagne bien vif qui contrebalancera le gras des oeufs, mais aussi une belle minéralité pour faire écho aux notes iodées. A l’évidence, mieux vaut se tourner vers un brut où dominera le chardonnay. Un vin à la texture très légère, mais avec une structure bien ciselée. On le cherchera de préférence du côté de ces vignerons orfèvres de la Côte des blancs. Chez Legras & Haas à Chouilly par exemple, dont la cuvée Intuition (50% Chardonnay, 25% Meunier, 25 % Pinot noir), présente un vin sur le fil, jouant sur un registre à la fois floral et minéral, ravivé par de jolies pointes d’agrumes. (29 €)

Telmont : le champagne du futur

Les toasts au foie gras agrémentés de chutney appellent des champagnes généreux, fruités et charmeurs, on a besoin de fraîcheur mais aussi de matière. On privilégiera les cuvées à forte proportion de meunier ! Le Brut réserve de Telmont (43€) par exemple. Si le cépage n’arrive qu’en deuxième position (37%) juste derrière le chardonnay (43%), son expression est forte. Installée à Damery, cette maison qui vient d’être reprise par le groupe Rémy Cointreau, n’a jamais manqué d’audace et coche aujourd’hui toutes les cases de ce qui devrait constituer la Champagne de demain : une approche artisanale et presque cousue main (certaines bouteilles sont encore ficelées, on pratique le remuage sur pupitre), le souci permanent de l’environnement (39 % de l’approvisionnement est certifié bio ou en conversion), la transparence (l’étiquette vous dira tout, dosage exact, date de dégorgement, base vendanges, type de fermentation…) et enfin une approche expérientielle et très originale de l’oenotourisme (le visiteur peut composer sa cuvée !)…

Brut rosé de Veuve Clicquot : une spécialité historique

Pour la traditionnelle dinde aux marrons, il faut viser un champagne avec une certaine complexité, mais aussi de la vinosité pour tenir tête à ce plat consistant. Le Brut rosé de cette chère Veuve Clicquot semble tout indiqué. La Maison a été la première au tout début du XIXe siècle à utiliser des vins rouges pour son élaboration. Elle compte d’ailleurs quatre rosés dans sa gamme ! Cette cuvée fait aussi la part belle au pinot noir (50%) et on a besoin ici justement d’une certaine puissance. Enfin, la force de la maison réside dans l’importance de ses vins de réserve qui constituent 30 à 45 % de l’assemblage. Ils sont tous vinifiés et élevés séparément, cru par cru. Leur âge moyen est de cinq ans ! Le chef de caves, Didier Mariotti, les divise en trois catégories : les vins jeunes qui ont moins de trois ans, les matures qui ont entre quatre et dix ans, et les épices qui ont plus de dix ans. Pourquoi ce terme « épices » ? Parce qu’il en faut très peu pour apporter beaucoup. Grâce à cette magnifique palette, la maison peut constituer une fusée à plusieurs étages, avec à la fois du fruit frais (fraise des bois…) apporté par les vins les plus jeunes et en même temps quelques notes un peu toastées que procurent les vins plus vieux. L’avantage de ce champagne, c’est qu’il permettra de mettre tous les convives d’accord.En effet, la plupart des consommateurs ne veulent pas des champagnes trop complexes. Or ici, on est vraiment dans le détail, dans la nuance. Ils ne seront donc pas choqués et auront la sensation d’avoir un vin souple, facile, agréable. En même temps, cela n’empêchera pas l’amateur un peu spécialiste de retrouver quelques notes évoluées qu’il reconnaîtra et qui lui feront plaisir.

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