[Bordeaux Tasting J-11] L’Ecole du Vin de Bordeaux

Ecole du Vin2

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L’école du Conseil Interprofessionnelle du Vin de Bordeaux dispense ses formations ludiques et interactives depuis la toute première édition de l’événement-phare de fin de l’année, organisé par Terre de Vins au Palais de la Bourse et alentours. Elle sera à nouveau au rendez-vous de Bordeaux Tasting, les samedi 11 et dimanche 12 décembre prochains. Rencontre avec Stéphanie Barral, la directrice de l’Ecole, pour un avant-goût de ce qui vous attend…

Stéphanie Barral, pouvez-vous présenter à nos lecteurs l’Ecole du Vin de Bordeaux ?

L’Ecole du vin de Bordeaux c’est là où le vin se raconte depuis plus de trente ans. Nous sommes nés naturellement de la volonté de transmettre et démocratiser au plus grand nombre le savoir-faire et l’art de vivre bordelais. Aujourd’hui, nous avons une communauté de plus de 250 formateurs accrédités dans plus de 21 pays, aux quatre coins du monde. Nos formateurs ne sont pas des professeurs comme les autres, mais uniquement des professionnels du vin en activité, vignerons, œnologues, sommeliers… Ils exercent au plus près du terrain la journée, et en complément, partagent leur passion avec ceux qui souhaitent en savoir plus sur le vin, et vivre une expérience originale et ludique à travers nos ateliers et formations. Chaque année, nous formons aux vins de Bordeaux plus de 85 000 personnes dans le monde, des cavistes, serveurs, chefs de rayon, comme des consommateurs épicuriens. Nous avons la chance d’avoir ici à Bordeaux le siège de l’Ecole du Vin de Bordeaux, aux Quinconces, en plein cœur de la ville.

Pourquoi revenir avec fidélité à Bordeaux Tasting depuis maintenant dix éditions ?

Chaque année, nous avons quantité de choses à partager sur le vin et les vins de Bordeaux, qui sont en perpétuel mouvement, et des nouveautés à faire découvrir. Nous aimons beaucoup Bordeaux Tasting, à travers cet échange entre professionnels, amateurs éclairés ou simples curieux, toutes les personnes que nous aimons former dans nos ateliers. Il y a toujours une qualité et une grande passion des personnes qui participent à cet événement. Le lieu et l’organisation sont incroyables. Et puis à quelques jours des fêtes, nous apprécions cette ambiance conviviale de partage.

Quel bilan dressez-vous après ces dix éditions de présence ?

Nous n’avons fait que grandir aux côtés de Bordeaux Tasting. C’est très positif, nous arrivons toujours à réenchanter, surprendre et à en faire apprendre plus aux visiteurs. Les équipes de l’Ecole du Vin de Bordeaux sont aussi très contentes d’être aux côtés de Terre de Vins et des acteurs de la filière, vignerons et négociants, de les valoriser, de participer à la meilleure culture du vin de Bordeaux. Nous formons toujours plus de monde, c’est ça qui nous enthousiasme, ainsi que l’opportunité de faire découvrir à cette occasion l’existence et l’offre de l’Ecole du Vin de Bordeaux à certains qui ne les connaissaient pas encore.

Quel message souhaitez-vous faire passer à ceux qui viendront vous rencontrer en ce millésime 2021 de Bordeaux Tasting ?

Venez nous voir, on a plein de choses à vous faire découvrir et plein de nouveautés ! Notre message est toujours un message de curiosité, avec l’envie de proposer à chaque fois de vivre une expérience différente, renouvelée. On invite les participants à sentir, goûter, toucher, partager, avec une approche du vin résolument décomplexée, ce qui n’empêche pas également d’être techniques sur certains ateliers. Cette année, on propose encore et toujours des formules ludiques, avec des petites surprises. Evidemment, nos incontournables tels que « Les accords de fêtes », « Le vin et le fromage », « Choco’Bordeaux » sont aussi toujours au rendez-vous.

Quelles sont les actualités et nouveautés de l’Ecole du Vin de Bordeaux ?

Cette année, nous avons trois grandes nouveautés. Nous ferons découvrir des assemblages un peu insolites, avec le nouvel atelier « Bordeaux Tonic », que nous avons déjà testé avec des professionnels ainsi que des particuliers. L’idée est de faire un parallèle entre la mixologie et les vins autour de la notion commune d’équilibre. Nous allons ambiancer et décomplexer Bordeaux Tasting avec de savoureuses découvertes ! Egalement deux autres nouveautés présentées en exclusivité et en avant-première lors de Bordeaux Tasting. D’abord « Bordeaux playlist », une dégustation associant musique et vin, ainsi que le « Wine’s up », une dégustation à l’aveugle revisitée en équipes, où il faudra buzzer entre participants. Les places aux ateliers sont limitées (sur inscription avec une entrée à Bordeaux Tasting), mais même si vous ne pouvez pas assister à l’un des ateliers lors de l’événement, n’hésitez pas à en glisser un (ou plusieurs!) dans votre liste au Père-Noël. Ils sont disponibles sous forme de bons cadeaux de 32 à 180 €, vendus sur sur place durant les deux jours, au siège des vins de Bordeaux et de l’Ecole du vin de Bordeaux (1 cours du XXX juillet, 33000 Bordeaux) ou en ligne.

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Sommellerie française : la tête au Mondial, mais pas que…

Retour à une vie presque normale pour l’UDSF réunie à Nîmes en assemblée générale. L’occasion d’annoncer une année 2022 chargée, d’accueillir deux nouvelles régions et d’évoquer le rendez-vous planétaire de février 2023.

Du mois de juin 2019 et l’assemblée tenue à Lyon dans les cadre des 50 ans de l’Union de la sommellerie française, à ce lundi 29 novembre à Nîmes, le temps a paru long aux adhérents. Et si entre deux confinements et contraintes sanitaires diverses les concours ont permis certaines retrouvailles, Philippe Faure-Brac a dû attendre la fin de cette année pour réunir ses troupes de manières conséquentes.

Accueillis par Philippe Nusswitz, président de l’association Languedoc-Roussillon – Vallée du Rhône sud, et son équipe plus d’une centaine de congressistes a profité des temps de convivialité, de deux master-class et d’une réunion à l’ordre du jour chargé. Des débats, on retiendra l’élargissement de l’Union avec l’arrivée de deux nouvelles associations situées bien loin de métropole. L’une se trouve à La Réunion et l’autre regroupe les professionnels de Saint-Barthélémy et Saint-Martin dans les Antilles.

Le président national a également présenté le calendrier des activités prévues en 2022. Et si les conditions sanitaires le permettent, le rythme sera soutenu. L’assemblée annuelle sera organisée à Mâcon les 6 et 7 mars, le 50e anniversaire de l’association des Hauts de France à Lille le 28 mars et la Fête de la sommellerie organisée à Cognac les 11 et 12 juin.

Du côté des concours, les candidats au titre de Meilleur sommelier de France disputeront la sélection le 2 mai et la finale le 6 novembre, tout cela à Paris. Si une demi-finale est confirmée en province, elle se tiendra en septembre. Pour ceux qui visent celui de Un des meilleurs ouvriers de France, ils sont près de 90 inscrits, rendez-vous au lycée Albert de Mun (Paris) le 11 avril et finale au Touquet courant octobre.

Paris, quelle vitrine !

Philippe Faure-Brac ne pouvait laisser passer l’occasion d’évoquer l’avancement d’un chantier essentiel : l’organisation du concours du Meilleur sommelier du Monde du 7 au 12 février 2023. Paris en sera le décor et l’hôtel Pullman Montparnasse le cœur. Depuis plusieurs mois, le comité de pilotage où figure notamment Guillaume Gomez, ambassadeur de la gastronomie française, s’active dans la recherche de partenaires dont le soutien permettra de boucler un budget supérieur à un million d’euros et la mise en scène des temps forts prévus en marge de l’épreuve elle-même.

Avec la volonté d’offrir à la France du vin une vitrine, le président dont le mandat a été prolongé ce lundi à Nîmes de quelques mois afin de lui permettre de mener à son terme le projet, a évoqué les partenariats officiels signés en particulier avec l’Union des grands crus de Bordeaux, le champagne Dom Pérignon, Vinexposium et Eurocave.

Mais pour que Paris soit totalement magique, l’UDSF a la volonté de donner plus de moyens encore pour aider son futur candidat. Lequel pourrait d’ailleurs très bien être une candidate puisque Pascaline Lepeltier a confirmé sa volonté de participer à la sélection française. Dans les prochains mois, aucune date n’a encore été fixée, elle retrouvera alors Benjamin Roffet, Dominique Laporte, Manuel Peyrondet, Romain Iltis, Gaëtan Bouvier ou encore Florent Martin qui ont tous fait part de leur envie de représenter la France…

Sur le toit du Musée de la Romanité, l’assemblée nîmoise s’est achevée par une dégustation des vins du Duché d’Uzès. (Photos J. Bernard)

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Le Prix Hennessy du Livre consacre l’heureux élu du Goncourt

Chaque année, la maison Hennessy délivre deux prix, le Prix Hennessy du Livre et le Prix Hennessy du Journalisme Littéraire. Les gagnants sont respectivement Mohamed Mbougar Sarr et Marine Landrot.

Pour l’édition 2021, la marraine était Olivia Ruiz, la Catalane célèbre pour ses albums mais qui s’essaye aussi à la littérature avec notamment la publication l’an passé de La Commode aux tiroirs de couleur (JC Lattès). Ainsi, son sourire est venu éclairer la remise des prix créés par la maison Hennessy. Le jury de ces prix est constitué de différentes personnalités du monde littéraire et journalistique comme Alexandre Fillon, Colombe Schneck, Jean-Claude Lamy, Clémentine Goldszal, Olivia de Lamberterie, Bernard Lehut, Grégoire Leménager, Marie Chaudey, le tout présidé par Bruno Corty qui nourrit les colonnes du Figaro Littéraire.

Le Prix Hennessy du Journalisme Littéraire, créé en 1987 et saluant la plume et l’art de transmettre le goût de la littérature, a été décerné à Marine Landrot. Officiant pour le magazine Télérama, cette journaliste est passée de la critique cinéma à celle livre. “Aujourd’hui, voilà qu’on vient mettre en lumière mon travail de l’ombre qui consiste à mettre en lumière ceux qui travaillent dans l’ombre. Que de mises en abyme !”, a-t-elle cédé.

Concernant le récent Prix Hennessy du Livre – c’est la deuxième édition -, il entend célébrer la littérature qui exalte la volonté de transmettre la passion de la… lecture. En somme, excellence et transmission autant de valeurs contenues dans l’eau-de-vie charentaise et la maison au grand H. Cette année, ce prix fut délivré à Mohamed Mbougar Sarr, un lauréat déjà sous les feux des projecteurs avec son dernier livre, La plus secrète mémoire des hommes (Editions Philippe Rey), qui a reçu le Goncourt. “J’exprime humblement toute ma gratitude au jury du Prix Hennessy pour avoir choisi de distinguer La plus secrète mémoire des hommes, explique Mohamed Mbougar Sarr, je me sens d’autant plus heureux de recevoir leur distinction qu’il me semble que tous deux – le prix et le roman – sont traversés par un désir semblable : le désir de réaffirmer, ou d’interroger, du moins, la valeur capitale de la littérature dans la tenue et l’élucidation de nos existences. L’heureux élu ajoutant : “J’ignore par quel malentendu l’idée a pu prospérer que lire et écrire se faisaient toujours dans une sorte de parenthèse au milieu de la grande phrase de la vie. Je rejette cette idée – je ne suis pas le seul – et la raillerai toujours aussi cruellement que possible. Et quand bien même il faudrait l’accepter, ce ne serait qu’à la condition qu’on reconnaisse que, bien souvent, les choses les plus essentielles se jouent, se disent, se lisent, se cachent entre les parenthèses”.  

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[Bordeaux Tasting J-12] Paroles de quatre exposants fidèles depuis dix ans

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Ils sont au rendez-vous de l’événement incontournable de fin d’année organisé par le magazine Terre de vins à Bordeaux depuis sa toute première édition. Ils seront à nouveau présents cette année, lors de la manifestation qui se tiendra les samedi 11 et dimanche 12 décembre au Palais de la Bourse et alentours. Pour réserver vos places, rendez-vous ici.

Barton Family Wines – Magali Pourquié, Directrice Communication & Relations Publiques

Mélanie et Damien Barton-Sartorius / Photo : N. Claris

Pouvez-vous présenter les domaines à nos lecteurs en quelques mots ?

Propriété viticole familiale depuis 200 ans, nous célébrons cette année l’acquisition du château par notre ancêtre Hugh Barton en novembre 1821. Les châteaux Langoa Barton (3e grand cru classé) et Léoville Barton (2e grand cru classé) se situent  sur l’appellation Saint-Julien, dans le Médoc.

Pourquoi revenir avec fidélité chaque année depuis dix éditions à Bordeaux Tasting ?

Bordeaux Tasting est un rendez vous incontournable entre les Bordelais et les châteaux situés tout autour de la ville. C’est pour nous l’occasion d’échanger en toute convivialité avec les amateurs de vin locaux. On prend le temps de parler de notre histoire, de notre terroir, de notre façon de travailler à la vigne et au chai, mais aussi des millésimes que les visiteurs ont dans leur cave.

Quel bilan dressez-vous après dix éditions de présence ?

Un bilan très positif pour ce moment de convivialité et de partage avec un public fidèle toujours plus nombreux, plus connaisseur et de tous âges.

Quel message souhaitez-vous faire passer à ceux qui viendront vous rencontrer et déguster vos vins lors de cette 10e édition ?

Bordelais, dégustez du Bordeaux ! Il y en a pour toutes les occasions, tous les budgets et tous les goûts !

Château de Pressac (grand cru classé, Saint-Emilion) – Jean-François Quenin, propriétaire

Pouvez-vous présenter le domaine à nos lecteurs en quelques mots ?

Grande propriété historique de Saint-Emilion où fut signé le traité mettant fin à la Guerre de 100 ans, le Château de Pressac a été promu Cru Classé en 2012. Son vignoble de 41 hectares d’un seul tenant a été entièrement restructuré au cours des vingt dernières années. Les trois grands terroirs de Saint-Emilion, combinés à une diversité d’expositions et de cépages, permettent de produire un vin rouge singulier, tout en précision et en élégance.

Pourquoi revenir avec fidélité chaque année depuis dix éditions à Bordeaux Tasting ?

Les valeurs fondamentale de la propriété incluent la persévérance, la fidélité et la vision long terme, non seulement avec nos clients, mais aussi avec nos partenaires, dont Terre de Vins.

Quel bilan dressez-vous après dix éditions de présence ?

Bordeaux Tasting est un salon de qualité. La fréquentation est en augmentation régulière et l’intérêt et la passion des visiteurs pour découvrir les vins également.

Quel message souhaitez-vous faire passer à ceux qui viendront vous rencontrer et déguster vos vins lors de cette 10e édition ?

Venez découvrir ou redéguster des vins de qualité, à tous les prix, auprès de passionnés !

Quelles sont les actualités et nouveautés pour le château de Pressac ?

Sur la dernière année, nous avons entrepris des travaux sur nos installations techniques, avec un agrandissement comprenant un nouveau chai de vinification semi enterré, un second chai à barriques enterré et un atelier polyvalent. La prise en compte de l’aspect environnemental est primordiale dans la réalisation de ce projet. Nous avons également mené un inventaire de la biodiversité en sept phases, et implanté un nouveau réseau de nichoirs et de ruches. Enfin, nos bouteilles sont dotées d’un habillage renouvelé à partir du millésime 2019.

Château de France (Pessac-Léognan) – Arnaud Thomassin (propriétaire)

Pouvez-vous présenter le domaine à nos lecteurs en quelques mots ?

Le Château de France est une propriété familiale d’une quarantaine d’hectares, située sur la commune de Léognan. C’est notre père qui a acquis le domaine il y a 50 ans. Nous produisons des vins rouges et des vins blancs avec les cépages classiques à Bordeaux : le cabernet sauvignon et le merlot pour les rouges, le sauvignon et le sémillon pour les blancs. Nous sommes certifiés HVE 3.

Pourquoi revenir avec fidélité chaque année depuis dix éditions à Bordeaux Tasting ?

Bordeaux Tasting est l’occasion de présenter et représenter simultanément mes deux vins, le Château de France et le Château Coquillas. C’est important que les gens puissent bien identifier la personne qui fait le vin. Comme nous avons une belle clientèle sur Bordeaux, c’est gagnant-gagnant !

Quel bilan dressez-vous après dix éditions de présence ?

Au fur-et-à-mesure des années, on se rend compte que le nombre de visiteurs n’a cessé de progresser. La qualité de l’organisation est au rendez-vous, dans un bel environnement, c’est devenu une dégustation incontournable.

Quel message souhaitez-vous faire passer à ceux qui viendront vous rencontrer et déguster vos vins lors de cette 10e édition ?

Venez déguster les vins d’une propriété familiale indépendante depuis 50 ans sur la commune de Léognan. Nous avons fait beaucoup d’efforts au niveau qualitatif ces dernières années, nous faisons notamment très attention à l’environnement.

Quelles sont les actualités et nouveautés pour le château de France ?

Pour les 50 ans, nous sortirons certainement une cuvée particulière sur le millésime 2021. Elle sera à très forte dominante de cabernet sauvignon, ce qui est un peu original pour nous, là où généralement nous sommes plutôt à 40 % dans nos assemblages.

Champagne Lionel Carreau  (Côte des Bar) – Oriane Carreau, propriétaire

Photo : Michaël BOUDOT

Pouvez-vous présenter le domaine à nos lecteurs en quelques mots ?

Le Domaine Lionel Carreau est un savoureux mélange d’audace et de simplicité grâce au duo entre un père (Lionel Carreau) et sa fille Oriane. Au cœur de la Côte des Bar, dans la Champagne du Sud, ce domaine familial séduit les amoureux d’un terroir élégant, authentique et généreux, combinant séjours d’exception sur-mesure et viticulture responsable, moderne et durable.

Pourquoi revenir avec fidélité chaque année depuis dix éditions à Bordeaux Tasting ?

La valorisation du vignoble français, le respect de l’appellation et des institutions, l’admiration du travail d’élaboration, les belles découvertes, les pépites hors des sentiers battus… Les valeurs défendues par Terre de Vins dès le lancement de cet événement ont fait consensus chez nous, motivant notre première inscription. Nous partageons notre travail et surtout notre passion avec les équipes de Terre de Vins. Ce qui nous a fait revenir ? La constance de ces valeurs qui restent le solide fil conducteur du développement de ce salon bordelais, ainsi que de Lyon Tasting ou de Champagne Tasting à Paris, auxquels nous participons également. 

Quel bilan dressez-vous après dix éditions de présence ?

De jolies rencontres ainsi qu’un beau développement commercial sur le secteur. Pourquoi pas se souhaiter la même chose pour les dix années à venir ?

Quel message souhaitez-vous faire passer à ceux qui viendront vous rencontrer et déguster vos vins lors de cette 10e édition ?

Les années passent mais dans la vigne comme sur les salons, le renouveau vous attend. Place aux découvertes qui vous raviront !

Quelles sont les actualités et nouveautés pour le Champagne Lionel Carreau ?

Le domaine Carreau, déjà très engagé dans une viticulture durable avec la certification HVE, VDC et Vegan, a décidé de prendre un nouveau tournant avec Oriane aux commandes. Une partie de la production rentre en transition et se tourne vers la certification Bio, avec uniquement deux cuvées, chacune millésimée et issue de parcellaires d’exception. En parallèle, le domaine ouvre un deuxième gîte, classé insolite cette fois, et continue de proposer ses séjours remplis d’émotion avec survol du vignoble et dégustation. Nous sommes référencés sur winalist.com et lauréats top 100 des Trophées de l’œnotourisme de Terre de Vins 2020.

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Saint-Émilion : Capet-Guillier mise sur la permaculture

Propriété du groupe Advini (sous la bannière Antoine Moueix Propriétés), le château Capet-Guillier en Saint-Émilion Grand Cru a lancé au printemps dernier un ambitieux projet expérimental de parcelle en permaculture, afin de répondre aux défis environnementaux et climatiques de demain.

Alors que les enjeux environnementaux et climatiques se font de plus en plus pressants pour la filière viticole, nombreuses sont les propriétés qui explorent de nouvelles solutions pour répondre aux défis qui se posent déjà, et qui seront impérieux demain. Si elles disposent d’un certain nombre de certifications pour encadrer leurs pratiques culturales et la conduite de l’exploitation (HVE, Terra Vitis, Bio, Biodynamie…), ces certifications se montrent quelquefois insuffisantes pour englober toutes les problématiques qui se présentent aux vignerons, allant de la meilleure façon de lutter face aux maladies en réduisant au maximum leur impact environnemental, tout en adaptant leur vignoble aux épisodes climatiques de plus en plus extrêmes (les derniers millésimes en ont apporté une criante illustration), et en repensant un modèle agricole qui s’est tourné vers la monoculture depuis plus d’un demi-siècle, enclenchant des déséquilibres dans la biodiversité. Pas une mince affaire.

Partout dans le vignoble, notamment bordelais, surgissent donc des initiatives nouvelles qui essaient de combiner plusieurs voies, plusieurs philosophies, dans le but d’amener la vigne et son environnement à mieux se défendre. L’une des dernières en date est l’engagement du château Capet-Guillier sur la voie de la permaculture. Propriété depuis 2009 du groupe Advini (sous la bannière Antoine Moueix Propriétés), ce vignoble de 15 hectares en Saint-Émilion Grand Cru se veut le fer de lance des réflexions environnementales du groupe dans le vignoble bordelais*.

Jean-Pierre Durand, Directeur du Marketing Stratégique et de la Communication chez Advini, mais aussi en charge du développement des vignobles bordelais depuis 2019, a souhaité accélérer la transition environnementale sur ces propriétés, à commencer par Capet-Guillier. Une conversion bio est engagée sur cinq ans, qui devrait se traduire par une certification d’ici 2024 et s’accompagne d’une conduite en biodynamie. Cette transition survient alors que la propriété vient d’achever d’importants travaux qui ont donné naissance à un outil technique flambant neuf, à même de répondre aux efforts de restructuration du vignoble qui ont été engagés depuis dix ans et menés par le chef de culture Christophe Grenier. “Avec la biodynamie, on a commencé à explorer le lien entre le végétal, le minéral et l’animal pour un meilleur équilibre de la vigne, mais on souhaitait aller plus loin“, expliquent Christophe Grenier et Jean-Pierre Durand. “Or nous avions une parcelle non plantée, en haut de coteau, sur un joli terroir mais exposée nord / nord-est. Cela nous a semblé le lieu idéal pour lancer une expérimentation en permaculture“.

Par permaculture, il faut entendre : une conduite de la vigne en forme de quasi-autosuffisance, réduisant au maximum les traitements et réunissant toutes les conditions pour que la biodiversité régule d’elle-même la pression des maladies. Ainsi ont été plantés, en avril dernier, des vignes sur cette parcelle de 30 ares, à partir d’une sélection fournie par le pépiniériste Lilian Bérillon. Les cépages sont mélangés, plantés sur un sol nullement travaillé et pleinement enherbé, à haute densité (12 000 pieds / hectare) empêchant toute mécanisation, “en hémisphère” pour suivre la courbe du sol et du bosquet qui entoure la parcelle. Ce bosquet garantit la présence continue d’animaux et d’insectes dans la parcelle, d’autant que la vigne est traversée et bordée par des arbres fruitiers qui permettent aux insectes et autres chauves-souris de se déplacer. Après six mois d’existence, et alors que la vigne est encore toute jeune, les premiers résultats sont déjà éloquents : “un entomologiste est déjà venu identifier des insectes que l’on ne trouve normalement pas dans les vignes, on a même fait des trous dans les piquets qui ont été rapidement occupés par des auxiliaires”. Accompagnées par Derenoncourt Environnement et par de nombreux scientifiques, notamment de SupAgro Montpellier, les équipes de Capet-Guillier se félicitent déjà de n’avoir dû faire “que deux traitements” en 2021, millésime très compliqué en termes de pression sanitaire, et entendent publier toutes les conclusions de cette expérimentation en permaculture, afin qu’elle puisse engendrer d’autres initiatives du même ordre. En attendant la première cuvée, dans trois ans ? “Le but est avant tout de faire du vin, et de faire un vin de lieu qui exprime pleinement l’identité du terroir”, rappellent-ils. “Et nous croyons que cela peut se faire de la façon la plus vertueuse et non-interventionniste possible, dans un changement de modèle plein de bon sens et d’observation. C’est un travail à très long terme, qui nous engage pour les futures décennies”.

Reste à voir, si les résultats sont probants, s’ils seront appliqués aux 15 hectares de Capet-Guillier, puis aux autres vignobles bordelais d’Advini, notamment les 80 hectares de Patache d’Aux ? On suivra de près les prochaines étapes de cette passionnante expérimentation.

* Advini possède plus de 2000 hectares en totalité, de la Bourgogne à l’Afrique du Sud, en passant par la vallée du Rhône et le Languedoc-Roussillon. À Bordeaux, le groupe possède 480 hectares, dont Capet-Guillier, Grand Renom, Patache d’Aux, Liversan…

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Grosperrin dans l’escarcelle de Villevert

La maison Villevert (CÎROC, G’Vine, La Guilde…) devient actionnaire majoritaire de la maison Grosperrin. Ainsi, Jean-Sébastien Robicquet, fondateur et président de la maison Villervert, poursuit sa quête de cognacs ultra premiums.

C’est la fusion du collectionneur basé sur les bords de la Charente à Saintes, Guilhem Grosperrin, et du développeur niché un peu plus en amont du fleuve, Jean-Sébastien Robicquet. En 2020, ce dernier, créateur et président de la Maison Villevert, avait déjà fait l’acquisition de Celtic Whisky Distillerie pour élargir sa gamme de spiritueux. C’est désormais sur la superbe maison de cognacs (dont le stock contient aussi des armagnacs) que JSR jette son dévolu.” A l’image de Maison Villevert, Cognac Grosperrin partage une histoire originale et unique avec la région de Cognac, explique-t-il.  J’admire l’exigence de Guilhem Grosperrin et le travail accompli par sa famille au cours des trente dernières années. Nous revendiquons la même passion et la même exigence pour le goût du beau, du bon et du patrimoine régional. Notre association amorce la naissance d’un véritable pôle sur les spiritueux bruns au sein de Maison Villevert. Nous avons ainsi décidé́ d‘aller plus loin encore dans l’univers des cognacs ultra-premiums. Les synergies entre nos deux maisons sont évidentes et vont nous permettre de développer nos activités tant en France qu’à l’export. Guilhem Grosperrin reste aux commandes de la société́ éponyme et nous allons travailler main dans la main à la création d’une gamme exclusive de spiritueux français.

Il est certain que Guilhem Grosperrin, à la suite de son père, a constitué un patrimoine unique de vieilles eaux-de-vie. Directeur général et maître de chai, il cherchait un appui de taille pour pouvoir poursuivre son métier de dénicheur et sans doute bénéficier d’une force commerciale conséquente, le groupe de Jean-Sébastien Robicquet distribuant plus de 50 spiritueux en France et à l’international. “Maison Villevert réinvente le monde des spiritueux tout en préservant des valeurs d’excellence, de respect de l’identité́ du patrimoine et du savoir-faire, souligne Guilhem Grosperrin. Des valeurs que nous partageons et que nous défendons. C’est pourquoi aujourd’hui, je suis heureux de lier la destinée de notre maison à Jean-Sébastien Robicquet. Il m’a fallu des années pour trouver le bon partenaire, capable d’apporter une valeur ajoutée à notre travail, tout en nous offrant la possibilité de renforcer nos approvisionnements. Cognac Grosperrin est aujourd’hui à un tournant de son histoire, dans un contexte où les stocks anciens se font rares et où les prix s’envolent. Désormais, nous avons la possibilité́ de consolider et de pérenniser dans le temps ce projet familial que je porte depuis près de 20 ans : sélectionner et élever des cognacs d’exception, véritables témoins de leurs terroirs d’origine et d’histoires familières singulières“.

Les destins des deux maisons sont désormais liés.

La Maison Villevert est à retrouver dans notre numéro Hors-série de novembre 2021, entièrement consacré au spiritueux. A retrouver sur le kiosque.

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Le SITEVI revient

Dès demain et jusqu’au 2 décembre 2021, au parc des expositions de Montpellier, se tiendra le salon international des équipements et savoir-faire pour les productions viti-vinicoles, oleicoles, arboricoles et maraichères.

Un RDV très vin

Hormis 2020, le SITEVI est chaque année un événement incontournable pour les professionnels du secteur viticole puisque 90% du matériel présenté s’adresse à la filière vin. 900 exposants dont institutions, industriels leaders et start-up attendent de pieds fermes quelques milliers de visiteurs.

Le salon réouvre donc ses portes après une année 2021 particulièrement marquée par les difficultés. Gel, grêle, mildiou puis aléas climatiques ont fait de ce millésime la plus petite récolte depuis 50 ans. Les exposants sont dans l’obligation de trouver des solutions et ça tombe bien, l’innovation est l’ADN du salon. D’ailleurs comme chaque année, les SITEVI Innovation Awards mettront en lumière les innovations les plus remarquables du secteur.

Bien que les contaminations de COVID 19 soient en hausse, les organisateurs ont choisi de renforcer les mesures préventives, notamment avec la mise en place d’un dispositif plus rigoureux, en plus du passeport sanitaire : Dématérialisation de tous les documents, sens de circulation repensé, allées plus larges, pas d’espaces de dégustation et bien entendu gel hydro alcoolique et masques seront à disposition.

Temps forts et nouveautés

Place de l’innovation mais aussi de l’échange et de la rencontre, le parc des expositions accueillera plus d’exposants qu’auparavant, notamment grâce à l’extension du hall sud. Aussi, le village start-up revient et permettra à ces dernières de pouvoir se faire un réseau et de promouvoir leurs nouveautés. Côté vin, 23 master classes sont organisées dans l’espace dégustation. Une chance pour découvrir crémants, cépages résistants ou reconnaître le défaut d’un vin !

Pendant 3 jours, ce ne sont pas moins de 50 conférences qui seront données pour découvrir les enjeux de la filière. Cette année, l’institut français de la vigne et du vin (IFV) proposera à nouveau des conférences sur les thématiques au cœur des enjeux viticoles telles que “La transition agroécologique”, “Adaptation au changement climatique” ou les “Avancées oenologiques”.

Enfin, c’est le retour du stand de job dating organisé par l’APECITA, Jobagri et Vitijob.com. Un succès après l’édition 2019 qui avait permis la réalisation de 110 entretiens !

A ne pas rater

Dans un contexte de réchauffement climatique toujours plus tendu, les rendez-vous dédiées à l’agroécologie et à la transition écologique se font plus nombreux. Parmi elles, la région Occitanie propose une conférence intitulée  “Les bénéfices de la transition écologique”. Une mine d’or en informations sur les expérimentations et les résultats des nouvelles pratiques agroécologiques. RDV le mardi 30 de 9:30 à 11:00 en salle D.

Pour les dégustations, l’huile d’olive (avec France Olive) et surtout le vin (organisée par l’union des œnologues de France, l’IFV) seront à l’honneur:

  • Vins sans sulfites mais pas sans maîtrise”, le mardi de 11:30 à 12:00. Une expérience inédite sur ces vins de plus en plus demandés par les consommateurs.
  • Le goût des cépages résistants”, plusieurs sessions sont prévues le mardi, mercredi et jeudi. Voltis, artaban et floréal, découvrez les cépages de demain.
  • Les goûts de souris”, le mercredi de 15:30 à 17:00. Présentation de ces mystérieux défauts aux origines floues et des dernières avancées scientifiques sur le sujet.
Photo : Foucha Dherines

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Jean d’Arthuys, de M6 à Bandol

Le domaine de Terrebrune à Bandol, désormais copropriété de Reynald Delille et Jean d’Arthuys, ancien directeur de M6, poursuit la valorisation de sa production avec un bouquet de projets dans les cartons sans oublier de mettre en lumière ses bandols en trois couleurs

Terrebrune a une incroyable capacité de vieillissement y compris pour ses rosés et sait gérer les grands comme les petits millésimes jamais bodybuildés malgré de longues macérations et peu soumis au stress hydrique grâce à ce formidable terroir de Trias, un vrai sol à mourvèdre“. Le compliment vient d’un meilleur sommelier du monde, Olivier Poussier, qui se fait fort de préciser que les assemblages de Reynald Delille, à la manœuvre depuis 40 ans dans le domaine familial, varient peu d’un millésime à l’autre, grâce au tri rigoureux à la vigne et en cave pour respecter les équilibres. Pour les rosés, la moitié de la production, 60 % de mourvèdre, 20% de grenache complété de cinsault; pour les rouges (40% des bouteilles), pas moins de 85% de mourvèdre, 20% de grenache et 5% de cinsault; pour les blancs, 40% de clairette, 20% de bourboulenc, 20% d’ugni blanc assortis de rolle et marsanne.

Reynald Delille, toujours aussi discret et douant sans cesse de ses vins, rappelle que son père a été le premier à avoir cru au mourvèdre sur cette terre d’Ollioules au sud-est de l’appellation Bandol. “Aujourd’hui, Jean d’Arthuys, tout aussi passionné que moi par ce cépage, apporte à mes vins et au terroir une belle visibilité. Moi, je reste plutôt dans l’artistique. Après avoir travaillé seul pendant des années, j’apprécie de partager avec quelqu’un qui comprend Terrebrune malgré sa culture bordelaise et en qui j’ai confiance“. “Il est patient et cérébral, moi plus intuitif” reconnaît Jean d’Arthuys, homme d’affaires et de communication visionnaire, copropriétaire depuis l’an dernier du domaine d’une trentaine d’hectares en surplomb de la Méditerranée.

Le tandem est même devenu trio avec un nouveau chef de culture, Julien Paul, jeune ingénieur supagro de Toulouse au profil « biodynamie » (ex-Abbatucci). Le réseau de distributeurs en France et d’importateurs a été repensé et dynamisé, les vins ont également été référencés sur des sites à forte renommée comme IDealwine, Vente à la propriété, Chai d’œuvre…. Un concours d’architecture va être lancé prochainement au niveau mondial “pour que le lieu soit d’ici quatre ans à la hauteur du vin avec un restaurant panoramique, des chambres écolodges, une grande boutique… précise Jean d’Arthuys. Nous voulons proposer une véritable expérience pour faire découvrir nos vins sans révolution mais en continuant à les valoriser“.

R. Delille, J. d’Arthuys, O. Poussier. ©F.Hermine

2001 au pinacle Quand on demande à Reynald Delille si il a une préférence pour un millésime particulier, il avoue du bout des lèvres avoir un faible aujourd’hui pour le rouge 2001, “un grand vin racé et harmonieux avec une énergie tannique, comme une jeunesse qui se prolonge dans la plénitude. Il est vraiment à son apogée et c’est à partir de ce millésime que l’on a vraiment senti le réchauffement climatique.  2004, 2007, 2011 et 2016 sont également enchanteurs, 2009 est à attendre comme 2017 qui semble s’être refermé, 2012 et 2018, fins et élégants, sont très dandys et facilement accessibles.” Les rosés sont tout aussi étonnants, en particulier le 2001 délicat mais puissant sur des arômes d’épices, de zestes d’oranges, de fenouil et de curry, et le dernier, le 2019 frais et acidulé sur des notes d’orange sanguine, d’épices, de fenouil et de rose ancienne.

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Joséphine Baker : l’esprit du champagne au Panthéon

Ce mardi 30 novembre, Joséphine Baker sera la première femme noire à entrer au Panthéon. Une distinction amplement méritée pour celle qui mettait le feu au public dans les années folles, et qui fut aussi une militante politique engagée tout au long de sa vie. A travers elle, c’est aussi une partie de l’univers du champagne, celui des cabarets et des femmes émancipées, auquel la France rend hommage.

S’il fallait plagier le discours d’André Malraux lors du transfert des cendres de Jean Moulin, on aimerait s’exclamer “Entre ici Joséphine et ton joyeux cortège, celui des bulles, de la joie et de la poésie…” Elle incarnait à elle seule la légèreté des années folles, mais une légèreté qui n’était pas dénuée de profondeur. Née en 1906 à Saint-Louis dans l’Amérique ségrégationniste, après ses débuts à Broadway, c’est le Paris très ouvert de l’entre-deux guerres qui a su la révéler. Danseuse, chanteuse, résistante et d’une générosité sans borne (elle avait adopté 12 enfants, issus du monde entier), elle était d’abord une femme libre. Sur les planches du Théâtre des Champs Elysées, puis aux Folies Bergères, elle dansait le charleston, vêtue de son célèbre pagne de bananes en roulant des yeux. Première star noire, son style inimitable inspirait les artistes surréalistes. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, aux côtés du pasteur Martin Luther King, elle s’est engagée avec courage dans la défense des droits des noirs aux Etats-Unis.

Sa rencontre avec le monde du champagne était écrite d’avance. Joséphine est d’ailleurs venue à plusieurs reprises en Champagne pour visiter des maisons célèbres qui lui ont ouvert grand leurs portes. En 1934, elle se rendait ainsi chez Moët & Chandon à l’invitation de Robert-Jean de Vogüé qui l’a accueillie avec un vin d’honneur et où, après avoir posé avec la statue de Dom Pérignon, elle a inscrit à côté de sa signature sur le livre d’or cette petite phrase qui résume le combat d’une vie : “Je suis noire”.

 Photo : Collection Moët & Chandon

En 1936, le champagne Montaudon avait conclu avec elle un contrat pour l’élaboration d’un “champagne de premier ordre” qui devait approvisionner son cabaret parisien. Son dernier passage en Champagne daterait de 1951, chez Joseph Perrier et Castellane. Les deux maisons, pour notre plus grand bonheur, ont accepté de nous partager les photos de ce souvenir magique…

Photos : Collection Castellane et Collection Joseph Perrier.

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Saint-Émilion : Château Fleur de Lisse inaugure sa nouvelle winery

Fleuron des Vignobles Jades, réunissant l’ensemble des propriétés bordelaises de la famille Teycheney, le château Fleur de Lisse (Saint-Émilion Grand Cru) inaugurait hier soir sa nouvelle “winery”, en présence notamment de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe.

C’est souvent la même histoire dans les domaines viticoles, en particulier à Bordeaux : comment faire coïncider un héritage familial, historique, et la nécessité d’innover, d’aller de l’avant, pour pérenniser le(s) vignoble(s) et tirer son épingle du jeu dans un monde du vin de plus en plus concurrentiel ? Hier soir, à Saint-Émilion, la famille Teycheney a apporté sur le sujet une nouvelle et éloquente illustration. Présente dans le vignoble bordelais depuis 1837 (d’abord au Château La Loubière dans l’Entre-deux-Mers), cette famille a enclenché une nouvelle dynamique en 2015, lorsque Patrick Teycheney – fondateur du groupe de maisons de retraite médicalisées Colisée – a repris les rênes de l’activité viticole avec son épouse Évelyne et sa fille Caroline. Désignée présidente de la nouvelle entité des Vignobles Jade, cette dernière, après avoir connu une première partie de carrière dans l’industrie horlogère, s’investit pleinement dans l’univers du vin – un univers dont elle a toujours été proche depuis son enfance.

Dès 2015, les Vignobles Jade se déploient à Saint-Émilion, constituant en quelques années sur la rive droite un ensemble de 32 hectares* qui réunit aujourd’hui les châteaux Fleur de Lisse, l’Etampe et Fontfleurie. Très rapidement, Caroline Teycheney et son père décident de s’entourer d’une “dream team” pour tirer le meilleur de leurs terroirs et hisser ces propriétés au plus haut : Nicolas Géré, directeur des exploitations, Jean-Claude Berrouet, œnologue-consultant, Dominique Massenot pour l’étude des terroirs, Lilian Bérillon pour la sélection du matériel végétal et Margarethe Chapelle pour la “cristallisation sensible” (méthode d’étude de la vitalité des plantes). De façon concomitante, il est décidé d’engager tous les vignobles sur la voie du bio et de la biodynamie – certification AB depuis 2020, et une double conversion Demeter et Biodyvin doit être entamée à partir de l’année prochaine. Cette décision vient tout à la fois d’un constat écologique et d’une affinité stylistique, comme l’explique Caroline Teycheney : “il se trouve que lorsque je dégustais du vin, les cuvées en biodynamie avaient souvent tendance à se distinguer par la précision de leur expression du terroir. C’est aussi une volonté environnementale, qui se double d’un engagement dans le SME [système de management environnemental des vins de Bordeaux, NDLR]. Mais nous approchons cela depuis 2016 de façon pragmatique, et en prenant notre temps – on ne fait pas basculer du jour au lendemain une vigne qui a été longtemps conduite en conventionnel. Faire de la biodynamie, c’est aussi une démarche à expliquer, et le faire-savoir demande aussi du temps”.

Dream Team

Pour accompagner ce nouvel élan qui s’est tout d’abord concentré sur la partie viticole, la famille Teycheney a souhaité impulser une rénovation en profondeur de tout son outil technique. C’est ainsi qu’est née, au château Fleur de Lisse, une nouvelle “winery” réunissant à la fois cuvier, chai d’élevage et site d’accueil œnotouristique. Le cahier des charges, élaboré en famille et en équipe, était le suivant : redimensionner l’outil de production et l’intégrer sur un site unique ; se doter d’un nouveau cuvier moderne, technique et esthétique ; cultiver “l’Art de vivre à la française” autour d’un lieu de convivialité. Pour concrétiser ce projet, c’est une nouvelle “dream team” qui a été réunie : cabinet bordelais Goldfinger Architectes, dirigé par Thomas Chlebowski, le concepteur italien Defranceschi pour l’élaboration du cuvier, l’architecte d’intérieur Sybille Holmberg, mais aussi différents artistes et artisans (Maison Leleu, Camille Rousseau, Francesco Moretti… “Il nous fallait un outil adapté à la dimension de nos 32 hectares à Saint-Émilion, capable d’assumer la vinification et l’élevage des trois propriétés, mais également high-tech et durable”, précise Caroline Teycheney.

Ainsi a surgi, après trois ans de réflexion et de travaux s’appuyant sur le bâtiment existant, de 115 mètres de long, un nouvel ensemble intégrant harmonieusement le contemporain et l’ancien, la sobriété et le geste architectural, le pragmatique et l’élégant. Au niveau du cuvier, l’intervention de Defranceschi a permis de mêler les cuves béton existantes avec de nouvelles cuves d’inox irisé, “qui travaille la décomposition de la lumière, leur finition satinée vient souligner leur effet matière de couleur bronze”. Une passerelle relie les différentes cuves entre elles suivant un brevet unique en termes d’ergonomie de circulation. Le sol du cuvier et la passerelle sont revêtus du même granit. Le chai d’élevage, quant à lui, est éclairé par des vitraux réalisés en 1979 par Henri Martin-Granel, maître verrier.

Un Premier ministre en “guest star”

De son côté, l’architecte d’intérieur Sybille Holmberg s’est chargée d’habiller l’intérieur des installations et notamment toute la partie ouverte au public, “avec l’idée de refléter l’accueil familial bordelais”, souligne Carolien Teycheney. “Au-delà d’un lieu d’œnotourisme, Fleur de Lisse a vocation à être un vrai lieu convivial, un lieu vivant, correspondant aux attentes des locaux mais aussi des touristes, de plus en plus attirés par le culturel et le patrimonial”. Parmi les nombreux éléments de décoration qui retiennent l’attention, il est important de mentionner une toile de quatre mètres signée par l’artiste Camille Rousseau, représentant le découpage du vignoble de Saint-Émilion.

Des poignées de porte signée Francesco Moretti au mobilier d’intérieur conçu par la Maison Leleu, aucun détail n’a été négligé pour faire de cette winery un lieu de production dédié à l’excellence et à l’amour du détail. Les quelque 400 invités réunis hier soir lors de l’inauguration ont pu en juger sur pièce, à commencer par l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, qui honorait les propriétaires de sa présence, entre autres personnalités de renom. Une façon de souligner l’entrée du château Fleur de Lisse et des Vignobles Jade dans le club des propriétés à suivre de près dans le Bordelais – la complémentarité de styles entre Fleur de Lisse, l’Etampe et Fontfleurie en atteste. S’il est encore trop tôt pour faire des pronostics en vue du prochain classement de Saint-Émilion, il ne fait pas de doute que la famille Teycheney a les moyens de ses ambitions, et de la suite dans les idées.

*Les Vignobles Jade réunissent au total 82 hectares entre l’Entre-deux-Mers et la rive droite, dont 32 à Saint-Émilion.

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