Le Lycée hôtelier de Lille remporte le Challenge Saint-Emilion

Pour la  2ème année consécutive, cette compétition mettait en concurrence les écoles  hôtelières de France et de Belgique, afin d’imaginer les projets de communication et de vente pour faire de Saint-Emilion « The Wine To Drink »

Sur la ligne de départ du Challenge Saint-Emilion 2022, se tenaient les élèves de neuf écoles hôtelières : ceux de la Mention Complémentaire Sommellerie du Lycée Hôtelier International de Lille, de l’UFA Joseph Storck à Guebwiller, du CEFPPA Adrien ZELLER à Illkirch-Graffenstaden, du Lycée Hôtelier de l’Hermitage à Tain l’Hermitage, du Lycée Alexandre Dumas à Illkirch-Graffenstaden, du Lycée Hôtelier Raymond Mondon à Metz, du Lycée Privé Hôtelier Saint-Jean à Limoges, de l’Ecole hôtelière de Saint-Quentin-en-Yvelines à Guyencourt, et de la 7e Professionnel Sommellerie – Œnologie de l’Ecole Hôtelière Provinciale de Namur en Belgique. Dans la continuité des actions de formations mises en place avec les Ecoles Hôtelières, les vignerons de Saint-Emilion leur ont demandé de rivaliser d’inventivité pour promouvoir leur vignoble et leurs vins. PowerPoint, vidéos, dossier… les élèves avaient carte blanche pour présenter leurs projets.

Après concertation du jury composé de viticulteurs des différentes appellations de Saint-Emilion, les quinze élèves de la Mention Complémentaire Sommellerie du Lycée Hôtelier International de Lille ont triomphé. Ils remportent un séjour de trois jours, fin mars, à la rencontre des vignerons des appellations Lussac Saint-Emilion, Puisseguin Saint-Emilion, Saint-Emilion et SaintEmilion Grand Cru. « Les autres participants n’ont pas démérité, précise le communiqué relatif au palmarès du  Concours. Ils ont fourni un travail de recherche, d’analyse et de propositions de grande qualité, qui démontre le haut niveau de ces futurs professionnels. » Tout en faisant découvrir le vignoble bordelais et ses vignerons à ces futurs prescripteurs, ce concours permet également de confronter la vision de ce vignoble aux attentes de la jeune génération, et de faire naître des idées novatrices. 

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Le Brouilly lieu-dit Pierreux de Nicolas Boudeau, meilleur gamay du monde

La 12ème édition du Concours International du Gamay a eu lieu à la Cité Internationale de Lyon samedi 15 janvier dernier. 738 échantillons venant du monde entier et issus du cépage gamay, ont été dégustés par un jury de 150 dégustateurs professionnels et amateurs avertis.

À l’issue de la dégustation, un « super jury » composé de différents experts (trois sommeliers, un œnologue et un journaliste spécialisé) a décerné à l’aveugle, parmi les vins présélectionnés, le trophée du « Meilleur Gamay du Monde » 2022. Nous avons posé 5 questions au lauréat, Nicolas Boudeau.

Comment préparez-vous le concours international du gamay qui a lieu chaque année à Lyon ?

Je participe depuis 2013. J’ai obtenu plusieurs médailles, la première dès 2013, grâce à une cuvée vieilles vignes, et tous les ans je mets quelques échantillons, je choisis les cuvées en fonction de celles que je souhaite développer commercialement, par exemple. Cette année j’ai mis mon rosé qui a obtenu la médaille d’argent. Mais ce sont surtout des cuvées de Brouilly car j’en ai trois sur trois lieux-dits, et c’est souvent Garanges qui vient en tête, même si cette année c’est Pierreux qui a gagné !

Salon vous, pourquoi votre vin a gagné ?

On a un lieu-dit exceptionnel sur Pierreux, avec une richesse de sol incroyable, et le millésime 2020 a connu une maturité exceptionnelle, sans compter que je fais des contrôles de maturité très fréquent afin de définir une date optimum de récolte. C’était une année très solaire, donc les vieilles vignes qui ont entre 60 et 80 ans ont moins souffert de la sécheresse puisqu’elle sont profondément enracinées sur des sols granitiques très profonds, malgré de petits rendements (de l’ordre de 20/25 hL/ha).

Cela a donné un vin complexe, très concentré, avec de la profondeur, de la longueur en bouche. On retrouve bien les fruits du gamay mais version fruits noirs, cela créée une belle harmonie ! L’effet millésime joue beaucoup sur le profil de nos vins. Là on a pu garder notre identité beaujolaise tout en étant complexe et profond.

Comment avez-vous vinifié cette cuvée et comment conduisez-vous votre domaine en général ?

On travaille beaucoup sur la vinification, trois semaines en cuves, on égrappe à 50%, on fait deux remontages par jour, on fait des pigeages, des délestages, et on travaille beaucoup l’extraction des tanins.

Ensuite le vin est élevé jusqu’en mai où il est mis en bouteille, puis il y vieillit pendant un an, ce qui lui laisse le temps de se bonifier. On travaille beaucoup les sols, on fait partie de « groupe de biodiversité » donc on plante des haies, je suis en HVE 3 et on a commencé la démarche en bio sur une partie de l’exploitation, car on s’aperçoit que sur les gobelets, c’est pas simple de faire passer le tracteur !

Que représente cette victoire pour vous ?

Ce qui me touche le plus, c’est la reconnaissance du travail accompli. De toutes ses heures qu’on ne compte pas, de notre souci de veiller à toutes les choses possibles qui peuvent rendre le vin meilleur, à notre investissement.

On s’est donné du mal, et ça paye. En Beaujolais il y a énormément de travail, c’est long pour tailler, l’ébourgeonnage prend du temps, on travaille le sol avec des charrues, le palissage de la vigne….

Et puis commercialement l’effet est très net, et cela va m’aider à développer ma notoriété. Avant il fallait que j’aille pousser les portes, mais grâce à cette médaille c’est beaucoup plus simple, j’ai déjà des appels de restaurateurs, de cavistes, qui sont intéressés pour la cuvée mais aussi pour toute la gamme. Ca me permettra aussi de continuer à travailler sur mes lieux-dits, pour monter en gamme.

C’est un bon signe pour la reconnaissance des Brouilly en premiers crus ?

Oui, c’est un super signal et ce genre de reconnaissance peut aider à faire avancer le dossier. Le parcellaire de Pierreux revient depuis plusieurs années sur la reconnaissance des lieux-dits.

Je fais partie de la commission et on se voit une fois par mois pour déguster chaque lieu-dit, mais on sait que ça va prendre beaucoup de temps, on compte environ dix ans en tout, donc à l’horizon 2030 maximum, si tout va bien.

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La folle journée de Nantes : musique et muscadet

Le festival musical de Nantes, La Folle Journée, est maintenue du 26 au 30 janvier. Certes sans buvette ou restauration, mais comme chaque année, une cuvée de Muscadet a été choisie pour célébrer le lien qui unit Nantes la musicienne à son riche terroir de vins. Les mélomanes devront la rapporter à la maison pour la savourer en souvenir des concerts.

En 2022, la Folle Journée sera consacrée à « Schubert le Voyageur », incarnation du « Wanderer », figure emblématique du romantisme allemand. Elle revient après une année d’absence à Nantes et dans ses environs, au cœur du Muscadet. Ou plutôt des Muscadets, puisque les différents terroirs du pays nantais se distinguent de plus en plus : Muscadet de Sèvre & Maine, Muscadet Côtes de Grandlieu, Muscadet Coteaux de la Loire ainsi que les onze crus presque tous officiels, Clisson, Gorges, Le Pallet, Château Thébaud, Mouzillon Tillières, Monnières Saint-Fiacre, La Haye Fouassière, Vallet et Champtoceaux (ces trois derniers au dernier stade, en commission d’enquête INAO). De grands musiciens viendront à la rencontre de leur public et les feront voyager dans la musique de Franz Schubert. Claire Désert et Emmanuel Strosser au piano à quatre mains, Victor Julien-Laferrière au violoncelle, l’ensemble Sinfonia Varsovia, le pianiste Michel Dalberto, le quatuor Modigliani, ainsi que de nombreux chanteurs et ensembles vocaux sont au rendez-vous. Pas moins de 220 concerts et un millier d’artistes animeront la Cité des Congrès du 26 au 30 janvier.

La cuvée du Festival

Les valeurs portées par le festival depuis sa création par René Martin – de la musique de qualité pour tous – font écho au vignoble de Nantes dont le rapport qualité-prix ne fait aucun doute. Des liens profonds se sont établis et maintenus entre la Folle Journée et les vignerons du pays nantais. Le plus important est la sélection de la cuvée de Muscadet qui incarne le partenariat pendant toute la durée du festival. Comme chaque année, après une présélection d’une cinquantaine de cuvées ambassadeurs et une dégustation finale à l’aveugle de 7 échantillons à l’aveugle, une cuvée lauréate a été choisie le 2 décembre par le jury constitué des partenaires de la Folle Journée.

Muscadet des Coteaux de la Loire

Il s’agit d’un Muscadet Coteaux de la Loire sur lie 2020 Cuvée « Les Chailloux » du domaine des Galloires. Cette cuvée, en 100% melon de Bourgogne, comme tous les muscadets, est issue de magnifiques terroirs de micaschistes situés dans la zone Coteaux de la Loire, à l’extrémité est du pays nantais, aux confins de l’Anjou. Elle est l’expression du talent de la famille vigneronne Toublanc, propriétaire du domaine, situé en Maine-et-Loire, qui produit plusieurs cuvées de Muscadet, mais aussi d’Anjou, de Coteaux d’Ancenis et de Crémant de Loire. Elle a été sélectionnée pour son caractère et le plaisir immédiat qu’elle procure. Cette cuvée des « Chailloux » charme d’emblée par son attaque nette et rafraichissante, ses parfums qui mêlent la pêche et les agrumes. On apprécie son équilibre et sa jolie finale persistante, le tout soutenu par un très léger perlé, dû à l’élevage sur lies fines pendant huit mois. Idéal comme apéritif et avec les produits de la mer ou des rivières.

Billetterie encore ouverte

Clin d’œil de l’histoire, il y a 25 ans, en 1997, l’édition de la Folle Journée consacrée à Schubert avait déjà honoré un Muscadet Coteaux de la Loire. C’est l’appellation nantaise la plus confidentielle, celle dont les paysages magiques au bord du fleuve auraient certainement inspiré le voyageur autrichien. Quelques concerts ont dû être annulés, comme on le comprend en raison de la pandémie et des problèmes de déplacement des artistes. Mais le choix demeure et il reste quelques places pour se délecter des « divines longueurs » comme des courts « Ländlers », qui font la magie de Franz Schubert.

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Rhône: Olivier & Lafont, le négoce façon amicalement votre

Œnologues, Gérald Lafont et Baptiste Olivier ont créé leur petite maison de négoce sur la rive droite du Rhône. Une association amicale qui a débouché sur une belle aventure internationale.

L’un est originaire de Saint Laurent des Arbres dans le Gard, l’autre de Léognan dans le Bordelais. Tous deux diplômés en œnologie à Montpellier, ils ont forgé leur expérience dans différents domaines, ou maisons de négoce, en France et à l’étranger. C’est à l’ICV de Beaumes-de-Venise, où ils étaient tous deux employés, que la rencontre a eu lieu. Des valeurs communes, l’envie d’élargir leurs horizons, couplées à une belle amitié ont donné une nouvelle orientation à leur métier et leur avenir.

Gérald et Baptiste sont complémentaires. Immergés dans la vallée du Rhône, avec leur activité de consulting en œnologie, ils ont construit leur réseau. De Châteauneuf du Pape, Lirac, Tavel jusqu’à Crozes-Hermitage ou Cornas, en débordant sur le Languedoc et la Provence, le duo signe de belles cuvées pour de grands domaines et de petits vignerons.

Quand un importateur américain leur demande un lot de Côtes du Rhône, le sourcing a été aisé. L’envie de se diversifier, d’avoir un peu plus d’autonomie fait son chemin. L’envol  de la Maison de négoce Olivier & Lafont a lieu en 2011.

La gamme se construit peu à peu, au fil des nouvelles rencontres et sollicitations. Des Côtes du Rhône, rouge et blanc et des crus sont commercialisés, principalement à l’export, aux USA et en Europe du Nord. Prochaine étape, élargir le sourcing certifié bio, en maîtrisant la qualité. « Notre force et notre plaisir », assure Gérald Lafont.

Terre de Vins a aimé

Côtes du Rhône blanc 2021 (8,50€)

Atypique, car les senteurs de fruits jaunes du viognier (à hauteur de 70 % dans l’assemblage) habituellement dominants, sont supplantés par la cire d’abeille, les notes miellées, la fleur d’acacia. C’est un séducteur au nez et en bouche, avec une attaque sur le gras, suivie d’une belle vivacité. Un tajine aux abricots secs fera un bel accord. 

Gérald Lafont est également vigneron au domaine d’Arbousset. Propriété familiale, en conversion bio, qui produit une cuvée confidentielle en appellation Lirac.

La Vigne d’Yvon, 2017 (15€), est un assemblage de 75% de grenache de 50 ans, 10% de syrah, 5% de mourvèdre, 5% de cinsault. Ces derniers sont situés sur l’immense plateau de Claretière à Lirac, un joli terroir de galets roulés, de sables et d’argiles rouges. Les arômes de crème de cassis sont exubérants à l’ouverture, moins prégnants en bouche. Sa texture est fine et soyeuse, ses tanins souples, il rayonne sur un bel élan de jeunesse. En accord parfait avec une côte de bœuf grillée, accompagnée d’une purée de pommes de terre aux truffes.

www.olivier-lafont.com

http://domainedarbousset.com

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La vertu des vins matures

Depuis bien des années, l’évolution des modes de vie a bousculé notre rapport au vin. Nous le buvons généralement très (parfois trop ?) jeune. Et pourtant, bien né, quelque soit la couleur, il peut procurer de grandes émotions après 10 ans, 20 ans et plus…

Beaucoup de gens n’ont plus de cave digne de ce nom, c’est-à-dire présentant des conditions optimales pour la conservation du vin, tant en termes de constance de température que du niveau d’hygrométrie. Cela n’était auparavant pas un vrai problème puisque les amateurs, à défaut de pouvoir conserver longtemps des bouteilles chez eux, pouvaient se faire plaisir au restaurant. Pas de chance, cette option n’est généralement plus disponible, l’immense majorité des établissements ne souhaitant plus porter la charge financière de stocks de vins en vieillissement. La course au jeunisme a encore une fois triomphé. Alors bien sûr, les vins bien produits sont bons, souvent tout en fruit, fougueux de leur jeunesse. Cela flatte les papilles, c’est énergique. Très bien. Mais aller s’aventurer parfois sur le terrain méconnu des vins qui ont un peu de bouteille révèle des émotions souvent grandes, pour le moins différentes.

Vinapogée, la célébration des vins épanouis

Pour sa 6ème édition, le salon Vinapogée se déroulait en cette mi-janvier porte Dauphine à Paris. Quelques citations discrètement affichées dans les carnets de dégustation donnaient le la : « il est urgent d’attendre ! », « Château Poujeaux 1928 n’aurait commencé à parler qu’en 1995. Et alors ? ». Sans remonter aussi loin dans le temps, une quarantaine de domaines avaient décidé de participer en suivant un principe simple : celui de présenter au public des vins dans la fleur de l’âge. L’on pourrait commencer avec les champagnes dont le potentiel de garde est immense et qui offrent, lorsqu’ils se patinent, une profondeur enthousiasmante, des arômes d’évolution de bon aloi. On pourrait d’ailleurs penser que seules les grandes cuvées vieillissent bien (excellent R.D 2002 de Bollinger, très grand Clos des Goisses 2007 en magnum de Philipponnat, éblouissant Dom Ruinart rosé 2004 en magnum…). Ce serait faire totalement fausse route. Les Bruts Sans Année, cuvée classique des maisons ou des domaines s’avèrent souvent magiques après 5 ou 10 ans de garde. Faites l’essai, vous risquez d’être surpris !

On pourrait aussi parler des vins liquoreux ou des vins doux naturels qui ont gravé dans leur ADN cette capacité à défier le temps et à attendre des sommets de complexité aromatique. Suduiraut 2001 goûte superbement mais c’est un jeunot qui ne demande qu’une chose, être oublié en cave pour quelques décennies supplémentaires. Vins blancs et rouges tranquilles ne sont pas en reste. Le Coteau des Treilles, ressuscité à la fin des années 1990 par Jo Pithon, produit ainsi des chenins splendides. Le 2012 est en pleine forme aujourd’hui, avec une bouche patinée et savoureuse. Une pointe oxydative fine et une allonge folle le rendent très charmant. Mais c’est le 2008 qui séduit encore davantage par sa droiture, sa netteté chirurgicale, ses notes florales de chèvrefeuille et de coing. Et une longueur sans fin. Alain Chabanon, grand viticulteur du Languedoc, montre aussi que ses terroirs pauvres argilo-calcaires de Montpeyroux donnent naissance à des vins parfaitement structurés et armés pour vieillir sereinement. L’Esprit de Font Caude 2005 est ainsi magnifique, avec des pointes truffées, des tanins bien souples et un soyeux de bouche admirable. Un adolescent de 16 ans épanoui et qui va continuer de grandir. On pourrait aussi citer les splendides Cahors du domaine Cosse Maisonneuve. La cuvée les laquets, plantée sur les 3ème terrasses de l’appellation, sont bâties pour la garde. Il suffit pour s’en convaincre de goûter le 2010, au fruité mûr mais d’une droiture édifiante et doté d’un équilibre évident porté par beaucoup de fraîcheur. De l’émotion, voilà ce qui caractérise tous ces vins épanouis. Pour finir de vous convaincre, quelques autres exemples : le velouté Clos Adrien 2011 de Terra Remota (superbe domaine espagnol en DO Empordà), le salin Sancerre 2013 de Vincent Gaudry, le ciselé Bourgueil Bretêche 2010 du domaine de la Chevalerie, le gracieux château Haut-Marbuzet 2012 ou bien encore le vibrant « Elise » 2014 du domaine La Terrasse d’Elise. 

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Dom Ruinart rosé 2004, meilleur champagne du monde !

Dans les concours, on s’émerveille souvent de découvrir des pépites de vignerons ignorés du public qui coiffent au poteau les grandes marques. Mais lorsqu’ils confirment des notoriétés anciennes, cela a aussi quelque chose de rassurant. C’est le cas cette année pour le Champagne & Sparkling Wine World Championships qui a décerné le titre de meilleur champagne du monde au magnum Dom Ruinart rosé 2004.

Terre de vins dans sa sélection de Juillet avait attribué un coup de cœur au Dom Ruinart rosé 2007. La revue n’est pas la seule à apprécier cette cuvée… Le magnum de Dom Ruinart rosé 2004 vient d’être couronné meilleur champagne du monde par le Champagne & Sparkling Wine World Championships, un concours qui voit s’affronter plus de 3000 vins effervescents. Créé par le critique britannique Tom Stevenson, le jury réunit à ses côtés le hongrois Georges Markus et la finlandaise Essi Avelan. La dégustation se fait à l’aveugle, dissimulant même les bouteilles couvertes, leur forme suffisant à révéler une marque.

On notera la persistance du trio dans ses goûts : l’année dernière, c’était déjà un magnum de rosé 2004 qui avait emporté les cœurs (un flacon de Cristal Roederer). Frédéric Panaiotis, le chef de caves de la Maison Ruinart, nous en dit plus sur les caractéristiques du nouveau champion. « Ce sont des vins que je trouve aujourd’hui encore très élégants. Au départ, beaucoup de spécialistes ont plutôt misé sur 2002 pour devenir le grand millésime des années 2000. Or 2004 a un raffinement qui sied bien au champagne et à Dom Ruinart en particulier. On est sur des vins avec davantage de tension. Je ne dirais pas qu’ils sont légers parce qu’il y a une véritable intensité aromatique, mais la texture fait penser à du taffetas. La vendange avait été généreuse par opposition à 2003. Les Champenois savent que les années abondantes ne sont pas les moins bonnes, ce qui est différent pour les vins tranquilles et en particulier les rouges. 1982, 1983 ou 2018 qui sont de grands millésimes correspondent à de grosses vendanges. Ce volume donne aussi plus de choix et permet d’être encore plus sélectif lors de l’assemblage, tout en sachant que Dom Ruinart représente au maximum 2 % du tirage. »

La cuvée incorpore 19 % de pinots noirs de Sillery, des vieilles vignes depuis arrachées. « Pour produire du vin rouge, l’ancienneté des ceps permet d’avoir davantage de concentration ce qui est encore plus précieux sur une année comme 2004 à fort rendement. Cela donne plus de couleur mais aussi de chair. Nous vinifions à la Bourguignonne avec une macération d’une dizaine de jours. »

Côté chardonnay, c’est un heureux mariage des grands crus la Côte des blancs (Avize, Cramant, le Mesnil) et de la Montagne (Sillery, Puisieulx). « Si on devait faire une comparaison avec la Bourgogne, la Côte des Blancs ce serait plutôt Meursault, Chassagne, Puligny, avec parfois un peu de Chablis au Mesnil. En revanche, sur la Montagne de Reims, je trouve qu’on a un peu moins d’élégance mais plus de puissance, de structure, de sève et j’assimilerais ces chardonnays au Corton-Charlemagne, ou au Beaune blanc qui sont un peu moins fins mais qui ont une allonge vraiment intéressante. Les deux sont donc très complémentaires. »

Un grand champagne mérite un accord recherché. Grâce au format magnum, le vin a conservé beaucoup de jeunesse et de fruit. Certes, il commence à prendre des arômes tertiaires avec de belles épices, mais sans atteindre le stade « truffe » des très vieilles cuvées. « Notre cheffe Valérie Radou travaille sur une pintade basse température, à la sauce champagne et au sumac. Cette viande fondante a en même temps beaucoup de finesse. Je pense qu’il faudra laisser le vin vieillir davantage pour aller jusqu’à la tourte au faisan et aux ceps. Si on souhaite un plat végétarien, pourquoi pas un risotto à la betterave, l’idée étant d’aller chercher cet aspect un peu terrien dans des légumes racines ? »

Prix 600€
www.ruinart.com

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Décès de Pascal Piégay, dirigeant du domaine Amaury en Beaujolais

Pascal Piégay s’est éteint le 16 janvier, à l’âge de 57 ans, laissant derrière lui son fils Amaury, et sa compagne, Laëtitia Garand, qui l’accompagnait au domaine baptisé domaine Amaury en l’honneur de son fils, aujourd’hui sommelier aux Châteaux Emker.

C’est lui qui reprendra les rênes du domaine, situé en appellation Brouilly dans le Beaujolais, et également producteur de cuvées en Beaujolais-Villages (et Beaujolais-Villages nouveau) et Coteaux Bourguignons.

A la tête du consortium des Châteaux Emker (regroupant plusieurs domaines, dont Amaury, mais aussi le domaine de Rotschild, le domaine de Château Paradis en AOP Côtes de Provence, le domaine d’Azenay en Bourgogne et Mâcon-Villages, le domaine de La Fayette en Brouilly et le domaine de Saint-Bénézet en Costières de Nîmes), Pascal Piégay était un amoureux des terroirs et des terroirs beaujolais en particulier.

Passionné du vin depuis son adolescence, il n’a cessé de les travailler et les mettre en valeur, présentant ses cuvées lors de chaque édition de Lyon Tasting. Il s’est également formé sur les spécificités de la vinification bourguignonne afin d’élargir son panel de savoirs et de savoir-faire.

Son engagement et son investissement ont été récompensés par une médaille d’or pour le Brouilly du domaine Amaury au concours de Mâcon, puis à celui de Lyon, ou encore Miami et Hong-Kong, mais aussi l’or au concours des vignerons indépendants pour sa cuvée rosé « Princesse Sarah » du Château Paradis et de nombreuses médailles pour ce même domaine sur les cuvées blanc et rosé « Ryan- Charles ».

Ces distinctions lui permettaient non de flatter son ego mais de continuellement se remettre en question, et ainsi améliorer la qualité des vins produits.

Terre de Vins présente ses sincères condoléances et ses plus chaleureuses pensées à sa famille.

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Max & Friends, la Champagne autrement

Sa sincérité est désarmante, Maxime Renault, ancien ouvrier viticole, rêve depuis son enfance de produire ses propres cuvées. Ses quelques ares ne suffisent guère, alors il a trouvé trois amis pour se lancer dans une aventure plus collective autour de la marque Max & Friends, consacrée exclusivement à l’élaboration de coteaux champenois !

Maxime Renault est le fils d’un ouvrier viticole de Champillon. Dans la famille, on possède quelques ares de vignes, à Hautvillers notamment, mais pas suffisamment pour en vivre. Vinifier a toujours été un rêve de gosse. A 14 ans, il a déjà sa carte de récoltant et à 19, il réalise sa première cuvée. « J’ai fait cela dans un bidon de 10 litres. Cela a marché ! Je m’en faisais une montagne. En réalité, c’est facile. Un enfant peut élaborer du vin ! »

Pour mener ses premières expériences, il bricole le weekend dans la cave de ses grands-parents, régulièrement inondée, puis dans celle de coopératives qui le laissent vinifier à part. Le reste du temps, il est obligé d’exercer une activité salariée. « Au début, j’étais jaloux de mes amis qui avaient plus de vignes que moi. En fait, c’était une chance. Si j’étais né dans une famille avec des hectares, j’aurais été conditionné à certaines choses, je n’aurais pas pu m’exprimer librement comme aujourd’hui ». Maxime voyage. Il rencontre des vignerons qui l’inspirent comme Pierre Overnoy « Quelle pureté ! S’il y en a un qui sait ce que c’est que la vinification naturelle, c’est lui ! ». Il passe par la viticulture bio, puis biodynamique, pour finalement abandonner ces deux approches. « La biodynamie enferme, ce sont des pratiques vieilles d’un siècle qui n’ont pas bougé. Tout change, la vie change ! Cela m’empêchait d’être moi-même. On dit que l’humain est important, pourtant on laisse presque passer la nature avant l’humain. C’est ce que j’ai fait, mais c’était lié à mon manque d’amour et d’estime personnelle ».

Maxime dénonce aussi la course aux logos, et cette hiérarchie ridicule, avec tout en bas les conventionnels, ensuite les HVE, les bios et enfin les biodynamistes, convaincus d’être au-dessus de tout le monde. Il a soif d’ouverture : « J’ai envie de ramener plein de gens dans mes vignes, des personnes qui travaillent sur la musicothérapie, des mathématiciens, des philosophes… » Il se passionne aussi pour la permaculture « Entre les rangs, il y a des fraises, c’est un vrai petit jardin où j’essaie de recréer un écosystème, qu’il y ait une harmonie, des oiseaux, des fleurs, de la vie ! Si je n’avais pas été vigneron, j’aurais été paysagiste. Le vin ne se fait pas à la cave, mais à la vigne. Avant d’être un grand vinificateur, il faut être un grand vigneron, et avant d’être un grand vigneron, il faut avoir un grand cœur ! »

S’il essaie d’abord de lancer ses propres vins seul, il lui apparaît rapidement que l’aventure pour être un succès ne peut être que collective. D’où la création de Max & friends il y a deux ans, qui compte aujourd’hui quatre associés : Maxime, Cyrille Taczynski, vidéaste, Virgile Lacroix et Julie Marano, co-gérants de l’Agence Cideo. Grâce à cette structure commune, il réunit un domaine viticole plus important (1ha80) et le matériel de vinification installé dans une ferme à Romery.

L’originalité de cette nouvelle marque ? Elle ne produit que des coteaux champenois. « Ce sont des vins que l’on ne peut pas maquiller. Avec le champagne, la prise de mousse transforme le vin, sans parler de la liqueur. Je voulais élaborer des vins qui soient les plus purs possibles, les plus proches du jus de raisin ». De fait, l’approche est très peu interventionniste : levures indigènes, zéro sulfite… « Le seul produit que vous trouverez dans notre cave, c’est du savon bio pour la nettoyer ». Le rouge 2020, de très belle facture, ne présente aucune déviance. C’est un vin vif, avec des arômes de cassis, de cerise cuite et de tabac. Il devrait sortir sur le marché dans les prochains mois…

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Trois jeunes cavistes récompensés à l’Elysée

Ces étoiles montantes de la profession ont été distingués mercredi 12 janvier à Paris, à l’occasion de la 9e édition des Trophées des Rabelais des Jeunes Talents de la gastronomie 2021, organisés par la Confédération Générale de l’Alimentation en Détail (CGAD)

Ils s’appellent Marc Pottier (Cave Henri IV à Argentan), Eva Huguenotte (Conroy Vins et Spiritueux à Annemasse), Léa Perret (Nicolas à Lyon). Ces trois cavistes figuraient fièrement aux côtés de 32 autres talents primés lors des « Rabelais des Jeunes Talents de la gastronomie », compétition visant à « promouvoir l’apprentissage et les métiers de l’artisanat et du commerce alimentaire de proximité ». Agés de 17 à 26 ans, les lauréats, représentant treize métiers de la gastronomie française (boucher, boulanger, brasseur, caviste, charcutier-traiteur, chocolatier, épicier, crémier-fromager, glacier, pâtissier, poissonnier, primeur et cuisinier-serveur), ont reçu leur trophée des mains d’Emmanuel Macron, président de la république, en présence des ministres Elisabeth Borne et Jean-Baptiste Lemoyne, et de la Secrétaire d’Etat Nathalie Elimas. « Ce sont des métiers d’engagement, de passion, de transmission qui font le socle de notre nation et dont il faut être fier » a salué le chef de l’Etat.

Le futur de la gastronomie française

Orchestrée depuis 2012 par la Confédération Générale de l’Alimentation en Détail (CGAD) (organisation qui rassemble l’ensemble des métiers de l’artisanat, du commerce alimentaire de proximité et de l’hôtellerie restauration, soit plus de 415 000 entreprises alimentaires de proximité), cette cérémonie a auréolé depuis sa création 253 talents. Ces jeunes professionnels se sont distingués dans leurs métiers respectifs, à travers différents examens et concours organisés au sein de leur interprofession. C’est notamment le cas des trois titrés dans la catégorie « Caviste 2021 ». Ils ont été sélectionnés par les membres du conseil d’administration du Syndicat des cavistes professionnels (groupement qui réunit à la fois des cavistes indépendants et de chaînes, créateur du Concours du Meilleur caviste de France), pour s’être démarqués en 2020 par leur charisme et leur prestance lors de cette compétition.

La remise de prix a été ponctuée par une visite de la cave de l’Elysée, en présence de la sommelière des lieux, Virginie Routis.

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Médoc: La Tour Carnet va dépasser les 200 hectares

Bernard Magrez, le propriétaire du Grand Cru Classé 1855 La Tour Carnet, vient de faire une nouvelle acquisition de 45 hectares en Haut-Médoc pouvant – potentiellement – faire monter la taille du vignoble à au moins 225 hectares. Loin devant tous les autres…

Ce fut le signé le 10 janvier dernier. La famille Nony vient de vendre les Châteaux Caronne-Sainte-Gemme et Labat en Haut-Médoc à Bernard Magrez via son Château La Tour Carnet. Ce Grand Cru Classé 1855 étant en appellation Haut-Médoc (avec Belgrave, Cantemerle, La Lagune et Camensac), les 45 hectares pourraient être intégrés à La Tour Carnet. Il faut rappeler que le classement 1855 n’est pas un classement de vignoble mais de marque. Ainsi, moyennant des acquisitions dans la même appellation que le Grand Cru Classé, il est tout à fait possible de s’agrandir. En cela, être en appellation Haut-Médoc est une aubaine, eu égard au prix du foncier et à la disponibilité dans les appellations communales de Pauillac, Margaux, Saint-Julien ou encore Saint-Estèphe. À cette stratégie-là, Bernard Magrez est le plus fort. Avant cette acquisition, le vignoble de La Tour Carnet avoisinait les 180 hectares, le voici potentiellement à 225. Parmi les autres Grands Crus Classés 1855 viennent loin derrière les Châteaux Lascombes, Lafite-Rothschild et Lagrange qui tutoient les 120 hectares. Par ailleurs, énormément de marques classées approchent ou dépassent les 100 hectares, (Latour, Lynch Bages, Cos d’Estournel, la Lagune, Montrose, Talbot…). La moyenne des 60 Grands Crus Classés 1855 médocains étant de 70 hectares !

Il reste à connaître le devenir des 45 hectares de la famille Nony. Le Château Caronne Sainte-Gemme en comptait 38 et Labat 7. Les marques sont-elles amenées à disparaître ? La proximité des vignobles avec La Tour Carnet va-t-elle simplement opérer une répartition qualitative ? Aucune des deux parties ne souhaitent pour l’instant s’exprimer sur cette opération.

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