Vins de Savoie : en route vers les sommets enneigés

Terminées les vacances d’hiver pour la France entière mais ski de piste ou surf hors-piste, raquettes ou biathlon, les amateurs de neige se retrouvent volontiers autour d’un verre de vin de Savoie. Avant même d’arriver dans les stations d’altitude, diriger son regard vers les vignes de Savoie qui surplombent les routes et les rails, n’est-ce pas déjà les vacances ?

« Que ceux qui ont la plus grande descente empruntent la ligne de plus grande pente » : ainsi est légendé le dessin de skieuse qui orne l’étiquette de la cuvée CracBoum’Bu du domaine Saint Germain, un blanc d’assemblage souriant et léger à savourer au retour des pistes autour d’une grande tablée. Le domaine est certifié bio et tous ses vins sont à découvrir, depuis cette cuvée (14,50 €) jusqu’au plus complexe « Par-delà les Versants », qui fait rejoindre dans un même vin les raisins traditionnels de Savoie avec ceux du Valais et du Val d’Aoste tout proches, de l’autre côté des montagnes : petite arvine, roussanne, mondeuse blanche, marsanne, viognier et altesse (22,50 €). Parmi les rouges il ne faut pas manquer le persan, un ancien cépage remis au goût du jour (21,50 €) qui pourrait bien un jour s’afficher à côté de la classique mondeuse au palmarès des bouteilles gastronomiques des Alpes.

Autour de Chambéry

Le domaine Saint-Germain se trouve sur la Combe de Savoie, le vignoble qu’on a le plus de chance de bien voir depuis la route ou le train lorsqu’on se dirige vers les stations de ski savoyardes. Les vignes sont bien orientées vers le soleil et rares sont les jours où on les voit couvertes de neige car celle-ci y fond très rapidement, d’autant plus qu’elles ne se trouvent jamais très haut, entre 250 et 450 m d’altitude. Les paysages grandioses et le nature sont les grands atouts de la Savoie. Les vignerons y sont attentifs et se préoccupent de plus en plus des enjeux environnementaux en adaptent leurs pratiques culturales. Environ 15% du vignoble est certifié bio ou en conversion vers le bio.

Vaste choix de cépages

Si l’on découvre souvent les vins de Savoie avec ses blancs issus de cépage jacquère (comme Apremont ou Abymes) qui sont vendus dans leur jeunesse, il faut savoir que la région produit aussi des vins de gastronomie, comme le Chignin-Bergeron, la Roussette de Savoie, le Seyssel… Ces blancs demeurent majoritaires (70%) parmi les 16 millions de bouteilles vendues chaque année. Les nombreux cépages permettent la diversité de l’offre et une adaptation face aux bouleversements climatiques.

Seulement 2 077 hectares

Avec 2 077 hectares, trois AOP dont un crémant de Savoie et une multitude de terroirs et de communes, parfois indiqués sur l’étiquette, la Savoie ne représente qu’une goutte de liquide, 0,55% des appellations de France. Elle se distingue aussi par des vins de gardes, rouges ou blancs, qui méritent d’être attendus. La mondeuse du domaine Dupasquier, par exemple, commence à bien se déguster dans le millésime 2018, (12 €), avec ses parfums de fruits noirs épicés, sa bouche ample et savoureuse, sa longueur et ses tanins mesurés. Elle provient du vignoble de Jongieux, situé au-dessus du lac du Bourget, cher à Lamartine. En blanc, l’année 2017 prouve la capacité de la Roussette de Savoie à s’épanouir avec le temps. Elevée en bois, celle du domaine Philippe Grisard (à Cruet) a tout du bel âge, ampleur, complexité, longueur. Une chance que quelques bouteilles (26 €) soient toujours à la vente.

Cet article Vins de Savoie : en route vers les sommets enneigés est apparu en premier sur Terre de Vins.