Jean-Guillaume Prats rejoint Léoville Las Cases

C’est le « coup de mercato » de l’année dans le vignoble bordelais : Jean-Guillaume Prats prend la vice-présidence des Domaines Delon, dont le navire amiral est le 2ème Grand Cru Classé 1855 Château Léoville Las Cases.

Figure incontournable du vignoble bordelais, Jean-Guillaume Prats s’est illustré depuis de nombreuses années à la direction d’institutions telles que Château Cos d’Estournel, la branche Estates & Wines de LVMH et plus récemment Château Lafite Rothschild. Ce fin connaisseur de l’univers des grands vins du monde entamera, à partir du 25 avril, une nouvelle aventure en rejoignant les Domaines Delon en qualité de Vice-Président et cadre dirigeant. Dans un communiqué, le propriétaire Jean-Hubert Delon déclare : « étant très attaché à la pérennité de notre histoire familiale en Médoc, à Saint-Julien et à Pomerol, j’ai décidé de préparer l’avenir autour de mes enfants. A cet effet, j’ai proposé à un fidèle ami de la famille, Jean-Guillaume Prats, de nous rejoindre. »

Interrogé par nos soins, Jean-Guillaume Prats confirme que ce sont avant tout ses liens d’amitié anciens avec la famille Delon qui l’ont persuadé de les rejoindre : « j’ai été sensible à la demande de Jean-Hubert de l’accompagner, et surtout accompagner ses enfants, qui sont encore très jeunes, dans une transition générationnelle ».

Le défi Léoville Las Cases

Riche d’un parcours de haut vol au sein de structures de renom, Jean-Guillaume Prats entend d’abord intégrer « une bonne compréhension des affaires familiales, et faire valoir ma propre connaissance de la gestion d’investissements familiaux dans le monde viticole, mais aussi mon recul, mon expérience, aussi bien à Cos d’Estournel qu’aux Domaines Baron de Rothschild. » À cet égard, il sera forcément très attendu sur ce qu’il pourra apporter au navire amiral des Domaines Delons, le château Léoville Las Cases. Ce 2ème Grand Cru Classé de Saint-Julien, tutoyant Pauillac, est un vin de légende qui fait le bonheur des amateurs depuis plusieurs générations, mais le rayonnement de sa marque peut encore être décuplé, et l’apport de Jean-Guillaume Prats sera, sur ce plan, essentiel : « ce que je constate, c’est d’abord la qualité exceptionnelle des vins et des terroirs de Las Cases, que tout le monde connaît, mais aussi la qualité des équipes en place. Tous les atouts sont là, et c’est aussi le cas à Château Nénin à Pomerol, où des investissements ont été faits de façon très pertinente et qui ne peut que continuer à progresser ».

En qualité de Vice-Président, Jean-Guillaume Prats interviendra directement au côté de Jean-Hubert Delon dans la conduite de la stratégie des Domaines Delon. Il conserve, par ailleurs, ses activités personnelles : co-propriétaire du château d’Estoublon en Provence, propriétaire de vignobles au Chili et dans le Douro, mais aussi en participation minoritaire au domaine Klein Constantia en Afrique du Sud.

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6 cuvées nature font le printemps

Butinées sur le salon Découvertes en Vallée du Rhône, ces cuvées sans sulfites ajoutées et certifiées AB ou DEMETER, ont titillé nos papilles.

Côtes du Rhône Villages Puyméras 2018 – 10,50€

Cette cuvée signée de la marque Maison Alméras est une belle initiative de la cave coopérative. Une appellation méconnue, toute en coteaux et terrasses caillouteuses, qui offrent de belles conditions naturelles aux raisins. Le nez est encore bien mûr, sa texture soyeuse, toute en souplesse.

Costières de Nîmes Les Cimels 2021 – 10,50€

Littéralement bouquets de fruits, cet assemblage de rolle et grenache blanc porte bien son nom. La ligne de crête aromatique s’ouvre sur les fleurs blanches, la pêche et les agrumes. Son équilibre gourmand se termine sur des notes minérales.

Château d’Or et de Gueules – chateau-or-et-gueules.com

Côtes du Rhône Villages Je ne souffre plus 2021 – 10€

Un duo de jeunes vignes grenache et syrah installées sur un terroir de galets roulés sur les coteaux de Visan, composent cette cuvée. L’attaque est vive, de jolis fruits enrobent la bouche sur une finale élégante d’épices douces.

Domaine La Florane – domainelaflorane.com

Vin de France Gén # Alpha 2021 – 12€

Des cinsaults de 40 ans, plantés sur une parcelle de Tavel, ont été déclassés pour élaborer un vin gourmand, peu alcooleux. Agréablement fruité, son joli jus ne manque pas de concentration et de structure.

Florian André – chateau-de-manissy.com

Ventoux Clos de T 2015 – 15€

80 % de grenache, complété de syrah, cinsault, carignan, le tout fermenté en demi-muids procurent concentration et expression. Des arômes d’évolution, de fruits à l’alcool, nappent la bouche sur une longue finale tannique bien maîtrisée. Preuve qu’un vin nature peut vieillir joliment !

Clos de Trias – closdetrias.eu

Vin de France Fou Rire 2020 – 12€

Les frères Arnaud mettent du pétillant dans leur gamme. Ce vrai « pet nat » 100 % clairette a été fermenté à froid, dans une cuve inox adaptée. Les fruits blancs dominent sur la poire. Les bulles sont fines, nombreuses et éclatantes à souhait. Attention danger, addictif.

La Ferme des Arnaud – fermedesarnaud.com

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Première édition du Grand Week-end des Crozes-Hermitage

C’est une première. L’événement décidé en 2019 et qui avait dû être annulé pendant deux ans pour cause de Covid aura bien lieu ce week-end du 22 au 24 avril à l’Espace Eden de Mercurol (26) non loin de la sortie Tain-LHermitage de l’autoroute A7.

Après « Découvertes en Vallée du Rhône » au début du mois qui s’adressaient aux professionnels, Le grand week-end de Crozes-Hermitage rassemblera ce week-end, pour intéresser le grand public aux crus rhodaniens, une quarantaine de vignerons de l’appellation et une dizaine d’invités des AOP Condrieu, Hermitage, Côte-Rôtie, Cornas, Saint-Joseph et Saint-Peray. Une belle représentation de la vallée du Rhône Nord à l’espace Eden sur Mercurol-Veaunes dans la périphérie de Tain. « C’est un événement initié par l’ODG et organisé par les vignerons car il nous manquait une belle manifestation pour doper la notoriété de l’appellation et faire connaître la qualité de ses vins, au même titre que les marchés d’Ampuis, Cornas, Chavanay et Châteauneuf-du-Pape. commente Pierre Combat président de l’ODG. Et il s’agit moins d’un salon que d’un véritable marché aux vins où l’on peut acheter, parler avec les vignerons et les négociants à travers diverses expériences sur tout le week-end, notamment lors des soirées off. Elles permettent d’échanger avec les particuliers comme on le fait déjà avec les professionnels ».

Soirées off pour de vrais échanges

Un espace de dégustation avec un bar à vin proposera en parallèle 7 références de la jeune garde vigneronne et des bières de la microbrasserie Free Mousse de Saint-Jean-de-Muzols. Pour les déjeuners, les chefs Cyril et Héa Jamet du Tournesol à Tournon (07), adresse incontournable de la région, proposeront une cantine foodie, restaurant éphémère pour associer produits des terroirs de Drôme et d’Ardèche avec les vins. Pour les formules locavores (19 €), plat et dessert, ils se sont associés à Bastien Girard, champion du monde de pâtisserie 2017 de chez Intense à Tournon (07). Un food-truck proposera aussi des plateaux de charcuteries et fromages locaux préparés par Damien Barjon, chef du restaurant à L’Assiette de Mauves (26).

Pour les deux soirées du vendredi et samedi, programme festif avec les off des vignerons dans les domaines, les restaurants ou les caves de la région, en musique ou en dégustation, en mode apéros-tapas ou accords mets-vins, bistronomique ou gastronomique avec des nouvelles cuvées et des vieux millésimes, des stars ou des jeunes pousses de l’appellation (entre 10 € et 135 € selon les propositions, verre à partir de 5€  au Vineum Paul Jaboulet Aîné à Tain-L’Hermitage).

Le tarif de 8 € comprend l’entrée au marché aux vins avec un verre sérigraphié et un carnet de dégustation. 22 € pour le menu à la cantine Foodie

Rens. Et inscription sur legrandweekend.crozes-hermitage-vin.fr
Espace Eden 940 route des Alpes 26600 Mercurol (avec un parking de 250 places)

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La Maison du Whisky offre de la visibilité aux jeunes distilleries

1 an et demi après le lancement du projet, la Maison du Whisky (LMDW) sous l’impulsion de son PDG Thierry Benitah vient de dévoiler sa nouvelle plateforme baptisée The Avant Gardists (TAG) qui vise à accompagner l’envol des nombreuses jeunes distilleries créées récemment, en France et à l’étranger.

Pas une semaine sans que l’on apprenne le lancement d’une nouvelle distillerie. Jamais la diversité d’alcools artisanaux produits n’aura été aussi grande. Avec évidemment une infinité de typicités pour le consommateur mais aussi un océan dans lequel toutes ces structures risquent inéluctablement de se perdre. C’est fort de ce constat que LMDW a décidé d’accompagner cette tendance de fond en créant la plateforme TAG. Concrètement, un espace dédié sur le site internet whisky.fr a été imaginé, présentant un univers créatif cohérent avec les produits mis en avant. Depuis le lancement qui a eu lieu début avril, quelques 33 distilleries créatives (pour une centaine de références) sont déjà accessibles, dont une majorité (18) d’entreprises françaises. De 19,5€ pour un saké junmai français « the Classic » de Wakaze à 104,5€ pour une bouteille de whisky single grain belge Braeckman 13 ans avec finish en Oloroso sherry cask, le choix est large. Les amateurs de pépites introuvables vont trouver ici l’un de leurs lieux de chasse préférés. Des liqueurs d’orange Monaco au dry gin italien Portofino, du London dry gin canadien Menaud aux armagnacs Laballe, la sélection met déjà l’eau à la bouche. L’intérêt pour les distilleries est double comme le rappelle Gauthier Laspalas, le responsable de TAG. « Les jeunes distilleries peuvent difficilement se faire une place sur un marché atomisé et très concurrentiel. De plus, les importants coûts d’amortissement initiaux hypothèquent la possibilité de travailler avec un grand distributeur compte tenu des coûts à supporter. Ajoutez à cela que celui-ci n’aura que peu de temps à consacrer à cette marque ce qui complexifie d’autant sa visibilité ». Partant, TAG offre une alternative nouvelle pour toutes ces structures nouvellement lancées en jouant le rôle d’incubateur.

Un modèle gagnant pour tous les acteurs

Progressivement, l’objectif affiché par les TAG est de pouvoir mettre en avant d’ici 1 an près de 100 distilleries et 300 références. Des nouveautés vont donc régulièrement venir renforcer l’offre existante et seront mises en avant. Une visibilité bienvenue qui permettra de toucher un nombre très large de clients. Car l’une des forces de TAG est de permettre aux distilleries d’accéder aux dizaines de milliers de clients particuliers et professionnels de LMDW. Ceux-ci pouvant d’ailleurs, et c’est l’avantage déterminant, passer des commandes comme habituellement, avec certaines des 10 000 références plus classiques du site tout en se laissant tenter par quelques pépites issues de la nouvelle génération. En effet, TAG demande aux distilleries de déporter une partie de leur stock au sein des entrepôts de LMDW moyennant un abonnement mensuel de 30€ pour couvrir les frais de stockage. Cela leur permet ensuite de profiter d’un véritable savoir-faire logistique et de garantir ces commandes panachées. Sans démarcher de clients, les distilleries trouvent ainsi des débouchés nouveaux. Et pour favoriser encore davantage la notoriété de ces pépites, LMDW fait varier sa marge pour que les équilibres économiques soient maintenus. Qu’elles vendent à des revendeurs ou à des particuliers, les distilleries peuvent ainsi espérer réaliser un chiffre d’affaires supérieur à celui qu’elles réaliseraient habituellement avec un distributeur classique. Sans oublier certains services connexes que TAG s’engage à proposer aux jeunes distilleries. A commencer par des conseils sur le prix à pratiquer pour les produits de leur gamme. Des tableaux de bord leur permettront aussi de suivre les canaux sur lesquels elles fonctionnent le mieux et donc d’accentuer leurs efforts et leurs investissements (notamment de communication) dessus. De quoi se doter des meilleurs atouts pour dynamiser les ventes. Différent d’une marketplace, TAG devrait donc accompagner l’émergence de ces jeunes marques enthousiasmantes de spiritueux et sans aucun doute participer à leur pérennisation.


Entretien avec Thierry Benitah à retrouver dans Terre de vins Hors Série Spécial Spiritueux, disponible sur notre kiosque digital.

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« Champagne! », Nicolas Vanier au sommet de son art

A l’occasion de l’avant-première organisée à Epernay, Terre de vins a pu découvrir le nouveau film de Nicolas Vanier « Champagne! », tout en recueillant les commentaires du réalisateur et des acteurs. Une ode au vin et à l’amitié, en salle dès le 8 juin.

Il y a du Lelouch dans le dernier film de Nicolas Vanier et une manière tendre et subtile d’explorer les paradoxes des relations qui nous unissent à nos amis d’enfance : « Vu de l’extérieur, c’est très bizarre des amis d’enfance, c’est non négociable et en même temps si tu les rencontrais aujourd’hui ils ne deviendraient pas tes potes ! » commente François-Xavier Demaison. Le scénario ? Un weekend chez une amie vigneronne (Elsa Zylberstein) réunit une bande de copains. Une seule ombre au tableau, l’un d’entre eux (Stéphane de Groodt) ramène sa fiancée, aussi idiote (elle ose mettre des glaçons dans son champagne !) que jeune et jolie. Face aux gaffes successives de cette trouble-fête, François-Xavier Demaison, entrepreneur foireux et touchant, ne dit rien, parce qu’il déteste les conflits et parce qu’il espère que Stéphane de Groodt financera son nouveau projet apicole. Eric Elmosnino, au contraire, professeur de philosophie misanthrope, n’accepte pas de voir son ami ne plus être lui-même (il met des pantalons roses !), même si en réalité il est surtout jaloux et craint de perdre ce compagnon de toujours. Heureusement, le champagne qui coule à flots (Taittinger, Leclerc-Briant) va permettre aux langues de se délier et aux cœurs de s’ouvrir…

La réussite de ce film tient à la parfaite osmose qui existe entre les acteurs. Comme l’explique Stéphane de Groodt : « un film choral, soit tout le monde se trouve, soit tout le monde se perd. Ce n’est pas juste un film avec plein de gens, il doit y avoir une corrélation, un lien qui se crée entre les acteurs. Je connaissais François-Xavier, nous sommes amis depuis longtemps, mais je ne connaissais pas Eric. Le talent d’un réalisateur c’est aussi de permettre des rencontres ! C’est formidable ce métier lorsque cela se passe comme ça, il y a effectivement le tournage mais également ce qui se passe en dehors et à un moment donné ce qui se passe en dehors, l’amitié réelle qui naît, se rapatrie dans le tournage, donc l’amitié que l’on joue au début finit par devenir naturelle. »

Cette vie parallèle au tournage semble effectivement avoir été joyeuse. La bande de comédiens guidée par François-Xavier Demaison, lui-même vigneron dans le Roussillon, n’a pas lésiné sur les virées dans le vignoble. « L’accueil des Champenois a été extraordinaire, jusque dans les caveaux où nous avons parfois failli compromettre des lendemains. Le champagne, c’est un nom connu dans le monde entier. Nous avons pu découvrir ce qu’il y a derrière, à la fois des grandes maisons formidables, mais aussi des petits producteurs comme Aurélien Lurquin qui travaille encore avec ses chevaux, Savart, Sélosse, Claude Giraud, tous ces amoureux du vin. ».

C’est le deuxième point fort de ce film, très pédagogique, où les principes de l’élaboration sont savamment distillés jusqu’à la mention même des cépages rares. On y entrevoit les problématiques sociales, comme celle du vigneron qui investit pour devenir récoltant-manipulant mais qui n’a pas pris d’assurance contre les gelées, et même les aspects culturels. Ainsi, dans une scène incroyable, Pierre-Emmanuel Taittinger jouant son propre rôle, remet les insignes de l’ordre des Coteaux au père d’Elsa Zilberstein aux côtés de Maxime Toubard, Franck Leroy et Evelyne Roques-Boizel, tandis que le maître de cérémonie qui tient la pomponne n’est autre que François Berléand, plus vrai que nature, n’oubliant pas de rappeler qu’il n’est de champagne que de Champagne !

On soulignera enfin la qualité picturale du film, avec un Nicolas Vanier au sommet de son art dont certains plans sur les vignes de Villers-Allerand sont dignes des impressionnistes. « On a eu de la chance parce qu’il a fait mauvais. Il n’y a rien de plus moche qu’un grand ciel bleu. Cela a été très compliqué pour le plan de travail qu’il fallait revoir tout temps, mais extraordinaire pour les lumières que l’on a pu capter, lorsque tout d’un coup le soleil sort entre deux nuages… » explique le réalisateur.

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Luberon joue blanc gagnant

La demande en vins blancs étant en pente douce, le Luberon a choisi de miser davantage sur la couleur avec une palette de cépages et un style frais et salin.

« Nous misons sur nos blancs car ils se sont révélés particulièrement adaptés à la région avec une combinaison de sols calcaires de moyenne montagne et de terroirs en altitude sous un climat du Sud », analyse Sylvain Morey, vice-président de l’appellation rhodanienne du Luberon (prononcer Lubeuron). Les blancs représentent déjà 23 % des volumes (10 % en moyenne dans la vallée du Rhône), un chiffre relativement stable, mais bénéficiant d’un potentiel pouvant avoisiner les 30 %. Le Luberon aimerait l’atteindre à moyen terme avec des nouvelles plantations mais également en récupérant une partie de cépages blancs utilisés dans les rosés, notamment le rolle.

L’AOP qui s’étend sur 36 communes du sud du Vaucluse dispose de nombreux cépages blancs, ceux venant de la vallée du Rhône Nord comme la roussanne, la marsanne et le viognier, plutôt en recul, ceux du Rhône sud, le grenache blanc (plus d’un tiers de l’appellation) et la clairette (10 %), les provençaux le rolle (27 %) et l’ugni blanc (18 % ) mais également le bourboulenc (à prononcer avec le c final). Ce cépage autochtone, aujourd’hui planté sur à peine 3 % du vignoble, pourrait prendre de l’ampleur. « Il a l’avantage d’apporter de l’acidité, peu d’amertume et joue un rôle comparable à un super ugni blanc ou à un petit manseng en dynamisant les assemblages tout en tenant bien l’élevage »  précise Sylvain Morey.

Une multiplicité de cépages

Un plan collectif propre au Luberon est à l’étude et pourrait aboutir à des aides spécifiques pour la plantation de cépages blancs en limite septentrionale de leur zone de prédilection tels le bourboulenc, la clairette et le rolle, Ces cépages à maturité tardive présentent l’avantage d’être résistants au gel avec de meilleures repousses. « Nos plus beaux terroirs à blancs sont surtout sur des sols marneux frais (sauf les grenaches sur argilo-calcaires) sur lesquels nous envisageons de planter davantage de clairette et de bourboulenc qui résistent mieux à la sécheresse, commente Valentine Tardieu-Vitali, directrice de La Verrerie. Car nous manquons d’eau mais c’est finalement un atout car cela nous aide à réfléchir davantage et plus vite ».

La diversification des cépages tend à affiner des vins autrefois plus opulents. Clairette, rolle et bourboulenc leur confèrent de la fraîcheur et de la minéralité sur des finales salines. Depuis plus d’une décennie, les luberon blancs ont su se départir de leur lourdeur. Grâce à cette valorisation, ils ambitionnent pour la décennie à venir de se forger l’image d’un cru blanc de la vallée du Rhône.

 L’appellation s’emploie à redéfinir les terroirs à blancs, notamment dans les zones plus fraîches avec peu d’eau, à 300-400 m d’altitude générant de belles amplitudes thermiques. « Les vins n’ont ainsi plus besoin d’être vendangés en sous-maturité pour générer des thiols aromatiques comme ce fut longtemps le cas » précise Sylvain Morey. Aux côtés des deux principaux élaborateurs, Marrenon pour la coopération (environ 40 % des volumes) et Perrin pour le négoce, de plus en plus de caves particulières jouent la carte des blancs. Alain Graillot, pape de la syrah, défendait farouchement en Luberon la place des blancs « frais et équilibrés avec une pointe d’amertume » (en l’occurrence à La Cavale de Paul Dubrule) tout comme Jean-Pierre Perrin ou Michel Chapoutier. Egalement parmi les principaux producteurs de luberon blancs, les domaines Le Novi, Bastide du Claux, Fontenille, La Verrerie, Ruffinatto…

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Bien boire en Beaujolais : acte 3

Dernier arrêt de Bien Boire en Beaujolais, au Château des Ravatys pour les découvertes de la Beaujoloise, des vignerons « engagés qui ont fait du mot nature une valeur inébranlable ».

On y retrouve les stars du mouvement : les Lapierre, les Dufaitre, Jérôme et Gilles Paris (ancien président de l’interprofession du Beaujolais), Chanudet, Descombes, Andrew Nielsen découvert en 2019 pour qui nous avions un coup de cœur, Justin Dutraive, les Foillard (Alex, Jean & Agnès)…

Pour cette édition, nous avons cette fois-ci testé toutes les cuvées de Charly Thévenet, qui produit notamment du Régnié et du Morgon. Coup de cœur pour son entrée de gamme « En voiture Simone », en hommage à sa grand’mère et au couple de ses grands-parents qui lui « ont donné l’élan, d’où cette expression populaire qui colle parfaitement à mon histoire », en Régnié 2020, qui nous offre de la gourmandise, un nez parfaitement fruité sur le côté aérien, acidulé et élégant à la fois, mis en relief par une note végétale qui équilibre finement l’ensemble (8,50€).

Pour les amateurs de Fleurie, une jolie expression vous attend au domaine Chapel, où la minéralité, la fraîcheur et les notes de fruits rouges se structurent sur une élégante trame tanique, avec une longueur plaisante sur cette cuvée non collée, non filtrée.

 Xavier Bénier a transformé l’essai haut la main après sa cuvée « Super strong » sélectionnée pour les cuvées de fêtes, notamment avec sa bien-nommée cuvée « Pur Jus » : pour les amateurs de gouleyance qui ne sacrifie rien à la finesse, avec des tanins fins et un fruité entrelacé à la minéralité (18€).

Xavier vinifie également deux cuvées en blanc : un Beaujolais blanc et un viognier, qui prend une tournure évidemment différente sur les sols granitiques. Vendangés fin octobre, ils se concentrent sur la finesse plus que sur l’opulence.

Pour un Moulin-à-Vent plus floral qu’à l’accoutumée, rendez-vous chez Elisa Guérin et sa cuvée « Les Vignes de mon Père », faite d’un assemblages de parcelles sur des sols sableurx limoneux, produisant une cuvée délicate.

Dernier coup de cœur pour l’un des invités de la Beaujoloise, le Château des Rontets à Fuissé, où Claire et Fabio vinifient de très belles cuvées parcellaires de Pouilly-Fuissé, gourmandes, structurées, équilibrées, comprises entre 26€ (Clos Varandon) et 42€ (les Birbettes pour les vieilles vignes du Clos).

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[Sauternes] Château de Fargues : 550 ans d’histoire en famille

Propriété de la famille Lur Saluces depuis 1472, cette emblématique propriété du Sauternais a bénéficié de nombreux investissements au cours des dernières années. Une pépite choyée qui témoigne de la magie des vins liquoreux haute-couture.

Le patronyme Lur Saluces fait partie de ceux qui ont participé à écrire l’histoire du vignoble bordelais. Une donnée chiffrée pourrait résumer à elle-seule cet ancrage. 700 hectares, telle était la superficie du vignoble de la famille au XIXème siècle. A l’époque la famille possède Yquem, Filhot, Coutet, Malle où sont produits les vins, Fargues étant devenu au fil des siècles une ferme en polyculture où la vigne n’était présente que pour produire un vin de soif. En effet, un terrible incendie avait ravagé en 1687 la superbe forteresse construite par le Cardinal Raymond Guilhem de Fargues, neveu du pape Clément V, ce qui avait conduit la famille à abandonner les lieux. Pourtant, le destin en avait décidé autrement. Au fil des générations, de fortes personnalités se sont succédé. On pourrait citer notamment la comtesse Françoise-Joséphine de Lur Saluces qui étudia avec Garros au XIXème siècle l’impact du botrytis cinerea et initia les vendanges tardives dans la région. On se doit également d’évoquer Bertrand de Lur Saluces, oncle d’Alexandre l’actuel propriétaire, lui qui dans les années 1920 décida de réorienter la production de lait et de vin rouge vers une unique production de grands vins blancs. Pour ce faire, il arracha tout et replanta du sémillon et du sauvignon. Et ce n’est qu’en 1943 qu’il fit sa première vendange mise en bouteille en 1947. Alexandre, qui co-dirige encore le château avec son fils Philippe, représentant de la 16ème génération, a pour sa part contribué à agrandir le vignoble de Fargues, le faisant passer progressivement de 9,5 hectares en 1968 à 27 hectares actuellement (l’ensemble de la propriété représente 170 hectares dont 110 hectares de forêt). On lui doit aussi la construction d’un chai en 1980 et la restauration de la forteresse depuis 2009 qui peut de nouveau accueillir des événements de prestige, dîners et concerts.

« Un vin d’ambition »

« Il n’y a pas de vignoble prédestiné, il n’y a que des entêtements de civilisation ». Philippe a faite sienne cette citation de l’écrivain Pierre Veilletet. Et il est vrai que seule une folle passion pour un terroir exceptionnel peut expliquer la magie des vins qui sont produits ici. « Nous avons pour objectif de produire des vins d’ambition », explique Philippe. « Tout ce qui est vendangé à Fargues rentre dans le château de Fargues. Nous ne produisons ni second vin ni vin blanc sec ». Autant dire que le soin qui est mis au vignoble par l’équipe de vendangeurs lors des passages successifs est extrême. Selon les années, 3 semaines à un mois et demi sont nécessaire pour réaliser les 4 à 5 tries qui permettront de récolter tout à la fois les grappes les plus concentrées par le botrytis mais aussi d’autres moins attaquées permettant « d’éviter de produire du sirop et de préserver l’équilibre des vins ». Et ceux-ci témoignent de la qualité extraordinaire de ce travail. S’ils sont majoritairement composés de sémillon auquel le sauvignon vient apporter un surcroît de complexité aromatique et de fraîcheur, les vins du château de Fargues ont en commun d’être d’une élégance toute aristocratique. Née « viticolement » après 1855, la propriété n’a pas été classée comme certains autres crus du Sauternais. Mais elle a l’étoffe des plus grandes, à l’image d’Yquem qui appartient à la famille Lur Saluces jusqu’en 2004. Un même souci de perfection guide aujourd’hui la destinée de Fargues. De quoi sublimer littéralement tout un repas tant ces vins ont une sucrosité finement intégrée qui se marrie facilement à de nombreux mets. Si on les choisira jeunes pour l’apéritif et pas trop riches pour des huîtres (le 2014 ou le 2002 par exemple), des millésimes de 20/25 ans constitueront des accords splendides sur des ris de veau, des Saint-Jacques, de très beaux poissons blancs ou un simple poulet rôti.

Actuellement, le 2002 est doté d’une étonnante grâce, tout en fluidité de texture et en fraîcheur autour de notes exotiques exaltantes. Le 1997 joue de toute évidence une partition plus baroque avec une fougue encore éblouissante. L’avenir est devant lui, tout comme le somptueux 1990 qui a déjà mangé une partie de ses sucres et a évolué vers des notes d’épices, de rhubarbe. Un modèle du genre, à la teinte merveilleusement ambrée, qui convaincra même le plus sceptique amateur tant il est d’une accessibilité déconcertante. Du grand art(isanat) !

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Maison Joanne : Trois grands patrons s’invitent…

…au cœur du réacteur du négoce des vins de Bordeaux en faisant leur entrée dans le capital de la maison Joanne. Claude Bébéar, le fondateur d’AXA, Norbert Dentressangle, créateur du groupe de transport – devenu XPO Logistics – et Philippe Donnet, boss de l’assureur italien Generali, deviennent partie prenante du premier distributeur des vins de Bordeaux. 

Joanne est un nom qui résonne sur la Place de Bordeaux. Sur les quelque 300 maisons de négoce qui constituent cette Place, une vingtaine d’entre-elles font la pluie et le beau temps au premier rang desquelles figure Joanne. C’est d’abord une famille dont la trajectoire illustre l’histoire des vins de Bordeaux. Dès 1607, les Castéja deviennent propriétaire du Château Duhart Milon à Pauillac. On retrouve des membres de cette famille au poste de maire de Pauillac et même de Bordeaux durant la Révolution. C’est sous le Second Empire, en 1862, à l’heure des accords de libre échange qui vont faire la gloire du commerce des vins de Bordeaux que Paul Joanne, ancêtre de la famille Castéja, créé sa maison de négoce. La branche Castéja demeure, comptant notamment le fondateur de l’actuel Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux. La famille est aujourd’hui propriétaire du Grand Cru Classé de Sauternes, le Château Doisy-Védrines et c’est Pierre-Antoine Castéja qui préside aux destinées de la maison Joanne dont il est actionnaire minoritaire. Depuis les années 1990, la maison Joanne a fait le pari de se consacrer exclusivement au marché des Grands Crus de Bordeaux avec dernièrement une ouverture très sélective aux très grands vins du monde. Cet allocataire hors normes, basé à Carignan-de-Bordeaux, détient une surface de stockage de 18 000 mètres carrés pour une capacité de 5 millions de flacons… De fait, l’arrivée de ces trois figures du grand patronat dans le landerneau financier de Joanne n’est pas passée inaperçue. « J’ai décidé d’élargir l’actionnariat à un petit cercle d’entrepreneurs privés et de familles françaises, tous passionnés de vin », a indiqué Pierre-Antoine Castéja. Cette nouvelle page de l’histoire de la maison Joanne s’écrit désormais sous la direction de Hugues Lechanoine – ancien cadre du groupe Baron Philippe de Rothschild – mais Pierre-Antoine Castéjà conserve la présidence.

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[Champagne Tasting] Lombard : toujours plus près du terroir

Présent à Champagne Tasting le 7 mai prochain à l’hôtel Salomon de Rothschild à Paris, le champagne Lombard dévoile une actualité très riche : la certification bio de son domaine en septembre, une astucieuse contre-étiquette livret, un site de e-commerce à venir dédié à ses cuvées lieux-dits, un blog… Thomas Lombard nous raconte !

Votre actualité la plus marquante est votre annonce d’une transition vers le bio…

Les vendanges 2022 seront les premières certifiées bios sur notre domaine propre qui représente 5,5 hectares sur les 60 qui approvisionnent la maison. C’est un vignoble que mon père a racheté juste après la création de la marque Lombard, en lien avec cette stratégie qualitative visant à privilégier les premiers et grands crus. Le domaine est essentiellement en premier cru et situé sur l’Ouest de la Montagne.

Malgré l’année 2021, particulièrement difficile en raison du mildiou, vous avez tenu le cap !

En effet, d’autant que si on regarde les cartes pluviométriques et celles des attaques de mildiou, l’épicentre se trouvait exactement à Ville-Dommange, en plein cœur de notre vignoble. Nous avons eu des rendements qui tournaient autour de 1000/1500 kilos/ha. Une catastrophe ! Nous avons tout débloqué. Mais cela ne remettait pas en cause nos convictions, nous savions très bien que tous les cinq ans, en Champagne, on subit forcément un coup dur lorsqu’on est en viticulture bio. C’était notre troisième année de conversion, nous avons jugé qu’il serait dommage d’abandonner si près du but.

A quelles cuvées destinez-vous ces raisins ?

Aujourd’hui, les raisins bios hors grands crus et premiers crus, sont utilisés pour notre marque Médot où nous avons une cuvée bio depuis 2014.  Pour celle-ci, nous avons beaucoup de demande mais peu de volume disponible. Une partie viendra donc l’approvisionner. C’est l’étendard de cette marque dont la gamme est complétée par des cuvées qui appartiennent au même univers, avec une cuvée HVE blanc de noirs, et une cuvée sans souffre ajouté. Médot est un univers différent de celui de Lombard, sans qu’il existe de hiérarchie. D’ailleurs, nous commercialisons les deux marques sur les mêmes réseaux traditionnels. Lombard repose sur cette identité bourguignonne de la Champagne, mettant en lumière des crus et des lieux-dits bien spécifiques, en brut nature. Au sein de cette marque, nous voulons que notre gamme Terroir (cuvées lieux-dits et monocrus) connaisse une transition vers le bio ce qui est plus simple que pour la gamme signature qui implique des assemblages plus larges reposant sur des partenariats historiques.

Vous avez aussi revu votre habillage…

Nous avons créé une étiquette sous forme de livret. Notre présentation commerciale joue beaucoup sur les éléments techniques du terroir, cette expertise étant la raison d’être de la marque Lombard. J’ai pu constater que lorsque l’on a un importateur aux Etats-Unis et des commerciaux qui peuvent représenter 300 références de vins, ils ne peuvent évidemment se souvenir que Verzenay est un grand cru de la Montagne de Reims situé sur la face Nord avec des sols limoneux. Nous accordons par conséquent une grande importance aux informations de la contre-étiquette sur les cépages, les parcelles, les dates de plantations, les types de sols. Ce système de livret proposé par notre imprimeur nous a permis de rajouter une carte. Nous avons préféré cette solution à un QR Code qui aurait enlevé ce lien direct que peut avoir le consommateur avec la bouteille. C’est toujours désagréable, lorsque l’on boit du vin d’avoir à sortir son téléphone !

L’objectif de la gamme Terroir est de parcourir la Champagne, prévoyez-vous de nouvelles cuvées ?

Nous vous avons promis de vous faire découvrir une nouvelle cuvée et un nouveau terroir chaque année. En 2022, cela se présentera de manière un peu différente, parce que nous travaillons sur un projet de site e-commerce dédié uniquement à ces cuvées lieux-dits de la gamme Terroir. Celles-ci seront en vente exclusivement sur ce site, l’idée étant de ne pas concurrencer notre circuit traditionnel. C’est donc là que les prochaines nouvelles cuvées seront dévoilées et il y en aura quatre : trois lieux-dits et un mono-cru. On pourra redécouvrir le Chemin de Flavigny qui avait été remplacé par les Beauves, une cuvée lieu-dit sur Le Mesnil, une autre sur Chouilly, et un monocu d’Avize. Ce nouveau site de e-commerce sera par ailleurs couplé avec un blog !

www.champagne-lombard.com

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