[Grande dégustation ] A la découverte des Primeurs

C’est une grande première ! Hier soir, en clôture de la semaine des primeurs réservée aux professionnels, Terre de Vins – en partenariat avec le site La Grande Cave (lagrandecave.fr) -, conviait le grand public à partager un peu du secret de cette messe bordelaise du millésime 2021, au très bel InterContinental de Bordeaux. Un événement qui a largement enthousiasmé, avec 250 amateurs au rendez-vous.

Ce vendredi, sous les dorures de l’Intercontinental, au cœur du « Triangle d’or », la liste des noms des châteaux bordelais en dégustation avait de quoi mettre des paillettes dans les yeux de tous les amateurs de grands vins. Château Beychevelle, Branaire-Ducru, Giscours, Phélan Ségur, Malartic Lagravière, Suduiraut, Canon La Gaffelière, La Dominique,  pour ne citer qu’eux… Une trentaine de prestigieux domaines ont répondu « présents », ravis de pouvoir partager un peu de cette tradition avec un public intéressé et attentif. Derrière les bouteilles, les propriétaires ou représentants des propriétés étaient là en personne, pour faire œuvre de pédagogie en proposant une dégustation comparative du millésime 2021, encore nouveau-né, et d’un millésime livrable, repère pour appréhender le style de chaque domaine. Pourquoi cette soirée était-elle immanquable ? Réponse en trois témoignages.

Une soirée pour découvrir ou mieux comprendre le système des Primeurs 

Géraldine Marquay Santier – Directrice Communication et Relations Publiques au château Beychevelle (4e grand cru classé de Saint-Julien, Médoc)

« Cet événement est intéressant car c’est une nouveauté. Le public bordelais entend parler dans les média de ces primeurs qui rythment le millésime à Bordeaux, mais sans précisément avoir de quoi il s’agit. Pouvoir leur faire partager la vie des châteaux et des professionnels du vin, c’est particulièrement important. A nous de savoir expliquer et guider dans la dégustation les amateurs qui viennent à notre rencontre, pour leur faire comprendre que ces 2021 sont des « bébés-vins » qui vont encore amplement évoluer avec tout le travail qui sera fait en barriques, puis la garde en bouteilles. Parfois, certains consommateurs ont tendance à boire leurs vins un peu jeunes, cette dégustation nous permet d’expliquer comment le vin évolue, et pourquoi la garde peut avoir du bon. Ces grands vins demandent beaucoup de travail et de patience avant de pouvoir les apprécier dans le verre. Ce millésime 2021 est une très belle surprise malgré la climatologie complexe. Il affiche une très jolie qualité, des vins avec beaucoup d’élégance, comme on aime les faire, agréables avec leur degré d’alcool aux alentours de 13°, une belle fraîcheur, un côté gourmand et digeste. Ce sont des vins d’appétence plus que de puissance, aux très jolis équilibres. »

Une soirée pour appréhender 2021 à travers la dégustation comparative d’un millésime déjà livrable

Magali Malet-Serres – Sales, Marketing & Communications Manager · Vignobles Comtes von Neipperg

« C’est rare de pouvoir faire déguster les primeurs en France aux particuliers. Je trouve important de montrer deux millésimes, pour donner une idée du style de la propriété et de l’évolution des vins, afin d’aider le particulier à se projeter. En parallèle au 2021, j’ai choisi de faire déguster le millésime 2014 des deux propriétés, château Canon La Gaffelière (1er grand cru classé de Saint-Emilion) et château d’Aiguilhe (Castillon Côtes-de-Bordeaux), pour montrer la patte commune et l’évolution de nos vins. Frais, juteux, tout en élégance et avec cette belle acidité, ce 2021 est un bon millésime pour appréhender les primeurs. Face à lui, je ne voulais pas mettre un mastodonte, c’est pourquoi j’ai choisi ce 2014, dans un style abordable, élégant et doté d’une belle longueur. »

Une soirée pour découvrir certains 2021 en deux couleurs

Olivier Bernard, Domaine de Chevalier (grand cru classé de Pessac-Léognan)

« Cette année marque la véritable reprise des primeurs qui se sont tenues pour la dernière fois dans ce format en 2019. Les gens sont revenus avec le sourire, comme si rien ne s’était arrêté. C’est formidable, on a passé une semaine extraordinaire à retrouver tous nos distributeurs étrangers. Ce millésime arrive après trois grands millésimes assez chauds, alors qu’en 2021 les conditions climatiques n’ont pas toujours été très favorables. Heureusement, les vendanges se sont plutôt déroulées avec du beau temps et cette période a sauvé le millésime.

Ce 2021 est une très grande année en blancs, un millésime 5 étoiles. Avec un été plutôt frais, la vivacité et la fraîcheur ont été conservées, pour une belle tension. Finalement, ce 2021 était presque facile à faire !

En rouge, ce 2021 est un 4 étoiles +. Ce n’est pas un  grand millésime chaud, mais un très beau millésime avec beaucoup de fraîcheur et d’élégance, fait de façon moderne. Beaucoup disent que c’est un classique de Bordeaux, dans le style des vins des années 80. Pour moi, c’est un classique de Bordeaux fait avec nos compétences d’aujourd’hui, qui nous ont permis de faire un vin d’un très bel équilibre. C’est un millésime historique chez nous car il intègre 80 % de cabernet sauvignon. Alors qu’en général on est plus sur 30-35 % de merlot, cette année, on en a seulement 10 %, car les cabernets sauvignons sont si exceptionnels qu’ils font la signature de ce millésime. En 2021, le challenge était d’attendre et d’oser prendre des risques, pour patienter jusqu’à la pleine maturité des cabernets sauvignons, mi-octobre. Grâce à ça, on a fait un grand millésime, pas l’un des plus grands de Bordeaux car les 2018-2019-2020 sont plus complets, mais un millésime au grand équilibre et à la grande fraîcheur. C’est une autre expression bordelaise. »

300 références de vins bordelais en primeur sont à retrouver sur lagrandecave.fr, pure-player qui ouvre pour la première fois les primeurs aux particuliers.

Suivez toute la campagne primeur sur terredevins.com et lagrandecave.fr

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Loire Millésime: le retour de la presse internationale

Lors de son rendez-vous printanier Loire Millésime, l’interprofession des vins du Val de Loire permet de déguster les vins, de rencontrer les producteurs et de voir où ils sont nés. Après une interruption subie de deux ans, la presse internationale a retrouvé avec bonheur les vins du bassin de la Loire.

« Lorsque je suis arrivé à la direction de l’interprofession, la création de Loire Millésime était actée. La première édition a eu lieu dans le cadre exceptionnel de l’Abbaye de Fontevraud (Maine & Loire) entre Saumur et Chinon. Il s’agissait entre autres de faire connaitre aux professionnels le palmarès du Concours des vins de Loire, qui venait d’être relancé » déclare Sylvain Naulin, le directeur d’Interloire, l’interprofession des vins du Val de Loire.

L’ensemble des vins de Loire

La ville n’est qu’un camp de base et le programme élargit le champ de découverte à l’ensemble des vins de la Loire. Les dégustations organisées par thème, zone ou appellation permettent de goûter tous les types de vins ligériens, même les plus éloignées géographiquement, en présence de producteurs. Gerhild Burkard, venue d’Allemagne, est une fidèle : « Ce qui me plait, c’est que c’est une région à la diversité phénoménale. Il y a de nombreux cépages, beaucoup d’expressions différentes de ces derniers et beaucoup de bulles, ma spécialité. Pour le consommateur, il peut trouver toute une gamme de vins, depuis les supers rapports qualité/prix et les vins plaisir jusqu’aux bouteilles haut de gamme et de gastronomie ». Elle apprécie l’équilibre entre dégustations et visites de terrain, qui lui permettent aussi de parler aux vignerons.

Dynamiser le commerce international

Claire Duchêne, directrice export d’Interloire , explique l’intérêt de Loire Millésime pour dynamiser le commerce international : « L’objectif de Loire Millésime est de présenter chaque année au printemps le nouveau millésime et d’offrir aux journalistes des principaux pays importateurs de nos vins un moment privilégié pour visiter la France en présence des producteurs. Il y a les vins bien sûr, mais l’aspect patrimonial et humain est aussi important ». Les principaux pays représentés sont les premiers marché export des vins du Val de Loire, Etats-Unis, Royaume Uni, Allemagne, Belgique et Canada, mais on invite bien sûr aussi des professionnels d’Italie, d’Europe de l’est et d’Amérique du sud. Le Val de Loire commercialise 280 millions de bouteilles, dont 26% partent à l’étranger, représentant un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros (en 2020).

Coteaux d’Ancenis, Champtoceaux, Saumur-Champigny, Anjou blanc

Cette année, la soixantaine de journalistes s’est déplacé dans les vignobles de Saumur-Champigny, d’Anjou, des Coteaux d’Ancenis dont les vins se déclinent dans les trois couleurs et de Muscadet Coteaux de la Loire (la plus petite appellation de Muscadet et son futur cru Champtoceaux). A chaque étape on leur proposait de déguster les vins dans le lieu même où ils sont produits, ce qui constitue toujours une expérience formidable, car elle permet d’associer un terroir à des perceptions de dégustation qui restent gravées dans la mémoire. A Parnay et Souzay-Champigny, deux des communes de l’appellation Saumur-Champigny, ils ont pu faire une mini- randonnée, une version raccourcie de VVR, Vignes Vins Randos l’évènement grand public qui anime le vignoble chaque premier week-end de septembre et réunit pas moins de 11 000 amateurs répartis sur une vingtaine de parcours différents. Les repas du soir harmonisent les vins avec la gastronomie, que ce soient les blancs secs, les grands liquoreux, les fines bulles ou les rouges de tous styles. Le dernier dîner met en valeur le cépage rouge emblématique, le cabernet franc, dans le cadre monumental du Musée Jean Lurçat et de le Tapisserie Contemporaine d’Angers.

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Aligoté/Sauvignon : la 2e cuvée Épistémê dévoilée

Pour la deuxième année consécutive, un des étudiants de la School of Wine & Spirits Business de Dijon a réalisé une cuvée expérimentale avec le vigneron de Chassagne-Montrachet Armand Heitz. Nous l’avons dégustée.

Une prise de risque, pour l’un comme pour l’autre. Pour la deuxième année consécutive, un étudiant de la School of Wine & Spirits Business de Dijon a accompagné le vigneron de Chassagne-Montrachet Armand Heitz dans la conception d’une cuvée expérimentale, baptisée Épistémê – mot d’origine grecque signifiant « science d’une époque ». Une cuvée dévoilée mardi 26 avril au sein de l’école.

Cette année, c’est Olivier Mauhin qui a été retenu, parmi une vingtaine de candidats. « J’avais fait les vendanges, jamais vinifié. Je pense que tout amoureux du vin a toujours eu envie de faire ça», relate l’étudiant en master Wine Management, qui a participé à l’élaboration du vin en parallèle de ses cours.

« Je croyais que pour faire du vin, on suivait un plan »

Pour Armand Heitz, « l’idée était d’avoir quelque chose de novateur. Mais aussi de transmettre, de partager. J’ai toujours eu cette démarche au domaine. On a toujours eu des stagiaires, et cherché à créer des liens avec le monde académique.»

Le vigneron et l’étudiant on eu « beaucoup d’idées », s’amuse Olivier Mauhin. « Faire un sauvignon de macération par exemple. Mais ça s’est révélé impossible à cause du millésime. Je croyais que pour faire du vin, on suivait un plan. Mais j’ai découvert qu’on devait s’adapter en permanence : à la nature, au temps, aux contenants disponibles en cave… »

Cet assemblage est composé à 80 % de sauvignon et à 20 % d’aligoté, tous deux issus de terroirs bourguignons. Quelques bâtonnages ont été effectués, « pour contrer la vivacité naturelle de ces cépages », ainsi qu’un sulfitage « homéopathique ». Résultat : un inclassable, produit à 300 exemplaires, à déguster seulement à la la School of Wine & Spirits Business.


Armand Heitz et Olivier Mauhin – Épistémê 2021 Ce blanc surprend d’emblée par son habit doré, signe d’une certaine maturité. Le nez est complexe : quelques notes beurrées se mêlent aux fleurs blanches et à la bergamote. En bouche, le vin est digeste, et le plaisir immédiat. Des arômes de pomme mûre dominent, bien accompagnés par une touche saline. En finale, l’aligoté apporte sa pierre, avec une texture quasi-tannique, typique du cépage.

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Quelques pistes pour réussir le concours de Chateaunet à Champagne Tasting !

Dans le cadre du salon Champagne Tasting qui aura lieu le 7 mai prochain à l’hôtel Salomon de Rothschild à Paris, Chateaunet (site de vente en ligne) organise un concours de dégustation à l’aveugle, avec à la clef des magnums et des bouteilles de champagne à gagner ainsi que des bons de 50 euros à dépenser sur chateaunet.com

Dans le cadre du concours de dégustation à l’aveugle organisé par Chateaunet qui aura lieu de 11h30 à 12h30 le samedi 7 mai à l’occasion de Champagne Tasting, cinq cuvées différentes seront présentées, de cinq grandes maisons de champagne. Pour chacune, les participants devront déterminer le cépage majoritaire ou unique, le dosage, et identifier parmi un choix de cinq noms, la maison.

Pour vous donner un petit coup de pouce, Terre de vins vous livre quelques conseils qui vous aideront dans cette compétition de haut vol, en vous rappelant, en premier lieu, les caractéristiques des trois principaux cépages que l’on trouve en Champagne. Il y a tout d’abord le pinot noir qui représente 38 % des plantations. Il est connu pour sa capacité à apporter de la structure dans les assemblages. On le retrouve principalement sur la Montagne de Reims et la Côte des Bar. Il déploie souvent des arômes de fruits rouges, mais aussi de coing, d’abricot, de mirabelle et des épices comme la cannelle. On l’imagine plus fruité que minéral, mais cela dépend en réalité des terroirs. Il présente ainsi sur la face Nord de la Montagne une salinité marquée, alors que sur la face Sud il gagne en puissance, en chaleur et en fruits mûrs.

Le meunier (30 %) domine quant à lui dans la vallée de la Marne et jusqu’à Château-Thierry, il est très présent également à l’Ouest de la Montagne de Reims. C’est l’atout charme dans les assemblages, avec des arômes de fruits du verger, et particulièrement de poire. Il est plus rond et moins acide que le pinot noir. On prétend qu’il est moins apte à vieillir, disons plutôt qu’il nécessite davantage de maîtrise pour les longs élevages.

Enfin, arrive le chardonnay (30 %), cépage roi sur la Côte des blancs, mais aussi dans le Sézannais, le Vitryat, sur la butte de Montgueux dans l’Aube, ou encore sur le tournant de la Montagne de Reims à Villers-Marmery et Trépail. Comme le pinot noir, il peut être très minéral. Sur certains terroirs à craie affleurante comme le Mesnil il est ainsi ultra-salin et citrique, mais il peut aussi offrir des agrumes plus doux dans des crus moins austères, et déploie volontiers des notes délicates de fleurs blanches. On le caractérise par son élégance et en vieillissant par ses arômes pâtissiers. En descendant vers le Sézannais, il gagne en crémosité, avec cette petite note de noisette qui le distingue entre mille. Dans le Vitryat, il est plus fluide et sur la butte de Montgueux, il surprend par l’exubérance de ses arômes exotiques.

En ce qui concerne l’évaluation du dosage, l’épreuve est difficile. En effet, le sucre ajouté après le dégorgement sert notamment à contrebalancer l’acidité. Selon le niveau d’acidité perçu, on a donc tendance à penser que le vin est plus ou moins sucré, or cette connexion est trompeuse. Ainsi, l’estérification des acides qui se produit dans le vin lorsqu’il vieillit a tendance à rendre moins perceptible l’acidité, ce qui rend davantage perceptible la sucrosité du vin alors que cette dernière reste inchangée. La maturité très variable selon les différentes vendanges rend aussi cette estimation difficile. On remarquera donc simplement que l’ajout de sucre a tendance à pousser le fruit, tandis que des faibles dosages mettent davantage en valeur la minéralité. Enfin, en guise de révision, un petit rappel des dosages officiels n’est sans doute pas inutile : Extra-brut (0 à 6 g), Brut (moins de 12 g), Extra Dry (12g à 17g), Sec (17g à 32g), Demi-sec (32g à 50g), Doux (plus de 50g)

Vous pouvez prendre votre entrée pour Champagne Tasting + votre place pour le Chateaunet Challenge en cliquant sur ce lien.

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Jacques Lurton prend la présidence du syndicat de Pessac-Léognan

Jacques Lurton est président des vignobles André Lurton qui comptent 4 châteaux dans l’appellation. Il vient d’être élu à la présidence du syndicat des Pessac-Léognan et succède à Philibert Perrin. Cette appellation a été créée en septembre 1987, sous l’impulsion d’André Lurton, son père, et regroupe dix communes au sud-ouest de Bordeaux.

Pessac Léognan est aux portes de Bordeaux. C’est un terroir où les parcelles enclavées luttent pied à pied contre l’urbanisation. Quelles actions ont été menées et que comptez vous faire ? 

Les surfaces disponibles des terroirs viticoles avaient été négociées dans les années 80 par mon papa André Lurton. Il s’était alors adressé aux Maires de l’appellation et il avait étudié avec eux les zones qui pouvaient être destinées à la viticulture. L’appellation Pessac Léognan est arrivée à retrouver aujourd’hui sa surface historique de 1850 hectares, proche des 2000 hectares d’avant le phylloxera. Il nous reste à peu près 200 hectares disponibles sur l’AOC. La menace n’est pas dans le fait que des terroirs vont disparaître au profit de l’urbanisation mais elle est plutôt liée à la proximité des maisons qui nous oblige à avoir des pratiques culturales respectueuses et des méthodes de communication que nous n’avions pas à mettre en place par le passé.

Le sémillon est un cépage spécifique de l’appellation Pessac-Léognan qu’on ne trouve que dans quelques autres rares endroits sur la planète. Quel est votre regard sur ce cépage ?

J’ai un regard extrêmement bienveillant sur ce cépage. C’est un cépage qui a un peu plus d’avenir que le sauvignon blanc étant donné les conditions nouvelles liées au réchauffement climatique. Cependant, le sémillon est un peu précoce, donc sensible aux gelées de printemps et que l’on ne peut pas mettre sur tous les terroirs. C’est un cépage qu’il faut pousser tout en maitrisant les rendements. Quand on voit les dégustations de primeurs, dès qu’il y a du sémillon, il y a du gras du volume et de la complexité qui plaisent. C’est aussi un magnifique cépage de vieillissement. Le sémillon est plus un cépage de bouche que de nez, mais qui peut apporter de la complexité plus que de l’intensité. Essayons de défendre nos valeurs avec ce cépage typiquement bordelais. Je m’en ferai le porte parole en incitant les viticulteurs à le développer pour ceux qui l’ont un peu oublié et qui plantent majoritairement du sauvignon blanc.

Quel est la tendance du boisé en Pessac-Léognan ?

Elle est en train de s’estomper. C’est une tendance de consommateurs. Les gens veulent des vins moins boisés : ils apprécient davantage le fruit et l’authenticité du cépage. Les dégustateurs eux-mêmes reviennent sur ce critère du boisé et, cette année, on a beaucoup parlé de fruits ce qui est un phénomène nouveau. Les vinificateurs s’équipent en conséquence en s’écartant du bois, avec des contenants plus grands, ou avec des amphores, ou des barriques de 500 l.  On fait des vins plus au goût du jour. 

Quelle est votre attitude sur le projet Horizeo d’implantation d’un parc photovoltaïque de 1000 ha (https://www.terredevins.com/actualites/horizeo-la-grogne-monte-a-pessac-leognan ) à l’ouest de Léognan ?

Elle a été clairement définie par un courrier signé par Philibert Perrin, le président sortant, il y a quelques mois. Nous sommes opposés à ce projet sans être opposés au photovoltaïque. C’est un projet qui peut représenter un danger pour certains aspects climatiques et hydrologiques de nos terroirs, surtout pour ceux qui sont dans le périmètre rapproché du projet.

Vous parlez d’un nouveau souffle dans le communiqué de presse. Quel est-il ?

L’appellation Pessac Léognan a atteint un palier. On est extrêmement reconnu localement et sur l’hexagone. On a un capital sympathie et on est apprécié pour notre rapport qualité prix. Mais on a un manque de reconnaissance internationale. Les seuls crus qui s’exportent sont ceux qui ont fait eux-mêmes leur réputation et leur propre travail en misant sur l’image de leur marque et pas forcément sur celle de l’appellation. L’idée est qu’il faut que le syndicat garde les adhérents solidaires et mon projet est de mettre les Pessac Léognan sur la place internationale. Ce sera l’axe de communication des prochaines années : il faudra investir pour rayonner à l’étranger.

Comment concevez vous vos rapports avec les propriétaires viticulteurs de Pessac-Léognan ?

Si j’ai accepté de prendre la présidence, c’est que j’ai apprécié d’être élu à ce poste et que j’aime beaucoup cette appellation. J’ai vraiment pour elle une affinité très forte, je m’y sens bien, avec des familles qui vivent sur leur propre vignoble, qui sont bienveillantes, accueillantes et respectueuses. On est en famille et on s’entraide. Il était donc nécessaire pour moi que ce syndicat ne soit pas une zone de conflit où il faille aller défendre contre les autres des positions. J’ai une vision autour de laquelle je vais essayer de fédérer, mais je ne suis pas là pour imposer des points de vues. C’est le groupe qui décide. Demain ce sera une AOC Pessac Léognan avec un serviteur : Jacques Lurton.

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[Provence] Le grès qui révolutionne La Gordonne

Après une restructuration du vignoble et une grande restauration du château bientôt doté d’une nouvelle cuverie, le groupe Vranken a recruté Julien Fort comme directeur des chais et des vignobles et mise sur l’élevage en œufs de grès pour une nouvelle triologie de vins.

Julien Fort, le nouveau maître de chai et directeur du vignoble du Château La Gordonne recruté par Nathalie Vranken n’a que 25 ans mais la valeur… Au pilotage des vignes et des vins, il est autant attaché à l’œnologie qu’à l’agronomie dans ce vignoble de plus de 300 hectares converti en bio entre le littoral varois et le massif des Maures. Ici, pas d’achats de raisin, tous les vins sont issus de la propriété. Après avoir travaillé sur le terroir de Camargue pour le groupe Vranken, au domaine Royal de Jarras, et fort déjà d’une belle expertise sur les rosés, cet œnologue ingénieur diplômé de Sup Agro Montpellier s’est vu confier La Gordonne sur le terroir de Pierrefeu en Côtes-de-Provence – la propriété appartient au groupe depuis une quinzaine d’années. « Il fallait d’abord rajeunir le vignoble; nous avons donc arraché beaucoup de syrah et réorienté les plantations surtout sur le grenache mais également avec davantage de rolle et de cinsault, tout en préservant un peu de mourvèdre et du tibouren local en sélections massales, un cépage compliqué mais qui agit comme une épice dans les rosés ».

Une nouvelle triologie sortie de l’oeuf

Le tandem Fort-Vranken estime par ailleurs que le bois ne doit pas refléter l’identité du domaine et qu’il faut rechercher davantage de fraîcheur et de vivacité dans les vins mais sans bois, les élevages s’allongent. Nathalie Vranken fait venir d’Italie des contenants en grès, d’abord 3 puis 30 notamment pour mettre en valeur le Cirque de la Gordonne, un terroir de schistes à 120 m d’altitude, l’ancien « poste à grives » du Sieur Gourdon, propriétaire du domaine en XVIIe siècle. « Nous avons beaucoup travaillé sur des pressurage doux et la sélection des jus par cépage, à la champenoise, avec peu de sulfites et un élevage sur lies puis dans des œufs en grès de 400 l. afin d’élaborer un vin à la fois à boire dans sa jeunesse et de garde » précise le maître de chai. Les premiers essais se font sur les rosés puis en 2020 sur le blanc et sur les rouges. Ainsi naît une trilogie élevée dans ces poteries italiennes de grès et baptisée Les Grives en rosé, Sémaphore en blanc et Les Planètes en rouge. Une production d’environ 15000 bouteilles sur un total de 2,5 millions pour toute la propriété. Seule la cuvée La Chapelle de la Gordonne est actuellement en dénomination régionale Pierrefeu. « Nous revendiquerons les nouvelles cuvées en Pierrefeu quand la dénomination passera cru, la quasi totalité du domaine est d’ailleurs revendicable, complète Julien Fort. L’appellation va entamer un travail de sélection parcellaire pour cela comme Sainte-Victoire et La Londe et elle voudrait en profiter pour valider les blancs » (seuls les rosés et les rouges peuvent actuellement être classés en Pierrefeu).

Par ailleurs, le château du XVIIIe qui a été entièrement restauré dans un style provençal accueillera bientôt un nouveau projet, un jardin fruitier de 46 variétés d’arbres, en particulier des grenadiers et une collection de 500 à 600 pivoines en cours de labellisation « jardin remarquable ». Une fleur viticole à partir de 7 cépages sera dessinée sur une parcelle hors appellation de 3 hectares. Outre l’aspect esthétique, elle fera office de laboratoire, sera travaillée au cheval et vendangée à la main « Il s’agit de recréer d’ici la fin de l’année une parcelle unique en multicépages coplantés qui entrera en production dans trois ans pour élaborer un grand rosé atypique ».

La triologie

Le Cirque des Grives rosé 2019 : Un cinsault-grenache fruité et floral sur des épices douces, des notes de brugnon et d’orange sanguine, fin et délicat (60 €)

Sémaphore blanc  2020 (1er millésime) : Un 100 % rolle (sélections massales de 80 ans) Des arômes de fruits blancs, de tilleul, de rose fânée sur une note épicée. (50€)

Les Planètes rouges 2020 (1er millésime) : Un grenache, syrah, cabernet-sauvignon, mourvèdre. Des notes sauvages de maquis, de ronce, sur des fruits noirs, réglisse et épices (60-70 €)

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[Pauillac] Nouvelle ère au Château Lynch Bages

C’était le grand soir hier, au Château Lynch Bages avec l’inauguration du nouveau chai. Jean-Charles Cazes, directeur général de l’incontournable Grand Cru Classé 1855 de Pauillac, nous délivre en primeur ses impressions. 

C’est le D-day, que représente pour vous cette inauguration ? 

Cela représente l’aboutissement de quatre années de travaux et le plaisir de pouvoir partager ce moment avec nos invités du monde entier, qui pour certains ne sont pas venus à Lynch-Bages depuis plus de deux ans.

Techniquement, quelles sont les particularités de ce nouveau chai ?

Le nouvel outil technique de Lynch-Bages, réalisé par l’architecte américain Chien Chung Pei, est pensé pour être ergonomique et fonctionnel. Il offre un confort de travail optimal, répond aux exigences de sécurité et intègre une dimension environnementale. La réception de vendange offre un espace spacieux et modulable, le cuvier est un outil adapté à la sélection intra-parcellaire de notre vignoble et le chai souterrain nous permet d’accueillir deux récoltes côte à côté. Enfin, nous travaillons par gravité à toutes les étapes de l’élaboration du vin, dans l’esprit de notre vieux cuvier du XIXème siècle, selon les principes établis par Pierre Skawinski. Toutes ces améliorations techniques apportent à la vinification souplesse et précision, maximisant ainsi le potentiel qualitatif de nos vins.

Enfin, quelles ont été les inspirations esthétiques ?

Plutôt que de faire une réplique de l’ancien, nous nous sommes placés dans la continuité des bâtisseurs du XIXème siècle, soucieux de réaliser un outil fonctionnel et moderne, au service du vin. La construction, transparente, fait appel à des matériaux – verre, céramique, acier –, faciles à entretenir. Bien intégré dans son environnement, le nouveau bâtiment semble s’appuyer sur le ciel pour utiliser au mieux la lumière naturelle. De style contemporain, la silhouette monolithique de la façade de pierre s’accorde avec l’architecture traditionnelle locale.

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Jeu Vignobles Bonfils, découvrez le nom des gagnants

Du 15 au 25 avril 2022, vous pouviez jouer avec Terre de Vins et les Vignobles Bonfils pour gagner:

1 lot de 1 Nuitée pour 2 personnes à Château Capitoul, petits-déjeuners compris, accès au SPA [valable de Septembre à Avril 2023, hors vacances scolaires]

10 lots de Vin rosé de Capitoul accompagnés d’un kit d’été Bonfils.

Voici le nom des gagnants tirés au sort parmi les candidats ayant répondu correctement aux questions :

M. Siravvo Jeanloup (77)
M. Ducreux Nicolas (77)
MME Girona Collette (84)
MME Champion Anasthasia (36)
MME Picard Marie-Pierre (31)
M. Tropeau Emmanuel (17)
MME Rocher Elisabeth (79)
MME Rouviere caroline (30)
MME Sourgnes Anne (57)
MME Chenais Cindy (44)
M. Spannagel David (51

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[Concours du meilleur caviste de France] La Vignery se prépare

Avec dans ses rangs le Meilleur caviste de France Matthieu Potin et son dauphin Julien Lepage, La Vignery a frappé un grand coup en 2020. A l’approche de la première épreuve de pré-sélection digitale, le lundi 9 mai, nous sommes allés à la rencontre de Julien Lepage – désormais ambassadeur-formateur pour l’enseigne -, afin de comprendre comment le groupe prépare ses candidats à concourir.

Après ce flamboyant doublé en 2020, quel objectif La Vignery s’est-elle fixée en cette édition 2022 du Concours ?

On ne veut pas passer de deux cavistes de La Vignery titrés à rien, notre objectif est d’avoir au moins trois candidats qui atteignent les qualifications. Et si nous avions un candidat en finale, ce serait très bien.

Avez-vous mis en place des entraînements spécifiques pour préparer vos cavistes à la compétition ?

Grâce à mon nouveau poste d’ambassadeur-formateur, nous avons mis en place des entraînements en visio-conférence. Depuis deux mois, je propose une à deux sessions d’une heure par semaine. Pour les faire réviser, je pose à nos cavistes beaucoup de questions sur les vignobles, les accords mets-vin, la réglementation, les spiritueux, entre autres. J’ai essayé d’être le plus large possible pour donner le plus de matière, afin qu’ils soient armés le 9 mai. Selon le nombre de qualifiés que nous aurons, les entraînements s’intensifieront, notamment par de la dégustation à l’aveugle.

Au-delà des pures connaissances, quel est selon vous l’état d’esprit pour aller loin dans la compétition ?

Cette préparation passe aussi par des entraînements personnels. Il faut être assidu, soucieux de faire des recherches sur le monde du vin et s’intéresser à des articles sur le sujet. Pour les étapes d’après, je recommanderais de travailler sur son stress pour le canaliser, afin d’arriver serein le jour J, et de ne pas se laisser dépasser par l’enjeu. Avec Matthieu nous avions par exemple opté pour la sophrologie. En me référant à ce que j’aurais dû faire pour remporter le titre, j’imagine plein de choses, comme par exemple des cours de théâtre, pour être le plus à l’aise possible.

Si l’un des cavistes de La Vignery finissait sur le podium ou remportait à nouveau le titre, que cela représenterait-il pour l’enseigne ?

Ce serait la récompense qui montrerait que La Vignery opère un recrutement qualitatif, a les moyens de former des collaborateurs motivés et passionnés par le métier de caviste et la transmission à nos clients. 

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[Cognac] Les chevaux de Bourgoin

Frédéric Bourgoin du cognac éponyme et ses équipes prennent la cadence des beaux jours en misant sur le cheval pour faire découvrir les vignes d’où naissent les eaux-de-vie charentaises : cataclop, cataclop.

C’est la promesse de l’aube ou celle du soleil couchant de la famille Bourgoin : « Fermez les yeux. Entendez-vous le bruit des sabots qui chahutent les pierres du chemin creux ? Sentez-vous le fumet âcre reconnaissable de la sueur de cheval ? Voyez-vous ces queues qui chassent frénétiquement les mouches qui tournent et virevoltent sur les croupes lourdes des Percherons ? ». Du côté de Saint-Saturnin et dans la tête des Bourgoin, il se passe toujours quelque chose. Un cognac élevé en micro barrique, un millésimé, un Fine Pale, un pineau hors normes, Frédéric et ses équipes s’amusent en bossant à moins que ce ne soit l’inverse. Dans tous les cas, la dernière trouvaille pour célébrer le printemps est l’hippomobile pour une balade inoubliable dans l’espace mais aussi dans le temps. « Au rythme placide du cheval au pas » pour reprendre les termes de la famille Bourgoin, il s’agit de découvrir et de comprendre l’histoire de la viticulture charentaise. Naturellement, la visite se termine par une dégustation du pineau au milieu des vignes. Pendant que les enfants iront caresser les chevaux, les parents prendront la mesure des inventions signées Bourgoin. A ce sujet, leur création Marée Haute, un cognac descendu à l’eau de mer, est une formidable découverte, où les accents iodés viennent sublimer les arômes de fleurs blanches du cognac. Cette eau-de-vie marche notamment très fort dans les îles d’Oléron et de Ré. Au temps pour eux, autant être maître chez soi.   

Informations pratiques

Sur réservation : 06 81 59 71 72 ou contact@bourgoincognac.com ou sur http://ruedesvignerons.fr/
Tarification : 90€ par adulte (2 adultes minimum), gratuit pour les enfants (-18 ans)
Place assises : 6 Maximum
Durée : 1hDépart/Arrivée : 14 rue du puits 16290 Saint Saturnin
Langues parlées : Français, Anglais

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