Des Rouges du Rhône fruités et croquants

Après une sélection de trois rouges du Rhône qui font saliver nos papilles, voici nos trois coups de cœur du Rhône croquants !

N… 2021 – Ventoux – Domaine de Fondrèche BIO – 12€

On aime ces Ventoux qui se dégustent et se boivent sans prise de tête, juste pour le plaisir qu’ils procurent. Le rouge cerise de la robe fait tout de suite envie. C’est minéral qu’il nous accueille avant de nous charmer avec ses baies qu’on a envie de croquer. Elles éclatent en bouche et leur jus nous envahit frais, presque vif. Cortège de groseille, de framboise et de fraise aux saveurs soulignées de réglisse dont l’amertume élégante renforce l’atmosphère fraîche. Quelques épices, comme le poivre et le thym, accompagnent la longueur le fruité acidulé sur toute la longueur. Le vin assemble 40% de Grenache, 40% de Syrah et 20% de Cinsault et s’élève 6 mois en cuve ovoïde et foudres.

Petit Rouge 2020 – Côtes du Rhône villages Séguret – Domaine Malmont BIO – 11,50€

Le Petit Rouge de Nicolas Haeni fait le lien entre la nature et le dégustateur. C’est du côté de Séguret que Nicolas nous concocte cette cuvée tout aussi gourmande que croquante. Robe rubis sanguin, un nez de cerise et de prunelle à la cannelle, les tanins juste marqués qui libèrent un jus généreux dont la petite vivacité nous emporte les papilles vers un paradis fruité épicé fait de marmelade de mûre et de cassis, de groseille et d’arbouse qui s’ajoutent aux fruits sentis, le tout teinté de sauge et d’anis. La syrah domine l’assemblage complétée de grenache et d’un rien d’ugny, le vin s’élève en cuve.

Tire Bouchon Rouge 2021 – I.G.P. Vaucluse – Domaine d’Ouréa BIO – 11€

Tire Bouchon d’Adrien Roustan, un nom bien choisi quand on parle de vin de soif. Adrien a choisi l’IGP Vaucluse pour cette cuvée qui loge d’autres cépages que ceux autorisés à Vacqueyras. Un rouge surprenant, à la couleur claire, mélange de pourpre et de rose, léger, aérien, il offre un fruité tendre, des épices délicates. C’est un peu comme une infusion de fruits avec juste le grain tannique qu’il faut pour nous tisser un fond velouté. Frais et charmant, ingénu peut-être, vraiment plaisant, il assemble 25% de grenache, 25% de carignan, 20% cinsault, 10% d’aramon, 10% de counoise et 10% d’œillade. Élevage de 6 mois en cuve béton.

84190 Vacqueyras +33 660 94 23 57 https://domainedourea.fr

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[Grande Dégustation Primeurs] Master class « Domaines Barons de Rothschild Lafite : Esprit de famille »

Vendredi soir, en marge de la Grande Dégustation Primeurs organisée par Terre de vins en partenariat avec LaGrandeCave.fr au Grand Hôtel Bordeaux Intercontinental, une master class d’exception a emmené 40 amateurs à la découverte de la galaxie « Domaines Barons de Rothschild Lafite », à travers deux millésimes 2021 et quatre millésimes livrables. Pour un moment d’exception hors du temps.

L’histoire raconte que Lafite Rothschild aurait gagné les faveurs de Louis XV et de la Cour de France grâce aux vertus de jouvence qu’il aurait eues en terres bordelaises pour Richelieu, alors Gouverneur de Guyenne. Trois siècles plus tard, quarante heureux amateurs ont pu à leur tour découvrir la classe inégalable du style « Domaines Barons de Rothschild Lafite », sous la houlette de Saskia de Rothschild – gérante des Domaines depuis 2018 -, accompagnée du directeur de Terre de Vins Rodolphe Wartel et de Mathieu Doumenge, grand reporter pour le magazine. En dégustation ce vendredi soir, le prestige de six millésimes : le 2021 du second vin « Carruades de Lafite » et son aîné Château Lafite Rothschild, suivis des millésimes 2015, 2001 et 1996 du 1er grand cru classé de Pauillac, et enfin, pour conclure la master class, le 1er grand cru classé de Sauternes Château Rieussec 2019, autre propriété du groupe familial.

Une galaxie de plus en plus verte

Domaines Baron de Rothschild, c’est évidemment l’iconique 1er grand cru classé de Pauillac château Lafite Rothschild, mais aussi une pléiade d’autres domaines, à Bordeaux (Châteaux Duhart-Milon à Pauillac à quelques pas de Lafite, L’Evangile à Pomerol, Rieussec à Sauternes, Paradis Casseuil en Bordeaux), ailleurs en France (Domaine d’Aussières en Corbières, dans le Languedoc) et dans le monde (Vina Los Vascos au Chili, Bodegas CARO en Argentine, domaine de Long Dai en Chine). Une belle et grande famille certes, mais des identités propres. « Nous n’avons jamais suivi les modes, rappelle Saskia de Rothschild, nous nous attachons à ce que chaque domaine dans le monde ait sa personnalité, avec son équilibre propre. »

Transcendant cette variété néanmoins, une préoccupation environnementale prégnante anime la gérante et ses équipes. « L’ère de mon père a été une ère de développement, la mienne est une ère de protection, explique la jeune femme. Nous avons des terroirs extraordinaires, à nous de tout faire pour les préserver face aux bouleversements environnementaux. » Après L’Evangile à Pomerol, pionnier en la matière, l’ensemble des vignobles français de l’empire « Domaines Barons de Rothschild Lafite » est aujourd’hui en conversion à l’agriculture biologique. Pour tenter d’appréhender le plus sereinement possible l’avenir, la réflexion va plus loin, s’articulant autour d’une série de mesures dont Lafite Rothschild se fait, pour certaines, le laboratoire expérimentale. Pour défendre la biodiversité, jouissant de 220 hectares de mares et forêts autour du château Lafite Rothschild, la famille de Rothschild met un point d’honneur à restaurer la polyculture, quasiment disparue depuis les années 2000. Dans le viseur d’ici à 2030, la plantation de douze kilomètres de haies, et l’arrachage de 4 hectares de vignes pour planter d’autres espèces végétales parmi les ceps, et réaménager des points d’eau, pour attirer une faune variée. Egalement en projet, une « parcelle phare » sur la génétique et l’adaptation climatique, pour guetter les réactions de différents cépages sur les terres médocaines dans les cinquante années à venir. Enfin,  une opération de sélection massale consistant à « aller dans nos vignes choisir les plus beaux individus, les marquer trois années de suite, pour créer des bébés, futurs pieds de vignes de nos parcelles, détaille Saskia de Rothschild. Nous comptons replanter le plateau de Lafite et nos meilleurs terroirs de cette façon dans les années à venir. »

Prestigieuse dégustation en six actes


Carruades de Lafite 2021 (Pauillac)

Dans la thématique de cette soirée « Primeurs », ouverture du bal avec Carruade de Lafite 2021, second vin du 1er grand cru classé de Pauillac, qui pèse pour la moitié de la production du domaine. Ce 2021 « est un enfant, il a à peine six mois. Il va passer encore un plus d’un an en barriques, puis six mois en bouteilles avant sa livraison. Ce n’est pas évident de savoir se projeter, mais fermez les yeux et laissez votre intuition parler » préconise Saskia de Rothschild. Prenant le nom d’une des plus belles parcelles du domaine, d’une surface de treize hectares très qualitatifs, ce 2021 comprend une forte proportion de jeunes vignes constituant la colonne vertébrale de ce vin. « Fringantes, elles se sont très bien comportées en ce 2021, un millésime imposant nombre de décisions. Avec leurs racines un peu moins profondes, elles ont connu la juste dose de stress hydrique, pour une belle maturité. » Avec ses 5 % de cabernet franc, ce Carruades de Lafite 2021 dévoile « un nez floral, des tanins soyeux, sans aspérités grâce à des extractions tempérées. »

Le commentaire de Mathieu Doumenge : « ce Carruades de Lafite est une double entrée en matière : dans l’univers de Lafite Rothschild et dans le millésime 2021. Il a un côté pimpant, de l’éclat, de l’énergie, de la fraîcheur, un joli soyeux dans le toucher de bouche. Doté de matière mais avec des degrés plus bas en alcool, il est très digeste et élégant. Un vin prometteur dans durée, répondant à merveille aux attentes de consommation actuelles. »


Château Lafite Rothschild 2021 (Pauillac, 1er grand cru classé)

« En 2021, les terroirs ont parlé de façon très claire. Une sorte de retour aux sources, dans lequel Lafite Rothschild nous a rappelé qui il était. Sur cette année, les assemblages ont été très faciles, dominés par une majorité de cabernet sauvignon, cépage-roi sur les graves de Pauillac, aux côtés d’une seule parcelle de merlot, explique Saskia de Rothschild. Sa longueur me fascine, il n’en finit pas, il est salin, sapide, on a envie d’en boire plus. Il a déjà une belle complexité et raconte beaucoup de choses, c’est un vin intelligent ! »

Le commentaire de Mathieu Doumenge : « Si Carruades avait un côté directement avenant, ce Lafite Rothschild 2021 est plus profond. Il nous invite à plonger dans le terroir pour essayer de comprendre d’où il vient. On est sur l’expression d’un grand cabernet sur les croupes de graves, avec ce côté tactile, un toucher de tanins plus stylisés et une définition très fine. On a envie de zoomer pour comprendre ces pixels, promesse de longueur et de grande évolution dans le temps. On devrait se régaler très longtemps avec ce 2021. »


Château Lafite Rothschild 2015  (Pauillac, 1er grand cru classé)

« C’est un millésime que l’on aime beaucoup. C’est rare d’avoir un vin de sept ans d’âge qui se donne autant, note Saskia de Rothschild en préambule de la dégustation de ce vin. Ce millésime oscillait entre l’ère des vins plus solaires, et la juste dose de pluie pour amener un peu de dilution en fin de saison et conférer cet équilibre. Ce vin a une très jolie longueur, une très belle finale et un fruit déjà appétissant. »

Le commentaire de Mathieu Doumenge : « ce 2015 est déjà délicieux, mais il a des décennies et des décennies devant lui, au moins dix à quinze ans pour qu’il commence à déployer plus de complexité. Solaire et généreux, 2015 est un millésime de bascule à Bordeaux, celui d’une nouvelle ère moderne, avec une montée en précision et qualité technique pour de nombreuses propriétés bordelaises. Les 2015 sont merveilleux, à l’image de ce vin à la très belle intensité de fruit, avec le cassis assez présent. On commence aussi à discerner les premières notes très caractéristiques du style Lafite, le graphite et cette fraîcheur sous-jacente finale sur le cèdre, l’eucalyptus. Et plus on va avancer dans le temps, plus ces notes seront éloquentes », prédit le grand reporter. Et d’ajouter : « quand on déguste ces vins, il faut avoir conscience de l’exceptionnel, sans non plus trop les sacraliser. Les vins de Lafite ne ressemblent qu’à eux. A travers le temps, cette identité est impressionnante, c’est l’expression des grands terroirs de Bordeaux. »

Côté cuisine, avec ce 2015 « en pleine énergie et jeunesse du haut de ses sept ans, assez fougueux malgré des tanins fondus, d’une grande élégance, une association avec un plat savoureux, intense en goût et délicat dans sa texture. Par exemple, un pavé de biche tout juste laqué, ou, pour un accord très local, un agneau de Pauillac. »


Château Lafite Rothschild 2001 (Pauillac, 1er grand cru classé)

« Nous avons choisi de vous présenter 2001 et 1996 du fait de leurs similitudes d’histoire avec 2021. En 2001, l’été n’a pas été très solaire, avec plutôt une tendance à la fraîcheur, rappelle Saskia de Rothschild. Ce vin a été abordable très tôt. Il a évolué plus vite que les vins de Lafite ne le font généralement, eux qui prennent du temps à être accessibles. Ce 2015 dévoile déjà des arômes de musc, cèdre, mais encore une grande fraîcheur, avec un vin très croquant, qui raconte ce que pourrait devenir le 2021. »

Le commentaire de Mathieu Doumenge : « ce 2001 a été un peu négligé quand il a été présenté. Il a eu le malheur d’arriver après le très symbolique 2000. Avec le temps, on le redécouvre, et il a énormément de qualités. Ce scénario rappelle un phénomène récurrent à Bordeaux : on est souvent ébahis par les millésimes généreux, qui mettent les curseurs assez hauts, mais c’est parfois le risque de passer à côté millésimes qui font moins de bruit. Ne serait-ce pas aussi le cas avec ce 2021, qui arrive après une trilogie encensée 2018-19-20 ? Sur ce 2001, on commence à avoir la très belle évolution de cette signature, cette élégance intemporelle médocaine. Le fruit est présent, mais se fait plus confit, complexe, avec des premières notes de tabac qui apparaissent, des touches fumées, de viande séchée, toujours cette grande fraîcheur en finale, des notes de liqueur de café, musquées. Et toujours cette longueur et persistance inimitables, la signature Lafite. » Côté cuisine, pour accompagner la complexité de ce vin, Mathieu Doumenge préconise un canard au sang, avec ses saveurs et textures fines et décalées, ou un bœuf maturé cuit en croûte de sel.

Quant à elle, Saskia de Rothschild apprécie tout particulièrement d’associer ces 2001 et 1996 avec  des poissons, comme un maigre grillé sur des sarments ou, de par ses origines italiennes côté maternel, avec des spaghettis à la tomate, tout simplement.


Château Lafite Rothschild 1996 (Pauillac, 1er grand cru classé)

« C’est l’un de mes millésimes préférés avec 1953 et 2010, commence Saskia de Rothschild. J’avais huit ans, je ne m’en rappelle pas très bien, mais on me l’a toujours raconté comme un millésime où il fallait, comme en 2021, laisser faire. On sent la beauté de l’expression des cabernets sauvignons sur un terroir formidable. Ce 1996 avait les mêmes caractéristiques climatiques que 2021. Il a été  fait grâce à quatre semaines providentielles fin août-début septembre. On n’a pas envie d’arrêter d’en boire ! »

Le commentaire de Mathieu Doumenge : « ce 1996 est à un stade d’évolution très intéressant, il a encore beaucoup d’éclat, de vibration, une densité en bouche qui fait plus jeune que le 2001. On commence tout juste à percevoir des premières esquisses de notes tertiaires, d’herbes, de sous-bois, truffe, de cuir, mais il en a encore vraiment devant lui. Ce vin est très élégant et long en bouche, avec en finale cette touche de mine de crayon, de graphite caractéristique de Lafite. Un vin à la grande délicatesse tannique, à associer par exemple avec un poisson ou un gibier à plumes tels que la palombe ou la bécasse, voire des pâtes aux truffes. »


Château Rieussec Sauternes 2019 (1er grand cru classé de Sauternes)

Pour finir, cap sur l’or de Sauternes, avec le château Rieussec, domaine en agriculture biologie de 84 hectares de vignes, plantés en sémillon, sauvignon et muscadelle. Ce millésime 2019 se présente dans une nouvelle bouteille surprenante, trapue, fournie avec un original bouchon en liège amovible et repositionnable. « Il y a eu un désamour des consommateurs pour ces vins de Sauternes, auxquels nous sommes très attachés. Il fallait réfléchir à une façon de changer le moment de consommation, rapporte Saskia de Rothschild. En partant du travail environnemental mené à la vigne, nous avons décidé que tout ce que nous devions faire devait l’être dans cette logique. Nous avons repensé la bouteille 100 % en verre recyclé, expliquant son aspect opaque et sombre. Elle a été travaillée pour être conservée par les personnes ayant consommé ce vin, par exemple pour mettre de l’eau ou des fleurs. Donné avec à l’achat, ce bouchon en liège vise à rappeler que le vin de Sauternes n’est pas le vin d’un seul repas. La bouteille peut être gardée au frigo pendant un mois, et dégustée en plusieurs fois. Ce bouchon permet d’ouvrir et reboucher à souhait, pour déguster à différents moments de la journée et la semaine ce sauternes dans un style moderne, avec sa belle acidité et sa grande fraîcheur, venant tempérer le sucre dans un bel équilibre. »

Le commentaire de Mathieu Doumenge : « ce 2019 est effectivement le parfait exemple d’un sauternes moderne, à la sucrosité très bien maîtrisée, qui ne préempte pas la bouche. Il y a une  vraie fraîcheur. Le fruit n’est pas confituré, mais plutôt zesté, sur les agrumes, accompagnés de notes florales très présentes, telles que le jasmin, la fleur blanche, et un soupçon d’amande fraîche.  Ce profil ouvre de nombreuses perspectives pour des idées d’accords, comme une volaille rôtie, des fromages tels que des bleus, un dessert comme une crème au citron-yuzu, assez légère en texture et un peu acidulée. » Et pourquoi pas « avec des huîtres agrémentées d’un peu de poivre noir », ajoute Saskia de Rothschild.

Acquérir Lafite Rothschild en primeurs

« Lafite Rothschild occupe une place particulière dans le cœur des négociants de Bordeaux, car c’est un vin d’exception et l’un des plus anciens », explique Frédéric Castéja, à la tête de La Grande Cave. « Lafite, comme Carruades, Duhart-Milon, L’Evangile ou Rieussec sont des vins d’exception, chacun avec son instant de consommation. Je vous recommande de patienter un peu avant de les consommer. Par exemple, Lafite se révèle après dix, vingt, trente ans de garde. Mais je vous invite en revanche à sécuriser dès à présent l’achat, en en mettant en cave. »

Pour ce faire, l’achat en primeurs offre aux consommateurs l’avantage d’une acquisition à tarif préférentiel, « autour de 500€, avec des vins qui vaudront 1 000 à 3 000 € des années plus tard. » Se positionnant indéniablement comme l’un des produits phares de lagrandecave.fr, Château Lafite Rothschild est « généralement acheté par les clients en petites quantités, au nombre de trois bouteilles par client en moyenne. »

En ce qui concerne l’annonce du tarif de ce millésime 2021 en primeur, « on ne fera rien avant le mois de juin », prévient Saskia de Rothschild. A suivre, donc.

Suivez toute la campagne primeur sur terredevins.com et lagrandecave.fr

Photos: Solène Guillaud

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[Rhône] Brotte crée un rouge à boire comme un rosé

La maison rhodanienne Brotte présente son second millésime de la cuvée Signature, un Côtes du Rhône atypique qui empreinte les codes des vins rosés. Une vision originale qui offre une nouvelle expérience de dégustation des vins rouges.

Il y a fort à parier que cette cuvée « Signature » signée Thibault Brotte, représentant de la 5ème génération familiale dans le vin, va faire parler d’elle. Car novatrice, elle l’est. Tout est parti d’un constat de Thibault. De nombreux consommateurs de vins aiment boire des vins blancs frais ou des rosés faciles à boire, tous bus bien frais. Pourtant, lorsqu’il s’agit de vins rouges, les moues se crispent généralement un peu. Moins évident, notamment du fait des tannins, les rouges sont parfois boudés au profit des autres couleurs. Alors, pourquoi ne pas imaginer un vin rouge qui puisse se boire de la même manière ? « J’ai tout d’abord fait des essais avec Côtes du Rhône vinifiés classiquement mais évidemment le froid rendait les tannins durs au moment de la consommation », explique-t-il. « J’ai donc mis en œuvre une vinification différente. 5 cépages composent l’assemblage de cette cuvée. D’un côté, je fais macérer très peu le grenache noir (28%) et le carignan (14%) à froid puis les presse doucement pour obtenir un jus très délicat. Par ailleurs, un autre lot composé de syrah (41%) aussi de 2 cépages blancs (12% de grenache blanc et 5% de clairette) fait l’objet pour sa part d’une vinification plus traditionnelle avec une macération courte de 7 jours. Côté élevage, le vin ne voit évidemment pas de bois et ne reste qu’en cuve béton. L’objectif est de conserver du fruit et une structure délicate et rafraîchissante. »

Le froid lui va si bien      

Cette cuvée qui avait été produite à 12 000 cols pour le premier millésime 2020 a trouvé son public. Si bien que Thibault a accéléré et produit près de 30 000 bouteilles sur le 2021. Les vins sont disponibles quelques mois seulement après leur élaboration, rappelant en cela le modèle ultra dominant des rosés qui ont une rentabilité particulièrement intéressante pour les domaines… Au-delà de jouer sur les codes économiques de ces vins, cette cuvée « Signature » en rappelle aussi les codes de dégustation. Thibault conseille « de la boire à 8 ou 10 degrés et dans les mêmes moments de consommation qu’un vin rosé ». On l’imagine d’ailleurs très bien à l’apéritif sur des tapas ou simplement au bord de la piscine en pleine canicule. Car l’objectif est atteint. Le vin est très délicat, tout en fruit, avec une matière fine presque évanescente et c’est bien ce qui est recherché. Le prix reste mesuré (8,5€) même si ce n’est pas non plus totalement abordable pour ce type de produit. Mais les rosés ont montré la voie, notamment en Provence où certains vins là aussi évanescents se vendent bien plus chers… Une question d’image évidemment. Thibault a donc peut-être un nouveau segment avec un produit qui tient ses promesses. Avec toutefois l’atout n°1 qui a fait le succès de ses homologues rosés en moins : une couleur sexy. Mais à ce qu’il paraît, ce n’est pas la couleur qui compte…

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« Viens planter ton cep ! » dans le vignoble nantais

Le 9 mai prochain, rendez-vous dans le vignoble nantais pour la deuxième édition de Viens planter ton cep ! Après une première réussite en 2018, les vignerons de l’association Les Vignes de Nantes renouvellent l’expérience. Cet événement, réservé aux professionnels (restaurateurs, cavistes, médias…), est l’occasion d’une immersion dans ce vignoble ligérien souvent méconnu.

Une découverte intimiste pour ressentir l’essence ce terroir

Tout un programme sera proposé aux visiteurs. L’idée ? Faire découvrir la diversité et la qualité des terroirs du vignoble nantais. Au cœur de ce projet, une vraie philosophie du vivant orientée vers la biodiversité. Les vignerons de ces terres aiment à rappeler qu’il n’y a pas qu’un blanc, mais des blancs et même de grands blancs issus de muscadet. Également d’autres cépages, plus rares, tels que la folle blanche, la malvoisie ou le fié gris, mais aussi des rouges. L’association Les Vignes de Nantes, à l’initiative de cette démarche, propose de rencontrer les vignerons adhérents autour d’un cep et pourquoi pas d’un verre ! Ce moment se veut privilégié, afin que les professionnels du vin puissent échanger dans un temps et un cadre intimiste, ce que ne permettent pas les salons par exemple.

Cheminement étonnent le long des vignobles

Départ est donc donné à 9 h 30 pour une promenade dans les vignes du domaine Landron Chartier, suivie de l’atelier plantation à 10 heures. Une promenade le long des vignobles, car cet événement est avant tout l’occasion de sentir le lieu, et donc d’avoir une meilleure appréhension de ce terroir. Vous pourrez découvrir la diversité des produits de ce terroir, avec les trois appellations de muscadets régionaux sur lie* : le muscadet-sèvre-et-maine, le muscadet-côtes-de-grandlieu et le muscadet-coteaux-de-la-loire. Mais aussi les crus communaux : gorges, clisson, le pallet, goulaine, château-thébaud, monnières-saint-fiacre et mouzillon-tillières, issus de parcelles sélectionnées, qui offrent des vins complexes et élégants au grand potentiel de garde. Certaines cuvées de rouge, triées sur le volet, ainsi que de vieux millésimes seront également présentés lors de la dégustation, une façon de faire découvrir la diversité et l’aptitude au vieillissement des vins de ce terroir.

Un petit goût de paulée

Que serait cette journée sans un repas traditionnel afin de réunir ces amoureux du vin et de la vigne ? Afin de poursuivre les échanges dans une ambiance festive, un repas sera servi par le traiteur Marché Noir, fidèle à l’esprit de « paulée » que les vignerons cultivent si bien. La cuvée 2018 de la première édition de l’événement, issue de melon de Bourgogne ou muscadet, plantée sur la parcelle Les Houx, chez Joseph Landron, sera également dégustée. Les premières bouteilles sont en vente sur le site et seront appréciées lors de cette opération. Mais alors, pour cette édition 2022, qu’allons-nous planter, me demanderez-vous ? C’est un cépage qui donne des vins légers et fruités autant que des crus et, n’en déplaise à Philippe le Hardy, peut être noble et reste plaisant au palais.

Inscriptions ouvertes jusqu’au mercredi 4 mai en cliquant sur le lien.

* L’élevage sur lies, levures mortes, permet l’enrichissement du vin en macromolécules. Cette technique confère une sensation d’onctuosité en bouche et donne de la rondeur au vin.

Les membres des Vignes de Nantes : Domaine Éric Chevalier, Domaine Jérôme Bretaudeau, Domaine Bonnet-Huteau, Domaine Julien Braud, Domaine Michel Brégeon, Domaine Landron-Chartier, Château du Coing, Domaine Stéphane Orieux, Domaine des Cognettes, Domaine Bruno Cormerais, Domaine de l’Écu, Domaine le Fay d’Homme, Domaine Haute Févrie, Domaine les Hautes Noëlles, Domaine Luneau-Papin, Domaines Landron, Domaine de la Pépière.

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[Beaujolais] Le joli mois de mai pour l’appellation Régnié

Tout le mois de mai, le dixième cru du Beaujolais organise à nouveau son opération « Régnié en mai », destinée à mieux faire connaître l’appellation au grand public, grâce à vingt vignerons participants et 200 établissements partenaires sur l’ensemble du territoire national.

Le cru aux deux clochers

Dernier-né des crus du Beaujolais en 1988, Régnié continue de faire connaître ses vins, qu’il espère devenir aussi connus que son église, réplique de la basilique de Fourvière (qui fut construite après celle de Régnié-Durette) et donc pourvue de deux clochers.

C’est l’un des crus les plus granitiques, comportant également des piémonts, et composés de collines offrant des parcelles à l’évolution différente. Il en résulte des vins caractérisés par leur fraîcheur et leur structure, aux arômes de fruits rouges expressifs, avec lesquels les accords mets et vins sont nombreux.

Le chef étoilé Christian Têtedoie, parrain de l’édition 2022 de « Régnié en mai », l’accorde par exemple avec son plat signature, le homard et tête de veau. « La finesse et la souplesse des vins du cru Régnié s’accordent parfaitement avec le côté gourmand, suave de la tête de veau et les saveurs finement iodées du homard ».

Un événement tous publics

Parmi les vignerons partenaires figurent le domaine Chavy (élu meilleur gamay du monde en 2019), la cave Agamy, les domaine de Colette, de la Combe au Loup, de la Ronze, de Thulon, de Vernus, Tano Péchard, Joncy, Laforest, Lachat, Gaudet, Capréoles, Rivier, Gilles Coperet, Jérôme Paris, Sandrine Henriot, l’Epicurieux, les Châteaux de Durette et de la Terrière.

L’opération aura lieu dans toute la France et majoritairement à Lyon et dans le Beaujolais, comme par exemple au Bouchon Sully, au Poêlon d’or, Chez Thomas, au 33 Cité, à la Cave des Rouvres à la Chapelle de Guinchay (71), mais aussi à Toulouse à la Cave de Birebent, à la Cave du Lion d’Or à Saint Sébastien sur Loire (44) ou encore au Bistrot Blériot à Paris.

Un séjour épicurien à remporter

Un jeu concours dès aujourd’hui et jusqu’au 31 mai sur les réseaux sociaux, récompensant les plus belles photos de bouteille en cru Régnié prises par les internautes chez les professionnels associés à l’opération.

Plusieurs lots sont à la clé, notamment deux séjours découvertes pour deux personnes à Régnié-Durette, comprenant une dîner et une nuit à l’hôtel Villa Alexandre ****, un repas à l’Auberge la Vigneronne, une dégustation de cinq cuvées au caveau de Régnié et deux repas gastronomiques au restaurant l’Antiquaille de la Maison Têtedoie à Lyon.

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