Un nouveau domaine gersois chez François Lurton

Le négociant-vinificateur a enrichi il y a quelques mois son portefeuille du domaine de Targuerie en Côtes-de-Gascogne, en bio depuis une quinzaine d’années.

C’est la dernière acquisition de François Lurton. Le domaine de Targuerie à Cazaubon (32), du nom du lieu-dit. A la limite entre le Gers et les Landes, il s’étire sur 55 hectares dont une quinzaine de vignes certifiées bio depuis 2008. « Je travaillais déjà avec ce vignoble comme partenaire pour le vin Les Fumées Blanches à 100 % sauvignon. Et nous avons eu l’opportunité avec ma femme Sabine d’acheter le domaine pour continuer d’étoffer avec des armagnacs notre gamme de spiritueux lancée en 2016  – le gin Sorgin à base de sauvignon puis le vermouth Léonce ». La propriété qui appartenait à un financier belge Pierre Dupont produisait déjà vins et armagnacs, à partir d’un encépagement en sauvignon, colombard, chardonnay, gros manseng, merlot, tannat mais également baco et folle blanche pour le spiritueux gascon. François Lurton envisage d’arracher le chardonnay et de replanter davantage de sauvignon et de folle blanche. Car le négociant-vinificateur n’a rien perdu de sa passion pour le sauvignon qu’il a vinifié dans le monde entier même si ces domaines de Nizas et Mas Janeil en Languedoc produisent également rouges et rosés. « Dans l’entre-deux-mers où était la propriété familiale de Château Bonnet, j’ai été quasiment nourri au sauvignon au biberon et j’ai exercé pendant les années mon activité de flying winemaker, en particulier pour les blancs ».

Une épopée gersoises de longue date

Le producteur-négociant rappelle qu’il est d’ailleurs venu dans le Gers il y a 25 ans pour ce cépage en créant les Fumées Blanches, un vin de France qui représente aujourd’hui un approvisionnement de 700 hectares pour la référence classique dont 200 pour le Côtes-de-Gascogne bio. « Toutes mes propriétés sont en bio aujourd’hui et même en biodynamie au Chili car j’ai appris avec mon père, André, à faire à la fois des volumes et de la qualité sans compromis. Mais en France, la certification coûte très cher quand on produit de gros volumes et la démarche est plus difficile dans une région humide comme le Sud-Ouest – nous avons d’ailleurs perdu une grosse partie de la récolte l’an dernier. Nous avons donc choisi de repasser Targuerie simplement en bio ».

Dans le Gers, François Lurton aime travailler avec 7 ou 8 œnologues de l’Hémisphère sud qui viennent l’assister pour la récolte et la vinification dans les coopératives et les domaines fournisseurs. « Je n’achète jamais de vins en vrac, je préfère tout maîtriser, récolter au bon moment des raisins propres vendangés dans des remorques inertées au gaz carbonique et vinifiés sur lies à l’abri de l’oxygène et a soufre minima. L’essentiel est de travailler sur l’acidité pour qu’un vin se conserve parfaitement dans la bouteille ». Ce sauvignonphile insiste également sur la vigilance nécessaire dans les vignes pour travailler en préventif et la précision que nécessite ce cépage, notamment au moment de la vendange. Avec l’hectare de tannat de Targuerie vinifié à part dans de vieilles barriques, François Lurton a sorti son premier millésime de rouge en levures indigènes, vinifié en amphores de grès. Il a également distillé cette année son premier armagnac et a déjà assemblé un VSOP bio de 2015 et 2009 à 75 % folle blanche associée au baco, et un brut de fût de folle blanche de 2009. Les spiritueux portent le nom de Récapet, du nom de l’arrière grand-père Léonce, distillateur à Branne (33) au début la fin du XIXe siècle et qui avait inventé la chauffe de l’alambic à la vapeur avant de se lancer dans la viticulture et de donner naissance à une grande lignée de vignerons.

Terre de Vins a aimé :

Domaine Les Fumées Blanches Côtes-de-Gascogne bio 2021 (15 €) : Des notes de citron, d’amande fraîche sur uyne note exotique et une nuance fumée. Frais et minéral sur une tension portée par les agrumes

Domaine de Targuerie rouge Côtes-de-Gascogne bio 2020 (22 €) : Des fruits noirs, des notes de kisch, de réglisse sur une pointe de violette et de prunes, des tanins soyeux et une finale légèrement cacaotée.

Bas-Armagnac VSOP Récapet bio (50 cl -55 €) : Dans un flacon-montre, une robe ambrée aux arômes d’abricots secs, de raisins de corinthe, d’épices sur une note cacao-vanille discrètement boisée.

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Viticulture et biodiversité: un débat foisonnant chez Hennessy à Cognac

Mardi 24 mai 2022, Terre de vins et la Caisse d’Epargne Aquitaine Poitou-Charentes organisaient une conférence chez le leader mondial du cognac. Parmi les invités : Mathilde Boisseau, Marc-André Selosse et Gilles Boeuf.

Ce fut un débat HVE, à haute valeur éducative pour une centaine de viticulteurs présents. Thème abordé : « Biodiversité, de l’enjeu à l’opportunité  : Le vignoble en première ligne, pourquoi et comment agir ». La conférence était organisée par Terre de vins, la Caisse d’Epargne Aquitaine Poitou-Charentes et le négociant leader mondial du cognac, la Maison Hennessy.

Sur scène, Mathilde Boisseau, Directrice Vigne et Vin de la Maison Hennessy et deux scientifiques de renom : les biologistes Marc-André Selosse et Gilles Boeuf. Le premier, professeur au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), est un spécialiste des sols. Le second, enseignant à la Sorbonne, ancien président du MNHM, est océanographe. Tous deux sont de fervents défenseurs du vivant, persuadés qu’il faut « arrêter de concevoir la nature comme une ressource exploitable à l’infini »

Nulle injonction

« La viticulture, c’est 3 % de la surface agricole utile de notre pays mais plus de 20 % des intrants utilisés en France », a souligné Marc-André Selosse, ajoutant que l’on pouvait encore « redresser la barre […] et ne plus abîmer la planète de nos enfants ».

« L’humain a oublié qu’il appartenait au vivant ; qu’en l’agressant, il s’agressait lui-même », a enchaîné Gilles Boeuf, précisant qu’il avait le plus grand respect pour le métier de viticulteur et « cette plante extraordinaire qu’est la vigne ».

Les scientifiques ont appelé à de nouvelles pratiques : abandon du labour, réduction drastique des pesticides, recours à l’agroécologie, expérimentation de cépages plus résistants aux maladies. Nulle injonction dans ces suggestions : « La science n’a pas de réponse toute faite » (Selosse), « elle n’est pas une opinion » (Boeuf). En d’autres termes : l’agriculture n’est pas un problème, elle constitue une partie de la solution.

L’agronome et œnologue Mathilde Boisseau, directrice Vigne et Vin de la Maison Hennessy, a expliqué comment le n°1 du cognac s’engageait. Elle a cité l’abandon progressif des herbicides, une expérience d’agroforesterie sur le domaine expérimental de La Bataille, en Charente, et le programme international « Forest Destination », avec la régénération de 50 000 hectares de forêts dans le monde à l’horizon 2030.

Le temps long

« Cela fait sept ans que je travaille en Charente. J’ai vu le vignoble du cognac changer, les interrangs s’enherber, les couverts végétaux se généraliser. Oui, les 1 600 viticulteurs partenaires d’Hennessy améliorent leurs pratiques et sont prêts à changer. Mais ils ont besoin d’accompagnement et sont en demande de solutions. Nous avons besoin de la mobilisation de toute la filière et de la communauté scientifique », a déclaré Mme Boisseau.

Rodolphe Wartel, directeur de Terre de vins, animait le débat, parfois ardu mais toujours accessible. Il a réussi à diriger et replacer les échanges dans leur réalité locale : le vignoble charentais, dont la production d’eaux-de-vie s’inscrit dans le temps long. Ici, on ne confond pas vitesse et précipitation. On travaille pour les générations futures. Face à l’urgence environnementale, c’est sans doute une chance.

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[Primeurs 2021] Sauternes, Pessac-Léognan et Graves

À l’occasion de la campagne des primeurs, Terre de Vins revient sur le millésime 2021 avec lagrandecave.fr Analyse, tendances du marché et coups de cœur de notre rédaction vous apporteront un éclairage pour vous permettre de faire vos achats. Aujourd’hui : Sylvie Tonnaire, Rédactrice en chef à Terre de Vins, nous donne son éclairage sur les Primeurs 2021 en Sauternes, Pessac-Léognan et Graves.

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[Pessac-Léognan] Château de Léognan : un développement ambitieux

Cette propriété, en appellation Pessac-Léognan, va changer de braquet. Philippe Miecaze , propriétaire du domaine et homme d’affaire avisé, va, avec son épouse Chantal, faire passer la capacité hôtelière de 5 à 40 chambres et ouvrir un deuxième restaurant.

Acheté sur un coup de cœur en 2007, le potentiel du domaine n’a pas échappé au couple même si le château et tous les bâtiments d’exploitation étaient dans un grand état d’abandon. Trois années de travaux ont été nécessaires avant de pouvoir exploiter convenablement le lieu. Les 70 hectares se répartissent aujourd’hui en 50 hectares de pin, 6 hectares de prairie, 6 hectares de vignobles et un parc de 8 ha réalisé fin 19ème par les frères Denis et Eugène Bülher, les grands architectes-paysagistes qui comptent une trentaine de réalisations à leur actif, dont celle du parc bordelais notamment. Parmi les multiples activités, on trouve le gardiennage de chevaux, l’organisation de séminaires et de visites, l’accueil dans une boutique et la vente de vin, l’hébergement dans les cinq chambres d’hôtes 5 étoiles et la restauration au « Manège » « le restaurant bistronomique chic et champêtre ». C’est un restaurant qui assure 25 000 couverts par an.  24 personnes y travaillent à temps plein pour faire tourner l’ensemble.

Léognan 2

Tout cela ne suffisait pas à Philippe Miécaze. « Nous ne sommes pas loin de Bordeaux et de son aéroport et nous offrons un calme et un cadre campagnard que les clients recherchentLes taux de fréquentation actuels sont bons et le business plan a été établi par Millésime », une société spécialisée dans le secteur d’activité des hôtels et hébergement qui a conclu qu’un développement était possible. « On peut parler de Léognan 2. Une deuxième phase de ma vie » se satisfait Philippe, qui considère sans doute que la première phase était l’achat du domaine en 2007, oubliant de dire qu’il a été auparavant un chef d’entreprise dans l’imagerie médicale avec deux sociétés, une à Paris et l’autre à Lyon avant de tout vendre pour se consacrer au château. 

Pour ce projet d’agrandissement, le couple Miécaze a dû acheter les granges et écuries du château et qui n’avaient pas été intégrées à la vente initiale de 2007 : 800 m2 d’un seul tenant qui vont conserver leur cachet et qui vont accueillir 22 chambres et un nouveau restaurant « plutôt tapas, axé sur la convivialité » précise Philippe. Une vaste piscine viendra agrémenter l’ensemble, accessible de cette ancienne écurie mais aussi du château qui va voir, pour sa part, sa capacité d’accueil passer de 5 à 18 chambres.

Qu’on se rassure, le caractère 19ème siècle sera préservé. Philippe Miécaze y tient. Pour preuve son affection sans retenue pour la chapelle Saint Mathieu, adjacente au château. « Une chapelle consacrée en 1897 et qui l’est étonnamment toujours ». Philippe vous dira pourquoi. Et laissez lui vous raconter l’état dans lequel il a découvert cette chapelle : « la faune nichait dans la chapelle, il pleuvait sur les voutes, les vitraux étaient cassés à 80 %, les pinacles tombés au sol ». Et interrogez-le sur l’histoire incroyable, presque miraculeuse, de la rénovation des vitraux pour lesquels le couple n’a pas hésité à engager plus de moyens que prévu. Mais il n’a aucun regret : le résultat en valait la peine. Et regardez le carrelage au pied de l’autel. N’évoque-t-il rien pour vous lorsque vous regardez l’étiquette sur les bouteilles du château ? Faites-vous raconter la symbolique qui est représentée… Philippe est convaincu « qu’il n’ y a pas de hasard dans la vie ». Son coup de cœur pour ce patrimoine immobilier était écrit.

Le développement qui s’annonce, était sans doute écrit lui aussi. Les destinées du château de Léognan et celle de Philippe et Chantal Miécaze sont faites pour se rejoindre, pour le plus grand plaisir des visiteurs.  

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Alsace : deux grands crus enfin reconnus en rouge

Depuis le 13 mai, l’appellation Grand Cru fait une première en rouge pour deux terroirs d’Alsace, le Kirchberg à Barr et le Hengst à Wintzenheim. Une reconnaissance historique attendue depuis des années par les Alsaciens.

Cela faisait des années qu’on en parlait. Depuis la dernière commission de l’INAO, Institut national des appellations et de la qualité, il y a quelques mois, on savait que deux grands crus allaient s’ouvrir au cépage pinot noir. Mais il a fallu attendre le vendredi 13 mai pour que la bonne nouvelle soit confirmée par une publication au Journal Officiel. L’extension de l’appellation grand cru est désormais acquise sur le Hengst de Wintzenheim (Haut-Rhin) et sur le Kirchberg de Barr (Bas-Rhin), mais pas encore pour le Vorbourg de Westhalten, pourtant apprécié depuis longtemps grâce aux cuvées de la famille Muré. Jusqu’à présent, seuls les cépages blancs riesling, gewurztraminer, pinot gris et muscat avaient droit de produire en grand cru, avec une seule exception, le sylvaner du Zotzenberg à Mittelbergheim (Bas-Rhin)

Croire à la qualité du pinot noir

« J’ai planté du pinot noir dès le début des années 90 parce que je croyais à sa qualité » explique Vincent Stoeffler, vigneron à Barr et responsable de la gestion locale du grand cru de sa ville, le Kirchberg . A cette époque, on n’était absolument pas dans l’objectif de cru puisque la reconnaissance même des grands crus blancs en Alsace était récente – les premiers 25 étaient reconnus depuis 1983 et les suivants en 1992. Cela fait seulement une dizaine d’années que le travail officiel en vue de la reconnaissance du pinot noir s’est amorcée, d’abord avec le domaine Hering de Barr. Aujourd’hui, il y a 7 vignerons sur 10 qui vont vouloir revendiquer leur pinot noir en grand cru. Sur les 40 hectares du Kirchberg qui trônent en coteaux aux portes de la ville de Barr, 10% sont consacrés au pinot noir.

Conditions de production rigoureuses

« On a commencé à séparer nos pinots noirs par terroir dès 2000, comme François Barmès » déclare Jacky Barthelmé, du domaine Albert Mann de Wintzenheim, évoquant le regretté vigneron du domaine Barmès-Buecher. « Pour faire du grand cru Hengst, il faut travailler sérieusement, rendements réduits, densité élevée – on est à 8 000 pieds à l’hectare – des conditions plus strictes que la Bourgogne avec la chaptalisation interdite, des vignes enracinées par les années, un élevage long » poursuit-il en suggérant déjà d’autres terroirs qui pourraient faire honneur au pinot noir, comme les grands crus Eichberg (Eguisheim) et Pfersigberg (Eguisheim et Wintzenheim). Son fils plante au méconnu Steingrubler de Wettolsheim.

La récolte qui pousse actuellement dans le vignoble devrait être le premier millésime à associer le pinot noir aux étiquettes Hengst et Kirchberg. C’était impossible jusqu’à présent, mais les consommateurs avertis étaient si sensibles aux « grand H », « XXC » ou « Chat Noir »  qu’ils risquent de leur rester fidèles, avec ou sans mention de grand cru.

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Christine Sevillano, nouvelle présidente de la Fédération des vignerons indépendants de Champagne

Christine Sevillano prend la succession d’Yves Couvreur à la tête de la Fédération des vignerons indépendants de Champagne. Vigneronne à Vincelles et ancienne journaliste diplômée de Science-po Lille, elle est la première femme à prendre la présidence du Syndicat. Terre de vins est allé l’interviewer pour en savoir plus sur sa feuille de route.

Que représente aujourd’hui la Fédération ?

400 adhérents, soit environ 50 % des manipulants qui correspondent aux critères stricts des vignerons indépendants.

Quels sont les grands chantiers qui vous attendent ?

Nous devons être force de proposition sur les questions environnementales et techniques, même si nous ne sommes pas dans les instances officielles champenoise. Aujourd’hui beaucoup de choses qui avaient été promues par Yves Couvreur sont reprises comme la réserve qualitative à 10.000 kilos par exemple qu’il avait mise sur la table dans un groupe de travail consacré au rendement pendant la crise du covid. Sur les vignes semi-larges, nous avons fait partie des gens qui ont participé à l’ouverture d’une réflexion, en se demandant si ce sujet constitue vraiment une priorité alors que les Champenois sont très divisés sur cette question. Il faut continuer à aller dans ce sens en participant à l’émergence de nouvelles idées. C’est la raison pour laquelle nous avons créé une commission consacrée à ces questions dirigée par Alexis Leconte, un vigneron œnologue de formation, qui connaît le cahier des charges de l’appellation comme sa poche.  Et nous allons déterminer ensemble les thématiques sur lesquelles elle va travailler. Pour moi, c’est vraiment un axe fort, parce que je reste convaincu que notre spécificité de vignerons indépendants qui nous amène à être la fois dans les vignes, à mettre les mains dans le vin et à faire le lien avec le consommateur, peut nous permettre d’être plus créatifs et innovants.

Le deuxième aspect à développer qui bénéficie aussi d’une commission, c’est la communication. Avec le covid, nous avions mis beaucoup de choses sous silence. Nous avons réussi à mettre en place un partenariat avec les Toques françaises. L’idée est d’aller encore plus loin et de recréer des événements. Il faut aussi redéfinir une stratégie claire pour s’adresser plus directement aux clients de nos adhérents, à leurs réseaux de distribution.

Enfin, une troisième commission, dirigée par Romain Colin, s’occupe des partenaires. Ce sont des entreprises qui interviennent dans tous les métiers du vigneron. L’idée est d’en chercher encore davantage et de leur demander de mieux répondre aux attentes de nos adhérents. En ce moment, il y a par exemple le problème des approvisionnements en matières premières, avec des délais très longs. Il faut trouver des vraies solutions pour nos vignerons qui s’entendent dire « si tu veux des coiffes, c’est janvier 2023 », alors même que c’est maintenant qu’ils sont en train de vendre. Je veux que l’on pousse nos partenaires qui sont nos fournisseurs dans leurs retranchements, parce qu’en général, c’est dans les crises que l’on devient encore plus créatifs et que l’on essaie de nouvelles choses. Ainsi, la vocation de la Fédération, c’est aussi de faciliter le métier de nos adhérents dont la spécificité est qu’ils doivent être toujours sur tous les fronts à la fois, tout connaître, là où dans les maisons, il y a plusieurs personnes salariées dédiées à chaque spécialité.

C’est d’autant plus important que de plus en plus, les gens cherchent dans un syndicat, non pas seulement un engagement, mais aussi des services…

En effet. Notre rôle consiste à enlever un maximum de petits cailloux de leurs chaussures. Parmi les dossiers importants, il y a ainsi celui des ressources humaines. Aujourd’hui, on peine à trouver des saisonniers. On va mettre en place un groupe de travail sur les formations pour que celles-ci répondent aux besoins des vignerons indépendants. On prend ainsi le problème par la base, en partant chercher les gens directement dans les écoles, en créant des partenariats plus nets. Un autre gros sujet est celui des successions. C’est une véritable épée de Damoclès qui pèse au-dessus de la tête de beaucoup de vignerons indépendants, surtout ceux qui ont investi.

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Primeurs : Palmer et Pontet-Canet, la biodynamie de sortie

Nouvelle salve de sorties en primeurs ce mardi 24 mai, avec deux très belles références médocaines conduites en biodynamie : Château Palmer (3ème Grand Cru Classé de Margaux) et Château Pontet-Canet (5ème Grand Cru Classé de Pauillac).

Ce sont deux grands crus classés 1855 qui ont en commun de faire partie des pionniers de la biodynamie. Château Palmer (3ème Grand Cru Classé de Margaux) et Château Pontet-Canet (5ème Grand Cru Classé de Pauillac) sortent de concert en primeurs aujourd’hui : Château Palmer (noté 95-96 par Terre de Vins) reste stable par rapport au 2020, avec un prix de 280 € HT ; Château Pontet-Canet (noté 97) suit la même stratégie avec un tarif de 86,80 € HT, le même que pour le millésime précédent. Le second vin de Palmer, Alter Ego, sort au prix de 64 € HT, en hausse de +10,17%

Les autres sorties du jour :

Château Sociando-Mallet (Haut-Médoc) : 25,90 € HT (-2,63%)
Château Grand-Corbin Despagne, Grand Cru Classé (Saint-Émilion) : 24,80 € HT (-)
Château Dassault, Grand Cru Classé (Saint-Émilion) : 37,50 € HT (-)

Le n°77 de Terre de Vins « spécial Primeurs » est depuis le 18 mai 2022 dans les kiosques.

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[Provence] Château Gassier : Challenge au féminin

Ce 23 mai, Lou Ulian et Justine Droit succèdent à Andrea Chassaing pour la 4e édition du Challenge Château Gassier. Dédié aux élèves en mention complémentaire, ce concours met la jeune génération de sommeliers à l’honneur au cœur du terroir provençal.

Les vins de Provence n’ont pas dit leur dernier mot, loin de là, c’est pour cela que le Château Gassier propose depuis maintenant quatre ans cet événement. Si les sommeliers sont en charge des liquides, ils sont avant tout le pont entre le vigneron et le public. Dans un souhait d’élégance à la provençale, le Château Gassier promeut la jeune génération à travers ce concours qui se veut exigent, à l’image de cette profession et de la qualité des vins que le domaine propose. Un événement porté par un parrain de choix, Florent Martin, chef sommelier au palace The Peninsula, à Paris, titulaire du très convoité titre de Meilleur sommelier de France 2021.

Genèse d’une sélection rigoureuse

Débuté le 4 février avec un questionnaire sur la culture des vins et le vignoble de Provence, les 15 meilleurs candidats ont alors pu se présenter à la seconde épreuve éliminatoire qui a eu lieu le 28 mars. Évalués sur le savoir-faire, les gestes et la dégustation par un jury composé de membres du domaine et de professionnels de la sommellerie, les 10 élèves sélectionnés sont partis, direction le Château Gassier pour les deux dernières épreuves les 22 et 23 mai. Une ultime sélection avant la finale a départagé les 4 finalistes. En lice pour le trophée, Valentin Calichon (lycée professionnel hôtelier de Tain-l’Hermitage), Justine Droit (lycée hôtelier Marseille Bonneveine), Lou Ulian (lycée des métiers de l’hôtellerie et du tourisme d’Occitanie à Toulouse), Maïwenn Moussion (lycée hôtelier de Gascogne à Talence) ont été jugés sur leur prestance, leur aptitude à la dégustation et leur proposition d’accords mets et vins : une sélection sensitive mais technique.

Quand le rosé se pare de féminin, la victoire se déguste sans modération

Le peloton de tête s’est retrouvé pour un examen de haut vol. Dans un premier temps, les candidats ont été mis en situation face à une tablée de six convives avec le souhait de découvrir la gastronomie locale et donc les vins de Provence. Pour ce faire, ils ont présenté la cuvée Elevae 2019 (Château Gassier), une sélection parcellaire qui bénéficie d’un élevage de 24 mois en fût de chêne et d’un très bon potentiel de garde. La seconde épreuve était dédiée aux accords mets et vins. Pour la troisième étape, les concurrents ont fait montre de leur art oratoire avec l’argumentation commerciale d’un vin de Provence en présence du vigneron Henri Bonnaud. Dernière évaluation surprise : dégustation de la cuvée 946, un rosé gastronomique du Château Gassier, dont ils devaient retrouver les trois cépages présents dans l’assemblage, ainsi qu’une feuille de chacun d’eux dans les vignes alentour afin de déterminer leur connaissance du terroir.

Une prestation de qualité qui récompense Lou Ulian et Justine Droit

Lou Ulian et Justine Droit ont su démontrer leurs aptitudes prometteuses dans le cercle très exigeant de la sommellerie lors de cette victoire qu’elles partagent avec plaisir et complicité. La Provence à l’honneur sait maintenant que la jeune génération saura mettre en avant l’identité de ce terroir si riche, avec l’idée que le rosé a de beaux jours devant lui sur les tables de nos restaurants gastronomiques.

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Sandrine Garbay, d’Yquem à Guiraud

Après 27 années dédiées à la vinification du légendaire château d’Yquem, Sandrine Garbay démarre une nouvelle aventure – toujours à Sauternes – en devenant Directrice générale du château Guiraud, qui a changé de propriétaires il y a quelques mois.

Le vin, c’est aussi une suite de pages qui se tournent, inéluctablement. À l’automne dernier, nous vous annoncions ici du changement au capital de Château Guiraud, 1er Grand Cru Classé de Sauternes, Xavier Planty décidant de vendre ses parts à Matthieu Gufflet, fondateur du groupe EPSA et 428ème fortune française. M. Gufflet, en rachetant au passage une partie des parts de Robert Peugeot, devenait ainsi actionnaire majoritaire de la propriété. Malgré le retrait de Xavier Planty de l’actionnariat, son fils Luc Planty a continué de diriger Guiraud pendant quelques mois, poursuivant l’œuvre menée par sa famille pendant de nombreuses années, qui a notamment fait de Guiraud l’un des pionniers du bio dans le Sauternais et à Bordeaux.

Il y a quelques jours, Luc Planty annonçait, par voie de communiqué, qu’il était temps pour lui « de passer la main » tandis que la propriété annonçait l’arrivée de Sandrine Garbay au poste de Directrice générale. Le nom de Sandrine Garbay est familier de tous les amoureux de grands liquoreux : cette dernière a passé 27 ans au légendaire château d’Yquem, dont 24 en qualité de maître de chai. Elle se confie à Terre de Vins sur cette nouvelle aventure qui s’ouvre à Guiraud : « bien sûr c’est une page importante qui se tourne pour moi. Mais j’ai été très sensible à la proposition de Matthieu Gufflet, qui me permet de prendre la direction générale d’une très belle propriété avec des responsabilités transversales, allant de la vigne au chai, en passant par la gestion globale du cru. M. Gufflet a une ambition pour Guiraud qui me séduit beaucoup, notamment sur le plan œnotouristique et de l’hôtellerie haut de gamme. Je suis très attachée aux terroirs de Sauternes et le projet autour de Château Guiraud contribue à continuer d’augmenter le dynamisme de l’appellation. Je pense aussi que l’on peut encore hisser la qualité des vins, en répondant encore mieux aux aléas climatiques, en nous équipant d’éoliennes, en sécurisant la production de vin blanc sec… À 55 ans, tout cela constitue un superbe défi pour moi ».

De son côté, Luc Planty nous confie « quitter Guiraud dans un très bon état d’esprit. J’ai eu une discussion constructive avec Matthieu Gufflet et, après dix ans consacrés à cette belle propriété, où nous avons accompli de très belles choses, c’est un bon moment pour céder la place, en particulier à une personnalité talentueuse comme Sandrine Garbay. Nous avons pu participer à la reconnaissance du cru et à sa reconstruction, mais nul n’est indispensable et il y a encore beaucoup à faire à Guiraud, avec une nouvelle énergie. »

De grands projets œnotouristiques

Parmi les grandes ambitions de Château Guiraud, il y a bien sûr la production de grands liquoreux mais aussi de grands blancs secs (nous vous en parlions récemment), et il y a comme évoqué plus haut de grands projets œnotouristiques, conduits par Clémence Planty, qui conserve la direction de l’hospitalité. Entre l’ouverture prochaine d’un nouveau restaurant, Le Cercle Guiraud, dans le village de Sauternes, un marché gastronomique le 2 juin et un projet de sept chambres de luxe au Château de Callac dans les Graves, il y a fort à faire.

Le dernier mot revient à Sandrine Garbay, qui pour l’instant « prend ses marques » dans son nouveau costume de Directrice générale qu’elle a enfilé le 16 mai. « Ce qui est certain c’est que nous allons poursuivre l’engagement bio qui est celui de Guiraud depuis des années, grâce à Luc et la famille Planty ». Sans pincement au cœur au moment des prochaines vendanges, lorsqu’elle pensera à Yquem ? « Il y a eu de grands Yquem avant moi, il y en aura après moi. C’est bien sûr un déchirement, mais c’est aussi un nouveau souffle, et nous nous sommes quittés dans la bienveillance ». Tony El-Khawand, recruté l’année dernière, succèdera à Sandrine Garbay en tant que maître de chai du château d’Yquem. Lorenzo Pasquini assure la direction de l’exploitation.

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Idées cadeaux pour la fête des mères

Pour changer un peu des traditionnels bouquet de fleurs ou parfums, pourquoi ne pas explorer le monde du vin dans son ensemble qui pourrait bien créer la surprise auprès de nos mamans…

Pour une maman épicurienne et fan de rock

Le chanteur Bon Jovi et son fils Jesse se sont associés à Gérard Bertrand pour créer Hampton Water (16€), un rosé languedocien d’une belle typicité, assemblage classique de grenache, cinsault et mourvèdre dont une partie est élevée en fûts de chêne. L’ensemble est frais, fin et élégant et sera une occasion parfaite pour votre mère de réécouter tous les tubes de cette immense star, un clin d’œil évident aux années 1980 à 2000. Et si maman n’aime pas spécialement le rock, alors l’option B peut être la cuvée « Le chenin de maman » 2020 (19€), un vin frais et bien équilibré qui pourrait lui plaire.

Pour une maman à la pointe de la nouveauté

Pas évident de satisfaire les envies d’une maman qui guette le produit d’avant-garde. Eh bien voici 2 idées qui pourraient bien lui faire plaisir. La toute jeune marque de chaussures Zeta propose une gamme de sneakers fabriqués à base de peaux de raisins recyclées. Oui, oui, un produit totalement vegan dont le design est réalisé à Bordeaux, les produits sourcés en France et en Italie et la confection réalisée au Portugal. Un produit totalement dans l’ère du temps (à partir de 129€) que votre maman pourra même renvoyer gratuitement lorsqu’il sera en fin de vie. Ce dernier sera recyclé par le partenaire de Zeta et elle recevra un bon d’achat de 10€.

Pour une maman souhaitant se ressourcer

Les bienfaits des polyphénols notamment ont beaucoup fait parler depuis quelques décennies. C’est avec ce constat que la marque Caudalie a développé sa célèbre marque de cosmétique de vinothérapie à base d’extraits de vigne et de raisins. De nombreux produits à offrir où que votre maman pourra découvrir au cours d’un soin dans l’un des spas de la marque (il en existe 9 en France, à Toulouse, Bordeaux, Rennes, Nantes, Lille, Lyon et Paris). De quoi apaiser toutes les tensions d’une vie trépidante.

Et pour un lâcher prise en version longue, direction sans hésiter le château Le Pape à Léognan dans le Bordelais. Une superbe longère du XVIIIème siècle restaurée dans la plus pure tradition et qui offre des prestations haut de gamme. Ce domaine viticole, voisin du célèbre château Haut-Bailly et appartenant aux mêmes propriétaires, propose 5 chambres d’hôtes de 32 à 55 m² (à partir de 310€ la nuit). Une invitation à l’évasion dans des jardins féériques, au bord d’une piscine enchanteresse. Avec, en outre, la possibilité de visiter le château Haut Bailly avec son extraordinaire chai récemment inauguré et totalement intégré dans la nature environnante mais également de manger à sa table privée. De quoi se sentir comme une princesse !

Pour une maman aimant l’Art

Direction la Provence et l’extraordinaire château La Coste. Dans cet écrin unique en France (et peut-être au monde) se trouve la quintessence des grands architectes et artistes de notre époque. Au cœur de ce domaine viticole, vous pouvez découvrir des bâtiments pensés par Franck Gehry, Oscar Niemeyer, Tadao Ando, Jean Nouvel ou bien encore Richard Rogers. Rien que ça ! Et pour ajouter à la magie d’une visite d’un jour, de très nombreuses œuvres d’art sont disséminés dans les jardins et les bassins de la propriété. Un émerveillement pour toute amatrice d’art que de se retrouver face à des œuvres de Louise Bourgeois, Sophie Calle, Jean-Michel Othoniel, Richard Serra ou bien encore Ai Weiwei. Plusieurs restaurants permettent de prolonger l’évasion. Et pour les plus chanceuses des mamans, des villas de rêve au design et mobiliers contemporains peuvent être louées.

Pour une maman éco-consciente

Pour elle, n’hésitez plus. Achetez-lui du Château Galoupet « Nomade », une toute nouvelle bouteille de rosé aplatie unique, 100% recyclée et recyclable, composée de Prevented Ocean Plastic, un plastique recyclé et récupéré dans les zones les plus polluées du monde. 63g en tout et pour tout, soit 10 fois moins qu’une bouteille classique (25€).

Pour une maman encore plus belle

Chaque année, la maison de champagne Boizel s’associe à une créatrice pour habiller sa cuvée de blanc de blancs. Il ya quelques mois, c’est Gabriella Cortese qui s’est prêtée à l’exercice. La fondatrice de la marque de vêtements Antik Batik l’a habillée pour l’occasion d’un imprimé Annie du plus bel effet, décliné sur l’étiquette, la collerette ainsi que sur le foulard qui entoure le col. UN cadeau 2 en 1 chic et bon (59€ la bouteille).

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