Val de Loire: le retour de la grêle

Pour les vignerons de la vallée de la Loire, les conditions climatiques du week-end de Pentecôte ont été décisives sur la vigne en fleur.  Certains ont subi la grêle qui a détruit une partie de la récolte en devenir, tandis que d’autres ont accueilli avec plaisir la pluie qui faisait défaut depuis des mois.

« Il faut avoir les nerfs solides. J’ai failli craquer ce week-end » déclare Benoit Gauthier, vigneron à Vouvray, qui n’a pas oublié le gel du début d’année. « J’avoue que j’ai du mal à encaisser » poursuit celui qui a enchainé les catastrophes climatiques depuis 1982 et 1985. La différence est que maintenant, il n’y a pas de stock pour atténuer les incidences : « La sécheresse en 2020, le gel et la grêle en 2021, on a besoin d’une récolte ! ». Mais il reconnait que l’épisode de pluie et grêle a moins de conséquences que ce qu’on aurait pu penser, il y a quelques hectares touchés – même si ces surfaces peuvent parfois affecter dramatiquement une exploitation dans sa quasi-totalité.

Grêlons entre petits pois et cerises

A côté de 2021, où il était au milieu d’un nuage qui avait tout dévasté, cette année, le système de protection s’est mis en marche et a diminué la taille des grêlons « entre des petits pois et des cerises », alors que les zones urbaines ont eu des balles de tennis. En effet, les vignobles d’Indre & Loire sont relativement protégés depuis 2016 grâce à un système mis en place avec l’ANELFA, Association nationale des études sur la lutte des fléaux atmosphériques, en relation avec les informations de Météo France. Le principe de la lutte contre la grêle consiste à introduire artificiellement dans les nuages des noyaux glaçogènes d’iodure d’argent de façon à augmenter le nombre de cristaux de glace, et à réduire en conséquence la dimension des grêlons : ceux-ci tombent alors plus lentement et fondent en totalité ou en partie avant d’atteindre le sol. Jean-Marc Gillet, du domaine de la Rouletière à Parçay-Meslay pense aussi que « sans le réseau, on aurait deux à trois fois plus de dégâts. J’ai eu quelques feuilles percées, mais la pluie a fait du bien, cela faisait trois mois qu’on avait eu seulement 25 mm. Le chenin est en pleine fleur, ça a relancé la floraison ».

D’Azay-le-Rideau à Montsoreau

La grêle a suivi un couloir qui est passé à Azay-le-Rideau, il a épargné Saint-Nicolas-de-Bourgueil, mais il a largement touché d’autres appellations comme Bourgueil et Chinon. Sur cette dernière, des zones ont pris fort, à Huismes, à Savigny-en-Véron. A Saint-Germain-sur-Vienne, le château du Petit-Thouars a été durement touché. Il se trouve à l’extrémité ouest de l’appellation Chinon, juste en amont de la convergence de la Vienne avec la Loire. Dans cette zone la ville de Fontevraud a souffert et une partie du Saumurois. Là encore tous les domaines ne sont pas affectés. Chez Patrick Rétif, au domaine des Damoiselles de Turquant, la moitié de la propriété a subi la grêle : « On ne sait pas encore les conséquences exactes sur 8 hectares, mais ce qui est sûr, c’est qu’il y en 6 qui ne donneront rien. Certains endroits c’était des billes, mais d’autres de vraies balles de ping-pong. Le lendemain j’ai vu des pigeons et des tourterelles mortes entre les rangs de vigne ».  Comme il avait déjà perdu 30% par le gel d’avril et qu’il n’a rentré qu’une récolte normale (2020) depuis 2016, il craint de perdre des marchés. « Même si on a une assurance récolte, ça ne remplace pas les clients » regrette-t-il.

Mathieu Vallée du Château Yvonne à Parnay a du mal à sourire, même s’il n’a eu aucun dégât, quand il constate ce qu’ont subi ses voisins de Montsoreau « des rameaux de l’an dernier parfois complètement fracassés, des vignes qui mettront deux ans à se remettre » regrette-t-il. Il reconnait qu’avoir des vignes disséminées est parfois un avantage.

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[Bourgogne] Maison Delaunay, l’alignement des planètes

Très jeune, il a dû vendre son négoce familial… pour le racheter 25 ans plus tard, et devenir dans la foulée président de l’interprofession. En Bourgogne, l’histoire de Laurent Delaunay tranche par sa singularité.

Objets de toutes les spéculations, les domaines familiaux de Bourgogne tombent, de plus en plus, dans l’escarcelle d’investisseurs. La maison Édouard Delaunay a fait le chemin inverse. Vendue au début des années 1990 au groupe Boisset, elle revient dans le giron familial en 2017. La cession et le rachat sont effectuées par un même homme : Laurent Delaunay, arrière-petit-fils du fondateur.

Une revanche sur la vie, diront certains. Lui ne voit pas les choses comme ça. « Il n’y avait pas d’obsession secrète pendant toutes ces années. Mais quand l’opportunité s’est présentée, j’ai tout de suite compris qu’il fallait la saisir», confie l’œnologue, également diplômé d’école de commerce.  Dès le rachat, son équipe se lance tête baissée dans la réfection de la cuverie de l’Etang-Vergy, dans les Hautes-Côtes de Nuits. Et commence, en parallèle, l’approvisionnement en raisins. « On a réussi à trouver une dizaine d’appellations bourguignonnes. Aujourd’hui, nous en  vinifions une trentaine ». Des grands terroirs de la Côtes de Beaune et de la Côte de Nuits, pour l’essentiel. Avec un leitmotiv : le sur-mesure. « Il n’y a pas de dogme », insiste Laurent Delaunay. « Ni sur la vendange entière, ni sur l’extraction,  : chaque cuvée est traitée au cas par cas ». À tel point que le négoce s’approvisionne chez 8 à 9 tonneliers, et n’hésite pas « à changer un fût en cours d’élevage ».

Prochain défi : des Hautes-Côtes parcellaires

Les vins gagnent vite en réputation. Grâce à leur qualité certes mais aussi grâce à une mise en marché soignée. Laurent Delaunay a su mettre à profit l’expérience engrangées avec ses deux autres entreprises : Badet Clément (création de vins de marque) et Domaines et Vins de Propriété (commercialisation de vins de domaine). Un parcours riche, qui n’échappe pas à ses pairs du négoce. Ceux-ci lui suggèrent de prendre la tête de l’interprofession. Mission acceptée fin 2021.

Voilà les planètes alignées pour Laurent Delaunay. Après ça, y a-t-il encore des défis à relever ? Oui, tranche l’œnologue. « Nous souhaitons développer notre offre dans les Hautes-Côtes. L’identification des climats réalisée par les moines en Côte de Beaune et Côte de Nuits n’a pas été complète dans les Hautes-Côtes, et nous voulons travailler en ce sens, en développant des cuvées parcellaires, pour aller identifier de grands vins. Je suis un enfant de cette région, j’y crois beaucoup. » Objectif : devenir la maison emblématique d’un vignoble encore discret. Ou l’achèvement du retour au source pour la maison Delaunay.

Terre de Vins aime:

Bourgogne Hautes-Côtes de Nuits – Charmont – 2020 – 20€

Cet assemblage de quatre parcelles, plutôt orientées Ouest, donne un chardonnay typique des Hautes-Côtes. L’attaque est franche et le reste n’est que rafraîchissement, avec des nuances de zeste de citron, fougère et aubépine. L’élevage, qui comprend un petit pourcentage de fût neuf, apporte un peu de matière et de l’équilibre.

Nuits-Saint-Georges 1er cru Les Perrières – 2019  – 82€

Un terroir qui porte bien son nom, dont le sol particulièrement caillouteux se déploie à deux pas de des carrières de Nuits. Dès le nez la minéralité s’exprime, et en bouche les notes de calcaires chaud se mêlent à un fruit juteux, qui rappelle la cerise burlat et la pêche de vigne, avant une finale à la fois saline et tannique. Le vin de terroir par excellence, à déguster dès aujourd’hui ou à oublier en cave.

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Bergerac en Rosé

En Bergeracois, la production de vins rosés notamment en Bergerac, s’est développé ces dernières années portée par la couleur de plus en plus prisée des consommateurs. À essayer pour un repas sur l’herbe ou au bord de l’eau.

À Bergerac, on joue aussi en rosé, mais ici, le clair n’est pas toujours de mise; on mise (justement) plutôt sur la diversité de robe entre pêche, saumon, coquelicot ou cerise. Pour l’élaboration aussi avec des rosés de saignée ou de pressurage direct. Ils peuvent être élaborés à partir de merlot, cabernet franc, cabernet sauvignon et de malbec, en monocépage ou en assemblage. Les rosés de la région sont surtout produits dans le sud de la Dordogne, en particulier en Bergerac la seule appellation dans cette couleur avec Duras. Ils sont plutôt souples, aromatiques, fruités et floraux, souvent sur des arômes de fruits rouges (fraise, framboise, cassis, groseille). Ils s’associent facilement aux charcuteries, grillades et salades estivales, mais se prêtent aussi aux cocktails comme le rosé tonique (avec limonade, gin, cassonade et jus de cranberry).

Petite sélection :

Bergerac rosé – Château Monestier – La Tour cuvée Cadran (bio) (9,50 €)

Un merlot (70 %) associé au cabernet franc qui a remplacé le cabernet sauvignon, vinifié en levures indigènes. Un vin fin et floral, à la fois vif et rond sur les groseilles, les fruits blancs et les agrumes. Karl-Friedrich Scheufele, coprésident de la maison d’horlogerie Chopard, a fait l’acquisition du château il y a dix ans, d’où le nom de cette cuvée.

Bergerac rosé – Château de Peyrel (10,80€)

Franck Decouroux est plus connu pour ses moelleux et ses liquoreux en appellation Rosette mais il élabore également un bergerac rosé en pressurage direct à 100 % merlot, sur des notes de fraise et de cassis, frais et floral sur une note saline

Bergerac rosé – Domaine de Moulin-Pouzy (HVE et en conversion bio) (7,50 €)

Un merlot-cabernet sauvignon à la robe framboise, très expressif sur le cassis et la fraise avec un léger perlant. La 5e génération, Fabien Castaing, installée sur le domaine depuis 2008, est également propriétaire du Château Les Mailleries en Bergerac bio.

Bergerac rosé – Domaine Moulin Garreau – cuvée Moulin rose (bio)(6 €)

Eric Faucheux et sa femme venant de l’industrie automobile en région parisienne ont racheté le domaine en 2015 avec sa femme. Le domaine était déjà en bio depuis 2006 et le couple mène des expériences d’agroforesterie avec un verger-conservatoire. Un merlot-cabernet franc (à parts égales ), fruité aux arômes de fruits rouges et bonbon anglais

Bergerac rosé – Domaine de Combet – cuvée Rosé Suc’Combet (bio et HVE)(9 €)

Un rosé orignal de par son étiquette graphique mais également pour sa pointe de sucrosité sur un assemblage de merlot, cabernet sauvignon  et cabernet franc, vinifié en demi-sec (mutage au froid). Une petite cuvée nez d’agrumes. 2001 est le premier millésime certifié en bio. Le domaine est suivi par le vigneron Daniel Duperret qui transmet progressivement le vignoble familial à deux jeunes associés en reconversion, David Notteghem et Matthieu Simon venant de la finance et de l’informatique.


Terre de Vins réunit les vignerons des 10 AOP du vignoble Bergerac & Duras, le temps d’une grande dégustation, à Paris le 9 juin, à bord de la Péniche Louisiane Belle. À leurs côtés, 7 filières du Périgord viennent présenter leurs produits du terroir pour des accords gourmands : Canard / Foie Gras du Périgord, Agneau du Périgord, Noix du Périgord, Marrons du Périgord. Vous pouvez encore prendre votre place en cliquant sur ce lien.

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Trophées Bordeaux Vignoble Engagé : Vignobles Xavier Milhade

La 4e édition des Trophées Bordeaux Vignobl*e Engagé a attribué cette année 15 médailles dans 5 catégories, ainsi que 2 prix spéciaux, pour saluer les meilleures initiatives environnementales dans le vignoble girondin.

Dans la “catégorie empreinte”, le Grand Prix d’Or a été remis au Château Boutisse et au Château Recougne, vignoble familial depuis 1938. Élodie et Marc Milhade, aux manettes sont récompensés pour leur conversion en bio entamée en 2019/2020 sur l’ensemble du vignoble, d’importants investissements dans du matériel de pointe engagés et surtout de nombreux partenariats pour la réutilisation et le #recyclage de tous les types de déchets.

Découvrez-le en vidéo.

Vous pouvez retrouver la liste des lauréats en cliquant sur ce lien.

Vous pouvez retrouver la liste des 100 lauréats 2022 en cliquant sur ce lien.

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Bienvenue en Beaujonomie : top départ de la 3e édition

Après deux premières éditions réussies, le festival « oeno-bistronomique » s’apprête à fêter ses trois ans le week-end prochain, réunissant une cinquantaine de domaines, de nombreux chefs et animations tout au long des deux jours.

Convivialité et plaisirs

C’est donc à partir de vendredi 17 juin et jusqu’au dimanche soir que vous pourrez vous immerger dans la convivialité qui fait la signature du vignoble du Beaujolais. Les domaines participant vous ouvrent leurs portes et surtout leur table, autour desquelles vous pourrez partager avec d’autres convives et dans une ambiance « chic et décontractée » une cuisine bistronomique, souvent avec des plats traditionnels revisités, concoctés par des chefs ou les vignerons eux-mêmes, en accord avec des cuvées du domaine, généralement en format magnum.

Que vous soyez expert ou amateur, chaque domaine propose une offre qui lui est propre : apéritif sous la tonnelle pour certains, pique-nique dans les vignes pour d’autres, déjeuner ou dîner au cuvage ; cuvées en rouge, rosé ou blanc : tous les goûts sont dans le Beaujolais, et surtout les bons, avec des vins classés « de caractère » et « d’exception » selon la nomenclature locale adoptée en 2017.

De nombreuses animations prévues

Les appellations beaujolaises organisent de nombreuses animations, ainsi que certains domaines.
Des animations musicales au Château de Poncié avec une soirée jazz par exemple, à un escape game au domaine de Roche Cattin, en passant par une visite commentée des carrières de Glay pour ne citer qu’elles, les animations ne manquent pas de diversité, afin de toucher tous les publics.

En pratique

Les festivités démarrent dans certains domaines dès le vendredi soir, puis pour les déjeuners du samedi et du dimanche, ainsi que le déjeuner dominical. Les places se réservent directement sur le site dédié, sur lequel vous trouverez également une liste d’hébergements.
Les tarifs pour les repas sont compris entre 30 et 120€, et les domaines participant au festival sont répartis sur l’ensemble du vignoble, de Saint-Amour au nord jusqu’aux Pierres Dorées au sud.

Réservation et renseignements : https://bienvenue-en-beaujonomie

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ESAD : quatre expériences pour redécouvrir le champagne

Avec le soutien de la Maison Taittinger, les élèves du Master Design & Culinaire de l’ESAD de Reims ont imaginé quatre expériences ludiques et pédagogiques centrées sur le champagne, présentées la semaine dernière à la Marqueterie.

Justine Chemin a été frappée par la ressemblance entre les fils de palissage et les portées musicales. Sur un panneau en cuivre, elle a représenté la manière dont la silhouette de la vigne, à chaque étape de son cycle, dessine une succession de notes singulières entre ces lignes. Les différentes harmonies obtenues ont également leur rythme et leur accord culinaire. Ainsi, la floraison, très courte, est un allegro, agrémenté d’un chavignol aux graines de pollen…

Pour Juliette Delarue, apprendre que la vigne était une liane a « stimulé un imaginaire luxuriant, l’idée d’une plante qui a envie de grimper avec des formes impressionnantes, alors même que ce n’est pas ce que l’on retrouve lorsque l’on observe le paysage très linéaire d’un champ de vignes. » Elle a donc voulu créer une expérience qui mette en évidence la liane dans toute sa créativité, lui laissant la place de s’exprimer par elle-même. Comment ? En plantant des pieds de vignes avec pour seuls tuteurs des plateaux percés. Autour d’eux, les lianes vont s’enrouler pour finir par les porter et permettre d’y poser sa coupe de champagne. Au bout des sarments, sur des bourgeons en argent, Juliette a placé des bouchées de fromage que l’on peut cueillir comme on cueillerait le raisin…

Sarah Bencherif nous invite elle aussi à dépasser cette première impression uniforme que renvoie la vue globale d’un coteau pour se rapprocher au plus près de la vigne et découvrir toute l’originalité et la finesse des ceps lorsqu’on les observe dans le détail. On remarque alors les veinures du tronc et des feuilles, qui rappellent l’importance de la montée de sève, cette fabuleuse transmission d’information entre le terroir et le fruit, auquel répond, dans la flûte, un autre mouvement d’élévation, celui des bulles qui forment elles aussi un ascenseur aromatique. Pour partager cette expérience, Sarah propose une immersion nocturne, plus intime et enveloppante, où le visiteur part du pied du rang, et remonte le coteau, guidé par des signaux lumineux qui l’amènent à se focaliser sur des points précis de la vigne. Il pourra les observer avec, en guise de jumelles d’opéra, une loupe en forme de grappe. En haut du parcours, une coupe de champagne illuminée derrière un voile fait ressortir le spectacle de l’effervescence. Une cuvée de la marque Taittinger évidemment, où domine le chardonnay, « un cépage caméléon, gustativement peu marqué, qui laisse ainsi s’exprimer toute l’identité du terroir ». En accompagnement, Sarah a prévu un Ossau-Iraty coupé en demi cylindre pour prendre l’allure d’un sarment tranché sur la longueur. Elle a disposé dessus un fil de gel de citron raisin. Il évoque la sève coulant à l’intérieur du bois.

Avec Agathe Gerbaud, un autre trait d’union qui suit tout le cycle du champagne est mis en valeur : la levure. Le dégustateur commence par la récupérer avec un pinceau sous la forme symbolique d’épices saupoudrées sur la peau de raisins en céramique, avant de l’étaler sur des morceaux de fromage qu’il peut ensuite savourer. La dégustation suivante se fait dans des verrines en verre serties de métal qui rappellent les tubes gradués utilisés par les chefs de caves lors de l’assemblage. A l’intérieur, on trouve une gelée de granny-smith, arôme typique du chardonnay, et du fromage de brebis en éclats dont la blancheur évoque le duvet des feuilles du meunier. Les cépages sont ainsi mêlés comme on le ferait pour constituer une cuvée… Une cuillère enrobée de pain plonge dans cet assortiment. Elle représente la levure de la liqueur de tirage qui provoquera la seconde fermentation. Troisième étape, pour suggérer le vieillissement sur lie où les levures dégradées gisent au fond de la bouteille, on a installé sur un tesson, une pièce de brie. L’expérience s’achève enfin par le sabrage d’un flacon qui figure leur évacuation par le dégorgement.

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Primeurs 2021 : Lafite Rothschild en très légère baisse

Premier des 5 premiers grands crus classés 1855 à dévoiler le prix de son millésime 2021 en primeurs, Château Lafite Rothschild joue la carte d’une très légère baisse, moins de 1% par rapport à l’année dernière.

Le Premier Grand Cru Classé 1855 de Pauillac, Château Lafite Rothschild, met en marché son millésime 2021 au prix de 565 € HT, soit une très légère baisse (-0,88%) par rapports aux 570 € HT du millésime 2020. Lafite est le premier des “premiers” 1855 à dégainer, en attendant Mouton Rothschild, Haut-Brion et Margaux (Château Latour s’est pour sa part retiré depuis plusieurs années du circuit des primeurs).

Autre propriété des Domaines Barons de Rothschild, Château L’Evangile (Pomerol) sort pour sa part au prix de 216 € HT, en hausse de +0,47%.

Les autres sorties importantes de ces derniers jours :

Château La Tour Carnet, 4ème Grand Cru Classé 1855 (Haut-Médoc) : 25,88 € HT (-)
Château Prieuré-Lichine, 4ème Grand Cru Classé 1855 (Margaux) : 29,40 € HT (-)
Château Boyd-Cantenac, 3ème Grand Cru Classé 1855 (Margaux) : 36 € HT (-)
Château Rauzan-Gassies, 2ème Grand Cru Classé 1855 (Margaux) : 41,75 € HT (-3,36%)
Château Carbonnieux rouge, Cru Classé de Graves (Pessac-Léognan) : 25,20 € HT (-)
Château Carbonnieux blanc, Cru Classé de Graves (Pessac-Léognan) : 28 € HT (+11,11%)
Château Olivier rouge, Cru Classé de Graves (Pessac-Léognan) : 21,70 € HT (-)
Château Olivier blanc, Cru Classé de Graves (Pessac-Léognan) : 26,60 € HT (+22,58%)
Château de Fieuzal blanc (Pessac-Léognan) : 49 € HT (+21%)
Château de Fieuzal rouge, Cru Classé de Graves (Pessac-Léognan) : 30,80 € HT (+5%)
Châtau Haut-Marbuzet (Saint-Estèphe) : 33,60 € HT (+5%)

Le n°77 de Terre de Vins “spécial Primeurs” est depuis le 18 mai 2022 dans les kiosques.

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[Alsace] Wolfberger célèbre ses 120 ans

Wolfberger, la marque du groupe coopérative né à Eguisheim fête les 120 ans de sa naissance. Un joyeux anniversaire qui célèbre l’engagement de 350 vignerons avec deux cuvées d’exception présentées en grands contenants.

L’histoire a commencé il y a 120 ans à Eguisheim, aux portes de Colmar dans le Haut-Rhin. Alors que l’Alsace est allemande, la cave coopérative d’Eguisheim est fondée en 1902 et acquiert 60 foudres en chêne de Hongrie d’une capacité de 5 000 hl, ce qui est considérable à l’époque. Ensemble, les vignerons font face au phylloxéra, mais aussi aux deux guerres.

Une première médaille d’or en 1945

Les vignerons d’Eguisheim participent pour la première fois en 1945 au Concours Général Agricole de Paris ou un Tokay d’Alsace (actuel pinot gris) remporte la médaille d’or. À partir de 1955, la coopérative se structure et investit pour se moderniser. Elle opte pour un apport total en raisins de ses adhérents, dont le nombre passe de 700 à 140. Au fil des années, les innovations et les agrandissements se succèdent. Hervé Schwendenmann, président, rappelle que la création de la marque commerciale Wolfberger a été une révolution : « Aujourd’hui on vend la production totale de nos 1 300 hectares sous nos  marques, Wolfberger en tête, mais aussi les deux autres qui ont été rachetées depuis, Willm et Albrecht ». Les marques de distributeurs ont disparu et la production se répartit également entre crémant d’Alsace et vins tranquilles.

Président et directeur main dans la main

Le secret de Wolfberger ? Le président Hervé Schwendenmann fait équipe depuis 15 ans avec son directeur, Bertrand Dufour. Les deux sont sur la même longueur d’ondes pour voir la vigne en grand et mener la maison qui a vu deux changements de siècle. Symboliquement, ils réinventent cette année le sigle de Wolfberger, insufflant un vent de fraîcheur tout en perpétuant les valeurs d’origine. La typographie gothique caractéristique de l’Alsace a été épurée tandis que les volutes qui évoquent les rameaux de vigne autour du nom Wolfberger se font plus discrètes.

Deux cuvées pour 120 années

Pour les célébrer 120 ans de belles cuvées, la coopérative présente deux millésimes de deux appellations phares de la maison, baptisées « Épopée 1902 » et présentées en formats généreux et festifs. Le crémant d’Alsace embouteillé en jéroboam (équivalent 4 bouteilles, 3 litres) est une sélection élevée pendant 42 mois sur lies, assemblage de chardonnay (67%) et pinot blanc (33%) du millésime 2017. Le vin tranquille est un grand cru de pinot gris, le Rangen de Thann, que le millésime 2019 a permis de vinifier selon un profil moins doux qu’à l’habitude, en demi-sec (8,5 g/l) ce qui permet de le servir facilement avec une viande ou des coquillages cuisinés. Il provient d’un terroir exceptionnel qui fut abandonné pendant plus d’un siècle en raison de sa forte pente et remis en culture dans les années 80 par les vignerons de la cave, aux côtés des indépendants Zind-Humbrecht et Schoffit. C’est le plus méridional des grands crus d’Alsace. Le jéroboam a été tiré à 1 344 exemplaires (89€) et le grand cru Rangen à 1 100 (49€).

Amélioration continue

Wolfberger a été parmi les premières caves à commercialiser des cuvées en bio. « Aujourd’hui, le bio n’est pas forcément la panacée. On a choisi une troisième voie, avec une maîtrise de différents postes. Avec notre station météo et le couvert végétal, on a baissé notre utilisation de produits phyto-sanitaires de 60%, on utilise des robots pour nettoyer les cavaillons, on fait des tests sur des cépages résistants comme le floréal, nos bâtiments ISO 50001 ont réduit la consommation de fluides de 39% depuis 2014… » résume Bertrand Dufour. Certes, 75 % des producteurs sont certifiés HVE 3, mais pour lui l’important est dans la digitalisation des process qui libère du temps pour se consacrer à l’essentiel. Il insiste sur l’encadrement dont disposent les 350 vignerons et sur la communication interne.  « Grâce à notre application qui est comme un Facebook interne, les 150 collaborateurs salariés et les 350 communiquent, s’informent et s’entraident. L’amélioration est continue » conclut-il.

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En manque d’idées de cadeaux pour la fête des pères ?

Chaque année, c’est le même rituel et le même stress. Quel cadeau offrir à son père ? Pour vous aider dans ce parcours du combattant avant le 19 juin, nous vous proposons quelques idées autour du vin et des spiritueux qui pourraient bien faire mouche. Tour d’horizon.

Si vous souhaitez rester dans un certain classicisme en offrant une bouteille, pourquoi ne pas partir sur une pièce unique car personnalisée ? C’est ce que propose le cognac Camus avec sa gamme de Cognacs de Caractère qui permettent de choisir parmi trois profils aromatiques différents : « accent floral » aux notes de rose, jasmin et chèvrefeuille, « accent fruité » mettant en exergue les fruits à noyau, la poire et la gelée de coings ou bien encore « accent épicé » qui exhale des notes de vanille, cannelle et café. Avec la possibilité ensuite de choisir la couleur du bouchon et de l’étiquette (2 couleurs possibles), celle du galon sur le col (6 couleurs proposées) et d’individualiser avec la signature de votre père l’espace sur l’étiquette rappelant que ce « flacon a été élaboré pour [lui] ».

Côté vin, pourquoi ne pas lui offrir la possibilité d’adopter une vigne et de recevoir ensuite chaque trimestre une bouteille issu du raisin de ladite parcelle ainsi qu’une autre bouteille surprise de la propriété ? Voilà un cadeau original proposé par Cuvée Privée (à partir de 40€ par trimestre). Une box de dégustation (39,90€) peut être commandée dans un premier temps. Les 6 fioles de dégustation qu’elle contient permettent d’identifier un vin préféré et d’orienter ensuite l’adoption de la vigne vers le domaine concerné. L’heureux papa pourra alors visiter le domaine avec la personne de son choix et aller accrocher symboliquement un médaillon avec son nom sur son cep. Avec en plus l’accès à des réductions sur de futurs achats de vin ainsi que des dégustations privées et des ateliers pratiques.

Pour les papas baroudeurs, et si vous profitiez d’un voyage pour lui offrir une expérience inédite ? Vous pourriez par exemple prendre la direction du merveilleux vignoble de Gigondas, non loin d’Avignon et plus précisément au domaine de la Tourade. Là, il pourra partir à la découverte des vignobles s’étendant au pied des superbes Dentelles de Montmirail, ces pics rocheux dominant l’appellation. Mais aussi déguster les vins du domaine, le tout à bord d’un combi Volkswagen de 1965 fleurant bon le flower power et la musique de Jimi Hendrix (25€/adulte, 15€/enfant).

Et si votre paternel est plus attiré par la partie septentrionale de l’Hexagone, direction la Bourgogne. Et quoi de mieux pour découvrir l’incroyable mosaïque de climats et de terroirs que de le faire en prenant de la hauteur avec une montgolfière. Une expérience unique lorsque le pilote, champion de France de la discipline est en plus vigneron (240€/pers sur le site Winalist) ! Dans le même esprit, mais version motorisée, la Côte des Bars en Champagne peut faire l’objet d’un survol en petit avion à moteur. 1h30 avec une partie dans les airs (30 min) puis une dégustation de 3 cuvées (73€/adulte, 45€/enfant), c’est ce que propose par exemple la belle maison de champagne Devaux.

Et pour allier découverte du vignoble par la gastronomie, on ne saurait trop vous recommander l’excellente table alsacienne de Jean-Luc Brendel dans le non moins merveilleux village viticole de Riquewihr. Un homme d’une créativité incroyable, totalement ancré dans son terroir (il a créé notamment son propre potager en permaculture) et accompagné par une sommelière hors pair. Anne Humbrecht a structuré sa carte des vins par typicité géologique. Une approche unique pour comprendre la diversité unique mais complexe du terroir alsacien.

Et si certains papas préfèrent la capitale, alors une visite aux Caves du Louvre sera l’occasion de le surprendre. D’une part par la découverte d’un lieu unique, cave historique de 800 m² entièrement réaménagée et proposant une découverte ludique du monde du vin. Mais aussi en l’inscrivant pourquoi pas à un atelier d’assemblage afin qu’il puisse réaliser sa propre cuvée (75€ pour 2h en repartant avec sa création) !

Côté objets pratiques, vous risquez fort de faire mouche en lui offrant un Coravin. Bien connu des professionnels mais encore peu du grand public, ce dispositif permet de servir un verre de vin sans ouvrir la bouteille par le biais d’une aiguille qui perce le bouchon et remplace l’air par un gaz neutre. De quoi servir des cuvées différentes à la maison, les laisser vieillir des mois ou des années si elles n’ont pas atteint leur optimum. Et il existe même un Coravin permettant d’ouvrir un vin effervescent et de pouvoir le déguster ensuite pendant 4 semaines… (à partir de 119,99€).

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Château de Portets : le Grand Rendez-vous des sorciers !

Le très beau et patiné château de Portets, en appellation Graves, proposera le dimanche 12 juin, dans un cadre bien adapté au concept, une journée « escape games » sur le thème du « Grand Rendez-vous des sorciers ».

Si on peut penser que le public intéressé peut être celui des jeunes enfants, « la cible principale est constituée d’adultes entre 20 et 40 ans »  précise Marine Barreau, la chargée de communication du château. Surprise donc, la communauté de baguettes et sortilèges est plutôt une communauté de jeunes adultes. « On a des activités adaptées aux adultes mais si ceux-ci souhaitent être accompagnés de leurs enfants, il y aura quelques activités pour ces derniers » rassure Marine. 

Le concept a été créé en collaboration avec la boutique « Baguettes & Sortilèges » située à Beautiran, le village voisin. Lorsque l’équipe du magasin est venue ça a « matché » tout de suite. « Ils s’imaginaient tout ce qui est envisageable de faire dans les pièces du château » : des lieux qui se prêtent bien aux jeux et contribuent à l’ambiance.

Les chais de vinification seront dédiés au déroulement de 7 mini escape games. Chaque escape game durera entre 10 et 15 minutes. Dans la salle de réception, aux allures de salle d’armes, la boutique  « Baguettes & Sortilèges » proposera des articles à la vente. Dans cette même salle, on trouvera un stand de dégustation des vins du château mais aussi un bar à potions tenu par le restaurateur « Passione caffè » spécialiste en cocktail à Portets. Des cocktails à base de vins de la propriété et des softs pour les enfants. Et pour parfaire l’ambiance, on pourra voir une voiture emblématique de cet univers si particulier et bien connu des fans :  une Ford Anglia que Baguettes & Sortilèges met à disposition pour un stand photo. On pourra se mettre en scène devant ce symbole et obtenir une photo (payante) prise par un photographe professionnel.

Des escapes games liés à l’univers du vin.

« Le Journal ensorcelé », « La Cuisine magique», «L’Elixir de Portets”, “le Ministère” sont quelques exemples de jeux.  Mais « les escape games auront pour but de lier l’univers de la sorcellerie à celui de l’univers viticole » explique Marie-Hélène Yung-Théron, la propriétaire du lieu.  Parmi les énigmes à solutionner vous aurez, par exemple, à retrouver les cépages d’un assemblage à partir d’une palette d’arômes, ou à décoder des étiquettes de vins pour retrouver la bonne. « Il y aura 3 niveaux différents d’escape games pour que chaque âge y trouve son compte ».

Le Grand Rendez-vous des sorciers propose aussi un concours du meilleur costume : un pour les adultes et un pour les enfants. Il est donc conseillé de venir costumé, mais rien d’obligatoire. Des lots seront à gagner.

Avant de repartir vous pourrez acheter une bouteille personnalisée à l’image de l’évènement.

Pour se restaurer, on pourra choisir le food truck « le Camion du Chef » tenu par Romain qui proposera spécialement des bubble gaufres salées et sucrées et des glaces à la plancha ! « On a eu l’occasion de travailler avec lui sur le Bordeaux Food Truck Festival que le château a reçu à l’occasion d’une étape. Cela a très bien marché, la clientèle apprécie sa restauration. Il a une clientèle fidèle » se félicite Marine Barreau.

Il n’y a pas d’âge pour s’amuser. Le Grand Rendez-vous des sorciers le prouve.

Réservation obligatoire. Evénement le Grand Rendez-vous des Sorciers – Chateau de Portets

Le Grand Rendez-vous des sorciers, dimanche 12 juin de 10h à 18h
Château de Portets
Adulte : 15 €. Enfant (6-12 ans) : 8€

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