[Cognac] Grande Champagne : « Se remémorer 30 ans d’histoire locale »

L’association Maison de la Grande Champagne souffle ses 30 bougies. Discrète autant que prestigieuse, cette institution sert le premier cru de l’AOC Cognac. La présidente Nadine Pautier du domaine éponyme nous décrit cet anniversaire par le menu.

Ce jeudi 30 juin, vous célébrez les 30 ans de cette association, pouvez-vous revenir sur la création et ses objectifs ?

La Maison de la Grande Champagne est inaugurée le 5 juillet 1992. A l’origine, une poignée de personnes (bénévoles, élus et producteurs) ont souhaité́ promouvoir le terroir en ouvrant un local au public en lieu et place de l’actuel Office du tourisme. Cette vitrine a quatre vocations, d’abord touristique par la découverte de la région et de son patrimoine, ensuite culturelle avec les traditions et œuvres des hommes à travers le temps, et puis dans le domaine de l’animation sur tout le territoire de la Grande Champagne et enfin économique via la promotion des produits de Grande Champagne. Elle a donné naissance à trois associations, « Culture Grande Champagne » en 1994, « l’Office de tourisme » en 1997 et la « Maison de la Grande Champagne », actuelle association de producteurs, enregistrée en février 1998. A l’origine, en 1992, nous comptions 35 viticulteurs. Au fil du temps, des artisans et des artistes nous ont rejoints. La MGC est un lieu d’échange entre nous, producteurs de Grande Champagne et une belle vitrine où nos produits sont disponibles tout au long de l’année, au même tarif que sur nos exploitations. Cette boutique est plus qu’une association de producteurs, c’est une entité où nous mêlons nos compétences, nos qualités et savoir-faire individuels au service de nos produits, de nos clients voire même de nos entreprises.

L’association a pris une nouvelle dimension avec la création d’une boutique, n’est- ce-pas ?

Tout à fait. En 1999, la mairie de Segonzac acquière le local mitoyen de l’office de tourisme et la MGC en devient locataire en 2001. L’adresse est au 2 de la rue Gaston Briand au cœur de Segonzac. A compter de cette date, la boutique est ouverte tous les jours et tenue à tour de rôle par les adhérents. Aujourd’hui, nous sommes 26 adhérents dont 17 viticulteurs et comptons plus de 200 références au magasin.

Une cuvée vient-elle célébrer cet anniversaire ?

Pour marquer l’évènement, 30 magnums de 1,5 litre qualité́ XO vont être proposés à la vente au tarif de 300 €. Cette série limitée est issue d’un assemblage des XO des adhérents actuels de la MGC. Ce 30 juin, nous fêtons les 30 ans de la MGC et le lancement de cette cuvée au nouveau restaurant « le Gueuleton » à Segonzac. C’est l’occasion de nous retrouver entre nouveaux et anciens adhérents et de se remémorer 30 ans d’histoire locale avant d’écrire une nouvelle page en espérant être aussi innovant et précurseur que nos prédécesseurs.

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Ruinart fait son nid à Taissy

Nils-Udo a été l’un des premiers artistes à abandonner les cimaises des musées pour intégrer ses œuvres dans la nature. S’il est considéré comme l’un des fondateurs du landart, il s’en dissocie en refusant de composer avec des matériaux manufacturés et en veillant à ce que la nature ne soit pas seulement un écrin, mais entre en interaction avec ses œuvres. Sa nouvelle sculpture, « Habitats », jette ainsi une lumière sur le travail de cocréation avec la nature que tente de mettre en œuvre Ruinart à travers ses projets agroforestiers.

©Romain Guittet©Romain Guittet©Romain Guittet

Le principal défi du vigneron a toujours été de trouver sa juste place dans la nature. L’équilibre est subtil. D’un côté, il lui faut renoncer à la tentation de devenir un petit démiurge qui se prétendrait capable de tout contrôler, de l’autre, s’il souhaite produire de beaux raisins, il ne saurait, non plus, rester passif et s’abandonner en toute confiance aux caprices de la nature… Son travail suit donc une voie intermédiaire, celle d’un accompagnement, d’une collaboration, voire d’une co-création. Tel est le sens de la nouvelle œuvre du pape du landart, Nils-Udo, installée au milieu des vignes de Ruinart et formée de trois grands pieux en bois au sommet desquels l’artiste a entreposé les pieds de vignes que la Maison a accepté d’arracher pour pouvoir planter ses haies.

Ces agglomérations de branchages qui forment comme des arbres artificiels (bien qu’ils ne soient constitués que d’éléments naturels) doivent permettre aux animaux d’y construire leurs nids, d’où le nom de cet ensemble : « Habitats ». Au fil du temps, insectes et oiseaux s’approprieront et modifieront ce que la main de l’homme a commencé à façonner, participant par leur travail à l’évolution de l’œuvre. Elle deviendra par là-même, le reflet de cette cocréation viticole que veut développer la maison par son investissement dans l’agroforesterie. L’évolution des sculptures dans leur environnement fera d’ailleurs l’objet d’une série de photographies réalisées par l’artiste au gré des saisons et du cycle de la vigne.

Une autre lecture consiste à voir dans ces dispositifs étranges, des autels sacrificiels élevés vers le ciel sur lesquels les ceps arrachés forment une offrande à la nature, un tribu que le vigneron a accepté de payer pour la préserver et en échange duquel celle-ci continuera à lui prodiguer généreusement ses fruits.

Enfin, la silhouette de ces sculptures étranges flanquées de grands bras peut évoquer de manière amusante les épouvantails que les paysans utilisent pour faire peur aux corbeaux.  Sauf que, si ces bras sont ouverts, ce n’est pas pour chasser les animaux mais au contraire pour les accueillir « à bras ouverts ». Ces épouvantails inversés traduisent ainsi la volonté de l’homme de ne plus accaparer l’espace que forme les vignes mais de le partager à nouveau pour mieux en jouir de manière durable.

Comme toutes les œuvres d’art, la vocation des ces sculptures est évidemment d’interpeler, de contribuer aux changements des mentalités. De ce point de vue, elles bénéficient d’une implantation stratégique, le long de la route très fréquentée qui part de Reims et file vers l’Est de la Montagne en passant par le vignoble de Taissy. C’est ici que Ruinart possède un domaine exceptionnel en Champagne parce qu’il échappe à l’extrême morcellement habituel. Constitué de 40 hectares d’un seul tenant, il représente grâce à cette caractéristique, l’endroit rêvé pour expérimenter ces nouvelles pratiques d’agroforesterie qui cherchent à recréer des corridors entre les réservoirs de biodiversité, en l’occurrence la forêt de Montbré, le grand pré en jachère qui longe la voie ferrée, et différents bosquets.

Si jusque-là la maison mettait surtout l’accent dans sa communication sur son site des crayères, elle met désormais de plus en plus en avant ce domaine où elle s’approvisionne depuis 1733, symbole fort de son enracinement dans le vignoble. L’année dernière déjà, l’artiste Thomas Saraceno y avait fait décoller son aérocène pour figurer l’impact que pouvait avoir une augmentation en apparence minime d’un degré sur l’équilibre de la nature. Le bâtiment agricole installé à l’entrée s’est également vu doter d’une très belle extension en bois avançant à l’intérieur des vignes. Alexandre Benjamin Navet, qui avait déjà réalisé la première customisation de l’étui seconde peau, a orné la façade d’une grande fresque.

www.ruinart.com

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Bordeaux : BIG Ensemble milite pour « l’agroforesterie ensemble »

L’agroforesterie, une voie d’avenir pour la viticulture, en particulier en Gironde ? C’est le credo de l’association BIG Ensemble qui organisait hier, mercredi 29 juin, le lancement d’une initiative ambitieuse en partenariat avec le CIVB (Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux).

L’agroforesterie, ou agroécologie, est le nouveau courant fort de la filière viticole, en particulier à Bordeaux où, suivant l’exemple de locomotives telles que le château Cheval Blanc, les paysages viticoles s’enrichissent désormais – ou de nouveau – de la présence d’arbres aux abords ou au milieu des vignes, ouvrant de nouvelles perspectives en matière de biodiversité et de développement durable. De crus classés en petites propriétés familiales, nombreuses sont les exploitations à explorer cette voie. Hier, l’association BIG Ensemble via sa branche BIG Nature, en partenariat avec le CIVB (Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux) a lancé une initiative pour “mobiliser entreprises et agriculteurs vers une agriculture plus durable” avec le projet “L’Agroforesterie, ensemble”.

Créée au début de l’année 2021 par l’entrepreneur bordelais Pascal Rigo, l’association BIG Ensemble réunit une vingtaine de personnes et s’engage sur des sujets sociétaux, environnementaux et solidaires tels que le sport, la santé, l’alimentation (un projet de cuisine solidaire de 900 m2 sur les quais de Bordeaux doit prochainement voir le jour), l’éducation, la culture et… l’environnement, à travers la branche BIG Nature. Cette dernière s’emploie en particulier à militer pour la plantation d’arbres au sein du monde agricole, pour la captation de CO2, la régulation du climat, la protection de la biodiversité, la lutte contre le gel, la constitution d’abris naturels pour les oiseaux et chauves-souris, la prévention des maladies, et en un mot, la réduction d’un modèle monocultural qui a atteint ses limites. “Fédérer par l’exemple” et “créer une chaîne de contamination en impliquant un maximum de gens autour de ce projet d’agroforesterie”, telle est l’ambition de Pascal Rigo et son équipe qui veulent montrer “qu’il y a un avenir pour la ruralité, qu’on peut rester ancré dans nos terroirs et pérenniser nos exploitations tout en ayant une politique durable“.

De 2000 à 200 000 arbres

L’initiative a démarré au printemps dernier en appellation Cadillac-Côtes-de-Bordeaux avec la plantation de 2000 arbres, en deux semaines, sur quatre propriétés. “Notre objectif est de passer de 4 à 400 agriculteurs, à travers un gros travail de pédagogie et de transmission sur les vertus de cette pratique”, souligne Pascal Rigo, qui lance officiellement aujourd’hui, avec le CIVB, l’initiative “l’Agroforesterie, ensemble” à la Halle Héméra, rue Fondaudège à Bordeaux. Cette initiative entend réunir “des personnalités inspirantes et engagées“, “pour passer ensemble à l’action” : des experts de l’AFAF (Association Française d’AgroForesterie), des agriculteurs qui souhaitent planter des arbres sur leur exploitation, des entreprises prêtes à financer des projets de plantations, ainsi que des citoyens et institutions, prêts à venir participer à ces plantations.

À travers ce rendez-vous, l’association BIG Ensemble “veut créer les conditions d’un échange entre des acteurs déjà engagés et les agriculteurs, les financeurs, les citoyens présents qui veulent agir pour construire et faire ensemble le changement d’échelle“. D’ici l’hiver 2023, ce ne sont pas 2000 arbres mais 200 000 qui devront être plantés dans la région. Une initiative à suivre de près, donc. Pour plus d’informations : www.bigimpacts.org/lagroforesterie_ensemble

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Californie : Joseph Phelps dans le giron de Moët Hennessy

Moët Hennessy, la division vins & spiritueux du groupe de luxe LVMH, vient d’annoncer l’acquisition du domaine Joseph Phelps, l’un des vignobles les plus prestigieux de la Napa Valley en Californie. Une prise de choix qui vient enrichir le portefeuille international du groupe.

C’est une nouvelle étoile, et non des moindres, qui vient rejoindre la galaxie LVMH à travers sa division Moët Hennessy, dédiée aux vins et spiritueux : l’acquisition du domaine Joseph Phelps est un coup de maître pour le groupe de luxe, qui s’arroge l’une des stars du vignoble californien. Fondé en 1973 par Joseph Phelps, le domaine s’est construit en cinquante ans une réputation exceptionnelle, notamment grâce à sa cuvée Insignia qui a plusieurs fois décroché la note ultime chez Robert Parker. Le vignoble couvre actuellement 213 hectares en Napa Valley et 30 hectares en Sonoma Valley.

Moët Hennessy, qui réunit déjà dans sa portefeuille quelques marques de légende comme les champagnes Krug, Dom Pérignon, Mercier, Ruinart, Moët & Chandon, Armand de Brignac, mais aussi les vignobles Ao Yun, Cape Mentelle, Château d’Esclans, Château Galoupet, Terrazas de los Andes, Cheval des Andes, Cloudy Bay, sans oublier le cognac Hennessy ou encore les whiskees Arbeg et Glenmorangie ou la vodka Belvedere, met donc un pied en Californie de la plus spectaculaire manière.

Dans un communiqué, Philippe Schaus, Président-directeur général de Moët Hennessy, déclare : “Nous sommes très heureux et extrêmement fiers d’accueillir le vignoble Joseph Phelps dans notre portefeuille de vins et spiritueux de prestige. Grâce aux fabuleux terroirs de Joseph Phelps ainsi qu’à l’expérience et à l’excellence incomparables de son équipe, et avec le soutien de notre réseau de distribution mondiale, nous allons poursuivre la merveilleuse aventure initiée par le fondateur du vignoble il y a cinquante ans et perpétuée par ses héritiers au cours des dernières années. Joseph Phelps a été à la Napa Valley ce que Nicolas Ruinart, Joseph Krug et Claude Moët furent à la région de Champagne. Nous continuerons à développer cette nouvelle Maison dans le respect de l’héritage et de la vision de son fondateur.”

De son côté, la famille Phelps souligné la fierté “d’être passés d’un ranch de bétail de 243 hectares et pionnier de la Napa Valley à un producteur de vins emblématiques acclamé par la critique et internationalement reconnu. Pour les 50 prochaines années, nous sommes convaincus que la transmission de ce joyau de la vallée de Napa et de la côte de Sonoma à Moët Hennessy perpétuera l’héritage de notre famille”.

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Patrimonio officiellement sans glyphosate

C’est officiel, l’appellation corse de Patrimonio est désormais la première appellation de France à avoir inscrit dans son cahier des

charges linterdiction des désherbants chimiques de synthèse.

Tous les sols viticoles de Patrimonio devront désormais être travaillés mécaniquement que ce soient les vignes en place ou les jeunes plantations et « il n’y aura plus de glyphosate dans les vignes et pas seulement dans les interrangs mais aussi sous le rang », annonce fièrement le jeune président de l’AOP corse Mathieu Marfisi. La décision avait été votée en février 2019 à l’unanimité par la quarantaine de producteurs après que cet herbicide controversé a été déclaré cancérigène par l’Organisation Mondiale de la Santé. L’interdiction du glyphosate tardant à se mettre en place (la proposition de loi du 30 novembre 2021 n’a toujours pas été votée et l’autorisation actuelle de Union Européenne expire fin 2022), un dossier avait été monté en partenariat avec le Giac, organisme typiquement corse présidé par Pierre Acquaviva et qui regroupe l’ensemble des syndicats d’AOC et gère les relations avec l’Inao. La demande d’interdiction du glyphosate avait été déposée auprès de l’INAO en février 2021, mais crise covid oblige, la validation avait pris du retard. Le décret vient enfin d’être officialisé et entrera en vigueur pour le millésime 2022. Seule l’Appellation d’Origine italienne Conegliano Valdobbiadene, terre du prosecco, avait déjà décidé d’interdire l’utilisation du glyphosate en 2019, devenant ainsi la plus grande zone cultivée sans glyphosate en Europe.

Une première marche vers le tout bio

L’interdiction du glyphosate va donc concerner une quarantaine de vignerons pour 458 ha de vignes;, seuls sept utilisaient encore en 2019 le désherbage chimique et s’étaient engagés à l’arrêter (sous peine de devoir retirer l’appellation Patrimonio de leurs étiquettes à la sortie du décret). « La décision d’interdire les herbicides est d’autant plus importante que les parcelles de Patrimonio sont très imbriquées les unes dans les autres, précise Mathieu Marfisi. La quasi totalité des producteurs sur ce territoire travaillent déjà en bio mais nous n’avons pas souhaité encadrer cette démarche dans le cahier des charges car la décision de supprimer le glyphosate implique déjà un gros travail mécanique des sols, notamment pour que la vigne résiste mieux à la sécheresse et qu’il n’y ait pas de perte de rendements, et donc davantage de main d’œuvre. De plus, l’Inao ne souhaitait pas qu’une appellation fasse référence à un autre cahier des charges, même bio ».

Les trois plus grands domaines de Patrimonio sont déjà certifiés

(Orenga de Gaffory et Montemagny) ou en conversion (Clos Teddi, déjà en HVE, Lazzarini). Parmi les exploitations également en conversion bio, Paradella (7 ha), Jean-Noël Grossi (3 ha), et Napoleon Brizi (12 ha). « Ce sera aussi un argument de vente supplémentaire pour les consommateurs, de plus en plus en attente de ce type de démarche, reconnait Mathieu Marfisi. D’ici dix ans, il faudrait réfléchir à l’interdiction de tout engrais chimique et l’inscrire dans le cahier des charges, surtout pour donner un signal fort aux nouveaux arrivants car notre vignoble est très attractif et on enregistre de nouvelles installations chaque année ».

Une décision qui s’inscrit également dans une démarche générale de développement durable dans le Cap corse, cette péninsule en forme de doigt qui avance dans la mer Méditerranée, puisque le vignoble de Patrimonio avec le golfe de Saint-Florent fait partie du Grand Site de France baptisé Conca d’Oru (la conque d’or) et labellisé depuis 2017. De quoi favoriser un œnotourisme écoresponsable qui sera promu par la nouvelle Maison du Grand Site qui ouvrira dans les prochaines semaines sur le port de Saint-Florent.

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Bugey tellurique !

800 bouteilles descendues dans les grottes préhistoriques du Cerdon ! C’est la première initiative du genre pour le syndicat de l’appellation Bugey, baptisée Cav’âge, cette immersion sous terraine va durer deux ans.

Les étiquettes qui rejoignent ces profondeurs ont été sélectionnées parmi les vins de l’ensemble de l’AOC, à l’aveugle, par un jury de sommeliers et de vignerons qui ont tenu à ce que les 8 références retenues restent anonymes jusqu’à la fin de l’expérience. « L’appellation Bugey est connue pour sa diversité, nous voulons en montrer le potentiel de garde. Le vieillissement dans ces conditions particulières, 14 degrés maximum et une humidité constante représente des conditions idéales » témoigne Jean-Luc Guillon, président de l’appellation. Le vignoble s’étend sur 46 communes du département de l’Ain, environ 480 hectares, propose trois couleurs en vin tranquille, deux en effervescent dont le Bugey Cerdon à la robe framboise qui joue avec le duo Poulsard-Gamay. Les blancs sont élaborés en assemblage, à partir de chardonnay pour moitié puis Aligoté, Altesse, Jacquère, Pinot gris, Mondeuse blanche, assemblage aussi pour le rosé tandis que les rouges eux sont en mono cépages avec Mondeuse, Gamay et Pinot noir. S’y ajoute l’AOC Roussette du Bugey issu exclusivement du cépage Altesse. Toutes ces variations s’illustrent au travers de huit dénominations géographiques. Parrain de Cav’âge avec le chef aux trois étoiles Georges Blanc, le sommelier Fabrice Sommier enchérit « j’ai dégusté une Mondeuse trentenaire très récemment, l’évolution révèle des arômes de truffe, de poivre et de cerise noire, la trame tannique et la fraîcheur naturelle de ces vins leur permettent de franchir les années de façon intéressante ».

Les vignerons donnent rendez-vous en novembre 2024 pour une grande dégustation, un dîner de gala et une vente aux enchères destinée à soutenir la Fondation Goodplanet de Yann Arthus Bertrand.

Accompagnant cette initiative, le label Vignobles & Découvertes Destination Bugey a annoncé avoir obtenu son renouvellement pour trois ans, accueillant de nouveaux prestataires, tous au service de la promotion de ce territoire gourmand où les vins répondent, entre autres, aux fameuses volailles de Bresse, Comté ou encore Morbier.

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[Cognac] Maison Courvoisier : en mouvement perpétuel

Beaucoup de choses se passent sur les bords du fleuve Charente de la paisible ville de Jarnac. La maison Courvoisier a présenté à ses partenaires le nouveau directeur général et le nouveau maître-assembleur. Par ailleurs, la maison lance une nouvelle gamme et met en avant sa visite sur les pas du fondateur, Félix Courvoisier.

Chaque année, la maison Courvoisier réunit ses viticulteurs et ses distillateurs qui sont des partenaires garants de la qualité des eaux-de-vie qui partent dans le monde. En 2022, cette assemblée a eu une saveur particulière, non seulement elle signifiait la sortie progressive de la crise sanitaire avec la possibilité de se réunir à nouveau et d’autre part elle fut l’occasion de présenter le nouveau directeur-général, Richard Costa-Savelli, et le nouveau maître-assembleur, Thibaut Hontanx. Ce dernier, en tant que 7ème maître-assembleur de la maison, n’a pas manqué de rendre hommage à son prédécesseur. « Je tiens à remercier Patrice Pinet pour le temps qu’il m’a consacré. Mes expériences passées et la transmission auprès de Patrice vont me permettre de faire de la maison Courvoisier une marque innovante tout en respectant la tradition qui a fait son succès », a-t-il souligné. Concernant les partenaires, Thibaut Hontanx a affirmé vouloir poursuivre le lien de confiance : « Votre expertise est un atout pour notre Maison et en facilite mon travail de Maître-Assembleur. Nous allons continuer à travailler main dans la main pour faire rayonner le style de la Maison à travers le monde. » Cet élan se traduit par le lancement de la nouvelle gamme VS, VSOP et XO intervenue à New-York au mois de janvier 2022. C’est enfin l’occasion de dire que « Le Cognac de Napoléon » délivre au public durant toute la période estivale son circuit de visite immersive sur les pas de son fondateur Félix Courvoisier. C’est une initiation à l’histoire et au savoir-faire la maison avec une dégustation pour terminer le moment.

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Retour de la Paulée d’Anjou

Après deux ans de quasi-silence, la Paulée d’Anjou fait son retour tambour battant. Le 27 juin, elle a accueilli au château de Saumur plus de 400 visiteurs enthousiastes autour de ses 91 vignerons et vigneronnes, engagés écologiquement et passionnés par les terroirs et les vins d’Anjou.

Pour sa 10e édition, la Paulée d’Anjou a eu de la chance, soleil radieux et vent frais, des conditions idéales pour déguster sous les arbres au pied du château de Saumur. Après les jours de canicule et ceux de pluie orageuse, les visiteurs se retrouvaient avec bonheur sous la protection du monument surplombant la Loire, dont l’imposante silhouette est associée à la scène de vendange des Très Riches Heures du Duc de Berry ***, illustration favorite des manuels d’histoire et de littérature à la page XVè siècle.

La province historique d’Anjou reconstituée

La Paulée d’Anjou est née en petit comité entre Saint-Lambert du Lattay, Chaudefonds-sur-Layon et Savennières. C’était une aventure collective débutée il y a dix ans par une poignée de vignerons et vigneronnes désireux de promouvoir leurs terroirs de schistes. Elle s’appelait d’ailleurs la Paulée de l’Anjou Noir et ses pionniers étaient Jo Pithon, Patrick Baudouin et Evelyne de Pontbriand. Depuis elle s’est progressivement ouverte à tous les grands terroirs angevins. Dès 2019, elle réunissait pour la première fois les schistes de l’Anjou Noir (à l’ouest) et les calcaires de l’Anjou Blanc (à l’est) et a depuis accueilli les appellations Bourgueil et Saint-Nicolas de Bourgueil, dont les territoires situés à l’extrémité ouest de la Touraine et jouxtant l’Anjou faisaient historiquement partie de la province d’Anjou telle qu’elle était définie au Moyen-Age.

Viticulture responsable

Les 91 domaines présentés à la Paulée, avec leurs vins blancs de chenin (secs ou pas), et leurs rouges de cabernet franc (et quelques pineaux d’Aunis et grolleaux) illustrent les valeurs du groupe, définis par une charte commune depuis 2020. Ils représentent toutes les richesses de la région, reposent sur un mode de viticulture durable et responsable (cuvées certifiées ou en conversion) et des valeurs humanistes, tempérance et ouverture d’esprit.

Paysage viticole patrimoine mondial

Jackie Goulet, le maire de la ville de Saumur, était ravi d’offrir à la Paulée d’Anjou la primeur de ses salles de conférences réhabilitées et ouvertes pour la première fois, pour une table ronde autour des vins d’Anjou, leurs qualités, leurs atouts culturels et historiques et leur avenir. Les informations fusèrent de la part des intervenants de haut vol dont Erik Orsenna le géographe écrivain parrain de l’édition 2022 et Myriam Laidet, experte des paysages viticoles qui travailla à l’inscription du Val de Loire au patrimoine mondial de l’Unesco.

Une carte et une barrique

Deux projets portés par les vignerons et vigneronnes de la Paulée ont été dévoilés, une carte complète et bientôt en relief de l’ensemble des terroirs d’Anjou et la réinterprétation moderne de la « pipe » angevine, une barrique de 480 litres, présentée par deux tonneliers/foudriers, le charentais Taransaud et le sancerrois G. Lacroix. L’occasion fût donnée d’en parler longuement lors du dîner de gala qui clôtura la journée au Manège des Ecuyers de Saumur, concocté à partir de produits locaux par les chefs angevins Pascal Favre d’Anne, David Guitton et Mickaël Pihours autour des vieux millésimes.

Photos: ©I. Bachelard

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Saint-Émilion : Château Cheval Blanc s’agrandit

Le château Cheval Blanc à Saint-Émilion vient de s’agrandir de 11 hectares en rachetant une propriété voisine, La Tour du Pin Figeac, qui appartenait jusqu’ici à la famille Giraud-Bélivier.

Comme révélé hier par Anthocyanes, le château Cheval Blanc, propriété de Bernard Arnault (LVMH) et de la famille Frère, vient de faire l’acquisition des 11 hectares du château La Tour du Pin Figeac, propriété voisine en Saint-Émilion Grand Cru. Pierre-Olivier Clouet, directeur technique de Cheval Blanc, nous confirme ce rachat, qui est l’aboutissement d’une extension entamée il y a plus de quinze ans : “nous avons conclu officiellement la transaction ce mardi matin. La famille Giraud-Bélivier souhaitait vendre, et il s’agissait pour nous d’une opportunité historique de reprendre un ensemble qui est enclavé dans notre vignoble et ainsi de compléter notre assiette foncière”.

Jusqu’au XIXème siècle, la Tour du Pin Figeac, comme Cheval Blanc d’ailleurs, faisait partie d’une seule entité, la métairie de Figeac ; elle avait plus tard été divisée en deux unités, devenues La Tour du Pin Figeac Moueix, et La Tour du Pin Figeac, qui était dans la famille Bélivier puis Giraud-Bélivier depuis une centaine d’années. Les 8 hectares de La Tour du Pin Figeac Moueix avaient déjà été rachetés en 2006 par Cheval Blanc, parmi lesquels 1,38 hectares avaient été conservés pour continuer à produire du rouge, tandis que le reste de la surface a été consacré à la production du vin blanc de la propriété. Ces 11 nouveaux hectares permettent de boucler la boucle : “nous connaissons ces terroirs voisins mais nous allons prendre le temps de les étudier en profondeur pour connaître leur diversité de sols et leur potentiel”, explique Pierre-Olivier Clouet. “mais nous envisageons bien sûr d’y développer notre production de vin blanc”. Au total, en incluant le château Quinault l’Enclos, cela porte à 76 hectares la superficie totale des vignobles du groupe à Saint-Émilion. Contactée par notre rédaction, la famille Giraud-Bélivier n’a pas communiqué de réaction à ce stade.

Le château Cheval Blanc, comme nous l’annoncions il y a quelques mois, s’est retiré du classement de Saint-Émilion et ne sera donc plus Premier Grand Cru Classé ‘A’ à partir du millésime 2022.

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[Châteauneuf du pape] Petit domaine, grande ambition

Un clos au cœur même de Châteauneuf du pape ! Deux passionnés y conjuguent leur passion et proposent une cuvée bien différente des standards.

Imaginez une parcelle de vigne d’à peine un hectare en plein coeur de Châteauneuf du pape. Tel un jardin, où trône une belle maison contemporaine, elle est ceinte d’un mur et de végétation, juste au pied du château. Cet îlot de verdure, dénommé Clos Sainte Marie, avec 1,5 hectares de grenache à quelques encablures, sont aux bons soins de Damien Lafarge et Quentin Beaufrère.

Le premier est directeur technique, le second gère le commercial. C’est par relation que Damien a déniché cette pépite que lui a confié les propriétaires qui se font discrets via une holding. Homme de vignes et de terrain, il a débauché Quentin pour développer l’affaire. Ensemble, ils se sont lancés dans l’aventure avec pour objectif de signer « un vin élégant, plaisant, prêt à boire ».

Vendangés manuellement, les raisins sont transportés jusqu’à Cairanne où ils sont vinifiés et élevés. 6 000 bouteilles du premier millésime 2019 sont commercialisées chez les cavistes et restaurateurs, dont quelques étoilés. Les petits volumes font souvent l’exclusivité.

En parallèle, les deux amis ont créé une petite maison de négoce baptisée Sénograf, pour avoir une gamme à la hauteur de leurs ambitions. Les vins ont la même trame, des mono cépages dévoilant leur fraîcheur. « On s’amuse à faire découvrir les cépages plus qu’une appellation », précise Damien Lafarge. Après un pinot noir bourguignon, ils ont déniché un grenache blanc des Côtes Catalanes. Grâce à leur vaste réseau, les deux compères bons vivants ont trouvé matière à s’exprimer.

La cuvée Clos Sainte Marie 2019 (38€) surprend par son nez floral marqué par l’exubérance de la rose. La groseille, les épices, le poivre, titillent les papilles dans un joli volume où la finesse des tanins accentuent le phénomène de fraîcheur. Une forme de légèreté atypique mais au combien vivifiante !

Hayann 2021 (15€), un grenache blanc trompeur avec une dominante de fleurs blanches, une bouche minérale et saline. Encore de la fraîcheur, du fruit et juste ce qu’il faut d’acidité pour aiguiser les papilles.

www.clossaintemarie.com

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