En Bourgogne, une récolte 2022 revigorante

Au cœur de ses vendanges, le vignoble septentrional savoure d’avance un millésime qui s’annonce quantitatif et qualitatif, malgré les conditions météo exigeantes de la saison. Les sécateurs seront de sortie jusqu’à mi-septembre.

« Tant que tout n’est pas dans les cuves… », répondent souvent les vignerons quand on les interroge sur leur future vendange. Une prudence plus que justifiée cette année 2022, qui a soumis les chardonnays et pinots noirs de Bourgogne à une succession d’extrêmes climatiques : le gel a menacé, la grêle a frappé par endroits, puis la sécheresse a mis la vigne à rude épreuve.

« Un état sanitaire irréprochable »

Mais, de Mâcon à Chablis, les grappes ont tenu bon. C’est en tout cas ce que constate l’interprofession en cette fin de mois d’août, alors que les vendanges battent leur plein. « Les pluies de la deuxième quinzaine d’août ont fait du bien », rapporte Christine Monamy, du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB). Ainsi, les rendements seront au rendez-vous, sans toutefois atteindre les quantités exceptionnelles de 2018. « On a eu beaucoup moins d’eau qu’annoncé, ce n’était pas suffisant pour rattraper la sécheresse de juillet  ». Résultat : des grappes nombreuses, mais généralement de petits grains.

De même, la qualité promet. Grégoire Pissot, maître de chai de la cave de Lugny, dans le Mâconnais, note un «état sanitaire irréprochable, avec une absence de mildiou, et une présence d’oïdium anecdotique » dans les vignes de la coopérative, essentiellement des chardonnays.

Des pinots noirs savoureux

Un peu plus au nord, à Mercurey, Loïc de Suremain est « très content de l’aspect qualitatif » de sa vendange. Chez lui, il y a également « peu de tri », et du côté des rouges il goûte « des jus francs et nets, avec des arômes de petits fruits rouges assez acidulés». Autre satisfaction pour le vigneron : « les degrés potentiels sont raisonnables, entre 12 et 13 degrés ».

Seule contrainte cette année : « Dans les zone caillouteuses, avec des sols minces, les raisins ont souffert de la sécheresse et il a fallu se dépêcher ». Un phénomène fréquent cette année en Bourgogne, et qui concernerait particulièrement les pinots noirs.

Pour le reste, il est difficile de se prononcer de manière générale sur le style du millésime, tant les raisins ont évolué de manière différente selon les secteurs. « Les maturités sont particulièrement hétérogènes, car les cumuls de précipitation ont pu être très différents d’un secteur à l’autre », relève Christine Monamy.

Les vendanges se poursuivront jusqu’à la troisième semaine de septembre. Sauf catastrophe d’ici là, cette campagne devrait redonner le moral à toute la Bourgogne, après une récolte en 2021 amputée de moitié à cause de gelées dévastatrices. « Les vignerons que je croise ont le sourire, ça fait plaisir », se réjouit Loïc de Suremain.


Les dates

La récolte des crémants a commencé le 15 août. De leur côté, les vins tranquilles rouges comme blancs ont commencé à rejoindre les cuves la semaine du 22 août en Mâconnais et Côte chalonnaise, puis la semaine du 29 août en Côte d’Or. Le Chablisien, bien plus au nord, n’a pas encore sorti les machines et sécateurs. Ce sera vraisemblablement le cas la semaine du 5 septembre. Des vendanges particulièrement précoces, mais pas autant que prévu. « Le manque d’eau et la chaleur ont ralenti la maturation des grappes dans certains secteurs», analyse Christine Monamy.

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