[Médoc ]«Une vendange homogène mais faible en volume»

Nous sommes au cœur des vendanges des raisins blancs dans la presqu’île médocaine. Le millésime 2022 bat des records de précocité, conséquence d’une année caniculaire. Antoine Médeville, du laboratoire Oeonoconseil, nous détaille par le menu cette vendange singulière.

En fonction des sols, des cépages et des styles, chaque vigneron voit midi à sa porte, n’est-ce pas ?

En effet, parmi nos nombreux clients, les vendanges s’étalent sur près d’un mois. Certains ont commencé le 16 août et les dernières grappes de raisin blanc seront ramassées la semaine prochaine. Cela dépend des variétés de cépages, nous avons le sauvignon gris, le sauvignon blanc, le sémillon et la muscadelle pour les plus connus et les plus médocains. Mais nous avons aussi du chardonnay, de l’albarino et du petit manseng. Dans quelques années, nous aurons de la marsanne, de la rousanne et du viognier. Après, bien sûr, il y a le style de vins que souhaite avoir le propriétaire et la nature des sols qui influe. Les premiers coups de sécateurs ont été donnés sur les sols les plus drainants. Sur un même cépage, nous pouvons avoir jusqu’à 10 jours de décalage.

Quelle est la particularité de 2002 ? 

Forcément, c’est une année très caniculaire mais dans l’ensemble, les vignes de raisin blanc n’ont pas trop souffert et il n’y a pas eu de maladies. C’est une bonne nouvelle, très vite nous avons conseillé de ne pas trop effeuiller pour garder de la fraîcheur. Un autre avantage dans le Médoc provient du fait que les vendanges sont manuelles, cela permet d’aller chercher parcelle par parcelle. D’habitude, il y a entre 3 et 4 passages et cette année seulement 2 ou 3 passages. C’est une vendange homogène mais très très faible en jus. Grosso modo il y a une perte de 20% en rapport à une année normale. On va être entre 35 et 40 hectolitres par hectare. Il faut dire que de toutes les façons, dans le Médoc, on ne fait jamais 60 hectolitres par hectare. La qualité sera là, ça se goûte bien, c’est équilibré, le challenge est de garder de la fraîcheur. Le travail au chai va être important pendant les élevages sur lies.

Un petit mot sur les rouges, comment ce millésime se présente-t-il ?

C’est un millésime complexe avec beaucoup de disparités en fonction des sols. Là aussi, les vignes sur des sols drainants souffrent du stress hydrique. Il ne faut pas trainer pour ramasser, les acidités chutent très vite. Certaines parcelles de merlot vont être vendangées dès la semaine prochaine, ce qui est du jamais vu. Et la cueillette va s’étendre jusqu’à la fin du mois de septembre, date à laquelle certaines années nous débutons les vendanges. Sur une même propriété, nous allons ramasser des merlots sur 10 jours alors que d’habitude cela s’opère en 3 ou 4 jours. Concernant l’état sanitaire, c’est nickel.

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