[Foire aux seconds vins] Trio de nouveaux

En cette 7e édition de la Foire aux Seconds Vins organisé par Terre de Vins en partenariat avec Cash Vin, le samedi 15 octobre (10h-19h) au Hangar 14 (Bordeaux), trois nouveaux domaines venus des deux rives bordelaises seront présents pour faire découvrir leurs seconds vins aux amateurs. Rencontre.

L’entrée à 10 € est remboursée dès l’achat d’une caisse de six bouteilles.

Château Croizet-Bages (5e grand cru classé, Pauillac) Alias Croizet-Bages 2016Lydia Pesenti, responsable communication

Pouvez-vous présenter la propriété à nos lecteurs ? 

L’origine du nom de Château Croizet-Bages remonte au XVIIe siècle lorsque les frères Croizet, dynastie emblématique du paysage médocain, fondent ce domaine au cœur de l’appellation Pauillac. Par leur connaissance et leur savoir-faire exceptionnel, ils créent un vignoble prestigieux en achetant des parcelles sur toute l’appellation. En 1853, la célèbre famille Calvé rachète la propriété. Négociants en vins à Bordeaux, ils n’ont de cesse de porter toujours plus haut la notoriété de leur cru. En 1855, Château Croizet-Bages est consacré 5e Grand Cru Classé lors du classement impérial. Et, par la qualité de ses vins, la propriété se distingue de nouveau lors des expositions universelles de 1878 et 1889, comme en témoignent les médailles qui ornent l’étiquette.

Frappé sévèrement par les grandes maladies du début du XXe siècle et les faillites successives de ses propriétaires, château Croizet-Bages connaît une période difficile jusqu’à son rachat en 1942 par Paul Quié. Négociant à Paris, ce grand passionné de vin sait entrevoir toute la noblesse perdue de ce Grand Cru Classé, dont le vignoble s’étend sur 55 hectares. Il récrée, petit à petit, un terroir d’exception avec des parcelles déjà plantées en vigne lors du classement de 1855, au risque même de réduire la superficie de son vignoble. A sa disparition en 1968, le vignoble compte 30 hectares recentrés autour du célèbre hameau de Bages.

En reprenant la direction de la propriété, son fils Jean-Michel met en valeur ce terroir. Sous l’influence de cet homme de caractère et de conviction, la propriété connaît un vaste programme de rénovation, avec notamment la modernisation des espaces de production et la replantation intégrale du vignoble. Elle débute après les vendanges de 1969, où il prend la décision d’arracher la moitié du vignoble en un an. Les années qui suivent permettent aux équipes de dessiner le vignoble moderne.

En 2000, ses enfants, Anne-Françoise et Jean-Philippe, décident de rejoindre les propriétés familiales. Depuis vingt ans, ils poursuivent le développement du Château en perpétuant le travail de fond réalisé par les générations précédentes. La sélection des cépages et le découpage parcellaire permettent ainsi de ciseler progressivement l’identité du grand vin. Année après année, Anne-Françoise et Jean-Philippe détaillent, précisent, affinent chacune des étapes de l’élaboration des vins pour les repenser en faveur d’une viticulture d’excellence. Parce qu’un Grand Cru Classé familial, c’est avant tout un croisement de chemins entre des terroirs d’exception et des hommes qui se laissent le temps d’en prendre soin.

Pouvez-vous présenter le second vin en dégustation ce samedi 15 octobre ?

Le vignoble de Château Croizet-Bages se déploie au cœur du Parc naturel régional du Médoc. D’un seul tenant, les 30 hectares qui le composent sont situés sur l’une des croupes les plus célèbres de l’appellation Pauillac, autour du hameau de Bages. Chaque jour, nos équipes s’affairent à façonner ce terroir avec respect pour exprimer les différentes facettes de sa personnalité. Chaque parcelle plantée est travaillée indépendamment des autres en fonction de son âge, de son cépage et du résultat souhaité dans l’assemblage final. Composés de graves profondes et de sables graveleux, les sols favorisent un drainage naturel, gage de la concentration des raisins. Dès l’aurore et jusqu’au coucher du soleil, les grappes bénéficient d’un bel ensoleillement qui assure la maturité optimale des différents cépages emblématiques de la région. Plantées majoritairement en cabernet sauvignon (58 %), nos parcelles sont également composées de merlot (39 %) et d’une touche de petit verdot (3 %). Le soin apporté à la santé des plantes et à la vitalité des sols pérennise ainsi ce vignoble historique. Les pratiques culturales vertueuses menées au Château Croizet-Bages, certifié Haute Valeur Environnementale (HVE), s’inscrivent dans une démarche environnementale globale, repensée en faveur d’une viticulture d’avenir.

Alias Croizet-Bages (« autrement appelé » en latin), est issu principalement des jeunes vignes de la propriété destinées, dans quelques années, à produire le grand vin. Élaboré en fonction des dernières plantations et de l’effet millésime, son assemblage peut être amené à évoluer. Subtil esprit de Pauillac, Alias Croizet-Bages offre tout le charme d’un fruit éclatant, gourmand et précis. Porteur des valeurs de son aîné, ses arômes de cerise et de cèdre s’expriment sur une trame tannique mesurée. Vinifié avec les mêmes soins que le grand vin, il est élevé de douze à quatorze mois en barriques de chêne français. Les dorures délicates de son étiquette illustrent les nouvelles installations de la propriété, comme un clin d’œil à l’avenir du Château.

Pourquoi participer pour la première fois à la Foire aux seconds vins ?

Les seconds vins sont aujourd’hui des ambassadeurs de nos grands vins. Ils offrent ainsi l’opportunité aux amateurs d’accéder à l’univers des grands crus classés. Chez nous, chaque parcelle de second vin accédera en vieillissant, au grand vin. Toute nouvelle plante reçoit notre attention, notre savoir-faire vigneron et les vinifications les plus appliquées. Jeunes frères de leurs illustres aînés, ils sont à la fois tout aussi raffinés et plus accessibles à la dégustation. Ces seconds vins, gorgés de fruits, permettent des dégustations plus précoces à un prix modéré. Ce sont des grands vins qui représentent l’avenir des Châteaux et que nous sommes fiers de présenter aux amateurs. 

Quelles sont les actualités de la propriété ? 

Le château connaît actuellement une nouvelle phase de rénovation qui devrait arriver à son terme en 2024. De nouvelles installations techniques voient progressivement le jour, dont une nouvelle cuverie et de nouveaux chais au service du travail parcellaire effectué au vignoble.

Château Lafaurie-Peyraguey – 1er grand cru classé de SauternesLa Chapelle de Lafaurie-Peyraguey 2015Marie-Amélie Sarthou – Le Grix de la Salle, Directrice Marketing et Communication des Vignobles Silvio Denz

Pouvez-vous présenter la propriété à nos lecteurs ? 

Au château Lafaurie-Peyraguey, les propriétaires se sont succédé, apportant chacun sa pierre à l’édifice jusqu’en 2014, où Silvio Denz, homme visionnaire, devient le maître des lieux. Dominant le village de Bommes, le vignoble de Lafaurie-Peyraguey est composé en majorité de sémillon (93%), accompagné de sauvignon (6%) et muscadelle (1%). Les vins de château Lafaurie-Peyraguey forgent leur identité de la coexistence de quatre éléments : le terroir, posé entre Garonne et Ciron, qui se caractérise par ses sols gravelo-sableux, un microclimat unique, la présence du champignon Botrytis cinerea et d’un cépage dominant, le sémillon. Cette mosaïque de terroirs apporte aux vins équilibre et complexité : les sols de graves pour la finesse, les sols d’argil pour la richesse et les sols de calcaire pour la minéralité. Représentant 18,5 hectares plantés sur la haute terrasse de graves de Sauternes, le cœur du terroir est travaillé selon les principes de l’agriculture biologique et au cheval. En 2018, Silvio Denz a aussi ouvert un hôtel et restaurant Lalique, qui devient Relais & Châteaux 5 étoiles et est aujourd’hui auréolé de deux Macarons Michelin.

Pouvez-vous présenter le second vin en dégustation ce samedi 15 octobre ?

La Chapelle de Lafaurie-Peyraguey existe depuis le millésime 1993. Il est élaboré avec une sélection de raisins triés au moment de la récolte, puis vinifiés et élevés neuf mois en barrique, pour un tiers neuves, un tiers d’un an et un tiers de deux ans. L’assemblage est réalisé afin d’obtenir un vin souple, rond et aromatique, mais sans chercher la concentration du Lafaurie-Peyraguey, afin qu’il soit le plus accessible en dégustation.

Pourquoi participer pour la première fois à la Foire aux seconds vins ?

Cet évènement est pour le Château Lafaurie-Peyraguey l’occasion d’aller à la rencontre de ses consommateurs et de faire découvrir un vin accessible à tous dès sa prime jeunesse.

Quelles sont les actualités de la propriété ? 

Château Lafaurie-Peyraguey dévoile une nouvelle collaboration avec la distillerie de whisky écossais The Glenturret. Deux fûts de whisky vides ont été reçus d’Ecosse en 2020 afin d’être remplis de Château Lafaurie-Peyraguey pour un élevage de seize mois, et de La Chapelle de Lafaurie-Peyraguey pour un élevage de onze mois. Cette édition est limitée à 588 exemplaires de chaque cru en demi-bouteilles (375 mL). Une élégante caisse bois portant la gravure « Femme et Raisins » de René Lalique et l’empreinte The Glenturret contiendra le 1er Grand Cru Classé, et un étui carton avec trois demi-bouteilles a été spécialement créée pour La Chapelle de Lafaurie-Peyraguey. Disponibles dès à présent en série très limitée à la Boutique Lalique Lafaurie-Peyraguey (contact visite@lafauriepeyragueylalique.com ou 05 24 22 80 16).

Château Laroque – Grand cru classé de Saint-EmilionLes Tours de Laroque 2018David Suire, directeur

Pouvez-vous présenter la propriété à nos lecteurs ? 

L’arrivée à Laroque est mémorable, une immersion dans la grande histoire, tout de suite visible. Les lieux se dévoilent en plusieurs tableaux, une traversée des siècles, de l’âge féodal à nos jours, un incontournable détour dans l’histoire des crus classés de Saint-Emilion. Cette histoire, vivante, s’inscrit en ces lieux qui furent d’abord une place forte idéale. C’était sans compter sur ce patrimoine géologique remarquable, La-Roque, un royaume de calcaire, qui inspire les vignerons depuis des siècles. Aujourd’hui encore, Laroque reste le plus grand domaine viticole de Saint-Emilion, surplombant la vallée de la Dordogne, épousant les courbes des combes, avec 61 hectares de vignes et plus de 20 hectares de prairies, bois et parcs. Autant de lieux-dits qui se dévoilent dans les vins de la propriété.

La Famille Beaumartin montre son attachement à ces terres admirables dès l’acquisition du domaine en 1935. Xavier Beaumartin, gérant de la propriété depuis 2004, transmet cette responsabilité à son neveu Stanislas Droin en 2018. Pariant sur le fabuleux potentiel viticole de Laroque, la famille Beaumartin investit dans un projet d’excellence. Pour sa mise en œuvre, elle m’invite à constituer une nouvelle équipe en 2015. Aujourd’hui constituée de vigneronnes et vignerons engagés et enthousiastes, des amoureux et de grands professionnels de la vigne et du vin, l’équipe contribue à révéler la magie de ces terres.

Pouvez-vous présenter le second vin en dégustation ce samedi 15 octobre ?

En bordure du plateau calcaire saint-emilionnais, La-Roque annonce la couleur : les vignes s’enracinent dans tous les types de calcaires emblématiques de l’appellation. Produit dans la droite lignée du grand vin de Château Laroque, dans le même élan, avec les mêmes convictions depuis 2015, Les Tours de Laroque affiche la même signature calcaire, juste et amoureuse des lieux, plus abordable aussi dans sa jeunesse.

Pourquoi participer pour la première fois à la Foire aux seconds vins ?

Pour prendre enfin le temps de partager avec tous, offrir un nouvel éclairage sur le domaine, avec un message d’autant plus clair sur les notions de terroirs, de goût et d’excellence. Une balade dans nos paysages, la passion des lieux…

Quelles sont les actualités de la propriété ? 

Le projet développé depuis 2015 autour du « goût des paysages » visant à exprimer les notions de terroirs, une approche résolument vigneronne qui s’appuie sur une vision paysagère. C’est un projet à part entière que de regarder, évaluer, travailler chaque recoin de ce beau vignoble pour que se dessine, avec de plus en plus de précision, notre palette des sols. Et plus globalement, penser à tout ce qui, dans la vision des terroirs de Laroque, permet aux raisins récoltés de constituer une variété d’expressions tout en nuances.

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