[Lyon Tasting] Ateliers tournés vers les Côtes du Rhône

Huit ateliers (gratuits avec votre billet d’entrée) dédiés à la découverte des Côtes du Rhône et Côtes du Rhône Villages seront animés tout au long du week-end.

La philosophie de ces ateliers est simple: rendre accessible les appellations des Côtes du Rhône, dont l’aire géographique est importante et la production en volume également. Animés par deux sommeliers, Géraldine Clément et Bertrand Boisleve, ils sont l’occasion parfaite de découvrir l’ensemble du vignoble ou d’en approfondir votre connaissance par la thématique qui vous inspire le plus.

Chaque atelier dure 45 minutes et démarre avec une petite introduction théorique, avant de passer au cœur du sujet illustré par la dégustation de quatre vins.

Samedi: 4 ateliers, 4 thématiques

Ce samedi 8 matin, l’atelier « Côtes du Rhône, vignoble engagé », aura aidé les visiteurs à mieux comprendre les différents labels qui peuvent orner les bouteilles (bio, biodynamie, HVE, etc) et la réalité qu’ils recouvrent, pour le vigneron comme le dégustateur.
Découvrez à 14h ce qui fait l’identité des Côtes du Rhône et ses différentes expressions, avant de prendre un « vent de fraîcheur sur les blancs et les rosés» à 15h30, destiné à rappeler et expliquer l’importance fondamentale de la température de service de manière générale, et en particulier pour les vins sudistes. Enfin, faites le tour des cépages et de leur impact dans le choix de l’assemblage caractéristique des Côtes du Rhône à 17h.

Les ateliers du dimanche

Même format, même nombre et même heure, mais cette fois à la découverte des rosés à 14h, qui méritent eux aussi de se faire une place au soleil aux côtés des actuels 80% de cuvées produites en rouge.
Les pépites des Côtes du Rhône Villages vous seront dévoilées à 15h30, avant que vous puissiez saisir comment le millésime façonne l’identité d’une cuvée à 17h.

Focus sur le blanc et le rosé

L’appellation a à cœur de rappeler que blancs et rosés trouvent aussi un magnifique terroir d’expression, donnant naissance à des cuvées capables de rivaliser avec les célébrissimes rosés de Provence.
D’où l’importance de consacrer un atelier au rôle de la température de service ainsi qu’à la mise en avant des cuvées rosé, encore méconnus malgré l’évident tropisme des Lyonnais pour les vins de la Vallée du Rhône et leur connaissance souvent avancée des vins produits au sud de la capitale des Gaules.


Rendez-vous au rez-de-chaussée en salle “Agent de change” pour tous les ateliers Inter Rhône du week-end.

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Lyon Tasting c’est parti !

Top départ pour la 5ème édition de Lyon Tasting se déroulera tout le week-end au Palais de la Bourse de Lyon. Terre de vins vous propose deux jours de dégustation rythmés par de nombreux temps forts. 

Partez à la rencontre d’une centaine de propriétés venues de la Vallée du Rhône, de Bourgogne, du Beaujolais et d’ailleurs. Vous pourrez déguster une large sélection de cuvées : en blanc, en rouge et en champagne. Initiez-vous aux différents vignobles grâce à des master classes prestigieuses autour des vins de Pomerol, Gigondas, Bourgogne, et du Beaujolais. Etonnez-vous avec des ateliers Côtes du Rhône et régalez-vous avec une offre food autour de la gastronomie lyonnaise. 

Vous avez jusqu’à 19h aujourd’hui pour découvrir l’univers de Lyon Tasting et demain de 11h à 18h !

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Les « Blancs éternels » pour sublimer le Saint-Péray

Saint-Péray, la petite appellation au sud du Rhône Nord, valorise ses vins avec un nouveau slogan « Blancs éternels ».

L’appellation monochrome de Saint-Péray s’est offert une cure de jouvence tout en blanc. Après un renouveau au milieu des années 2000, porté par le slogan « Un blanc sublime ses origines », l’AOC la plus au sud du Rhône Nord estimait avoir besoin d’un second souffle. Il est désormais véhiculé par un nouveau logo « Blancs Eternels » avec, en fond stylisé, l’éperon rocheux de Crussol et une fleur évoquant la biodiversité dans le vignoble. « L’ouverture de la Maison des Vins et du Tourisme de Rhône Crussol, en collaboration avec l’AOP Cornas, était une bonne occasion de tout remettre à plat, explique le président de l’appellation Benoit Naudin. Nous voulions rappeler aussi dans la charte graphique que nos vignes sont en coteaux ». La nouvelle identité a été signée par l’agence vauclusienne L’eau à la bouche.

L’appellation a profité de la relance du Printemps de Saint-Péray en mai dernier (suspendu pendant deux ans) pour communiquer sur ses valeurs et expliquer son travail à la population locale. « Nous sommes une cité dortoir chic de Valence et ici, la population est particulièrement sensibilisée à l’environnement. Il est donc important pour un petit vignoble comme le notre de parler de biodiversité, d’œuvrer à la sensibilité collective et d’aider chacun à aller dans le même sens en fonction de ses moyens ou de sa localisation, en coteaux ou en pieds de coteaux, rappelle Benoit Naudin. La réflexion part de l’existant à conserver tout en replantant des haies et en élargissant la réflexion au-delà de la viticulture puisque beaucoup des producteurs sont encore en polyculture. Tout en prônant le développement durable, il ne faut pas oublier non plus que notre activité doit rester rentable ».

Une conférence se tiendra d’ailleurs le 26 octobre prochain à la mairie de Guilherand Granges (07), au cœur du vignoble, sur le thème de « L’agriculture dans un monde en mutation ». Elle fera intervenir quatre experts du changement climatique et de la biodiversité (l’agroécologue Alain Canet, l’agronome Hervé Coves, le chercheur Marceau Bourdarias et le directeur de l’Institut de l’Agriculture Durable, Eric Schmidt). Elle sera suivie d’une soirée grand public.

Un triptyque dynamique

L’appellation compte désormais une quarantaine de metteurs en marché, trois ou quatre adhérents de la cave de Tain et un petit négoce développé par de jeunes vignerons sans terre ou en extension de propriété par des producteurs de Crozes-Hermitage, Saint-Joseph ou Cornas. « Ça bouge et c’est dynamique avec un développement d’environ 5 à 6 % de plantations par an, s’enthousiasme Benoit Naudin. Dans les années 80, nous étions pourtant à la traîne avec une appellation à reconstruire, peu à peu grignotée par la pression foncière de Valence, des volumes en chute et la disparition progressive des maisons, notamment d’effervescents. La bascule s’est faite dans les années 90 avec un regain d’intérêt du négoce, Chapoutier en tête puis Les Vins de Vienne, Ferraton, Jaboulet… et de la coopérative de Tain qui représente encore 30 % des volumes (50% au début du siècle) ».

Aujourd’hui, l’appellation suscite un intérêt croissant à l’instar de la couleur. Le triptyque coopération-négoce-caves particulières a su redynamiser les vins tranquilles qui représentent désormais 90 % de l’offre. Saint-Péray ne produit plus que 200 hl d’effervescents par an (pour 3400 hl en moyenne pour l’AOC) avec huit faiseurs mais la bulle est devenue une pépite dans la gamme.


Le Domaine Courbis (Stand E3) et le Domaine Rémy Nodin (Stand C2) seront présents à Lyon Tasting ce week-end au Palais de la Bourse de Lyon. Pour les rencontrer vous pouvez prendre votre billet d’entrée en cliquant sur ce lien.

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« Le pari osé » du whisky Bache-gabrielsen

Dans la spirit valley, surnom de la région de Cognac, des whiskies, vodkas et autres gins n’en finissent plus de sortir des alambics. À la différence près que ce single malt* de Bache-Gabrielsen assume pleinement de conserver le nom de la maison. Hervé Bache-Gabrielsen nous explique le pourquoi du comment.

Comment est né ce projet ?

Tout d’abord de la curiosité. Nous nous sommes demandé il y a quelques années si notre expertise et notre savoir-faire en matière de sélection des eaux-de-vie, du choix des différents bois et de leur impact sur le vieillissement, le tout pensé depuis 1905 dans la catégorie cognac, pouvait faire mouche dans d’autres catégories. Celle du whisky français nous est apparue comme naturelle car elle est proche géographiquement, fourmille de mille initiatives mais comporte encore néanmoins de nombreux territoires à explorer. Elle présente aussi l’avantage de pouvoir travailler sur une double maturation, une belle opportunité d’en apprendre plus sur cet art du vieillissement qui nous passionne. Enfin ce projet est également né de rencontres avec des distillateurs de whisky très sympathiques qui nous ont ouvert en grand les portes de leurs maisons, ce qui nous a aussi poussés à vouloir poursuivre l’expérience.

Pour la première fois, une maison de cognac assume de créer un whisky au nom de la maison, pourquoi ?

C’est un pari osé j’en conviens. Mais l’idée qui soutient ce parti-pris consiste à regarder le marché tel qu’il est : une profusion d’offre de spiritueux en tous genres, généralement de bonne qualité. Il y a de plus en plus de références disponibles, de toutes provenances et dans tous les segments de prix. Comment le consommateur peut-il s’y retrouver et faire un choix dans cette jungle de flacons ? Nous pensons que notre marque Bache-Gabrielsen peut dans ce cas servir de repère GPS, « d’étoile polaire » dans cet océan de propositions et guider le consommateur vers des spiritueux de grande qualité, qu’il soit du cognac ou du whisky. 

Quelle est la signature de ce single malt ?

Comme évoqué plus haut, nous sommes des geeks du vieillissement des spiritueux. Nous bossons en partenariat R&D avec plusieurs tonnelleries, nous avons notre propre stock de merrains sur site, bref nous investissons à fond ce segment de la chaîne de valeur. Nous avons ainsi choisi un jus initial d’excellente qualité mais de typicité peu marquée, afin que la double maturation, d’abord en fût de chêne américain ayant contenu notre cognac American Oak, puis en fût de Très Vieux Pineau des Charentes Blanc, lui donne son profil organoleptique final, centré sur des notes miellées, exotiques et très rondes. Le travail d’élevage, qui au final aura duré 5 ans, est de notre point de vue très réussi, et valide ainsi nos premiers pas dans le whisky français. Nous pensons que c’est un whisky single malt qui peut ravir les néophytes comme les puristes, et en cela il respecte à la lettre la philosophie de notre maison.

*Issu d’un distillat d’orge française non tourbée, ce whisky 5 ans d’âge a connu une première maturation en fûts de cognac puis une seconde dans des barriques ayant servies au vieillissement du Très Vieux Pineau des Charentes de la gamme Bache-Gabrielsen. C’est une série limitée de 3000 bouteilles vendues 48€ les 70 cl. et uniquement disponible à La Maison du Whisky.

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Champagne Bruno Paillard : méfiez-vous des gens bien élevés !

Mardi dernier, Alice Paillard a dévoilé au restaurant Saint-James, le nouveau millésimé blanc de blancs de la Maison Bruno Paillard : un 2013 à double facettes que les accords composés par le chef étoilé Julien Dumas ont mis en lumière avec brio.

Pour ceux qui l’ont oublié, 2013 est la dernière année froide en Champagne. Alice Paillard nous raconte : « Les températures hivernales ont été inférieures de deux degrés à la moyenne décennale. Le printemps a lui aussi été très tardif, avec une floraison début juillet alors que cette année par exemple, elle s’est opérée fin Mai. Juillet et août ont été secs et chauds, mais avec beaucoup d’orages. La vigne n’a pas accéléré dans son process et n’a pas rattrapé son retard. Après un premier tiers de vendanges débuté le 24 septembre qui s’accompagnait d’un bel été indien, le deuxième tiers a vu les conditions météos se dégrader, provoquant le développement de maladies dans les pinots noirs et les meuniers, avant de voir arriver le retour du froid au cours du dernier tiers. Les derniers raisins ont été cueillis le 20 octobre ! C’est pour cette raison que les grands sauvés de 2013 ont souvent été les chardonnays que l’on vendange habituellement en premier. »

La nouvelle cuvée présentée par Alice étant un blanc de blancs, cela tombe plutôt bien. Ce champagne cache bien son jeu et peut aller sur des registres très différents. Pour l’aborder, Julien Dumas nous a proposé en premier lieu une truite. « Il fallait être à la hauteur de ce grand vin, et la recherche a été compliquée. Nous avons finalement choisi ni plus ni moins que l’un des grands plats signatures du restaurant gastronomique, la truite issue du Massif du Cézallier, en Auvergne. Pour la magnifier, elle est pochée au beurre avec une cuisson très douce, ce qui lui donne une texture fondante. Elle est servie avec des œufs de truite légèrement fumés et une sauce à la berce, une plante herbacée qui vit dans le massif le long du ruisseau où le poisson a été pêché. »

Cet accord sied à merveille au vin, mettant en lumière la minéralité saline de la cuvée, son aspect floral, sa délicatesse, sa crémosité. Le côté fumé des œufs renvoie aux notes légèrement boisées, tandis que l’acidité subtile autour de laquelle s’articule le vin vient trancher le gras. On est là dans le plus pur classicisme champenois, on pense à des années comme 2008, de lente maturation avec une belle tension, une certaine sobriété. De manière amusante, le vin ressemble un peu à Alice Paillard, sa présidente, il a ce côté old school, un brin janséniste, qui fait toute l’élégance et le charme de la plus authentique bourgeoisie rémoise. Cette austérité n’est pas le moindre des paradoxes, lorsque l’on sait que le champagne est le vin de la fête.

Mais il faut se méfier des premières impressions. C’est ce que nous révèle le deuxième accord, où on découvre que derrière l’allure très bon chic bon genre d’Alice et de son père, se cachent en réalité de vrais rockeurs ! Ainsi, lorsqu’entre en scène le « Homard de Chausey, huile pimentée », on se dit que la délicatesse et la finesse du vin risquent fort d’être écrasées. Il n’en est rien. A notre grande surprise, se révèlent la puissance de ce champagne et un côté épicé qu’on ne lui suspectait pas. L’ensemble tient largement tête au plat et offre un match qui fait des étincelles ! Un feu d’artifices éblouissant comme on n’en voit pas tous les jours en Champagne…

Assemblage : Mesnil-sur-Oger/Oger. Dosage 4,5 g. 25 % vinifié sous bois.

Prix : 89€

http://www.champagnebrunopaillard.com

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Vendanges Médoc: « de la tension et de l’aérien »

Les vendanges prennent fin dans le Médoc dans une climatologie à la fois fraîche et ensoleillée. Lucas Leclercq, directeur général des châteaux Fourcas-Dupré et d’Agassac, délivre un bilan enthousiaste de ce caniculaire millésime 2022.

On arrive au clap de fin des vendanges des raisins rouges dans le Médoc, comment s’est déroulée cette récolte ?

Plutôt étalée pour nous car au 3 octobre nous avions encore quelques cabernets « dehors ». Finalement la récolte a duré 1 mois entre les blancs et les rouges ! Avec l’excellente qualité sanitaire des grappes les vendanges étaient tranquilles, paisibles. L’écueil de cette année était de trop attendre, surtout les merlots.  La première partie des vendanges, du 19 au 23 septembre, sous un temps chaud, nous a orienté sur une récolte en matinée. Depuis le 26 septembre nous avons des matinées à 11°C et des après-midis à 24°C, une situation parfaite pour le tri et l’encuvage en préservant les arômes. Nous notons sur les derniers cabernets sur grappe que la vigne s’est très bien adaptée à l’été chaud et sec : pas de défoliation due à la sècheresse, des pellicules épaisses qui ont un effet protecteur sur la pulpe et les pépins. Le seul bémol est la quantité qui résulte aussi d’une adaptation de la vigne à la sècheresse. Pour résumer, les vendanges ont été faciles, non stressante, étalée.

Un bémol sur la quantité et concernant la qualité, comment décrivez-vous ce millésime 2022 ?

Les équilibres sont parfaits. On constate de belles concentrations. Pour l’alcool, on a aussi bien des 12,7 %vol que des 15%vol, c’est trop tôt pour conclure mais nous n’aurons pas les alcools de 2003 ou de 2009. Les acidités sont beaucoup plus hautes qu’attendues, je suppose que c’est le volume faible des baies qui a aussi concentré naturellement les acides. Les tanins sont en quantité, solaires, mûrs mais ils sont doux et les premières cuves restent aériennes avec une densité tanique importante. L’équilibre est parfait, entre le dense et l’aérien, le fruit noir est précisément très noir et le fruit rouge est très frais. Sur ce millésime, nous sommes pris à contre-pied sur les dégustations des baies, des jus et des vins : nous nous attendions à des superlatifs autour de la concentration et la maturité mais finalement les premiers jus nous dévoilent de la tension et de l’aérien.

Un mot sur la conjoncture des vins de Bordeaux, quel est votre regard ?

La conjoncture actuelle n’est pas idéale. Nos bouteilles de 2018, 2019 et 2020 sont incroyables, les acheteurs nationaux et internationaux le savent, ils les goutent en concurrence avec les autres appellations de France et d’Europe. Il n’y a pas de problème « Bordeaux », la marque est toujours là, la désirabilité s’améliore, l’âme vigneronne revient – elle n’est jamais vraiment partie – et le rapport qualité prix est imbattable.  La conjoncture n’est pas bonne car elle force les opérateurs comme la Place de Bordeaux et la GD soit à procéder à des baisses de prix d’achat en dessous des prix de revient ou à privilégier les marques à fortes marges.  En ce moment il faut être résilient, travailler main dans la main avec les négociants, reconquérir les clients. Mon souhait le plus cher  est que les jeunes consommateurs trouvent les bordeaux « gavés bien »…

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[J-1 Lyon Tasting] Grands blancs de Bourgogne et caviar, l’accord sublime

La masterclass « Grands blancs de Bourgogne et caviar » se tiendra ce samedi 8 octobre, à 13h30 lors de Lyon Tasting. Heather Ducretot, de l’entreprise caviar de France, nous livre les premiers secrets de cet accord d’exception avant le jour J.

Quels sont les accords classiques avec le caviar ?

Dans les faits, on marie très souvent le caviar avec le champagne, qui convient parfaitement de par sa fraîcheur et son raffinement. Mais cela laisse peu de place aux autres accords. Je ne sais pas comment cela a commencé, probablement parce que les deux produits on une image prestigieuse. Plus rarement, certains alcools blancs sont proposés, comme le saké ou la vodka. 

Est-ce que l’accord entre grands blancs de Bourgogne et caviar vous paraît naturel ?

S’il y a un blanc qui se marie bien avec le caviar, c’est bien le blanc de Bourgogne. Il possède une fraîcheur et une minéralité essentielles. On trouve aussi, dans les grands chardonnays de Bourgogne, de la richesse et de la gourmandise, ce qui n’est pas gênant. En cuisine par exemple, l’association caviar et jaune d’œuf fonctionne très bien. La seule difficulté est de trouver le bon caviar avec chaque cuvée. Les caviars jeunes, plutôt beurrés et crémeux, doivent trouver un partenaire délicat, avec des notes fraîches. Les caviars plus affinés, plus marqués en bouche, salins et consistants, auront besoin d’un blanc plus dense. L’idée est que l’un ne domine pas l’autre. 

Quels sont les associations à éviter ?

On oublie les rouges, ainsi que les rosés, même les grands rosés. Et dans le cas des champagnes, on part plutôt sur des non dosés. Il faut éviter à tout prix la sucrosité sur un produit aussi salin : les vins doux sont prohibés. Et tous les arômes lourds en général, je pense notamment aux côtés floraux très marqués. Ce sont des principes de base. Mais dans tous les cas, il est très difficile de faire l’unanimité ! 


Au programme

Les caviars dégustés lors de la masterclass seront fournis par Caviar de France, éleveur d’esturgeons en Gironde depuis 1985. Ils seront accordés avec les cuvées suivantes : Meursault 1er Cru Goutte d’Or 2020 et Chevalier-Montrachet Grand Cru Les Demoiselles 2018 (maison Louis Latour) ; Corton-Charlemagne 2018 et Chablis Grand Cru Vaudésir 2018 (maison Joseph Drouhin) ; Chassagne Montrachet 1er Cru Les Baudines 2018 et Chablis Grand Cru Les Preuses 2020 (Maison Edouard Delaunay).

Rendez-vous samedi 8 octobre à 13h30, au palais de la bourse à Lyon.
Pour participer à la dégustation masterclass Lyon Tasting 2022 : Réservations ici.

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Le Petit Marand a tout d’un… grand

Et si c’était lui qui allait mettre dans la lumière les vins charentais ? Il s’appelle Fabrice Papin, son domaine du Petit Marand est situé à Saint-Bonnet-sur-Gironde. C’est l’histoire – et la géographie – d’une étoile montante…

C’est la quille ce mardi 4 octobre 2022. Des voisins, des amis, un restaurateur et un épicier du coin s’affairent autour de la table de tri. Les derniers raisins entrent au chai sous un soleil radieux. Agité, anxieux, Fabrice Papin veille au grain. « L’idée est d’appliquer la recette des grands crus pour rentrer les plus beaux raisins possibles », explique-t-il. C’est même une obsession chez Fabrice Papin et la qualité de ses vins lui donne raison au point de « scier » nombre de sommeliers : de millésime en millésime, la cote du Petit Marand n’en finit plus de monter.

Le veilleur au grain

Papin est né à Jonzac en 1983, une petite cité de Charente-Maritime. Il représente la septième génération d’une lignée de vignerons du côté de Saint-Bonnet-sur-Gironde. Fabrice s’engage alors dans des études de viti-oeno à Montagne Saint-Emilion. « Et je bosse à la propriété familiale mais j’en ai vite marre, je veux voir autre chose, je veux voyager, découvrir le monde », confie-t-il. Alors il exerce différents métiers dont celui de commercial pour le groupe Rothschild (branche Lafite). Il s’éclate notamment lors de ses années passées à Hong-Kong. Il goûte, profite, regarde, apprend, boit. Avec les merlots et les cabernets du père et du grand-père, il élabore à distance quelques cuvées. Mais le retour s’opère réellement en 2018 : c’est le coming-out. « Je ne gagnerai plus aussi bien ma vie mais je m’en fous, je sens que je peux faire des grands vins au Petit Marand », raconte l’intéressé. « Sinon je vendais et je m’achetais une villa sur la côte », raconte son père Jean-Claude Papin. Et Fabrice n’est pas du genre à revenir à moitié. Il ne sait pas faire, le type est entier, il déborde même. Il entame une conversion en bio, précise les élevages, pratique quelques vinifications en vendanges entières, bref il s’applique à faire du grand vin sur 3,5 hectares. Le domaine en compte 11 mais le reste est destiné au négoce cognaçais. « Je veux rester sur de petits volumes, aller jusqu’à 5 hectares, faire de la qualité et valoriser mes vins, j’ai un patchwork de sols calcaires, je savais qu’il y avait du potentiel », explique Fabrice.

Savoir et intuition

Du merlot, des cabernets, du pinot et du chardonnay, du grenache et de la syrah, autant d’essais concluants, bluffant même. Papin est un précis de composition et sent les choses : c’est un blend de savoir et d’intuition. « Quand je parle de mes vins j’ai le poil sur mes avant-bras qui se hérisse », dit-il. Et les consommateurs frissonnent de plus en plus en les dégustant. Naissent les cuvées Élise et À Papy Guy – une vingtaine d’euros – qu’il faut goûter à tout prix pour prendre le pouls de son travail. Ces chardonnays et ces merlots sont d’une grande pureté, tactiles, révélant toujours de très beaux équilibres. Les cuvées plus haut de gamme – une trentaine d’euros – sortent également des chais avec les Extra Ordinaire : des vins d’architecte, intelligents, denses et élégants, qui jouent sur le potentiel de garde. C’est plus fort que lui, il s’essaye enfin au vin naturel et à la bulle. « J’aime créer mais je n’aime pas les vins barrés, que ça soit clair », prévient-il. Le cerveau de Papin est une vis sans fin. Et c’est toujours bon, voire très très bon, à proportion de son altruisme. De toute évidence, Fabrice Papin est en train de tirer vers le haut l’image des vins charentais. « Je suis aussi revenu avec un réseau pour le commerce, ça aide, et mon épouse Aurélie s’occupe de l’administratif car toutes mes idées ont besoin d’être mises en ordre », sourit l’hyperactif. On n’a pas fini d’entendre parler des vins du Petit Marand et de les voir sur les tables des grands restaurants, à commencer par le triplement étoilé Coutanceau. Papy Guy est parti le 20 avril 2022 mais il peut se reposer sereinement, son petit-fils Fabrice le fait vivre dans chacune de ses quilles.

www.lepetitmarand.com

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[Entretien] Hervé Berland : « J’ai eu la chance de vivre une grande épopée du vin »

Après 10 ans à la tête de Château Montrose (2ème Grand Cru Classé de Saint-Estèphe) et 45 ans de carrière au service des grands vins de Bordeaux, Hervé Berland passe la main à une nouvelle direction. Mais il ne tire pas sa révérence pour autant, comme il le confirme à “Terre de Vins”.

À l’heure de confier les clés de Château Montrose à une nouvelle direction, est-ce que le mot “retraite” est approprié ?
Pas du tout ! Pour commencer je n’aime pas ce mot, qui a une connotation de défaite, comme une retraite militaire. Les Anglais, au moins, font la distinction entre retirement et retreat. J’ai la chance d’être en bonne santé et d’aimer intensément ce que je fais : je veux continuer à travailler dans le métier des grands vins, auquel j’ai consacré 45 ans de ma vie. C’est un univers qui me passionne toujours autant, un miracle de la nature toujours renouvelé. Je suis, aussi, profondément attaché à l’aspect humain et collectif, l’émotion du vécu en commun. J’ai toujours cru au travail en équipe, c’est pourquoi je lance une activité de consultant pour accompagner des propriétés dans leur stratégie et leur représentation. J’ai noué des relations très fortes avec Martin Bouygues, qui m’a accordé sa confiance il y a dix ans pour diriger Montrose et continue de me l’accorder, en me confiant un rôle d’ambassadeur et de conseil auprès de la nouvelle direction. Mon successeur va avoir fort à faire en reprenant les rênes non seulement de Montrose, mais aussi de Tronquoy-Lalande, de Clos Rougeard, du Domaine Rebourseau en Bourgogne, de notre marque de cognac… Je vais donc encore assurer quelques fonctions de représentation. Je vais par ailleurs collaborer avec la maison de ventes aux enchères américaine Hart Davis Hart, qui me mandate pour les accompagner dans la recherche de grands vins à travers le monde.

Quel regard portez-vous sur le chemin parcouru à Montrose, et plus largement sur vos 45 ans de carrière ?
En 45 ans, j’ai eu la chance de vivre une grande épopée du vin, tant cet univers s’est considérablement transformé entre les années 1970 et les années 2020. Au départ, je ne me destinais pas à ce métier, j’étais attiré par une carrière dans l’hôtellerie – j’ai fait mes débuts à 15 ans, au milieu des années 1960 au Grand Hôtel de Bordeaux, puis suivi l’école hôtelière de Toulouse et de Paris. J’adorais ce métier, j’adorais aussi les voyages, mais c’était difficilement compatible avec la vie de famille que je commençais à avoir. J’ai donc voulu me tourner vers le monde du vin, qui me permettait davantage de concilier les deux. C’est en répondant à une petite annonce que j’ai rejoint le groupe Baron Philippe de Rothschild : d’abord en charge du marché export au Royaume-Uni, puis du marché asiatique, j’en ai ensuite assuré la direction. J’y suis resté 36 ans, une expérience qui m’a éternellement marqué : les Rothschild c’est une famille, mais c’est aussi une culture d’exigence et de perfection, celle de Mouton Rothschild, qui rayonne dans le monde entier. J’ai vécu des moments exceptionnels. Puis j’ai eu la chance que Martin Bouygues vienne me chercher pour prendre la direction de Château Montrose, avec l’ambition de hisser se 2ème Grand Cru Classé au niveau d’un Premier. Le défi était passionnant, et je pense que nous avons su le relever – je dis “nous” car nous n’y serions pas parvenu sans la confiance de la famille Bouygues et la mobilisation d’une équipe extraordinaire. La vie m’a gâté, j’ai côtoyé et croisé des personnes exceptionnelles. J’espère l’avoir rendu en étant respectueux, humain et toujours à l’écoute.

De quoi êtes-vous le plus fier de ce que vous avez accompli à Montrose ?
Lorsque je suis arrivé à Montrose, le terroir était déjà là et unanimement reconnu. Je suis arrivé à un moment charnière où la famille Bouygues, qui avait racheté la propriété en 2006, voulait hisser ce cru au sommet. Nous avons répondu en assurant, tout d’abord, la qualité des vins – et la moyenne des notes des dégustateurs sur ces dernières années atteste du bond en avant qui a été accompli, en termes de régularité. Nous avons fait aussi un profond travail d’image, en conduisant d’importants travaux de rénovation, et en assurant une cohérence entre les discours et les actes – en particulier sur le plan environnemental : rapidement, Martin Bouygues nous a fait confiance sur les enjeux de développement durable, et nous avons été assez avant-gardistes sur ce plan, dans la conduite vertueuse du vignoble et sa préservation, le passage aux tracteurs électriques (et bientôt à l’hydrogène, en attendant des enjambeurs automatisés et légers pour réduire encore plus le tassement des sols), la captation du CO2 issu de la fermentation pour améliorer notre bilan carbone, le recyclage des déchets et des eaux, l’autonomie énergétique via la géothermie et le photovoltaïque… En dix ans, nous avons fait vraiment basculer Montrose dans le XXIème siècle, avec le souci de faire ce que l’on dit et de dire ce que l’on fait. Et ce n’est pas fini : la cellule R&D menée par notre directeur technique Vincent Decup travaille en permanence à imaginer la viticulture de demain.

Comment se passe le relais avec la nouvelle direction, incarnée par Pierre Graffeuille et Charlotte Bouygues ?
Concernant Charlotte Bouygues, même si Martin est toujours très présent, il est important qu’un membre de la famille, représentant la nouvelle génération, soit impliqué et incarne cette continuité. Charlotte a l’envie et les compétences, j’ai toute confiance en elle. Quant à Pierre, cela fait quelques mois maintenant que nous préparons cette transition et elle se passe de la meilleure des façons. C’est un homme d’expérience, qui a certainement un profil plus technique que le mien et a largement fait ses preuves à la tête de Léoville Las Cases et des vignobles Delon. Le plus compliqué dans ses fonctions sera de gérer à distance des unités aussi différentes que Montrose, Clos Rougeard, Rebourseau… Il y a une certaine ampleur de responsabilités, il faut le temps de prendre ses marques, mais les équipes en place sont rodées, tout est sur de bons rails. Je lui ai donné les clés, à lui maintenant de mener les évolutions à venir.

Si vous deviez garder un millésime cher à votre cœur ?
Certainement le 2016. C’est la première fois que l’on a vu converger tous nos efforts pour un résultat vraiment exceptionnel, proche de la perfection. Quand toute l’équipe a goûté ce millésime, y compris Eric Boissenot qui est l’œnologue-consultant de la propriété, nous avons su que nous étions parvenu à exprimer le meilleur de ce que cet immense terroir a à donner.

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Cognac : distillation sous tension

Les alambics chauffent déjà dans les deux Charentes, où la campagne de distillation débute avec presque un mois d’avance et où une éventuelle pénurie de gaz naturel inquiète les viticulteurs et négociants

Ce lundi 3 octobre 2022, la Distillerie de la Tour à Pons (Charente-Maritime) a allumé ses 21 alambics en cuivre. Ils chaufferont à plein régime jusqu’au 31 mars 2023, date légale de fin de campagne.

Jean-Michel Naud, le patron, devrait se réjouir. La récolte au pays du cognac, jugée moyenne il y a encore quelques jours, sera sans doute un peu supérieure aux 8,87 millions d’hectolitres de vins blancs estimés début septembre par l’Agreste, le service officiel de la statistique agricole. Pourtant, le distillateur est inquiet. Comme tous ses collègues bouilleurs de cru ou de profession reliés au réseau GRDF, il redoute une éventuelle pénurie de gaz cet hiver.

“Perte irrémédiable de matière première”

Son entreprise consomme plus de 5 gigawatt-heures. Elle figure parmi la cinquantaine d’industriels (dont une quinzaine de gros distillateurs) des deux Charentes susceptibles de faire l’objet de restrictions en cas de coup dur. Jeudi soir à Merpins (16) – lors de la soirée anniversaire de l’Organisation économique du cognac, où tous les acteurs importants de la filière étaient conviés –, Jean-Michel Naud a entendu Martine Clavel, préfète de la Charente, évoquer le dispositif gouvernemental de délestage défini par un décret publié en avril. « Si la situation se présentait, vous aurez deux heures pour couper les vannes », a-t-elle indiqué. Pas vraiment rassurant…

Dès le printemps, le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) a alerté les pouvoirs publics de ses spécificités et de sa fragilité. Les vins à distiller, non soufrés, sont fragiles. Des délestages entraîneraient une « perte irrémédiable de matière première », dixit Raphaël Delpech, le directeur général du BNIC. « Ils pourraient même amputer nos futures ventes, alors que le cognac pèse lourd dans la balance commerciale (1) », ajoute Éric Le Gall, le président du Syndicat des maisons de cognac (SMC).

Des arbitrages sont attendus à la mi-octobre, quand les préfectures dresseront les listes des gros consommateurs susceptibles d’être délestés ou non. Ceux assurant des missions d’intérêt général « liées à la satisfaction des besoins essentiels de la nation » seront mieux placés que les autres. « Loin de nous l’idée d’être devant les entreprises des secteurs de la défense, la sécurité ou la santé, ni de celles qui chauffent les logements collectifs. Nous ne revendiquons aucune priorité. Nous souhaitons seulement rappeler que la filière cognac pourrait subir des conséquences économiques majeures », fait-on savoir au BNIC.

“Alléger la demande générale en février”

En attendant, les alambics montent en température. La campagne débute vite et fort. « L’idée, c’est de distiller le plus tôt possible dans la saison, afin d’alléger la demande générale de gaz en fin d’hiver, notamment en février », explique à “Sud Ouest” Éric Pinard, distillateur à Jarnac et président du Syndicat des bouilleurs de profession. Interrogé par France Bleu La Rochelle, il lance l’idée d’une « plateforme de marché », où les opérateurs en capacité de distiller pourraient épauler leurs collègues en difficulté. Les ordres de sous-traitance seraient gérés par le syndicat.

Il assure que ses collègues et lui participeront à “l’effort de sobriété” demandé par le gouvernement mais ajoute : « Reste que notre consommation moyenne, qui oscille entre 550 et 650 kWh par hectolitre d’alcool pur produit, dépend beaucoup du titre alcoométrique volumique des vins de l’année. Là, c’est la nature qui commande ! »

(1) Les 222 millions de bouteilles expédiées à la surface du globe en 2021-2022 ont généré un chiffre d’affaires de 3,8 milliards d’euros. Le cognac est un produit exporté à 98%.

Quelques chiffres

On compte environ 1 200 bouilleurs (de cru et de profession) et 2 900 alambics au pays du cognac. Bon an mal an, ils consomment 560 gigawatt-heures (GWh) de gaz naturel et de propane par an. Il n’existe pas de tensions majeures sur le marché du propane, dont les prix restent toutefois volatils et spéculatifs. L’approvisionnement en gaz naturel est plus délicat. Les distillateurs professionnels reliés au réseau GRDF transforment 55 % de la récolte charentaise. Ils « brûlent » environ 350 GWh par campagne, soit 0,07 % de la consommation annuelle française.

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