Champagne : La bouteille « sur mesure »

Vous aimez les champagnes qui en ont sous la pédale ? Partez à la découverte de champagne Carbon, et ses cuvées qui, à l’image de la fibre carbone habillant ses bouteilles, allient légèreté et résistance. Partenaire de Bugatti, la Maison s’inspire de ses voitures « sur mesure » pour proposer un champagne et un coffret où le co-créateur est là-aussi le client

Champagne Carbon, c’est la combinaison parfaite entre tradition et modernité. Tradition dans l’élaboration avec des vinifications en foudres et des fermentations bloquées menées par le vigneron Alexandre Méa, Modernité à travers ce flacon habillé de fibre de carbone qui a nécessité quatre ans de recherche et développement avant de sortir pour la première fois en 2016. Un look qui n’est pas passé inaperçu et qui a attiré les agents de la F1, lesquels ont sollicité la Maison pour devenir l’un des sponsors officiels du championnat de 2017 à 2019, donnant une visibilité incroyable à la petite startup créée en 2012. C’est ainsi qu’en 2018, comme le raconte le directeur général Jean-Baptiste Prévost, l’importateur de la maison à Londres l’informe qu’il a rencontré un représentant de Bugatti qui cherche « un partenaire champagne, positionné au pinacle, de la même manière que Bugatti était positionné au pinacle de l’automobile ».

Voici donc toute l’équipe de management de Bugatti et quelques sommeliers qui débarquent chez Alexandre à Champillon. Séduite par le millésime 2002, Bugatti demande à développer un habillage en carbone non plus noir mais bleu, couleur de la Chiron, ne laissant à la maison que six semaines pour se préparer. « Ils voulaient que nous soyons prêts pour le 100 ème anniversaire d’Ettore Bugatti. Alors que nous avions encore tous les grands prix à accompagner et que nous étions en pleine période d’expéditions de fin d’année, nous avons réussi ce beau challenge. Le partenariat s’est très bien passé et nous nous préparons à resigner pour cinq ans. Bugatti tout comme champagne Carbon sont installés dans la région Grand Est, ce sont deux marques françaises, haut de gamme, qui cherchent à développer le côté un peu life-style en s’associant à des produits qui correspondent à cet art de vivre… Bugatti n’est pas seulement une marque qui produit des voitures, et nous ne sommes pas seulement une marque qui produit du champagne. »

Alors que Bugatti s’était illustrée en 2019 en réalisant « la voiture noire », la plus chère au monde, dont il n’existe qu’un seul exemplaire, Champagne Carbon, avait conçu « La bouteille noire ». D’une contenance de 15 litres, elle était logée dans un coffret reprenant le design de La Voiture noire et muni de toutes les technologies imaginables comme ce système de réfrigération identique à celui utilisé pour refroidir les satellites. Face au succès de sa vente aux enchères à Londres qui avait atteint les 300 000 euros, Champagne Carbon a décidé de donner une suite en proposant des coffrets sur mesure à l’image là-encore du service « sur mesure » que propose Bugatti. Les amateurs choisiront par exemple le type de lumière, de cuir, l’option télécommande, la couleur de la bouteille qui grâce à une peinture réfléchissante peut même briller la nuit, ou le modèle de voiture inspirant le design : la Mistral, la Bolide, la Divo, la Chiron, à l’exception évidemment de la voiture noire dont le premier coffret ne saurait être imité. À la manière des configurateurs de voiture, la maison a créé une application permettant au client de configurer son coffret et sa bouteille, qui deviendront ainsi des objets uniques.

Le prix atteint la bagatelle de 100 000 à 400 000 euros ! « Cela intéressera par exemple des clients de Bugatti, dont certains ont trois ou quatre voitures et vont vouloir trois ou quatre boîtes. À leur échelle, cela ne représente pas grand-chose car ils vont acheter leur voiture quatre ou cinq millions d’euros. Le prix se justifie par ailleurs par les coûts de production, très élevés. On parle ici de huit mois de travail pour produire une boîte, en s’appuyant sur des matériaux très coûteux et de l’ingénierie de pointe. »

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Xavier Thuizat, un sommelier solaire

Il est le nouveau Meilleur sommelier de France 2022. Mais qui se cache derrière ce brillant sommelier ?

Si Xavier Thuizat s’est formé chez les plus grands, entre autres, le Relais Bernard Loiseau, Le Meurice, aux côtés de Pierre Gagnaire et le Peninsula, il est aujourd’hui chef sommelier de l’Hôtel de Crillon. À ce poste il a créé une très belle carte des vins qui lui a valu de remporter le trophée Le Tour des Cartes décerné par Terre de vins dans la catégorie palaces. Il a fait aujourd’hui du restaurant étoilé de ce palace, l’Écrin*, un lieu dédié au vin, puisqu’on choisit le vin en premier, le menu est créé ensuite avec le chef. Mais ce fin sommelier a plus d’une corde à son arc et a une passion : le saké. Passionné par la culture japonaise dont cette boisson est indissociable, il a été nommé au titre de Saké Samouraï et est Président du Jury saké japonais du concours Kura Master.

L’aisance scénique

Sur scène, Xavier Thuizat a joué une pièce émouvante et drôle à souhait. Les épreuves, aussi ardues soient-elles n’ont pas entaché sa tchatche ni son humour. Dans une posture impeccable, le sommelier ne s’est pas laissé déstabiliser, même s’il aurait pu l’être à plus d’un titre, comme lors de l’atelier d’analyse sensorielle. Celui-ci présentait trois rouges à décrire. Pour les trois candidats, il s’agissait de vins en provenance du terroir français. Une fois l’analyse terminée vient cette question de Denis Verneau qui animait ce concours : « L’un de ces vins vient des États-Unis, lequel ? » Comment garder son sang-froid et rester concentrer sur les épreuves suivantes, voilà le réel défi. Et là, tel Roger Moore et son éternel flegme britannique, Xavier Thuizat place une note d’humour à l’endroit parfait pour se sortir de situations périlleuses.

L’essence

La dernière épreuve était une question posée par Florent Martin : « Avec les difficultés que l’on rencontre actuellement pour recruter, pourriez-vous donner trois valeurs propres à la sommellerie afin de susciter la passion chez la jeune génération ? Et une anecdote. Vous avez trois minutes. » Si vous souhaitez savoir qui est Xavier Thuizat, sa réponse peut vous en donner un aperçu. Après avoir cité les valeurs de partage et d’émotion, le sommelier a évoqué un souvenir, « Un soir, un homme richissime commandait des bouteilles très chères comme des pichets d’eau, et à la table voisine, il y avait un couple. Ils avaient économisé pour venir manger à l’Écrin* car c’était là qu’ils souhaitaient fêter leurs cinq ans de mariage. Eh bien non seulement j’ai eu un immense plaisir à les servir, mais j’avais également une pression, l’envie de faire au mieux car je ne voulais pas les décevoir. J’aime le côté humain avant tout. C’est ce qui fait vivre, c’est l’émotion et l’un des plus beaux aspects de notre métier. »

Le zénith de l’émotion

À l’annonce du vainqueur par Philippe Faure-Brac, Xavier exulte. « C’est une sensation inouïe, un bonheur absolu, c’est le fruit d’années de travail et de sacrifices récompensés. » Dans l’assistance, sa femme émue aux larmes est invitée à le rejoindre. « Ça a été de longs mois difficiles à la maison car avec nos enfants en bas âge, allié les deux a été un vrai challenge au quotidien. Cette victoire je la dois aussi à elle et nos enfants. » Et maintenant ? Si Xavier s’accorde un cours repos bien mérité, il souhaite avant tout « profiter de ce titre avec l’équipe, avec l’hôtel et mettre à profit ce titre pour le groupe Rosewood. »

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[J-3 Good wines only] Vins et mets en accord(s)

Le mercredi 9 novembre prochain, le festival « Good Wines Only » réunira à Lille près de 40 Crus Bourgeois du Médoc, et une offre gastronomique assurée par le food-truck lillois « La roulotte nordique ». Une soirée gourmande en vue, pour tester des associations hors des sentiers battus.

Le temps d’un soir, de 18h à 22h, l’emblématique Maison de la Photographie de Lille vibrera au rythme de Bordeaux, en accueillant Les Crus Bourgeois du Médoc. Tout en respectant les traditions qui l’ont façonnée, cette grande famille n’a pas peur de casser les codes pour affirmer sa modernité et conquérir de nouveaux adeptes. Non seulement, côté vin, les dégustateurs pourront découvrir les nectars et l’histoire de ce groupe, de son classement à ses différents terroirs en passant par son engagement envers une viticulture durable et responsable, mais ils pourront aussi associer de façon originale ces nectars avec une cuisine aux tonalités scandinaves concoctée par le food-truck la Roulotte Nordique.

Au menu : tartines veggies/saumon, boulettes suédoises et trois desserts différents. Et vous, quelles associations oserez-vous ?

Réservations en suivant ce lien.

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Xavier Thuizat sacré Meilleur Sommelier de France 2022

Voilà une affaire qui dure depuis quelques mois : sélections, demi-finales… Puis, ce 6 novembre, enfin la voilà ! La finale du Meilleur Sommelier de France ! Un événement d’envergure qui s’est déroulé au salon Equip’Hotel de Paris avec trois candidats en lice : Pierre Vila Palleja, Xavier Thuizat et Mikaël Grou.

Pierre Vila Palleja s’est forgé chez les plus grands, comme le Ritz, le Crillon et même Lasserre aux côtés d’Antoine Pétrus. À l’âge de 25 ans, il reprend Le bistrot du petit sommelier, l’affaire familiale de ses parents, nommé ainsi en son honneur. La réputation du lieu n’est plus à faire et Pierre a réussi son pari : « faire une carte de restaurant étoilé dans un bistrot ». Après une mention complémentaire sommellerie obtenue au lycée hôtelier de Tain- l’Hermitage, Xavier Thuizat a forgé son expérience dans quelques-unes des plus belles maisons de France, telles que le Relais Bernard Loiseau, Le Meurice, aux côtés de Pierre Gagnaire, et a également été sommelier à l’ouverture du Peninsula avant d’intégrer l’Hôtel de Crillon en tant que chef sommelier. À ce poste il a créé une très belle carte des vins qui lui a
valu de remporter le trophée Le Tour des Cartes décerné par Terre de vins dans la catégorie palaces. Il a fait aujourd’hui du restaurant étoilé de ce palace, l’Écrin, un lieu dédié au vin, puisqu’on choisit le vin en premier, le menu est créé ensuite avec le chef. Avec un parcours classique en hôtellerie-restauration, Mikaël Grou rappelle que son premier amour était dédié à la gastronomie. Il décide de s’orienter dans un premier temps vers la cuisine. C’est à cette occasion qu’il rencontre Christian Stévanin, son professeur à Dinard, également en charge de la classe de sommellerie. Mikaël découvre alors l’autre face du métier, la salle, et décide de s’y consacrer. Après sept ans au Georges V où il gravit les échelons, Mikaël voyage, entre autres à Londres, en Australie et pose finalement ses valises en Suisse, où il officie en tant que chef sommelier du palace Beau-Rivage Genève et du restaurant Le Chat-Botté depuis trois ans.

L’entrée sur scène

La tension était palpable dans la grande salle du salon Equip’Hotel où les trois finalistes ont exprimé au mieux leurs compétences afin de départager celui qui succédera à Florent Martin. Le jury s’est installé sur la scène face à un public venu nombreux pour cette 32 e édition du concours du Meilleur Sommelier de France.

La cérémonie s’est ouverte avec une rétrospective sur les demi-finales qui se sont déroulées à Bordeaux le 19 septembre dernier. Philippe Faure-Brac a tenu à remercier « tous les membres de l’UDSF qui ont œuvré pour cet événement. Merci également au public d’être venu, en particulier aux jeunes élèves en sommellerie. Merci aux membres du jury et aux candidats qui nous attendent dans l’isoloir. La sommellerie est très active, avec prochainement les sélections pour le MJSF mais aussi les résultats des MOF sommeliers, qui devraient être annoncés dans quelques jours. Enfin, nous comptons les mois, les jours, avant le concours du Meilleur Sommelier du Monde ! Un événement qui est un privilège, une chance mais aussi une charge en ce qui concerne l’organisation. La France sera représentée par Pascaline Lepeltier qui nous a fait l’honneur de faire partie du jury aujourd’hui ! Je salue également Florent Martin, prédécesseur, et également membre du jury. » Après un tirage au sort voici l’ordre de passage : Xavier Thuizat, Pierre Vila Palleja et Mikaël Grou.

Trois performances de l’art de la sommellerie

Denis Verneau, Meilleur ouvrier de France 2015, a présenté le concours en rappelant que « ce concours est avant tout là pour mettre les sommeliers en avant, montrer l’excellence de ce métier exigeant. » Six ateliers ont été proposés à chacun des sommeliers, accompagnés parfois de questions complémentaires. Voici les défis qui ont été proposés aux candidats.

Première épreuve : « Vingt bouteilles ont été retrouvées dans une cave. L’humidité a effacé en partie les étiquettes, pouvez-vous retrouver les domaines auxquelles correspondent les photos. Le candidat a cinq secondes par photo. »

Deuxième épreuve : « Pour ces quatre vins blancs qui vous sont présentés, veuillez énoncer le ou les cépages, le dosage, le terroir et proposer deux accords afin d’accompagner chaque vin. »

Troisième épreuve : « Trois clients souhaitent déguster une bière, non filtrée, l’Anosteké, de la brasserie du pays flamand. Pouvez-vous effectuer le service ? »

Quatrième épreuve : « Un groupe d’individu souhaite faire un repas autour de traditions appartenant au Patrimoine mondial immatériel et culturel de l’Humanité. Proposez les accords afin de mettre en valeur le patrimoine de ces cinq cultures : l’art du pizzaïolo Napolitain, le Washoku (gastronomie japonaise), le régime méditerranéen, la cuisine mexicaine, le repas gastronomique des Français. Vous avez dix minutes. »

Cinquième épreuve : « Analyse sensorielle de trois vins rouges en 8 minutes. Faire la dégustation complète du verre numéro 1. Et pour les autres verres, trouver le pays, l’appellation, millésimes et si possible le ou la propriétaire. » Question supplémentaire : « L’un de ces trois vins vient des États-Unis, lequel ? »

Sixième épreuve : « Fin de repas. Les clients dorment à l’hôtel. 4 clients souhaitent un verre de chartreuse verte, et deux autres un cocktail. Avec fiche technique, procédez au service des liqueurs et élaborez les cocktails au guéridon. »

Pour finir, Florent Martin a adressé une dernière question aux concurrents : « Le recrutement est difficile dans notre profession actuellement. Donnez-moi 3 valeurs importantes pour transmettre la passion de notre métier aux jeunes générations, avec une anecdote. Vous avez trois minutes. »

Xavier Thuizat s’est brillamment exprimé lors de ces épreuves, avec beaucoup de finesse, d’humour et de maîtrise. La complexité des ateliers n’a pas arrêté le chef sommelier du Crillon, qui a su partager avec brio des anecdotes pertinentes et parfois croustillantes. L’amour du terroir a été au menu pour Pierre Vila Palleja qui a proposé des accords gourmands et a effectué une dégustation avec beaucoup de précision. Son savoir-faire et ses connaissances étaient au rendez-vous malgré des épreuves de haut vol.

Mikaël Grou, le dernier, a bravé les six épreuves avec élégance et justesse. Un sommelier qui a montré beaucoup de maîtrise et d’aisance lors de chaque atelier, alors même que certaines situations ont pu être déstabilisantes.
Xavier Thuizat remporte le titre de Meilleur Sommelier de France pour cette édition 2022.

Denis Verneau a rappelé qu’« Être sommelier c’est apporter la lumière et non s’illuminer. » Et c’est une belle lumière qui a jailli de cette finale, et de la prestance de chacun de ces grands sommeliers.

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Cyrhus: un vin pour faire tomber le voile

La cuvée Cyrhus rencontre une résonance saisissante en rapport au soulèvement que connaît actuellement l’Iran. De sa terre d’exil bergeracoise, Masrour Makaremi met de l’histoire, de la poésie mais aussi et surtout beaucoup d’espoir dans son vin.

Masrour Makaremi n’a pas attendu la révolte actuelle qui essaime sur sa terre natale pour penser son vin. Ce projet participe à une sorte de reconstruction de son histoire, compose, embrasse une trajectoire migratoire suspendue aux aléas de la géopolitique.

L’exfiltration

La première vie de Masrour est iranienne, c’est un enfant de Shiraz, une ville du sud-ouest de la Perse. Millésime 1977, Masrour naît dans un pays en pleine révolution, théâtre du basculement entre le règne impérial du Shah d’Iran – amateur du Château Talbot – et la dictature islamiste de l’Ayatollah Khomeini – qui accouche au mois de janvier 1979. Les parents de Masrour sont des opposants politiques. Partisans du leader Mossadegh, ils sont aussi bien adversaires de l’autoritaire Mohammad Reza Pahlavi que du Guide chiite. Toutefois, les événements de 79 précipitent la répression à leur égard : la mère de Masrour est emprisonnée puis exécutée, le père prend quant à lui la fuite avant d’atterrir à l’étranger, en France. Élevé par sa grand-mère et son oncle, l’enfant finit par être exfiltré en 1986, en pleine guerre Irak-Iran. De cette traumatisante histoire, Masrour Makaremi la commue en énergie positive. Il fait de brillantes études jusqu’à l’obtention d’un doctorat en neurosciences et d’un diplôme de médecine. Dans un coin de sa tête, il conserve des images de son enfance, notamment les collines recouvertes de vignes entre Shiraz et Persépolis. « Il y avait 300 000 hectares de vignobles en Iran avant 1979, tout a disparu avec les Gardiens de la Révolution si ce n’est une infirme partie portée par des personnes d’origine hébraïque », explique Masrour. Installé en tant qu’orthodontiste à Bergerac, il décide de créer ou plutôt de penser un vin iranien en terre d’Aquitaine.

L’infiltration

Dans les années 2010, l’idée trouve matière, le Dr Makaremi déniche le bel endroit et le bon partenaire, en l’occurrence le vigneron Grégory Dubard. Sur un coteau argilo-calcaire idéalement exposé, deux hectares de vignes prennent racine, naturellement de la shiraz, que l’on appelle la syrah en France. Fasciné d’histoire et de mythologie, Masrour se tourne vers des amphores en terre cuite « utilisées par des vignerons de la période pré-élamites dans les hauts plateaux de Zagros ». Jusqu’à faire circuler le vin dans une amphore sassanide pré islamique qui a renfermé du vin perse il y a 17 siècles… Tout est symbole et science, art et œnologie, du bleu perse de l’étiquette au rouge intense du vin. Cyrhus is born. Chez Masrour Makaremi, cette quête de l’origine ne s’entend pas sans un message d’espoir. « C’est le cœur du projet, scientifiquement il s’agit que le vin perse puisse profiter des nouveaux savoirs de l’œnologie dont il a été exclu en 1979 et que ce vin symbolise aussi un avenir radieux pour l’Iran, c’est une Renaissance, sans le foulard ». Ainsi, le nom Cyrhus n’est pas un hasard, celui de ce roi connu pour être l’auteur de la plus ancienne déclaration des droits de l’Homme. Alors que la sœur de Masrour, l’anthropologue Chowra Makaremi, porte la parole féministe sur les plateaux de télévision, des vignes du côté de Bergerac plongent leur racine toujours plus profonde dans le sol. Originaire de la même région qu’Hafez, Masrour Makaremi délivre avec cette cuvée un poème : « Ô Hafez/Ils ont pris notre terre et l’ont rendue sans vigne/Ô Hafez/Ils ont pris notre mère et l’ont rendue sans vie/Mais, Hafez/J’ai fait de ma nouvelle demeure le récipient de ton vin/Et à la bouche et aux lèvres j’ai porté l’ivresse originelle ».

www.cyrhus-wine.com

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Catalans autrement

Révolution au programme des Vignerons Catalans, basés à Perpignan, et de leur réseau de six caves associées.

Avec l’aide du consultant Pascal Provencel, à l’actif duquel on compte des marques comme Transhumancia ou Rosée des Pyrénées, le groupement coopératif Les Vignerons Catalans, en réflexion sur son ADN depuis mai dernier, lance Les Vignes du Vent dont l’ambition est de casser les codes traditionnellement liés au vin. Les VDV se feront une place en rayon au premier trimestre 2023 dans le réseau traditionnel, au sein des caves concernées, puis en grande distribution en privilégiant les enseignes dotées d’une cave interne.

Quoi de neuf ? S’affranchir des habitudes est déjà la ligne de conduite : une sélection collective et à l’aveugle des jus dans laquelle tous les responsables de cave sont impliqués pour ne garder que les plus identitaires : tant pis s’il faut au final sortir du cadre des appellations ou des IGP, chaque flacon devra porter haut les couleurs du vignoble du Roussillon et avoir l’ambition de raconter la vraie vie des viticulteurs, cette vie parfois rude quand il s’agit par exemple d’aller tailler lorsque la tramontane glace le sang. « Cette stratégie de marque est une stratégie de valorisation, explique Stéphane Zanella, directeur général, nous devons revendiquer la valeur des vignes collectives qui témoignent d’une intelligence collective et faire valoir un esprit de liberté pour se concentrer sur les meilleures cuvées, si c’est un pur carignan, il sera en Vin de France ». Avec un prix plancher de dix euros consommateur (mais pas de prix plafond), la future gamme de deux rosés, trois blancs, trois rouges, des vins doux naturels et une cuvée iconique à trois chiffres, le tout, issu de la vendange 2022 sera présentée pendant le salon Wine Paris en février prochain.

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Une coffret signé Bichot avec 6 grands vins des Hospices de Beaune

À l’approche de la vente, la maison Albert Bichot propose un coffret en bois de noyer composé de 6 premiers crus et grands crus des Hospices de Beaune. Une édition limitée à… 22 unités

Plus proche partenaire des Hospices de Beaune, et acheteur n° 1 de sa vente depuis des années, la maison Albert Bichot a pour coutume de proposer une offre « clin d’oeil » avant chaque nouvelle édition des enchères, qui se tiennent à Beaune chaque troisième week-end de novembre. Cette année, la propriété beaunoise a créé un coffret hors norme : six bouteilles de premiers et grands crus des Hospices, disposés dans un écrin de bois de noyer. Ce coffret sera disponible au prix unitaire de 2 500€. Son contenu :


un Echezeaux Grand Cru, cuvée Jean-Luc Bissey, Rouge 2019 un Corton Grand Cru, cuvée Charlotte Dumay, Rouge 2019 un Pommard 1er Cru, cuvée Dames de la Charité, Rouge 2018 un Volnay 1er Cru Santenots, cuvée Jehan de Massol, Rouge 2019 un Beaune 1er Cru, cuvée Clos des Avaux, Rouge 2018 un Meursault 1er Cru Genevrières, cuvée Philippe le Bon, Blanc 2018

Un accueil personnalisé avec chaque coffret

« À l’image de la rareté des vins des Hospices, nous avons confectionné seulement 22 coffrets, en clin d’œil au très prometteur millésime 2022. Né du désir de proposer une expérience inédite, ce coffret réunit six vins d’exception des Hospices de Beaune, vinifiés avec talent par Ludivine Griveau, Régisseuse du domaine des Hospices, acquis par notre maison lors des enchères, puis élevés avec le plus grand soin dans nos caves beaunoises », témoigne Albéric Bichot, dirigeant de la maison Albert Bichot.

En s’offrant cette sélection de flacons, les acheteurs auront droit à un accueil personnalisé. « Jean-David Camus, l’expert de la maison dédié aux vins des Hospices, accompagnera les invités pour une visite des caves et une dégustation sur fûts de grands vins qui étonnera tous les grands amateurs. Ce moment unique, pour quatre personnes, se fera sur rendez-vous, dans les deux ans suivant l’achat du coffret », précise la maison Bichot.

Rendez-vous sur www.hospices-beaune.com.

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Pomerol : Château La Pointe garde le cap

Présent à la Grande Dégustation Pomerol du 15 novembre prochain à Paris, le château La Pointe a amorcé une renaissance en douceur depuis sa reprise en 2007 par le groupe d’assurance Generali, sous la direction d’Eric Monneret.

Le 15 novembre à Paris, une trentaine de propriétés pomerolaises donnent rendez-vous aux amateurs pour une Grande Dégustation à la découverte de cette appellation, si prestigieuse et en même temps si confidentielle, de la rive droite de Bordeaux. Pomerol, un vignoble de 800 hectares auquel sont associés des noms aussi mythiques que Petrus, Lafleur ou Le Pin, mais qui regorge de pépites au rayonnement plus modeste mais au charme indéniable – et surtout bien plus accessibles pour le commun des consommateurs. Le château La Pointe fait partie de ces pépites. Si elle fait partie des propriétés les plus vastes de l’appellation avec ses 23 hectares de vignes, elle était encore, jusqu’à assez récemment, une « belle endormie » – pour reprendre une expression souvent entendue à Bordeaux pour qualifier des domaines à beau potentiel qui attendent qu’une bonne fée se présente pour les aider pleinement à se réveiller.

La bonne fée de La Pointe est la branche française du groupe italien d’assurance Generali qui, en 2007, rachète le château La Pointe à la famille Darfeuille et en confie rapidement les rênes à un nouveau directeur général, Eric Monneret. Formé entre Rouen, Dijon et Montpellier, ingénieur agricole et œnologue, Eric a fait ses classes à Sauternes (Château Raymond-Lafon) et dans l’Entre-deux-Mers (au château La France, propriété de plus de 90 hectares appartenant aussi à Generali et que le groupe a revendue depuis) avant d’arriver à La Pointe. « Il y avait ici un nouveau chapitre passionnant à écrire« , explique-t-il. « La famille Darfeuille avait fait du beau travail et les anciens millésimes de La Pointe attestaient du potentiel de son terroir, mais il y avait un certain nombre de choses à reprendre, sur le plan viticole comme dans la précision au chai. Il fallait donc repartir à la base, apprendre à connaître les sols et leur diversité, revoir la conduite du vignoble, se doter d’un outil technique plus moderne [en 2009, NDLR]. Tout cela, c’est du temps long… J’ai la chance que l’investisseur soit, justement, un groupe d’assurance qui connaît la valeur du temps long et qui a compris qu’en matière de vin, il faut savoir se projeter au moins à dix ans, certainement à vingt et de préférence à cinquante : c’est le temps qu’il faut pour remettre un vignoble en parfait état, pour construire ou reconstruire une marque. C’est toujours la question : que l’on soit une propriété familiale ou au sein d’un grand groupe, où veut-on aller à long terme ?« 

Le travail de fine tuning amorcé par Eric Monneret a démarré au vignoble, comme il se doit, en établissant une cartographie précise des sols – qui sont beaucoup plus hétérogènes qu’on pourrait l’imaginer à Pomerol. À cheval entre argiles, graves et sables, le vignoble de La Pointe est une mosaïque qui demande une certaine finesse d’interprétation : « il fallait le décortiquer pour en sublimer l’essence, et ainsi placer La Pointe parmi les ‘leaders’ de la deuxième terrasse de Pomerol » explique Eric Monneret, qui reconnaît avoir mis, en incluant son « galop d’essai » en 2008, au moins quatre millésimes à trouver pleinement ses marques à la propriété. Une dégustation verticale réalisée à la propriété sur la période 2009-2020 permet de constater la progression accomplie en matière de précision dans les vins. Alors que l’équipe a été profondément renouvelée en quelques années (avec notamment l’arrivée d’un nouveau directeur technique, Pierre Candelier, en 2019), le château La Pointe garde plus que jamais le cap.

La verticale du château La Pointe
(Les millésimes 2011 et 2019 seront présentés le 15 novembre à Paris)

2004 : un « millésime intermédiaire » et antérieur à l’arrivée de la nouvelle équipe. L’évolution aromatique est assez marquée, avec robe déjà cuivrée, notes de boîte à tabac, de feuille de cigare, âtre et liqueur de café. En bouche, une trame acide assez marquée, une chair un peu svelte et cintrée, une finale convoquant d’agréables indices tertiaires.
2005 : nez dense, compact, assez musqué, un peu fermé de prime abord, sur une concentration trapue. Fruit confit, prune, figue. En bouche, matière déliée, en souplesse, bonne définition de tannins avec du grip, bonne structure d’ensemble avant une finale légèrement asséchante.
2009 : deuxième millésime d’Eric Monneret après le « galop d’essai » de 2008. Sur un profil solaire très prononcé, le vin est un peu sur la courbe descendante, avec une touche alcooleuse marquée (cerise à l’eau de vie, pruneau, cuir vernis. La bouche a un caractère entêtant, capiteux, sur un fruit confit presque décadent, une réglisse fumée, des notes torréfiées et viandées. Les tannins présentent un grain saillant.
2010 : nez intense, robuste et énergique, sur un éclat sombre. Du camphre sur le fruit noir. La bouche est juteuse, on a du volume, de l’énergie, un côté saignant et vivace, un joli toucher de tannins et de la fraîcheur en soutien. Note finement lardée en finale, accompagnée d’un zeste d’orange amère qui vient twister le coulis de mûre. Une belle bouteille.
2011 : « le millésime où je me suis dit : ça y est on a compris » précise Eric Monneret. Souvent qualifié de « classique », 2011 est sans doute plus réservé que son prédécesseur mais non dénué de qualités. Nez sur la baie bleue acidulée, teintée de balsamique, d’encre fraîche et de fleur mauve. Bonne droiture en bouche, pas d’une énorme ampleur mais élancée, tendue, juteuse. Les tannins sont d’une certaine fermeté. Le vin s’étire, on a du fond, de l’allant, une finale un peu stricte rehaussée par des amers nobles.
2012 : plus consensuel et charmeur, un vin un peu plus confortable, voire dodu, déployant un nez opulent de mûre et de ronce, un joli crémeux en bouche, comme une pommade de fruit noir accompagnée d’eucalyptus. Un vin tendre et charmeur, plein de plaisir à défaut d’une grosse structure. Bien taillé pour la table.
2013 : une jolie surprise sur ce millésime très difficile, qu’Eric Monneret qualifie de « millésime de consolidation » pour sa connaissance du terroir de La Pointe. Au-delà du profil « fruit rouge croquant » qu’on lui associe souvent, ce 2013 a une certaine jutosité, un fruit qui ne déborde pas mais affiche une jolie concentration savoureuse, gourmande et digeste, sans la moindre astringence.
2014 : un vin un peu entre deux âges et entre deux mondes, quelque peu disloqué à ce stade. L’éventail aromatique est intéressant, sur un classicisme feutré, cachou et tabac, une certaine netteté dans l’attaque mais un côté flottant en milieu de bouche, manquant de densité et de structure, et une finale un peu raide.
2015 : joli travail d’équilibriste sur un profil « solaire mais pas cuit ». Le fruit noir épicée prédomine, concentré et centré, tabac brun, boisé fondu. La bouche est assez monolithique, sur un jus plein, droit, dense, marqué par une sucrosité prononcée jusqu’en finale, soulignée par une touche grillée. C’est très généreux.
2016 : de l’éclat, de la précision, une certaine énergie qui propulse le fruit rouge bien mûr, lui donne de la verticalité. Cela se retrouve en bouche, tactile, tonique et séveuse. Beaucoup de fraîcheur et un caractère lumineux, élancé dans ce vin aux tannins satinés, plein de gourmandise et d’allant. Le coup de cœur de la verticale.
2018 : après une année 2017 sans vin pour cause de gel, 2018 marque un retour sur un profil solaire, mais plus tonique et élégant que 2015. Là où l’on retrouve un fruit mûr, à l’aromatique explosive de baie noire (voire de tarte aux myrtilles), on a aussi une belle colonne vertébrale qui tient le vin et irrigue la matière tapissante. Gourmand, généreux et sapide mais doté d’une belle tenue.
2019 : sanguin et dynamique, le nez annonce la couleur, une belle définition aromatique et une indéniable fraîcheur, avec un caractère velouté très pomerolais, rehaussé de notes d’orange sanguine et beaucoup de floral. En bouche, un jus tendu, plein et pur, à la texture délicate, portée par des tannins finement dessinés, jusqu’à la finale fraîche et savoureuse. Un vin cohérent du début à la fin, crémeux et digeste.
2020 : on retrouve le côté flatteur des deux millésimes précédents, en poussant les curseurs un peu plus haut. De l’intensité, de la profondeur et de la verticalité, c’est un vin ample, corsé, net, à la maturité affirmée mais portée par une certaine rectitude. Impressionnante densité en bouche, irisée de tannins fins et de beaucoup d’épice, une architecture tannique de belle élégance et une texture en souplesse. Finale sur une fine note cacaotée.

Retrouvez le château La Pointe et d’autres propriétés de Pomerol le 15 novembre, pour la Grande Dégustation Pomerol à l’Intercontinental Paris – Le Grand (plus d’informations ici).


Billetterie Weezevent

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Maxime Valéry : la nouvelle sommellerie chez Paul Bocuse

Depuis un peu plus d’un an, Maxime Valéry insuffle une nouvelle vision de la sommellerie au sein de la prestigieuse maison Paul Bocuse, alliant tradition et modernité. Lauréats de nombreux titres, dont celui de meilleur sommelier de l’année en 2019 par Gault et Millau, et plus récemment du trophée de meilleur sommelier de l’année lors des Trophées de la Gastronomie et des vins organisés à Lyon par le quotidien Le Progrès, son parcours sans faute illustre une motivation, une passion et des compétences à leur maximum. Portrait

Maxime aura officié dans de nombreuses belles maisons avant d’arriver chez Bocuse, et travaillé dans plusieurs pays, où il rencontra les meilleurs et les plus exigeants, lui donnant du fil à retordre parfois mais aussi d’inestimables clés pour se former, comme Joao Pires à Londres, Arnaud Donckele en cuisine au Cheval Blanc à St Tropez. Asie, Nouvelle-Zélande, Polynésie française, lui ont laissé pêle-mêle le goût du voyage, des tatouages et des connaissances œnologiques aussi vastes que le globe. Influences qu’il retranscrit dans l’élaboration de sa carte et des accords mets et vins au restaurant : « mon dernier coup de cœur est sans doute la cuvée Maté, de Sottimano (Piémont, Italie). Il y a un truc dans les vins italiens, qui fait qu’on les reconnait tout de suite, d’où qu’ils viennent. Une empreinte, une signature ».

Le lien entre tradition et modernité

Grand fan de la cuisine de Paul Bocuse, de l’homme et de l’institution, Maxime a un immense respect pour la philosophie et l’histoire du restaurant. Il souhaite notamment préserver non seulement un plaisir inégalé au client au travers d’une véritable expérience sensorielle, mais aussi poursuivre l’œuvre de « Monsieur Paul » en « touchant absolument tout le monde ».

Parce que l’excellence du service est un travail d’équipe, et la passion quelque chose qui se partage, Maxime a renforcé l’équipe de sommellerie de la maison Bocuse pour atteindre six sommeliers, sans oublier de rendre hommage à ses prédécesseurs qui ont façonné l’institution, en associant chaque vin de l’offre accord mets et vins à l’un des anciens sommeliers.

Côté cave et carte, l’offre des grands classiques est évidemment perpétuée (la doyenne de la cave est un château Léoville Las Cases 1926), aux côtés de nouvelles références internationales, de cuvées nature et/ou de régions moins représentées jusqu’alors, comme le domaine Labet dans le Jura (nature) ou le domaine Prieuré-Roch en Bourgogne.

Une excellente excuse donc pour vivre ou revivre l’expérience Paul Bocuse !

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