[Étrennes du vin N°6] : Abelé 1757 x Ercuis

Un fondateur venu de Liège au XVIIIe siècle pour créer à Reims sa maison de Champagne, des caves creusées dans la craie de la butte Saint-Nicaise, des familles de vignerons qui travaillent depuis des générations pour ces cuvées qui illuminent nos verres et où le chardonnay est roi… Ce cadeau apportera son lot de soleil et de rêve au milieu de l’hiver !

La Maison Abelé est l’une des plus anciennes maisons de Champagne, et a joué pendant longtemps un rôle d’avant-garde sur le plan technique. Elle fut ainsi la première au XIXe siècle à employer le dégorgement à la glace. Aujourd’hui, elle représente environ 27 hectares et s’appuie sur la collaboration d’une trentaine de familles vigneronnes. Pour découvrir ce champagne de connaisseurs, le coffret conçu par la maison en collaboration avec l’orfèvre Ercuis est une belle porte d’entrée. La cuvée n’est autre que le millésime 2014 60 % chardonnay, 40 % pinot noir dont on appréciera d’autant mieux « l’attaque franche et la belle maturité » que les deux coupes qui l’accompagnent se rapprochent davantage du verre à vin que de la flûte et laisseront pleinement les arômes se dévoiler. Quant au bouchon « Saturne » en métal argenté, il est l’outil indispensable pour qui veut préserver au-delà de la première ouverture la vivacité de la bulle.

Prix : 240 €
À retrouver sur : www.abele1757.com

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Comtes de Champagne 2012 ou le parfait équilibre entre verticalité et horizontalité

Comtes de Champagne 2012 décoche une flèche qui vient frapper en plein milieu de la cible, équilibrant tous les paramètres : tension, minéralité, fruité, structure, texture… Alexandre Ponnavoy, chef de caves de la Maison Taittinger, nous en dit plus sur ce grand seigneur des chardonnays

Qu’est-ce qui fait que l’on choisit ou non de faire une année un Comtes de Champagne ?

La décision ne repose pas seulement sur la qualité du millésime, mais aussi sur le potentiel de vieillissement. Sur une année comme 2009, qui ressort bien dans les annales, où les chardonnays étaient intéressants par leur gourmandise, on a observé qu’ils étaient en même temps un peu trop ouverts. Un autre élément qui garantit le contrat qualitatif, consiste à ne pas avoir déterminé de volumétrie, ce qui nous permet, dans les années moins homogènes, d’opérer une sélection, quitte à réduire considérablement le tirage. In fine, seule compte la dégustation des vins clairs.

Comment décririez-vous l’architecture de votre assemblage ?

C’est une osmose entre cinq Grands Crus. Chouilly est utilisé pour la partie bois (mais pas uniquement), parce que l’on y trouve un chardonnay plus structuré, capiteux et chaleureux. À Avize, on retrouvera une expression plus élégante, aérienne, en dentelles. Mesnil représente la partie charnelle et puissante. Oger a un caractère fruité. Quant à Cramant, c’est l’un des crus où la salinité ressort le plus. Nous assemblons ainsi vraiment nos chardonnays comme un vin auquel nous ajoutons ensuite simplement la finesse de la bulle.

Comment caractériseriez-vous ce nouveau millésime 2012 par rapport au précédent ?

2011 était un millésime solaire. Dans l’univers des « Comtes », il s’agit du plus voluptueux que nous ayons eu, avec ses notes gourmandes de pain d’épices, de réglisse, de meringue. 2012 a été une année particulière du point de vue végétatif. Au printemps, le gel, les pluies diluviennes, et des températures froides au moment de la floraison ont mis la vigne à rude épreuve. L’été ensoleillé et la faible charge ont cependant permis d’atteindre une parfaite maturité. Le vin porte la trace de cette campagne contrastée avec d’une part une grande fraîcheur et une certaine précision, et en même temps une maturité prononcée et une belle structure. Au nez, en première approche, on a cette pointe de réduction qui est dans l’ADN de la cuvée, et que nous travaillons. S’exprime alors la minéralité du terroir, la craie. Puis, sur l’aération, on est davantage sur des arômes légèrement toastés, torréfiés et vanillés. On sent très légèrement la patine du bois, qui représente 6 % de l’assemblage, et qui vient souligner l’ensemble, mais sans prendre le dessus sur la complexité aromatique. Sa présence se confond presque avec le côté noisette du chardonnay. La bouche, très cohérente avec le nez, offre des notes puissantes d’acacia, mais aussi beaucoup de fruit et de texture.

Quels accords suggèreriez-vous ?

Certains champagnes sont horizontaux, d’autres, verticaux. 2008 était vertical, 2011 très horizontal. 2012 se situe entre les deux. On peut donc suggérer des accords moins salins et iodés que sur le 2008. Le consommateur pourra aller vers des choses plus crémeuses et gourmandes, même s’il peut rester sur des produits de la mer. Simplement, plutôt que l’huître, il préfèrera sans doute le turbot à la crème ou le homard qui a de la chair. La viande blanche peut fonctionner. En réalité, 2012 est davantage tout terrain, parce qu’il s’exprime pleinement.

Avec la maison Lehman, vous avez développé un verre spécial…

Nous avons décidé de ne pas partir complètement sur un verre à vin parce que nous voulons continuer à mettre aussi en avant l’effervescence. Les verres trop proches de ceux conçus pour les vins tranquilles ont tendance à ouvrir démesurément le vin et à créer une discordance avec la verticalité du champagne. Ici, nous sommes sur un bel équilibre. Le verre concentre les arômes sur la partie haute, et en particulier le fruit in fine, mais sans perdre la tension, la minéralité et la fraîcheur.

En Champagne les ventes s’orientent de plus en plus vers les cuvées premiums, pensez-vous à l’avenir augmenter le tirage de Comtes de Champagne ?

Comtes de Champagne a toujours été issu exclusivement des cinq Grands Crus de la Côte des Blancs même si nous ne le revendiquions pas. Nous avions donc dès le départ placé cette cuvée sous le signe de la rareté. À partir du millésime 2007, nous avons fait apparaître la dénomination « Grands Crus », confirmant définitivement ce choix qui nous empêche d’envisager des possibilités de croissance significative.

Prix recommandé : 200 €

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[Étrennes du vin N°5] : Des fêtes taille magnum

Demain, nous fêtons la fameuse nouvelle année ! Quoi de mieux que de célebrer 2023 avec une belle cuvée taille XL ? Voilà un sublime magnum de rosé AOP Côtes de Provence pour démarrer les festivités

Clos Saint-Vincent, Domaine Roger Zannier

Situé à Cogolin, au cœur de la presqu’île de Saint-Tropez, le Château Saint-Maur cultive l’art des grands vins et de l’excellence. Le domaine couvre près de 100 hectares de vignes sur les contreforts du massif des Maures dont 75 hectares en AOP Côtes de Provence et 23 hectares en IGP Vin de Pays du Var. Ce précieux vignoble dispose également d’un petit bijou de 14 hectares, le Clos Capelune qui donne naissance à des cuvées d’exception en rosé et blanc.

Le Château Saint-Maur, Cru Classé, prépare la sortie en décembre de son Clos Saint Vincent 2022. Ce rosé AOP Côtes Provence est lancé tous les ans à l’occasion des fêtes de Noël. Serti dans son sublime flacon noir et or, ce rosé unique est une édition limitée avec seulement 600 magnums numérotés.

Issu d’une parcelle de 0,8 hectares, ce rosé dévoile toute la quintessence de son terroir d’exception. Né de l’assemblage précis de Syrah (44 %), de Mourvèdre (29 %) et de Tibouren (27 %) le Clos Saint Vincent est un vin subtil et délicat qui se révèle par son élégance, sa finesse et sa complexité. Dès le premier regard ce rosé révèlera une robe limpide et brillante. Le nez est sur des arômes de fruits exotiques et de notes florales. La bouche est harmonieuse, puissante, de belle gourmandise, sur de délicates notes de fraise. La finale est subtile sur des notes légèrement épicées.

Les accords ?

Ce rosé unique s’apprécie sur des mets raffinés tels un loup grillé et tartare de petits légumes, une salade de homard bleu sur une vinaigrette de carotte, orange et gingembre, sur une côte de veau aux girolles mais également sur une omelette norvégienne aux fruits exotiques.

Réservez le dès maintenant !

Prix : 80 €
Ce rosé sera disponible mi-décembre sur la boutique en ligne : chateausaintmaur.com

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Qu’est-ce qu’un « fine wine » ?

ARENI est un think tank consacré aux réflexions stratégiques sur les fine wines. Le 17 janvier prochain, il présentera son dernier « White Paper » chez Sotheby’s à Paris. Nous sommes allés rencontrer sa présidente, Pauline Vicard, pour recueillir sa vision à l’heure où de nombreuses appellations françaises sont en quête d’un nouveau souffle.

Chaque année depuis 2017 votre think tank mène des dizaines d’entretiens auprès de toutes les catégories de professionnels pour proposer une définition de ce que sont les fine wines…

Nous avons dégagé cinq éléments. Une dimension objective qui est la finesse du vin et sa capacité à vieillir. Le second élément réside dans l’intensité de l’émotion provoquée. A l’image du moment vécu lors de la coupe du monde 1998, lorsque vous avez bu ce vin, des années après, vous vous souvenez d’où vous étiez et avec qui. Cette capacité à bloquer le temps, c’est vraiment ce qui distingue pour beaucoup de gens un bon vin d’un grand vin. Le troisième élément réside dans l’intention du vigneron. Un grand vin n’arrive pas par hasard. Il est l’expression très personnelle de la vérité par son élaborateur, ce qu’il pense être le mieux, son interprétation. Dans les fine wines, on peut regrouper ainsi des approches très différentes avec tout l’écart qu’il peut y avoir entre un Dom Pérignon Plénitude 2 et un vin naturel. Depuis le Covid, un quatrième élément a émergé : la notion de « sustainability ». Lorsque l’on est un fine wine, on est en haut de la pyramide, cela implique des responsabilités, vous avez des ressources et une voix, on ne vous pardonnera pas de ne pas être engagé. Cette année enfin, nous avons ajouté une dernière condition : la reconnaissance.

Qu’est-ce qui différencie un fine wine d’un luxury wine ?

Si on compare notre définition des fine wines à celle proposée par Peter Yeung et Liz Thach des luxury wines, certains attributs sont communs comme la « highest quality » ou même le « sense of place » qui est la traduction moderne de terroir. Nous ne l’avons pas incluse directement, mais lorsque nous parlons de l’interprétation du vigneron, il s’agit aussi de celle de son terroir. Ensuite, lorsque l’on regarde les autres attributs des luxury wines, on trouve la rareté et le prix qui participent au sentiment de privilège apporté à l’acheteur. Les fine wines impliquent ainsi une définition du vin d’abord drivée par le producteur, sa vision, alors que le luxury wine est davantage drivé par le consommateur, comment on veut qu’il perçoive le vin. Dans un cas, le prix est une conséquence, dans l’autre il fait partie de la définition. Ce qui est amusant, c’est que lorsque je présente ces définitions en Angleterre et en France, je n’ai pas du tout les mêmes réactions. En Angleterre, certains vous diront qu’ils ont toujours pensé que le luxury wine était supéreur au fine wine. En France, dans le milieu du vin, le luxury wine a une image très négative. Certains producteurs mettront en avant que l’argent représente la fin des grands vins. Ce à quoi je réponds : vous vous rendez compte que si on n’intègre jamais le consommateur, il y a une limite tout autant que lorsque l’on élabore un vin uniquement en fonction du consommateur ?

La crise que connaissent certains vignobles français n’est-elle pas liée à cette conception du fine wine qui ne prend pas assez en compte le consommateur ?

Lorsque j’étais petite, en Bourgogne, les vignerons avaient tendance à dire si tu n’aimes pas mon vin, tant pis pour toi ! Je l’élabore ainsi, parce que c’est de cette manière qu’il doit l’être. Est-ce que l’on doit adapter ses techniques de vinification au consommateur ? Oui et non. Pour moi, il est hypocrite de penser que le goût du consommateur ou les marchés n’influencent pas le style du vin. C’est d’ailleurs une erreur française de penser que les vins de lieu ont toujours eu le même goût.

En revanche, on peut discuter du passage que l’on observe de la recherche de typicité à la recherche d’authenticité. La typicité implique une approche collective du terroir. On avait des villages qui, parce qu’ils faisaient tous la même chose, produisaient des vins qui avaient une ligne directrice. Vous pouviez ainsi reconnaître facilement un Meursault d’un Puligny. La recherche d’authenticité place les vignerons dans des démarches beaucoup plus individuelles, cela a provoqué des bons en qualité dans certaines régions, parce que des vignerons ont arrêté de faire ce que tout le monde faisait et se sont posés des questions sur la maturité du raisin, l’extraction des tanins etc… Mais du coup, on a sur un même terroir des résultats si disparates, des styles si différents, que cela remet en cause l’existence même de ce terroir. Evidemment, lorsque l’on voit dans les dégustations d’agrément d’une appellation, des vins atypiques éliminés alors qu’ils étaient très intéressants par leur approche qualitative novatrice, on touche la limite. Mais on ne doit pas oublier qu’en matière de fine wine, l’image collective d’une région auprès des consommateurs compte beaucoup. La Bourgogne a ce halo, parce qu’il existe une approche stylistique, qualitative, qui fait que cela monte ensemble. Le Swartland en Afrique du Sud, c’est la même chose, les vignerons seuls ne seraient pas parvenus au même succès. Cela fait partie du débat ouvert par notre prochain white paper « is fine wine a collective or an individual project ? »  Cette question est très intéressante à étudier à partir des pays du Nouveau Monde, qui eux, partent d’une page blanche.

Pour s’inscrire : https://areni.global/rethinking-fine-wine/

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Bérillon et Dubernet : plaidoyer pour un vignoble vivant et pérenne

C’est ensemble, lors d’une conférence de presse commune il y a quelques jours, que les célèbres pépiniéristes Lilian Bérillon et Mathieu Dubernet, à la tête du plus important laboratoire d’analyse œnologique français, ont attiré l’attention sur la situation dégradée des sols et des vignes en France. Avec pour objectif de sensibiliser à un changement nécessaire de paradigme.

Autant le dire tout de go, ce n’est pas un tableau très optimiste que Lilian Bérillon et Mathieu Dubernet ont dressé lors de cette conférence de presse. Le premier, spécialiste du matériel végétal, a rappelé un état de fait en France et plus largement dans les plus grands vignobles du monde. Les vignes plantées dépérissent de plus en plus rapidement. « Il n’est pas rare aujourd’hui que les vignes soient arrachées après seulement 20 ou 25 ans », explique-t-il. « Les vignes sont presque toutes clonées, l’ensemble des porte-greffes l’étant également. Ceux-ci sont incapables de faire face aux changements climatiques ». Et de manière générale, Lilian rappelle que « l’offre proposée aux vignerons en matière de matériel végétal est minime. Sur les 220 millions de plants qui sont produits chaque année, 95 % sont des clones. Et 70 % de toute la production se concentre uniquement sur 10 cépages avec, chaque fois, seulement quelques clones disponibles. Tout ceci constitue un véritable appauvrissement génétique intervariétal ». Animé depuis de nombreuses années par l’envie de faire les choses différemment, Lilian œuvre pour la promotion de vignes issues de sélections massales qu’il a patiemment constituées avec ses équipes. Des vignes qui sont greffées en utilisant la technique de la fente anglaise, plus coûteuse en temps et en main d’œuvre (2 000 greffages par jour contre 12 000 avec des techniques moins qualitatives à la machine), mais ô combien plus efficace. Tous les plants produits font également l’objet de toutes les attentions pendant plusieurs années pour garantir qu’ils soient notamment exempts de virose et de flavescence dorée (avec échaudage systématique de chaque individu). Des vignes au patrimoine génétique plus diversifié, plus résistantes et résilientes, capables de vivre de nombreuses décennies. « Nous travaillons par exemple avec le Mas de Libian depuis 25 ans et nous en constatons qu’un taux de mortalité de 0,5% » renchérit-il. Un véritable pied-de-nez au regard de l’enjeu global de dépérissement du végétal. Avec évidemment un surcoût à l’achat (les plants sont au moins 4 fois plus chers) mais que Lilian tient à remettre en perspective. « Cela ne représente in fine que 10 centimes dans le coût d’une bouteille, soit moins que le prix du verre, de l’étiquette ou du bouchon ! ». Son souhait ? Que les vignerons investissent enfin dans leur matériel végétal qui est tout de même la base essentielle si l’on souhaite produire de grands vins.

De l’importance de la vie des sols

Mathieu Dubernet a pour sa part souhaité mettre en avant l’importance de la meilleure connaissance du vivant dans les sols pour pouvoir mieux adapter les travaux en viticulture. Jusqu’à aujourd’hui, il n’était même pas possible de connaître avec précision le taux de matière organique des sols viticoles. « Si un grand nom comme Claude Bourguignon avait sensibilisé sur l’importance de la vie dans les sols pour produire de grands vins, il ne s’était toutefois limité qu’au vivant facilement observable comme les vers de terre. Pourtant, 90 % de la vie des sols sont représentés par les champignons et les bactéries » tient à rappeler Mathieu, « en particulier les mycorhizes qui sont des champignons très spécifiques associés aux racines du plant ». Et de continuer, « grâce à toutes les mesures désormais faites, il est possible de montrer à quel point le vivant du sol est nourricier pour le pied de vigne ». C’est ainsi que Mathieu et ses équipes ont pu constater que le phosphore, élément vital pour les vignes, est notamment assimilé par elle grâce aux champignons du sol. Pour pouvoir porter ce regard sur l’importance des sols vivants, Mathieu s’appuie sur un nouvelle technologie que son entreprise a développée. Le procédé breveté Terra Mea s’appuie sur la technologie Cyto-3D qui permet d’ores et déjà de réaliser des analyses microbiennes particulièrement fines des moûts et des vins. En quelques minutes, il est désormais possible de réaliser des analyses extrêmement précises du vivant du sol, ses contaminants et de faire un état des lieux du niveau de fertilité des sols. De quoi mieux appréhender le travail du vigneron au quotidien pour garantir par exemple un meilleur taux de carbone dans les sols, à la base de la fertilité de ces derniers et utile évidemment dans la course contre le réchauffement climatique. Cette sensibilisation doit permettre de lutter efficacement contre la désertification massives des sols observée depuis des décennies. Couplée à l’utilisation d’un matériel végétal de grande qualité et à de la formation à l’égard des professionnels de la vigne et du vin (ce que Lilian a mis en œuvre), gageons que la pérennité des vignobles français pourra alors être plus sereinement envisagée.

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[Étrennes du vin N°4] : Gaga oh la-la…

Le champagne rosé a l’image d’un champagne facile, c’est pourtant le genre le plus difficile à maîtriser. La preuve par ce grand nom de l’appellation qui nous en offre une version haute couture sur un millésime de légende. Avec ce coffret issu d’une collaboration entre Dom Pérignon et Lady Gaga, vous êtes sûr de taper fort pour les fêtes

Paradoxalement, c’est souvent sur les années un peu austères et froides comme 2008, que l’on retrouve les plus beaux rosés en Champagne. Le vin rouge apporte alors juste ce supplément de fruit nécessaire pour habiller la minéralité. Ce nouvel opus de Dom Pérignon en est l’une des plus belles expressions. Entre ses légers arômes de sous-bois, de fraise des bois un peu cuite, d’épices douces, de toasté/grillé, et surtout ces notes extraordinaires de mandarine, le flacon promet un beau voyage. Ajoutez le coffret et l’habillage improbables nés de la collaboration avec Lady Gaga, et vous aurez le mariage le plus rock and roll de l’année !

Prix : 380 €
Retrouvez cette cuvée sur : www.dompérignon.com

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Viticulture : quelles adaptations au changement climatique ?

L’année 2022 a confirmé que la fréquence des risques de gel, de canicule et de manque d’eau augmente. La vigne a certes plutôt bien résisté et le millésime 2022 s’annonce très bon, mais, pour tous les acteurs, la nécessité d’adapter la filière viticole au climat de demain devient une nécessité

Cette filière a engagé en 2017 des travaux qui se sont appuyés sur le programme « LACCAVE » de l’INRAE. Ces travaux ont permis à la filière viticole française de présenter, le 26 août 2021, au ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sa stratégie d’adaptation face au changement climatique. Les résultats ne se cantonnent pas, loin s’en faut, à l’introduction de nouveaux cépages plus adaptés ou à l’amélioration des techniques de vinifications. Sept domaines avec quarante actions prioritaires ont été retenus :

1. Améliorer la connaissance des zones viticoles 

Comment ? En effectuant un travail de caractérisation de la résistance et la résilience des différents sols qui permettra de piloter les choix techniques des exploitations (matériel végétal, orientation des rangs, mode de conduite…).

2. Agir sur les conditions de production, en mettant l’accent notamment sur une gestion plus économe de l’eau

Elle préconise toutefois le développement des stockages d’eau mais l’actualité récente montre que l’accès à cette ressource qui est un bien commun pose des problèmes règlementaires. Nathalie Ollat, une des participantes au programme LACCAVE et professeur à l’ISVV ( Institut de Sciences de la Vigne et du Vin à Bordeaux) alerte : « La date butoir du 15 août à partir de laquelle aucune irrigation n’est possible sauterait. Nous sommes très inquiets de l’utilisation de l’irrigation en viticulture et nous essayons de promouvoir d’autres leviers d’adaptation. On a peur que la généralisation de cette pratique de l’irrigation touche les ressources en eaux qui restent limitées. On peut se poser la question : la vigne, qui n’est pas une culture à des fins alimentaires, est-elle prioritaire ? » Des dérives sont possibles également. « L’eau apportée permettra le maintien de la qualité mais elle peut augmenter aussi les rendements. » Des tentations que la règlementation devrait pourvoir contenir. Le CIVB (Bordeaux), par la voix de Marie-Catherine Dufour, indique quant à lui : « Il faudra qu’on ait une vision globale au niveau du département sur la question du partage de la ressource en eau. Pour le moment on n’est pas trop irrigation. »

3. Favoriser un matériel végétal adapté

Sans aucun doute un des leviers les plus puissants pour adapter la vigne à une augmentation des températures et du stress hydrique, ainsi qu’à la production de raisins trop riches en sucre. Des expérimentations sont conduites afin d’évaluer les fameuses VIFA (Variétés d’Intérêt à Fin d’Adaptation) qui présenteraient un potentiel d’adaptation. Cette introduction est limitée à 5 % dans l’encépagement et à 10 % dans les assemblages afin de limiter les effets sur les caractéristiques et l’identité du vin. Axel Marchal, de l’ISVV nuance : « Regardons comment le merlot a résisté en 2022. On a voué ce cépage aux Gémonies en disant que c’était le cépage d’hier et qu’il était totalement inadapté. Contrairement à toute attente, on a des merlots qui, sur les sols adaptés, sont délicieux. Je suis scientifique mais je suis pragmatique. C’est bien d’avoir des théories anticipatives mais c’est bien aussi de se confronter à la réalité. » Tout en indiquant « Je pense qu’il ne faut pas tout bouleverser par crainte, ce qui ne veut pas dire ne rien changer : il faudra adapter les pratiques viticoles. »

4. Agir sur les pratiques œnologiques

Le réchauffement climatique rend les raisins plus riches en sucre et donc les vins plus alcoolisés. Il s’agira de corriger ces effets en agissant sur la sélection des levures, le désucrage des moûts, la désalcoolisation des vins, et l’acidification des vins. Tout cela en garantissant l’identité des vins liés à une appellation. Axel Marchal se plaît à citer Denis Dubourdieu qui disait que vinifier c’était « guider le phénomène de la transformation du raisin en vin en intervenant le moins possible mais à bon escient. »

5. Suivre les évolutions du marché et garantir la production

La quantité et la qualité des vins ainsi que les coûts de production sont susceptibles d’évoluer. Il faudra donc soutenir financièrement l’installation de dispositifs antigel, anti grêle ou de lutte contre la sécheresse afin de mieux garantir les volumes et la qualité. Une nouvelle gestion des ressources humaines doit être anticipée : nouvelles formes d’organisation du travail, aménagement des horaires en fonction des fortes températures, port des équipements de protection individuelle. Mais également inciter les exploitations à contracter des assurances climatiques.

6. Renforcer la recherche, le développement, le transfert et la formation

Ce levier est prometteur : une feuille de route R&D viendra compléter la stratégie d’adaptation de la filière vin face au changement climatique.

7. Contribuer à l’atténuation du changement climatique, en favorisant :

– La captation du carbone par les sols. Ces pratiques sont identifiées par l’initiative 4 pour 1000 de l’INRAE.
– La diminution de l’utilisation des carburants fossiles.
– La conception de bâtiments et d’équipements de cave adaptés.
– La réduction de l’empreinte carbone du conditionnement du vin. La filière des vins de Bordeaux organisera, le mardi 24 janvier, son 13e Forum Développement Durable des vins de Bordeaux. Il présentera aux 400 vignerons et négociants attendus des « voies de réduction des émissions de carbone. »

Toutes ces préconisations doivent être mises en application avec rigueur mais aussi avec une certaine prudence. « Le changement climatique doit être dans toutes nos têtes. Pour autant on ne doit pas avoir des réponses qui soient celle de la panique ou de la communication » nous dit Axel Marchal. Même s’il se dit pragmatique et appelle à une certaine prudence, il tient à préciser que « le danger, c’est de dire ‘’moi je suis très traditionnel donc je ne veux rien changer’’. Si on ne change pas les pratiques sur une matière qui a évolué, le risque est de s’exposer à des déconvenues. » Pour autant il convient de veiller à conserver ce qui fait la force d’un vin : son identité. Il ajoute « Le changement climatique est une menace pour le lien entre le goût du vin et son origine, mais il ne faudrait pas, pour répondre à cette menace, en introduire une qui serait pire. Les réponses doivent donc se faire dans le respect de l’identité des vins, de la vigne jusqu’au verre du consommateur. Il ne faut pas trahir son terroir. »

Cette conclusion illustre le challenge : changer ses pratiques tout en ne perdant pas son âme.

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[Étrennes du vin N°3] : L’œnotourisme pour les fêtes

En ce 28ème jour de décembre, nous vous proposons des idées cadeaux autour de l’œnotourisme ! Si vous souhaitez vous faire plaisir ou faire plaisir, voici quelques propositions qui pourront vous inspirer pour un cadeau dernière minute !

Delamain, Cognac

Le nouvel espace oenotouristique de Delamain est une invitation à découvrir près de 200 ans d’histoire et d’artisanat. Une entrée dans un monde d’exploration sensorielle. La création de grands cognacs est un véritable défi, qui une fois atteint à le potentiel d’engager et d’émerveiller tous les sens, cet artisanat s’élève alors au rang d’un art. C’est cette vérité qui motive l’approche l’excellence de la Maison Delamain et la place à part dans le monde du cognac. La Maison Delamain se fait un plaisir de vous accueillir au cœur de l’histoire du cognac, de son artisanat et de ce terroir exceptionnel, pour vous faire découvrir son histoire, ses chais séculaires et la magie sensorielle de ses cognacs.

Visite “les merveilles du vieillissement”

Les merveilles du vieillissement de la visite « Introduction Sensorielle » sont approfondies avec une visite des chais de la Vieille Cave, du Prieuré et Millésimé. Nous vous dévoilons l’impact du vieillissement et les caractéristiques relatives aux cognacs d’assemblage et single cask. La visite se conclue par une dégustation guidée du Pale & Dry XO, ainsi que 3 cognacs issus des séries limitées Pléiade.

Prix : 50 €
Retrouvez les visites de la Maison Delamain sur : delamain-cognac.com

Château Smith Havt Laffite, Dans les pas du vigneron

Vous pourrez expérimenter le quotidien d’un Chef de culture ou d’un Maître de chai et comprendrez les multiples facettes du métier de vigneron. Au cœur des vignes ou des chais, vous prendrez part aux divers travaux en fonction des saisons.

Dégustation : Deux vins de nos cuvées Château Smith Haut Lafitte, Grand cru classé

Prix : 125 €
À découvrir sur : smith-haut-lafitte.com

Château Pommard, Bourgogne vue d’en haut

Le château Pommard propose une expérience oenotouristique alliant vins et Montgolfières. Après 1h de dégustation de 5 vins au domaine, partez pour un vol en montgolfière au-dessus des Climats de Bourgogne classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Plongez dans la diversité de ces terroirs avec des conseillers en vins passionnés et formés au WSET. De plus, en partenariat avec la Compagnie Française des Montgolfières, vivez le vignoble vu d’en haut et laissez-vous surprendre par la beauté des paysages.

Cette expérience peut être réservée toute l’année, mais les vols en montgolfière ne fonctionnent que de mai à octobre en fonction des conditions météorologiques.

Prix : 247€ par personne
À retrouver sur : chateaudepommard.com

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Les cognacs de La Nouvelle Vague en promotion collective

Cinq producteurs cognaçais se sont regroupés sous le collectif La Nouvelle Vague pour promouvoir la diversité de leurs spiritueux sur le marché français

Le cognac redeviendrait-il tendance dans l’Hexagone? C’est en tout cas le pari que font cinq jeunes maisons cognaçaises au vu des nombreuses ouvertures de bars à cocktails qui redonnent sa chance à ce spiritueux charentais. Le collectif baptisé La Nouvelle Vague mise également sur la diversité « pour montrer l’impact du terroir sur nos eaux-de-vie qui ne sont pas que de grands assemblages, insiste Fanny Fougerat de la maison éponyme. Nous voulons davantage parler du produit pour se débarrasser de son image poussiéreuse et contourner le cadre uniquement du luxe. » « Nous sommes convaincus que le cognac peut être sexy si nous proposons des produits différents comme des single distilleries ou des parcellaires » complète Xavier Précigout de Philbert. Thomas Gonon de A. de Fussigny joue surtout sur l’innovation avec une étonnante bouteille en fibres de lin biodégradable ultra légère. Pour Julien Nau de Planat, pionnier du bio en Charente, « le cognac doit être l’ambassadeur de la diversité, du soin du détail et du savoir-faire de la France. Un collectif comme le nôtre qui ambitionne de pousser le cognac sur le marché français ne pouvait venir que de petits opérateurs plus proches des consommateurs. » Pour Luc Merlet de la maison éponyme d’abord connu pour son cassis avant de se lancer dans le cognac en 2010, « nous devons sortir des codes habituels et s’inscrire dans la modernité pour mieux séduire l’univers du bar puisque il ne faut pas oublier que c’est l’un des ingrédients historiques des cocktails. » On le retrouvait dès le XIXe dans le Sazerac, le Side Car, le Old Fashioned…

Le temps long

Une première opération a eu lieu à Paris pour sensibiliser la presse et les influenceurs ; elle sera déclinée chez les cavistes et dans les bars pour refaire goûter différents styles et références. « On constate déjà un changement frémissant dans ce réseau qui aiment avoir des histoires à raconter » estime Luc Merlet. Les membres de ce nouveau club, avec une belle ouverture d’esprit et des valeurs humanistes, croient au temps long. Ils envisagent de communiquer ensemble, chacun gardant ses réseaux de distribution, avec la volonté de rester à taille humaine dans le respect du terroir et de l’environnement. « Sur les salons de spiritueux, tout le monde ne sera pas présent mais les uns seront chargés de promouvoir les autres » précise Xavier Précigout. On voit déjà que sur ce type d’événement, les mentalités changent. Avant, les visiteurs ne s’arrêtaient même pas sur nos stands ; aujourd’hui, ils se renseignent et veulent savoir qui est derrière la bouteille. » Certes, le marché français atteint à peine 3 % des ventes globales qui ont enregistré le chiffre record de 223,2 millions de bouteilles en 2021 ; il reste néanmoins le cinquième débouché du cognac avec plus de 6 millions de bouteilles, en volumes croissants. Une dynamique de bon augure pour La Nouvelle Vague.

La Nouvelle Vague

Le cognac bio 2050 de A. de Fussigny à Cognac (16) dans sa bouteille en fibre de lin et résine biosourcée et biodégradable conçue par Green Gen Technologies, avec une étiquette en polymère naturel sans papier.

Le Laurier d’Appolon de Fanny Fougerat à Burie (17), une édition limitée 100 % Petite Champagne.

Le Dovecote, un single estate issu d’une seule parcelle, celle du pigeonnier (dovecote) de Philbert Etriac (16).

L’Overproof 65 % bio de Planat à Gensac-la- Pallue (16), sélection d’eaux-de-vie brutes de fût, conçu avec et pour les bartenders.

Le Brothers Blend, assemblage d’eaux-de-vie de 4 à 12 ans de Merlet à Saint-Sauvant (17).

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La route du sud chez Guigal

Après le rachat de Nalys à Châteauneuf-du-Pape et Aqueria à Tavel, la famille Guigal consolide ses ambitions pour ses deux propriétés du Sud.

Ça bouge chez Guigal. Pas sur le terroir historique de la maison, à Ampuis où cuverie et caveau ont déjà bénéficié depuis quelques années de lourds investissements sans compter les nouvelles plantations de Saint Cyr pour la Reynarde, le 4e de la famille. Mais au sud de la vallée du Rhône dans les dernières acquisitions, Nalys à Châteauneuf du Pape (acquis en 2017) et Aqueria à Tavel et Lirac (depuis début 2022). Ralph Garcin, ingénieur agronome et œnologue en charge du domaine castelneuvois de 75 hectares (certifié HVE en 2019) s’est d’abord attaché à compléter les manquants du vignoble. Il se prépare à vinifier le 1er millésime 2023 en bio et le dernier dans l’ancienne cuverie « construite par bouts, avoue Philippe Guigal. Il fallait donc tout reconstruire de zéro. Nous avons lancé le concours d’architecte, les travaux devraient commencer fin 2023 ». Nalys, longtemps réputé pour ses blancs (plus de 15 % de la production avec une dizaine d’hectares, en général 5 à 6 % dans l’appellation), va s’attacher avec ce nouvel outil à « augmenter encore la qualité de ses blancs et renforcer le style castelneuvois des rouges avec néanmoins un bon tiers de syrah sur 15-17 hectares. Ils vont souvent dans le grand vin car ils proviennent de bons porte-greffes ; dans les années 80-90, M. Parker avait pourtant trouvé qu’il manquait de tanins et de couleurs, le définissant comme un ‘very good picnic wine’. Mais c’était une autre époque ». Le nom de Nalys a été conservé pour les terroirs de la Crau et le grand vin, en blanc et en rouge, et celui de Saintes Pierres de Nalys a été choisi pour les vins sur sables et safres tout en conservant le sourcing historique du châteauneuf-du-pape en négoce de la maison Guigal.

Conversion en cours

La maison ampuisienne vient également de vinifier son premier millésime à Tavel « même si en 1942 mon grand père, alors chez Vidal Fleury avait déjà travaillé sur cette appellation » précise Philippe Guigal. Après le rachat de la propriété et la disparition en janvier dernier de Vincent de Bez qui avait si bien valoriser le domaine (son frère Bruno restera chef de culture pendant deux ans jusqu’à sa retraite), Aqueria a été également confié à Ralph Garcin qui habite à moins de 5 mn et passe devant en rejoignant Nalys. Il consacre environ un tiers de son temps au vignoble de 68 hectares d’un seul tenant en Tavel (70 % du vignoble), et Lirac. « Les sols étaient déjà bien travaillés, nous allons juste investir dans plus de matériel au vignoble et supprimer les phytosanitaires pour amorcer la conversion en bio » précise l’œnologue. « Aqueria devrait également s’attacher à développer la notoriété de Lirac avec davantage de rouges et de blancs (le 1er millésime en rouge date des années 70, en rouge fin des années 80  » , ajoute Catherine Nilly, directrice commerciale. A plus long terme, la maison Guigal devrait investir en parallèle dans deux projets œnotouristiques, l’un au château d’Aqueria, l’autre dans la maison de la Gabelle, l’ancien hôtel du gouverneur collecteur achetée en 2015 à Condrieu.

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