Pic Saint-Loup : Puech-Haut officialise le rachat du Mas de l’Oncle

Avec le rachat du Mas de l’Oncle, à Lauret, le Château Puech-Haut continue son implantation sur le terroir du Pic Saint-Loup et se dote d’un outil de vinification de premier plan pour l’ensemble de ses activités viticoles. Rencontre exclusive avec son propriétaire, Gérard Bru, qui a décidé de rebaptiser le domaine le Mas du Bélier.  

A 74 ans, Gérard Bru a l’ambition d’un jeune vigneron. Entouré de ces fameuses barriques entièrement relookées par des artistes du monde entier, le propriétaire du Château Puech-Haut pose, cigare aux lèvres, dans son nouvel écrin : le Mas de l’Oncle, à Lauret. Un rachat effectif depuis le 14 août 2022. « On n’a pas racheté ce domaine pour flamber mais par stratégie, expose l’ancien industriel dont la famille est dans le vin depuis 400 ans. Cela faisait des années que j’avais repéré ce domaine pour son emplacement entre nos deux entités du Pic Saint-Loup, Lavabre à Claret, et les Fontetes à Fontanès, mais aussi pour son outil de vinification ultra-moderne. Soit on construisait un nouveau chai de toutes pièces, soit on achetait un domaine, clef en mains. » Ancienne propriété de Fabrice Bonmarchand, qui était en dépôt de bilan, le domaine d’une douzaine d’hectares tout en bio s’est révélée l’endroit adéquat, situé dans un havre de paix, entouré de garrigue et de nature, à quelques kilomètres de l’emblématique montage du Nord de Montpellier. « En revanche, on a décidé de le rebaptiser le Mas du Bélier, histoire de repartir de zéro et de tirer un trait sur un passé assez tumultueux », poursuit Gérard Bru. A ses côtés, Denis Gigault, le directeur général, précise : « On a payé tous les actifs, le matériel, les bâtiments, les vignes et le listing clients mais pas le stock. On veut vraiment insuffler une nouvelle dynamique ! »

« On n’est pas du genre à céder à la pression du commerce ! »

Pour rappel, c’est le célèbre architecte Rudy Ricciotti (MUCEM à Marseille, le Stade Jean Bouin à Paris, etc…) qui est à l’origine de ce complexe viticole, achevé en 2017, et composé de trois corps de bâtiments regroupant la logistique, la cuverie de vinification ainsi que le chai à barrique surplombé par l’espace de dégustation. « Toutes les installations et le bâti sont dans un état irréprochable, on va d’ailleurs regrouper nos trois unités culturales du Pic St Loup ici pour tout vinifier et élever sur place, prolonge Denis Gigault. En revanche, les vignes ont besoin d’une vraie restructuration, d’une remise en état conséquente. » Le palissage a besoin d’un coup de neuf et certaines vignes vont être arrachées. « Mais ça c’est notre métier, on sait le faire, on ne va pas se précipiter, on n’est pas du genre à céder à la pression du commerce », poursuit Gérard Bru. Ce dernier veut faire de son nouveau vaisseau-amiral un vrai lieu oenotouristique où la culture prendra une large part. « Je suis très attaché à cet esprit artistique, on va enfin pouvoir exposer nos fameuses barriques que l’on a depuis 20 ans et pour lesquelles on a jamais trouvé l’endroit idoine. »

En revanche, il n’y aura pas d’accueil touristique comme l’avait prévu l’ancien pensionnaire des lieux. « Mais on ne s’interdit pas de lancer des ateliers dégustation, de créer des événements estivaux autour du vin et de recevoir des professionnels et des entreprises », prolonge Gérard Bru dont la marque à la tête de bélier produit environ 2 700 000 bouteilles pour un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros. Et ce n’est pas tout, d’ici quelques semaines, Puech-Haut va lancer un spiritueux avec une vodka à base de raisins bio (Cognac) en collaboration avec le prestigieux artiste Robert Combas. L’ambition toujours intacte.

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