[Hérault] Le domaine Guinand à la verticale du temps

Lors d’une soirée organisée à Saint-Christol, dans l’Hérault, le domaine Guinand a ouvert la boite de pandore en proposant une verticale de la Grande Cuvée, son vin iconique. Un moment suspendu pour un exercice de haute voltige. Compte-rendu.

Saint-Christol, haut lieu de la culture du vin dans l’Hérault, un terroir d’exception entre Cévennes et Méditerranée. C’est ici qu’une vingtaine de privilégiés se pressent dans la nouvelle salle de séminaire du domaine Guinand (65 hectares). Les sourires sont de rigueur, c’est une soirée de gala qui attend les convives. Moyennant 45€, ils vont avoir la chance de participer à un atelier « verticale » d’une cuvée pas comme les autres. « La Grande Cuvée, c’est un peu notre emblème, notre petit bébé dont on prend très soin », explique Sophie Guinand en accueillant un couple de Lunel. A deux pas, son frère, Fabien, a un regard tout aussi bienveillant : « Nos parents ont lancé cette cuvée en 2001 pour tenter de sortir de la crise viticole en lançant un vin haut de gamme. Ce n’était pas forcément très courant à une époque où le Languedoc n’avait pas la cote mais ça a bien fonctionné. » Une sorte de précurseur pour un vin qui fait désormais référence puisqu’il a notamment récolté deux étoiles au Guide Hachette sur les millésimes 2017, 2018 et 2019. Hormis 2002, en raison des inondations, la Grande Cuvée (Syrah/Grenache à hauteur de 60/40) a toujours livré son verdict en bouteilles.

Une verticale sur sept millésimes !

Retour dans le vif du sujet. Sur la table de dégustation, à côté d’un buffet gargantuesque, les convives jettent un œil averti aux bouteilles. Ce soir-là, il est possible de déguster 2011, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2019. « On a toujours eu cette culture de l’œnothèque, ajoute le vigneron dans sa pièce secrète, fermée à double tour. Ici, c’est un peu la mémoire de notre famille ! » Mais avant de débuter, le duo propose de goûter le millésime 2021, ce dernier est encore en cours de vieillissement en barriques de 225 litres (au total, un an en fût neuf). « Vous sentez rapidement la trame de la cuvée avec ces fruits noirs et ces notes très poivrées liées à l’élevage », glisse Fabien Guinand, pipette en main, mais c’est surtout ce côté tapenade et Zan qui flatte le palais. Puis la verticale débute sur le 2019 où les tanins ronds livrent une bouche onctueuse et réglissée, un côté bien mûr très « Châteauneuf », plutôt prometteur, et ce fumé légué par le chêne. 2017 est une apothéose de rondeur et de douceur sur la tapenade bien noire et cette finale cacao qui fleure bon le sud. Le 2016 a du mal à rivaliser avec ce côté végétal moins digeste pendant que le 2015 remet la fraîcheur au goût du jour avec une magnifique ouverture sur les fruits mûrs et les épices. 2014 tranche par son côté plus chaleureux et cette touche d’eucalyptus qui lui confère une finale exquise. Enfin, 2011 a de l’allure malgré son âge avancé, fraîcheur et plongée dans la garrigue assurée. A l’issue de ce voyage dans le temps, et d’une surprise de dernière minute (un 2003 succulent sur des notes de sous-bois dégusté avec un moelleux au chocolat !), la joyeuse troupe repart avec des souvenirs plein la tête. Et un palais rompu à l’exercice. Une vraie réussite.

Millésimes à la vente :

2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019 (en bouteilles)

2014 et 2017 (en magnums)

Possibilité d’acheter sur https://domaineguinand.com/la-boutique/

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