Laurent Jayne, de Bandol à la vallée du Rhône

Après Cassis et Bandol, l’œnologue Laurent Jayne arrive à la direction technique des Vignobles Perrin du sud de la Vallée du Rhône et de Provence.

Laurent Jayne a quitté le domaine Souviou dans le Var pour rejoindre les vignobles de la famille Perrin dans le sud du Vaucluse. L’ancien vigneron de Cassis (une trentaine d’années au Domaine Saint-Louis) avait quitté il y a cinq ans le vignoble familial pour cause de succession compliquée [son père André, décédé l’été dernier, l’avait finalement confié en fermage pour 18 ans à la famille Genovesi du Bagnol]. Il avait alors pris le poste de directeur commercial des domaine de Souviou et Azur, rachetés par l’homme d’affaires Roger Jaar canado-haïtien. « J’étais retourné un peu à la production et dans les vignes pendant la crise du Covid mais la vinification me manquait trop » avoue le cassidéen qui, outre la commercialisation, était également en cuisine pour la table d’hôtes, des événementiels et des masterclasses. Cette deuxième passion l’avait d’ailleurs conduit à être candidat de l’émission Top Chef aux côtés de Philippe Etchebest en 2019. « Ce qui me plait, c’est surtout préparer des bons petits plats pour 5 à 6 personnes, pas forcément pour faire de l’œnotourisme à 30 ». D’autant plus que Souviou ces dernières années est sérieusement monté en puissance en développant les séminaires et le tourisme d’affaires autant que l’accueil grand public. Le domaine de Bandol vient d’ailleurs d’être confié au cabinet conseil de Laurence Berlemont du CAP (Cabinet d’Agronomie Provençale).

Retour en caves

En « symbiose » avec Pierre Perrin comme il le dit lui-même, Laurent Jayne a finalement rejoint il y a quelques jours le site de vinification des crus au Grand Prébois (84) comme directeur technique. Il chapeautera les appellations Vinsobres, Rasteau, Cairanne, Gigondas, Vacqueyras, Châteauneuf-du-Pape hors Beaucastel… et s’attachera également à developper les blancs, notamment à Miraval. « Ma mission est de faire évoluer la vinification au regard du réchauffement climatique et des problèmes d’approvisionnement en eau avec une approche plus écoresponsable. Je vais également travailler sur la gestion de la maturité, la macération à froid, le contrôle de la fermentation, l’acidité totale et l’élevage pour donner la priorité à la minéralité et faire des vins plus croquants, si possible pas à 15°. Nous allons également nous pencher sur l’encépagement en étudiant la replantation de cépages tardifs comme l’ugni blanc et le bourboulenc et diminuer la part des marsanne, roussanne et viognier et pour les rouges, augmenter la diversité des cépages aux côtés du grenache. Nous voulons obtenir des vins plus frais à boire aussi bien avec des plats gastronomiques qu’à l’apéritif  ». Une partie du nouveau chai cathédrale à barrique de la famille Perrin a d’ores et déjà été modifiée. Laurent Jayne gardera également un lien avec la cuisine puisqu’il sera chargé des relations avec les chefs et MOF pour expliquer les vins et les accords. Et comme on ne se refait pas, il continue à planter dans sa nouvelle maison de Carnoux près de Cassis un jardin botanique cultivé en restanques sans traitement avec une collection d’aciminiers (mangue du Canada), d’avocatiers, de goyaves, de basilics perpétuels… ce qui semble aussi avoir susciter l’intérêt de Pierre Perrin dans le cadre du développement du RSE.

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