14-16 avril 2023 : Le Grand Week-end des Crozes-Hermitage [Publi-info]

C’est la deuxième édition de cet événement imaginé par les vignerons de l’appellation Crozes-Hermitage, qui appartient à la prestigieuse famille des crus du nord de la Vallée du Rhône.

Un marché aux vins en journée

Une cinquantaine de caves et de maisons parmi les plus emblématiques du nord de la Vallée du Rhône se retrouveront dans le petit village de Mercurol, au cœur des vignes de Crozes-Hermitage, pour un marché aux vins exceptionnel. Pour certaines, ce sera en effet le seul marché grand public de l’année auxquels elles participeront. Tous les crus du nord de la Vallée du Rhône seront représentés : les AOP Crozes-Hermitage et Hermitage pour la rive gauche du fleuve et les AOP Saint-Péray, Cornas, Saint-Joseph, Condrieu et Côte-Rôtie pour la rive droite. Pendant les trois jours, une cantine foodie, installée sur les lieux du marché aux vins et constituée de chefs hors les murs et de food trucks, ravitaillera les vignerons comme les visiteurs.

Des off avec les vignerons en soirée

Le vendredi et le samedi, les vignerons de Crozes-Hermitage inviteront les visiteurs à les retrouver, après la fermeture du marché aux vins, dans les restaurants de la région ou dans le secret des chais. À date, on compte au moins une dizaine d’off qui, pour la plupart, rassembleront plusieurs vignerons. Au programme, à partir de la tombée de la nuit jusqu’à minuit passé, des banquets au feu de bois concoctés par l’Auberge de Crussol et les rôtisseurs du traiteur Gueuleton, des soupers gastronomiques, dont l’un chez Anne-Sophie-Pic, des dégustations confidentielles, des braséros avec les bouchers de la Maison Ollier, des guinguettes éphémères… Les vignerons l’ont promis : les vieux millésimes et les magnums seront souvent de sortie !

La billetterie pour le marché aux vins (pass 1 jour : 8 euros) est ouverte ainsi que pour les off avec les vignerons. Attention, le nombre de places pour les off avec les vignerons est limité : ne tardez donc pas !

Programme & réservations : legrandweekend.crozes-hermitage-vin.fr 

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Une stratégie qui voit rouge en Vallée du Rhône

La 12ème édition du salon professionnel Découvertes en Vallée du Rhône était l’occasion pour Inter Rhône de présenter le bilan économique 2022, très contrasté

« Nous restons un grand producteur de rouge, mais nous devons retravailler les profils de nos vins, notamment pour gagner des parts de marché à l’international » affirme Philippe Pellaton, le président d’Inter Rhône. Car si la couleur pèse toujours 76% des volumes, elle est en net recul, particulièrement en grande distribution en France. Ce circuit enregistre un total de ventes de 125 millions de bouteilles et reste le premier débouché des vins du Rhône (38% de part de marché contre 26% en secteur traditionnel) mais il est à la peine, les rouges génériques perdant des consommateurs réguliers depuis plusieurs années tandis que les rosés sont stables et les blancs progressent. La forte présence des vins du Rhône chez les cavistes avec un taux de pénétration de 98,5%, et en restauration où ils restent la première région de diffusion (à la carte de 78% des établissements) ne compensera pas le dévissage en GD. « Il n’est pas question d’abandonner les rouges et nous ambitionnons même de devenir la plus grande région de rouges AOP sans défaut, insiste Philippe Pellaton. Mais si nous avons longtemps été à plus de 80% de rouges dans la vallée du Rhône, nous aimerions descendre à 65-70% pour aller chercher des parts de marché qui nous tendent les bras sur les rosés mais surtout sur les blancs et même les effervescents, pour diversifier l’offre ».

Redéfinir le profil des rouges
Reste à définir de nouveaux profils correspondant aux attentes des consommateurs, surtout pour gagner de nouveaux marchés à l’international, « mais ce seront des adaptations à la marge sans changement de cépages, mais plutôt des réflexions sur les dates de récolte pour de meilleures maturités, sur les méthodes de vinification, précise Denis Guthmuller, président du syndicat des Côtes-du-rhône. Il ne doit plus y avoir des vins légers en sous-maturité, mais il faut assumer des vins méridionaux bien maîtrisés sans astringence, avec de la buvabilite et de la couleur, marqués par des grenaches bien mûrs ».

La filière doit se préoccuper de trouver des débouchés aux volumes qui ne sont plus pris en charge par les négociants vracqueurs, en voie de disparition. Ils géraient 380 000 hl il y a 10 ans, 80 000 aujourd’hui. La liquidation de la maison Raphaël Michel n’a fait qu’aggraver la situation et le nouveau négoce a d’autres exigences. La premiumisation passera sans doute par une hausse qualitative, mais aussi par la dynamique de la production sous label environnemental, en progression constante.

Des objectifs ambitieux à l’export
Après une belle reprise en 2021, la commercialisation s’est révélée très contrastée en 2022 avec un global de 2,47 M hl, à – 6%, les appellations régionales étant à la peine (Côtes-du-rhône, Ventoux, Costières de Nîmes…) tandis que « les crus ne connaissent pas la crise » (avec des hausses notables en Saint-Joseph, Crozes-Hermitage et Gigondas) et que les Villages en noms de commune affichent aussi une belle progression. Inter Rhône attend donc beaucoup de l’export, en baisse de volumes, mais mieux valorisés (118 millions de bouteilles pour un chiffre d’affaires de 590 M€). « Les expéditions subissent malheureusement les répercussions des problèmes d’approvisionnement en matières sèches et de disponibilités de conteneurs » précise Samuel Montgermont, président du négoce.

Les ventes à l’export ont été réalisées en 2022 à 60% par les côtes-du-rhône, 20% par les crus (qui accaparent 40% en valeur). Les deux tiers des expéditions partent en Europe (surtout en Belgique et Grande-Bretagne), 23% en Amérique du Nord (avec les Etats-Unis en tête des marchés en valeur). L’Allemagne et le Japon affichent une belle reprise. « Nous allons continuer à investir sur les marchés français et européens, mais en rajoutant des moyens supplémentaires (un enveloppe de 14 M€) en Amérique du Nord, en Chine, à Singapour, en Corée, détaille Philippe Pellaton. Nous avons fait un choix courageux, celui de mobiliser des fonds pour la promotion à long terme et pour embarquer les entreprises à l’international. Nous devons les aider à chasser en meute en allant à la rencontre directe des marchés et pas seulement investir dans l’affichage et les réseaux sociaux ». Une petite révolution en interne qui vise à booster l’export avec, pour objectif, de le faire passer de 36 à 50% pour être moins tributaire de la grande distribution française.

Les vins de la Vallée du Rhône en 2022
* 65 346 hectares pour 2,6 M hl pour le millésime 2022

* 76% rouges, 13% rosés, 11% blancs

* 1682 unités de production dont 1592 caves particulières et 92 caves coopératives. 434 maisons de négoce

* 329 millions de bouteilles commercialisées en 2022 à 38% en GD, 26% en réseau traditionnel, 36% a l’export

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[Entretien] Yann Arthus-Bertrand : « Dans le monde entier, les gens sont les mêmes lorsqu’ils sont passionnés »

Il était de passage ce weekend chez Ruinart qui avait mis à disposition sa Maison pour accueillir son studio. Tous les Rémois qui le souhaitaient ont ainsi pu en profiter pour venir se faire tirer le portrait par le photographe. Nous nous sommes glissés dans les coulisses pour voir l’artiste à l’œuvre et recueillir auprès de lui ses premières impressions sur la Champagne.

Ce weekend vous avez invité tous les Rémois à venir se faire tirer le portrait, pouvez-vous nous raconter l’origine de ce projet ?

Je photographie les Français depuis trente ans. Tous, que ce soit le président de la République, une prostituée, un chômeur, un SDF… J’ai commencé avec l’Express et j’ai continué à le faire en même temps que je travaillais sur des photos prises du ciel. Depuis six mois, j’essaie de m’y remettre. Je vais avoir un studio à Paris où les gens pourront se faire photographier sur rendez-vous, trois jours par mois. L’idée est de constituer une encyclopédie des Français, en combinant ce travail avec les chiffres de l’INSEE. Tu fais une photo de famille, et en même temps tu donnes les chiffres de la natalité, de la mortalité, le revenu moyen, le nombre de divorces… Cela me passionne ! J’aimerais aussi photographier tous les métiers. Ce que j’aime ce sont les gens, et ce qui se passe pendant ces séances. Aujourd’hui, il y a quand même une ambiance assez lourde, avec les retraites… Mais lorsque les gens se retrouvent ici, ils sont ensemble, ils sont heureux, même les plus dépressifs.

Votre studio est installé dans la Maison de champagne Ruinart, quelle est votre relation au monde du vin ?

Sur le vin, j’ai une histoire amusante à raconter ! J’ai eu un accident d’hélicoptère où j’aurais dû me tuer. On est tombé en vrille à Katrina, alors que je photographiais les dégâts provoqués par le cyclone. L’appareil s’est cassé en deux. On était couverts de sang, mais nous avons eu une chance incroyable. J’ai été hélitreuillé jusqu’à un porte-avion hôpital. Je me suis retrouvé sur un lit avec des gens qui hurlaient partout. Et là, j’avais envie de deux choses : d’appeler ma femme, et de boire du vin ! Parce qu’en fin de compte, j’avais failli mourir et j’avais besoin de sentir dans mon corps quelque chose de mon pays. Quand je bois du vin, je sens la terre, et je sens aussi les gens, ceux avec lesquels j’aime le partager. Il paraît que je criais : « Je veux du vin » et que l’on m’a fait une piqûre pour me calmer. C’est ce qu’ils m’ont raconté le lendemain lorsqu’ils m’ont relâché, habillé en militaire américain parce que je n’avais plus d’habits.

En matière de vins, avez-vous des préférences ?

Je ne bois que du vin nature. C’est Gérard Bertrand avec lequel je suis très ami qui m’a fait découvrir cela. J’ai l’impression que cela me correspond davantage. Ils ne sont pas trop lourds et on y sent vraiment le fruit. Je me souviens lorsque je me suis mis à les apprécier il y a une dizaine d’années, tout le monde faisait la grimace quand je faisais part de mes goûts. Aujourd’hui, c’est devenu quelque chose de classique. Quant au champagne, je ne connaissais pas du tout. Avant de venir, j’avais un a priori très négatif, notamment parce qu’il y a peu de bio, même s’il y en a de plus en plus. J’en avais aussi une image un peu industrielle. Mais curieusement, j’ai découvert le rosé de Ruinart que j’adore ! Je ne suis pas un spécialiste et je pourrais sans doute difficilement distinguer un champagne d’un autre, mais j’aime le champagne rosé.

Le champagne peut avoir quelque chose de très minéral et austère, aussi, quand on rajoute une pointe de vin rouge pour faire du rosé, cela lui donne une petite note de fruit rouge qui l’égaie d’un seul coup… 

C’est exactement ce que je trouve dans le champagne rosé ! Cela met du soleil. Le champagne est un vin que l’on boit trop souvent sans faire attention dans les cocktails, pour des occasions festives, ce n’est pas comme du vin, alors qu’en réalité il y a derrière un travail très fin. Lorsqu’on regarde ce que fait le chef de caves à l’assemblage, c’est très impressionnant.

Vous m’avez dit vous intéresser aux gens plutôt qu’au vignoble même, quelle est votre impression sur les vignerons champenois ?

Dans le monde entier, les gens sont les mêmes lorsqu’ils sont passionnés. Mais ce que j’apprécie ici, c’est le côté « Maison » où tout le monde se connaît ! Un jour, les vignerons de Blaye m’ont appelé en me disant on n’est pas très connus et on aurait besoin de faire de la publicité. Je leur ai répondu que s’ils m’organisaient tout, je pouvais tous les photographier avec leurs familles. J’ai adoré cette expérience. J’ai découvert que la spécialité de Blaye depuis la guerre, c’était d’aller l’hiver vendre et livrer eux-mêmes leurs vins aux particuliers à Paris avec leurs camions. C’est le seul moyen qu’ils ont trouvé. Il s’agit d’un petit vignoble, peu réputé, mais il y en a qui font des vins bios et même natures. J’en ai vu qui ne gagnaient pas leur vie, mais qui étaient passionnés. Ce qui me frappe, c’est que lorsque l’on produit du pain, de l’huile d’olive, du vin, il y a un supplément dans ce que l’on fait. C’est ce que j’admire. Il y a derrière beaucoup plus de complexité dans le travail qu’on ne croit, et souvent des choix difficiles, surtout lorsqu’il s’agit de se convertir au bio ou à la biodynamie, et que l’on travaille en famille avec tous les conflits entre les générations que cela peut poser, je trouve cela très intéressant.

Accédez à l’Exposition en ligne « Les Français« 

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Famille Ravoire inaugure son collecteur de bouteilles aptes au réemploi [Publi-info]

Jeudi 20 avril : un événement attendu et ouvert à tous sur le site de la société Salonaise, qui se fera un plaisir de vous accueillir pour célébrer la mise en place de son collecteur de bouteilles. 

Après avoir inauguré en juin dernier, le premier tirage de sa gamme de bouteilles aptes au réemploi Maison Ravoire, la société familiale ne cesse renforcer ses actions et engagements en faveur de la consigne en répondant notamment à un objectif qu’elle s’était fixé : intégrer un collecteur de bouteilles consignées sur son site à Salon de Provence. 

Désireuse de réduire considérablement son impact environnemental, c’est une étape de plus dans ce tournant écologique, que l’entreprise souhaite marquer afin d’encourager de nombreux acteurs à en comprendre le fonctionnement et les suivre dans cette démarche.

Une occasion idéale d’échanger avec une équipe passionnée par ces différentes
problématiques liées au réemploi et à l’environnement.

340, Rue de Remoulaire 13300 Salon de Provence
04 90 73 01 10
contact@ravoire.fr

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Champagne Tasting : cinq master classes mettent les plus grandes Maisons à l’honneur !

On n’a pas souvent l’occasion de rencontrer les œnologues et les chefs de caves des grandes maisons et de pouvoir échanger directement avec eux tout en réalisant des verticales qui nous emmènent parfois soixante ans en arrière… A Champagne Tasting, au Palais Brongniart, le 13 Mai prochain, cinq Master class en collaboration avec les Maisons Veuve Clicquot, Henriot, Ruinart, Moët & Chandon et Lombard, vous permettront de réaliser ce rêve ! A noter que plusieurs cuvées y seront dévoilées en avant-première…

Veuve Clicquot : l’art du vieillissement (11h15)
On parle beaucoup de la Grande Dame chez Veuve Clicquot, mais la Maison possède aussi une très belle gamme de vintages, que nous présentera l’œnologue de la Maison Bruno Dagnée. S’ils mettent aussi le pinot noir à l’honneur (environ 60% de l’assemblage), on y recherche davantage la texture et la puissance que la verticalité. Le dernier opus 2015 qui vous sera présenté en est l’archétype. Le caractère très ensoleillé de l’année a encore renforcé cet aspect en lui donnant beaucoup de maturité, d’opulence, d’épices, et un touché presque velouté… Est-ce à dire qu’il voyagera moins bien dans le temps ? Il suffira de déguster la cuvée Cave Privée 1990, elle aussi très solaire, pour se rassurer. Quelle fraîcheur et quelle jeunesse dans l’esprit, on n’a pas du tout l’oxydation marquée sur des notes de noix à laquelle on pourrait s’attendre, pas de rancio, mais de magnifiques fruits confiturés ! La Maison Veuve Clicquot possède également un grand savoir-faire en matière de rosé. La première trace historique de la création d’un champagne rosé d’assemblage se trouve même dans ses archives ! Elle est datée de 1818, où la Veuve Clicquot mêlait déjà au vin blanc du vin rouge de Bouzy.  Aujourd’hui encore, c’est exclusivement à partir de ce cru solaire du Sud de la Montagne que la Maison élabore les vins rouges destinés à ses rosés vintages, et ce à partir de vignes qu’elle préfère cultiver elle-même afin de pouvoir y pousser à sa guise la maturité. Vous apprendrez que les vins rouges utilisés dans les rosés ne sont pas exactement vinifiés comme des coteaux champenois rouges destinés à la consommation. Ils ne doivent pas être aussi tanniques et garder un certain croquant. Les quelques tanins qu’ils apporteront à la cuvée seront cependant suffisants pour permettre au champagne de tenir particulièrement bien la garde, une vertu cachée des rosés que l’on oublie parfois, ainsi que vous le découvrirez en dégustant la Cave Privée Rosé 1989 ! 

Champagne Henriot : un demi-siècle de transmission des terroirs fondateurs (12h45)
Animée par Alice Tétienne, la cheffe de caves solaire de cette prestigieuse Maison rémoise fondée par Apolline Henriot en 1808, vous en découvrirez toute l’histoire à travers une fabuleuse verticale. La dégustation du Brut Souverain vous offrira d’abord une photographie actuelle de l’ensemble du vignoble avant d’opérer grâce à la Cuvée Hemera, un zoom sur les six crus fondateurs. La famille a en effet d’abord débuté avec les pinots noirs de la face Nord de la Montagne (Verzy, Verzenay, Mailly), avant de rééquilibrer son domaine en devenant propriétaire sur la Côte des blancs dans les années 1880 à Avize, Chouilly et Le Mesnil-sur-Oger. Les trois millésimes 2008, 2006 et 2005 ouvriront le bal. La trilogie est aussi magnifique que contrastée, avec un 2008 élégant et sur la retenue, un 2006 expressif, et un 2005 concentré. Propriétaire d’une incroyable œnothèque, qu’elle a décidé d’ouvrir au public avec la collection « Les Mémoires », la Maison présentera enfin l’ancêtre de la cuvée Hemera, la Cuvée Les Enchanteleurs, sur un millésime de légende : 1964 ! L’année avait marqué par la générosité de son fruit grâce à un été plutôt chaud et ensoleillé, tandis que des pluies à la mi-août avaient permis de conserver une belle acidité…

Champagne Tasting 2022 ©A. Viller

Ruinart, champagne et variations climatiques : l’exemple du chardonnay (14h30)
Animée par Louise Bryden, œnologue de la Maison, cette Masterclass sera l’occasion de déguster trois champagnes, dont, en exclusivité, une nouvelle cuvée. Le champagne Ruinart excelle dans le travail du chardonnay. L’appellation en possède toute une gamme, entre les chardonnays tranchants et pimpants d’agrumes de la Côte des Blancs, ceux de la Montagne de Reims, ciselés et crayeux, ceux du Sézannais plus opulents et riches ou encore ceux du Vitryat, très fluides … Comment cette palette évolue-t-elle au gré du réchauffement climatique ? Comment le savoir-faire de la Maison doit-il s’adapter à cette nouvelle réalité ?

Une histoire de lumière : les grands vintages par Moët & Chandon (16h)
La Maison Moët & Chandon possède la plus vaste collection de champagnes millésimés de l’appellation. Son chef de caves, Benoît Gouez, a choisi de nous présenter la trilogie Grand Vintage 2015, Grand Vintage Collection 2006 et Grand Vintage Collection 1999. Pourquoi ces trois années ? Parce qu’elles ont un point commun : leur dimension solaire. On parle beaucoup du réchauffement climatique et de son impact sur l’évolution gustative du champagne. Se pose notamment la question du maintien de la fraîcheur du vin. Force est pourtant de constater, comme le montrera cette verticale, que les plus grands millésimes champenois et ceux qui ont la plus belle garde dans le temps, sont souvent les plus chauds… Cette dégustation permettra aussi d’ouvrir une réflexion sur la notion de fraîcheur que l’on fait trop souvent rimer uniquement avec l’acidité, alors que des amers bien travaillés peuvent aussi venir l’appuyer.

Champagne Lombard – Blanc de Blancs et terroirs de Champagne : l’impact du sol sur le goût en accord avec Caviar Prunier (17h45)
On associe souvent les cuvées parcellaires à des champagnes de vignerons, alors que les Maisons seraient davantage tournées vers des cuvées fondées sur de larges assemblages. Mais la Maison Lombard cultive une approche singulière du négoce. Elle propose aux vignerons de champagniser à part certaines de leurs parcelles, lorsque le chef de caves juge leur expression particulièrement intéressante. D’où une gamme très originale en forme d’entonnoir, qui part de grandes cuvées d’assemblages, pour descendre ensuite sur des monocrus avant de proposer toute une série de cuvées parcellaires qui varient selon les années et nous permettent d’entrer comme jamais dans le détail des terroirs champenois. L’autre particularité de la Maison Lombard est de travailler depuis des années avec la Maison Prunier et ses célèbres caviars qui s’accordent à merveille avec la minéralité et le caractère iodé des chardonnays cultivés sur les sols crayeux de la Côte des Blancs. Pour nous en faire la démonstration, la Maison nous propose une dégustation de caviar sur trois de ses champagnes : le « Brut Nature Cramant Grand Cru », le « Brut Nature Cramant grand Cru lieu-dit « Les Bauves » et le « Brut Nature Le Mesnil-sur-Oger Grand Cru », le tout commenté par son jeune et dynamique chef de caves, Laurent Vaillant.

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Un conservatoire de cépages oubliés pour lutter contre le réchauffement climatique

Situé à quelques kilomètres au nord de Béziers, le domaine Obrière a investi dans la plantation de cépages rares et oubliés, le tout implantés selon les codes de la permaculture.

Agroforesterie et permaculture

C’est au début de ce printemps 2023 que Charles Mackay, vigneron du domaine Obrière, a décidé de lancer sa plantation de cépages rares et oubliés. Fin mars, la terre est assez meuble pour permettre une plantation efficace de nouveaux ceps sur une petite parcelle de 30 ares préparée préalablement. Avec sa femme Sara, les propriétaires de ce domaine certifié bio de 6 hectares créé en 2019 se sont directement lancés dans un défi de conduire leur exploitation en agroforesterie, dans l’optique de lutter contre les effets du réchauffement climatique.

Déjà coutumier de pratiques agroécologiques, le couple est familier de l’agriculture de conservation des sols. Il a également organisé la plantation d’arbres fruitiers dans ses parcelles afin d’apporter de l’ombre dans les vignes acquises en 2019. Pour continuer ce travail de transition, Charles et Sara partent cette fois-ci d’une feuille blanche avec une nouvelle parcelle de 30 ares récemment achetée avec l’aide d’un groupement foncier viticole via Terra Hominis. Les cépages ont été achetés au conservatoire de la chambre d’agriculture de l’Aude.

Accompagnés par le consultant Alain Malard, spécialiste de la permaculture dans le secteur viticole, les deux vignerons ont alors construit cette parcelle avec réflexion afin d’y favoriser le maximum de biodiversité et de résilience. Entièrement plantés de cépages blancs anciens, les variétés telles que le muscat, le listan blanc, le terret blanc, le villard blanc ou l’aramon blanc ont été complantées en fonction du relief et des courbes de niveaux, c’est à dire non plantés dans le sens de la pente. Ce mode de plantation aura pour effet de mieux répartir l’eau par une meilleure infiltration dans le sol et ainsi permettre moins de ravinement et d’érosion. Aussi, des noues (des petites mares d’eau) ont été creusées pour récupérer l’eau en surplus, des lieux qui abriteront une faune et flore composées d’essences locales sauvages mais également d’insectes, des mammifères et des reptiles. La parcelle attenante sera plantée de grenadiers, un arbre fruitier résistant à la chaleur.

©W. Kiezer

Côté plantation, la stratégie est encore une fois d’adapter un type de cépage à un endroit précis dans la parcelle. Ainsi, les cépages précoces comme le muscat ou le chasselas ont été plantés en bas du coteau pour bénéficier davantage de l’ombre quand les cépages tardifs s’épanouiront davantage en haut du coteau baigné par le soleil. RDV en 2027 pour le premier vin en total assemblage composé de l’ensemble des cépages de cette parcelle utilisée comme conservatoire privé de cépages anciens, rares et originaux !

©W. Kiezer

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Alsace rocks : la Tournée des Terroirs

Pour célébrer son 70è anniversaire, la Route des Vins d’Alsace, la plus ancienne de France, lance un cycle d’évènements d’avril à juillet 2023. « ALSACE  ROCKS ! La Tournée des Terroirs » s’adresse à tous les publics par la diversité de ses approches, toutes eu cœur des vignes.

Difficile d’imaginer à quoi ressemblait la Route des Vins d’Alsace lorsqu’elle a été créée en 1953. Certes elle s’est enrichie, mais deux éléments n’ont pas changé. Son itinéraire part toujours de Marlenheim, à l’ouest de Strasbourg, pour cheminer vers le sud, passant aux abords de Sélestat et de Colmar pour se terminer aux portes de Mulhouse à Thann. Elle traverse deux départements, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, et chemine à travers les villages vignerons, inimitables avec leurs balcons fleuris, leurs vieilles pierres, leurs pans de bois et leurs facades colorées. Demeure aussi l’accueil chaleureux dans les domaines familiaux, les restaurants, les winstubs et wistubs, et aussi dans les maisons de négoce et les coopératives.

Festival de sites et de dégustations

Conçu et réalisé par le CIVA, Conseil interprofessionnel des Vins d’Alsace et l’ensemble des vignerons alsacien, ALSACE  ROCKS ! La Tournée des Terroirs se met en route chaque dimanche, du 23 avril au 30 juillet, de 10h à 19h. Toutes les semaines un village différent s’ouvre aux amateurs comme aux curieux et aussi aux professionnels pour mettre en valeur la richesse de son terroir. Sur chaque étape le public retrouve un bar éphémère proposant exclusivement des vins de terroirs, des dégustations insolites, des animations culinaires, des découvertes ludiques et pédagogiques. Comme l’Alsace est une mosaïque de terroirs en raison des expositions et des chamboulements géologiques que la région a connus, pour chaque village, un lieu emblématique a été choisi comme base, Rangen de Thann ou Hengst de Wintzenheim, mais aussi Rittersberg à Scherwiller et Bruderthal de Molsheim.

Réservation indispensable

Les 15 sites de La Tournée des Terroirs pourront accueillir entre 300 et 500 personnes, ce qui n’est pas immense compte tenu de la réputation bien établie de la Route des Vins d’Alsace, hors anniversaire des 70 ans. Certaines visites et ateliers vont vite afficher complet, puisque l’entrée à 5 € offre un accès libre au site et aux ateliers, avec un verre, un porte-verre et un forfait dégustation de 3 vins. Le CIVA souhaite mettre un coup de projecteur sur le vignoble pour cet anniversaire, tout en respectant ses engagements sociétaux et environnementaux. Une approche 100% durable de l’alimentation électrique, emploi de matériaux recyclables, mobilités douces et bien sûr consommation responsable seront au rendez-vous.

Des terroirs à découvrir

Bien sûr, figurent parmi les communes visitées les stars connues de tous comme Ribeauvillé ou Ammerschwihr, mais pourquoi ne pas profiter de cet anniversaire pour découvrir des villages moins connus. Par exemple le 18 juin Wuenheim (Haut-Rhin) un des villages viticoles les plus méridionaux d’Alsace, au sud de Guebwiller, avec son grand cru Ollwiller, son château Ollwiller, qui serait le 2è plus ancien domaine viticole de France et ses vignerons, le jeune domaine Robert Roth ou les adhérents de deux cave, la Cave du Vieil Armand et Wolfberger. Le 2 juillet ce sera au tour de Reichsfeld et Bernardvillé (Bas-Rhin), deux villages un peu à l’écart, au pied de la forêt d’Andlau, qui séduira par ses jolis paysages vallonnés au bord de la Schernetz. On pourra y découvrir, à pied ou à bicyclette, les terroirs de schistes des lieux-dit Eichelberg, Schieferberg et Sohlenberg. Une belle saison se prépare en Alsace.

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Astraé : coup de frais sur le négoce bordelais

Mélanie Turbeaux et Manon Nyst ont lancé, début 2022, une activité de négoce qui met en avant des vins bordelais en biodynamie, voire en nature. Une approche engagée qui fait mouche, et qui démontre que les vins de Bordeaux n’ont pas dit leur dernier mot.

L’amicale internationale des Cassandre a tellement annoncé sur tous les tons, depuis plusieurs années, le déclin inexorable du vignoble bordelais que beaucoup de ses membres sont totalement passés à côté du nouveau dynamisme qui est en train de s’imposer en Gironde, à tous les étages de la filière. Il suffit de s’y intéresser pour le constater, et il suffit d’un peu d’audace pour y contribuer : c’est le cas de Manon Nyst et Mélanie Turbeaux, qui ont créé tout récemment une maison de négoce baptisée Astraé, défendant (à 90%) des vins de Bordeaux prioritairement en biodynamie, mais aussi en bio et en nature. Comme quoi le commerce du vin peut revêtir de nouvelles ambitions qui font bouger les lignes, et l’on peut trouver à Bordeaux des vins qui font eux aussi bouger les lignes, lorsqu’on s’en donne la peine.

Bordeaux bouge

Manon et Mélanie ne sont pas du sérail, ce qui rend leur démarche d’autant plus remarquable. Ces deux Marseillaises trentenaires qui se connaissent depuis le lycée viennent respectivement du marketing et des sciences politiques, et partagent une passion commune pour le vin. Entre WSET (Wine & Spirit Education Trust) et Master en Vin et Spiritueux à Kedge, elles ont bifurqué vers de nouvelles formations avant de lancer en 2020 leur propre structure – d’abord une société de conseil (communication, marketing, positionnement de gamme, identité visuelle) auprès des vignerons, qui a évolué début 2022 vers une activité de négoce. Décidées à collaborer uniquement avec des vignerons dont elles aiment les vins et partagent la philosophie, elles ont jeté leur dévolu sur Bordeaux, presque à contre-courant, en estimant qu’il y avait « une place à prendre » dans cette région qui traverse une crise d’image depuis quelques années et qui regorge pourtant de pépites signées par des vignerons engagés. Pourquoi la biodynamie ? « Parce que c’est très souvent un profil de vins que nous aimons, plus précis, plus fins, plus digestes, qui reflètent bien leur terroir. Mais nous ne sommes pas fermées, nous pouvons aussi prendre un vin bio qui nous séduit particulièrement, et sélectionner un vin nature lorsqu’il est bien fait. Aujourd’hui Bordeaux propose ce type de vins, c’est même la région qui a le plus de conversions en bio et en biodynamie. Il se passe quelque chose ici, et notre rôle est de réconcilier professionnels et particuliers avec les vins de Bordeaux ».

Une boutique en ligne pour les amateurs

Travaillant surtout avec des restaurateurs et des bars à vins, en Nouvelle Aquitaine, à Marseille, à Paris et à Toulouse, Manon et Mélanie comptent dans leur portefeuille, en un peu plus d’un an, une quarantaine d’établissements qui achètent les vins de leurs clients. Elle défendent à ce jour une dizaine de vigneronnes et vignerons, soit une quarantaine de références, dont elles proposent aussi les vins au grand public via leur site web – elles organisent également des dégustations pour faire elles-mêmes découvrir leur gamme aux amateurs. Outre les « stars » de la biodynamie que sont la famille Hubert à Peybonhomme-les-Tours dans le Blayais (auxquels nous avons récemment consacré un portrait dans notre magazine), Astraé défend des noms moins connus comme Anne Buiatti de la Maison Advinam (4 hectares dans les Graves), Sylvain et Kim Destrieux au Clos de la Molénie (5 hectares dans l’Entre-Deux-Mers), Aude Richard au château Fourton La Garenne (8 hectares également dans l’Entre-Deux-Mers), Brice Alban-Roualec (Clos Grange-Vieille, 3 hectares dans le Médoc), Ludovic Barthe (Château Grand Bireau, encore dans l’Entre-Deux-Mers), Guillaume Dussans (Domaine de La Renouée près de Cadillac), mais aussi un peu plus loin, Julien Blanchard (Domaine des Allégrets en Côtes de Duras, dans le Lot-et-Garonne) et Fabrice Raymond (Terres d’Esclans en Provence). Autant de pépites qui bousculent le classicisme, s’autorisent à sortir des AOC si elles en ressentent le besoin, mélangent sans tabou des cépages de Gironde et d’ailleurs, parfois du blanc avec du rouge, lorgnent vers le nature, jonglent avec les amphores ou les soléras, et qui méritent indéniablement le détour.

« Terre de Vins » aime :
– Maison Advinam : « L’Allumée » rouge
, non millésimé, Vin de France. Ou plutôt « blouge » puisqu’il s’agit d’un assemblage de malbec et sémillon, vinifié en fût de 300 litres et en amphore de 750 litres. Un bonbon qui explose de cerise, de fleur blanche et de buvabilité, titrant à 12° (21 €).
– Château Grand Bireau : « La Favorite » 2020, Vin de France. 50% Sauvignon blanc 40% Sémillon 10% Muscadelle, vinifié sans soufre et élevé en amphores, légèrement oxydatif, sur la peau d’orange et la fleur de rose confite, jolie vivacité, salivant et désaltérant (14 €).
– Clos Grange-Vieille 2018, Médoc. 60% cabernet sauvignon 40% merlot, un médoc droit dans ses bottes mais qui n’a rien d’ennuyeux, bien affuté, digeste, au fruit pimpant et aux tannins bien intégrés (14 €).
– Domaine des Allégrets : Malbec 2020, Côtes de Duras. Passé quelques secondes de réduction au service (pas de soufre à la mise), ce malbec déploie une violette intense, gourmande, et surprend par sa densité en bouche qui ne renonce pas à la souplesse. Des tannins fondus, et un côté très désaltérant malgré le profil solaire (14 €).

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Saint-Pourçain à livre ouvert

Plus qu’un beau livre c’est celui d’histoires. Celles d’une appellation et celles des hommes qui la construisent.

Jean-Yves Vif n’est pas un inconnu pour les lecteurs de La Montagne ou du Berry Républicain. Il a longtemps officié comme journaliste, rédacteur en chef et directeur d’édition de ces quotidiens régionaux, signant également la rubrique vin. Autant dire qu’il connaît bien les vignobles auvergnats, ses vignerons et leurs vins.

L’ouvrage « Saint-Pourçain le réveil d’un vignoble » qu’il a rédigé est le fruit d’une collaboration avec le syndicat local des vignerons. Avec aisance, l’écrivain brosse la petite et la grande histoire de l’AOC. Il aime à rappeler son heure de gloire au Moyen Âge quand elle trônait sur les tables royales, acheminée par la Sioule et l’Allier jusqu’à Orléans et Paris. Mais ce qui l’intéresse surtout, c’est l’avenir de l’appellation, son potentiel et le sursaut des vignerons du vignoble le plus important d’Auvergne.

Depuis l’obtention de l’AOC en 2009, la délimitation de l’aire et l’introduction du cépage endémique le tressallier, un vent de renouveau souffle de Chantelle à Chemilly. Jean-Yves Vif évoque la réapparition des restanques, le développement de l’agriculture biologique et biodynamique, la coopération, l’adhésion au projet « Loire Volcanique » ; sans parler du sang neuf apporté par de nouveaux investisseurs et la nouvelle génération de vignerons. « Ils ont voyagé, ils apportent une culture du vin qui n’existait pas. Cela a beaucoup oxygéné le vignoble », témoigne le journaliste. Chaque thématique fait l’objet d’un travail fourni, accompagné d’une vision clairvoyante de l’auteur. Saint-Pourçain a trouvé son apôtre !

Terre de vin a aimé

Domaine Nebout Saint-Pourçain Tradition rouge 2020 AB – 9,50€

Gamay et pinot sont éraflés, puis encuvés pendant quinze jours pour le premier et trois semaines pour le second, avant un élevage en cuve inox. C’est un vin gourmand, un puits de fraîcheur fruitée, porté par des tanins très fins.

Domaine Les Terres d’ocre IGP Val de Loire Tressallier 2021 AB – 15€

Dans l’AOC, le cépage endémique s’assemble avec le chardonnay et le sauvignon (maximum 10%). Il était tentant de le déguster seul. Dans sa version mono cépage, Florent Barichard le vinifie et l’élève en œuf béton et jarre en grès.  Ses arômes floraux, de fruits jaunes et de silex sont complexes. La bouche est faite d’agrumes, de zeste de citron, d’écorce de pamplemousse. Aiguisée, elle est incisive, intense mais sans agressivité. 

Saint-Pourçain le réveil d’un vignoble – Jean-Yves Vif
Photographies : Eric Houdbine
Co-réalisation Syndicat des vignerons de Saint-Pourçain
34,50€

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Lionel Osmin, de négociant à vigneron

Lionel Osmin & Cie se développe tous azimuts sur le territoire aquitain, son fondateur négociant étant devenu également vigneron avec l’ambition de racheter d’autres domaines dans le Sud-Ouest.

Lionel Osmin avec son acolyte œnologue Damiens Sartori surfe plus que jamais sur une double approche appellation-cépage autochtone avec sa signature transversale Sud-Ouest. Mais le négociant-vinificateur est devenu négociant-vigneron avec une première acquisition début 2022 en Fronton du château Laurou qui s’étend sur une cinquantaine d’hectares, plantés en négrette mais également en syrah. Laurou produit en bio 90% de rouges, 10% de rosés qui devraient augmenter et bientôt du blanc à partir de 3 ha du nouveau cépage, le bouysselet, replantés en 2017. « Cela permet de sécuriser les appros en bio avant de s’attaquer au chantier Zéro Résidus. En achats, nous regardons maintenant vers Bergerac, Marcillac, mais également Jurançon car nous croyons beaucoup au développement des blancs ».

Cap sur les blancs

Lionel Osmin travaille déjà sur la couleur en Jurançon avec le Clos Cancaillaü de la famille Barrère, en vinifiant de vieux petits mansengs sexagénaires pour la cuvée Au lavoir et en Pacherenc du Vic-Bilh avec le domaine Berthoumieu de la famille Bortolussi « Nous voulons mieux exploiter le potentiel de l’appellation en blanc sec sans délaisser les moelleux qui peuvent donner de grands vins grâce à la fraîcheur due à la proximité des Pyrénées, mais il faut surtout s’attacher à ne pas faire des me-too de Côtes de Gascogne ». Lionel Osmin gère également le célèbre Clos Joliette en Jurançon en attendant le règlement de la succession Renaud. « En raison des différents entre les héritiers, la vigne n’a pas pu être cultivée pendant deux ans mais en attendant un accord, nous allons pouvoir remettre 1,5 ha en exploitation, notamment la vieille vigne de 1929 ». Par ailleurs, la collaboration depuis cinq ans avec avec la famille Guérard du domaine de Bachen pour un IGP Landes rosé (La Dune) pourrait bientôt être déclinée en blanc.

©F. Hermine

Un soutien à l’élevage de l’Aubrac

En rouge, le négociant vient de lancer une cuvée Le Roi Boeuf qui met en lumière le mansois, nom local du fer servadou, en collaboration avec les Vignerons du Vallon de Marcillac. Elle est valorisée avec la viande d’Aubrac, deux produits autochtones par excellence, chaque bouteille vendue permettant d’accompagner financièrement la filière d’élevage et de soutenir ce patrimoine bovin de l’Aveyron. Elle est distribuée chez les cavistes (15€) et par la Maison Richard dans la restauration parisienne.

Il élabore également avec les Bortolussi des madirans à 100 % tannat comme la cuvée parcellaire, Aulet, et La Fé, et à Cahors, il aimerait « pousser le malbec plus connu que l’appellation surtout à l’international et parce que je crois beaucoup en ce cépage ». La collection d’armagnacs prend également de l’essor avec les monocépages non réduits, sans colorant ni sulfites « qui démontrent que l’armagnac peut être contemporain ».

Après le coup d’arrêt brutal dû aux confinements, la maison est vite repartie et même en phase d’accélération avec une forte croissance en France comme à l’export, en particulier sur le marché nord-américain, en Grande-Bretagne et en Europe du Nord. « Avoir une feuille de route bien remplie est enthousiasmant pour prouver que le Sud-Ouest a un avenir qui passe par des vins créatifs hors cadre en jouant des codes actuels et par les cépages autochtones, une façon aussi de se démarquer de Bordeaux ». Au total, Lionel Osmin dispose à sa carte d’une vingtaine de cuvées à 60% blancs, 25% rouges et 15% en rosés complétés par 7-8 références d’armagnac. Il a embauché un nouveau directeur commercial pour le circuit traditionnel France (Jacques Dufils, ex-Maison Richard) et s’est rapproché du caviste Le Chai à Pau pour développer la distribution dans la belle restauration afin d’être mieux diffuser sur son bassin d’origine entre Hossegor et Biarritz. La maison vient d’ouvrir un bureau à Tokyo; un autre est prévu en avril aux Etats-Unis.

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