Le 3ème Grand Cru Classé de Margaux connaît, depuis 2021 et jusqu’à l’année prochaine, une longue séquence de travaux visant à totalement rénover l’outil réceptif. Avec l’ambition de proposer une totale « expérience Palmer » aux visiteurs de la propriété.
Lorsqu’on remonte la célèbre route des châteaux du Médoc, il est impossible de ne pas tomber sous le charme de la magnifique demeure érigée en 1854 par l’architecte Charles Burguet pour les propriétaires de l’époque, les frères Pereire. Cette bâtisse néo-classique est le « point culminant » d’un véritable petit hameau qui constitue « l’écosystème » de Château Palmer. Un écosystème qui n’a cessé de gagner en cohésion ces vingt dernières années, notamment depuis que le directeur général Thomas Duroux, arrivé en 2004, a impulsé avec la directrice technique Sabrina Pernet une conversion du vignoble à la biodynamie. Mais plus que ce choix cultural, c’est une approche holistique que défend l’équipe de Château Palmer, désireuse de faire de la propriété de 100 hectares (dont 70 hectares de vignes, 66 actuellement en production) un lieu de vie à part entière, pensé comme une ferme.
Depuis 2021, une nouvelle séquence de travaux – la première de cette importance depuis la rénovation des installations techniques en 2011-2013 – a été engagée pour repenser tout le dispositif réceptif à Château Palmer. « Tout ce que nous entreprenons à Palmer est une célébration du lieu », explique Thomas Duroux. « Il y a la partie viticole, qui est en constante évolution afin d’aller toujours au plus près de nos terroirs. Nous avons, sur la propriété, 18 types de graves différents, qui sont autant d’identité que nous devons respecter et sublimer dans nos choix culturaux, nos vinifications, nos élevages – qui depuis 2017 ont radicalement évolué avec une deuxième année passée exclusivement dans des foudres de 30 hl ».
L’étape suivante, pour Thomas Duroux, est de mettre encore plus l’humain au cœur de l’écosystème Palmer, qu’il s’agisse des équipes en place comme des visiteurs. C’est l’objet des travaux en cours : « 70 personnes travaillent actuellement à Palmer, et cela va encore augmenter. Tout ce monde cohabite, collabore, fait avancer le domaine au quotidien. C’est pour cela que nous avons déjà rénové nos bureaux sommes en train de mettre en place une cantine vigneronne, ouverte en permanence aux salariés, où notre chef Coriolan Pons valorisera les produits de notre potager et de nos élevages – 30 bovins de race bordelaise, une trentaine de brebis à l’année et une centaine en hiver, une dizaine de chèvres des Pyrénées, des cochons noirs, des oies, des poules… Mais cette cantine sera aussi ouverte quelques jours par semaine au grand public. Notre ambition est ainsi de proposer une ‘expérience Palmer’, de ‘donner à vivre le lieu’ par une immersion totale. À l’issue des travaux qui doivent se terminer à l’été 2024, nous pourrons proposer une offre sur mesure à nos visiteurs, qui pourront embrasser toutes les qualités du territoire, la proximité de l’estuaire, le terroir, les vignes, les chais, des ateliers biodynamie dans la tisanerie… Et la gastronomie va occuper une place centrale avec, en plus de la cantine vigneronne, une ‘table du chef’ au château qui sera pilotée par un chef de grand renom, qui s’apprête à nous rejoindre ».
En parallèle – et en complément – de ce grand projet « expérientiel », Château Palmer continue de s’engager sur le front des arts et de la culture, via un partenariat longue durée avec Leica pour une « résidence photographique INSTANTS » qui restitue pour cette première année le travail du photographe néerlandais Paul Cupido. L’exposition se tient jusqu’à fin juin à Paris, dans le nouveau store Leica du Village Royal. Et un livre est édité chez Filigranes en édition limitée (800 ex.) depuis quelques jours. Et le cru classé margalais confirme ses affinités avec le jazz : après avoir accueilli de nombreux concerts depuis plusieurs années, il lance un projet « hors les murs » baptisé « Palmer Series », une suite de dix enregistrements en dix ans. Le premier est un concert du pianiste Michael Wollny à Francfort, qui doit être dévoilé fin 2023. On n’a pas fini de « vivre Palmer ».
« Terre de Vins » aime :
Château Palmer 2020 : on est d’emblée saisi par la profondeur, la dimension plongeante et ample de ce vin dont la concentration manifeste se teinte immédiatement d’une imparable fraîcheur. La définition aromatique est d’une totale pureté. En bouche, un juteux énergique, porté par un toucher tannique millimétré. On a de l’élan, de l’éclat, une finesse ciselée, une grande précision. C’est un vin racé et élancé, d’une grande persistance. [97-98] Env. 400 € TTC.
© Paul Cupido
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