Il n’y a pas toujours de bonnes raisons de faire cocorico mais cette fois, on peut chanter le rosé sur tous les tons comme le confirme le dernier rapport de l’Observatoire mondial du rosé, fruit de la collaboration entre FranceAgriMer et l’interprofession des vins de Provence .
La France garde un leadership à ce jour incontesté et caracole en tête des pays producteurs et consommateurs de rosé. Elle se taille la part du lion pour la production mondiale avec 35% devant l’Espagne à 20%, les Etats-Unis a 10% et l’Italie a 9% mais également dans la consommation mondiale avec un tiers du total loin devant l’Allemagne (12%) et les États-Unis (11%). En prime, elle garde également la main sur les exportations en valeur (derrière l’Espagne en volume). De quoi donc se réjouir dans un contexte mondial plutôt en retrait après une croissance ininterrompue de plusieurs années, crise sanitaire aidant.
Un consommation hétéroclite selon les pays
Si la consommation semble marquer le pas (de 19,9 à 19,4 M hl entre 2019 et 2021), un repli bien moindre que l’ensemble des vins tranquilles, il n’en est pas de même sur tous les marchés. Certes, on enregistre un tassement dans les pays leaders et matures comme la France (où le rosé représente quand même une bouteille sur trois consommée soit la part la plus importante de tous les marchés), les États-Unis et l’Italie. Mais la croissance se maintient en Belgique, en Europe centrale et orientale, en Scandinavie et en Asie-Océanie, et on assiste même à un re décollage en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas.
Une production à la hausse
La production qui a fait un bond en une décennie de 18,36 M hl à près de 23 M hl continue d’augmenter ce qui a généré un différentiel de 3 M hl avec la consommation, en retrait. Après un fléchissement dû à la récolte 2019, elle semble repartir néanmoins à la hausse. Elle reste concentrée pour les deux tiers autour du trio France-Espagne-Etats-Unis. Mais elle apparaît en forte progression, souvent à plus de 50%, dans des pays de l’Hémisphère sud comme le Chili et la Nouvelle-Zélande et en Europe de l’Est (Hongrie, Roumanie, Bulgarie).
La France, le plus grand exportateur et faiseur de tendance
Les échanges des vins rosés sont également au beau fixe avec environ la moitié franchissant au moins une frontière avant d’être consommés. Sur le podium des importations, toujours la France même si on constate une légère baisse depuis le record de 2017, devant l’Allemagne et le Royaume-Uni. Sur celui des exportations en volume, l’Espagne qui pèse plus du double de la France sur la deuxième marche devant l’Italie. Les exportations de vins espagnols vers l’Hexagone constitue d’ailleurs le flux le plus important au monde (près d’un quart des exportations mondiales à 2,4 M hl).
Côté valeur, L’Hexagone (45% de la valeur mondiale) domine le classement mondial devant l’Italie avec des rosés bien valorisés contrairement à l’Espagne, au Chili et à l’Afrique du Sud qui vendent surtout des entrées de gamme et du vrac. Ce sont aux Etats-Unis et au Canada que les rosés sont le plus valorisés à 3,20-3,50€ départ cave, ainsi qu’au Danemark et en Suède. Sur le marché américain où les les consommateurs se réorientent vers les rosés secs au détriment des traditionnels zinfandel californiens sucrés, la France reste leader en volume, s’imposant comme « faiseur de tendance ».
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