Dans le Lot, la propriété de Nino Ferrer devenue domaine viticole

Pierre Ferrari, fils de Nino Ferrer, a planté des vignes sur le domaine de La Taillade. Cette année, il présente son premier millésime issu de la vendange 2022.

Retrouver ses racines. Il y a un peu moins de 10 ans, Pierre Ferrari, fils aîné de Nino Ferrer, mûrit le projet de cultiver la terre de son enfance. Il a grandi dans le Lot, près de Montcuq dans une maison de pierre typique du Quercy blanc. Dans ce lieu, nommé La Taillade, où la famille a conservé « un patrimoine artistique et musical, il y avait cette terre, une part de gâteau sur la crête », décrit Pierre Ferrari qui poursuit, par ailleurs, ses activités dans le milieu artistique (architecture d’intérieur, scénographie, direction artistique au cinéma). Cet amoureux du vin, très intéressé par le « vin vivant » s’est naturellement tourné vers la vigne. Cette « liane qui monte vers le ciel », décrit le néo-vigneron, tout en « s’enracinant de plus en plus en profondeur », complète sa compagne Erica  Zuccarello Ferrari. C’est dans un bar à vins à Paris qu’elle a rencontré l’architecte d’intérieur, et aujourd’hui, elle l’accompagne en apportant sa réflexion au travail du vigneron. « En septembre, je soutiendrai mon mémoire de master en Gastronomie, Vins, Culture et Société », explique-t-elle.

Plantés au printemps 2017, les trois cépages – chardonnay, syrah et malbec – prennent racine à l’extérieur de la zone d’appellation Cahors. Au début, le vigneron a souhaité cultiver seul ses 1,5 hectare. « J’ai tout fait de façon empirique, la taille, le palissage, chaque étape était une épreuve », se souvient Pierre Ferrari. La propriété de 25 hectares, même si elle avait déjà accueilli de la vigne avant l’arrivée de la famille, n’était pas adaptée aux passages des engins viticoles. « Il n’y a pas d’endroit plat pour mettre un transpalette, par exemple », précise Pierre Ferrari, bientôt âgé de 50 ans. Heureusement, il a pu bénéficier de la solidarité de vigneronnes, comme les sœurs Juliette et Caroline Chenu à Savigny-lès-Beaune, en Bourgogne, qui ont pu prêter du matériel. Dans le Lot, Jérémy Illouz, vigneron en vins nature lui a prodigué ses conseils.

En 2022, les vendanges lui ont permis de créer ses premières cuvées. Elles sont au nombre de quatre. Celle baptisée « La Première » est une 100%  Malbec, réalisée à partir de 60% de grappes entières et de 40% de grappes éraflées. La deuxième, dénommée « La Kiki » est une 100% syrah, passée neuf mois en barrique. La troisième appelée « L’Assemblée » est un assemblage des baies de syrah et de malbec. Enfin, la quatrième sobrement intitulée « Le blanc » est une cuvée 100% chardonnay. Ces quilles sont produites en petite quantité. Un peu plus de 1500 bouteilles pour « La Première », 600 bouteille pour « Le Blanc », ou encore seulement 300 flacons pour « L’Assemblée ». Toutes sont classées en Vin de France.

La Taillade a entamé, cette année, les démarches pour obtenir le label Bio. Méthode qu’a toujours employée Pierre Ferrari. Avec les premières bouteilles, de nouveaux champs de réflexion s’ouvrent comme le modèle commercial ou encore le développement de l’oenotourisme. Pierre Ferrari, lui, conserve une idée en tête : « Le vin, c’est d’abord du plaisir, une passion. »

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