Les vendanges battent leur plein en Bourgogne. Si les volumes sont réjouissant, les écarts de maturités peuvent rendre les choses compliquées. Explications.
En octobre 2021, alors que les vignerons de Bourgogne vinifiaient, moroses, la maigre récolte que les gelées et le mauvais temps leur avaient laissé, une même réflexion revenait : « Il nous faudrait pas une, mais deux belles récoltes pour refaire les stocks ! ». Vœu exaucé. Après les beaux volumes de 2022, la vendange 2023 s’annonce, encore une fois, très généreuse.
Vers des rendements proches de 2022 ou 2018
« Il y a eu d’énormes sorties de grappes au printemps. Depuis, aucun accident majeur n’a amputé le potentiel de récolte », résume Christine Monamy, responsable des observatoires au BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne). «Certes il y a eu quelques cas de brûlures en juillet et en août, lors des fortes chaleurs. Et des dégâts de grêle dans certains villages, notamment dans le Mâconnais, à Rully, à Meursault ou encore dans le Chablisien. Mais tous ces phénomènes, très localisés, ne devraient pas avoir d’impact sur les rendements moyens. On se dirige plutôt vers des volumes proches de 2022 ou 2018. »
Une excellente nouvelle qui n’empêche pas les vignerons de garder la tête froide : Si le raisin est là, il mûrit de manière peu homogène. « D’habitude on a une logique géographique : le Mâconnais d’abord, puis plus on remonte au nord, plus c’est tardif. Cette année est très particulière : certains raisins sont mûrs en Côte de Nuits alors des vignerons attendent toujours en Mâconnais par exemple », constate Christine Monamy. Un casse-tête pour beaucoup d’exploitations, qui doivent multiplier les contrôles de maturité et s’adapter au jour le jour.
Maîtrise des rendements ou non : telle est la question
Deux facteurs expliquent ce phénomène. D’une part « une pluviométrie essentiellement orageuse, donc ultra localisée. C’est pour cela que l’on observe des évolutions de maturité complètement différentes entre des villages voisins ». De l’autre : « des choix de maîtrise des rendements très différents selon les vignerons. Face à la profusion de grappes cette année, certains ont décidé de restreindre les quantités, avec des vendanges en vert par exemple, d’autre on laissé ce potentiel de récolte intacte. Dans ce cas, le mûrissement est plus difficile ».
Un choix qui pourraient également entraîner des différences qualitatives, entre des vins plus mûrs et concentrés et d’autre plus frais et légers. Réponse après les vinifications.
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