Véritable pépite de Saint-Emilion, cette propriété a été rachetée en 2021 par la famille Courtin, propriétaire du groupe Clarins. 2 ans et demi plus tard, des travaux vont être initiés pour doter le château d’outils encore plus performants.
Le rachat du château Beauséjour (héritier Duffau-Lagarrosse) en 2021 fut assurément l’un des évènements phare de l’année 2021 dans le Bordelais, suscitant des réactions parfois houleuses à Saint-Emilion. Depuis, les choses se sont quelque peu apaisées et Joséphine Duffau-Lagarrosse, à la tête de l’ancienne propriété de sa famille, a pu prendre le temps nécessaire pour imaginer l’avenir. C’est donc avec impatience mais non sans crainte qu’elle évoque le démarrage en décembre prochain des travaux de la cuverie. Et contrairement à certains voisins qui ont choisi de créer des installations majestueuses, s’accompagnant généralement de gestes architecturaux forts, c’est plutôt la discrétion qui préside ici. Si le bâtiment de la cuverie va être conservé, l’ensemble des 9 cuves existantes va être détruit. Celles-ci avaient été créées à la suite de la définition des différentes parcelles sur les 6,8 hectares du vignoble de ce premier grand cru classé par les grands-parents de Joséphine. Du parcellaire, déjà à l’époque, pour une propriété où « la chimie n’a jamais eu sa place » précise Joséphine. Cette dernière souhaite aller encore plus loin et pouvoir gérer de l’intra-parcellaire. 15 cuves en béton vont donc remplacer les précédentes, de rapport 1 pour 1 c’est-à-dire aussi hautes que larges. Les plus petites ne feront que 32 Hl pour pouvoir gérer au plus juste chaque parcelle selon ses spécificités. Un investissement financé entièrement par le domaine et non par un apport supplémentaire d’argent de la famille Courtin.
Un avenir prometteur
Cette nouvelle cuverie accompagne évidemment d’autres investissements, notamment au vignoble. « Nous avons replanté 30 ares de cabernet franc avec notre sélection massale ainsi que 20 ares de merlot. Pour celui-ci, nous souhaitons aussi réaliser à l’avenir une massale à partir de nos vieilles vignes datant d’avant les années 1970 » confie Joséphine. Si le merlot demeure très largement majoritaire dans le vin, le cabernet franc prend une part croissante, avec pas moins de 27% dans le 2021, premier millésime réalisé par Joséphine qui ne souhaite toutefois pas qu’il « représente plus que 30% pour ne pas prendre le dessus dans le vin ». Et force est de constater que la qualité de ce vin est particulièrement prometteuse. Il séduit déjà par son fruité d’une grande précision, une plénitude de matière structurée par une empreinte calcaire identitaire. Un vin qui n’est pas sans rappeler l’excellent 2001 d’une race superbe, offrant aujourd’hui de très belles notes truffées et de sous-bois associant matière et élégance ainsi qu’un boisé hyper fondu. « C’est comme cela que j’aimerais que mes vins vieillissent » confie Joséphine. Nul doute qu’avec la nouvelle cuverie, les vins devraient passer encore un pallier et atteindre un très haut niveau. L’avenir s’annonce radieux pour le château Beauséjour.
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