Chaque année, le cahier des charges de la certification environnementale Terra Vitis inclut de nouvelles exigences. À l’ordre du jour en 2024, la santé et la sécurité au travail et un plan d’actions pour faire progresser l’éco-conception.
« Nous essayons d’être dans une dynamique de progrès et de prendre toujours de la hauteur pour faire évoluer notre référentiel, coller au terrain en identifiant les difficultés et les enjeux de la filière, les attentes des consommateurs » explique Anne-Laure Ferroir, directrice de l’association Terra Vitis en charge de la certification des domaines viticoles en matière de développement durable. C’est la raison pour laquelle de nouvelles exigences font leur entrée chaque année dans le cahier des charges. En 2023, Terra Vitis s’est surtout attaché à renforcer ses trois piliers : l’engagement environnemental, la responsabilité sociétale et la durabilité économique. « Nous avons beaucoup réfléchi ensemble sur des sujets tels que la protection des ressources en eau, les économies d’eau, d’électricité, de carburant, la neutralité carbone, l’ancrage territorial, la biodiversité, la pérennité et la transmission des exploitations, détaille la présidente de Terra Vitis Marie-Colette Vandelle. Pour chaque thématique, les adhérents indiquent et prouvent leur niveau d’avancement ». Ainsi, trois relevés deviennent, cette année, obligatoires : l’eau, l’électricité, le carburant. L’objectif est d’inciter chacun à compiler les données pour établir un plan d’actions afin de réduire sa consommation et ses émissions de gaz à effet de serre, l’utilisation de matières sèches, d’inciter à utiliser des énergies renouvelables, à récupérer les eaux de pluie, à réaliser un bilan carbone. Cela permettra également à Terra Vitis de récolter les bonnes pratiques et de les diffuser, notamment dans le cadre de webinaires.
Une sécurité renforcée au travail
En 2024, la feuille de route est orientée sur la santé et la sécurité au travail afin d’afficher les meilleures conditions possibles à la vigne et au chai, « à la fois pour fidéliser les salariés mais aussi pour aider à recruter., souligne Anne-Laure Ferroir. Terra Vitis a demandé à ses adhérents [1924 à date] de renforcer les exigences autour du risque CO2. Il y a des accidents chaque année, nous insistons donc sur la mise en place de dispositifs de prévention, de détection et de secours (appareils respiratoires à disposition, matériel, baudrier, ventilation du chai, détecteurs portables de CO2). Nous allons communiquer à nouveau sur les règles et sensibiliser nos adhérents. Nous avons par ailleurs commencé à évaluer et enregistrer les jours d’interruption du temps de travail pour maladies ou accidents afin d’avoir suivi au sein des exploitations ». Car même la MSA, la sécurité sociale agricole, a peu de données sur le sujet puisqu’il n’y a pas de chiffres spécifiques viti, juste des données pour l’agriculture au global. Terra Vitis a instauré des formations obligatoires sur la sécurité et la santé, mis à jour une liste des précautions à prendre et des équipements individuels en bon état à mettre à disposition (gants, bottes, lunettes…). « Il s’agit d’introduire progressivement des exigences supplémentaires pour une évolution des pratiques en douceur, précise Anne-Laure Ferroir. Deux exigences d’ores et déjà obligatoires : les mesures anti CO2 et la comptabilité des jours d’interruption ».
Pousser l’éco-conception
Le prochain axe majeur d’évolution concerne l’éco-conception portant principalement sur l’allégement des bouteilles avec un objectif à 420 g à l’horizon 2026 (le poids moyen d’une bouteille est de 550 g pour un vin tranquille, plutôt 500 g chez Terra Vitis). « Dans le cadre des accords avec le consortium de viticulture durable SWR, nous avons défini cet objectif commun pour les bouteilles avec un état des lieux à réaliser tous les six mois en tenant compte des spécificités locales, car nous sommes conscients que les vignerons peuvent rencontrer des difficultés techniques ou politiques comme avec des bouteilles syndicales (la flûte en Alsace, la bouteille gravée à Châteauneuf-du-Pape…) ». Des réflexions sont également engagées sur la consigne de proximité, l’organisation des palettes pour diminuer les rotations des camions de transport. En 2023 a été éditée la liste des bonnes pratiques.
Terra Vitis entend également communiquer davantage. L’organisme s’’est déjà doté d’un logo, d’un site internet, de comptes sur les réseaux sociaux, et bientôt d’un mini-film de présentation de 45 secondes à diffuser chez les cavistes, dans le cadre de formations chez Nicolas, La Vignery, bientôt Repaire de Bacchus et VandB « et pourquoi pas à terme le proposer à certains acheteurs de la GD intéressés par le sujet comme dans les enseignes Match et Carrefour avec lesquelles nous sommes déjà en contact ». « Notre priorité a d’abord été de nous concentrer sur la formation des acteurs de la filière, reconnaît Marie-Colette Vandelle. Nous sommes passés à l’échelon supérieur avec le recrutement d’un directeur en 2019 et un travail plus fédéral pour coordonner les actions que chacun faisait auparavant dans son coin. Nous avons d’abord travaillé sur les aspects techniques, réglementaires, sociétaux et aujourd’hui, nous voudrions nous tourner également vers les consommateurs ».
Cet article Les dernières évolutions de Terra Vitis est apparu en premier sur Terre de Vins.