Dimanche 11 février, pour la douzième année consécutive, l’Association de secours mutuel de saint-Vincent de Dijon, accompagnée par la municipalité, fêtera son vignoble et ses vignerons.
Cette aventure est née de la volonté conjointe de l’association des Climats de Bourgogne, des maires de Dijon, Nuits-Saint-Georges et Beaune lorsque les Climats n’étaient pas encore inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. La ville de Dijon, partie prenante de cette candidature, peu réputée pour ses vins aujourd’hui, fût alors dans la boucle de l’organisation d’une Saint-Vincent-Tournante des Climats. Le cortège habituel des confréries et de leurs saints était alors rassemblé à Nuits pour se séparer ensuite en deux « convois » dirigés l’un vers Beaune, l’autre vers Dijon, raconte André Valognes, administrateur de l’association et bénévole des premiers jours. L’association est présidée par Pierre Derey (Domaine des Marcs d’Or à Couchey), épaulé par des vignerons de Chenôve, Fixin ou Marsannay.
Associée à cette initiative, la municipalité dijonnaise a souhaité réveiller l’histoire viticole de la Cité des Ducs et la remettre au goût du jour. Il y eût un temps où pas moins de 1150 hectares de vignes s’épanouissaient autour de Dijon ! Le regretté Jean-François Bazin contribua à donner l’élan à cette Saint-Vincent citadine en la mettant sous le patronnage de l’église Saint Philibert. C’est devant cette dernière, très rarement ouverte, que commencent les festivités. Et ce n’est pas un hasard : c’était traditionnellement l’église des vignerons du « Dijonnois » ; on déclarait les bans de vendanges sur son parvis. A cette occasion, on redonnait d’ailleurs « quitus » au maire pour renouveler son mandat. Aujourd’hui, la métropole a entamé un projet ambitieux de replantation de 150 hectares de vignes sur des terres autrefois occupées par ces dernières à Daix, Corcelles-lès-Monts ou Fontaine-lès-Dijon. L’ambition est d’offrir à nouveau des « climats » dignes de ce nom ; un travail de longue haleine a été effectué en amont pour sonder et analyser les terrains avant de les déclarer conformes aux qualités requises des vins de Bourgogne. La Saint-Vincent fête ses vignes et ses vignerons : un des enjeux cruciaux de la société de la Saint-Vincent de Dijon est assurément d’impliquer davantage les vignerons du territoire, nous confie encore André Valognes. Si les vignes retrouvent peu à peu leur place à Dijon, il n’y a pour l’heure en son sein (hormis un projet) point de domaine ou autre cuverie ; cela freine probablement l’investissement des vignerons. Cette Saint-Vincent se veut ancrée dans l’histoire et tournée vers l’avenir. C’est pour cela que ses organisateurs nous ouvrent l’église Saint Philibert où a lieu chaque année une conférence dont le thême met en lumière Dijon, ville de vignes.
D’une Saint-Vincent de Dijon à une nouvelle appellation « Bourgogne-Dijon », il reste encore quelques pas à faire mais l’INAO a déclaré il y a peu le dossier complet. C’est une excellente étape ! Comme pour les procès de canonisation, il ne manque peut-être plus qu’un miracle ! Ou du moins que les vins du « dijonnois » prouvent une nouvelle fois leurs qualités ou usages locaux, loyaux et constants !
Au programme dimanche prochain :
9H : rassemblement devant le parvis de saint Philibert.
9H 15 : conférence : « L’agroécologie et les vignobles de Dijon » par Philippe Lemanceau, vice-président de Dijon Métropole.
10H : Office à la Cathédrale saint-Bénigne célébré par le père Frau, son curé, avec les grandes orgues et la Chorale Samson.
11H : Défilé jusqu’à la cour d’honneur du Palais des ducss et des Etats de Bourgogne. La statue de Saint-Vincent (œuvre d’Henri Vincenot offerte par sa fille au Musée de Dijon) et sa bannière seront accompagnées des confréries de Dijon et des villages voisins.
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