Pauillac s’offre un nouvel hôtel-restaurant

L’hôtel de France et d’Angleterre fait peau neuve pour devenir l’hôtel 4 étoiles Best Western Premier, bien nommé Des Vignes et des Anges. Ce nouvel établissement met naturellement l’accent sur le vin qui a fait connaître la presqu’île médocaine dans le monde entier.

La première pierre date de 1796 mais l’intérêt est ailleurs, à savoir dans la réouverture de cet établissement qui fait face au port de plaisance de Pauillac. L’objectif affiché Des Vignes et des Anges est d’épouser le patrimoine viticole hors du commun du Médoc. L’hôtellerie-restauration de luxe doit aller de pair avec tous les grands crus classés du territoire, autant de caprices architecturaux que nulle autre région du monde ne peut se targuer. En sus de la piscine, des chambres haut-de-gamme et du Bistrot, l’établissement mise sur l’oenotourisme avec une offre « 48 heures à Pauillac ».  Au programme la route des vins, de Mouton-Rothschild à Pédesclaux, de Pontet-Canet à Latour, en poussant un peu ce sera Saint-Julien et Margaux au sud, Saint-Estèphe au nord. Toutefois, la directrice de ce nouvel écrin, Catherine Parinaud, n’oublie pas les forêts et les plages du Médoc tout comme le plus long estuaire d’Europe piqué de ses carrelets fouettés par les embruns. Les lecteurs de Terre de Vins y seront sensibles, en marge sans doute de la formule Oenotourisme (à partir de 294€) avec une nuit en chambre double, une dégustation de deux verres de vins au bar, un petit-déjeuner gourmand, une visite privée d’une propriété viticole prestigieuse et l’accès à l’espace bien-être/remise en forme… Cette nouvelle adresse est la bienvenue à Pauillac et plus largement dans le Médoc.

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Un œnotourisme forcément durable pour Terra Vitis

L’association Terra-Vitis à l’occasion de ses 25 ans a organisé à Paris une conférence sur l’œnotourisme en lien avec ses valeurs de développement durable. Il en est ressorti quelques pistes de réflexion pour ses 1924 adhérents mais aussi à diffuser plus largement. 

« L’œnotourisme durable résonne avec la démarche Terra Vitis et une vision pérenne du vignoble, annonce d’emblée Anne-Laure Ferroir directrice de l’association. D’ailleurs, les trois quarts des touristes cherchent en priorité une offre verte ». Ce que confirme France Gerbal-Médalle, docteure en géographie de l’œnotourisme et consultante Vignobles Territoires Destinations qui précise que ces œnotouristes sont « d’abord en quête d’extra temporalité. Bien sûr, il y a toujours l’effet wouaouh quand ils arrivent dans un chai à barriques mais ils cherchent aussi à rencontrer le vigneron, à découvrir ses vins, le patrimoine, à échanger ou simplement à retrouver leurs racines. Il faut néanmoins garder en tête que les touristes sont en horaires décalés. Un apéro vigneron n’est pas aux horaires de bureaux, il commence à 19h et se termine souvent après 23h, même s’il est prévu jusqu’à 21h ». 

L’attrait des labels
Si la dernière étude d’Atout France date de 2016 avec une évaluation de 10 millions d’œnotouristes (dont 60 % de Français), il semble que la tendance se soit accélérée après le Covid. Pour Jérôme Isnardi, co-fondateur et directeur de Rue des Vignerons, « la mise en avant sur le site des domaines ayant été récompensés pour leur démarche environnementale comme avec les Trophées Terre de Vins de l’Œnotourisme génère en moyenne 20% de réservations en plus et 20% d’achats au caveau en plus. En Champagne et à Bordeaux, les labels environnementaux ont encore plus d’impact ». Rue des Vignerons enregistre d’ailleurs un accroissement des questions des vignerons eux-mêmes sur l’intérêt de ces labels. Et de rappeler qu’en 2015, sur le site, l’aspect développement durable arrivait en 8e-9e critère de choix tandis que l’étude 2023 montre qu’il arrive désormais en 4e position derrière le lieu, les disponibilités et les avis. « Les clients sont très attentifs à cet aspect et nous avons eu par exemple des remontées sur le fait que des tomates étaient servies en table d’hôtes en décembre alors que le domaine prétendait travailler avec des produits locaux ».

©F. Hermine

La qualification de l’offre est en cela déterminante. Les labels Vignobles & Découvertes insistent régulièrement sur cet aspect. Interloire l’a également mis en place pour déterminer la qualité de l’accueil avec 65 items pour 350 caves. « Aujourd’hui 70% des domaines sont engagés dans une démarche environnementale, plutôt 85% dans ceux qui font de l’œnotourisme, précise Christian Vital en charge de l’œnotourisme à l’interprofession ligérienne. Les visiteurs sont attentifs à une démarche écoresponsable du chai mais également à la gestion de l’eau, de l’énergie, aux activités autour de la nature, à la biodiversité… ». 

Jouer le maillage local
« L’essentiel est de proposer des activités en cohérence avec les enjeux environnementaux, surenchérit Anne-Laure Ferroir. Mieux vaut proposer sur un domaine une balade à pied ou en vélo qu’en quad ou en voiture, et surtout tenter de créer des réseaux, un maillage avec ses voisins pour disséminer les idées et diversifier l’offre ». C’est le choix qu’a fait Diane Losfelt au Château de l’Engarran près de Montpellier en associant le vin au patrimoine historique de la propriété mais également en travaillant sur un réseau local. « Pour faire venir des visiteurs, mieux vaut ne pas être seul et collaborer avec d’autres producteurs, centres d’intérêts, ou avec les collectivités territoriales. Nous avons donc édité une brochure qui mettait aussi en avant le château des Evêques de la mairie et le domaine de Biar, un hôtel-restaurant qui propose de l’équicoaching, Dommage que ces collaborations soient longues à mettre en place », reconnait la vigneronne. Les retombées de l’œnotourisme ne se font pas forcément au domaine ; elles sont plus larges. « Quand un touriste vient en train ou en avion dans la région, il ne repart pas avec une caisse de vin mais il se souvient du domaine par l’expérience, le charme du chai, des paysages. En cela, la mise en avant du statut culturel du vin se révèle primordiale », estime France Gerbal-Medalle qui rappelle que les chemins de Compostelle ou la Via Domitia ont aussi contribué à diffuser cette culture. 

Savoir s’entourer
« L’œnotourisme est un atout notable dans des périodes difficiles : cet été, la clientèle classique était peu présente mais le fait de proposer autre chose comme du yoga dans les vignes ou une exposition des arts de la table nous a permis de sauver un tiers du chiffre d’affaires du caveau ».  Mieux vaut avoir des échanges de qualité avec un vigneron qui s’organise pour cela plutôt que de le voir courant entre deux portes. « Bien sûr, les consommateurs estiment que c’est une chance de rencontrer le vigneron, c’est un réel bénéfice de la visite mais tous ne savent pas communiquer ou n’ont pas toujours le temps de le faire. Il faut donc avoir du personnel qualifié et bien formé pour ça » rappelle Christian Vital. Rien de tel en effet que le propriétaire pour fournir des anecdotes sur son vignoble et ses vins mais « il faut donner de sa personne, être très présent, parler anglais au minimum, et on ne peut pas travailler 7 jours sur 7, reconnait Diane Losfelt. Il faut donc savoir embaucher des gens compétents et motivés à condition de faire une étude financière au préalable pour dimensionner l’offre et connaître sa rentabilité ». L’œnotourisme est aussi une question d’organisation : les propriétaires des domaines sont en général présents sur les événements majeurs mais ils ne sont pas de toutes les visites. Ils peuvent néanmoins proposer une offre plus valorisée en leur présence ou lorsque leurs équipes prennent davantage de temps comme pour des groupes. L’acteur espagnol Antonio Banderas, propriétaire d’un vignoble à 2 heures de Madrid, met en ligne le calendrier des jours où il est présent au domaine et ces jours-là, les visites sont vendues plus chères. Nous cherchons encore le calendrier de Brad Pitt, George Lucas et Patrick Bruel …

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Château Siran relance ses étiquettes illustrées

Alain et Brigitte Miailhe, les parents de l’actuel propriétaire Edouard Miailhe, avaient lancé en 1980 l’idée d’illustrer chaque millésime du château Siran à Margaux, par une étiquette sur laquelle l’œuvre d’un peintre, commandée pour l’occasion, serait apposée. Le thème se veut emblématique de l’année et est imposé par le commanditaire : c’est la règle. Puis la série s’était arrêtée en 2005. Quinze années se sont écoulées et le principe d’une étiquette illustrée est réapparu pour le millésime 2020, impulsé par Edouard Miailhe et son épouse Séverine. 

Pour le millésime 2021 c’est le peintre Peter Soriano qui a été choisi. Le thème est celui du rapport de l’homme à l’espace. 2021, c’est le lancement du tourisme spatial avec deux acteurs commerciaux (Bezos et Branson). Ce sont les 200 jours de Thomas Pesquet dans l’ISS mais aussi l’exploration de la planète Mars avec la mise en orbite de la sonde Hope et l’atterrissage de deux rovers sur le sol martiens. 

C’est donc un dessin joyeux qui apparait sur le haut de l’étiquette. Peter Soriano est franco américain et sa famille avait tissé des liens, aux Philippines, avec celle du château Siran depuis plusieurs générations. Il a exposé au Museum of Fine Arts de Boston et à la Morgan Library et Museum de New York. Outre la peinture, l’artiste travaille sur l’impact du changement climatique et de ses conséquences, notamment celle de la fonte des glaces : d’où son œuvre récente « Ilulissat, Disko Bugt » exposé à Portland et à Reykjavik.

La trentaine d’œuvres originales qui ont illustré les étiquettes peuvent se voir dans le musée des collections du château, à coté des assiettes Vieillard typiques de l’histoire bordelaise, des pots Jacquots, des tonnelets en faïence ou des Bacchus.

2021 raffiné à Siran
Marjolaine Defrance, Directrice Technique et Œnologue du château, signale « l’assemblage est atypique car la proportion de cabernet sauvignon est supérieure à ce qui se fait habituellement ici». Mais surtout elle insiste sur le travail « tout en douceur sur les extractions et sur les macérations qui se sont faites à des températures plus basses qu’à l’ordinaire ». Tout cela pour protéger le fruit et éviter l’écueil de cabernets trop durs : c’était le risque du millésime. 

A la dégustation, force est de constater que ce risque a été bien maîtrisé, au point qu’on pense d’abord à des merlots. Le nez est subtil, gourmand, sur des notes de petits fruits rouges. Floral aussi avec des arômes de fleurs de sureau auxquelles s’ajoute une touche de vanille. Un vin sur la finesse et l’élégance, dans le style margalien.

Elisabeth 2, la reine du Royaume Uni décédée en l’année dernière, sera le thème du millésime 2022.

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[Publi-Info] GROUPE ALAIN CHALAGUIER, l’imprimeur engagé

A l’heure où l’époque du tout jetable semble encore faire de la résistance dans l’inconscient collectif, l’imprimerie CHALAGUIER en Languedoc s’engage depuis longtemps dans une production plus responsable.

Le groupe CHALAGUIER n’a pas seulement choisi de faire évoluer les habitudes, le choix du papier, du format des étiquettes, de l’encres, de la colle, des machines ; avec leur studio de création c’est bien dès la conception que toutes les étapes de fabrication sont décomposées pour réduire les déchets, les émissions de CO2, l’énergie consommée et l’eau utilisée à la production des étiquettes.

Pour aller encore plus loin, l’imprimerie CHALAGUIER s’est engagée avec l’association nationale Réseau Consigne qui a pour mission d’encourager le développement du réemploi des emballages, de soutenir le développement de nouvelles structures partout en France en conseillant les porteurs de projet qui bénéficient du partage d’expérience des membres du réseau.

L’imprimerie CHALAGUIER est ainsi partenaire d’Oc’Consigne, dont l’ambition est de réintroduire localement la pratique du réemploi dans l’Est de l’Occitanie à 150 km autour de Montpellier. Oc’Consigne conseille les professionnels pour concevoir des emballages et des étiquettes à colle hydrosoluble adaptés au réemploi des emballages en verre. Pour être complet dans la démarche Oc’Consigne dispose et propose un réseau de collecte volontaire des contenants et une offre de service de lavage de verre avec revente des emballages lavés, la boucle est bouclée !

Le groupe CHALAGUIER, une histoire de famille en Languedoc
En 1951, André CHALAGUIER artisan-imprimeur rachète l’imprimerie créée en 1831 par la famille RAMBAL. Pendant 30 années, il va faire évoluer l’activité et s’adapter aux nouvelles techniques de l’Offset.

Alain CHALAGUIER, son fils, reprend l’entreprise familiale en 1981 et renforce l’activité de l’imprimerie dans l’impression d’étiquettes, avec au cœur de l’entreprise la création d’un bureau de design.

En 2007 et toujours en place, l’équipe s’étoffe avec la troisième génération de la famille CHALAGUIER, Aurélia et Adrien intègrent l’entreprise, engagent la construction de 1000 m2 supplémentaires et accroissement la politique d’investissement avec de nouvelles machines plus performantes.

De 2013 à 2021, le groupe CHALAGUIER a poursuit son développement et ses investissements, renouvellement du parc machine et achat d’une machine pour découpes originales, 50 Groupes d’Impression en Typographie, Offset, Flexographie et Sérigraphie permettant d’imprimer tous les supports adhésifs et toujours son atelier offset traditionnel pour la fabrication d’étiquettes à colle et tout dérivé de l’imprimerie générale.

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Cognac Courvoisier connu et reconnu

L’incontournable maison de cognac trônant à l’entrée de Jarnac-Charente vient d’être adoubée par le « label » Butterfly Mark, une certification dans l’univers du luxe saluant les marques pour leur développement durable, les pratiques sociétales et de gouvernance.

L’historique maison jarnacaise a toujours soigné son image de marque. Courvoisier a sa vision, son style et sa philosophie. Qui plus est depuis que cette institution de la Place du cognac est entre les mains du groupe japonais Beam Suntory. Également propriétaire dans le bordelais des Grands Crus Classés 1855 les châteaux Lagrange et Beychevelle (avec le groupe Castel pour ce domaine), Beam Suntory a pour habitude d’avoir un temps d’avance eu égard au développement durable comme aux pratiques sociétales et de gouvernance. C’est un secret de polichinelle que les salariés se sentent bien dans ces « maisons ». Butterfly Mark, ce label anglais créé par Positive Luxury, salue cet état d’esprit d’entreprise. « C’est un véritable honneur pour nous que de recevoir le Butterfly Mark, une distinction qui illustre notre engagement pour le développement durable et la contribution à un mouvement positif pour la planète », déclare Richard Costa-Savelli, Directeur Général de la Maison Courvoisier. « Nous appliquons les valeur-clés de Courvoisier, à savoir le collectif et la fraternité, et ce, à chaque étape de nos processus, comme la protection de notre territoire à Jarnac, et un engagement sans faille pour la biodiversité et le développement durable. » Ce label ausculte notamment l’impact de l’entreprise sur le climat, la nature et l’eau. « La Maison Courvoisier accorde une grande importance au développement durable, à la biodiversité et à ses partenaires. Positive Luxury est fier de pouvoir certifier Courvoisier avec le Butterfly Mark, témoignant de l’engagement de la marque à incorporer des pratiques durables à chaque étape de ses opérations. L’engagement sans faille de Courvoisier pour un développement durable est évident dans ses initiatives environnementales », explique Diana Verde Nieto, Co-fondatrice de Positive Luxury. Parmi les bons points, ont été soulignés le respect des droits de l’homme et du travail au sein des installations de production ou encore le soutien à la collectivité avec la fondation Courvoisier qui s’est engagée à donner 1 million de dollars sur 5 ans pour soutenir les petits entrepreneurs noirs américains issus de minorités. Enfin, peut-on aussi citer l’engagement de la maison jarnacaise auprès de l’ONF.

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Côtes de Bourg : Un Château sous pavillon turc

La superbe enclave des Côtes de Bourg, tant pour son paysage que par la qualité de ses terroirs, a tapé dans l’œil d’investisseurs turcs. L’opération est réalisée sur le Château Haut-Bajac qui sera rebaptisé Château Dès Vu.

L’acte définitif devrait être signé ce 23 novembre. Un des deux co-acquéreurs, Bilge Yamen, est une figure du vin en Turquie pour être à la tête du grand domaine Yedi Bilgeler. « Nous nous sommes rencontrés, il a flashé sur les Côtes de Bourg, il faut dire que l’environnement est privilégié, un très beau terroir, un domaine très bien tenu, une vue sur la formation de l’estuaire, cet investissement international est le bienvenu », explique Didier Gontier, le directeur du syndicat des Côtes de Bourg. Le coup de cœur est pour le Château Haut-Bajac, caressé depuis 1996 par Jacques et Elisabeth Pautrizel, une propriété idéalement située sur la première veine argilo-calcaire derrière le village de Bourg-sur-Gironde. La douzaine d’hectares produit du blanc et du rouge avec la particularité d’avoir aussi du malbec en sus des cabernets et du merlot. « Je travaille depuis 20 ans dans le vin, j’adore les cépages bordelais, j’aime le style des vins de Bordeaux et le château Haut-Bajac porte tout le potentiel que j’aime », souligne Bilge Yamen, associé dans cette acquisition à Okan Karasan, un expert-comptable et directeur financier spécialisé dans le secteur viticole. Le Château est rebaptisé Dès Vu, une allusion à ce potentiel que porte ce domaine pour l’inscrire dans le futur. Aucun chiffre n’a été communiqué sur cette transaction, le prix de l’hectare dans les Côtes de Bourg peut osciller entre 17 000 et 24 000 euros l’hectare en fonction de la qualité du terroir, de la bâtisse, des installations techniques et de la force de la marque sur les marchés.

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60 ans de mise en bouteilles pour la famille Laplace

La maison Laplace fêtera les 60 ans de la première mise en bouteilles du château d’Aydie lors des Portes ouvertes des appellations Madiran et Pacherenc-du-Vic-Bilh  les 18 et 19 novembre prochains. L’occasion de redécouvrir la cuvée château et de découvrir les nouvelles cuvées de la dernière génération.

Quand la nouvelle génération de la famille Laplace, Grégory, sa sœur Camille et leur cousin Bastien, tous les trois autour de la trentaine, reprend en mains l’entreprise vinicole, elle est en grande difficulté. Les jeunes gens récupèrent cinq ans de stocks et 2,5 M€ de dettes, « notamment à cause de l’activité négoce Aramis créée par la génération précédente et qui vendait à perte, en particulier les côtes-de-Gascogne, avoue Bastien. Ces vins-là ne nous ressemblaient pas. Nous sommes une famille historique de Madiran et de Pacherenc-de-Vic-Bilh, spécialiste du tannat et du manseng ; on ne nous attendait pas sur cette IGP. Nous avons donc voulu depuis trois ans redonner goût au tannat en se démarquant avec des vins différents en parallèle de la traditionnelle cuvée Château ».

La nouvelle génération a tourné la page sans couper pour autant les ponts avec François, le père de Camille et Grégory qui les accompagne encore de quelques conseils. Grégory suit les vins, de la vigne à la bouteille depuis sept ans, Camille a repris la gestion et la comptabilité, Bastien, ancien aide-soignant, a pris en charge le commerce « mais nous sommes polyvalents, chacun de nous étant capables de parler des vins et du domaine ».

La famille est installée depuis 1927 sur ce vignoble qui s’étend aujourd’hui sur 70 hectares, à cheval sur les trois départements du Gers, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées. Il est majoritairement planté de tannat aux côtés du cabernet franc, du petit et du gros manseng. La production est aux deux-tiers en rouge, un quart en blanc et le reste en rosé. « Mon père s’était concentré sur ces cépages pour les décliner en différentes cuvées et il y a encore du potentiel, estime Grégory. Nous avons donc réfléchi à dix ans aux adaptations possibles au changement climatique, surtout après trois années d’aléas difficiles, le gel en 2021, la grêle en 2022 et le mildiou en 2023. La vigne doit d’abord être rentable, même une mauvaise année. Il faut par exemple revoir la taille, le palissage, les porte-greffes, quitte à arracher avant que la vigne ait 25  ans ». La famille a supprimé tous les désherbants et les engrais chimiques dans les vignes certifiées HVE depuis 6 ans. « Nous soignons aussi notre environnement en replantant des haies, se félicite Camille. Et nous avons déjà été récompensés par le retour de chauves-souris, d’abeilles, de coccinelles, de vers de terre… »

©F. Hermine

Trois jeunes gens dans le vent
La nouvelle génération a lancé de nouvelles cuvées avec l’œnologue d’Aydie, Baptiste Clavé. « Quand quelqu’un a une idée, on la partage, on la teste, on la goûte avec comme principal mot d’ordre : le fruit d’abord » explique Grégory. Le château d’Aydie, tout en gardant son style traditionnel, a arrondi ses tanins avec moins de surmaturité des raisins, moins de sucre et d’alcool. Une identification autre que le terroir a été trouvée pour une gamme en Vin de France, un véritable bestiaire lancé avec Les 2 Vaches Rouges, l’animal emblème du Béarn, déclinée ensuite avec toute la basse-cour : Le Vilain Petit Canard en blanc, Les Trois Petits Cochons Roses en rosé, La Poule aux Œufs d’or en petit et gros manseng, entre blanc sec et moelleux. « On voulait des vins qui nous ressemblent, ironise Grégory. « L’objectif était aussi de faire connaître le tannat mais récolté plus tôt et vinifié en cuves pour gagner en fraîcheur, complète Bastien. Nous sommes finalement la seule famille à faire du 100% tannat avec nos cuvées en rouge et rosé». Un madiran sans sulfites ajoutés est né récemment des réflexions familiales « comme celui que faisait déjà le grand-père Pierre, le premier vigneron à mettre en bouteille dan l’appellation en 1963, raconte  Bastien. A l’époque le tannat était acheté par les négociants bordelais pour muscler leurs vins mais pas en 1963. Heureusement le chef André Daguin qui voulait mettre en avant la production locale et qui venait de créer le magret de canard est venu chercher 600 bouteilles chez Laplace et les a fait connaître dans les restaurants. Ce sans-sulfite permet aussi de détacher la notoriété du madiran de l’association avec le gibier et nous fait gagner une nouvelle clientèle, plus jeune ».

L’entreprise d’Aydie est passée de 80 % du chiffre d’affaires en négoce à 20%. Elle élabore désormais neuf cuvées soit environ 650-700 000 bouteilles par an dont 30 % commercialisées à l’export. Et le trio béarnais a encore des idées dans sa besace.

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Le château Les Carmes Haut-Brion nous met au parfum

Jamais en retard d’une innovation ni d’une audace, le château Les Carmes Haut-Brion (Pessac-Léognan) dévoile, avec son « Hommage au Siècle, 1917-2017 », un voyage dans le temps et dans un univers organoleptique inédit. Avec le cabernet franc en vedette et un « nez » d’exception aux manettes.

Guillaume Pouthier ne dort pas. Le directeur général du château Les Carmes Haut-Brion (propriété de 7,60 hectares en appellation Pessac-Léognan, acquise en 2010 par la famille Pichet) ne se contente pas seulement de signer l’un des vins les plus « sexy » du moment sur la place de Bordeaux, mais il regorge aussi d’idées pour faire vivre son vignoble, en révéler l’identité d’une façon toujours plus affinée, et aussi… en faire parler. Savoir communiquer en apportant toujours de la nouveauté, en ayant de nouvelles histoires à raconter, c’est tout un art, et le Toulousain adopté par les Girondins sait faire : après avoir encapsulé le millésime 2016 dans des marie-jeannes, flacons de 2,25 litres réalisés sur mesure, après avoir lancé une collection « Éléments » où le traditionnel coffret bois est remplacé par une réalisation inspirée du chai dessiné par Philippe Starck, Guillaume vient de révéler une nouvelle édition très limitée appelée « Hommage au Siècle, 1917-2017 ».

1917, naissance de « Bijou »
Poussant encore le curseur de ses questionnements autour de la singularité du vignoble des Carmes Haut-Brion, de son histoire, de sa localisation géographique (littéralement dans Bordeaux), de son encépagement, Guillaume Pouthier a de nouveau embouteillé en marie-jeanne une expression particulière du millésime 2017 : un 100% cabernet franc vinifié entre 60% et 70% en grappes entières dans des cuves béton ovoïdes, puis élevé 4 ans en barriques et en amphores, mis en bouteille en 2021. Pourquoi le 2017 en particulier et pourquoi cet « hommage au siècle » ? 1917 était l’année de naissance de Marie-Jeanne Chantecaille alias « Bijou », qui fut la propriétaire des Carmes Haut-Brion jusqu’à leur rachat en 2010 par la famille Pichet et continua d’habiter dans la maison qui se trouve sur la propriété, jusqu’à sa disparition en 2020. « Cet ‘hommage au siècle’, c’est un hommage rendu à une grande dame qui a marqué l’histoire des Carmes, qui a fortement contribué à en façonner l’identité ; c’est un hommage à tous les vignerons qui ont fait vivre ce terroir pendant des générations », souligne Guillaume Pouthier. « C’est aussi une façon de mettre en avant la particularité de notre vignoble en sublimant le cabernet franc, qui occupe 44% de notre encépagement. Le cabernet franc c’est une forme, c’est aussi un parfum, c’est de l’iris, de la pivoine, de la violette, du musc… autant de marqueurs que nous voulions sublimer, souligner dans cette édition spécial, en menant un véritable projet gustatif et esthétique. De là, nous nous sommes interrogés : une fois ce vin embouteillé (et pour longtemps on l’espère), comment rendre notre démarche intemporelle, et reproductible ? La réponse était de signer un parfum, un parfum qui capture l’essence de cette cuvée – l’essence des Carmes ».

Aux âmes bien « nez »
C’est une rencontre avec le créateur de parfums Barnabé Fillion (Aesop, Arpa Studios) qui va amorcer un long travail de « nez » pour résumer la texture et l’aromatique des Carmes, dans une dimension « à la fois poudrée, botanique, végétale, racinaire, aérienne, sur la finesse et l’équilibre », précise Guillaume Pouthier. Partant de huit bases de parfums ils sont arrivés à deux, et finalement à cette « Eau des Carmes », une eau de parfum u caractère à la fois frais et profond, évanescent et entêtant, capiteux, maritime, floral et terrien. Bergamote, poivre, gingembre, cassis, vétiver, patchouli s’invitent parmi les notes citées plus haut. La tout dans un packaging très soigné, avec flacon à l’ancienne et pipette intégrée.

Cette Eau des Carmes est livrée en priorité avec les 500 marie-jeannes « Hommage au Siècle », désormais disponibles (elles ont été présentées cette semaine au négoce bordelais) et dont le prix est indiqué « sur demande à la propriété » – un retour sur la première édition de la marie-jeanne peut vous donner un ordre d’idée. Le parfum est aussi en vente à l’unité à la boutique du château, au prix de 125 € TTC.

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La nouvelle philosophie des champagnes Boizel

Davantage de vins de réserve élevés sous bois, diminution des dosages et évolution de la proportion des cépages dans les assemblages : le champagne Boizel dévoile en 2023 le résultat d’une réflexion sur ses cuvées entamée en 2017. Une révision des habillages accompagne ce renouveau.

En 2017, la maison de champagne née en 1834 menait des travaux d’envergure au siège avenue de Champagne à Épernay. L’ambition était de créer le circuit de visite oenotouristique que désormais près de 10 000 amateurs apprécient chaque année. Mais aussi d’installer, en face de la cuverie en inox, une trentaine de fûts ainsi que quatre foudres neufs, destinés à travailler les vins de réserve. 

C’est d’ailleurs le bois que l’on remarque en premier lorsqu’on s’approche du cellier. « Mais 95% de nos vinifications sont effectuées dans des cuves inox », remarque, amusé, Florent Roques-Boizel, devenu PDG en 2019. Pour la maison de champagne, l’influence du bois se limite à « la recherche de la longueur en bouche, de la texture », assure le dirigeant. Toutefois, l’arrivée des foudres en 2017 a permis à la sixième génération, également représentée par Lionel Roques-Boizel, directeur général délégué, d’entamer un lifting de la gamme, réduite à sept cuvées. 

Création d’une réserve perpétuelle
L’un des éléments de cette évolution du style des champagnes Boizel, c’est le travail sur les vins de réserve, élevés en petite quantité (4%) dans les foudres. « Globalement, nous avons augmenté leur proportion de 30 à 40%, comme dans notre brut réserve », commente Florent Roques-Boizel. Parallèlement, en 2018, la maison a créé une réserve perpétuelle. « Jusqu’ici, la philosophie de la famille était de conserver des vins de réserve trois à quatre ans par année d’origine, par cépage et par zone géographique. » Constituer cette réserve perpétuelle, augmentée tous les ans du millésime de l’année, insuffle de la jeunesse aux vins plus âgés, et inversement. Elle permet de mêler « maturité et fraîcheur », comme pour les deux mono-cépages, par exemple, contenant désormais 20% de vins de réserve. 

L’évolution la plus importante de la gamme concerne sûrement le blanc de blancs et le blanc de noirs. Le nouveau nom de chacune de ces cuvées, vieillies trois ans sur lies, vinifiées en cuves inox, assume complètement l’origine des approvisionnements. Le blanc de blancs devient « La Côte » et le blanc de noirs, « La Montagne ». « Depuis plus d’un siècle, nous nous approvisionnons toujours dans les grands et les premiers crus pour le blanc de blancs, raconte Florent Roques-Boizel. Chouilly, Mesnil-sur-Oger, Vertus et Avize. » La Côte est revendiquée en premier cru, « une première pour nous ». Pour le blanc de noirs, introduit il y a une quinzaine d’années, « nous nous sommes recentrés sur la montagne de Reims ». Exit Montgueux et les Riceys, « La Montagne » se compose, pour cette édition, des terroirs de Cumières, Mailly et Chigny-les-Roses, que la maison considère être les meilleurs pour sa cuvée. 

Une collaboration avec Toqué frères
Plus pointue et plus précise, la gamme nouvelle génération de Boizel assume également la réduction des dosages, d’un gramme en moyenne. Pour Joyau de France, devenu tout simplement « Joyau », vieilli plus de dix ans, la maison a dosé à trois grammes le millésime 2008 actuellement commercialisé. Le millésime 2012 est à venir au printemps prochain.

Ces dosages plus faibles s’accompagnent d’une révision de la proportion des cépages. Le brut réserve, par exemple, a réduit la part du pinot noir de 55% à 40% au profit du meunier, présent à 25%, « pour apporter plus de fruit », plus de mordant et de gourmandise. 

Un nouvel habillage, plus sobre, illustre le résultat de ces réflexions œnologiques. La maison Boizel a abandonné le blason pour un style d’étiquette plus haut, plus épuré et élégant, dévoilant deux grandes arches, rappelant à la fois la façade, le B du nom de la famille ou encore les caves creusées dans les années 1850. 

À noter que pour les fêtes de fin d’année, la maison Boizel s’associe aux artistes trublions Toqué frères. Ce jeu de miroirs entre les deux familles donne naissance à deux inédits : un coffret limité (58€ TTC) particulièrement pop, coloré et délicieusement impertinent pour le brut réserve et une fresque inattendue, peinte sur un mur du site du 46, avenue de Champagne. 

Terre de vins aime Ultime zéro
« Nous voulions un assemblage à part, raconte Florent Roques-Boizel. Créer un brut réserve sans dosage n’avait pas de sens pour nous. Donc nous avons créé une cuvée au vieillissement prolongé, sans dosage, pour trouver un équilibre. » Ultime zéro est né en 2008, 130 ans après la création du brut par Auguste Boizel. C’est désormais la cuvée la plus vendue de la maison (500 000 cols par an). Puissant, aromatique, droit, ce champagne trouve son équilibre dans l’expression de la vendange 2017, humide et complexe, et la rondeur et la gourmandise des vins de réserve, augmentés à 30%, amenant des notes de pains d’épices et de marmelades de fruits. Le zéro dosage apporte la tension et une finale salivante, particulièrement agréable. Une cuvée (45€) parfaite avec des huîtres, des fruits de mer ou des poissons crus.

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Philippe Pellaton réélu à la présidence d’Inter Rhône : « On garde le cap »

Le 3 novembre, Philippe Pellaton a été réélu à la présidence d’Inter Rhône pour un second mandat de trois ans. 

L’année passée, vous disiez, je cite « il faut renouer avec la croissance pour atteindre 2,9 millions d’hectolitres commercialisés d’ici 2035». Inflation, baisse de la consommation, stocks en hausse, votre feuille de route est bousculée. Comment allez-vous tenir le cap ?
On est motivé et on garde le cap. La stratégie interprofessionnelle est une stratégie au long court. On n’apporte pas de réponses à court terme. Le développements des parts de marché à l’international va prendre du temps, avec la date cible de 2035. A contrario, nous savons que si on arrête on n’y arrivera pas. Cela a été réaffirmé à l’occasion des élections, en présentant le projet sur les prochaines années, nous avons débloqué les budgets nécessaires pour réaliser ce plan. La stratégie export est là, elle et obligatoire. Elle fait face à la déconsommation en France, le pouvoir d’achat. Il y a aussi la diversification particulièrement sur les blancs. On peut presque dire que l’on a des résultats quand on voit les tendances de commercialisation, elles sont bonnes, il faut continuer. Pareil pour les rouges frais, plutôt légers jusqu’à nos crus, tous les gradients sont bons. Il faut arriver à communiquer sur ce que peut être cette diversité dans les vins rouges. J’évoquerais aussi la justesse volumétrique, il faut être en phase avec le marché et ne pas inverser les rapports pour être en adéquation entre les profils de vin et leur marché potentiel.  

Vous voulez valoriser les labels environnementaux mais le marché du bio est en baisse. L’équation est difficile ?
Tout dépend de la façon dont on aborde ces problématiques. Je serais un peu provocateur auprès de ma famille de producteurs. On considère qu’un label environnemental a une survaleur, une surcote par rapport à quoi ? Je la comprends car pour produire un vin en agriculture biologique cela coûte plus cher qu’en conventionnel. On n’a pas les mêmes outils et règles du jeu avec cette différence de 20 à 25 % . Il faut que les vignerons s’affranchissent de cette problématique de positionnement de l’un par rapport à l’autre. Il faut le faire par rapport aux marchés que l’on vise. Certains sont demandeurs de ces produits certifiés, bio ou HVE et d’autres moins, dont certains sont franco-français. Le marché international ne connaît pas le label HVE. Comme sur les couleurs, idéalement le choix de la certification dépend de la cible que l’on a. Sur la stratégie bio, effectivement il y a un coup d’arrêt lié au positionnement tarifaire. Je dis aussi que mes bouteilles conventionnelles aujourd’hui, seront bio demain. Par exemple, aucun négociant de la vallée du Rhône n’a dit je passe toutes mes références en bio. S’ils font cela, la problématique est réglée. Mais ils ont leur gamme assise sur le conventionnel et génère à côté une référence bio. C’est pour cela que la pompe ne s’amorce pas trop non plus. Il n’y a pas de basculement important. Il se fera par les attentes sociétales et la nécessité d’être en conformité avec l’environnement. Il faut aussi passer les cycles courtermistes.

Comment l’interprofession peut-elle accompagner l’impact environnemental sur la filière ?
L’interprofession va rester dans ses métiers, qui sont un, l’outil institut rhodanien qui peut générer des expérimentations qui permettent au vignoble d’être plus résiliant. Des démonstrateurs régionaux vont être mis en place. Des parcelles expérimentales sur lesquelles ont va tester plusieurs méthodes pour lutter contre le changement climatique et le respect des bonnes pratiques environnementales. L’institut les pilotera. Il y a aussi les recherches sur les cépages résistants à la sécheresse, par exemple le caladoc qui a été intégré dans le cahier des charges. 

L’interprofession peut accompagner par la communication. Une fois que tout cela sera réalisé, elle le fera savoir par tous ses plans d’action. L’impulsion appartient aux ODG et aux vignerons via leurs cahier des charges.

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