Trophées de l’œnotourisme 2023 : cap sur Lyon

Les Trophées de l’œnotourisme, organisés par Terre de Vins et Atout France, couronnent les propriétés viticoles pour l’excellence de leur service oenotouristique dans neuf catégories différentes. Traditionnellement tenus à Bordeaux, ils auront lieu pour la première fois à Lyon, à l’hôtel de la Région Auvergne Rhône-Alpes, le 6 juin prochain.

Auvergne Rhône-Alpes, une évidence
Pour Fabrice Pannekoucke, vice-président de la Région Auvergne Rhône-Alpes délégué à l’agriculture et aux espaces valléens, « la tenue des Trophées de l’oenotourisme en Auvergne Rhône-Alpes, et plus précisément à Lyon, représente beaucoup, et permet de nous affirmer comme une grande région viticole et oenotouristique. Nous avons de nombreuses pépites à partager, et Lyon est le point d’intersection entre l’ensemble des vignobles présents sur les 4 points cardinaux de la région : au sud avec les célèbres appellations de la vallée du Rhône, septentrionale et une partie de la méridionale, à l’est avec les vignobles de l’Isère, du Bugey et de Savoie, au nord avec celui du Beaujolais et à l’ouest avec les appellations auvergnates et ligériennes ».

En plus d’un grand nombre de vignobles à la diversité remarquables, l’une des forces de la viticulture d’Auvergne Rhône-Alpes réside dans sa qualité : 95% du vignoble est sous signe de qualité (43 AOP et 13 IGP).

Dynamique viticole et oenotouristique
La dynamique de l’œnotourisme est à l’image de l’alliance qualité/diversité des vignobles, avec 450 caves engagées dans une démarche de qualité de l’accueil (soit quasiment 50% de l’ensemble des caves que compte le territoire), et 12 destinations labellisées Vignobles & Découvertes.

Si Fabrice Pannekoucke souligne que les atouts naturels de la région ont été déterminants, cette candidature consacre également « la collaboration dynamique et productive portée par le Comité Vin (qui fédère toutes les organisations de la filière viticole en AURA, représente les vignobles et défends leurs intérêts) et l’agence Auvergne Rhône-Alpes Tourisme (assurant la promotion touristique du territoire ainsi que l’accompagnement des professionnels du tourisme) ».

Cette conjonction d’énergie a permis de monter en puissance sur la professionnalisation des acteurs du tourisme et de la viticulture, l’accompagnement de projets, la communication et la promotion de l’offre oenotouristique régionale, ainsi que sur l’événement annuel « Le Fascinant Week-End ».

Rendez-vous le 6 juin 2023 à l’Hôtel de Région, 101 cours Charlemagne, 69002 Lyon

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Œnotourisme : les vins de la Vallée de l’Hérault passent à l’offensive

La 36e édition du Concours des vins de la Vallée de l’Hérault a eu lieu la semaine dernière au cœur du magnifique Château de Granoupiac à Saint-André-de-Sangonis. Parallèlement, un oenotour a permis à plusieurs prescripteurs venus de France et d’ailleurs de découvrir la diversité du territoire. Un joli coup de projecteur pour une région viticole en plein essor.  

Mercredi 19 avril, le soleil commence doucement à baisser pavillon sur Saint-Saturnin-de-Lucian, dans l’Hérault. Au restaurant Le Pressoir commence à monter une légère effervescence. Dans le fond de l’établissement, plusieurs journalistes et influenceurs spécialisés dans le vin ont été réunis pour un dîner et une découverte des vins ciselés et précis du domaine Virgile Joly. Xavier Beghin, journaliste belge reconnu, Nathan Menou, sommelier et copropriétaire du N°5 Wine bar, à Toulouse ou encore Kathleen Smith, dégustatrice canadienne sont là pour participer à la 36e édition du Concours des Vins de la Vallée de l’Hérault mais pas seulement. « En 2020, le Covid avait stoppé tous nos projets et notre élan, explique Héléna Fages, animatrice de la filière viti-vinicole de la Communauté de Communes de la Vallée de l’Hérault. Mais cette crise a au moins permis de prendre du recul et d’imaginer une autre façon de mettre en avant la dimension oenotouristique et la richesse de notre territoire. Il a été décidé de créer une vraie expérience autour du concours avec plusieurs rendez-vous auprès de nos ambassadeurs. » Labellisée Vignobles & Découvertes en 2015, la destination Languedoc Cœur d’Hérault, qui regroupe les 3 communautés de communes du Clermontais, du Lodévois Larzac et de la Vallée de l’Hérault (soit 77 communes), occupe une position charnière stratégique entre les principaux pôles urbains héraultais de Montpellier et Béziers. « Les atouts sont nombreux et nous les vignerons locaux avons un rôle majeur pour développer le tourisme et créer des synergies », poursuit Magdalena Joly en présentant la cuvée Saturne blanc, un assemblage grenache blanc-rolle à la vivacité rafraichissante. 

46 cuvées décorées sur 180 échantillons
Le lendemain matin, direction le Château de Granoupiac, à Saint-André-de-Sangonis, pour le fameux concours en partenariat avec le lycée agricole de Gignac et l’aide de la Région Occitanie. « C’est un vrai défi logistique mais on la chance d’être accueilli gratuitement par les domaines », résume Héléna Fages. Au cœur de l’ancien chai du domaine, 180 vins de 48 producteurs ont été présentés aux 80 dégustateurs. A une table, Laetitia Mathieu, gérante d’Atout Terroir, pôle d’accompagnement dédié aux métiers du vin, est sous le charme de l’échantillon n°7 dans la catégorie « Vins de garde ». « C’est tout à fait le profil que l’on recherche : une belle attaque suave, un cœur de bouche velouté et une finale fraîche qui laisse deviner une belle capacité à vieillir. » En tout, 46 cuvées ont été décorées à l’aveugle comme suit : rouges (21 or, 4 argent, 3 bronze), blancs (7 or, 4 argent, 1 bronze) et rosés (4 or, 1 argent, 1 bronze). Le palmarès complet sera disponible au début du mois de mai en cliquant ici. Après la dégustation, l’assemblée est conviée à une conférence sur le recyclage du liège sur le territoire. À la demande de la Communauté de Communes, R&D Concept, une entreprise locale, s’est engagée dans cette voie. « On espère créer une filière concrète et structurée de collecte et de transformation, ce qui n’existe pas pour le moment », explique Flora Joly. 

Une verticale d’anthologie au Mas de la Séranne
A l’heure du repas, une brasucade conviviale et écoresponsable permet la dégustation de tous les vins médaillés sans lever l’anonymat. Après une visite commentée du Château de Granoupiac, où on y apprend que les vignes sont en fermage via les frères Julien du Mas de Janiny, la petite troupe a la chance d’aller rendre visite à Jean-Pierre Venture et sa fille Amandine, au Mas de la Séranne, à Aniane. Un domaine de 17 hectares en bio emblématique des Terrasses du Larzac. « Ici, on valorise le terroir au quotidien dans nos cuvées mais aussi via nos paysages », explique le vigneron en pointant du doigt le Mont Saint-Baudile (850 m). La vue est à couper le souffle, tout comme la proposition du jour : une verticale sur quatre millésimes (2009, 2013, 2018 et 2020) de leur cuvée phare Antonin et Louis (syrah, mourvèdre, carignan). Nathan Menou et tous les dégustateurs sont sous le charme : « C’est incroyable de conserver une si grande fraîcheur dans ses vins, j’ai été vraiment séduit par le 2018, cette signature mentholée et ce grain si fin ! » Après une visite commentée de quelques parcelles, notamment de cépages grecs et italiens, et de la cuverie, il est temps de baisser pavillon. L’opération séduction réussie, Héléna Fages et ses équipes peuvent savourer. « Être acteur et moteur de ce réseau oenotouristique, c’est une vraie fierté. Personnellement, je suis très attaché à ce territoire et je ferai tout pour continuer à le valoriser. » 

Plus d’informations sur le site : https://www.vins-vallee-herault.fr/

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Fabrice Sommier élu nouveau président de l’Union de la sommellerie française

Lors de l’assemblée générale de l’Union de la sommellerie française (UDSF), qui a eu lieu hier à Marseille, Fabrice Sommier, Meilleur Ouvrier de France et fondateur de la Wine School implantée à Mâcon, a été choisi pour succéder à Philippe Faure-Brac.

Ce Berrichon de souche a baigné dans l’univers gustatif dès son plus jeune âge. De son grand-père qui lui faisait découvrir secrètement les nectars en devenir dans ses fûts à son père qui lui faisait apprécier le bien manger aux tables de ses bons petits restaurants préférés. Le goût est l’histoire de sa vie. Du goût mais aussi une bonne dose de persévérance. Fabrice Sommier intègre l’école hôtelière de Thonon-les-Bains, un cursus qu’il suit par la voie de l’apprentissage, faute de moyens. Une persévérance récompensée puisque c’est dans cette même école qu’il a été sacré Meilleur Ouvrier de France en sommellerie en 2007.

En 2006, il est nommé maître sommelier de l’UDSF, en 2007 il obtient le titre de MOF sommelier, en 2009 il rejoint le club Nespresso en tant que Coffee Sommelier, en 2010 il remporte le Master of Port, en 2011 il reçoit le titre de chevalier de l’Ordre du mérite agricole et décroche le diplôme de Saké Sommelier. Et ce n’est pas fini : de 2015 à 2021, il travaille en tant que gérant du domaine d’Azenay (17 hectares dans le Mâconnais), en 2016 il est nommé officier de l’ordre du Mérite agricole et devient le secrétaire général de l’Union de la sommellerie française, en 2019 il a été le président du 104e Tastevinage au Château du Clos de Vougeot, et en 2021 il fonde sa propre école : la Wine School… Rencontre avec un boulimique de travail.

Comment vous est venue l’idée de vous présenter à la présidence de l’UDSF ?

Je suis adhérent de cette association depuis 1988 et cela va faire treize ans que je suis dans les bureaux. J’ai été secrétaire général mais aussi directeur des concours pendant dix ans. C’est un investissement, puisque ce poste est non rémunéré, mais ça me paraît logique de donner de mon temps à mon tour, de poursuivre cette notion de partage avec tous les membres, les jeunes mais aussi les passionnés. J’ai un immense plaisir à continuer, avec mes expériences et mon ressenti, le travail époustouflant effectué par mon prédécesseur. Beaucoup de personnes me demandent s’il est difficile de prendre la suite de Philippe Faure-Brac. Je leur réponds que non ! Car il a œuvré avec la personne qu’il est. Je ferai les choses différemment. Philippe a fait un travail de fond sur certains dossiers importants, mon regard se portera sur d’autres et je les traiterai avec autant d’assiduité. Il a réussi à créer une dynamique extraordinaire pour le Meilleur Sommelier du monde, il a fait deux mandats, le temps est venu pour autre chose.

Quels sont les projets pour l’UDSF et la jeune génération de sommeliers ?

Je suis allé chercher beaucoup de jeunesse, de féminité et de diversité. C’est-à-dire pas que des sommeliers qui travaillent dans des restaurants étoilés ou en caves prestigieuses. L’idée c’est de rassembler autour de la sommellerie et de l’UDSF tous les professionnels du vin qui sont passionnés par ce qu’ils font. Si nous pensons en termes pédagogiques, plutôt que de penser à ce que les gens peuvent apporter à la sommellerie, pourquoi ne pas se demander ce que la sommellerie peut apporter aux gens ? Et donc d’être une sorte de syndicat des sommeliers ou du moins le lieu incontournable quand l’on souhaite échanger autour du vin. Nous sommes également entrés dans une ère de communication et il faut repenser notre approche à ce niveau-là. Réfléchir à ce qu’est le vin dans son identité, le vin et les autres boissons, car, ne l’oublions pas, le sommelier est en charge de tous les liquides : eaux, thés, cafés… Mon objectif est donc de développer le partage autour de ces connaissances et de créer plus d’unité entre les régions. Il ne faut pas oublier que l’Union de la sommellerie française n’appartient pas à elle-même mais à tous ses adhérents. Elle est dédiée à toutes les régions, il faut remettre un petit peu de lien car la diversité est une maille nécessaire et nourrissante pour notre tissu professionnel.

Vous êtes situé en région Bourgogne Franche-Comté, à Mâcon. Est-ce que cette situation géographique va avoir un impact sur le fonctionnement de l’UDSF ?

Je ne serai pas à Paris, mais certains membres du bureau y seront. Je ne peux pas être présent tous les jours dans la capitale, et c’est pourtant vrai qu’il s’y passe beaucoup de choses, raison pour laquelle certaines personnes de confiance sont sur place. Quoi qu’il en soit, l’UDSF sera toujours là pour participer aux événements du vin qui ont lieu à Paris. J’ai choisi un bureau en ce sens, il est constitué de : Florent Martin, secrétaire général, Caroline Furstoss, secrétaire adjointe, Xavier Thuizat, trésorier, et Frédéric Devautour, trésorier adjoint. Et, étant donné que je suis à Mâcon, le siège social de l’UDSF va s’installer ici. C’est un énorme changement et une vraie volonté de devenir régionaliste : que les régions reprennent un peu le pouvoir. Il faut savoir que plus de 80 % des membres de l’UDSF sont en province. J’aime profondément Paris, mais je pense qu’il est important que l’on mette en valeur tous les territoires et leurs terroirs. Car que vous ayez un sommelier en smoking ou un sommelier en jean et baskets, ils sont animés par la même passion : ils sont d’abord au service des vignerons et ensuite au service des clients. Que ce soit dans un palace ou dans une auberge au fin fond du Gers, la passion est la même ! On parle le même langage, celui des amoureux du vin.

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[Champagne Tasting] Jacquart : le Blanc de blancs 2015 à la lumière de ses prédécesseurs

Le Blanc de blancs du champagne Jacquart assemble les chardonnays des grands crus de la Côte des blancs à ceux du tournant de la Montagne. Une palette qui permet de trouver de beaux équilibres sur des millésimes très différents comme le montre cette verticale (2015, 2014, 2013, 2012). Pour ceux qui ne connaitraient pas la Maison, rendez-vous à Champagne Tasting le 13 mai au Palais Brongniart !

2015 : fraîcheur d’Alpage

2015 est l’année chaude par excellence. Les épisodes caniculaires en juillet et en août ont donné des raisins très mûrs, ce qui n’empêche pas ce blanc de blancs d’avoir un aspect raffiné et aérien. Certes, l’acidité est sans doute moins prononcée, mais on va chercher la fraîcheur ailleurs, sur des notes mentholées, de fenouil, de fleur d’oranger et d’herbes d’Alpage. Cela donne un côté moins strict et moins anguleux, des contours moins nets, un vin plus nuancé qui se dessine en clair-obscur, par petites touches… La fin de bouche est tenue par des amers très fins d’albédo qui prolongent la sensation de fraîcheur. (59€)

2014 : le gendre idéal

Alors que se tenait au Brésil la coupe du monde, la météo jouait elle aussi la samba ! Après un printemps chaud, succéda un été pluvieux, tandis qu’en septembre, le retour d’un temps plus continental donna soif aux vendangeurs. A la différence des pinots noirs, les chardonnays n’ont pas été atteints par la mouche suzukii. On a donc pu les laisser mûrir sereinement sans craindre la pourriture. Le résultat est un champagne qui a un peu la tête du gendre idéal : bien sous tous rapports. On pourrait le caractériser comme la définition du blanc de blancs pédagogique : crémeux, charnu tout en restant fin, avec des arômes subtils qui évoquent l’amande, la bruyère des landes, la camomille, la lavande. La patine a commencé à confire un peu les agrumes, tandis qu’apparait une petite pointe de cire d’abeille.

2013 : le diamant brut

La campagne a été froide du début à la fin, et le miracle champenois habituel de septembre ne s’est pas produit. Le raisin a donc continué à mûrir à son train de sénateur jusqu’au mois d’octobre. On a obtenu le contraire exact de 2015, un vin d’une belle acidité lui conférant une sorte de jeunesse éternelle. 2013 a ainsi l’éclat du diamant brut qui ne s’altèrera jamais. Le pendant de cette qualité, c’est ce côté plus angulaire. Si 2015 pouvait évoquer l’architecture de Gaudi, on est là davantage dans celle du Bauhaus, avec quelque chose de très géométrique et des contours parfaitement définis. Les agrumes sont vifs, on pense au yuzu, tandis que la minéralité très marquée s’exprime sur des notes salines d’une grande pureté. Les quelques touches grillées très fines qui s’ajoutent, expression d’une noble réduction, achèvent de donner à ce champagne une allure aristocratique, racée. 2013 est sans doute moins accessible que 2015 mais il ravira les connaisseurs.

2012 : un millésime de consensus

L’hiver a été très froid, le printemps difficile avec des épisodes de gelées dévastatrices, des pluies intenses qui ont généré du mildiou et une chute des températures des plus malvenues au moment de la floraison. L’été caniculaire a rattrapé les choses. Le résultat est magnifique. Le nez s’ouvre sur des notes puissantes d’acacia et de cédrat confit. La bouche tourne au caramel beurre salé et à la marmelade, on songe au « lemon curd » des Anglais. C’est gourmand tout en restant mordant !  Aucun doute, on a affaire à un enjôleur qui saura sans problème rallier tout le monde.

www.champagne-jacquart.com

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Cuvée Nicolas François : le champagne Billecart-Salmon en majesté

La très belle Maison familiale champenoise vient de présenter son nouvel opus de la cuvée Nicolas François. L’un des joyaux discrets de la région qui traverse admirablement le temps.

Tout juste bicentenaire (cet anniversaire a été célébré en 2018), Billecart-Salmon s’est progressivement imposé au fil du temps comme l’une des références champenoises mais sans tambour ni trompette. Mathieu Roland-Billecart, représentant de la 7ème génération, préside désormais à la destinée de l’entreprise familiale dans ce même état d’esprit. La vérité se trouve ici indéniablement dans la qualité des vins dont la cuvée Nicolas François représente l’un des fleurons. Ces prénoms, ce sont ceux du fondateur Billecart marié à Elisabeth Salmon, tous deux originaires de Mareuil-sur-Aÿ où se situe encore la Maison. Aujourd’hui propriétaire de 100 hectares de vignes, ses approvisionnements couvrent un total de 300 hectares dont l’essentiel (92%) provient de moins de 20 kilomètres alentour. Ce sont d’ailleurs les premiers et grands crus prestigieux de la Montagne de Reims et de la grande vallée de la Marne (Mareuil-sur-Aÿ, Aÿ, Ambonnay, Bouzy, Verzenay et Verzy) pour les pinots noirs et de la Côte des Blancs pour les chardonnays (Mesnil, Chouilly, Cramant, Vertus) qui constituent la colonne vertébrale de cette cuvée haut-de-gamme. Celle-ci a d’ailleurs officiellement pris ce nom en 1964 même s’il existait déjà un brut millésimé auparavant. Et, millésime après millésime, l’assemblage met toujours légèrement en exergue le pinot noir par rapport au chardonnay. Avec une constante de style, celle d’une grande fraîcheur et d’une très belle profondeur aromatique, portées par une proportion variable de vins vinifiés sous bois depuis que ceux-ci ont été réintroduits dans la Maison.

©Leif Carlsson

Précision et droiture
Le nouvel opus de la cuvée Nicolas François vient d’être présenté et force est de constater qu’il s’agit d’une grande bouteille, pourtant encore au début de sa longue vie. Denis Blée, le Directeur vignoble et vins, aime rappeler que « 2008 fut un immense millésime dans la droite ligne des magnifiques 1990 et 2002 ». Peu dosé (2,9g/l) et constitué de 17% de vins vinifiés sous bois, le vin est profond, patiné avec une très légère pointe oxydative très engageante. Au nez, les notes de piment frais, d’agrumes confits, de frangipane et de fleurs blanches (jaspin) sont envoûtantes. En bouche, la jeunesse parle de toute son insolence. Car en dépit des 150 mois de vieillissement, ce champagne est d’une très grande fraîcheur. Il s’étire sur des notes grillées, de coing, d’agrumes et associe une puissance certaine avec une sapidité franche. Un vin qui se déguste d’ores et déjà très bien mais qui pourra sagement être encavé pour offrir un immense plaisir de dégustation dans les années voire décennies à venir. Car ce champagne affronte le temps avec panache, porté par une trame d’une vraie vivacité renforcée par les fermentations longues à basse température depuis longtemps adoptées par la Maison. La dégustation de millésimes plus ancien l’a parfaitement démontré. Ainsi du 2002, plus marqué par des notes exotiques, d’épices douces et de fruits blancs qui vibre actuellement de toute son énergie. Le 1986 émerveille avec ses notes pétrolées et un équilibre souverain. Quant au 1964, il démontre avec sérénité que l’âge de la retraite n’a pas encore sonné. Une fine effervescence, des notes safranées et d’agrumes confits comme une preuve de longévité.

Cuvée Nicolas François : 170€ disponible sur www.champagne-billecart.fr

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Caves touristiques en Val de Loire : une année record en 2022

Avec près de 2 millions de visiteurs en 2022, le Val de Loire confirme son dynamisme en matière d’œnotourisme, une activité qui a généré un chiffre d’affaires de 91 millions d’euros. Une année record.

Accueillir, transmettre, faire découvrir le vignoble, montrer son savoir-faire, expliquer le métier et bien entendu, faire déguster leurs vins, en faisant passer un agréable moment aux visiteurs… telles sont les missions que se sont données les maisons et domaines viticoles qui portent le label « caves touristiques ». Ces caves labellisées sont engagées dans une démarche de qualité pour un accueil touristique optimum. Elles respectent une charte qui a été établie par InterLoire, l’Interprofession des vins du Val de Loire avec les instances touristiques locales, comités régionaux et départementaux du tourisme, ainsi que le label national Vignobles & Découvertes.

355 caves labellisées : un formidable outil de notoriété
Le réseau des caves touristiques est constitué de 355 caves labellisées, dont 95 détiennent la mention excellence. Début mars, les Rencontres du réseau des caves touristiques ont eu lieu en Touraine et dans le Pays Nantais. Une centaine de participants issus des caves touristiques et des partenaires et acteurs du tourisme, s’est donné rendez-vous. Les participants ont échangé sur les enjeux de l’œnotourisme en Val de Loire, sur les contraintes et les améliorations à apporter à leurs pratiques… Le digital et les réseaux sociaux étaient notamment au cœur des discussions. Les participants sont unanimes pour déclarer qu’ « il ne faut pas voir l’œnotourisme comme LE moyen de vendre davantage de bouteilles mais comme un formidable outil pour faire venir le grand public dans les caveaux, établir un lien fort entre le monde viticole et le consommateur et développer la notoriété du vignoble. » Cette position est en phase avec la présentation de l’étude menée en 2022 par Atout France sur « les modèles économiques en oenotourisme ».

Une année record en 2022
Pour accompagner le développement de l’œnotourisme, InterLoire a développé depuis 2009 l’Observatoire de l’œnotourisme en Val de Loire. Seul vignoble français à s’être doté d’un tel dispositif, il permet de mesurer l’impact de la pratique œnotouristique pour le réseau des caves ligériennes, ce qui permet de déclarer une année record en 2022. Avec 1,9 million de visiteurs, un panier moyen de 98 € par acte d’achat, le chiffre d’affaires s’élève à 91 millions d’euros. L’évolution par rapport à 2021 est de +16% de fréquentation (+250 000 visiteurs) et +13% de chiffre d’affaires pour les ventes de vins et de prestations d’animations.

Des visiteurs toute l’année
« Après avoir fortement augmenté en 2020 et s’être maintenu à un niveau élevé en 2021, le panier moyen revient à un niveau d’avant covid, à un peu moins de 100€ par foyer acheteur. Il est possible que l’inflation marquée du 2ème semestre, impactant le pouvoir d’achat des visiteurs, explique une partie de la baisse du panier moyen » explique Fanny Gautier responsable du service Economie d’InterLoire. Le retour des visiteurs étrangers, au panier moyen inférieur à celui des visiteurs français est un autre élément à prendre en compte. Le Val de Loire est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Avec un vignoble réparti sur 7 départements, l’Indre & Loire, le Maine & Loire, le Loir & Cher, la Loire Atlantique, mais aussi lla Sarthe, la Vendée et la Vienne. Il a la chance d’attirer un visitorat tout au long de l’année, avec bien entendu un pic au printemps et en été, particulièrement au mois d’août. Les chiffres sont engageants et semblent valider la stratégie d’Interloire, qui mise sur l’oenotourisme depuis 20 ans.

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[Bourgogne] 3 nouveautés oenotouristiques à ne pas manquer

Le vignoble septentrionnal, qui s’apprête à inaugurer sa Cité des Climats, a pris le virage de l’oenotourisme à grande vitesse. Des projets fleurissent partout et en ce printemps 2023, nous en avons sélectionné trois pour vous.

La Cuverie : Vosne-Romanée pour tous
Louis-Michel Liger-Belair, vigneron à Vosne-Romanée, souhaitait redonner une impulsion à son village si prestigieux mais parfois peu animé. Son concept : La Cuverie, un lieu de vie « multi-service » ouvert cet hiver. Au cœur du bourg, la bâtisse comprend une épicerie bio, un café, une agence postale, des chambres d’hôte et un bar à vin. Dans ce dernier, vous trouverez plus de 1000 références, dont de nombreuses cuvées des vignerons du village, certaines disponibles au verre. Une occasion de goûter ces pinots noirs parfois difficilement accessibles.
21700 Vosne-Romanée – 07 88 23 17 38 – lacuveriedevosne.fr

Cross BEE : Le Mâconnais à vélo électrique
On connaissait la balade dans le vignoble en vélo électrique, voici la randonnée viticole en moto électrique. Une idée du vigneron de Fuissé Alexis Pollier ainsi que de sa compagne Charlène Costa et de son associé Julien Mollard. Pendant deux heures, arpentez les reliefs abrupts du Mâconnais sur ces 50cm3 silencieux et non polluants. Votre guide assurera la lecture du paysage, tandis qu’une dégustation vous attend au retour.
71960 Fuissé – 06 43 96 92 96

Maison Loron : œnotourisme en réalité virtuelle et en spectacle
On peut dire que la maison Jean Loron propose aujourd’hui l’une des plus belles offres oenotouristiques de la Bourgogne et du Beaujolais. Plusieurs formules de visites-dégustations vous attendent, ainsi que des ateliers thématiques. Et depuis peu, la maison propose une expérience immersive à 360° avec un casque de réalité virtuelle. Encore plus récent : la visite-dégustation autour d’un spectacle : Jean et la Winery, parodie du fameux Charlie et la chocolaterie. Gagnerez vous l’un des 5 tickets d’or ?
71570 Pontanevaux – 03 85 36 81 20 – loron.fr

Trophées de l’Œnotourisme

Les lauréats des 5e Trophées de l’Œnotourisme organisés par Atout France en partenariat avec Terre de vins seront révélés lors de la remise des prix le 6 juin prochain à l’Hôtel de Région Auvergne-Rhône-Alpes, avec le soutien de la région, du Comité Vin Auvergne-Rhône-Alpes et d’Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme. En attendant, découvrez le Top 100.

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Pierre Baltenweck, la jeunesse apprend vite à Cahors

Associé au domaine de ses parents depuis 2020, Pierre Baltenweck du Clos Dauliac est désormais responsable de toute la vinification.

Quel nouveau vigneron faut-il suivre à Cahors ? Dans les rues de la ville lotoise, il se murmure le nom de Pierre Baltenweck du Clos Dauliac. On le dit très jeune. En effet, le garçon longiligne, casquette à l’envers sur la tête, ne fait pas tout à fait ses 28 ans. Mais à l’écouter, le vigneron semble en savoir beaucoup plus que ce que laisse imaginer son âge. 

Après un diplôme dans la charpente navale, dont il ne s’est pas véritablement servi, il vit quelques années à Toulouse en travaillant comme serveur. C’est en 2017 qu’il revient sur le domaine familial, à Luzech, dans la vallée du Lot. Ses parents, déjà convertis au bio, produisaient « surtout du vin en vrac », se souvient-il. Pierre, neuvième génération de sa famille à se consacrer à la vigne, s’investit de plus en plus jusqu’à reprendre totalement en main la partie vinification et la stratégie du domaine. « J’ai développé le vin en bouteille et le nombre de cuvées, explique-t-il. Avant, on vendait entre 3 000 et 4 000 bouteilles. L’an dernier, on en a vendu 20 000. » Après sa première vinification du millésime 2020 pour la cuvée Nu Côt, il a créé de nouvelles quilles baptisées Paul Vieux et Le Clau. Le tout en 100 % malbec, labellisé Demeter. Le domaine s’est converti à la biodynamie en 2020, en suivant notamment les recommandations de Fabien Jouves. Le vigneron du Mas Del Périé, qui continue à prodiguer à Pierre Baltenweck ses conseils, n’hésite d’ailleurs pas à le mettre en avant sur sa page Instagram. « L’une des ses publications a boosté la fréquentation de mon stand au salon Millésime Bio », confie le jeune vigneron.

Depuis l’arrivée du fils dans le Gaec, le domaine est également passé de 13,5 à 21 hectares en production sur trois communes différentes. Cultiver des vignes en dehors de l’exploitation familiale d’origine permet notamment de faire face aux « problèmes climatiques », insiste Pierre Baltenweck. « Car s’il gèle ou s’il grêle, ce n’est pas au même endroit. » Ainsi le domaine peut, les bonnes années, produire davantage et faire du stock en prévision de périodes plus difficiles. 

Sous son impulsion, également, le domaine de Dauliac a été rebaptisé Clos Dauliac cette année. « Le “de” faisait un peu pompeux, glisse Pierre. En plus nous avons la chance d’être dans un clos. » Les vignes, avec au centre la maison, sont en effet installées dans une surface circonscrites par plusieurs limites naturelles : le Lot, une menuiserie et un chemin.

En bouche, les vins de Pierre Baltenweck s’inscrivent dans la tradition familiale. « On a toujours fait un vin léger facile à boire », décrit-il. Un style de vin désormais très recherché des consommateurs. « On extrait le moins possible afin de porter le fruit. Depuis plusieurs années, des vignerons cassent l’image du vin de Cahors et à force on y arrive. Ceux qui s’intéressent savent qu’on ne fait plus du vin tannique et dur. »

Terre de vins aime:

Clos Dauliac Nu Côt (2022) / 10,80 €
Élevage en cuve inox. Il s’agit d’un assemblage de grappes issues de toutes les vignes du domaine, certaines à l’intérieur et d’autres à l’extérieur du clos. Un nez de fruit rouge frais, juteux, qui se confirme en bouche. Couleur clairet, texture fluide. Fin de bouche acidulée.

Clos Dauliac Le Clau (2022) / 15 €
Assemblage d’un vin élevé en cuve inox et d’un vin élevé en barrique deux vins. On y retrouve les jeunes vignes qui se situent dans le clos. Une couleur aux reflets violines typique du malbec avec en bouche des fruits rouges de cerise mûre et de fruits noirs. Tanins présents associés à de la fraîcheur qui laissent penser que ce vin, même s’il est possible de le boire jeune, peut attendre quelques années.

Photos ©E. Centis

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Delamain : la nouvelle signature

La célèbre maison jarnacaise délivre une nouvelle cuvée dans sa gamme La pléiade. À l’honneur le Millésime 40 Ans, toujours et exclusivement du premier cru la Grande Champagne. 

Les amateurs savent combien le millésime 1983 est mythique dans l’univers du vin, notamment dans le Médoc, plus encore à Margaux. Le printemps froid et pluvieux suivi d’un été caniculaire dans les Charentes ont donné certaines eaux-de-vie tout autant sublimes. Ce lot présenté par le négociant Delamain vient d’un bouilleur de cru situé à Verrières, en Grande Champagne. Les terres calcaires vallonnées de cette commune sont réputées pour délivrer des eaux-de-vie à la fois puissantes et élégantes. Après le chinage de la maison Delamain s’est opéré le secret de fabrication, à savoir de longues années passées en fûts roux de chêne du Limousin. C’est dans le chai n°5 dans la vieille ville de Jarnac en Charente,  dans un petit chai orienté plein sud et plutôt sec, que ce futur cognac s’est patiemment arrondi. En 2010, le maître de chai Dominique Touteau a choisi de déplacer ce lot pour le mettre dans le chai « millésimé » où l’équilibre hydrométrique travaille les eaux-de-vie en finesse. Comme son nom l’indique, ce chai est aussi le lieu où reposent les lots millésimés. In fine, le nez ce Millésime 40 Ans est d’une grande intensité, jonglant entre la marmelade d’orange, la confiture d’abricot et la pâte d’amandes. L’attaque est suave, explosant d’arômes, de la gelée coings à cette marmelade d’orange qui revient. C’est riche, vivant et acidulé, un bouquet d’épices tapisse le palais pour ne plus le quitter. Un 1983 grandiose ! 

Delamain Pléiade Millésime 40 ans : 590€ les 70 cl. 

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[Bourgogne] Pour ses 100 ans, Mercurey voit grand

L’appellation de la Côte chalonnaise fête un siècle de décret d’appellation cette année 2023. Les vignerons vous attendent lundi 8 juillet 2023 pour des dégustations, balades commentées et démonstrations de travaux viticoles.

En 1923, un décret du tribunal marquait la naissance de l’appellation Mercurey, en faisant l’une des plus anciennes de Bourgogne. Fier de son histoire, le village-référence de la Côte chalonnaise veut marquer le coup pour ce siècle de reconnaissance, et dévoile un riche programme d’animations.

Pour le grand public, la fête aura lieu le week-end des 8 et 9 juillet 2023. Ces deux jours, vous pourrez profiter de dégustations de vins de l’appellation dans deux caveaux du village, décoré pour l’occasion. Seule condition : se procurer le verre collector des 100 ans, édité pour l’occasion et faisant office de pass. Le prix devrait avoisiner les 8€.
Le samedi 8, les visiteurs pourront également profiter de démonstrations de travaux viticoles. « Nous montrerons les techniques de 1923, comme le labour à cheval, et celles de 2023. C’est l’occasion de parler de notre métier, car on évoque régulièrement la question des produits phytosanitaires, le reste beaucoup moins« , annonce Roelof Ligtmans, ancien vigneron de Mercurey et responsable de l’organisation. Enfin, des balades viticoles commentées par les vignerons auront lieu chaque heure de 10h à 18h.

Pour les professionnels, l’événement aura lieu le 2 décembre 2023. Au programme : conférence historique au sujet du décret d’appellation, grande dégustation et dîner de gala.

Les organisateurs apporteront des précisions dans les semaines et mois à venir sur le site internet de l’appellation mercurey.com

Terre de vins aime :

Domaine Raquillet – Mercurey Les Carabys 2020 rouge (25€) : Avec son fruit éclatant et sa tension, voici un Mercurey d’épicurien, pour un plaisir immédiat.
Domaine de Suremain – Mercurey 1er cru En Sazenay blanc 2020 (25 à 30€) : Un chardonnay complet et racé. Le fruit est bien mûr, la tension acidulée et la minéralité intense, avec un fin boisé pour compléter l’ensemble. Garde tout à fait possible pour les amateurs.
Château de Chamirey – Mercurey clos de la Maladière 2021 rouge (30 à 35€) Un pinot envoutant avec ses notes de fruits des bois écrasés, sa nuance florale et sa belle persistance, sur la fraicheur. D’une grande élégance.

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