Une cuvée multi-continents signée Michel Rolland

L’homme d’affaires sud-africain Travis Braithwaite a noué un partenariat avec le célèbre consultant bordelais pour créer la cuvée Pangaea, un assemblage de cinq cépages bordelais venus des cinq continents. Le millésime 2016, le deuxième de ce vin haut-de-gamme, sera présenté lors de Vinexpo Asia à Singapour, du 23 au 25 mai prochains.

Et si la Pangée, supercontinent ancestral, se reformait ? Peu probable du point de vue géologique, ce projet de réunification a germé en 2012 sous l’angle viticole dans l’esprit de l’homme d’affaires sud-africain Travis Braithwaite, avec la cuvée Pangaea, dont le premier millésime 2015 est sorti en octobre 2022. Pour concrétiser cet assemblage faisant fi des frontières, celui qui grandi et étudié le commerce au cœur de la région viticole de Stellenbosch, a fait appel aux compétences d’un maître planétaire de la vinification et de l’assemblage : le Bordelais Michel Rolland. Après avoir parcouru ensemble nombre de régions viticoles du globe, parfois aux antipodes, les deux hommes ont trouvé les cinq ingrédients magiques pour leur futur « blend ».

Quête planétaire

« Je veux vraiment mettre en lumière les terroirs du monde et leur interdépendance, explique Travis Braithwaite. Même si chaque région a été façonnée par sa propre destinée, par des siècles d’histoire et de leçons, je veux démontrer l’harmonie amenée par leur réunion. Je veux montrer que le monde ne fait qu’un. » Un challenge taillé pour une pointure comme Michel Rolland, même s’il confie « n’avoir jamais, durant toutes [ses] années itinérantes, pensé goûter un jour des raisins venus du monde entier, assemblés dans une même cuvée ».

A l’issue de leur repérage mondial, Travis Braithwaite et Michel Rolland ont retenu cinq cépages, chacun venu d’un vignoble partenaire d’un des cinq continents : du cabernet sauvignon de Napa Valley (États-Unis), du merlot de la rive droite de Bordeaux (France), du petit verdot de Dehesa del Carrizal « Vino de Pago » (Espagne), du cabernet franc de Helderberg (Afrique du Sud) et du malbec de la Vallée de Uco (Argentine). Vinifiés dans chaque pays, ces jus ont ensuite été transportés en conteneurs réfrigérés pour être assemblés puis élevés en Napa Valley, avec l’appui d’un partenaire de Michel Rolland.

« Méga-assemblage »

A quoi s’attendre en dégustant la cuvée Pangaea ? D’après le site dédié  www.pangaeaestates.com, ce vin se présente « grenat brillant profond avec une pointe de rouge royal et un anneau fuchsia », et dévoile « un beau nez d’épices (thym, poivre), avec des touches de minéralité (ardoise) équilibrées par des arômes de rose, vanille et cerises macérées. » Au palais, l’ « attaque est douce, évoluant vers un milieu de bouche dense avec des tanins
granuleux mais fins, et des notes persistantes de fruits rouges fraîchement coupés, telles que les fraises, avec des touches de cerise noire et de prune. »

A découvrir

Après les 2250 bouteilles du millésime 2015, le deuxième millésime 2016 de la cuvée Pangaea, édité dans les mêmes proportions, sera officiellement lancé par Travis Braithwaite et Stéphanie Rolland, la fille de Michel et Dany Rolland, lors de Vinexpo Asia. Ce vin est en vente au tarif de 500 €.

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Un Terre de Vins dédié à la Bourgogne et à sa Cité

La Bourgogne viticole vit un événement majeur ce printemps avec l’ouverture de sa Cité des Climats, sur ses sites de Beaune, Chablis et Mâcon. Un projet d’exception auquel Terre de Vins dédie son numéro d’avril. Découvrez le sommaire.

Un Climat, c’est quoi ? Quels sont les particularités des terroirs de Bourgogne ? Comment le pinot noir et le chardonnay se sont-ils imposés dans cette terre bénie des dieux ? Autant de questions dont la réponse se trouve dans la Cité des Climats et vins de Bourgogne, qui ouvre ce printemps sur ses sites de Beaune, Mâcon et Chablis. Trois nouvelles « portes d’entrées oenotouristiques » pour cette célèbre région viticole.

Un numéro spécial en trois actes

Terre de Vins s’y penche, en détail, dans son numéro d’avril. Dans une première partie, vous découvrirez les lieux comme si vous y étiez, des différents parcours scénographiques aux lieux de dégustation, en passant par l’École des vins de Bourgogne et sa nouvelle offre d’ateliers.

Dans un deuxième acte les bâtisseurs qui ont œuvré avec passion à l’édification des lieux auront la parole. Si Aubert de Villaine et Guillaume d’Angerville ont jeté les bases avec l’inscription du vignoble à l’Unesco, l’interprofession et la mairie de Beaune ont pris la balle au bond, construisant ce projet pas à pas, et laissant le soin à des architectes et scénographes de renom de le concrétiser.

Un numéro spécial conclu avec un ensemble de parcours oenotouristiques concoctés par la rédaction. Ceux-ci vous mèneront dans les accueillants villages du Mâconnais, vous guideront au cœur de la route des grands crus de Côte d’Or, et vous conseilleront les meilleurs adresses dans les vignobles-pépites qui entourent Chablis.

Un numéro qui arrive à point, quelques semaines avant l’ouverture officielle des trois sites : Mâcon le mercredi 3 mai ; Chablis le mercredi 17 mai ; Beaune le samedi 17 juin. Programme complet d’inauguration à retrouver sur www.citeclimatsvins-bourgogne.com.

Terre de Vins n°84, 6,90 €.
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Trianon se met au rosé

Le château Trianon en Saint-Emilion Grand cru agrandit sa famille négoce avec un côtes-de-provence rosé.

« Avec 14,5 hectares en production au château, nous étions un peu bridés, d’où l’idée de se développer en négoce pour élargir la gamme avec ce que nous savions faire, des vins avec du fruit et des épices, du corps pour les rouges, du gras et de l’acidité pour les blancs et un rosé frais, car chez nous, on adore le rosé » raconte Timothée Hebrard qui a rejoint son père Dominique au château Trianon en Saint-Emilion Grand Cru. L’équipe forte de Nicolas Chain, consultant pour l’activité négoce aux côtés de la maitre de chai Alizée Huet, a d’abord sourcé auprès « d’un grand domaine ami » en Entre-deux-Mers pour les blancs à partir du millésime 2020, en Cadillac pour les rouges depuis le 2018, étiquetés Bordeaux (blanc) et Bordeaux Supérieur (rouge) « pour ne pas se priver du potentiel export ». Le blanc à 80% sauvignon avec du sémillon est élevé en 225 l. pour un tiers neufs; le rouge à 80% merlot associé au cabernet sauvignon est élevé également en barriques bordelaises mais de 2-3 vins.

Le rosé vient de Provence. La vinification se fait dans le grand chai des Vignerons de Grimaud. Les raisins proviennent des mêmes parcelles sur quartz sélectionnées au départ du partenariat et situées à l’entrée du golfe de Saint-Tropez, sur la route de La Garde-Freinet à 150 m d’altitude, protégées contre le vent, le gel et l’humidité. « Nous avons choisi de travailler avec un acteur historique du golfe [à la tête de 800 hectares] qui vinifie tout dans son chai et en suivant notre cahier des charges afin de garantir l’image, la qualité et la cohérence de la gamme Pavillon de Trianon », précise Nicolas Chain. L’assemblage de quatre cépages se veut représentatif des Côtes-de-Provence, à 60% grenache, 20% cinsault, 10% syrah et 10% tibouren, cépage typique du littoral varois. « Nous voulions un rosé le plus polyvalent possible, à boire aussi bien à l’apéritif qu’à table puisque nous travaillons beaucoup avec les hôtels du groupe* qui ont besoin de servir les vins dans les banquets et les réceptions mais qui doivent également pouvoir proposer un vin à prix d’appel dans les établissements gastronomiques, explique Timothée, brand ambassadeur de Trianon . On se doit d’être irréprochable sans être un casse-tête pour la dégustation et en étant accessible en prix ». Une stratégie confortée par un packaging à la fois classique et moderne, « qui rassure tout en se démarquant pour plaire à tout type de consommateur qui doit se souvenir de l’étiquette ». La gamme est pour l’instant disponible uniquement en CHR mais elle pourrait à terme être proposée chez les cavistes et un jour en Grande Distribution.

N. Chain et T. Hébrard ©F.Hermine

Terre de Vins a dégusté :

Côtes-de-Provence Pavillon de Trianon rosé 2022 (2e millésime) : Frais et acidulé aux arômes de citron et de petits fruits rouges sur une trame minérale et une tension saline (15€)

Pavillon de Trianon rosé 2021 : Ample et citronné sur des zestes d’agrumes, des arômes de pêche, fleurs d’acacia, groseille sur une trame plus serrée et une finale saline.

*La Financière Immobilière Bordelaise (FIB) de Michel Ohayon, actionnaire majoritaire de Château Trianon depuis 2017, a été mise en redressement judiciaire en février dernier.

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LES COLLECTIONS DE LA MAISON LOMBARD SE PARENT DE NOUVEAUX COFFRETS [Publi-info]

Si on distingue aujourd’hui la Maison Lombard par sa philosophie de terroir, elle offre également l’opportunité de pouvoir retracer l’histoire des grands millésimes de Champagne.

Fondée en 1925, cette Maison a conservé une vingtaine de lots millésimés entre 1973 et 2004. Elle commerciale actuellement les Collection 1990, 1992 et 1996. Ces cuvées ont été soigneusement sélectionnées par Laurent Vaillant pour une clientèle de passionnés. Elles incarnent la mémoire de la Maison et de la Champagne. Thomas Lombard nous explique :

« L’œnothèque dont nous héritons ne s’inscrivait pas véritablement dans une vision de transmission. Pour des raisons commerciales de l’époque, ces cuvées ont été « oubliées » dans la cave, à notre grand bonheur aujourd’hui ! Ainsi, le temps a continué son œuvre et les vins offrent désormais une dimension aromatique extrêmement complexe. L’œnothèque est une vraie richesse que seules les Maisons historiques peuvent offrir à leurs clients. À ce titre, elle est désormais au cœur de notre stratégie : chaque année nous conservons une partie de nos cuvées lieu-dit Grand Cru millésimées. Stockées sur pointes après 5 années sur lattes, elles seront dégustées dans 15, 20 ou peut-être 30 ans ! »

TROIS ANNÉES AUX PROFILS DIFFÉRENTS

Collection 1990

Un assemblage de Chardonnay (70%) et de Pinot Noir (30%) à l’évolution aromatique infiniment complexe. Cette cuvée, issue d’une année solaire classée « Millésime Exceptionnel » par l’Union des Maisons de Champagne, était prédisposée à une longue maturation grâce à ses raisins riches en sucres et maintenus d’une grande acidité. Selon Laurent Vaillant, Chef de Caves de la Maison, elle a développé des arômes intrigants : « On retrouve des notes de tabac blond mêlées aux fruits confits ». 

Collection 1992

Millésime marqué par une météo hétérogène qui imposait patience et sélection minutieuse des raisins, peu de Chefs de Caves décidèrent de millésimer l’année 1992 : ce qui fait de ce millésime un flacon rare pour la Champagne. Laurent Vaillant s’exprime : « Pendant plus de 20 ans, ce champagne a muri et atteint son apogée sous un bouchon de liège. À la dégustation, les sensations sont inédites, on s’éloigne du registre classique avec un nez proche du parfum : bois de santal, musc, cuir neuf, épices orientales, tabac blond. En bouche, la tension est modérée mais largement compensée par une aromatique riche et complexe, qui donne à ce champagne un caractère de grand vin. ». Il est composé de 80% de Chardonnay et 20% de Pinot Noir.

Collection 1996

« Millésime Exceptionnel » selon l’Union des Maisons de Champagne, ce vin présente des Chardonnays (70%) vifs, fins et élégants, assemblés à des Pinots Noirs (30%) avec du corps et de l’ampleur. Les niveaux de sucre et d’acidité se sont révélés supérieurs aux vingt années précédentes : parfait pour les vins de garde. « L’acidité de ce grand champagne s’est à peine assagie : il dévoile sous une grande fraîcheur des notes délicatement réduites de pain grillé et moka, puis le vin s’ouvre et évolue vers des arômes de truffe blanche. » explique Laurent Vaillant.

DE NOUVEAUX COFFRETS POUR HABILLER LES COLLECTIONS

La Maison Lombard dévoile ses nouveaux coffrets des cuvées Collection. Le coffret se présente en deux parties, permettant un double usage. En enlevant les goupilles métalliques, la partie noire se retire et dévoile la cuvée sur un présentoir en bois. Celui-ci est marqué en dorure à chaud : vous pourrez y découvrir les futurs Millésimes Collection que la Maison pourrait décider de commercialiser.

Retrouvez la cuvée Collection 1990 chez nos partenaires en France :

– Restaurant AM par Alexandre Mazzia***

– Restaurant Pavillon Ledoyen par Yannick Alleno***

Mais également les Collection 1990, 1992 et 1996 chez nos partenaires distributeurs :

– Plus de Bulles

– Premiers Grands Crus

– Divine Cellar

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Vins & chocolat : l’accord presque parfait

Un sujet vin et chocolat était trop tentant en cette période pascale. Mais quel(s) vin(s) et pour quel(s) chocolat(s) ? Noir intense ou tendre lait, brut ou bonbon, rouge ou blanc, mono cépage ou assemblage ? Laissant de côté les a priori, n’écoutant que notre gourmandise, nous avons testé plusieurs accords avec trois chocolatiers et trois domaines. Résultats en toute subjectivité.

Châteauneuf du pape blanc « Chapelle 2020 » – La Bastide Saint  Dominique – Conversion Bio – 33€

Ce 100 % clairette rose débute gentiment son phénomène d’oxydation. Les notes boisées de l’élevage sont sensibles, laissant place au miel et aux fruits jaunes. La bouche est ronde, le gras présent à l’attaque, introduisant les notes d’amande verte et d’anis. La vivacité de la clairette s’affirme en rétro olfaction apportant la minéralité. Quelle élégance !

Maison Castelain – Châteauneuf du pape
Le chocolatier installé en terre papale, organise ses propres ateliers avec trois vins issus de sa gamme disponible à la vente. Avec sa ganache lait, caramel, fleur de sel, la matière crémeuse du chocolat s’associe à la rondeur du vin, le caramel rappelle le léger boisé de la cuvée.

Valrhona – Tain l’Hermitage
Faut-il présenter la maison centenaire, engagée aux côtés des professionnels, associée au guide Michelin pour mettre en lumière la profession de pâtissier ?

Son chocolat au lait (40% de cacao), Jivara domine par sa touche vanillée et son onctuosité. Le vin s’y complaît, exacerbant les subtilités de la vanille.

Chaloin Chocolats – Puyméras
4ème génération d’artisan chocolatier-confiseur, Marc Chaloin excelle dans les associations audacieuses. Sa ganache chocolat lait, vanille et fruits de la passion apporte un contraste original, préservant les qualités des deux produits.

Vacqueyras rouge 2019 – Domaine les Semelles de Vent – 15,50€

70 % grenache et 30 % syrah

Après oxygénation, les fruits rouges portés par la confiture de fraise dominent, associés aux notes capiteuses de pivoine. La complexité s’affirme au palais, apportant des notes de cerises kirchées sur des tanins souples et une finale solaire.

Maison Castelain
Le Palet des Papes, est une ganache au Marc de Châteauneuf enrobée de chocolat noir 72 %. Subtilement dosé, le marc arrive en fin de bouche, révélant le cacao. Il se plaît avec le grenache dominant et donc avec cette cuvée.

Valrhona
Guanaja, le chocolat noir 80 %, issu d’un assemblage de cacaos typiques de Trinité, République Dominicaine, Jamaïque, Ghana, Côte d’Ivoire et Madagascar, intensifie ici les notes chocolatées et kirchées de la syrah.

Chaloin Chocolats
Pour rester dans la matière du fruit rouge et les notes florales, la ganache chocolat lait à la framboise et au géranium bourbon, compose un très bon duo.

Grignan les Adhémar rouge 2021 « Pure Quintessence » – Domaine du Serre des Vignes – AB – 11€

100 % syrah, il offre d’emblée ses arômes de chocolat, cerise noire amaretto, avec des arômes poudrés et veloutés. En bouche, le cacao se mêle aux essences de garrigue, les tanins sont encore un peu serrés.

Maison Castelain
Le chocolat lait 39 %, tout en douceur et onctuosité freinera les ardeurs tanniques de la syrah.

Valrhona
Komuntu (80% de cacao), créé pour les 100 ans de la maison, apporte la puissance de son boisé.

Chaloin Chocolats
Avec la pointe d’épices typiques de la syrah, la ganache pure Liberia, à l’infusion de baie de poivre de Sichuan fait mouche.

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Trophées Bordeaux Vignoble Engagé : le Top 100 de la 5e édition confirme l’élan

À l’heure de dévoiler le Top 100 des Trophées Bordeaux Vignoble Engagé, le jury a planché sur le palmarès final qui sera dévoilé le 5 juin à la Cité du Vin. La qualité et la diversité des dossiers a confirmé le bel élan de ces trophées, qui récompensent chaque année les actions vertueuses au sein de la filière vin en Gironde.

La cinquième édition des Trophées Bordeaux Vignoble Engagé rendra son verdict le 5 juin prochain à la Cité du Vin de Bordeaux. Ce palmarès très attendu sera ponctué par l’attribution de 15 médailles (Or, Argent, Bronze) et 2 prix spéciaux venant saluer les initiatives les plus remarquables en matière de développement durable. Parmi les 100 meilleures candidatures, qui sont à découvrir en exclusivité ci-dessous, le jury a planché pour confectionner un palmarès témoignant de toute la qualité et la diversité des engagements environnementaux dans le vignoble bordelais.

Ce jury, supervisé par Rodolphe Wartel (directeur général de Terre de Vins) et l’équipe de pilotage des trophées emmenée par Céline Chalufour et Mathilde Médeville, réunissait : Lydia Héraud (Conseillère Régionale Nouvelle Aquitaine déléguée à la viticulture et aux spiritueux), Yann Montmartin (Ingénieur agronome spécialisé en environnement – Chambre d’Agriculture de la Gironde), Gilles de Revel (Institut des Sciences de la Vigne et du Vin), Eric Verdier (Crédit Agricole Aquitaine), Christophe Château (directeur de la communication du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux) et Mathieu Doumenge (grand reporter à Terre de Vins). Tous ont salué le très bon niveau d’ensemble des dossiers, déplorant toutefois un manque d’équilibre entre les différentes catégories : beaucoup de candidatures ont ainsi été déposées en « Faune & Flore » et « Nature & Respect », beaucoup moins en « Innovation & Avenir » ou en « Empreinte », alors que le vignoble bordelais regorge d’initiatives innovantes. Une réflexion de fond sera donc menée pour la prochaine édition afin de rééquilibrer ces cinq catégories, d’offrir plus de lisibilité et de visibilité aux catégories comme « Innovation & Avenir » et « Empreinte ».

Au rayon des nouveautés de cette cinquième édition, le dimanche 4 juin, veille de la cérémonie, se déroulera à Saint-Émilion une grande randonnée du vignoble engagé, ouverte au grand public, afin d’explorer le territoire saint-émilionnais et comprendre « en direct » sa mutation environnementale. Près de 500 participants sont attendus, avec deux circuits différents pour les randonneurs expérimentés et les familles avec enfants qui souhaitent marcher moins longtemps.

Découvrez le Top 100 des Trophées Bordeaux Vignoble Engagé

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[Champagne Tasting] Drappier, quand le champagne met à l’honneur la cuisine de conservation

Chez Drappier, lorsqu’il y a des clients de passage, c’est l’épouse de Michel, la mère de Charline, qui se met aux fourneaux, et qui propose une cuisine traditionnelle accordant une grande place aux produits de conservation. La Maison étudie un projet pour ouvrir davantage au public cette « Table de famille », qui porte en elle toute une philosophie du terroir dont Charline a accepté de nous parler. Pour ceux qui ne connaissent pas cette pépite de la Côte des Bar, venez la découvrir à Champagne Tasting, le 13 mai prochain au Palais Brongniart !

Vous prêchez en faveur de la remise à l’honneur de la cuisine de conservation….
Ma réflexion a eu pour point de départ la lecture du livre de Ryoko Sekiguchi « Nagori, La nostalgie de la saison qui vient de nous quitter ». La mode aujourd’hui est de prôner la cuisine de saison. Les grands chefs passent leur temps à dire qu’il ne faut manger des tomates qu’en été ! Mais la cuisine de conservation, qui utilise des moyens très naturels comme la salaison, le fumage, la fermentation, les bocaux sous vide… est un outil extraordinaire qui permet de prolonger le sentiment d’une saison à un autre moment de l’année, exactement comme le champagne d’ailleurs ! Elle implique une transformation, une notion là encore que nos contemporains n’aiment pas forcément, et qu’ils rattachent à l’idée d’industrie. De plus en plus, tous les produits doivent être les plus bruts possible, natures, y compris les vins, alors qu’il y a tellement de choses que la main de l’homme peut aussi amener à sublimer…

Les gens confondent le fait d’avoir une cuisine où la main s’efface avec une absence d’intervention, or on peut très bien avoir une intervention majeure dont tout l’art est de ne pas se voir… Il y a là un malentendu.
C’est vrai qu’on a l’impression qu’il faut toujours en faire le moins possible. On parle par exemple de vinification minimaliste, alors qu’en réalité il faut parfois intervenir et accompagner avec justesse, mais le plus discrètement possible. Il faut souligner aussi le caractère écologique de la cuisine de conservation qui évite le gaspillage. Lorsque vous avez des vergers et que vous avez des dizaines de kilos de fruits que vous ne pouvez pas consommer instantanément, le recours à ces techniques apparaît comme une évidence. La logique est beaucoup plus fluide que lorsque vous avez l’habitude d’acheter vos fruits sur le marché, où vous n’avez pas cette pression. D’ailleurs, si cette cuisine disparaît, c’est d’abord parce que les gens n’ont plus de jardin. L’autre raison, c’est qu’elle demande énormément de travail. La cuisine de conservation est une cuisine de patience, on se met en famille pour la cueillette, puis le dénoyautage … Mais après, on en a pour toute l’année. C’est un peu comme le champagne, très long à élaborer, mais très rapide quand il s’agit de le sortir ! 

Cette cuisine de transformation est qui plus est éminemment traditionnelle…
Dans ma famille nous l’avons toujours pratiquée. L’Aube vivait beaucoup de la polyculture et c’était encore le cas dans les années 1960 1970. Mes grands-parents étaient vignerons mais ils étaient aussi fermiers, ils avaient des vergers, ils élevaient des lapins… On récoltait les cerises pour en faire des bocaux et nous faisions des terrines qui pouvaient durer plusieurs mois, ma mère le fait encore ! C’est donc assez naturellement que nous associons le champagne à cette cuisine un peu simple, mais tellement gouteuse, même si cette réunion de l’extérieur peut paraître un peu antinomique. Prenez les terrines, c’est un aliment qui est à la fois très fin et pas trop gras, qui ne couvre pas le champagne, ni par sa graisse, ni par son aromatique. 

Le coing tient une place particulière chez vous…
Oui, parce que c’est l’un des arômes qui distinguent le pinot noir de l’Aube. Sur notre terroir, ce cépage a une certaine puissance, il a un côté un peu rôti, et le coing qui est un arôme très mûr et concentré en est la signature. Vous le trouverez ainsi sur notre Brut Carte d’or. Il est par ailleurs le symbole même de cette cuisine de conservation, parce qu’il n’est comestible que s’il est transformé ! Essayez d’en manger cru… C’est le côté magique, l’homme doit y apporter sa patte, c’est aussi un produit mystérieux avec des vertus thérapeutiques, on dit que le sirop de coing soigne très bien la gorge. Il s’agit enfin de l’un des fruits les plus écologiques, les arbres poussent tout seuls n’importe où, et le fruit est tellement concentré et aromatique, qu’avec un petit bocal tu tiens un an ! Pour le champagne, on va l’associer en condiment avec le fromage. Le top ? Un vieux comté, de la gelée de coing, et un vieux millésime. 

Une technique intéressante réside dans la fermentation…
Oui, celle du chou par exemple. Lors de la fête du champagne, nous tenions un stand avec la famille Laurent qui proposait pour accompagner nos cuvées des beignets de choucroute. La cuisine frite fonctionne très bien avec le champagne, la choucroute a quelque chose de filandreux et cela ressemble à de la tempura lorsque tu la plonges dans l’huile bouillante. On n’a pas du tout la consistance lourde d’une pâte à beignet, mais quelque chose d’aérien et de croustillant. Cela reste un de mes meilleurs souvenirs.

Si on parle dessert, les conserves offrent aussi des pistes intéressantes…
Chez nous, c’est le royaume de la cerise aigre, la griotte de Champagne, que l’on conserve dans de l’alcool tout l’hiver. La tarte aux cerises aigres est l’un des rares desserts qui, je trouve, fonctionne bien avec le champagne, parce que c’est très acide … Dans le même esprit il y a la rhubarbe que l’on peut conserver en compote pour en faire des fonds de tarte.

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Les 100 ans de la cuvée XO Fontpinot

Pierre Frapin des cognacs éponymes créait il y a un siècle le Château Fontpinot XO. La famille Cointreau, le directeur général Patrice Piveteau et toutes les équipes mettent aujourd’hui un point d’honneur à célébrer cet anniversaire par la sortie d’un flacon unique.

Quand les cognacs Frapin ne sont pas bons, c’est qu’ils sont très bons voire exceptionnels. C’est la règle ou plutôt la loi du terroir conjuguée au savoir-faire. Ce dernier entend le travail à la vigne, près de l’alambic avec une distillation sur lies et enfin au chai pour que les années viennent sublimer le vieillissement des eaux-de-vie. De Pierre Frapin à aujourd’hui, rien n’a changé. Alors, en lieu et place des bougies – 100 c’est beaucoup -, la maison s’est appliquée à éditer un nouvel habillage pour une série limitée. « Inspirée de l’originale, l’étiquette remet au goût du jour les symboles de propriété et les couleurs prisées au temps des Années Folles », précise le directeur-général et maître de chai Patrice Piveteau avant d’ajouter : « La bouteille est présentée dans un coffret de bois brut inspiré des caisses garnies de paille qui étaient utilisées à l’époque ». Issu des 240 hectares d’un seul tenant de Grande-Champagne qui entoure le château Fontpinot, ce cognac a ensuite connu un vieillissement dans les chais secs du grenier. Les arômes se concentrent alors pour accoucher d’une rare complexité où les écorces d’orange, l’abricot sec et la frangipane s’épousent. La touche de rancio s’invite enfin au débat pour une finale à la longueur exceptionnelle. C’est magique : nous étions prévenus. 

Château Fontpinot XO « 100ème Anniversaire » : 170 € les 70 cl.  

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Ivan Massonnat sur les terres chinonaises

Le célèbre vigneron qui a repris le domaine Belargus de Jo Pithon dans le Maine-et-Loire, a acquis récemment un nouveau domaine, en appellation chinon cette fois-ci.

On ne le présente plus Ivan Massonnat. Ingénieur dans les Télécoms, il s’est retrouvé dans la finance, ce qui lui a permis de s’enrichir. Que faire ? Le souvenir des gestes, et des vapeurs du chai de son grand-père, situé sur les hauteurs de Chambéry, lui reviennent alors en mémoire. Et soudain l’envie de poursuivre ce que son aïeul avait entrepris. Mais pas en Savoie, la Loire est son territoire d’adoption.

Pouvez-vous raconter la genèse de votre projet ?
Beauséjour c’est mon premier amour. La Loire, je l’ai découverte au moment où j’ai acheté une maison de campagne près de Chinon, et ce domaine était en vente depuis 10 ans. Un endroit exceptionnel sur l’appellation, car d’un seul tenant. J’ai essayé de l’acheter en 2015, et j’ai passé un an en pourparlers avec le patriarche, qui avait à l’époque 92 ans. Cela ne s’est finalement pas fait, je pense que personne n’était assez bien à ses yeux pour le reprendre. Aucun autre lieu ne me plaisait sur l’appellation. Je n’ai par contre pas abandonné ma quête d’acquérir des terres viticoles, et c’est là que je me suis intéressé à l’Anjou.

Pourquoi ce retour à chinon ?
Un jour en 2021, je rappelle la famille propriétaire de Beauséjour pour prendre des nouvelles. C’est à cette occasion que j’ai appris le décès récent du patriarche, et j’ai compris que c’était LE moment. Ce site allait se vendre instantanément, car la famille était désireuse de tourner la page depuis très longtemps. C’est une très grosse exploitation (100 hectares, dont 25 de vignes, entouré de forêts, d’un seul tenant sur un coteau plein sud), ce qui demande une certaine gestion. Cet événement n’était pas prévu mais je me suis dit que je ne pouvais pas laisser passer ça. J’en avais tellement rêvé, je m’y étais tellement projeté… L’endroit est beau, la lumière est magnifique, du matin au soir avec une vue complètement dégagée sur la vallée de la Nièvre…

La vente s’est concrétisée fin 2021. L’aventure a donc débuté en 2022, car il fallait repartir de zéro. Lancer la conversion en bio, recruter une équipe de jeunes… Un travail prenant notamment porté par Augustin Fromageot, l’ingénieur géologue et naturaliste, qui travaille sur les deux domaines à présent. Notre premier millésime récolté en septembre 2022 est actuellement en élevage. Un nectar issu de vieilles vignes de cabernet franc plantées à la fin des années soixante. Sarah de Mianville, maître de chai, et Guillaume Pijassou, chef de culture, prennent la relève.

Avez-vous une idée du type de vin que vous souhaitez créer au Domaine Beauséjour ?
Ma passion pour le vin étant née en Bourgogne, je suis un grand amateur de mono cépage. Après une étude de terroir que nous avons faite cette année, on a fait une vinification intraparcellaire car on a trouvé 14 types de sols différents, c’est-à-dire tous les terroirs de l’appellation, avec des zones : sablonneuses, situées en contrebas, qui offrent les arômes fruités du cabernet franc, d’autres argileuses, sur les hauteurs, avec une intensité marquée, mais aussi du calcaire blanc, un sol qui donne de la structure aux baies… Maintenant que nous avons cette connaissance, nous allons tout vinifier à part. L’essence de ce que nous souhaitons produire est en cours de décision, à savoir combien de cuvées faire avec ces sélections parcellaires, comment donner la plus belle expression qui soit de ce grand cépage et comment exprimer le lieu Beauséjour de façon aussi précise que possible. Le grand vin de ce domaine sera teinté de toutes ces notes parcellaires, toujours dans l’optique de trouver la plus belle harmonie en fonction du millésime. 

Avez-vous d’autres projets pour cette propriété ?
À terme j’aimerais recevoir du public. Le site est exceptionnel avec des caves troglodytes qui abritent un chai semi-enterré. L’ancien propriétaire était un architecte parisien et avait façonné des galeries. J’ai d’ailleurs moi-même creusé d’autres galeries pour y entreposer mes foudres dans le but de faire un élevage très long. Je pense que le cabernet est un grand cépage qui acquière sa finesse avec le temps. Un lieu dédié à la dégustation de grands vins de la Loire au rythme de la douceur ligérienne. »

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La clairette de Die dans la tendance mondiale

A l’occasion du salon Découvertes en Vallée du Rhône, la sommelière-auteure canadienne Michelle Bouffard a donné envie aux participants d’une découverte de la clairette de Die.

Les champs de lavande ne sont pas encore en fleurs, mais nul besoin d’attendre que les magnifiques paysages du Diois se teintent de taches mauves entre la montagne du Vercors et la rivière de la Drôme pour découvrir cette petite appellation au fond de la vallée. Elle a bien prospéré depuis un demi-siècle, passant de 300 hectares dans les années 60 à plus de 1400 aujourd’hui après avoir triplé dans les années 90 avec l’arrivée du contrôle des températures.

Si la première trace écrite des vins de Die date de 1748, Pline l’Ancien en parlait déjà dans l’Antiquité. L’AOP obtenue dès 1942 s’étire aujourd’hui sur 31 communes perchées entre 200 et 700 m d’altitude plus à l’est, offrant une grande amplitude thermique jour-nuit qui apporte de la fraîcheur aux vins. Mûrissant tardivement, elle devient particulièrement intéressante dans le cadre du réchauffement climatique. Autre intérêt pour l’environnement, 35% du vignoble entouré de nombreuses forêts (qui couvrent la moitié de la région) est certifié ou en conversion.

Fraîche et légère

La clairette de Die accapare 95% de la production locale aux côtés des blancs secs des Coteaux de Die, des vins tranquilles de Châtillon-en-Diois dans les trois couleurs et du Crémant de Die. Le paradoxe de l’appellation – et qui n’en facilite guère l’accès, est que la clairette de Die est élaborée majoritairement (75% minimum) à base de…muscat petits grains et peut même se passer de clairette tandis que le Crémant de Die doit comporter une majorité de clairette assorti d’aligoté. Allez comprendre…

Ces vins en méthode ancestrale (une première prise de mousse en cuve avec arrêt de la fermentation par le froid avant une refermentation en bouteille) affiche en moyenne un taux de sucre autour de 50 à 60 g (avec un minimum de 35 g) et un taux d’alcool autour de 7-8% vol. « La tendance mondiale chez les nouvelles générations de consommateurs est plutôt aux faibles degrés d’alcool avec un peu de sucre ; la clairette coche donc les bonnes cases pour plaire aux jeunes, estime Michelle Bouffard. C’est un vin aromatique prêt à boire car il n’y a pas de culture du millésime dans l’appellation », même si certains opérateurs commencent à l’afficher sur des cuvées premium (comme Jaillance avec sa cuvée Icône).

Le plus simple est donc d’y goûter pour profiter de ses bulles sur la fraîcheur, la finesse et l’élégance, marquées par des arômes de fleurs, d’agrumes, de fruits exotiques et du verger, d’herbes, d’épices… À marier avec des douceurs sucrées mais également des plats exotiques et épicés.

Terre de vins aime :

Cave Monge Granon Tradition Cuvée Origine NV (AB, HVE, Demeter) : 85 % muscat petits grains-15% clairette blanche, vignes de plus de 30 ans et raisins issus de plusieurs parcelles (52 g sucre/l.). Des bulles fines et crémeuses, des arômes de raisin, fleurs blanches (jasmin, sureau), fruits blancs
UJVR Cuvée blanche (HVE) : 80 % muscat – 20 % clairette, une sélection des meilleures cuves, souvent issues des mêmes parcelles de Vercheny-le-Haut (60 g/l.) Des bulles vives, des arômes de fruits blancs et jaunes, tilleul, amande, citron
Jaillance Icône 2019 (Vignerons Engagés) : 100 % muscat petits grains (62 g/l) Petites bulles très fines, des arômes de fleurs blanches (acacia, tilleul), thé vert, bergamote, fleur d’oranger sur une note citronnée et exotique.

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