La relation tonnelier/vigneron, l’un des secrets de la Bourgogne

Il y a quelques jours se tenait au Château du Clos de Vougeot une conférence sur l’élevage sous bois des vins de terroir. L’occasion d’aller contre certains préjugés sur l’utilisation du tonneau.

Le fût de chêne, simple supplément aromatique ? Loin s’en faut. Lors d’une conférence organisée au Clos de Vougeot, des experts du sujet ont dressé l’état des lieux d’un usage aussi complexe que méconnu. Dominique Peyron et Maria Nikolantonaki, de l’Université de Bourgogne, ont abordé respectivement la micro-oxygénation et les échanges bois/vin. De leur côté, Jean-Christophe et Frédéric Rousseau, de la tonnellerie homonyme, ont détaillé les avantages des gros volumes, de plus en plus plébiscités. Représentants des tonnelleries et vignerons ont ensuite débattu du choix des fûts et du pourcentage de bois neuf dans les cuvées.  

Les domaines ont rarement un tonnelier attitré

Premier constat : l’union entre les professions s’avère essentielle. «Les tonneliers doivent comprendre les envies du vigneron pour leurs vins pour créer un mariage parfait entre un vin et un tonneau. Ainsi, au printemps, ils se rendent dans les domaines pour déguster ensemble les vins et trouver le bon mariage pour l’année suivante. Ensemble, ils décideront quel type de bois et quel type de chauffe utiliser pour chaque vin », relate Nicolas Hallot, de la société bourguignonne L’art du tonneau, l’un des organisateurs.

De même, il a été mis en évidence que « le mariage vin/tonneau ne peut pas forcément se faire qu’avec un seul et même type de tonneau ni de tonnelier. Une très grande majorité de vignerons n’ont pas forcément qu’un seul tonnelier mais quatre ou cinq différents. De même, les vignerons ne renouvellent pas tous les ans 100% de leur parc à fût : ainsi, ils n’ont pas que des tonneaux neufs, mais qu’un certain pourcentage. »

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Le champagne bientôt habillé de coiffes en papier ?

Alors que l’approvisionnement des capsuliers en aluminium est devenu depuis quelques mois très compliqué, en collaboration avec Vipalux, le Syndicat général des vignerons propose à ses adhérents les premières coiffes en papier. Une innovation qui devrait rendre l’habillage des bouteilles de champagne également plus écologique.

A l’origine, les coiffes furent inventées par les Champenois pour dissimuler les restes de lies collées au niveau du col de la bouteille. De cache-misères, elles sont devenues un ornement qui symbolise presqu’à lui seul le champagne. Comme dans le prêt-à-porter, il existe différentes modes. Pendant longtemps, les jupes (partie inférieure de la coiffe) longues ont prévalu, mais depuis quelques années elles se font de plus en plus courtes, la tendance étant à une certaine sobriété et un certain dépouillement, mais aussi à l’écologie et donc aux économies de matière première. Si historiquement, elles étaient en étain, depuis la seconde moitié du XXe siècle, l’aluminium s’est largement répandu, mêlé à des couches de polyéthylène.

L’aluminium est 100 % recyclable. En ce qui concerne cependant « le petit aluminium », catégorie à laquelle appartiennent ces coiffes tout comme les capsules de café, tous les centres de tri n’en assurent pas le recyclage même s’ils sont de plus en plus nombreux à s’en donner les moyens. Dans tous les cas, pour renforcer les chances de leur recyclage, le Comité Champagne indique que les consommateurs ne doivent ni laisser les restes des coiffes sur les bouteilles ni les jeter aux ordures ménagères mais les mettre dans le bac jaune. On notera enfin le caractère relativement énergivore de la production d’aluminium, élaboré par électrolyse.

A Reims, le designer Johannes K. Gräber a fondé la startup Ethicpack avec l’ancien président de la maison Ayala, Hervé Augustin. Elle est spécialisée dans les emballages éco-conçus des produits de luxe.  Pour améliorer le bilan écologique de l’habillage du champagne, Johannes K. Gräber a imaginé remplacer l’aluminium et le polyéthylène des coiffes par du papier issu de forêts durables, celles-ci devenant ainsi 100 % recyclable, biodégradables et renouvelables.  En s’associant au papetier allemand BillerudKorsnäs, le designer a pu mettre au point après plusieurs années de recherche un papier répondant au cahier des charges très exigeant des coiffes : avoir la capacité à conserver la même forme, ne pas craindre l’eau, être suffisamment résistant pour ne pas risquer d’être déchiré lors des différents transports et manipulations. Dernier détail et pas des moindres, la coiffe doit pouvoir être appliquée par les machines champenoises, ce qui est aujourd’hui le cas à condition seulement de changer les têtes de capsulage.

Ce travail a été mené en collaboration avec Vipalux, aujourd’hui le seul capsulier producteur de coiffes en papier. Si le champagne Pierre Trichet a déjà testé avec succès son emploi sur sa cuvée Rosé de Saignée, Vipalux avait besoin pour continuer l’aventure de l’assurance de commandes volumineuses. C’est ici qu’intervient le Syndicat général des vignerons. Depuis la guerre en Ukraine, la crise de l’énergie et la désorganisation de la filière aluminium, le service de distribution des capsules congés (CRD) du SGV peinait à s’approvisionner auprès des capsuliers frappés par la pénurie de matière première. Le syndicat s’est donc engagé à mettre ces nouvelles coiffes en papier à la disposition des vignerons. Déjà quatre d’entre eux ont passé commande, dont Cédric Moussé à Cuisles et Alexandre Chaillon à Aÿ. Elles seront commercialisées à partir du printemps.

Le rendu est différent de celui de la coiffe en aluminium, l’allure est peut-être moins industrielle, la texture plus brute et naturelle, les pliures plus évidentes, le papier ayant une épaisseur que n’a pas l’aluminium. De quoi séduire les vignerons qui souhaiteraient un style mettant davantage en avant la notion de terroir plutôt que l’univers pailleté du luxe, même si la coiffe supporte très bien les décorations, que ce soit les impressions numériques ou le gaufrage. Différentes couleurs sont disponibles : kraft, blanc, or, noir, argenté… En réalité, leur seul défaut réside dans leur prix qui avoisine celui des coiffes haut de gamme.

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Avec Hopwine, « Terre de Vins » mise sur les salons des vins virtuels

Dans un contexte d’accélération de la digitalisation de la filière vin, « Terre de Vins » annonce son entrée au capital de Hopwine, leader français des salons de vin virtuels. Une initiative proposant de nouvelles solutions pour tendre des passerelles entre les professionnels du vin.

Plus que jamais, « Terre de Vins » conforte sa position de média 360° au cœur de la filière vin en France : magazine, site d’actualité, organisateur d’événements grands publics mais aussi de rendez-vous entre professionnels, sommeliers, cavistes, restaurateurs, entrepreneurs, pour créer toujours plus de lien autour du vin. Dans un contexte d’accélération de la transition digitale de notre secteur, « Terre de Vins » entre au capital de Hopwine, le salon des vins virtuels avec des dégustations réelles.

Créée par Grégoire Henry et Tristan Destremeau (cofondateurs de Vinovae et ses fameuses « Vinottes ») et Mathieu Lojkiewiez, fondateur de l’agence de communication Tyméo, Hopwine s’est révélée durant la crise du Covid. Ses salons internationaux virtuels ont permis de préserver les échanges commerciaux tout en dégustant les vins à distance, adressés en un temps record dans des mini-échantillons de 2 à 4 centilitres appelés « Vinottes ». Sept salons virtuels ont ainsi été organisés depuis 2020, mettant en relation des centaines d’exposants français et étrangers, et 3 000 professionnels (acheteurs internationaux, importateurs, grande distribution, cavistes, sommeliers, restaurateurs, journalistes…). Une solution pour permettre à de nombreux domaines de présenter leurs vins à des acheteurs ou prescripteurs du bout du monde, en économisant les frais et la durée d’un voyage au long cours, tout en s’inscrivant dans une logique de développement durable. La garantie de Hopwine auprès de ses « exposants virtuels » est de faire bénéficier 100% d’entre eux d’au moins 15 contacts d’acheteurs internationaux.

« Permettre à des vignerons français de rencontrer des acheteurs du monde entier« 

« Notre entreprise va franchir un nouveau cap grâce à la force de communication de Terre de vins, qui s’est déployée sur le print mais aussi le digital et l’événementiel« , soulignent Grégoire Henry et Tristan Destremeau. « Ce leadership va nous permettre de mieux rayonner, de mieux faire connaître les ressources et les atouts de Hopwine. Ensemble, nous irons beaucoup plus loin, y compris dans de nouvelles diversifications à un moment où les vignerons français savent qu’ils doivent poursuivre leurs efforts à l’export en raison d’un marché hexagonal en légère perte de vitesse« . De son côté, Mathieu Lojkiewiez déclare : « Si nous avions un outil digital extrêmement performant, les fameuses Vinottes permettant la dégustation en réel, il nous fallait accélérer notre notoriété. Terre de vins, qui a beaucoup grandi au cours des dix dernières années, va contribuer à cette accélération, en termes de communication comme au niveau commercial. Notre terrain de jeu sera, enfin, le monde. L’un de nos associés part d’ailleurs s’installer en Californie. Hopwine doit permettre à des vignerons français de rencontrer des acheteurs du monde entier mais Hopwine constitue aussi une solution ouverte à l’ensemble des vignobles que compte la planète« .

Enfin, pour Rodolphe Wartel, « avec Hopwine, Terre de vins accélère sa croissance et complète sa boîte à outils de salons virtuels extrêmement performants. Seuls, nous aurions mis beaucoup plus de temps. Ensemble, nous irons plus vite dans un contexte où le besoin de rencontres commerciales à distance s’accélère. Notre alliance doit ainsi nous permettre d’apporter des réponses à nos clients historiques mais aussi à nos nouveaux clients. Chaque dirigeant viticole sait qu’il devra faire moins voyager ses équipes. Avec Hopwine, nous apporterons une solution idéale permettant de la conquête commerciale et de l’entretien de relation pour nos clients, tout en améliorant leur bilan carbone. »

Avis aux professionnels ! Les prochains salons se tiendront du 16 au 18 janvier 2023 du 6 au 8 mars 2023.

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[Good wines only] Les Crus Bourgeois en musique, maestro !

Ce soir, de 18h à 22h, la Maison de la photographie de Lille accueillera près de 40 Crus Bourgeois du Médoc accompagnés des mets du food-truck « La Roulotte Nordique », dans une ambiance musicale, pour une soirée délectable ! Si vous n’avez pas vos places, il est encore temps de réserver ici pour déguster en tapant du pied.

Ca groove chez les Crus Bourgeois du Médoc, cette grande famille de vins bordelais aux excellents rapports qualité-prix. Cette soirée sera l’occasion pour les dégustateurs de découvrir ces nectars, l’histoire de ce groupe, son classement, les terroirs et l’engagement envers une viticulture durable et responsable, dans un cadre convivial et décontracté. Pour réjouir tous les sens, en plus d’une offre gastronomique aux tonalités scandinaves assurée par le food-truck « La Roulotte Nordique »,  l’ambiance musicale sera assurée par le duo de DJ lillois Supa (ex-SupaGroovalist), distillant un métissage de mélodies et rythmiques puisés à travers les époques et les continents. Bonne ambiance assurée !

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Concours culinaire Aveine : un chef et un sommelier récompensés

Le 7 novembre s’est déroulée à Paris la deuxième édition du concours culinaire « En cuisine avec Aveine », qui récompense le meilleur accord mets & vins élaboré par un chef et son sommelier, autour d’un vin présenté à son optimum grâce à l’aérateur Aveine. Giuliano Sperandio et Pietro Kent du restaurant Le Taillevent ont gagné l’édition 2022.

« En cuisine avec Aveine, c’est l’occasion d’apporter un nouveau souffle aux concours culinaires en plaçant le vin au cœur du challenge » explique Nicolas Naigeon, fondateur de la marque, à l’issue de la 2è édition de son concours « En cuisine avec Aveine » au soir du 7 novembre. Ce Bourguignon, avant tout amoureux du vin, détaille son ambition : « L’aération apporte une dimension complètement distincte au vin et au plat que l’on déguste. C’est formidable de pouvoir s’amuser à aérer une cuvée différemment pour vivre de multiples voyages gustatifs ».

L’aération, une étape souvent négligée

En réunissant les secteurs de la gastronomie et de la sommellerie dans un concours, l’intention est de démontrer l’importance et la place du vin dans une expérience gastronomique. Un moyen aussi de faire comprendre de manière ludique aux amateurs de vin comme aux néophytes l’intérêt d’une aération adaptée. Cette étape est en effet souvent négligée par manque de temps ou par oubli, alors qu’elle est indispensable pour laisser le vin s’exprimer pleinement et délivrer tous ses arômes. Ceci est de plus en plus vrai en l’absence de cave, avec des vins qu’on veut boire aussitôt achetés.

Trois équipes en lices

Alan Taudon, chef du restaurant L’Orangerie (1 étoile Michelin) de l’hôtel Georges V (Paris 8è), Giuliano Sperandio, chef du restaurant Le Taillevent (2 étoiles Michelin) (Paris 8è) et Thomas Chisholm, chef du restaurant ChoCho (Paris 10è) se sont affrontés à huis clos et ont imaginé deux accords mets/vin autour d’une même cuvée, aérée plus ou moins longtemps avec l’aérateur de vin connecté Aveine. Accompagnés de leurs sommeliers, respectivement, Sandrine Heraud, sommelière consultante, Pietro Kent, sommelier pour Le Taillevent, et Anthony Pedrosa, sommelier chez Chocho, les chefs ont surpris plus d’une fois le jury avec des paris audacieux et un travail autour des fruits de mer, du champignon et de la fraise de veau. Le jury, composé de 3 professionnels du secteur réunissait les journalistes Sophia Lafaye et Jean Dusaussoy, autour du chef Omar Dhiab (Restaurant Omar Dhiab, Paris 1er) lauréat de la 1ère édition de “En cuisine avec Aveine”. Il a eu pour mission d’élire les deux accords mets/vin les plus réussis. Le chef Giuliano Sperandio s’est illustré avec deux plats audacieux : grenouilles à la sauce pimentée et caviar, suivi d’une sole rôtie et fraise de veau confite accompagnées de cocos de Paimpol.

Ses créations étaient mises en valeur par un Trebbiano d’Abruzzo 2007 de Valentini, aéré à 1 heure puis 2 heures. Un temps d’aération court qui sut révéler toute la palette aromatique de ce vin italien, ode aux origines du chef Giuliano Sperandio et de son sommelier.

Aérateur connecté Aveine

L’aérateur de vin Aveine (à partir de 249 €) est un bijou de technologie dont l’idée est venue à Nicolas Neigeon, grand amateur de vin parfois frustré de déguster des vins trop jeunes, qui ne procuraient pas le plaisir attendu. Pour ce scientifique, spécialisé dans la technologie médicale, il fallait trouver une solution : Aveine apporte un flux d’air au vin pendant le service, qui correspond à un certain nombre d’heures d’aération naturelle. Lors d’un test sur trois vins différents, la différence avec ou sans Aveine est évidente. Ensuite, le goût personnel peut entrer en ligne de compte… Sur un blanc 2021 du domaine Gauby, l’aération est nettement favorable pour une majorité de dégustateurs. Sur le Côtes-du-Rhône rouge La Grande Ourse 2020, les avis sont plus partagés. L’amateur éclairé et expérimenté peut décider du nombre d’heures (1 à 12 ou 1 à 24 selon le modèle). Le néophyte fera une photo avec son téléphone et laissera l’application, riche de 60 000 références de cuvées, lui conseiller le temps idoine. « L’aérateur de vin connecté Aveine permet de redécouvrir ses vins préférés de manière inédite. En jouant sur le temps d’aération, on peut créer de véritables émotions » résume Omar Dhiab.

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[Hongrie] Disznókő : des volcans de Tokaj jaillit de l’or

Assez peu connus en France, les vins de Tokay font incontestablement partie de l’élite mondiale en matière de vins liquoreux. Des monuments d’équilibre qu’AXA millésimes contribue à faire naître depuis 30 ans dans son domaine Disznókő.

Il faut imaginer un paysage superbe où 3 anciens volcans éteints ont façonné un paysage unique et créé un sol merveilleux pour la vigne. Celui de Tokaj, à l’est de la Hongrie. Un vignoble ancestral dont l’origine remonte à des siècles au cours desquels les hommes ont appréhendé l’art délicat de la production de grands vins liquoreux. C’est en 1992 qu’AXA millésimes a décidé de s’implanter ici, continuant l’histoire d’un site exceptionnel. Depuis des siècles en effet, le vignoble de Disznókő est connu pour son aptitude unique à produire des nectars magnifiques. Aujourd’hui constitué de 112 hectares d’un seul tenant autour de la propriété, le domaine se compose de parcelles très chaudes, orientées du sud-est au sud-ouest sur des sols d’argiles reposant sur un substrat de tuf rhyolitique et de rhyolite riche en minéraux, dotés de pH plutôt acide. Cela confère aux vins une énergie tout à fait singulière. Le cépage roi de la région est le furmint. Il représente chez Disznókő plus de 70 % de l’encépagement, complété par du hárslevelű et plus marginalement par le zéta (croisement de furmint et de bouvier). Quand les conditions météorologiques sont favorables, les baies se dessèchent par passerillage et se concentrent sous l’effet du champignon botrytis cinerea. Ainsi naissent les raisins dits « aszú » que l’on va ajouter à un vin de base (ou à du moût en fermentation) issu de raisins en surmaturité. La quantité de raisins aszú ajoutés à l’ensemble détermine le nombre de « puttonyos » mentionnés sur l’étiquette, pouvant aller jusqu’à 6 pour les vins les plus concentrés.

Une gamme remarquable d’homogénéité

En goûtant la gamme très récemment au cours d’une dégustation organisée à Paris, le niveau général des vins est apparu tout à fait impressionnant. Depuis le Late harvest 2019 au profil de fruits frais et floral exprimant une gourmandise très accessible au monstre de concentration, l’eszencia, composé à 100 % de grains de furmint botrytisé, les papilles des amateurs sont emportées dans des univers splendides. Un fil rouge, l’acidité franche qui apporte à ces vins liquoreux un équilibre absolu, une droiture et une fraîcheur qui, sans faire oublier leur sucre présent (généralement autour de 150 à 170 grammes par litre), rend les vins extrêmement buvables et parfaitement indiqués pour la table. Le Tokaji Aszú 5 puttonyos 2016 est à cet égard un modèle du genre, parfaitement ciselé et précis. Né dans un millésime relativement frais, il est porté par une acidité vibrante, offrant des notes abricotées très bien définies et une texture onctueuse bien que traçante. Le 2015 pour sa part s’avère plus tannique et profond, encore un peu marqué par son élevage boisé mais très séducteur avec ses notes mentholées et sa finale d’amande douce. Certaines années, lorsque le vignoble de Kapi, la pépite de Disznókő, se montre exceptionnel, il en est fait une cuvée à part qui ne rentre pas comme à l’habitude dans le Tokaji Aszú 6 puttonyos. Seuls 5 millésimes ont été produits depuis 30 ans : 1999, 2005, 2011, 2015 et 2017. Ce sont des raretés qui vieillissent éternellement. Le 1999 à la robe orangée est actuellement profond et d’une puissance rare. Le 2005, très aristocratique, offre des notes de fruits exotiques en milieu de bouche et des élans floraux. Sa densité équilibrée le portera très loin. Le 2011 est pour sa part vibrant avec une sucrosité joliment patinée. Le 2015 s’avère plus ténébreux et d’une grande complexité, porté par une superbe liqueur. Le 2017, encore jeune, est pour le moment plus discret mais très fin. Ces vins sont à faire goûter à tous ceux qui n’associent que le sucre aux vins liquoreux. Le risque évident est d’en tomber amoureux dès la première gorgée…

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[Beaujolais] L’intérêt collectif au cœur de la cave Vinescence

La cave coopérative Vinescence (1 200 hectares de vignes, 16M€ de CA), située à Saint-Jean-d’Ardières en Beaujolais, a trouvé la forme juridique adéquate pour donner corps à son projet de financement participatif du vignoble, afin d’en assurer la pérennité en favorisant l’un des enjeux majeurs de la viticulture et de l’agriculture de demain : l’installation et le renouvellement des générations, grâce à l’acquisition de surfaces mises à disposition des néo-installés. Son président, Thierry Locatelli, a présenté hier, le projet et la SCIC (société coopérative d’intérêt collectif).

Ensemble, on va plus loin

La place du collectif a toujours été centrale dans l’action de la cave Vinescence, créée en 1929. Surmonter la crise du Beaujolais il y a vingt ans, être moteur sur les mutations sociales et agricoles (par exemple sur la certification HVE 3), encouragement des vignerons à planter du chardonnay dès 2006/2007 pour opérer une mue et préserver les surfaces… Or l’un des enjeux de taille pour le vignoble est d’assurer la transmission et la reprise des exploitations. Ce pour quoi Vinescence s’engage déjà, au travers de prêt à taux zéro pour les restructurations, la mise en place d’une avance sur récoltes pour les néo-installés, une aide technique à la cave et la mise à disposition de terres et de surfaces pour permettre au néo-vigneron de vivre. C’est précisément ce dernier point qui prend une nouvelle envergure au travers de la création de la SCIC.

Un investissement pour tous les acteurs du territoire

Favoriser l’économie d’un territoire, s’inscrire dans le courant de l’économie sociale et solidaire, assurer une bonne gestion du foncier, faciliter la reprise d’exploitations hors cadre familial : Vinescence et la SCIC souhaitent résolument s’inscrire dans une démarche vertueuse.

À l’image de ce projet, les soutiens proviennent de tous les acteurs du territoire. Un partenariat avec le lycée agricole de Bel-Air a été conclu, afin de communiquer auprès des jeunes sur les possibilités qu’offre la coopération et qu’ils méconnaissent souvent.

Les collectivités locales s’engagent également, conscientes des enjeux, comme la Région Auvergne Rhône-Alpes qui a fait du renouvellement des générations et de l’installation l’une des priorités de la mandature, la mairie de Belleville, de Chiroubles, comme en témoigne la présence respectivement de Jérémy Thien (représentant Laurent Wauquiez), Frédéric Pronchery, Frédéric Bésème et le député Alexandre Portier.

Six familles d’investisseurs

Chaque investisseur deviendra collectivement propriétaire de vignes dans le Beaujolais, permettant ainsi de soutenir le développement économique des vignerons. L’ambition de la SCIC est de devenir une structure stable et pérenne, et Vinescence insiste sur l’aspect d’engagement sociale qui signe la souscription à ce projet.

Producteurs, partenaires privés, partenaires publics, salariés de la cave, expert es-qualité, clients et enfin peuvent investir dans la SCIC. Pour chacune des six familles, le risque financier se limite à hauteur de l’investissement apporté.

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Champagne : La bouteille « sur mesure »

Vous aimez les champagnes qui en ont sous la pédale ? Partez à la découverte de champagne Carbon, et ses cuvées qui, à l’image de la fibre carbone habillant ses bouteilles, allient légèreté et résistance. Partenaire de Bugatti, la Maison s’inspire de ses voitures « sur mesure » pour proposer un champagne et un coffret où le co-créateur est là-aussi le client

Champagne Carbon, c’est la combinaison parfaite entre tradition et modernité. Tradition dans l’élaboration avec des vinifications en foudres et des fermentations bloquées menées par le vigneron Alexandre Méa, Modernité à travers ce flacon habillé de fibre de carbone qui a nécessité quatre ans de recherche et développement avant de sortir pour la première fois en 2016. Un look qui n’est pas passé inaperçu et qui a attiré les agents de la F1, lesquels ont sollicité la Maison pour devenir l’un des sponsors officiels du championnat de 2017 à 2019, donnant une visibilité incroyable à la petite startup créée en 2012. C’est ainsi qu’en 2018, comme le raconte le directeur général Jean-Baptiste Prévost, l’importateur de la maison à Londres l’informe qu’il a rencontré un représentant de Bugatti qui cherche « un partenaire champagne, positionné au pinacle, de la même manière que Bugatti était positionné au pinacle de l’automobile ».

Voici donc toute l’équipe de management de Bugatti et quelques sommeliers qui débarquent chez Alexandre à Champillon. Séduite par le millésime 2002, Bugatti demande à développer un habillage en carbone non plus noir mais bleu, couleur de la Chiron, ne laissant à la maison que six semaines pour se préparer. « Ils voulaient que nous soyons prêts pour le 100 ème anniversaire d’Ettore Bugatti. Alors que nous avions encore tous les grands prix à accompagner et que nous étions en pleine période d’expéditions de fin d’année, nous avons réussi ce beau challenge. Le partenariat s’est très bien passé et nous nous préparons à resigner pour cinq ans. Bugatti tout comme champagne Carbon sont installés dans la région Grand Est, ce sont deux marques françaises, haut de gamme, qui cherchent à développer le côté un peu life-style en s’associant à des produits qui correspondent à cet art de vivre… Bugatti n’est pas seulement une marque qui produit des voitures, et nous ne sommes pas seulement une marque qui produit du champagne. »

Alors que Bugatti s’était illustrée en 2019 en réalisant « la voiture noire », la plus chère au monde, dont il n’existe qu’un seul exemplaire, Champagne Carbon, avait conçu « La bouteille noire ». D’une contenance de 15 litres, elle était logée dans un coffret reprenant le design de La Voiture noire et muni de toutes les technologies imaginables comme ce système de réfrigération identique à celui utilisé pour refroidir les satellites. Face au succès de sa vente aux enchères à Londres qui avait atteint les 300 000 euros, Champagne Carbon a décidé de donner une suite en proposant des coffrets sur mesure à l’image là-encore du service « sur mesure » que propose Bugatti. Les amateurs choisiront par exemple le type de lumière, de cuir, l’option télécommande, la couleur de la bouteille qui grâce à une peinture réfléchissante peut même briller la nuit, ou le modèle de voiture inspirant le design : la Mistral, la Bolide, la Divo, la Chiron, à l’exception évidemment de la voiture noire dont le premier coffret ne saurait être imité. À la manière des configurateurs de voiture, la maison a créé une application permettant au client de configurer son coffret et sa bouteille, qui deviendront ainsi des objets uniques.

Le prix atteint la bagatelle de 100 000 à 400 000 euros ! « Cela intéressera par exemple des clients de Bugatti, dont certains ont trois ou quatre voitures et vont vouloir trois ou quatre boîtes. À leur échelle, cela ne représente pas grand-chose car ils vont acheter leur voiture quatre ou cinq millions d’euros. Le prix se justifie par ailleurs par les coûts de production, très élevés. On parle ici de huit mois de travail pour produire une boîte, en s’appuyant sur des matériaux très coûteux et de l’ingénierie de pointe. »

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Xavier Thuizat, un sommelier solaire

Il est le nouveau Meilleur sommelier de France 2022. Mais qui se cache derrière ce brillant sommelier ?

Si Xavier Thuizat s’est formé chez les plus grands, entre autres, le Relais Bernard Loiseau, Le Meurice, aux côtés de Pierre Gagnaire et le Peninsula, il est aujourd’hui chef sommelier de l’Hôtel de Crillon. À ce poste il a créé une très belle carte des vins qui lui a valu de remporter le trophée Le Tour des Cartes décerné par Terre de vins dans la catégorie palaces. Il a fait aujourd’hui du restaurant étoilé de ce palace, l’Écrin*, un lieu dédié au vin, puisqu’on choisit le vin en premier, le menu est créé ensuite avec le chef. Mais ce fin sommelier a plus d’une corde à son arc et a une passion : le saké. Passionné par la culture japonaise dont cette boisson est indissociable, il a été nommé au titre de Saké Samouraï et est Président du Jury saké japonais du concours Kura Master.

L’aisance scénique

Sur scène, Xavier Thuizat a joué une pièce émouvante et drôle à souhait. Les épreuves, aussi ardues soient-elles n’ont pas entaché sa tchatche ni son humour. Dans une posture impeccable, le sommelier ne s’est pas laissé déstabiliser, même s’il aurait pu l’être à plus d’un titre, comme lors de l’atelier d’analyse sensorielle. Celui-ci présentait trois rouges à décrire. Pour les trois candidats, il s’agissait de vins en provenance du terroir français. Une fois l’analyse terminée vient cette question de Denis Verneau qui animait ce concours : « L’un de ces vins vient des États-Unis, lequel ? » Comment garder son sang-froid et rester concentrer sur les épreuves suivantes, voilà le réel défi. Et là, tel Roger Moore et son éternel flegme britannique, Xavier Thuizat place une note d’humour à l’endroit parfait pour se sortir de situations périlleuses.

L’essence

La dernière épreuve était une question posée par Florent Martin : « Avec les difficultés que l’on rencontre actuellement pour recruter, pourriez-vous donner trois valeurs propres à la sommellerie afin de susciter la passion chez la jeune génération ? Et une anecdote. Vous avez trois minutes. » Si vous souhaitez savoir qui est Xavier Thuizat, sa réponse peut vous en donner un aperçu. Après avoir cité les valeurs de partage et d’émotion, le sommelier a évoqué un souvenir, « Un soir, un homme richissime commandait des bouteilles très chères comme des pichets d’eau, et à la table voisine, il y avait un couple. Ils avaient économisé pour venir manger à l’Écrin* car c’était là qu’ils souhaitaient fêter leurs cinq ans de mariage. Eh bien non seulement j’ai eu un immense plaisir à les servir, mais j’avais également une pression, l’envie de faire au mieux car je ne voulais pas les décevoir. J’aime le côté humain avant tout. C’est ce qui fait vivre, c’est l’émotion et l’un des plus beaux aspects de notre métier. »

Le zénith de l’émotion

À l’annonce du vainqueur par Philippe Faure-Brac, Xavier exulte. « C’est une sensation inouïe, un bonheur absolu, c’est le fruit d’années de travail et de sacrifices récompensés. » Dans l’assistance, sa femme émue aux larmes est invitée à le rejoindre. « Ça a été de longs mois difficiles à la maison car avec nos enfants en bas âge, allié les deux a été un vrai challenge au quotidien. Cette victoire je la dois aussi à elle et nos enfants. » Et maintenant ? Si Xavier s’accorde un cours repos bien mérité, il souhaite avant tout « profiter de ce titre avec l’équipe, avec l’hôtel et mettre à profit ce titre pour le groupe Rosewood. »

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[J-3 Good wines only] Vins et mets en accord(s)

Le mercredi 9 novembre prochain, le festival « Good Wines Only » réunira à Lille près de 40 Crus Bourgeois du Médoc, et une offre gastronomique assurée par le food-truck lillois « La roulotte nordique ». Une soirée gourmande en vue, pour tester des associations hors des sentiers battus.

Le temps d’un soir, de 18h à 22h, l’emblématique Maison de la Photographie de Lille vibrera au rythme de Bordeaux, en accueillant Les Crus Bourgeois du Médoc. Tout en respectant les traditions qui l’ont façonnée, cette grande famille n’a pas peur de casser les codes pour affirmer sa modernité et conquérir de nouveaux adeptes. Non seulement, côté vin, les dégustateurs pourront découvrir les nectars et l’histoire de ce groupe, de son classement à ses différents terroirs en passant par son engagement envers une viticulture durable et responsable, mais ils pourront aussi associer de façon originale ces nectars avec une cuisine aux tonalités scandinaves concoctée par le food-truck la Roulotte Nordique.

Au menu : tartines veggies/saumon, boulettes suédoises et trois desserts différents. Et vous, quelles associations oserez-vous ?

Réservations en suivant ce lien.

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