Cité(s) du Vin: entre Bordeaux et Pékin

En 2024, la Chine comptera elle aussi sa Cité du Vin dans la province de Fangshan. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un partenariat fort noué avec la Cité du Vin bordelaise. Entretien avec Philippe Massol, son directeur général

Quel est le cheminement qui a permis ce partenariat ? Quels ont été vos interlocuteurs ?

Il y a quatre ans, le sénateur girondin Gérard César est venu visiter la Cité du Vin avec Weixing Tang. Ce dernier, homme d’affaires chevronné et francophile averti, habite entre Pékin et Paris. Il produit du vin en culture biologique depuis une vingtaine d’années sur le district de Fangshan, aux portes de Pékin. Après sa venue, il a émis la volonté d’installer un équipement culturel sur sa propriété afin d’apporter des clés de compréhension du vin à la population locale. Assez rapidement, le projet a intéressé la ville de Pékin qui va en devenir le maître d’œuvres, donnant une ambition supplémentaire au projet. La société de Mr. Tang conserve pour autant l’exploitation du musée.

Comment a été pensé l’alter-ego chinois de la Cité du Vin ? À quoi ressemblera-t-il ?

Comme à Bordeaux, l’objectif est de rendre accessible au plus grand nombre la dimension culturelle du vin. Il y a pour autant quelques différences, à commencer par la clientèle. Les connaissances des visiteurs chinois ne sont pas les mêmes que ceux qui nous rendent visite à Bordeaux. Il a également fallu prendre en compte les attitudes et les goûts asiatiques. La visite se déroulera au fil de cinq grandes thématiques : la fabrication du vin, son histoire, sa place dans le monde, ses essences et enfin l’art de vivre qui en découle. Un parallèle passionnant et inédit est notamment dressé entre l’histoire du vin en Occident et en Chine.

À qui s’adresse cette nouvelle offre en Chine ?

Il y a une véritable volonté de l’Etat chinois d’éduquer sa population au vin, notamment pour réduire la consommation d’alcool de riz. Ce lieu est l’une des figures de proue de cette ambition.

Sous quelle forme le lien qui unit Bordeaux et Fangshan s’inscrira-t-il dans la durée ?

Dès le départ, l’intention des différents partenaires était de fonder un lien durable entre les deux cités. Ces échanges se font donc au stade de la construction mais vont se prolonger sur le long terme. On peut imaginer que les expositions et les conférences présentées à Bordeaux soient également proposées pour la Chine, et inversement. On souhaite qu’il y ait un lien permanent dans la programmation culturelle.

Quelle sera la place réservée aux vins de Bordeaux dans ce nouveau musée ?

Bordeaux aura une place conforme à son importance dans le monde du vin. On peut donc imaginer une visibilité forte du vignoble girondin dans le cadre de cette nouvelle structure.

Quelles sont les ambitions projetées à travers un tel projet pour votre institution ?

La Cité du Vin est portée par une fondation reconnue d’utilité publique dont l’objet est de rendre accessible au plus grand nombre la dimension culturelle du vin. Ce projet intègre parfaitement ces objectifs. Nous espérons d’ailleurs pouvoir multiplier ces démarches, notamment à travers une sorte de partenariat récemment conclu avec l’OIV (Organisation internationale du vin).

Quelles sont les prochaines échéances ?

Le bâtiment sera terminé à la fin de cette année. La partie scénographique en est au stade d’avant-projet définitif, on va choisir dans les semaines qui viennent le consortium franco-chinois qui va réaliser les productions multimédias. L’ouverture définitive est prévue en mai 2024.

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Ducru-Beaucaillou, d’albâtre et de lumière

En cette fin d’année, le célèbre grand cru classé de Saint-Julien vient de présenter un extraordinaire coffret en édition ultra-limitée. Un écrin précieux unique qui met en valeur un millésime iconique

À le voir posé sur une table, on croirait cet objet tout droit venu d’un monde lointain et inconnu. Avec ses courbes douces, ses nuances délicates et sa texture veloutée, il ne saurait laisser indifférent. Bruno Borie, propriétaire du château Ducru-Beaucaillou a souhaité offrir un merveilleux écrin à la hauteur de l’anniversaire du millésime 1982 qui ouvrit la voie vers la modernité à Bordeaux. 40 ans plus tard, c’est donc une quantité très limitée de doubles-magnums qui ont été choisis dans la propre collection de la propriété. Un contenant ayant permis au vin de traverser le temps sans encombre et d’offrir aujourd’hui toute sa plénitude épanouie.

À l’instar d’autres grands vins produits en 1982, comme Lynch-Bages, Haut-Brion ou bien encore Calon-Ségur, Ducru-Beaucaillou s’avère toujours fringant et taillé pour les décennies à venir. En juin 2022, voici comment le maître de chai décrivait cet assemblage mettant en avant le roi cabernet-sauvignon (70 %) mâtiné de merlot : « Belle couleur rubis très profonde avec un bord légèrement tuilé. Bouquet étonnamment profond et complexe commençant par des pétales de rose et des brins d’herbe séchés, des notes de cèdre suivies de liqueurs de fruits noirs et de noyau ainsi qu’un soupçon de réglisse. À l’aération apparaissent des touches de cigare de Havane froid, puis des notes de champignons sauvages et de cuir huilé se déploient. En bouche, le vin, mi-corsé à corsé développe une concentration impressionnante de fruits noirs, une intégration harmonieuse des tanins à la texture de cachemire et une fraîcheur vibrante mettant l’accent sur les saveurs. La finale est très parfumée et nuancée avec une persistance épique ».

Un chef d’œuvre de technicité

Pour la réalisation de chacun des coffrets, Bruno Borie a souhaité s’associer à Alain Ellouz qui depuis près de 20 ans crée dans son Atelier des objets uniques en albâtre. D’aspect proche du marbre, cette pierre n’en partage toutefois pas la dureté. C’est même sa tendreté qui a toujours fait d’elle un matériau prisé des artistes depuis l’Antiquité. Friable, elle est donc fragile. Mais pour pouvoir la travailler différemment et lui ouvrir les portes d’autres univers, Alain Ellouz a trouvé un moyen technique de la durcir comme du granit. Dès lors, toutes les inspirations créatrices peuvent trouver vie dans ce matériau. Amélie Faurens et Xavier Jacono du studio D-AD-A ont ainsi dessiné ce magnifique coffret dont la réalisation a ensuite été confiée à l’Atelier Alain Ellouz. Gangue de pierre, alliant force et délicatesse, voilà un écho minéral poétique au terroir qui a vu naître le 1982. De lumière, les vignes se sont aussi abreuvées pour pouvoir donner toute leur expression aromatique aux raisins. On la retrouve ici grâce au rétro-éclairage intégré au coffret qui permet d’en révéler toutes les nuances diaphanes. Alain Ellouz qui se définit comme « orfèvre de la pierre et scénographe de la lumière » a montré ici toute l’étendue de son talent qu’il exprime habituellement dans des luminaires ou des pièces de mobilier. Un coffret unique que seuls quelques chanceux fortunés auront la chance de pouvoir acquérir.

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2022 : Un grand millésime en Val de Loire

D’un bout à l’autre de la longue vallée de la Loire, les vignerons sont contents de la qualité du millésime 2022. Seule la quantité n’est pas uniformément au rendez-vous

« Le Chinon 2022 est un très très grand millésime avec des saveurs exceptionnelles, bien au-dessus de la grande année 1989 ! » déclarait avec enthousiasme Fabrice Gasnier, le président du syndicat des vins de Chinon aux premiers jours d’octobre, alors que se terminaient les vendanges dans l’appellation des bords de Vienne. Elle devrait produire environ 40 hl/ha, avec de fortes hétérogénéités, en raison du gel (limité), de la sécheresse et de la chaleur estivale, miraculeusement compensées par la pluie du 2 septembre.

« Le climat n’est plus le même qu’il y a 20 ou 40 ans. Et le raisin ressemble au climat, car le sol, les pieds de vigne et les vignerons eux ne changent pas. Cette année, je ne peux pas comparer le millésime 2022 à un millésime antérieur à Chinon. Même si les dates de vendanges de 2022 sont finalement les mêmes qu’en 2020 et 2003, on n’a vraiment pas le même résultat. Le millésime 2022 est ligérien avec beaucoup de fraîcheur mais la matière et la maturité sont là. Il est donc frais et solaire à la fois, ça peut paraître paradoxal mais c’est ainsi » précise le vigneron de Cravant-les-Coteaux.

Touraine bien mûr

Un peu plus au nord, la constatation est similaire à Saint-Nicolas de Bourgueil où Alexandra Genneteau, directrice du syndicat, apprécie la qualité mais regrette un petit manque quantitatif, dû au stress hydrique qui a parfois bloqué les vignes. Les vendanges se sont étalées du 15 septembre au 6 octobre, un peu moins précoces que prévu en raison du manque d’eau qui a repoussé les maturités. À Bourgueil, les volumes seront amputés sur certains secteurs qui ont subi la grêle. Pour ce qui est des appellations Touraine, le volume est pour le président d’Interloire, vigneron à Oisly « moyen à moyen plus, avec des irrégularités, en raison d’une grosse grêle qui a traversé le Cher et attaqué le vignoble de Pouillé à Oisly ». Il précise que la caractéristique de l’année d’un bout à l’autre de la vallée « c’est un très bel aromatique et la belle maturité des rouges, corollaire des étés chauds ». Du côté des gamays de Touraine, Jean-Sébastien Marionnet, au domaine de la Charmoise, se réjouit d’avoir enfin « une année normale », vendangée du 30 août au 22 septembre. Il espérait un peu plus de volume dans les blancs qui tournent autour de 45 hl/ha, alors que les rouges ont donné normalement autour de 50 hl/ha. Il y a eu des coups de chaud, des brulures, mais les récoltes se sont bien enchainées, avec 20 mm d’eau bienvenues entre les sauvignons et les gamays. Les vins tournent autour de 13 degrés, avec des acidités assez basses. La cuvée qu’il a sélectionné dans sa cave pour faire un primeur est mise en bouteilles le 25 octobre – sans sulfite, comme c’est désormais l’habitude – et sera donc bien prête pour la sortie le 17 novembre.

Vouvray du sec au moelleux

Après deux petites récoltes les vignerons de Vouvray sont heureux de retrouver du volume. Au domaine Huet, les volumes sont acceptables, car il y avait à la base une grosse sortie de raisins. Sarah Hwang, qui dirige la propriété familiale se dit « contente, très contente, on a vendangé presque en continu du 8 septembre au 10 octobre ». Tous les types de vins seront faits cette année, des bulles, du sec, du demi-sec et du moelleux, grâce aux différentes caractéristiques des terroirs de la propriété, Le Mont et le Haut-Lieu. Elle précise qu’il « fallait être stratégique dans les vendanges, car il y a des parcelles qui avaient bloqué. Il fallait être patient, c’était très différent des dernières années ». La politique du domaine n’est pas de se préoccuper du stock, même si l’an dernier le gel et le mildiou avait amputé la récolte de 70 %. « On fait ce que la nature nous donne, 2022 est pour nous une année de passerillage. On vendange en plusieurs passages à la vigne, et on trie sur table. On a fait le choix de ramasser avant la pluie, pour la pureté aromatique » conclut-elle.

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Château Lascombes dans leur portefeuille

Napa Valley, CA (28 octobre 2022). La famille Lawrence propriétaire de l’emblématique Heitz Cellar, et Carlton McCoy, directeur associé et Maître sommelier, sont désormais propriétaires du célèbre Château Lascombes

Château Lascombes est un deuxième Cru Classé dont les origines remontent à 1681, date à laquelle les premières vignes furent plantées. Il est situé dans l’appellation Margaux à Bordeaux. Cette opération marque la première acquisition de Lawrence Wine Estates en Europe, rejoignant un portefeuille qui compte Burgess, Ink Grade et le vignoble de Stony Hill.

« Nous sommes très fiers de devenir les nouveaux représentants d’un tel domaine historique. Ce château possède l’un des plus beaux vignobles de Margaux et notre famille est impatiente de s’occuper de Château Lascombes pour les nombreuses générations à venir » dit Gaylon Lawrence.

Combinant la puissance, l’élégance, la douceur et les tanins, Château Lascombes produit des vins de garde, d’une grande complexité. Le vin produit au domaine fut classé Second Grand Cru parmi quinze autres, lors de la classification officielle de 1855. Le vignoble du domaine (s’étendant sur environ 100 ha) est constitué de parcelles parmi les plus recherchées de Margaux, composé d’un unique mélange de types de sols pour cette appellation : une croupe graveleuse avec du cabernet-sauvignon et du petit-verdot, des graves-argileuses avec du merlot et du cabernet-sauvignon, et des parcelles d’argilo-calcaires qui donnent au merlot son expression optimale.

Depuis le 17ème siècle jusqu’à nos jours, dix générations de propriétaires se sont succédé et ont laissé leur empreinte dans l’histoire de Château Lascombes. En 1681, Jean de Lascombes acheta le domaine de Segonnes à Margaux, lui donnant son nom de famille. Il construisit un vignoble et acheta une petite ferme avec un chai et un cuvier. Les Lascombes restèrent au domaine jusqu’en 1789. La famille Chaix d’Est-Ange construisit un nouveau château pensé par le célèbre architecte Louis Michel Garros, dans un style néo-classique. Ce projet d’extension fut terminé en 1891 et l’entrée actuelle fut construite plus tard, en 1908. Alexis Lichine notamment, acheta le château en 1952, fort de son expérience acquise dans la vente et le commerce international du vin, et guidé par sa passion pour le vin. Il poursuivit en ouvrant Château Lascombes au public, privilégiant le tourisme et y laissant son empreinte jusqu’à ce qu’il vende le château en 1971.

Plus récemment, le groupe MACSF (Mutuelle d’Assurances du Corps de Santé Français) a été propriétaire du domaine pendant 11 ans, favorisant la qualité du vin mais également l’oenotourisme. Il a réalisé des acquisitions foncières et des rénovations, supervisées par Dominique Befve qui dirigeait le château depuis 2001. La MACSF continuera à s’impliquer en tant qu’actionnaire minoritaire de Château Lascombes.

« Château Lascombes est le plus grand domaine à Margaux. Avec un vignoble si exceptionnel, nous sommes confiants dans notre capacité à produire un vin parmi les plus exceptionnels de la région et nous avons une entière confiance en Delphine Barboux pour atteindre cet objectif. Château Lascombes est un endroit spécial et nous ne regarderons pas à la dépense pour l’amener à son potentiel maximum », dit Carlton McCoy.

International Wine Associates a initié cette transaction pour Lawrence Wine Estates et a assuré le rôle de conseiller financier.

À propos de Lawrence Wine Estates

Depuis l’acquisition de Heitz Cellar en 2018, le propriétaire Gaylon Lawrence, ainsi que le directeur général et maître sommelier Carlton McCoy, se sont engagés à acquérir des domaines et des vignobles uniques qui marquent l’histoire de la Napa Valley. Chaque domaine respecte un style de vin traditionnel et utilise en priorité des techniques d’agriculture innovantes afin de créer des vins qui sont l’expression la plus pure du lieu. Aujourd’hui, Lawrence Wine Estates se développe activement, créant un environnement passionnant et dynamique. Cette démarche créée une culture d’équipe appréciée et unique dans laquelle la vinification et les traditions du vignoble sont mises à l’honneur et l’esprit d’entrepreneuriat célébré. Pour plus d’informations au sujet de Lawrence Wine Estates, vous pouvez consulter le site : www.lawrencewineestates.com

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[Entretien] Veuve Ambal : « On a encore des marges de progression en Bourgogne»

Après une croissance externe galopante ces dernières années, Famille Piffaut Vins et Domaines, la maison-mère de Veuve Ambal, s’impose aujourd’hui comme un groupe diversifié et puissant en Bourgogne. Le point avec Aurélien Piffaut, qui, à 38 ans, dirige cette société familiale aux côtés de son père Éric.

Votre activité, à l’origine centrée sur le crémant de Bourgogne, croît et se diversifie à un rythme soutenu ces dernières années. Vous ne vous dites pas, parfois, que ça va trop vite ?

est vrai qu’à l’arrivée de mon père, en 1988, Veuve Ambal était une petite entreprise de Rully, avec 15 salariés et une production d’environ 400 000 cols par ans. Aujourd’hui, toutes activités comprises, nous avoisinons les 30 millions de bouteilles ! Nous arrivons aujourd’hui à un cap. Avec Gabriel Boudier et Belenium [lire plus bas], on entre dans deux nouveaux métiers, éloignés de ce qu’on faisait. C’est une culture commerciale et marketing différente. Il va nous falloir un temps d’intégration, de création de synergies, plus long que dans le vin. 

Pourquoi ce choix de croissance externe ?

L’univers des vins de Bourgogne est compliqué, et celui des crémants encore plus. D’une part l’approvisionnement est difficile, avec les soubresauts qu’on connaît en termes de récoltes. Et chez les acheteurs de bourgognes, le crémant n’est pas encore un incontournable, contrairement aux vins tranquilles. La diversification nous paraît donc essentielle. Par ailleurs, nous arrivons à une échelle de production où il faut une taille critique pour bien fonctionner. 

Vous auriez pu, à l’instar de grands noms du négoce bourguignon, choisir d’investir dans d’autres vignobles, voire à l’étranger. Mais vous vous êtes cantonnés à la Bourgogne. Pour quelles raisons ?

Il y a quand même l’exception Rivarose [voir plus bas] que nous avons acquis en 1998. Hormis cela, nous avons privilégié la diversification produit à la diversification régionale. La Bourgogne bénéficie d’une image incroyable, autant en profiter. Aujourd’hui, on peut revendiquer une gamme bourguignonne complète. Et en restant locaux, la gestion humaine est plus simple. On a encore beaucoup de marges de progression en Bourgogne. Sur la partie crémant, nous sommes matures ; pas sur les autres produits. 

C’est-à-dire ?

Je pense notamment à l’offre du château de Saint-Aubin, qui commercialise désormais les vins Prosper Maufoux. Notre gamme vins tranquilles s’articule autour de deux axes : les grands blancs d’une part, et les appellations abordables, comme les Hautes-Côtes, de l’autre. Ce sont des segments que nous maîtrisons, mais pour s’imposer sur le marché, il faut du temps en Bourgogne.

On pressent que vous n’allez pas vous arrêtez là…

Aujourd’hui, on a déjà beaucoup à faire avec l’existant, en particulier Gabriel Boudier. L’univers des liqueurs est infini, et en ébullition. On travaille à rajeunir la stratégie marketing et la distribution. Dans un second temps, il va falloir aller sur de l’innovation produit. Et avec Belenium, nous travaillons à la sortie d’une nouvelle gamme de bière pour 2023. On a de quoi s’occuper ! 


VEUVE AMBAL EN CHIFFRES ET EN DATES

Avec 100 millions d’euros de chiffre d’affaires, Famille Piffaut Vins et Domaines, maison-mère de Veuve Ambal, se place dans le top 5 des plus gros producteurs de la Bourgogne viticole.

1898 : Fondation de la maison à Rully (Côte chalonnaise) par Marie Ambal
1988 : Éric Piffaut, représentant de la 5e génération, arrive à la tête de Veuve Ambal.
1998 : Achat de Rivarose, producteur d’effervescents en cuve close à Salon-de-Provence
2010 : début de la diversification dans les vins tranquilles avec l’acquisition de la Maison Prosper Maufoux
2015 : Rachat du château de Saint-Aubin, et ses parcelles de grands blancs
2018 : lancement du projet oenotouristique du château de Saint-Aubin
2021 : diversification dans les spiritueux, avec le rachat de la maison dijonnaise Gabriel Boudier ; et dans la bière, avec la brasserie beaunoise Belenium.
2022 : Ouverture du restaurant Prosper à Saint-Aubin

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[Nouveau numéro] « Terre de Vins », que les fêtes commencent

Le nouveau numéro de « Terre de Vins » arrive dans les kiosques. Avec les célébrations de fin d’année en vue, il fait une nouvelle fois la part belle aux vins de fêtes qui vont s’inviter sur vos tables de réveillons. D’autres surprises vous attendent au sommaire, qui vous emmènent de Bordeaux à la Bourgogne, des Landes à la Vallée du Rhône.

180 cuvées ont été sélectionnées par les dégustateurs de « Terre de Vins » pour accompagner vos agapes pendant les fêtes de fin d’année : piochées dans toutes les régions viticoles françaises, alternant entre étiquettes de prestige et pépites à prix doux, ces bouteilles sont les stars de ce nouveau numéro, qui invite ses lecteurs à explorer une nouvelle fois toute la diversité du vignoble français – et même européen. Bordeaux est particulièrement à l’honneur dans ce numéro : tout d’abord avec Château Margaux, le célébrissime – et pourtant discret – Premier Grand Cru Classé 1855 qui voit un passage de relais en douceur entre Corinne Mentzelopoulos et ses enfants, Alexandra et Alexis ; ensuite à Saint-Émilion, au château Edmus où se joue une belle histoire collective impulsée par le président de la « Wine Tech », Laurent David ; d’aventure collective il est doublement question avec Rémi Lamerat, rugbyman à l’Union Bordeaux Bègles et néo-vigneron dans l’Entre-deux-Mers, au domaine Grand Jour ; enfin, c’est une des rares propriétés dont l’adresse est située à Bordeaux même, le château Les Carmes Haut-Brion (Pessac-Léognan), qui fait l’objet d’une verticale de huit millésimes attestant de l’ascension fulgurante de la propriété.

À noter que le vignoble girondin s’invite dans le cahier dégustation via une sélection de blancs secs produits par des Grands Crus Classés de Sauternes, et un quatuor de cuvées bio en appellation Blaye-Côtes-de-Bordeaux.

De Michel Guérard à Alexandre le Grand

Non loin de Gironde, c’est dans les Landes que nous emmène le sujet cuisine de ce numéro, chez le légendaire chef Michel Guérard qui, à 89 ans, nous ouvre les portes de son auberge La Ferme aux Grives.

On file également en Provence pour un entretien « sur le divin » avec Valérie Rousselle, propriétaire du château Roubine ; en Vallée du Rhône Nord septentrionale pour une saga consacrée à la famille Pichon, entre Condrieu et Côte-Rôtie ; puis dans le Rhône Sud pour un coup de projecteur sur la Clairette de Die ; dans la Loire pour un détour vers l’appellation Quarts-de-Chaume, qui produit de grands liquoreux ; en Bourgogne pour une escapade au cœur du vignoble de Côte Chalonnaise, mais aussi pour un cahier spécial consacré à l’avancée des Cités des Climats et vins de Bourgogne qui doivent voir le jour en 2023 ; dans le Languedoc pour une sélection de pépites bio en appellation Saint-Chinian ; en Champagne pour un autre cahier spécial dédié au dynamisme des champagnes de vignerons ; en Grèce, enfin, pour un reportage dans la région de Macédoine, berceau d’Alexandre le Grand et terre de grands vins issus de cépages autochtones.

Toute l’actualité du monde du vin, des cavistes, des sommeliers, de la recherche viticole, mais aussi vos chroniques préférées (à commencer par celle du comédien Pierre Arditi) complètent le sommaire de ce beau numéro qui mériterait sa place sous le sapin. Mais Noël, c’est loin… Ouvrez-le avant !

« Terre de Vins » n°80, 148 pages + 2 cahiers spéciaux, 6 euros.
Abonnements sur https://abonnement.terredevins.com/

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Castelnau ravive l’effervescence des vieux champagnes

La Maison Castelnau vient de présenter un nouveau verre révolutionnaire qui permet de conserver les bulles des champagnes aux vieillissements prolongés. Une aubaine à l’heure de la sortie de la collection œnothèque qui permet aux amateurs de goûter de beaux champagnes patinés par le temps

Carine Bailleul, cheffe de caves de la Maison, parle des millésimes créés par ses prédécesseurs avec beaucoup de respect. « Nous avons la chance que les chefs de caves successifs aient, depuis 1974, mis à vieillir de nombreux magnums. Cela nous permet aujourd’hui de pouvoir proposer une collection œnothèque avec des millésimes 2002 ou 1992. C’est un trésor qu’il fallait pouvoir mettre en valeur de la plus belle manière. Et notamment dans le rituel de dégustation. Habituellement, les champagnes d’un certain âge ont tendance a perdre très rapidement leurs bulles dans le verre. Nous voulions donc imaginer un verre qui permette la meilleure expérience de dégustation possible ». De ce constat a découlé un projet mené sur de longs mois avec Gérard Liger-Belair, référence unanimement reconnue de l’effervescence des vins de Champagne, ainsi que le grand verrier Lehmann. « Le verre « Eclat by Castelnau » soufflé bouche que nous avons développé ensemble a une forme qui se resserre progressivement et permet de limiter l’évaporation rapide des bulles ». Et pour aller encore plus loin dans la démarche, Castelnau recommande un conseil de dégustation qui peut s’appliquer à toute cuvée effervescente. Celle de ne pas verser violemment et à la verticale le champagne dans le verre mais d’incliner ce dernier en versant délicatement. En associant le verre et ce cérémonial de versement du vin, la déperdition de bulles n’est que de 15 %, à mettre en regard avec les 30 % de perte sinon. Une différence absolument fondamentale lorsque l’on sait que les champagnes anciens ont perdu une part non négligeable de leur effervescence.

Des 2002 et 1992 aux personnalités affirmées

Si des mesures scientifiques précises ont été prises pour pouvoir présenter les bienfaits de ce nouveau verre, rien ne remplace l’expérimentation. Plusieurs opus de la collection œnothèque de la Maison Castelnau nous ont permis de vérifier l’efficacité réelle de ce contenant. Après 30 minutes dans le verre, le millésime 2002 servi en magnum (tous les vins de la collection ne sont proposés qu’en magnum) était encore vivant, distillant une bulle certes plus disparate mais bien encore perceptible. De quoi véritablement prolonger le plaisir de dégustation car les vieux champagnes ont besoin de temps dans le verre pour pouvoir s’oxygéner et donner leur pleine mesure aromatique. À ce titre, le 2002 (199 € le magnum) était d’un très bel équilibre, porté par une acidité intégrée vivifiant sa finale. La bouche est d’une ampleur notable, évoquant des notes de fruits exotiques (ananas rôti). Une grande suavité pour ce champagne encore vibrant et loin d’avoir atteint son paroxysme. La surprise est peut-être davantage venue du millésime 1992, pourtant peu côté dans la région. Beaucoup plus identitaire, il ne peut que marquer les esprits avec ses notes d’immortelle, de plante à curry, de sarrasin grillé. Un champagne plus sauvage et ténébreux, parfaitement mis en valeur par le verre. Ces vins ont en commun d’être moins dosés (6g/l) car, comme l’explique Carine, « les vins se suffisent à eux-mêmes ». Tous sont également récemment dégorgés pour éviter une trop grande déperdition d’effervescence si les vins passaient plusieurs années sur lattes en bouchage liège. Les verres ne sont pour le moment pas commercialisés par Lehmann et ne seront proposés que dans des coffrets avec des vins de la collection œnothèque. Un cadeau de Noël tout trouvé compte tenu des prix plus que sages et de la qualité des produits.

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[Livre] Le cognac en son genre

173 pages consacrent les femmes autour de l’histoire d’une eau-de-vie qui n’a pas échappé à des siècles de machisme. Longtemps mises à l’index de l’univers du cognac, elles tiennent leur juste revanche dans un livre co-signé par Monique Fillioux et Annie Ragnaud Sabourin.

On découvrira dans le livre à qui appartient cette subliminale silhouette de dos composant la couverture… On découvrira aussi au fil des pages tout un monde, celui de ces femmes qui participent à l’histoire du cognac, cette eau-de-vie charentaise connaissant aujourd’hui un succès sans précédent. Il fallait un livre pour les faire passer, en plagiant le sous-titre, « de l’ombre à la lumière » : le voici.

« Étant moi-même femme du cognac, j’ai eu envie de me pencher sur la vie de ces femmes du cognac, relativement nouvelles venues dans cet espace cognaçais, je veux dire du point de vue de leur reconnaissance, car au fond, elles ont toujours été là », confie l’auteure Monique Fillioux, des sublimes cognacs Jean Fillioux. Sa co-auteure est aussi du sérail, et comment – combien ! – par la personne d’Annie Ragnaud Sabourin des cognacs iconiques éponymes. Ainsi, les deux plumes nous emmènent à la rencontre de distillatrices, de courtières, de vigneronnes, maîtres de chai, cavistes, tonnelières ou encore de gérantes.

Avec le plus souvent des projets dans les cartons et « dans les bottes des montagnes de questions », elles apportent un supplément d’âme sur les douces collines peignées de vignes. D’un parcours à l’autre, de diverses sensibilités, des hasards et des abnégations qui font les trajectoires, Julie Fouassier, Axelle Grosperrin, Géraldine Landier, Amy Pasquet, Marine Babinot, Thérèse Bertrand, Sabine de Witasse et tant d’autres composent le paysage, participent au succès autant qu’à la beauté du cognac.

Dans un style bienveillant, Monique Fillioux et Annie Ragnaud Sabourin racontent des métiers, des vocations, radiographient au fond une certaine idée de la passion qui s’est greffée le long d’un fleuve. Le cognac sort grandi de cet ouvrage, sourires compris.

Monique Fillioux, Annie Ragnaud Sabourin, Femmes du cognac, de l’ombre à la lumière, La Geste, 173 p., 29,90€.

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Croissance et Communication chez Terra Vitis

A l’approche de ses 25 ans, l’association de viticulture responsable et durable Terra Vitis, a quasiment doublé ses adhérents ces deux dernières années et entend le faire savoir en rappelant ses valeurs et ses engagements.

Terra Vitis s’est décidé à communiquer davantage avant de fêter un quart de siècle d’existence l’an prochain. L’association, née dans le Beaujolais en 1998, entend expliquer plus largement sa démarche de certification en éditant une brochure et en faisant appel aux compétences d’une consultante en communication, Audrey Dupont, de la jeune agence La Terrienne. « On a  installé une démarche reconnue mais certifiante de viticulture responsable et durable, complétée par un soutien technique permanent avant d’aller chercher la notoriété, » reconnaît Christophe Lanson de Beaujolais Rhône Alpes. Le cahier des charges spécifique à chaque région, « notre colonne vertébrale » insiste Didier Vazel de la Loire, ne comprend pas moins de 80 points de contrôle sur les intrants, la conduite du vignoble, la maîtrise de l’eau, de la pollution, la biodiversité… Il est audité pour tous les millésimes avec un contrôle interne et externe, couplé avec HVE pour les adhérents qui le souhaitent (Terra Vitis, organisme privé, peut donner accès à une équivalence HVE2, certification du Ministère de l’Agriculture). Par ailleurs, environ 5% des membres sont certifiés bio ou en conversion.

« Nous tenons à étudier les spécificités locales; c’est la raison pour laquelle nous fonctionnons en fédération, créée en 2001, avec un animateur-technicien par région », précise la présidente Marie-Christine Vandelle. En un quart de siècle, Terra Vitis a consolidé les aspects biodiversité, paysage, gestion de l’eau, des déchets, le protocole de voisinage, la préservation du patrimoine, « Et on se dirige vers la RSE en réfléchissant sur les problématiques d’eau, d’énergie, d’éco-conception, d’achats responsables complète Christophe Lanson. Le bon indicateur finalement, c’est le bilan carbone. Le plus important est d’aider nos adhérents à se poser les bonnes questions afin de mettre en route une machine vertueuse et en partageant les bonnes pratiques et les idées via des fiches techniques avec des témoignages, détaille Richard Royer de la région Champagne. Nous sommes avant tout dans une démarche associative et collective par et pour des vignerons ».

Ces dernières années, Terra Vitis a enregistré une recrudescence des adhérents, 500 en 2016, un millier en 2020 et 1924 en 2022. Elles sont aujourd’hui 7 associations régionales, la Loire a emboîté le pas au Beaujolais, suivi de Rhône-Méditerranée, la plus importante aujourd’hui avec 1200 adhérents à elle seule, la dernière arrivée étant la Bourgogne-Franche Comté en 2019. « Dans la jungle des labels, nous avons besoin de visibilité et d’une crédibilité internationale que devrait nous apporter notre adhésion à la Sustainable Wineries Round Table (SWR), un consortium d’association de viticulture durable que nous avons rejoint l’an dernier » explique Anne-Laure Ferroir, directrice de la Fédération. Et de rappeler qu’au-delà des simples préoccupations environnementales, « il faut aussi soigner les domaines pour les transmettre « viables et résilients ».


Terra Vitis en bref


1924 adhérents dont 1842 viticulteurs et vignerons,61 caves coopératives et 32 négociants7 régions viticoles (Alsace, Beaujolais-Rhône Alpes, Bourgogne Franche-Comté, Bordeaux, Loire, Rhône Méditerranée, Vignoble Champenois)5% du vignoble français, 45 000 hectares de vignes300 millions de bouteilles

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