Tom van Lambaart, nouveau pilote de Dugas

Il est désormais le patron de Dugas. Arrivé dans la maison en 2020 pour prendre la relève de François-Xavier Dugas à l’opérationnel, Tom van Lambaart, le nouveau président franco-néerlandais connaît parfaitement le monde des spiritueux pour être passé par Heineken, Grand Marnier et Bacardi France. Il pilote désormais la société de distribution dont le fonds d’investissement Equistone est devenu l’actionnaire majoritaire depuis cinq ans.

Comment Dugas s’est-il développé ces dernières années?

Il y a 10 ans, nous étions monocanal chez les cavistes, un réseau qui est toujours l’âme de la Maison, mais Dugas a commencé à étendre son offre aux bars et en GD avec des références différentes et un autre positionnement tarifaire pour des marques très demandées comme Diplomatico, Don Papa, Disaronno afin d’éviter le marché parallèle. Nous venons de récupérer en début d’année la distribution du rhum Santiago de Cuba avec des références en GD, d’autres pour les cavistes. Nous avons également investi dans des distilleries comme Hautefeuille en Picardie, racheté la vodka Squadron, les rhums de Ced et la Maison du Rhum, distributeurs en Belgique et au Luxembourg..

Quels sont les avantages d’appartenir à un fonds d’investissements?

Nous, on connait le métier ; Equistone finance les projets pour croître davantage. Cela permet de réaliser plus facilement les acquisitions et des investissements comme dans le site d’innovation et de vieillissement des rhums près de Nantes. Nous avons pu également déménager sur le nouvel entrepôt de Réaux (77) pour tripler la capacité de stockage, le siège restant à Créteil (94).

Dugas a créé le Lab il y a deux ans pour trouver de nouvelles références chez des petits opérateurs ?

Il s’agit en effet de dénicher des nouveautés et des pépites. On nous propose des dizaines de produits par semaine. Ils n’intéressent pas les gros distributeurs et d’ailleurs, ils n’ont pas forcément les volumes pour ça. Mais nous ne souhaitons pas trop étendre notre portefeuille. On préfère bien s’occuper de nos marques. On a donc pensé à une formule pépinière pour donner leur chance à des créations, des innovations et des produits différents par le goût, l’origine, le mode de production… Ils passent d’abord par le comité de dégustation, on discute du positionnement prix avec le propriétaire et on les propose ensuite par mail à notre réseau de 4 600 cavistes en présentant le produit ; nos commerciaux peuvent même envoyer des échantillons sur demande. Après un ou deux ans à l’essai, on peut envisager de rentrer celles qui ont bien marché dans notre catalogue et qui bénéficieront de notre force de vente dédiée de 45 commerciaux. A condition qu’elles soient en cohérence avec les autres marques et pas en concurrence.

Quels sont les spiritueux les plus tendance?

Nous proposons déjà toutes les catégories de produits mais le whisky reste la catégorie la plus consommée avec chez nous, une belle progression des produits à plus de 29 €. Nous avons commencé à distribuer le blended malt écossais Copper Dog, fruit de 8 distilleries du Speyside. Le rhum, très en vogue, est sans doute la catégorie affichant la plus forte croissance et offrant le plus d’innovations. Ça tombe bien, les cavistes sont très curieux et toujours en demande de nouveautés. Les gins haut de gamme sont également en croissance. Quant aux liqueurs, elles restent souvent associées en France aux digestifs, et intéressent plutôt les barmen pour les cocktails. Nous suggérons donc de nouvelles utilisations car ce n’est pas avec un long drink tonic que l’on va séduire les consommateurs.

Les accords à table peuvent-ils contribuer à promouvoir les spiritueux?

Le digestif n’étant pas l’avenir des marques, elles cherchent toutes à se positionner à l’apéritif ou en pairing. Dans certains restaurants haut de gamme, les associations avec des whiskies ou des rhums peuvent susciter l’intérêt, surtout via des accords inattendus que nous aimons suggérer aux sommeliers, mais ce n’est pas un axe majeur de développement.

Le rhum est l’une des clés de succès de Dugas. Avec quels types de produits?

Les rhums agricoles restent très appréciés des amateurs. Mais beaucoup de jeunes de 20-30 ans veulent avant tout se faire plaisir avec des produits faciles, y compris avec des boissons spiritueuses à base de rhum comme Don Papa ou The Demon’s share. Ils s’intéressent plus tard aux rhums de dégustation qui connaissent la même évolution que le whisky auparavant avec une diversification des origines. Le produit est aussi important pour eux que l’histoire autour, et sur les salons, on est surpris de l’intérêt suscité par la famille propriétaire, le type d’alambic, la provenance de la canne à sucre, des différentes variétés, des parcelles… Les questions sont de plus en plus pointues. On le voit parfaitement avec Rozelieures qui suscite un vraie curiosité pour son travail parcellaire et par le fait que toutes les matières premières viennent de chez eux. Les consommateurs ont de plus en plus envie de produits de proximité, ils cherchent l’authenticité. Le bio et le développement durable participent à cette démarche cohérente mais ils ne sont pas encore des critères décisifs à l’achat. En parallèle des produits, les éditions limitées et les coffrets (surtout ceux avec des verres) restent très demandés par les cavistes en particulier en fin d’année – nous proposons une cinquantaine de coffrets par an.

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[Barsac] Doisy-Védrines prend une nouvelle dimension

Ce deuxième cru classé en 1855, en appellation Sauternes-Barsac, vient de racheter son voisin, le château Pernaud, pour l’intégrer à son territoire foncier. Outre cette acquisition, et parmi ses nombreux projets, Doisy-Védrines travaille à la conception d’un vin blanc sec haut de gamme afin d’étoffer sa gamme.

Olivier Castéja, le propriétaire actuel, a confié la direction et la gérance du Château Doisy-Védrines à son gendre, Guillaume Lefèbvre depuis le 1er janvier 2020 et qui incarne ainsi la 6ème génération. Guillaume cherche à valoriser le travail déjà accompli. C’est ainsi que la certification HVE 3 a été acquise la même année.

Dans la foulée, une opportunité apparaît dans le paysage viticole de Barsac : le château Pernaud contigu à Doisy-Védrines, est à vendre. Comme une évidence, Guillaume avance : « Pernaud est sur le même terroir de Barsac, un haut plateau sur socle calcaire, de l’autre côté de la route » et proche du Ciron, cette rivière qui produit des brouillards propices au développement du botrytis. Désormais, depuis juin 2021, les 15 hectares de vignes de Pernaud se sont ajoutés aux 36 hectares de Doisy-Védrines, pour ne faire qu’un seul domaine. C’est sous dernier nom que sera commercialiser toute la production.

Pourquoi cet achat ?

À l’arrêt depuis 2020, château Pernaud a livré une vigne « où la taille devait se faire, mais dont l’encépagement et le terroir correspondent bien à Doisy-Védrines », des vignes bien enracinées, « d’un âge moyen de 35 ans » réparties entre sémillon, sauvignon blanc et un peu de muscadelle. Olivier Castéja et son père ont toujours dit « qu’à Pernaud, il y a toujours eu une belle vigne et une belle récolte ». Outre la vigne, on trouvera un vaste hangar, un chai de vinification et une maison bourgeoise qui a été réhabilitée, avec ses deux tours d’angle et une autre, isolée dans le jardin. Un bel ensemble, au fort potentiel, bien adapté aux besoins de Doisy Védrines.

Mais, en avril 2021, tout Barsac gelait. Seul 27 hl ont pu être produit, et il n’y aura pas de grand vin pour le millésime 2021. Cet avatar n’a pourtant pas fait reculer Olivier Castéja qui, toujours décidé, a acheté Pernaud en juin 2021. Guillaume Lefebvre justifie l’achat : « augmenter de 30 % la surface est une preuve de conviction. On croit au vin de Sauternes-Barsac ».

Quelles perspectives ?

La grande nouveauté: Doisy-Védrines va produire, dès le millésime 2023, un vin blanc sec haut de gamme, dans la veine de ce que les crus classés en 1855 en Sauternes savent faire. Bien qu’en appellation Bordeaux, ces vins sont positionnés à juste titre dans les premiums de la gamme du château. Le terroir de graves et d’argile rouge se prête à merveille à l’élaboration de beaux vins texturés grâce au sémillon et ciselés par une belle fraîcheur grâce au sauvignon et au sous-sol de calcaire. Enfin, « il n’y aura pas de parcelles dédiées, on fera du picking », c’est-à-dire des prélèvements sur pied dès que le raisin aura atteint sa maturité pour un blanc sec. Ce même pied sera vendangé plus tard pour les liquoreux, dès que le botrytis se sera exprimé.

« Ce qui se dessine sur la définition des vins, c’est une continuité » précise Guillaume Lefèbvre : « une évolution pas une révolution ». En effet, pourquoi bousculer « une belle notoriété, surtout à l’international », et mettre en péril cette « qualité constante » que l’on reconnait à Doisy Védrine.

Depuis deux années que Guillaume Lefebvre est à la direction, l’évolution est donc en marche et d’autres projets sont en cours de réalisation : création d’un site internet et d’un nouveau logo, nouvelle plaquette, ouverture aux particuliers, utilisation des réseaux sociaux et accompagnement par une agence de communication. De quoi mettre Doisy-Védrines sur le devant de la scène et dans l’actualité des crus classés de Sauternes-Barsac qui avancent.

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[Cocktails] Manuel Fernandez Atienza : gagnant du concours international The Bartenders Society

La grande finale du concours international The Bartenders Society avait lieu ce mardi 18 octobre à la Bellevilloise à Paris. Un niveau très relevé, 18 candidats, 14 nationalités et un grand gagnant qui officie à Bruxelles.

Le monde des concours est impitoyable. Au Bartenders Society, concours organisé par les marques Marie Brizard, Caraïbos et Saint-James, le niveau était très élevé et aucun candidat n’a démérité. Les épreuves qualificatives pour la finale ont permis à 16 barmen internationaux de pouvoir venir s’affronter à Paris. Originaires de 14 pays différents (Grèce, Côte d’Ivoire, Taïwan, Danemark, Italie, Suisse, Japon, Etats-Unis, Allemagne, Canada, Espagne, Portugal, Royaume-Uni, Belgique), les bartenders ont affronté les 3 candidats français issus eux aussi de sélections nationales qui se sont déroulées lundi. Simon Quentin du Earth’K bar à Paris, Victoire Spanneut freelance à Saint André lez Lille et Benjamin Tourbez du Jocker Cocktail & Bar à Lille ont donc porté les couleurs tricolores lors de l’ultime épreuve qui imposait aux candidats un thème merveilleux, celui de la liberté. Chacun d’eux devait produire 2 cocktails, l’un classique en termes d’alcool, l’autre avec peu ou pas d’alcool. Les créations ont dans un premier temps été jugées par un jury d’une dizaine de personnes qui ont évalué la qualité des breuvages mais aussi la prise de risques ainsi que la capacité des participants à raconter une belle histoire. Des 18 candidats initialement en lice, seuls 4 ont pu accéder à la grande finale où c’est le public qui a voté pour son coup de cœur désignant le grand gagnant. Et à ce jeu, c’est Manuel Fernandez Atienza qui s’est avéré le plus performant. Une première victoire dans un concours aussi important pour ce Belge de 28 ans.

Un bartender à l’âme voyageuse

Manuel se rêvait chef derrière les fourneaux mais après un long voyage à Cuba, il va se réorienter vers la mixologie. « Je peux toujours exprimer ma passion pour la cuisine par toutes les préparations que je suis amené à réaliser en amont de la réalisation de mes cocktails, comme des sirops ou des infusions par exemple » s’empresse-t-il d’ajouter. Et après avoir appris toutes les bases du métier au sein de l’European Bartender School, Manuel est revenu dans le plat pays, à Bruxelles, où il rencontrera son mentor Alexis Mosselmans au bar le Vertigo. Mais le jeune homme aime s’inspirer de ses voyages et des personnes qu’il rencontre. Sans surprise, il va donc s’évader en Australie, en Amérique centrale et à travers l’Europe. Depuis avril, il a posé ses valises de nouveau dans la capitale belge au Jolie Joli Cocktail Club tenu par l’un de ses amis. Et s’il avoue bien volontiers « être venu sans imaginer gagner », Manuel va faire mouche avec sa créativité et son sens du spectacle. Il a appelé sa première création « Marie du Soleil », en hommage au Marie Brizard utilisé mais aussi et surtout à sa maman qui se nomme Maria del Sol. « J’ai voulu faire un clin d’œil à Marie Brizard qui, selon la légende, cherchait l’élixir de vie pour devenir immortel. Et donc je souhaitais rappeler que nous voulons tous que nos mamans vivent le plus longtemps possible en bonne santé ». Une recette simple et efficace : Marie Brizard anisette, Marie Brizard liqueur de mûre, jus Caraïbos de canneberge, jus de citron vert, basilic frais et pointe de poivre moulu en finish. Et pour sa seconde création, « King James », une intéressante association de rhum blanc Saint-James bio, bitter Saint-James, bissap fait maison, sirop de lavande maison, jus de citron vert et une pointe de noix de muscade en finale. Là, c’est le basket qu’il a pratiqué pendant 10 ans avec ses amis dont certains d’origine sénégalaise qu’il a voulu honoré. Le King James ? « C’est LeBron James évidemment, notre joueur NBA préféré ». Un cocktail révélé en ouvrant sa veste pour laisser apparaître la star du ballon, de quoi électriser encore un peu plus le public qui l’a donc désigné comme grand gagnant. Manuel repart avec un voyage pour 2 en Martinique et un chèque de 2000€ qu’il offrira à l’association Anonymous for the Voiceless qui défend le bien-être animal et dont il est l’un des activistes.

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Duval-Leroy, une grande Maison à redécouvrir

Plutôt discrète depuis quelques années, cette Maison qui est la dernière installée à Vertus dans la Côte des Blancs, offre pourtant une gamme cohérente et très intéressante qui laisse du temps au temps pour le plus grand plaisir des amateurs.

Dire que la Maison a connu des épreuves est en-deçà de la réalité. Rien n’était écrit ni gagné lorsque Carole Duval-Leroy a pris l’engagement de « garder la maison » auprès de son mari malade qui malheureusement décèdera prématurément. Nous sommes en 1991 et peu de gens imaginent alors que cette femme de caractère parviendra à maintenir la barre. Pourtant, pendant 30 ans, Carole s’est imposée par sa force de travail, sa ténacité, sa vision, devenant d’ailleurs la première femme présidente de l’Association Viticole Champenoise de 2007 à 2010, tout un symbole. Elle a réussi à maintenir l’indépendance de l’entreprise contre vents et marées. Et de rappeler, non sans émotion : « nous sommes toujours indépendants et fiers de l’être. Nous sommes certes petits, mais nous sommes chez nous ». Avec un intérêt majeur, celui de la liberté.

Si Carole garde évidemment un œil attentif au devenir de l’entreprise, elle a toutefois transmis la main à ses fils qui travaillent avec elle. Julien et Charles l’ont rejointe depuis une douzaine d’années et occupent respectivement les postes de Directeur Général et de Directeur commercial. Ils ont été rejoints par leur frère Louis en charge des relations publiques. Tous perpétuent une philosophie Maison, celle de sortir des vins suffisamment patinés par le temps pour offrir aux amateurs des expériences de dégustation mémorables. Un cap parfaitement tenu par Sandrine Logette-Jardin, cheffe de cave depuis 2005.

Des cuvées précises et identitaires

La gamme compte un peu plus d’une dizaine de références différentes. Le Brut réserve constitue un point d’entrée très agréable, installant un style entre puissance de constitution et fraîcheur de milieu de bouche qui revient comme un fil rouge. Parmi les cuvées qui marquent les esprits, on pourrait citer le Blanc de Blancs, entièrement constitué de 2007 mais non millésimé. Ce vin apparaît aussi dans toute sa plénitude et se révèle émouvant. D’une profondeur splendide, il offre une bouche sapide à souhait. Ample, il n’en conserve pas moins une fine minéralité qui renforce son équilibre. Le vin est juteux, énergique avec quelques élans d’agrumes et une évocation herbacée. Beaucoup de classe et la bouteille à choisir pour se laisser surprendre à nouveau par le style de la Maison.

Le Clos des Bouveries 2006 est aussi de ces vins qui ne laissent pas indifférent. Bien né, il l’est, avec une parcelle de 3,5 ha à mi-coteau sur Vertus exposée plein est. Historiquement vinifié par la famille depuis des décennies, 2002 ne sera pourtant que le premier opus de cette cuvée singulière. Millésimée tous les ans depuis, elle est ainsi le parfait reflet des affres climatiques, sans fard. Issu de vieilles vignes de 70 ans et très peu dosé, ce vin présente de très fines notes d’évolution, de la densité et une jeunesse encore marquée.

La cuvée Femme de Champagne pour sa part est déconcertante de facilité d’accès derrière une superbe complexité aromatique et une structure bâtie pour défier le temps. Une cuvée de prestige millésimée qui tient bien son nom. Et pour celles et ceux qui voudraient y goûter mais sans le budget nécessaire (250€), la Maison a imaginé aussi une cuvée Femme de Champagne non millésimée. L’actuelle est d’une base 2006 et offre plus qu’un aperçu de la magie de sa grande sœur… Et pour les amateurs de cuvées plus confidentielles, la Précieuse Parcelle Petit Meslier est une invitation à la redécouverte de ce cépage si particulier, à l’acidité vive et à la dimension aromatique unique.

Coup de cœur enfin pour la cuvée MOF 2 ème opus. Celle-ci a été imaginée par les différents MOF sommeliers, un concours que la Maison Duval-Leroy accompagne et finance depuis sa création en 2000. Cet extra-brut est d’une suavité folle, doté d’un toucher de bouche d’une grande finesse et de fins amers superbes. Un Blanc de Blancs élégant, associant fruité mûr et délicatesse. Du grand art. De quoi patienter jusqu’à la présentation annoncée de nouveautés l’an prochain. Patience.

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Pouilly-Loché et Pouilly-Vinzelles : 1 er crus espérés en 2024

Après Pouilly-Fuissé en 2020, le Mâconnais continue à faire reconnaître la qualité de ses blancs au sein de la Bourgogne.

Petite surface, grand symbole. Les 1 er crus des appellations Pouilly-Loché et Pouilly- Vinzelles pourraient être validés dès le millésime 2024, confirmant, après Pouilly-Fuissé en 2020, la reconnaissance du Mâconnais en tant que grand vignoble de blancs en Bourgogne, au même titre que les Côtes de Beaune et Chablis.

« Le comité national de septembre a validé la reconnaissance des climats [nom des terroirs bourguignons, ndla] appelés à être reconnus en 1er cru. Il s’agira du climat ″Les Mûres″ à Loché, et ″Les Longeays″, ″Les Quarts″ ainsi que ″Les Pétaux″ à Vinzelles », indique Christèle Mercier, déléguée territoriale Inao pour le centre-est. Une décision motivée « par les caractères humains et historiques de ces lieux : continuité de revendication, la notoriété acquise sur ces noms, ainsi que la qualité des vins ».

Proche des pouilly-fuissé

L’étape, essentielle, signe l’entrée en phase finale du dossier. « Une commission d’expert va maintenant travailler à la délimitation géographique précise de ces premiers crus », annonce Christèle Mercier. Soit « au maximum une dizaine d’hectares à Loché, et une trentaine à Vinzelles ». De leur côté, les vignerons devront proposer un cahier des charges dédié.

« On n’aura pas la reconnaissance en 2023, mais on peut l’espérer en 2024 », confie Olivier Giroux, président de ces appellations. Pour le vigneron, « les cuvées en question sont reconnues particulièrement qualitatives au sein des deux villages depuis des décennies, et vendues plus cher. Il s’agit donc bien de l’officialisation d’une réalité, d’une reconnaissance de ces climats à leur juste valeur, c’est-à-dire à des niveaux équivalents aux premiers crus de la Côte d’Or ou du Chablisien

Le propriétaire du domaine du Clos des Rocs rappelle la proximité entre ces deux appellations et leur grande sœur, pouilly-fuissé. « Les trois crus sont très proches en terme d’identité et de qualité. Tout cela aurait pu faire partie de la même appellation, mais ça n’a pas été le cas pour des raisons humaines et historiques. » Seule différence aujourd’hui : la taille. Pouilly-fuissé s’étend sur près de 800 hectares, contre 60 pour pouilly-vinzelles, et 33 pour pouilly-loché. « C’est moins que le Clos de Vougeot ! », relève Olivier Giroux.

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Vincent Cassel chez Martell à Cognac

L’acteur français a passé deux jours dans le vignoble charentais, à l’invitation du négociant. Il est un ambassadeur de la marque Martell et de son cognac Cordon bleu en Asie

En trente-trois ans de carrière, il a tourné dans 92 films et décroché 7 prix internationaux. On le découvrira bientôt en César dans « Astérix et Obélix, l’Empire du Milieu », la superproduction de Guillaume Canet, et en Athos dans « Les Trois Mousquetaires » de Martin Bourboulon. Les deux films sortent début 2023.

En attendant, Vincent Cassel, l’acteur français trop longtemps cantonné aux rôles musclés, fait un peu d’œnotourisme. En cette mi-octobre 2022, il a passé deux jours en Charente, à Cognac, à l’invitation du négociant Martell. « Durant son séjour, il a pu découvrir les nombreux savoir-faire de l’élaboration du cognac et partager l’engagement des équipes de la maison. Au programme : découverte du vignoble, du travail de la vigne et de l’art de la distillation, mais aussi initiation à l’assemblage et plongeons dans les archives Martell », fait savoir le deuxième acteur économique de la filière cognac.

Une photographie publiée le 18 octobre sur Instagram le montre en tenue de gentleman-farmer se promenant dans les vignes du domaine Jean-Martell, en compagnie d’Adeline Loizeau, la directrice des approvisionnements et des relations viticoles du négociant.

Dans le rôle d’Edouard Martell (1834-1920)

Si Vincent Cassel se dévoile ainsi, c’est tout simplement parce qu’il a été accepté d’être l’un des ambassadeurs Martell en Asie. Début 2022, il apparaissait dans une campagne de publicité en Extrême-Orient pour l’un des plus fameux cognacs de la gamme de la marque au martinet : Cordon bleu.

Dans ce petit film de 67 secondes, il interprète le rôle du négociant Edouard Martell (1834-1920), l’inventeur du Cordon bleu. Vincent Cassel donne la réplique au comédien et chanteur hongkongais Tony Leung (dans son propre rôle). La publicité a été réalisée par Wing Shua, le chef opérateur de Wong Kar Wai. Elle s’intitule « Soar Beyond the Expected ». Traduisez « Volez, bondissez au-delà des limites ». Le fil conducteur, le slogan : « Quand vous trouvez le succès, vous vous arrêtez ou vous continuez ? »

Le Cordon bleu, créé en 1912, est un cognac de catégorie supérieure (XO). Il fut présenté à Monte-Carlo, servi lors de la signature du traité de Versailles en 1919 et dégusté lors de l’inauguration du « Queen Mary » en 1936. Aujourd’hui, le flacon évolue un peu ; plus élégant, plus moderne mais toujours fidèle aux codes d’un produit emblématique vendu environ 200 euros.

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Closerie Saint Roc : un vin qui a du grain !

Moins connu que l’iconique château Le Puy, Closerie Saint Roc n’en est pas moins un vin fascinant par la philosophie que la famille Amoreau lui insuffle et qui a franchi une étape supplémentaire sur le millésime 2020

Qui ignore encore le graal ultime dévoilé après 21 tomes par le manga japonais « les Gouttes de Dieu » ? En un instant, le château Le Puy de la famille Amoreau est passé de l’ombre à une lumière internationale. A cette occasion, nombre d’amateurs dans le monde entier ont découvert ce Bordeaux pas tout à fait comme les autres. Bien loin des modes, on pense ici la production de vin comme peu interventionniste et respectueuse de l’environnement dans toutes ses composantes. Fin 2012, Pascal Amoreau qui représente la 14 ème génération de vignerons dans la famille (l’histoire remonte à 1610 !) décide de racheter une autre propriété, voisine du Puy. 16 hectares sur la commune de Puisseguin, à quelques encablures de Saint Emilion. Et surtout un terroir magnifique où le sol argilo-limoneux repose sur ce sous-sol calcaire si recherché.

Comme une évidence, les méthodes appliquées depuis toujours par la famille auront seules droit de cité ici. De la biodynamie, comme une évidence, une réflexion sur toute la nature dans sa globalité, une volonté de comprendre la force de ce lieu pour en tirer la quintessence sans jamais le brusquer. Les premiers millésimes vont permettre de faire naître un vin d’assemblage qui déjà exprime une vraie typicité. De la rondeur, une acidité étincelante donnant des vins au soyeux tout bourguignon. Pour s’en convaincre, il suffit de goûter le millésime 2015 qui ne manquera pas de surprendre les amateurs. Un vin ayant besoin de respirer pour se livrer, comme un écho à son début de vie. Ici, point de soufre pour que le vin vive durant son élaboration et une dynamisation des vins avec leurs lies comme aime le rappeler Harold Langlois, directeur de château Le Puy et co-propriétaire de Closerie Saint Roc. Et si les 2016 et 2018 s’avèrent un peu plus classiques dans leur structure, une véritable approche nouvelle va ensuite être mise en place.

Des vins de grain

Le millésime 2020 signe un tournant fondamental pour Closerie Saint Roc. Poursuivant une collaboration qui dure depuis des années, les équipes ont donc accueilli ici Claude et Lydia Bourguignon. Et immédiatement, ces spécialistes mondialement connus de la vie microbiologiques des sols ont identifié tout le potentiel que recelaient les différentes parcelles. « Nous n’avions toutefois pas envie de créer des cuvées parcellaires en recherchant des aromatiques différentes. Notre but est bien de parvenir à exprimer des textures différentes », tient à préciser Harold. Et la dégustation de « Les Noyers », « les Pins » et « les Sureaux » est à ce titre particulièrement éclairante.

Les premiers naissent sur la plus grande parcelle en coteaux, où le calcaire marque de sa finesse le vin. Le milieu de bouche est émouvant par sa texture d’une grande finesse mais non dénuée de relief. Une ode aux grands cabernets francs (80 %). Le grain est fin tout en exprimant un caractère présent. Une sensation délicate et terriblement séduisante. Les seconds révèlent un profil plus sombre, marqué par des argiles bien plus présentes. Ici, merlot et cabernet franc s’entremêlent pour créer une cuvée aux fruits noirs profonds, magnifiée par une acidité souveraine. Le vin gagne en épaisseur et se dote d’un grain plus affirmé mais tout aussi bien défini. Et puis viennent « les Sureaux », né de vignes plus au sud mais enchâssées dans une forêt. Le merlot trouve ici un écosystème différent et exprime une structure dense et intense que les années vont patiner de la meilleure des manières.

Dans toutes les vignes, la biodiversité provient notamment de la plantation de 3 essences différentes : cassissiers, eleagnus et oliviers de Bohème. Leurs cycles différents permettent d’attirer successivement les prédateurs des ravageurs. En outre, leur vie microbienne propre va venir coexister avec celle de la vigne. Cette communication inter-végétale désormais connue, représente une nouvelle manière d’aborder le vivant. « Nous avons recherché ici différentes symbioses entre lieu et micro-organismes. Bien que souvent négligés, ce sont eux qui donnent une identité spécifique. Nous nous y intéressons particulièrement, ce sont eux qui ont guidé la création de ces 3 parcellaires » conclut Harold. Un coup d’essai très réussi et un prix (59 €) situé entre les 2 cuvées emblématiques de château le Puy, Emilien et Barthélémy. De quoi réjouir les amateurs de vins profondément sincères.

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Pessac Léognan : un 2022 qui surprend

La sècheresse de 1976 et la canicule de 2003 ont marqué les esprits et l’inquiétude est montée pendant ce long été 2022 particulièrement chaud et sec. Alors, quel vin se profile en cette fin de vendange ?

Jacques Lurton, le président du syndicat de Pessac Léognan annonce tout de suite la couleur : « la qualité est assez exceptionnelle ».  Et d’ajouter « la grande surprise, c’est la fraîcheur du fruit : c’est assez inattendu parce qu’avec ces chaleurs, on s’attendait à avoir un raisin sur mûri, un peu cuit ». Il y a eu bien sûr « beaucoup de flétrissement à cause de ces conditions climatiques mais les systèmes de triage ont pu éliminer les raisins qui ont flétri ». Une analyse partagée par Julien Lecourt, le directeur du développement du château Pape Clément, qui a eu « très peur que la sécheresse affecte les merlots et qu’ils tournent a des profils aromatiques de fruits cuits avec un haut degré alcoolique ». Une fois les baies flétries éliminées, ce qui reste est « dans un état sanitaire remarquable » souligne Jean Christophe Mau du Château Brown.

Des baies assez petites mais des jus de qualité

On observe « des merlots avec de petites baies, des peaux très épaisses et une couleur très marquée », mais finalement ceux-ci sont « très fruités et les premiers jus sont assez aromatiques » poursuit Jean Christophe Mau. Fabien Teitge, le directeur technique du Château Smith Haut Lafitte complète : « on retrouve les trames de tanins, la concentration et la structure qu’on imaginait mais la grosse surprise est qu’on a des bonnes acidités malgré la chaleur de l’été : ça rééquilibre la puissance et la structure des vins. Une dimension de fraicheur qui va être superbe avec des structures et des concentrations élevées ».

Un constat partagé par l’ensemble des châteaux. Cette acidité garante de la fraîcheur et du potentiel de garde est là, ce qui manquait sans doute au 2003. Des premiers vins « extrêmement fruités » nous dit Julien Lecourt, « plus qu’en 2020, et déjà des tanins fondus, sans astringence ». Oui, une belle surprise donc. Le cabernet sauvignon s’annonce « sublime » à château Brown, « avec des rafles très brunes : un signe qui ne trompe pas sur la maturité, c’est un bon indicateur » se réjouit Jean-Christophe Mau. « Un cabernet sauvignon qui passe mieux les épisodes de sècheresse que le merlot en général ».

Maîtriser les extractions !

La couleur est là, dans des peaux très riches et « si on ne fait pas attention à la manière d’extraire on prend le risque d’avoir des vins très colorés et charpentés, très puissants. Il va falloir être vigilant » précise Jean Christophe Mau. « La charge de couleur se libère très vite cette année » renchérit Jacques Lurton. Pour Julien Lecourt à Pape Clément « le challenge est de ne pas trop extraire. La date de décuvage va jouer, celle-ci va être un peu plus précoce ». Un discours relayé par Fabien Teitgen du Château Smith Haut Lafitte qui conclut : « Il faudra gérer avec un peu de doigté les extractions et les macérations et piloter finement tout cela. Les vins de presse ne seront pas primordiaux car on aura les tannins dès les macérations ».

Quant à ce miracle du 2022 alors que les conditions climatiques étaient contraignantes, on peut avancer quelques hypothèses. La terre s’est constituée une petite réserve grâce à la pluviométrie de mi-juin (entre 30 et 60 mm) ce qui a permis à la vigne de passer le cap de la canicule. Autre idée, les vignes ont gagné en couvert végétal depuis deux décennies (moins d’herbicides): ce couvert a-t-il créé une compétition avec la vigne, la forçant à s’enraciner plus profondément ? Des hypothèses que Pape Clément, avec son pôle recherche, compte bien explorer.
En tous cas, selon plusieurs châteaux, le 2022 s’annonce supérieur au 2020 et très vraisemblablement au 2019 : vérification lors des dégustations des primeurs.

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Ravoire & Loop, un partenariat responsable

En créant une nouvelle gamme de bouteilles apte au réemploi, la Maison Ravoire s’ouvre de nouvelles perspectives éco-responsables et signe un partenariat avec Loop. La consigne nouvelle génération est lancée

C’est dans le cadre de sa politique RSE, plus précisément en effectuant son bilan carbone scope 3, que la Maison Ravoire (Châteauneuf du pape/Salon de Provence) a déclenché tout le processus. Le négoce familial, dirigé par Olivier Ravoire, commercialise environ 7 millions de bouteilles, dont 70 % sur le marché français. Avec 6500 tonnes de CO2, dont 3450 liées à la production de bouteilles en verre, le poste avait tout intérêt à devenir plus performant.

Distributrice d’une large palette d’appellations de la Vallée du Rhône sud, de plusieurs appellations septentrionales et de Côtes de Provence, la maison a débuté sa mue par sa marque Maison Ravoire ; soit deux Côtes du Rhône, un Villages communal et trois crus. Après une première phase de réduction drastique du poids, c’est l’étiquette qui a eu droit à son lifting éco-responsable et surtout lavable. L’objectif de ce relooking étant de réaliser une gamme « apte au réemploi », soit la bonne vieille consigne, revue et adaptée aux contraintes contemporaines. La chose est réglée avec le Réseau Consigne.

Mais les points de collecte sont limités et donc incompatibles avec les desseins du négociant. C’est chez son client Carrefour que la solution est trouvée. Loop, une multinationale déjà bien implantée à l’étranger, développe ses « corners » dans les magasins de l’enseigne. Entre les petits pots et le produit lave vaisselle, le vin a tous les prérequis pour s’y installer. Cerise sur le gâteau, 500 magasins s’ouvriront d’ici fin 2025. Les bouteilles vides sont collectées, repalettisées, envoyées au centre de lavage de Chabeuil (Drôme) pour un retour à la Maison Ravoire. L’opération est encore trop récente pour avoir du recul sur les volumes traités et les bénéfices. Pour Alexandra Parfus, directrice marketing et développement du négociant, « cela représente quelques centimes par bouteille. Ce n’est rien au regard de la philosophie de l’entreprise et à l’augmentation du prix du verre qui a explosé ».

La résolution est en marche. Un nouveau partenariat a été signé avec Métro et, fin novembre, une borne de collecte sera installée sur le parking de la société à Salon de Provence.

Pour chaque bouteille ramenée, 1€ sera offert sous forme de bons d’achat utilisables sur la boutique en ligne ! www.ravoire.fr

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